Je ne possède aucun des personnages des jeux vidéo ou du film
Un recueil de textes courts sur l'univers du film Prince of Persia, les Sables du temps, nus plongeant dans un instant ou une pensée des protagonistes de l'histoire
Son cœur battait de manière irrégulière et désagréable. Sa respiration devenait de plus en plus laborieuse et il détestait le goût du fer sur sa langue, le goût de son propre sang. Dans cet état, le jeune homme savait qu'il n'en avait plus pour longtemps
Ce texte a été écrit dans le cadre des Nuits du FoF sur le thème "Cauchemar"
(rappel : vous avez une heure pour écrire sur un thème)
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
CAUCHEMAR
Dastan était épuisé. Tout son corps était en souffrance et chaque geste lui entraînait une douleur plus grande encore. Son cœur battait de manière irrégulière et désagréable. Sa respiration devenait de plus en plus laborieuse et il détestait le goût du fer sur sa langue, le goût de son propre sang. Dans cet état, le jeune homme savait qu'il n'en avait plus pour longtemps, mais tout cela n'avait plus d'importance. Quelle raison avait-il de vivre maintenant ? Son père, ses frères, son meilleur ami et Tamina étaient morts… Pendant un temps, il avait eu cet espoir fou de remonter le temps et de changer les choses, mais il avait échoué… échoué de manière lamentable et Nizam lui avait tout prit… sa famille et son avenir… Au final, il ne lui restait plus qu'à lui prendre sa vie et sa victoire serait totale.
Elle l'était déjà de toute manière, non ?
Enchaîné par les poignets, les pieds touchant à peine le sol, il avait de plus en plus de mal à sentir ses mains et ses doigts. Ils remuaient à peine. En cause l'arrête tranchante de ses fers qui lui sciait lentement, le sang s'écoulant de ses plaies le long de ses bras.
Dastan gémit. Il n'en était pas à son premier combat. Il avait déjà était blessé, mais la douleur qu'il ressentait n'était en rien semblable à ce qu'il se souvenait avoir vécu. Son dos le brûlait… Il avait perdu le décompte des coups de fouet passé le cinquantième et il savait que sans soins, ses chairs en lambeaux s'infecteraient. De toute manière, c'était sans doute déjà le cas tellement il avait l'impression de brûler de fièvre.
Poussé sur ses jambes pour se tenir debout aurait pu l'aider à soulager ses bras, mais ça non plus, il ne pouvait plus le faire. Leur de leur dernier entretien, Nizam avait ordonné à ses bourreaux de lui briser les jambes, ce dont il s'était acquitté avec un tel zèle qu'il savait bien qu'il ne pourrait plus marcher. De toute manière quelle importance. Il allait mourir comme tous les siens… Comme son père empoisonné par cette tunique qu'il lui avait donné, comme Garsiv touché mortellement par le trait d'un Hassassin, comme Tus au corps transpercé par une lame traître, comme Bis éventré par l'un des ses monstres, comme Tamina qui lui avait hurlé de la sauver avant de le forcer à la lâcher… Les sauver… Il aurait voulu le faire, mais il avait échoué. Il n'était qu'un raté, une vermine rampant sur le sable qui avait cru qu'on pouvait changer le destin.
Dastan sentit la boule au fond de sa gorge grossir. Il aurait bien aimé pleuré, mais il n'avait plus de larmes depuis longtemps. En revanche, une violente quinte de toux s'empara de lui et le secoua avec violence. La douleur était si atroce que son corps se tordit en proie à des convulsions atroces. Des convulsions qu'il ne parvenait pas à arrêter et qui finir de le briser. Il n'en pouvait plus. Tout était noir autour de lui et puis soudain, dans toute cette douleur, Dastan se sentit agripper par les épaules. Le jeune homme protesta, tenta de se débattre, mais c'était peine perdue. On continuait à le secouer et une voix sortit du brouillard.
- Dastan ! Dastan ! Eh ! Dastan !
