Auteur: Kuro-Hagi – 10/09/2006
Genre: Yaoi (entre autre) – Science fiction – Romance
Disclaimer: Dir en grey n'appartiennent qu'à eux-même. Clover, Mana, Oceane et Mari en revanche m'appartiennent (enfin si on peut dire... Puisque ce sont tout de même des personnages inspirés de personnes réelles! Moi et trois amies!). Envy est entièrement à moi !
Note: Et voilà le sixième chapitre ! Désolée, je suis en retard de quelques jours ! C'est pas simple de maintenir le rythme ! Voilà la rentrée c'est demain… Et comme dit dans le précédent chapitre à partir de là je me laisse une marge d'un mois, pour poster ! Désolée mais c'est obligé ; (N'hésitez pas à me harceler de messages si je dépasse les délais fixés ;)
Remerciements: Merci à ma betâ-lectrice de prendre le temps de relire tout ce travail Et merci à Oci et Kyo-chan (non non tu n'auras pas le sama :p) pour leur soutien! Je vous aimeuhhh!
En tout cas bonne lecture! Et si ça vous plaît n'oubliez pas les reviews motivent et appellent à une suite rapide Toi aussi nê-chan tu as le droit de laisser des reviews ! Steplé !
Chapitre 6 : Rapprochement ou éloignement
Le guitariste enleva ses chaussures. Il n'avait pas sommeil. Il s'installa dans le futon de son salon pour regarder la télé, conscient que l'heure tardive ne lui permettrait pas de trouver quelque chose d'intéressant sur le petit écran. Il alluma une cigarette. Des sentiments étranges le tourmentaient. Il avait vite comprit et accepté son attirance pour Clover. Mais Envy agissait sur lui autant qu'elle. Il s'était expliqué cela dans un premier temps par une attirance physique. Mais le regard, les gestes d'Envy étaient indéniablement ceux d'un homme. Il avait presque l'impression que son corps se modifiait. Les traits de son visage semblaient se durcir. Quand il avait à faire à Envy, il ne voyait pas du tout une femme. Alors pourquoi ? Pourquoi avait-il autant envie de se jeter sur lui que sur Clover ? Die sentait sa tête commencer à le faire souffrir. Il devait arrêter de se torturer. Mais il avait l'impression de comprendre. Clover et Envy étaient complémentaires. Ils vivaient ensemble depuis tellement longtemps qu'il était impensable qu'ils vivent en conflit permanent. Ils étaient donc la même personne. Amoureux l'un de l'autre parce qu'ils ne formaient qu'un. Die amoureux de l'un comme de l'autre parce qu'ils ne formaient qu'un. C'était difficile à croire mais cela lui paraissait tellement évident.
Les semaines passaient, concert après concert. Les filles les protégeaient toujours dans l'ombre. Les garçons apprirent à deviner aux regards des filles, à leurs vêtements déchirés, qu'ils avaient échappé à des attaques grâce à elles. Elles ne leurs disaient jamais clairement, venant simplement les féliciter après chaque concert et escorter Kyo dans la bonne humeur. Mais la fatigue commençait à se lire sur leurs traits. La préoccupation aussi. Les attaques se faisaient de plus en plus nombreuses et rapprochées.
Un soir alors qu'elles venaient comme d'habitude les saluer, Kaoru leur demanda des explications.
« Qu'est ce qui se passe exactement ? On n'est pas dupe, on voit bien que votre mission devient trop difficile… Regardez-vous ! Vous êtes à bout de forces… »
« Oui… Nous en avons conscience mais nous ne pouvons pas arrêter. Il se passe simplement que nous n'avons pas assez de membres dans l'organisation pour obtenir des renforts... Ne vous inquiétez pas, nous sommes robustes. »
« Non… »
Oceane se retourna vers Envy.
« Clo' ne tiendra plus très longtemps… »
Envy ! Arrête ! Pourquoi tu dis ça ?
Parce que c'est la vérité et que tu le sais !
Mais on n'a pas le choix !
Tu tiens si peu à ta vie ?
Ma vie ? Quelle vie ? J'ai l'impression d'être morte depuis longtemps…
Envy se glaça. Il sentit sa dernière phrase comme un reproche. Il faillit s'effondrer au sol. Die sentit que quelque chose n'allait pas. Oceane se précipita vers le mutant et s'adressa à Clover.
« Clo' ! Pourquoi faut-il toujours que tu en fasses trop ! A quoi tu joues ? »
Elle se radoucit, et s'adressa à Envy.
