« Le Karasu-kai», ou le Corbeau des Huit Préceptes.
Ce fut le titre du journal principal, et beaucoup d'autres le reprirent en le transformant, à la manière de tous les journaux. Mais au fond, la même question se posait chez tous ceux-ci : qui était ce mystérieux justicier masqué, reporté par les rares survivants du raid contre les yakuza ?
Les questions s'étaient très vite tournées vers deux sujets principaux : la moralité de l'inconnu et l'efficacité des héros. Et à cause de ce « néo-stain » comme certains se plaisaient à l'appeler, des gens avaient fini par se dire si la peine de mort n'était pas quelque chose de si amoral de que ça ; c'est vrai, quoi, les yakuza avaient dépassé les bornes ! Ils n'étaient plus vraiment des « humains »… En quoi était-ce différent que de tuer des animaux ?
Et via le web, les théories complotistes soulevaient plus de questions encore. Et toutes ces questions défilaient sous le regard fatigué et sec de Tomura, qui scrollait sur son téléphone. Plus personne ne parlait de la Ligue. Plus personne ne parlait d'All For One. Ils étaient totalement fondus dans l'anonymat.
Un sourire naquit sur ses lèvres.
— De nous tous, t'as vraiment le pire sourire, commenta Dabi alors qu'il jouait avec le couteau de Toga.
— La ferme, gronda Shigaraki, mais il n'était pas vexé.
— Nous sommes donc en bonne voie pour nos projets, j'imagine ? s'enquit Mr Compress
— Bah oui, connard ! (Twice s'agitait sur sa chaise roulante) Merci de nous avoir dissimulé à la foule, t'es trop sympa !
— Tu aurais une idée pour la suite ? s'enquit Magnet en triturant le drap cachant son aimant.
— Il en a forcément un…, minauda Toga.
— Nous allons profiter du chaos pour attaquer les parties affaiblies du monde héroïque.
Les autres acquiescèrent ; dernièrement, Tomura avait… changé. Pas dans le sens personnel, mais sur le plan maturité. Il était plus prudent, moins grincheux quand ses plans ne fonctionnaient pas. Petit à petit, il se sentait comme son mentor. Ça ne lui plaisait pas, mais au moins fallait-il un modèle pour pouvoir évoluer.
—…et pour ça (il s'arrêta de scroller pour tomber sur l'article d'Endeavor, qui parlait de sa reddition à la justice), nous allons utiliser le peuple qu'il est sensé défendre pour le faire tomber.
— Je tombe des nues, commenta Akira à Momo en regardant le téléviseur de sa chambre d'hôpital.
— Tu m'ôtes les mots de la bouche.
Clouée à son lit, son amie ne pouvait pas encore bouger. Akira a ses côtés, ils regardaient un reportage sur le nouveau justicier masqué. Et toute cette négativité n'était pas bon pour le rétablissement de la jeune fille…
La plupart des traumatismes qu'elle avait subi étaient heureusement physiques… Enfin, « heureusement » n'était pas le bon mot, mais Akira était soulagé qu'elle n'ait pas rechuté dans une spirale négative. Majestic avait dû le retenir de force pour éviter qu'il n'accoure l'aider, quand il avait appris son état.
— C'est quand même étrange ; je pensais que tous les justiciers avaient disparu, soupira la blessée en éteignant le téléviseur.
— J'en ai parlé avec Hamawari-san (elle le regarda sans comprendre) Le Crawler ! Bref, il m'a dit que les justiciers étaient très rares, et, que de toute façon, ils ne tuaient jamais personne.
— Sauf jusqu'à maintenant.
— Ce type… le « Karasukai »… Ce n'est pas un vrai justicier, rétorqua sèchement Akira.
— Je sais, ne t'énerve pas.
— Je ne m'énerve pas !
Elle lui lança un regard entendu.
— Bon, ok, je me suis emporté… Excuse-moi.
— Excuses acceptés si tu me découpes l'orange en quartiers.
— Et tu veux que je te fasse la béquée ? blagua-t-il en découpant néanmoins le fruit avec plaisir.
