Huhu Je ne pensais pas avoir 5 reviews pour une fic aussi osée (dans le sens où je n'ai jamais vu ce couple sur FFnet et le fait que c'est du yuri), d'autant plus qu'elles sont toutes positives! Je tiens aussi à préciser que j'accepte parfaitement les critiques négatives, car c'est toujours constructif, mais expliquez juste votre point de vue, que je le comprenne :P
Passons aux mauvaises nouvelles XD Vala... Demain, le 21 (c'est aussi l'annif de mon tit frère ) je commence mon taff... Chui animatrice! C'est génial ca, sauf que je ne pourrai pas écrire pendant les vacances (c'est crevant des bouts de chou... Quoi que je verrai si après la piscine au clair de lune à 23H je pourrai emprunter le pc du patron... Hu?Comment ca, c'est honteux de se baigner lorsque les enfants dorment? Faut bien se détendreeeee!) Je reviens en principe le 5 ou 6 et j'avancerai les chapitres suivant avant de publier le 3 (c'est ma première vraie fic... Faut que je trouve mon rythme de publication). En tous les cas, vous aurez la suite! Quant aux RAR, vous préférez que je vous réponde juste avant que je publie le chapitre suivant, que vous n'ayez pas à consulter sans arrêt vos favoris ou vos emails, ou que je vous réponde le plus tôt possible?
Et jtiens à remercier particulièrement Lied de ses conseils sur la mise en page! Mais vous aurez toujours une mise en page comme ca, j'ai du mal à me débrouiller autrement...
'Tite réponse à une review anonyme:
Jennifer: Je suis très heureuse que le début t'ait plu. Quant à la rencontre Cissy/Hermione, elle va arriver et j'espère qu'elle ne te décevra pas... Chui pas une adepte du coup de foudre immédiat xD
Bonne lecture!
Et puis, tout termina. Narcissa avait disparu. Les signes étaient l'unique indice qui indiquait ce qui s'était passé.
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Chapitre II : Août 1996
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Narcissa se sentait terriblement bien… Non… L'expression la plus exacte était qu'elle ne ressentait rien, elle était bien, comme un fœtus dans son liquide amniotique… Son esprit était brumeux, elle avait la sensation de flotter, de revoir le film de sa vie à l'envers, comme une cassette qui se rembobinait. Elle le regardait sans regretter quoi que ce soit, elle l'avait regardé comme on lit un constat. C'était sa vie. Et à présent, où était-elle ? L'entreprise aurait-elle été trop audacieuse ? Serait-elle morte dans l'aventure ? Elle sourit : elle ne ressentait rien, elle n'avait besoin ni de marcher, ni de respirer. Elle était dans un monde assourdi, comme une rue recouverte de neige. C'était un silence total. Pas vraiment embarrassant ni vraiment envahissant. A vrai dire, c'était plutôt elle qui était l'élément étranger à ce lieu… Si elle pouvait l'appeler ainsi. Il n'y avait rien : ni sol, ni mur, ni plafond, aucun objet, aucune odeur… Elle se demanda vaguement où elle pouvait être, puis l'idée d'être dans l'espace ou coincée entre deux dimensions lui passa par la tête. Elle commença à penser aux rats qui avaient fait cette expérience avant elle, et réfléchit à la possibilité qu'ils soient aussi passés par cet étrange lieu.
Soudainement, elle crut étouffer. Son corps comme son esprit ne répondaient plus. Sa tête fut compressée. Elle ne put atteindre celle-ci avec ses mains. Elle ne réussit rien. Quelque chose l'étouffait. Son impuissance lui faisait mal. Elle se débattit de son mieux. Elle avait besoin de sortir de ce lieu. La peur d'y être coincée l'étreignit tandis qu'elle ne réalisa pas que la même lumière naissait au niveau de son ventre.