« Ok Envy, deux jours de repos. De toute façon, pour les deux prochains jours il n'y a ni concert ni déplacement, ça devrait être plus facile. Reposez-vous. Kyo, je suis désolée, mais nous devrons te consigner dans tes appartements. »
Le chanteur ne protesta pas. Il ne souhaitait pas faire de tort à ses amies, elles semblaient vraiment toutes au bout du rouleau.
Mari était partie se coucher. Elle était énervée contre elle-même parce qu'elle savait qu'Oceane avait raison. Mais elle avait besoin de s'en prendre à quelqu'un. Oceane avait laissé faire. Elle s'installa sur le balcon avec une cigarette. Elle regarda le paquet en soupirant. Elle n'avait jamais vraiment fumé. Mais ces derniers temps, elle s'était surprise plusieurs fois à en acheter. C'était le mauvais côté des distributeurs automatiques. C'était tellement facile de s'approcher des machines pour une boisson et finalement d'en repartir avec un paquet de cigarettes. Elle s'accouda à la rambarde. Elle avait passé un gilet, il faisait frais. Elle contempla les lumières de la ville. La nuit lui donnait toujours l'impression que l'air était ouaté. Les sons lui semblaient être étouffés, les lumières tamisées. Elle aimait bien cette impression d'irréalité. Une sorte de nostalgie l'étreignait alors. Un sourire se dessinait sur ses lèvres, une vague de chaleur enrobait son cœur. Elle se sentait extérieur au monde qui l'entourait.
Son esprit vagabondait. Elle repensa au jour où elle avait lu l'information pour la première fois. Les parasites étaient de très vieux mutants. Mais très récemment, un peu plus d'une vingtaine d'années, des expériences avait été menées dans l'espoir de faire cohabiter les parasites et leurs hôtes. L'organisation avait sa part d'ombre. Les premières expériences, dont Clover et Envy faisaient partie, dite la première vague, avait compté une centaine de cobayes. Aujourd'hui, il n'en restait qu'une vingtaine. La moitié des cobayes n'avait pas survécu à la première fusion, entre les bébés humains et parasites d'à peine quelques jours. Sur la moitié restante, une trentaine n'atteignit pas l'âge de maturité. D'autres vagues avaient suivi. Aujourd'hui, on comptait environ deux cents mutants tels que Clover et Envy, issus des expériences de l'Organisation. Les plus jeunes avaient à peine 8 ans et les plus vieux, comme Clover, avait 23 ans. Pour deux cents vivants, on estimait que ces expériences avaient coûté près de cinq cent morts. Ils avaient donc mis fin à ce programme, se contentant de faire subir des examens réguliers aux survivants. Et puis, récemment, une idée avait germé dans les esprits chercheurs. Selon toutes leurs expériences, toutes les études menées sur les cobayes, il était ressorti qu'on ne pouvait avoir aucune certitude concernant la part de mémoire que les deux entités du corps partageaient. Il se pourrait donc que le parasite puisse cacher des informations importantes à l'humain. Cette découverte aurait pu être sans conséquences si l'organisation n'avait pas été victimes d'espionnage. Depuis, il paraissait donc évident que les parasites pouvaient être des espions. Et sachant qu'Envy n'était autre que le frère de Greed, il était bien sûr l'un des principaux suspects. Oceane avait donc appris en un seul courrier qu'Envy était le frère de Greed et qu'il était soupçonné d'être un espion. Elle se mit à pleurer de rage, contre sa propre stupidité. Envy n'était pas le frère de Greed. Non, Envy était son frère à elle. Comment pouvait-elle le soupçonner ? Elle avait confiance en lui, comme elle avait confiance en Clover.