Il lui offrit les quartiers juteux sans une once de peau blanche, détail qu'elle dénota comme étant « perfectionniste ». Il lui répliqua que les détails comptent, quel que soit le domaine. Ils se lancèrent des piques et répliques à tout casser, non sans éprouver cette complicité réprouvée par les récents événements ; ils se sentaient de nouveau comme une famille.
Et bien sûr, en famille, la sœur finit toujours par arracher des confessions à son frère :
— Tu étais absent l'autre soir. Où étais-tu ?
—…je m'entraînais, s'empourpra le jeune homme en repensant à sa nuit avec sa petite amie.
— Non ! réagit-elle avec stupeur en remarquant son air, ce qui le fit rougir de plus belle. Elle ajouta : Jusqu'où vous… ?
— Ça ne te regarde pas ! glapit Akira.
— Désolé, mauvais réflexe… (cependant, elle avait un sourire malin en coin) J'espère que t'as pensé aux protections.
Il fourra sa tête dans ses mains, la faisant rire à grands éclats.
— N'empêche, pouffa-t-elle en effaçant les dernières larmes du rire. Il était temps !
— On dirait que tu parles d'un avènement historique, marmonna l'autre à travers ses mains.
— Ce n'est peut-être pas aussi important pour le monde, mais ça l'est pour toi.
Il tourna la tête vers elle ; elle souriait pleinement. Avait-elle été déjà aussi rayonnante ? Je ne l'ai jamais vu aussi heureuse pour quelqu'un, mais…
— Et toi ? demanda-t-il avec toute l'ingénue d'un frère qui s'inquiète pour sa sœur.
Elle s'arrêta de sourire, puis baissa les yeux.
— Je suis désolé ! Je ne voulais pas…
— Ne t'inquiète pas pour moi, s'il-te-plaît. Je suis assez grande pour me débrouiller toute seule. D'accord ?
Il voulait dire que ce n'était pas le cas, qu'il voulait la protéger… Mais au fond de lui, Akira savait que cela n'aurait été ni juste, ni utile de le faire. Momo était une personne libre de ses choix. Qu'importe qu'elle atteigne ou non ses objectifs, l'important, c'était qu'elle trace elle-même son propre chemin. Mais bon… marcher seul n'a jamais vraiment été une bonne chose.
— Tu as vu pour Endeavor ? déclara-t-il, décidant de changer de sujet… avant de se rendre compte que : Je suis bête ; bien sûr que tu as vu.
— J'étais estomaquée ; un héros aussi engagé dans son travail, qui lâche tout du jour au lendemain. Et cette affaire ! Je ne peux pas y croire…
— Tu en as parlé à Shouko ?
— Elle est restée muette comme une carpe, grimaça la brune. Personne n'a pu lui parler depuis que son père a décidé de se la jouer le Rouge et le Noir de Stendhal. Et le fait que les autres aient… changé n'arrangent pas les choses.
En effet, comme l'effet « Shouko » était un problème qui s'était élargi à toute la classe, tout le monde avait pris le temps de se remettre les pendules à l'heure. À part Bakugo, Midoriya et lui-même, tous les garçons avaient subi une transformation psychologique. D'après les médecins, le processus était d'origine altérique, seulement…
— Tu réfléchis trop, fit Momo en arrachant le châtain à ses pensées. Arrête de te faire du mouron.
— Ce sont mes camarades, protesta-t-il. Mes amis !
— Ce sont les miens aussi, et nous savons tous deux qu'ils sont forts. Ils vont survivre à cette épreuve… (elle s'arrêta un instant en entendant les éclats de voix et de rire)…à supposer que c'en est une.
— Et BOOM ! C'est nous !
Denki avait ouvert la porte en grand fracas, suivie de toute la classe. Vingt élèves se serrèrent dans la pièce, les bras chargés de cadeaux, de chocolats, de bouquets et de fruits divers.
— Je t'ai apporté les devoirs à faire ! ânonna Iida en agitant ses bras devant la pile de feuilles qu'il (enfin elle, mais bref !) avait posé sur la table roulante.
