CHAPITRE II (qui est en fait l'intro du chapitre III)

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah……. »

Les quatre garçons qui se trouvaient au salon interrompirent de suite leurs activités en entendant le cri de détresse de leur coéquipier. Heero fut le premier à gravir avec une rapidité déconcertante les marches du vieil escalier. Arrivé au deuxième étage, il ne prit même pas la peine d'utiliser la poignet de la porte et préféra enfoncer cette dernière. La pièce était mal éclairée malgré l'heure peu avancée de l'après-midi, et cela en raison du mauvais temps qui avait tiraillé toute la journée de pluie la pauvre et innocente ville de Housefelt. Seul un coin de la chambre était éclairé par la lampe de chevet de Duo. Celui-ci était allongé sur le lit, le visage horrifié ; Trowa se retourna et balaya d'un coup d'œil la chambre à la recherche du moindre intrus…

« Duo ? Demanda avec appréhension Quatre.

Duo tourna la tête vers lui, il ne semblait plus lui-même.

« Le…Il…Il… »

« Il ? » Tenta de nouveau Quatre.

« Il est déjà marié ! »

« HEIN ? »

De toute évidence et aux yeux des autres Duo avait perdu la tête, mais il en fallait plus que ça pour décourager Quatre Raberba Winner ;

« Qui est déjà marié Duo ? »

« Mais lui ! »

Duo avait le regard vide et semblait voir personne en particulier. Trowa tenta tout de même sa chance.

« Heero ? Tu dis qu'Heero est déjà marié ? »

Quatre ne put s'empêcher de pouffer et Trowa eut droit pour la première fois au regard glacial made in Heero. Wufei jugeait cette scène ridicule, et puis il avait toujours pensé que l'Américain avait une case en moins. Néanmoins cette scène eut le mérite de faire retrouver un tant soins peu de bon sens au natté ;

« Heero ? Mais nan, n'importe quoi. Oh et puis laissez tomber. »

Les quatre autres pilotes ne savaient plus à quoi s'en tenir.

« Bon, je me suis laissé aller. C'est à cause du bouquin… »

« Du bouquin ? »

« Ben oui, Jane Eyre devait l'épouser et puis quand le prêtre à dit la phrase… »

« Quelle phrase ? »

« Ben « si quelqu'un s'oppose à ce mariage qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais », ben y'a une femme qui dit que c'est pas possible parce qu'il est déjà marié ! »

« Oh, elle est jalouse. »

« Même pas, c'est la vérité ! »

« Mmm, ça craint ton histoire… »

« un peu… »

Les cinq compagnons de galère se regardèrent, ils n'étaient pas trop formés pour ce genre de situation.

« Bon, alors, y a rien de grave… »

« Désolé d'avoir crié. »

Un à un, et Wufei le premier, ils quittèrent la chambre de Duo. Seul Heero resta, un vague sourire sur les lèvres, un sourire que Duo qualifia de moqueur.

« D'accord, j'ai été ridicule, mais j'ai juste oublié que j'étais là… »

Heero s'assit sur le lit de Duo.

« Et tu te croyais où ? »

« Nulle part… »

« Nulle part ? C'est impossible de croire d'être nulle part. »

« Je sais, en fait, je me posais pas la question, je m'en foutais un peu, peut-être qu'une partie de moi savait qu'elle se trouvait dans cette pièce, mais l'autre, elle, elle était… »

« Elle était…? »

« Dans la chapelle en train d'assister au mariage… »

« A ce point ? »

« Oh, au fond c'est assez banal, quand tu penses que hier j'ai fais un tour au Pays Fantastique et que j'ai assisté au sauvetage de l'enfant-lune… »

« J'avoue… »

« Ah, te moques pas ! »

« Non, c'est juste que je trouve que tu as de la chance, cela te permet de… »

« De m'évader de cette réalité ? »

« c'est ça… »