Oceane avait 12 ans et Clover 9, quand elle était devenue sa sœur. Sa mère s'était portée volontaire pour être famille d'accueil. Clover, qui avait été placée de famille en famille, était considérée comme une enfant difficile, un garçon manqué. Au début, elle et Envy avaient mené la vie dure à sa famille d'adoption. Et puis doucement, en jouant de ruse et de gentillesse, Oceane avait réussi à les apprivoiser. Elle avait découvert une petite fille fragile, timide et effrayée, et un petit garçon rieur, plein d'imagination et casse-cou. L'une était plutôt introvertie, l'autre plus extraverti. Ce qui l'avait le plus surprise, c'était que l'un comme l'autre se sentaient autant de droit sur le corps qu'ils habitaient. Ce n'était pas plus le corps de Clover que celui d'Envy. Ils ne formaient qu'une seule et même entité. Oceane réalisa qu'elle avait oublié ça. Même si, surtout plus jeunes, ils étaient souvent en désaccord, ils n'étaient qu'un. Elle se souvenait de leurs périodes, comme sa mère et elle-même les avaient baptisées. Des périodes où c'était Envy qui prenait le dessus, pendant des semaines, voire des mois. Puis il y avait une phase de transition plus ou moins longue, très fatigante pour eux, où ils alternaient fréquemment, succédait alors une phase Clover. Comme s'ils avaient des périodes d'hibernation chacun leur tour. Actuellement, c'était une transition pour aller de Clover vers Envy. Oceane n'en avait pas parlé, mais elle soupçonnait chacune de ses amies de l'avoir remarqué ; les phases Clover se réduisaient alors que les phases Envy devenaient plus longues. Et les périodes de transitions étaient interminables et difficiles. Elle réfléchit un moment à ce constat, qu'elle mit en parallèle avec les derniers propos de sa sœur concernant son 'départ'. Elle réalisa alors quelle erreur elle avait fait. Elle avait cru que si Envy prenait plus d'importance, c'était dû à sa personnalité plus forte, comme s'il souhaitait dompter Clover. En réalité, ce phénomène avait dû se faire naturellement, sûrement à cause de la forte personnalité d'Envy, mais par parce qu'il le souhaitait. Il aimait Clover et ne souhaitait pas la faire disparaître à son profit. Les phases de transition étaient alors devenues plus longues et douloureuses, parce qu'Envy se battait pour laisser la place à Clover. Il avait peur qu'elle ne revienne plus. Alors que Clover se résignait et se sentait soulagée de pouvoir lui laisser la place.
Die hésita un moment puis il frappa doucement à la porte de la chambre. Il n'attendit pas longtemps pour que Clover lui ouvre. Il su tout de suite que c'était elle.
« Bonjour, Clo'. »
« Salut. »
Elle le fit entrer, un peu gênée. Elle ne s'était pas souvent retrouvée seule avec lui.
« Tu voulais quelque chose ? »
« Je voulais te proposer d'aller faire une balade. Tu as deux jours de repos et moi aussi. On pourrait en profiter, non ? »
Die la mit tout de suite à l'aise, elle accepta. Elle s'enferma quelques minutes dans la salle de bain et ressortit habillée.
« Tu m'emmènes où ? »
« Hm… Dans un endroit reposant. »
La jeune fille suivit le guitariste sans poser plus de questions. Il prit une voiture et l'emmena en dehors de la ville. Il ne souhaitait pas rencontrer des fans en présence de la jeune fille, et surtout, la ville n'était pas l'endroit le plus adéquat pour se reposer. Ils roulèrent pendant une heure. Au début, la jeune fille n'avait cessé de le harceler de questions, pour savoir où il l'emmenait. Die répondait toujours une connerie. Clover faisait mine de s'en offusquer et de bouder avant d'éclater de rire avec lui. Puis elle s'était endormie. Elle semblait paisible et sereine. Die arrêta la voiture en haut d'une falaise, face à la mer. Il laissa la jeune fille se réveiller seule. Il sortit de la voiture, s'assit sur le capot et alluma une cigarette en regardant l'océan bleu scintiller sous la lumière du soleil. Au bout de quelques minutes la jeune fille se réveilla. Elle n'en crut pas ses yeux. Elle sortit de la voiture et s'avança jusqu'au bord de la falaise ; elle semblait ravie. Die la regardait en souriant. Elle revint vers lui.
« Merci. C'est vraiment magnifique. »
« Viens, on descend. »
Die se dirigea vers un accès à la plage ; Clover le rejoint. Il faisait froid et il y avait du vent. Mais l'endroit était vraiment agréable. Die posa une veste sur les épaules de la jeune fille.
« Enfile ça. Il fait froid. »
Ils s'écroulèrent sur le sable en respirant l'air vivifiant à pleins poumons.
« Ça faisait tellement longtemps que je n'étais pas allée à la mer… Die, pourquoi m'as-tu amenée ici ? »
« Pour te montrer qu'il existe autre chose que la guerre… Il y a un chemin côtier par là… Viens, on va marcher un peu ! »
Ils marchèrent longuement, se racontant leurs vies, des anecdotes, les chutes, les bêtises de mômes. Die invita ensuite la jeune fille à manger dans un petit restaurant, quasi vide. Ils se moquèrent gentiment du serveur. Puis repus, ils assistèrent au couché de soleil sur la plage. Clover avait l'air d'une petite fille émerveillée. Une petite fille à laquelle on offrait enfin un conte de fée. Die l'observait un peu en retrait, en souriant.