— Merci, et content de te voir également, sourit sa collègue déléguée, qui se tourna ensuite vers les cadeaux de ses amies : Oh ! Il ne fallait pas !
— On a longtemps hésité avec Ochaco-chan, croâ, mais on s'est décidés !
— Là, t'as l'intégrale des… (Mina se racla la gorge en lisant) Relations épistolaires de Gotrand Alibi et Solène Tartanfleur.
— Barbant, mais y a des images intéressantes, ajouta Kyoka en faisant un clin d'œil à Akira, qui rougit.
— J'espère que ça te suffira… ajouta cette dernière en se frottant la tête, gênée.
— C'est parfait ! Merci beaucoup, les filles !
Momo les embrassa sur la joue, et discuta avec elles activement. Comme elle était dans son petit monde, Akira la délaissa pour se tourner vers son délégué(e), et lui fit un signe de tête. Ils sortirent de la chambre, refermant la porte derrière eux. Akira lui demanda des informations par rapport à l'organisation des classes à Yuei, avec tous les médias qui rôdaient et les récentes démissions héroïques suites à l'aveu d'Endeavor.
— Où est Midoriya, au fait ? s'enquit soudainement Akira
— Malade, répondit le délégué en secouant sa tête avec une moue ennuyée. Il m'a juste envoyé un message de cent-vingt-neuf mots stipulant la durée de son absence, ses raisons et tout un pamphlet d'excuses.
Akira fut un peu déçu de ne pas revoir son camarade vert ; ce dernier était l'un des seuls avec qui il partageait son secret, en plus du One For All. Pendant cette période de trouble, en l'absence d'All Might et d'Endeavor, le monde héroïque n'était pas loin du précipice… Peut-être est-il déprimé d'apprendre que l'une de ses idoles n'est pas une flamme d'espoir éclairant notre chemin.
Le garçon retourna dans la chambre, pour intimer à tout le monde de laisser Momo se reposer (il fut férocement soutenu par Iida), et lorsque tous eurent quitté la pièce, Akira dit au revoir à son ami et partit avec ses camarades pour rejoindre la classe ; de toute manière, le complexe médical se situait à l'intérieur de Yuei, ce qui permettait de naviguer dans une pseudo-ville en toute sécurité.
Akira marchait aux côtés du délégué, en bon remplaçant de sa collègue absente.
— Le Festival approche, et il va falloir que je revoie toute l'organisation… gémit Iida, ce en quoi Akira s'enquit :
— Momo ne va t'aider ?
— Son état est stable, mais ses blessures sont graves ; elle mettra du temps à s'en remettre. On ne peut pas l'inclure dans le spectacle.
Akira baissa la tête, le souvenir douloureux de sa propre expérience d'être « écarté ».
— Je sais ce que tu ressens, mais n'oublies pas : ses membres sont peut-être en repos, mais pas sa tête !
— Tu me rassures, mentit le châtain.
Il ne concevait pas qu'on puisse se sentir utile si l'une de nos fonctions était capout. Akira se promit d'aller parler seul à seule avec Momo dès qu'il aurait le temps.
Ils arrivèrent en cours, où les tables avaient été placées quatre par quatre. Leur professeur, assis sur sa chaise en train de lire des dossiers, leva vers eux des yeux bien plus creusés que d'ordinaire (ce qui était un exploit surhumain). Il fit un signe de tête de ses élèves vers les tables pour leur demander de s'asseoir. Ceci fait, Aizawa annonça d'une voix ensommeillée :
— Nous allons aujourd'hui faire un cours double ; théorique avec moi, puis pratique avec All Might. Vous serez… (il compta rapidement le nombre d'élèves présents ; dix-neuf) six groupes de quatre, et…
—…je viens avec vous, j'ai compris, soupira Akira en se levant.
— Pour une fois… (le lycéen s'arrêta en voyant le sourire sardonique de son professeur) je n'ai pas à supporter tes jérémiades. Kaminari !
Le blond à la mèche noire sursauta.
— Tu vas me suivre.