Un silence pesant pris place. Heero lui n'avait pas les capacités de s'évader, son éducation ne le lui permettait pas. On ne lui avait jamais appris à imaginer…On le lui avait interdit. Même, si Heero lisait L'HISTOIRE SANS FIN, jamais il n'oublierait sa condition d'homme, qui il était, etcetera…

« Tu veux que je te prenne un livre demain ? »

« Ça ne servirai à rien Duo, je n'arriverai jamais à éprouver des sentiments face à une fiction. Je ne pourrai jamais comme toi me sentir trahis parce qu' « il » est déjà marié. »

«… »

« Tu as de la chance Duo. »

Ils restèrent là, assis sur le lit, aucun des d'eux ne parlait mais chacun appréciait ce silence à sa façon. A 19H45, Quatre appela tout le monde à table.

« Mmm, en tout cas ça nous change du riz trop salé ! »

« Du riz trop salé ? »

« Oui, renchérit Trowa une découverte d'Heero. »

Heero apprécia moyen-moyen la remarque;

« Bah, vaut mieux la vinaigrette, que des tomates-mozzarella à la menthe. »

« Non corrigea Wufei, c'est au basilic. »

« Non à la menthe. »insista Heero, qui ne quittait plus Trowa des yeux.

« Heero je peux avoir le sel ou tu l'as finis ? » demanda négigeament ce-dernier.

Pendant cet étrange repas, Quatre et Wufei furent largués à 180 km/h, et Duo avala six fois de travers et faillit s'étouffer.

Le lendemain, Duo se réveilla en vrac dans son lit, il se retrouva les pieds sur l'oreiller, la tête de l'autre côté ; encore endormie, il se demanda un instant si c'était l'oreiller qui avait fait une ballade de l'autre côté du lit ou si c'était lui qui avait remué tout au long de la nuit. Le ciel semblait s'être dégagé et de nouveau, cette tiédeur matinale et lumineuse baigna dans la chambre. Le natté remarqua qu'Heero dormait encore, et à pas de loup, il sortit sans un bruit. Il voulut réitérer l'expérience de descendre les escaliers en silence, mais se fut cause perdue car dès la première marche, (qu'il, au passage, loupa), il se retrouva à dévaler l'escalier sur les fesses. Le salon était silencieux. La table du petit déjeuner était mise. Alors qu'il se demandait qui l'avait mise, la porte d'entrée claqua et Wufei entra, les joues rougies, un paquet dans les bras.

« Ben Wufwuf, t'as couru ? »

Le Chinois hocha la tête tout en déballant ses achats. Il ne releva même pas le surnom.

Pains au chocolat, pains aux raisins…

« Hum, au fait, tu l'as trouvé comment la vendeuse à la boulangerie ? »

Les joues de Wufei s'empourprèrent de nouveau. Duo se sourit à lui-même.

Ce jour-là, il ne se rendit pas chez le libraire et passa sa matinée à lire Jane Eyre. La pauvre avait quitté le château et celui qu'elle aimait. Duo avait du mal à se faire un avis. Certes il n'aurait pas du lui cacher qu'il était marié, mais pourquoi ne lui a-t-elle pas pardonné ? L'autre n'est pas aimé, elle veut le tuer et lui il la garde quand même dans le château, sûrement pas pitié,…(1)

Vers midi, Trowa et Quatre partirent en mission. Duo n'en pouvait plus de lire, pourtant, à chaque fois qu'il reposait son livre, cinq minutes plus tard, il ressentait le besoin de le reprendre en main. Une envie folle d'avancer dans l'histoire le poussait à reprendre sa lecture. Chaque chapitre gagné, chaque événement de l'histoire le réjouissait. Il ne pouvait expliquer d'où venait cette envie, mais l'histoire de Jane Eyre l'emportait sur tout.

Trowa et Quatre ne revenait que la semaine suivante, et ce fut Wufei qui se trouva désigné pour faire le dîner. Vers huit heures, ce dernier demanda à Duo d'aller chercher de la coriandre, se trouvant dans l'impossibilité d'y aller lui-même, devant surveiller son plat ;

« Hee-chan, tu m'accompagnes ? »

Le dit Hee-chan qui avait passé sa journée devant l'écran du portable accepta, heureux au fond d'aller prendre l'air et de reposer ses yeux.