Et puis, elle retomba dans la réalité. Mal de tête affolant. Rayonnants tourbillons. Sensation rigide. Féroces courbatures. Elle s'en rendit compte au froid qui l'entourait, aux bruits infimes mais si nombreux, aux couleurs qui lui agressèrent les yeux, aux soudaines odeurs qui lui assaillaient le nez et à son besoin de boire. Elle pensa vaguement à l'idée de la naissance et ne pu s'empêcher de pleurer et de trembler… Elle avait été tellement bien à flotter ainsi… Revenir brusquement dans le monde réel faisait mal…
« C'était peut-être la raison des cris des nouveaux-nés… » Murmura-t-elle.
Alors qu'elle faisait le point sur sa situation et son arrivée, elle se demanda vaguement si Severus, au bout de 19 ans, n'aurait pas oublié son voyage… Elle sourit à cette pensée stupide… Severus, oublier quelque chose ? L'oublier elle ? Cela ne serait pas lui !
Elle grimaça en sentant ses muscles la tirer mais chercha sa baguette…Elle voulait boire ! Ce voyage était éreintant et elle était complètement assoiffée. Et puis elle avait mal à la tête ! Fouillant sa robe, elle fut surprise de sentir quelqu'un lui poser un tissu sur les épaules.
« A ton retour tu m'avais dit que tu avais très froid Cissy. » Déclara-t-il.
Il fit le tour d'elle et s'assura de sa bonne santé. Elle n'avait pas de température, se sentait perdue, pleurait, avait mal à la tête, son rythme cardiaque était dans les normes…. Rien d'inquiétant. Tandis qu'il faisait apparaître un verre d'eau, il se rendit compte du soudain mutisme de son amie. Fronçant ses sourcils, il se tourna vers elle, attendant une explication. Au lieu des réponses claires et précises qu'il recevait la plupart du temps, il reçut un regard éberlué. Et il tomba des nues lorsqu'il l'entendit rire et s'exclamer :
« Par Merlin ! Qu'est-ce que tu as vieilli Severus ! »
- Nous sommes en 1996 très chère… Entre nous, cela est plutôt rassurant, répliqua-t-il, mi-vexé, mi-sarcastique. Enchanté de voir que tu te portes aussi bien.
Sous son regard moqueur, il lui tendit la main pour l'inviter à quitter les signes qui avaient accompagné son voyage dans le temps. Narcissa en profita pour étirer ses muscles tout en grimaçant légèrement. Elle lui adressa un regard faussement courroucé et l'accusa :
« C'est pour te venger de ma jeunesse que l'arrivée est aussi désagréable ? Tsss… »
Levant les yeux au plafond, Rogue lui indiqua qu'ils passeraient à l'infirmerie pour soigner ses courbatures et son mal de tête. En attendant, il décida de rejoindre un sujet sérieux :
« Tu sais Narcissa… Ton Toi du futur existe encore, veux-tu toujours savoir ce que tu es devenue ? »
- Evidemment, fit-elle légèrement agacée.
- Je ne t'aiderai aucunement à te dire ce que tu es devenue, ce n'est pas mon rôle.
- Quoi ? S'emporta-t-elle. Tu m'avais dit que tu m'aiderais au mieux !
- En effet, c'est pour cela que je vais t'aider à t'intégrer Cissy, fit-il, souriant du fait que c'était lui qui tirait les rênes. Je t'offre l'infini bonheur de t'inscrire au lycée en tant que ma nièce dont les parents sont morts cet été.
- Que c'est charmant ! Quelle est la cause de leur 'mort' ?
- La guerre. Nous sommes en plein dedans.
- Le Seigneur Noir est toujours en vie ?
- En vie ? C'est à peu près cela. Il a beaucoup d'adeptes, certains ont été capturés, et beaucoup se sont échappés.
- Mais ils n'étaient pas à Azkaban ? Où enferment-t-ils les Mangemorts ?
- Ils y étaient. Azkaban n'est plus sûr depuis que les Détraqueurs ont pris parti pour le Seigneur, annonça Rogue devant son visage qui blêmissait.