Quand la nuit enveloppa enfin totalement les lieux, des larmes de soulagement glissaient sur ses joues. Sans crainte, elle se retourna vers le guitariste. Elle ne tenta pas de se cacher. Elle laissa ses larmes couler librement, en avançant doucement vers le garçon qui ne bronchait pas. Die, les mains dans les poches. Elle posa son front sur l'épaule du garçon et agrippa sa veste de ses mains en sanglotant. Il ne bougea pas.
« Arrête ça… Arrête ça… Pourquoi fais-tu ça ? »
Die caressa doucement ses cheveux, avant de relever le visage mouillé de larmes vers lui. Il murmura.
« Joker… »
Die tenta d'embrasser la jeune fille. Celle-ci le repoussa, tomba à genoux sur le sable et ses larmes redoublèrent. Quand elle releva son visage vers lui, le guitariste lui adressa un sourire.
« Bonsoir, Envy. »
« Arrête, Die ! Je te la laisserai pas ! »
« Pourquoi ? De quoi es-tu jaloux ? D'elle ou de moi ? Qui désires-tu ? Elle ou moi ? »
Envy le regarda, surpris. Il se releva pour faire face au guitariste d'égal à égal.
« De quoi tu parles ? »
Die attrapa Envy par son bras bandé. Il le regarda droit dans les yeux, supportant le regard de défi.
« Ne fais pas l'innocent. »
Il attira Envy à lui ; celui-ci n'opposa aucune résistance. Il l'embrassa tendrement, sans aucune brusquerie. Envy répondit au baiser. Quand Die croisa de nouveau son regard, Clover le regardait mi-étonnée mi-gênée.
« On devrait rentrer, les filles vont s'inquiéter. »
Clover acquiesça. Ils remontèrent en voiture. Elle se laissa bercer par le ronronnement du véhicule et s'endormit rapidement. Die se gara dans le parking de l'hôtel. Il fit le tour de la voiture pour ouvrir la portière de Clover qui se réveillait doucement. Il lui tendit la main, la jeune femme la prit. Ils montèrent dans un silence paisible. Ils rejoignirent leurs amis au restaurant de l'hôtel. Mana se leva à leur arrivée. Elle les vit se lâcher la main discrètement. Elle retint un sourire.
« Vous étiez où ? »
« Une balade en bord de mer… »
« Vous auriez pu nous inviter ! »
« Désolé ! J'y ai pas pensé ! Vous nous attendiez pour manger ? C'est trop gentil. »
Die et Clover s'installèrent chacun d'un côté de la table. Mais Mana remarqua avec amusement qu'ils échangeaient de fréquents regards. Elle n'avait qu'une hâte : pouvoir faire passer un interrogatoire en règle à son amie. Il s'était passé quelque chose entre eux, c'était évident. Les jeunes gens dînèrent. Mana trépignait d'impatience.
Die jeta un dernier coup d'œil en direction de Clover avant d'entrer dans sa chambre, mais la jeune femme ne s'était pas retournée. Clover s'écroula sur son lit avec soulagement. Mana la rejoignit.
« Allez, raconte ! »
« Quoi ? »
« Clo'! »
« Ça va ! Eh bien… Il m'a emmenée à la plage… On a discuté… beaucoup. Et il m'a invitée au restaurant ce midi. »
« Et ? »
« Et quoi ? »
« Arrête, s'il te plaît ! Il t'a embrassée ? »
Clover se leva en direction de la salle de bain. Elle se retourna avant de franchir la porte avec un sourire gêné.
« C'est bien possible… »
Mana voulut poser d'autres questions mais son amie avait déjà refermé la porte. La jeune femme était vraiment contente pour son amie.
Clover frappa trois coups à la porte de la chambre du guitariste. Elle entendait des accords de guitare filtrer. Elle frappa un peu plus fort, la musique cessa. La porte s'ouvrit sur Die. Il avait l'air un peu surpris.
« Bonjour. »
« Que fais-tu là ? Je pensais que Mana te réquisitionnait, aujourd'hui. »
« Elle a changé d'avis. Tu as du boulot ? »
« Pas vraiment… Disons que c'est un boulot qui pourrait attendre… »
« Mais ? »
« Mais l'inspiration ça va, ça vient… Et là, ça va… »
La jeune femme eut soudain un doute. Finalement, Die n'était peut-être pas si intéressé. Elle rougit, gênée, elle s'était simplement fait des idées. Mais pourquoi l'avait-il embrassé ? Elle eut un mouvement de recul.