Il lança un regard inquiet à Aizawa, et le professeur ajouta :
— Ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave. Il s'agit juste de quelques bricoles administratives.
— Y en a pour si longtemps ? demanda Denki en se tournant vers Mina, Jiro et Sato.
— J'en ai bien peur, répondit le professeur sur un ton doux, avant de glacer le sang des autres élèves d'un regard : Ne vous avisez pas de sortir de la salle, de bavarder inutilement. Si après mon absence momentanée, je vois que vous n'avez pas avancé d'un pouce, je vous soustrairais au cours pratique et vous ferait trimer jusqu'au sang, est-ce clair ?
Les élèves acquiescèrent et se mirent au travail. Du coin de l'œil, ils virent leur camarade sortir de la salle, l'air toujours inquiet.
Aizawa n'appelait jamais personne par hasard. Denki, qui n'avait jamais été convoqué de cette manière, plongeait ses mains dans ses poches à s'en faire grincer la ceinture. Qu'avait-il fait ? Il avait peut-être remplacé le shampoing de Bakugo par du liquide vaisselle, mais…
Peut-être était-ce à cause de sa nouvelle « condition » ? Pourtant, ça ne le gênait pas tant que ça ; il se sentait toujours « homme », mais c'était devenu secondaire, presque inutile d'y penser. Son corps était le sien, et il s'était habitué à ses nouveaux caprices (plus jamais il se moquerait des cycles menstruelles de la gent féminine).
Et pourquoi lui, d'ailleurs ? Le sujet le plus « touché », c'était Shoto… Enfin Shouko. Pendant un bref instant, la frayeur de devenir un rat de laboratoire le saisit, au point de tenter de se rappeler des clauses qu'il avait signé avant d'entrer à Yuei, comme tout nouvel élève. Y avait-il un passage stipulant que son corps appartenait à la science ou un truc comme ça ?
Non, se dit-il en respirant calmement. Nous sommes dans une académie de héros, guidée par le courage, la morale. Ils n'oseraient pas. Mais l'esprit d'un adolescent étant tordu, Denki s'imaginait les pires scénarios. Ses trépignements mentaux rejaillirent sur ses mouvements, au point que son professeur le remarqua, soupira et dit :
— Kaminari, tu n'as aucun souci à te faire.
— Alors dites moi ce que vous me voulez ! glapit ce dernier d'une voix plus aiguë que celle de son corps féminin.
— Grand frère ?
Dans sa panique, Denki n'avait pas remarqué tout le chemin qu'il avait fait, jusqu'au complexe médical. Mais ce n'était pas l'étage des chambres ; c'était celle des salles de test, là où il y avait des visites mensuelles pour tous les élèves. Et sa sœur s'y trouvait, ainsi que ses deux parents et un autre type à l'air familier. Jiki se précipita vers son frère et lui fit un câlin.
— Hi hi ! T'as la peau plus douce qu'avant !
— Qu'est-ce c'est que cette histoire ? et il se tourna vers Eraserhead (qui discutait avec l'autre adulte inconnu) puis vers ses parents : M'man, P'a ?
Ils lui offrirent un sourire crispé, quand le troisième adulte se leva, et Denki se souvint ; c'était l'un des inspecteurs qui l'avait interrogé le jour de l'incident du supermarché, un certain Tsukaushi. Le type lui sourit et dit :
— Je vais tout t'expliquer ; tu sais que la petite fille de l'ancien chef des yakuza, Eri, n'a pas été retrouvée après le raid d'Hassakai ? (Denki se tourna vers ses parents, l'air inquiet, mais l'inspecteur continua) Ne t'inquiète pas, ils sont au courant.
— D'accord… (Il regarda Jiki, qui lui faisait un grand sourire) Pourquoi… Jiki est-là ?
— Elle est plus en sécurité à Yuei que chez elle, dit une voix fluette derrière lui.
Il se retourna, c'était Nezu, qui avait l'air… fatigué. Le petit directeur marcha jusqu'à eux, se plaça devant Denki et reprit :
— Tes parents ne pourront cependant pas résider ici, mais nous les autoriserons à venir quatre fois par semaine, le temps que les choses se tassent.