- Merlin…
- Peu importe, tu auras l'occasion de découvrir tout cela. Tu viens du collège de Clintswood, c'est un collège au nord de l'Angleterre, le directeur est un ancien collègue, il m'a fourni les papiers.
- As-tu une potion pour changer mon apparence ?
- Non, cependant je pense qu'une formule changeant ta couleur de cheveux suffira. Tu viens du passé, et cela m'étonnerait qu'ils imaginent que tu sois là. Des cheveux noirs t'intéressent ?
- M.. Mes cheveux ? Elle le regarda, à moitié paniquée. Tu ne vas tout de même pas toucher à mes cheveux ! Ils sont jolis et blonds! Je ne vais pas les teindre en noirs ! Et puis j'ai le teint relativement pâle ! On va me prendre pour un cadavre ! Je vais sérieusement manquer de dignité !
Sous les plaintes de Narcissa, Rogue sortit sa baguette et lança le sortilège de teinture, ignorant l'horreur peinte sur le visage de son amie. C'est sous des plaintes diverses et variées qu'il ramassa et réduisit les objets de la pièce. Avant de quitter la pièce pour la guider à l'infirmerie, il lui demanda avec un sourire :
« Veux-tu tout de même te voir avec ta nouvelle couleur ? »
Elle acquiesça et il fit apparaître un miroir sur pied. Ses cheveux lui arrivant au bas du dos, ils jouaient un rôle très important dans son allure. En changeant leur couleur, elle changeait son allure. Crispée, elle s'approcha en face du miroir… « Merlin » fut son seul murmure… Etait-ce vraiment elle devant le miroir ? Si elle souriait, le reflet renverrait-il l'image ? C'était tellement… Etrange… Ne se sentant pas de taille à sourire avec ses nouveaux cheveux – s'il s'agissait bel et bien de son reflet – elle fronça le nez… Et le reflet l'imita ! Elle se passa la main sur la joue… Et le miroir fut parfaitement coordonné !
Gardant difficilement son self-control, étouffant son envie d'égorger Severus et son calme, elle prit sa baguette, sortit un mouchoir et murmura une formule de métamorphose… Un chapeau ! Par Merlin ! C'était la meilleure solution ! Elle mit son joli couvre-chef de sorcière sur sa tête et se regarda de nouveau dans le miroir… On faisait plus attention au chapeau qu'à ses cheveux… C'était moins… Comment dire… Moins Pire. Elle se tourna vers son 'ami' et, dignement, le nez légèrement en l'air, sortit de la pièce, le laissant s'occuper du miroir.
Ils allèrent tous deux à l'infirmerie. Bien que madame Pomfresh ne soit pas présente, Severus avait préparé les potions et l'infirmière lui avait dit à quoi elles servaient. C'est pour cela qu'il lui sortit deux potions spécifiques : une violette fumante et une verte aux tons fluorescents.
« Bois-les, c'est pour ton mal de tête et tes courbatures, tu ne sentiras plus rien d'ici une minute. »
Elle prit les potions et sceptique quant à leur bon goût, elle ne prit pas la peine de les respirer. Elle se pinça le nez et avala le flacon violet et grimaça… C'était trop chaud à son goût, et l'arrière-goût était comparable à celui des choux de Bruxelles… Elle prit le second flacon fluorescent et de même, l'avala d'un trait en se bouchant le nez. Cette fois-ci, elle fut surprise, c'était un goût de fraise des bois : bien qu'un peu trop chaud, ce n'était pas mauvais ! Elle ferma les yeux, attendant que les potions agissent. Obéissantes à Rogue, les potions mirent une petite minute à faire effet. Le mal de tête disparut vite, quant aux courbatures, elle se leva, s'étira et ne ressentit aucune douleur. Elle lui sourit et lui dit :
« Joli ! Tu es l'infirmier du collège ? Bizarrement, je ne te voyais pas en blouse blanche à prendre soin des petits monstres… Mais je me suis apparemment trompée ! »
Il la regarda, sans comprendre, cligna des yeux, choqué, et répondit :
« Moi ? Infirmier ? Que Merlin m'en préserve ! Je suis le Maître des Potions de ce collège, j'ai préparé les potions pour madame Pomfresh ! Je suis aussi devenu le professeur de potion et le directeur de la maison des serpentards »
- Directeur des Serpentards ? Vraiment ? Je n'imaginais pas que tu le deviennes un jour ! C'est fantastique ! »
Elle s'arrêta deux minutes, réfléchit, et rajouta :
« Je serais donc la nièce du professeur des potions ? Bien. Rentrerais-je bien en 6ème année ?