« Ok. Je te laisse. »
Die la retint par le bras. La jeune femme se renfermait rapidement.
« Non, attend ! Ça ne me dérange pas que tu restes. Je n'en ai pas pour l'après-midi. Enfin, si tu veux... »
Clover se retourna. Elle semblait de nouveau calme. Die se sentit soulagé. Un peu plus et l'avancée de la veille n'était plus que souvenir. La jeune femme entra dans la chambre du guitariste. Die vola un baiser à la jeune femme avant de se réinstaller sur le futon avec ses tablatures et sa guitare. Clover s'installa face à lui.
« Tu ne vas pas t'ennuyer ? »
« Non. Ça me va très bien. »
Die lui sourit et se repencha sur son instrument. Les genoux relevés sous le menton, Clover observa le jeune homme. Il était concentré, il semblait avoir oublié sa présence. Ses doigts glissaient avec agilité sur les cordes. Ses cheveux ombrageaient et caressaient son visage. De temps à autre il ajoutait une note sur les feuillets. Elle remarqua avec amusement qu'il fronçait le nez quand quelque chose le contrariait. Les pensées de la jeune femme s'assombrirent. Die était vraiment attendrissant. Elle l'aimait. Mais le temps lui était compté. Envy n'acceptait pas encore ses sentiments pour Die, mais cela viendrait. Ce qui l'inquiétait c'était ses sentiments à lui. Envy allait avoir besoin de Die comme de ses amies. Le guitariste la tira de ses sombres pensées.
« Dis-moi ce que tu en penses. »
Il releva les yeux sur la jeune femme.
« Ça ne va pas ? »
« Si. Vas-y je t'écoute ! »
« Tu es sûr ? »
Le sourire de la jeune femme le rassura. Die alluma une cigarette et joua. La mélodie était douce, peut-être un peu triste. Clover se sentit touchée. Il cessa. Il s'écoula une minute avant que la jeune femme ne parvienne à articuler un mot. Elle baissa le visage, gênée.
« C'est magnifique. »
« Merci… »
Le garçon posa sa guitare et s'avança vers la mutante. Il releva son visage, interrogateur.
« Tu es sûre que ça va ? »
« Je crois que je me pose trop de questions. »
Die sourit.
« Quel genre ? »
« Hm… Du genre : gênantes si c'est toi qui demandes. »
« On va pas jouer à ça ! Dis moi ce qui t'inquiète, je répondrais. »
La jeune femme rougit. Elle baissa le visage.
« J'ai compris que tu ressentais quelque chose pour Clover. »
Elle releva la tête pour pouvoir lire le regard du garçon.
« Mais ressens-tu la même chose pour Envy ? »
« Oui. J'aime Clover. J'aime Envy. Je T'aime. Toi, tu es Clover et Envy, n'est ce pas ? »
Elle cru que son cœur allait exploser sous les aveux si calmes du jeune homme. Mais cette fois elle ne se cacha pas.
« Alors tu ne l'abandonneras pas… »
« Quoi ? »
« Merci. Je ne me suis pas trompée… »
Elle s'avança vers le garçon pour l'embrasser. Première initiative de la jeune femme ; même si Die était curieux de savoir ce qu'elle avait voulu dire, il était hors de question de l'interrompre. Il allongea la jeune femme sur le futon. Elle glissa ses mains sous son t-shirt pour le lui retirer. Deuxième initiative de la jeune femme, devenue très entreprenante maintenant qu'elle était rassurée ; Die avait totalement oublié les paroles étranges de la jeune femme. Il embrassait son cou en détachant les boutons de sa chemise. Les vêtements tombèrent un à un. Die découvrit les cicatrices laissées par la guerre sur son corps. Clover remarqua les tatouages du guitariste. Ils s'embrassèrent. Ils s'explorèrent. Frottements des corps. Effleurements des peaux. Mélange des chairs. Ils s'aimèrent avec une infinie tendresse.
Les deux jours de repos semblaient loin aux mutants. Ils avaient été trop courts. Deux semaines étaient passées et la fatigue se ressentait à nouveau.