— « Que les choses se tassent » ? Mais elles se sont tassées ! Les yakuza, le Corbeau, la Ligue…
— Précisément : la Ligue, intervint Tsukaushi. Elle n'a pas été en activité depuis un bon moment déjà, ce qui est inquiétant. Et bien qu'Eri soit un élément important pour la Ligue, ta sœur l'est tout autant.
— Mais pas seulement pour eux, fit le directeur avec un ton étrange.
Denki se tourna vers lui, et la souris plongea son regard dans le sien ; on y lisait de la résignation. Le message était clair. Mais le blond n'était pas d'accord.
— Je refuse, enchaîna-t-il. Ma sœur n'est pas un rat de laboratoire !
— Kaminari, je suis le mieux placé pour prendre cette remarque à cœur (le jeune garçon se renfrogna, et le directeur soupira) Déjà que ce problème… étrange qui vous a touché vous et vos camarades nous préoccupent, je ne peux me permettre de ne laisser aucun indice.
— P'pa, M'man, dites quelque chose ! supplia Denki en cherchant du soutien.
— Fils… (son père prit le ton qu'il utilisait pour les choses importantes et/ou graves) Ta sœur est une enfant, et donc sous notre responsabilité… que nous avons confié à Yuei à la police le temps que les choses aillent mieux. Nous en avons discuté avec elle, et…
— Mais pas avec MOI ! tonna la voix de fille qui sortait de la bouche d'un garçon terrifié.
Il ne pouvait plus faire confiance à personne. Tout le monde manigançait dans son dos, tout le monde prenait des décisions sans lui demander son avis. Il ne voulait plus être manipulé dans l'ombre, par quiconque.
La colère qu'il avait exprimé avait fait reculer sa sœur, et ses parents le dévisageaient d'un air triste. Aizawa s'approcha :
— Je te conseille de te calmer tout de suite. Il s'agit de ta sœur, mais son pouvoir est dangereux : sans la machine de Gusaki, elle ne peut pas le contrôler. Je dois être prêt d'elle pour éviter tout accident… pour elle et son entourage. Je te le promets
— Et à quoi elle vous servirait ? rétorqua Denki, un peu soulagé que son professeur ne soit pas complètement timbré.
— Nous pensions que le pouvoir de ta sœur permettait d'extraire une forme d'énergie d'un être vivant qui, une fois sortie, entraînerait l'arrêt des fonctions vitales basiques. Mais la police scientifique a découvert que ce n'était qu'une partie de son pouvoir, expliqua Tsukaushi. Elle peut détecter cette énergie dans un rayon immense, qui peut couvrir l'ensemble du Japon, et avec une précision d'une centaine de mètres. Tout ce dont elle a besoin, c'est de « toucher » la personne, alors un morceau de peau, un cheveu suffit.
— Vous espérez qu'elle retrouve Eri avec son pouvoir.
— Exactement, sourit triomphalement Nezu comme si un élève donnait la bonne réponse. Mais, à l'instar du casque créé par le docteur Gusaki, il faut à votre sœur une « balise », pour éviter de se perdre dans, hum… les « flots » d'énergie qui parcourent le monde qu'elle seule peut voir.
— D'où ta présence, Kaminari, conclut Aizawa.
Denki était estomaqué, mais…
— Je n'ai pas le choix, n'est-ce pas ? finit-il par dire après un moment de silence.
— Vous avez le choix, M. Kaminari (Nezu montra les parents de l'élève) Votre mère et votre père feront d'excellentes balises, mais…
— C'est toi que je veux à mes côtés.
Denki se tourna vers sa sœur, et eut le souffle coupé : dans son regard, il y avait bien plus de courage et de bonté que le jeune homme n'en aurait jamais eu. Elle avait, en un sens, bien plus souffert que lui, et bien plus tôt. Ça ne l'avait pas brisé, mais grandi. Jiki n'avait pas perdu espoir, parce qu'il était sa balise.
Comment aurait-il pu refuser ?