- En effet, tu rentreras en 6ème année. Allons voir Dumbledore pour finir les modalités de ton inscription. »
Remise en forme, elle se leva illico en replaçant son chapeau sur la tête. Sous toutes ces nouvelles où elle ne savait plus donner de la tête, elle retenait les meilleures : Severus avait un boulot stable, sûr, et réputé… Etre professeur à Poudlard… Cela a une sacrée prestance tout de même ! De plus être directeur de la noble maison des Serpentards… Elle éclata de rire : elle ne savait pas ce qu'elle deviendrait, mais un des deux avait réussi !
Severus l'accompagnait d'un pas vif, comme à son habitude. Elle connaissait le chemin et marchaient donc cote à cote. Un détail aux yeux des gens, certes, mais il était rare qu'il laisse quelqu'un marcher à ses côtés. Il était heureux de la retrouver jeune et encore relativement innocente des horreurs humaines, inconsciente du fait que son futur mari est enfermé à Azkaban et son fils en train de dépérir… Cette année ne serait pas facile pour Narcissa, mais celle de son âge – il refusait d'admettre qu'il soit vieux par rapport à elle – lui avait déclaré qu'elle tiendrait le coup, elle trouverait le soutien dont elle aura besoin. Cependant, en l'entendant éclater de rire, il fronça les sourcils en se crispant légèrement… Le soutien qu'elle trouverait sera celui d'un psychomage ?
Le coupant dans ses pensées, elle lui demanda :
« Au fait Severus ! A quel nom sont les papiers ? Je suppose que je ne suis pas inscrite sous le patronyme de Narcissa Black… »
- J'ai pensé à utiliser ton deuxième prénom, Anthéa n'est-ce pas ? Et le nom de jeune fille de ta mère, Rosier si je me souviens bien.
- Excellent ! Donc je suis Anthéa Rosier, nièce du professeur de potions et directeur de Serpentard Severus Rogue, en 6ème année… Je suis toujours dans la maison des Serpentards, n'est-ce pas ? Rassure-moi… demanda-t-elle, soudain inquiète.
- Je n'en ai aucune idée, lorsque j'ai demandé à Dumbledore si tu serais dans ma maison, il m'a dit que tu passerais l'épreuve du Choixpeau comme toutes les premières années. »
Hochant la tête, elle continua son chemin jusqu'à son arrivée aux pieds d'une gargouille attendant le mot de passe que Rogue lui donna. Elle laissa Rogue la précéder, et suivit ses pas balayés de son effet de cape. Elle remarqua d'ailleurs qu'il le faisait déjà dans le passé… On ne change pas un Severus Rogue.
Elle l'entendit frapper à la porte et l'ouvrir par la suite. Après l'avoir salué il pénétra dans la pièce, invitant Narcissa Anthéa Rosier Black à entrer et à s'asseoir. Celle-ci inclina la tête et s'obligea à enlever son chapeau, malgré la couleur de ses cheveux…
« Bonjour monsieur le directeur. »
- Bonjour miss… ? Répondit-il en souriant. Un bonbon au citron ?
- Miss Anthéa Rosier. Non merci monsieur, répondit-elle avec un sourire de circonstance, maintes fois travaillé par sa mère.