Mana surveillait les garçons depuis les coulisses. Toute la matinée, elle avait ressenti une lourde menace peser sur eux. Un très mauvais pressentiment l'étreignait. Oceane s'était glissée dans le public avec Clover et Mari. Mana avait informé ses amies de ses inquiétudes. Le capitaine avait tenté de demander des renforts mais les nouvelles étaient de plus en plus mauvaises. Le QG de Greed n'avait toujours pas été trouvé, les équipes chargées de protection des cibles de Claudia étaient petit à petit décimées. Finalement, il devenait clair que Greed n'avait pas cherché à faire une diversion avec la lubie de sa fille. Il voulait diminuer les forces de l'adversaire en les dispersant. Son plan avait fonctionné à merveille.
Un mutant à 6 pattes atterrit en souplesse sur scène et agrippa Kyo. Mana hurla. Les trois mutants dans le public virent Mana l'épée dégainée, tentant de combattre le démon et de lui faire lâcher prise. Ils se précipitaient vers la scène. Oceane, volant au dessus du public, arriva la première. Mari jouait de son pouvoir pour ouvrir une tranchée entre les spectateurs, lui permettant d'accéder à la scène. Clover eut plus de difficultés, mais avec quelques bonds impressionnants, elle rejoignit ses amies sans trop de problèmes. Une dizaine de mutants se dévoilèrent dans la foule. Ils commencèrent à égorger les petites japonaises, qui ne réalisaient toujours pas ce qui arrivait à leur prophète.
Mari parvint à empêcher le mutant de broyer la nuque du chanteur dans l'excitation du combat. Il lâcha Kyo, se séparant du bouclier offert par le corps du chanteur. Sans une hésitation, Mana plongea profondément son sabre dans le cœur du mutant. Clover s'apprêtait à ordonner aux garçons d'aller se cacher dans les loges quand elle constata que d'autres mutants arrivaient des coulisses. Mana était particulièrement énervée. Oceane faisait face aux mutants qui arrivaient de la salle. La scène était encerclée. Shinya s'était levé pour se réfugier dans les bras de Toshiya. Clover fit face aux mutants ennemis venant du côté droit de la scène. Elle reculait doucement vers les garçons. Le capitaine l'interpella.
« Non, Clo' ! Ils sont trop nombreux… On a besoin de toi… »
« Merde… On y arrivera, jamais ! »
« Envy ! »
Instantanément, le changement s'opéra.
« Tu es sûre ? C'est plus risqué… »
« Je sais… Mais là nous n'avons vraiment pas le choix… J'ai envoyé un SOS au QG… Mais j'ignore s'ils pourront nous envoyer des renforts. »
Mana s'avançait vers les assaillants du flanc gauche en brandissant son épée. Son regard perçant, glacial, semblait dénué de vie. Elle trancha un abdomen. Instantanément, une pluie de coups s'abattit sur elle, qu'elle parait les uns après les autres avec une facilité déconcertante.
Oceane s'élança dans les airs. Plus d'une dizaine de mutants ennemis la rejoignirent. Un combat majestueux commença. La jeune fille, plus souple, plus rapide et plus endurante, blessait ses ennemis sans se fatiguer. Mais chaque fois qu'un ennemi tombait, il lui semblait qu'un nouvel assaillant arrivait. Ses coups rapides et imparables commençaient à faire tomber une pluie de sang sur la scène.
Envy et Mari, qui n'étaient pas dotés de pouvoirs attaquants mais plutôt défensifs, sortirent des armes. Des rafales de balles sifflaient. Leur instinct et leurs sens ultra développés leurs permettaient de ne jamais manquer leur cible. Les projectiles ennemis étaient évités avec facilité. Mais le nombre des assaillants semblait augmenter à mesure que le temps passait.
Un combat acharné se mena durant de longues minutes, qui parurent une éternité aux garçons. Un cri leur fit lever la tête. Oceane venait de prendre un méchant coup au bras droit. Celui-ci saignait abondamment et semblait inutilisable. Elle était aux prises avec un ennemi qui allait lui porter un coup fatal ; Envy releva la tête pour le projeter contre un mur, laissant ainsi le temps à Oceane de reprendre ses esprits. La fatigue se faisait sentir, petit à petit les assaillants gagnaient du terrain et les jeunes gens se resserraient autour des garçons. Un cliquetis inquiétant se fit entendre du côté d'Envy : son chargeur était vide. Il n'avait plus de munitions. Il jeta ses armes et attrapa les deux couteaux cachés dans son treillis.