Un vent frais, léger, agréable soufflait dans Housefelt. La ville était calme et les fenêtres étaient ouvertes en grands et différentes odeurs de cuisines s'échappées des casseroles. La coriandre une fois achetée, ni Heero, ni Duo n'eurent envie de rentrer directement à la planque ; Ils marchèrent jusqu'au fleuve qui traversait la ville. C'était un large fleuve, qui découlait lentement. De temps en temps, une péniche le descendait, il était bordé de peupliers et de sols pleureurs. En cette soirée, le vent faisait remuer le rideau de verdure crée par le branchage des sol-pleureurs... Ils s'accoudèrent à la barrière d'un pont et regardèrent l'eau passait sous eux.

« Il paraît que la vie est un long fleuve tranquille… t'y crois toi ?»

« Pas en temps de guerre. »

«En tout cas j'espère qu'un jour la mienne le sera parce que là, il découle trop vite mon fleuve, le courant est trop fort je crois et je n'arrive pas à tout contrôler. Tu sais,…lors d'une tempête, ce qui fait peur au marin, c'est la mer, l'eau, pourtant, dans ces moments-là, le vrai coupable n'est pas la mer, mais le temps, le ciel…Alors peut-être qu'au fond, si on n'arrive pas à contrôler son fleuve, ce n'est pas toujours notre faute comme on le pense souvent, mais celle du temps… »

« Il faut juste attendre patiemment que se fasse une éclaircie. » compléta Heero, surpris pas le raisonnement de son coéquipier.

« C'est ça, et moi, je l'attends avec impatience cette éclaircie. »

« Je pense que quand elle viendra, tu feras un très bon capitaine. »

« Ah oui ? Tu crois ? Des fois j'en doute… En tout cas, toi aussi tu seras un bon capitaine. »

« Non, je suis peut-être un bon capitaine en cas de tempête, mais une fois le beau temps revenu je perds tous mes moyens, et je me perds tout court. »

« Heero…? »

Mais celui-ci avait déjà quitté le pont et se dirigeait vers la ruelle.

Duo eut beau ruminer et retourner les paroles d'Heero dans tous les sens, il n'arrivait pas en saisir leurs significations.

Ce soir-là, ou plus exactement cette nuit-là, Duo acheva JANE EYRE de Charlotte Brontë. Comme pour l'Histoire sans fin, il resta interdit pendant de longues minutes…Il ne savait dire s'il était content ou non. Certes il était heureux d'avoir fini le roman, de connaître la fin de cet amour si fort et extraordinaire, mais d'un autre côté, il se sentait triste de devoir quitter ces personnages qu'il avait appris à connaître, qu'il avait appris à aimer malgré leur caractère. Quitter ce monde où seule la question de l'amour semblait importer... Dans sa réalité, seule la question de la guerre importait.

Le lendemain, Heero quitta la maison pour se rendre à une base dans laquelle se trouvait son nouveau gundam. Duo se retrouva alors seul avec Wufei.

« Dis Wufi, ça te dit de venir avec moi à la librairie ? Tu pourrais regarder les livres et puis quand t'en as marre, tu t'en vas. »

« Seulement si tu m'appelles par mon prénom. »

« Ah, pardon Wu wu. »

« Maxwell ! »

« Mais ça c'est le mien… »

« … »

« Ok, Wufei, ça marches. »

à suivre…

(1); c'est pas grave...faites pas attention, c'est juste du charabia

En fait dans cette fic j'essaie juste de décrire ce que je ressens quand je lis, alors peut-être que comme l'histoire n'est pas très intéressante en elle-même, elle ne vous plait pas trop, dans ces cas là, faite-le moi savoir qd même parce que j'adore recevoir des emails qui ne sont pas des pubs ; sinon voilà

Cormier, toute déçue de reprendre le lycée