- Bienvenue à Poudlard ! Severus, désirez-vous un bonbon ?
- Non merci monsieur le directeur, répondit-il avec 'l'amabilité' qui le caractérise.
- Il me semble que vous êtes un peu vieille pour être une première année miss Rosier. Vous êtes la nièce du Professeur Rogue, et vos parents étant mort en juin, vous êtes sous sa garde et désirez donc entrer dans ce collège en 6ème année n'est-ce pas ? »
Sous le regard perçant du vieil homme, Narcissa se demanda s'il la reconnaîtrait… Il va falloir éviter de se retrouve trop souvent dans ce bureau… Elle acquiesça et l'écouta continuer :
« Toutes mes condoléances pour vos parents miss. Nous traversons une époque dure et les moyens de défense ont mis du temps à se mettre en place. Sachez que vous aurez le soutien de votre oncle, mais également de toute l'équipe éducative si vous avez besoin de parler. »
La voyant légèrement baisser la tête, Dumbledore jugea qu'elle avait encore besoin de temps pour son deuil et en parler. Il enchaîna sur un autre sujet :
« Pour votre entrée à Poudlard, vous irez, le jour de la rentrée, parmi les élèves de première année et vous passerez l'épreuve du Choixpeau comme chacun d'eux.
- Bien monsieur.
- Le programme scolaire du collège de Clintswood est le même que celui de Poudlard, les deux collèges étant anglais. Vous ne devriez pas avoir de problèmes pour suivre, mais si c'est le cas, n'hésitez pas à demander à l'un de vos professeurs. »
Il lui sourit, et sortant un autre bonbon qu'il se mit à suçoter, il la regarda par-dessus ses lunettes en demi-lune pour lui dire :
« Et bien miss Rosier. Je crois que vos vacances ne sont pas encore terminées ! Votre oncle a la liste de ce qu'il faudra vous procurer ! Soyez bien à l'heure pour le Poudlard express à la voie 9 ¾ le jour de la rentrée. Passez une bonne fin de vacances !
- Merci monsieur ! Je vous souhaite aussi une bonne fin de vacances. »
Sur ce, elle se releva et, Rogue à ses côtés, ils quittèrent le bureau. Elle n'osa pas faire de commentaires avant d'avoir dépassé la gargouille, puis soupira de soulagement :
« J'ai eu peur qu'il me reconnaisse… Ca a quelque chose d'inquiétant de venir ici incognito… »
- Ne t'en fais pas, tout ira bien, lui dit-il pour la rassurer, et puis nous ne faisons rien de mal ! En attendant, je t'ai acheté tes livres et ton matériel la semaine dernière, mais il va falloir que tu m'accompagnes pour les vêtements. Que penses-tu d'y aller demain ? Tu as eu une journée épuisante, mieux vaut que tu te reposes.
- Avec plaisir ! »
Ils se dirigèrent vers les cachots tous deux enveloppés dans le silence. Severus réfléchissait sur l'année qui allait suivre, tandis que Narcissa somnolait… Le voyage avait été épuisant et elle ne savait même pas combien de temps elle était restée dans la bulle (c'est ainsi qu'elle appelait l'endroit où elle avait flotté). Elle reposa le chapeau sur sa tête et jeta un coup d'œil à Rogue… C'est fou ce qu'il avait changé… Le pli qu'il avait sur le front entre les sourcils... Ses yeux s'étaient ridés et son teint était pâle… Il devait travailler beaucoup à l'ombre, en rentrant, il faudrait qu'elle lui fasse prendre l'habitude de sortir un peu plus. Elle esquissa un sourire en se rendant compte qu'elle allait aux cachots… Il n'y avait pas de mystère sur son teint pâle, s'il y passait sa vie. Tiens… D'ailleurs à ce propos… Avec le temps qu'il s'était passé, il était peut-être marié… Père de famille… Elle étouffa un rire à cette idée… Severus père de famille… L'homme au cœur froid fondant devant des enfants ? Ou alors glacial pour obtenir le meilleur d'eux ? Les faisant sauter sur ses genoux, nettoyer leur vomi, les consoler après un cauchemar quelque soit l'heure ? Ou plutôt les dédaignant, les rendant indépendant trop tôt, attendant d'eux une force pour leur témoigner de l'intérêt ? Et la mère des enfants ? Une jolie femme éprise malgré le caractère, malgré le manque de charme ? Ou une mégère tenant son foyer avec une main de fer ? Désirant mettre un terme à ce mystère, elle prit la parole :
« Severus ? Es-tu marié ? As-tu une famille ? »
- Non.