En sursaut, le jeune homme se redressa d'un bond, perdit l'équilibre et se retrouva à plat ventre sur le sol. Sa respiration était courte, saccadée et son corps tremblait comme jamais il n'avait tremblé.
Toutefois, il remarqua que le sol était subitement recouvert d'un tapis épais et moelleux. Un tapis ?
Tout en continuant à trembler de tous se membres, il tenta de se redresser, sursautant lorsqu'une silhouette s'agenouilla devant lui.
- Eh ! Dastan !
Bloqué dans la torpeur qui l'empêchait de comprendre ce qui se passait, continuant à trembler de tous ses membres, Dastan redressa la tête.
- Tus ?
Aussi inconcevable que cela puisse lui paraître, c'était bien Tus, son frère, son grand-frère qui se tenait devant lui. Mais c'était impossible. Tus était mort devant ses yeux. Nizam avait remporté la victoire… C'était bien pour cela qu'il le torturait depuis des jours, non ?
- Oui, c'est moi, répondit Tus une ride d'inquiétude bien marqué. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- Je… Je suis en train de rêver… Je… Tu es mort. Je n'ai pas pu te sauver. Laisse-moi !
Ses morts se finirent dans un sanglot et Tus parut choqué. Délicatement, il avança la main et caressa avec douceur la joue de son jeune frère.
- Chut… Le cauchemar est de penser que je suis mort. Regarde-moi Dastan. Je suis en vie. Tu as sauvé notre père de Nizam, tu nous as tous sauvé. Regarde !
Toujours en tremblant, Dastan, leva un peu les yeux. C'était vrai qu'il paraissait réel. Tus continua à lui presser la joue, bouleversé de le voir dans cet état. Ce n'était pas la première fois qu'il entendait son petit frère avoir des nuits agitées, mais ce cauchemar semblait être le pire de tous, car il le voyait continuer à trembler. Il fallait qu'il le calme et qu'il comprenne pourquoi il ne rêvait que de mort et de destruction. Doucement, il le prit par le bras et le redressa pour le faire asseoir sur le bord de son lit. Puis, sans un mot, il se pencha et glissa ses mains dans son dos pour l'attirer dans ses bras.
Dastan ne le repoussa pas et laissa même sa tête reposer dans le creux de son cou. Tus ne dit rien pendant de longues minutes, le berçant avec tendresse dans ses bras. Une main glissa sur sa nuque et il se pencha pour lui murmurer.
- Allez Dastan. Je te promets que ce n'était qu'un cauchemar. Tu sens comme mon cœur bat ? Je suis vivant et toi aussi. Tout va bien petit frère. Tout va bien.
- Je… Je suis réveillé ? Demanda le jeune homme en s'accrochant à son frère.
- Oui, tu es réveillé. Tout va bien. Tu es réveillé.
- Mais tout cela semblait si réel…Je…
Dastan, incapable de finir sa phrase se remit à trembler. Tus ne dit rien et le berça de nouveau doucement contre lui.
- Quoi que ce soit, ça ne l'était pas, mais si tu veux m'en parler je suis là.
- Non… Non… Pas tout de suite.
- D'accord, je comprends. Ce n'est pas grave. Tu devrais te rallonger. Je vais rester le temps que tu te rendormes.
Dastan prit une longue inspiration qui parvint à lui faire reprendre le contrôle de lui-même puis se détacha des bras de son frère.
- Non, tout va bien. C'était juste un peu trop réel, ajouta-t-il en lissant ses cheveux à l'arrière.
- C'est le propre des cauchemars, dit Tus en se redressant. Tu es sûr que tu ne veux rien me dire.
- Ne t'en fais pas. Tout va bien.
Tus hocha la tête, le gratifia d'un sourire et lui donna une petite tape avant de se diriger vers la porte. Dastan le suivit du regard, revivant mentalement la terrible scène de sa mort… Comment pourrait-il lui avouer ce qui le hantait réellement ?