Le jeune homme observa ses ennemis ; cette fois, il ne pourrait plus reculer. Les armes blanches étaient faites pour les combats rapprochés. D'un bond, il atterrit derrière la première ligne ennemie et égorgea les mutants à sa portée. Rapidement, il fit un cercle autour de lui. Mais la fatigue le gagnait rapidement. Son corps arrivait à bout. Il sentait ses réflexes diminuer. La sueur qui coulait dans ses yeux l'aveuglait et sa respiration devenait rauque. Il ne put parer une attaque ; une lame acérée se planta dans son bras bandé. Il retint un cri, mais se sentit défaillir. Il recula, cherchant à s'éloigner de ses attaquants. Il s'écroula à genoux, tenant son bras blessé. Un ennemi s'élança vers lui dans l'espoir de lui porter un coup fatal. Die attrapa Envy par le bras et l'attira contre lui. La tête d'Envy tomba contre son épaule. Le mutant s'était évanoui. Die releva la tête vers la rangée de mutants qui avançaient doucement vers lui, le sourire carnassier et le regard ricanant. Le guitariste serra Envy contre lui.
Un bruit assourdissant se fit entendre quand une vingtaine de mutants arrivèrent. Les ennemis se figèrent. Les garçons mirent un moment à comprendre que les nouveaux arrivants étaient là pour leur prêter main forte. Bon nombre d'ennemis prirent la fuite. Le combat ne dura plus très longtemps. Die avait allongé le corps encore inerte de Clover. Il prit doucement le bras blessé. Le bandage glissait lentement. Die comprit avec horreur ce qui s'était passé. Envy se détachait lentement du bras de Clover, il était terriblement mutilé. Clover ouvrit les yeux, fatiguée. Elle regarda Die et murmura.
« Soigne-le… Le laisse pas mourir. »
Puis elle sombra de nouveau dans l'inconscience, trop épuisée. Die ne savait pas quoi faire. Envy saignait abondamment. Il prit la larve dans sa main et tenta de maintenir une pression sur la plaie pour arrêter le flot de sang.
Pendant, quelques jours, les membres de Dir en grey durent apprendre à côtoyer de nouveaux mutants. Les 4 jeunes filles et Envy, préalablement préposés à leur surveillance, étaient en repos forcé. Le combat qu'ils avaient mené avait été rude et deux des membres de l'équipe avait été gravement blessés.
Die fumait une cigarette. Il attendait. Cela faisait déjà deux jours qu'il attendait. Une angoisse sourde l'étreignait. Il fumait quasiment cigarette sur cigarette. Heureusement, il y avait les répétitions. Jouer lui permettait de se vider la tête.
« Tu t'inquiètes pour elle… »
Toshiya l'avait surpris. Il était arrivé dans son dos, sans qu'il n'ait entendu ses pas.
« Non… Elle est tirée d'affaire… Elle a seulement besoin de repos… Je m'inquiète pour lui… »
« Envy ? Ah… Attend, là… Tu te mets dans des états d'anxiété pareils… pour lui ? Qu'est ce que… »
« Hai. Tu as très bien compris. »
« Hein ? Je croyais que c'était elle que tu aimais ! »
Die baissa la tête, il prit une profonde inspiration.
« Je les aime tous les deux… »
Le bassiste accusa le choc. Il avait du mal à imaginer qu'on puisse aimer un être comme Envy, ou alors l'image qu'il s'en faisait était bien plus hideuse que la réalité.
« Je vois… »
Die fut étonné de la réaction aussi plate de son ami.
« Je suis désolé, Toshiya… Je suis pas très attentif ces temps-ci… Daijobu ka? »
Toshiya posa sa tête sur l'épaule de son ami.
« Iie… Iie… ça va pas du tout… »
Die posa sa main sur la nuque de son ami et commença à lui caresser les cheveux.
« Shinya… Il s'éloigne de moi… Je… Je le perds… »
Die ne répondit pas tout de suite. Il connaissait très bien ses deux amis. Au début, Shinya avait suffisamment montré à quel point il était inquiet et effrayé par leur relation. Les premiers temps avaient été chaotiques. Durant les mauvais jours, Shinya étaient venu passer la nuit chez Die en pleurant, parce qu'il savait qu'il faisait souffrir Toshiya. Pourtant, les sentiments de Shinya envers le bassiste étaient plus que sincères. Toshiya avait su être patient.
« Expliques-toi, Tochi… »
« Je ne sais pas… ça fait deux semaines qu'il refuse que je le touche… Il me fuit et ne veut pas me parler… »
Le guitariste ne répondit pas, mais il accentua son étreinte. Il ne pouvait rien faire. Rien. Il ne pouvait que rester là à ses côtés. Et le laisser pleurer.