Bien… Ca avait le mérite d'être clair !
Du côté de Severus, de multiples pensées hantaient son esprit… Il ne pourrait lui cacher toute l'année qu'il était un Mangemort, et il ne savait comment elle réagirait… Elle ne savait pas non plus que son futur mari était emprisonné et que son fils était complètement perdu… Elle était belle et jeune dans une époque qui ne cherchait qu'à détruire la joie et la paix… Elle ne serait sûrement pas à l'aise et elle ne se trouverait probablement pas d'alliés…. Il allait falloir qu'il se mette dans la tête que ce n'était pas Narcissa à ses côtés mais Anthéa… Faire la différence entre les deux serait probablement un supplice… Aux côtés d'Anthéa il avait la possibilité de retrouver un état psychologique serein, dans la mesure du possible. Cependant, Narcissa avait la maturité et la sagesse… De plus, c'était une mère aimante. Et puis… La jeune lui posa cette question. Pourquoi celle-ci particulière ? Il répondit non et se méfia… Mais aucune autre n'arriva. Elle était visiblement fatiguée et y repenserait plus tard… Mais si elle lui demandait pourquoi, devrait-il répondre franchement : Pour ne pas laisser des orphelins déshonorés à une missions pour le Seigneur Noir qui aurait mal tourné ? Pour ne pas risquer la vie de ses enfants et de sa femme si le fait qu'il soit un espion soit révélé ?
Ses pas l'ayant conduit automatiquement devant un tableau de Salazar Serpentard, il prononça suffisamment distinctement « Voyage » pour que Narcissa l'ait entendu. Salazar acquiesça, et, sans un mot, se décala. Rogue invita la jeune fille à le précéder, ce qu'elle fit, non sans admirer le portrait de Salazar Serpentard… Le Sorcier qui observait chaque élève de sa maison selon sa mère. Il était l'Ange qui veillait sur eux, et ils devaient écouter sa voix… Quittant le portrait du regard, elle entra chez son ami. Elle qui s'attendait à la couleur dominante verte, elle fut surprise, c'était l'argent qui dominait, savamment mélangé au noir pour ne pas éblouir ou donner une impression de « trop ». Arrivée au salon de l'appartement, elle s'arrêta, indécise… Que devait-elle faire ? Elle se tourna donc vers Rogue qui venait d'appeler Screatur : un Elfe de maison qui s'occupait principalement de l'appartement de Rogue. Il lui demanda deux repas et lui donna les affaires miniaturisées de Narcissa pour qu'il les installe dans sa chambre provisoire.
Ils mangèrent en silence, Severus voyant la fatigue évidente de la jeune fille. Ce fut après un léger repas qu'il la conduisit à sa chambre. Celle-ci était relativement spacieuse, décorée avec goût, juste comme elle aimait : des meubles légèrement sculptés, rien de trop lourd, un lit rond au centre de la pièce… Elle n'aimait pas les lits rectangulaires. Le tout était dans les tons vert et argent. Rien d'étonnant, elle n'aimait pas particulièrement le noir. Elle sourit et remercia Severus.