Kaoru rejoignit les deux garçons. Il posa sa main sur la tête du bassiste. Il avait compris ce qu'endurait le garçon. Il avait observé ses amis. Die semblait profondément éprit d'Envy et de Clover. Le leader s'adressa au second guitariste.
« Tu n'es pas à l'hôpital… »
« Iie… Clo' ne veut pas me voir… Elle m'en veut de l'avoir séparée d'Envy… »
Même si la jeune fille refusait de le voir, Die passait tous les soirs. Elle devrait forcément lui pardonner, elle savait qu'il n'avait pas eu le choix. Elle était seulement malheureuse et avait besoin d'un souffre-douleur. Die n'était pas inquiet, il savait que Mari et Mana s'occupaient d'elle. Il était inquiet pour Envy, qui ne semblait pas vouloir sortir de ce foutu coma. Mais il n'avait pas eu l'autorisation de le voir. Ni lui ni les filles d'ailleurs, ce qui l'inquiétait d'autant plus.
Généralement, Shinya faisait en sorte d'éviter Die, qu'il savait venir le soir pour voir Clover. Cependant, ce soir-là le jeune homme l'attendait à la porte de la chambre d'Oceane.
« Die ! Que… »
« Bonsoir… Je t'attendais… Je voudrais discuter avec toi… »
« Je suis désolé… »
Le batteur fondit en larmes. Die l'invita chez lui. Ils entrèrent dans l'appartement du guitariste. Ils n'avaient pas prononcé un seul mot durant le trajet.
« Die ? »
« Hm ? »
« Comment va-t-elle ? »
« Tant qu'elle arrive à me dire de dégager… Et à me rappeler qu'elle m'a déjà dis qu'elle ne voulait pas me voir… Je me dis qu'elle est plutôt en forme ! »
« Alors c'est vrai… »
Die le regarda, étonné.
« Qu'elle me fait la gueule ? Pour ça, y'a pas de doutes ! »
« Non… Que tu l'aimes lui aussi… »
Le guitariste ne répondit pas.
« Tu veux boire quelque chose ? »
Die servit deux verres et sortit deux bières du réfrigérateur.
« Die ? Tu les aimes vraiment autant tous les deux ? »
Die hocha la tête.
« Oui… Et je ne te cache pas que c'est difficile… Et perturbant… D'autant plus qu'Envy est un mec… Moi… Tomber amoureux d'un mec… Le comble ! »
Shinya pouffa. Son ami avait vraiment le chic pour savoir détendre les atmosphères les plus tendues. Die se leva, le verre à la main, pour ouvrir la fenêtre du balcon et sentir l'air frais.
« Shinya, ce n'est pas pour parler de moi que je t'ai invité. »
« Je sais. Tu as vu Tochi. »
« Oui. Qu'est ce qui ne va pas ? »
« Je ne sais pas comment lui dire… »
Die écoutait. Il savait qu'il ne fallait pas interrompre Shinya dans le cheminement de ses pensées.
« J'ai reçu des nouvelles de Hina… »
« Hina ? Mais ça fait quoi… Deux ans que vous êtes séparés ? »
Shinya hocha la tête doucement.
« Oui… Et c'est à peu près l'âge de son fils. »
Die resta un moment sous le choc. Ça, c'était vraiment un très gros souci.
« Attend. On s'emballe pas. Tu es sûr d'être le père ? »
« Non. Sur la fin elle m'a allègrement trompé. Mais… Je dois savoir. »
« Je comprends. Il faut que tu en parles à Toshiya. Il comprendra. Il ne t'abandonnera pas… »
« Mais si c'est le mien… Je vais devoir l'élever… »
« Et ? Je suis sûr que Toshiya sera content de pouvoir être 'papa'… »
Shinya leva un regard profondément triste sur son ami.
« Attend ! Tu ne vas pas gâcher ton bonheur avec Toshiya…et épouser Hina pour le gosse ! Merde, Shinya ! Tu peux pas faire ça. »
Mais Die voyait bien que la décision du garçon était déjà prise.
« Alors tu devrais le lui dire rapidement… »
Die était dégoûté. Il adorait Shinya. Il avait toujours été aux petits soins pour lui. Mais parfois il était vraiment capable d'agir de manière totalement idiote.
C'est fini pour ce chapitre ! Allez-y les p'tites reviews ! Dites moi ce que vous en pensez, ce que vous aimez, ce que vous n'aimez pas! Mes erreurs ! Mes coups de génie ! Allez, allez parlez-moi !
Kuro-chan