« La chambre est vraiment jolie. »
Pas d'autres mots, cela aurait été inconvenant : tout d'abord par son état de fatigue, et ensuite parce qu'elle n'avait pas besoin de s'épancher pour qu'il sache qu'elle était sincère. Il esquissa un sourire, satisfait. Il se rappelait encore de ses goûts de jeune fille, avant qu'elle soit étouffée par ceux de Lucius. Il lui souhaita une bonne nuit, et la laissa ensuite dormir, ce qu'elle semblait attendre avec impatience… Elle retenait ses bâillements par pure politesse. C'est ainsi qu'elle s'endormit dans un monde qui n'était pas le sien, dans l'appartement d'un ami qui avait vécu des années de plus qu'elle.
Le lendemain matin, elle avait cru rêver. Quelle était cette chambre ? Etait-elle encore endormie et rêvait-elle, ou alors avait-elle terminé son rêve et était-elle dans la réalité ? Quel jour était-on ?
Légèrement perturbée, elle s'était levée, s'était préparée et la vérité lui sauta aux yeux lorsqu'elle passa devant le miroir : cette masse noire sur sa tête n'aurait pas due être là. Elle avait failli tourner de l'œil, mais était tombée sur son lit. S'étant remise doucement du choc, elle s'était passée la main sur le visage. Elle était bel et bien vivante dans le monde du futur. Narcissa s'était relevée, avait terminé de se préparer, se regardant à contrecœur dans le miroir… Qu'est ce qui avait pris à Severus ? Quelle horreur… Elle avait repris le chapeau métamorphosé la veille et l'avait remis à sa place.
Elle retrouva Severus dans le salon de celui-ci. En voyant Screatur porter deux plateaux, elle prit place en face de lui, et demanda ironiquement :
« Merci très cher tonton de prendre aussi bien soin de moi ! Cependant, sais-tu comment me faire retrouver mes cheveux blonds ? Il semblerait qu'un plaisantin se soit décidé à ce que je les garde noirs. »
- J'en suis navré, très chère nièce, cependant je ne sais quel sortilège a été utilisé… Un plaisantin fort intelligent sans doute. Enlève ton chapeau à table. Ta mère ne t'a pas appris les bonnes manières ?
- Celles-ci résidaient dans le blond de mes cheveux, répondit-elle, acerbe.
- J'en suis navré, cependant, il va falloir t'y faire ! ACCIO chapeau !
Elle réprima une douce envie de lui faire avaler cette maudite baguette, mais se ravisa en se concentrant sur le plateau devant elle : fruits, lait, jus de citrouille et pâtisseries. Hm… Peut-être se fâcherait-elle contre lui plus tard…
C'est ainsi que les deux amis quittèrent Poudlard le cœur léger : ils venaient de se retrouver et de partir sur de bonnes bases malgré 19 ans de différence. Narcissa se métamorphosa un mouchoir en chapeau, et c'est ainsi que ce drôle de couple se dirigea vers le chemin de traverse pour acheter le matériel de sorcière. Ayant un physique de mannequin moldu, Narcissa ne rencontra aucun problème chez Mme Guipure, et passa dans un magasin de protection magique pour acheter des gants à sa taille. Elle n'eut pas besoin d'aller voir M. Ollivander, elle avait gardé sa baguette pendant le voyage. Le seul problème rencontré dans la journée fut l'insistance de Narcissa pour aller dans un magasin de chapeau. Face aux soupirs de Severus, elle argumenta en lui disant que c'était de sa faute si elle ressemblait dorénavant à un cadavre, et qu'il fallait donc qu'elle trouve un moyen de donner le change.
Les bras chargés de paquets et les poches de Severus bien plus vides, ils s'en retournèrent vers Poudlard et passèrent les quelques jours entre les devoirs de vacances de Narcissa, la visite de la pièce d'étude de leur enfance, des balades dans le parc, et un pique-nique au pied du chêne où tout avait commencé.
Ces petites journées au bonheur si simple leur permit de se rendre compte qu'aucun n'avait changé : ils avaient gardé leur langue de vipère, leur intelligence et leur amitié. Cependant, comme tout a une fin, la rentrée arriva à grands pas…
