36-Phase Quatre : attache-moi
Jessie avait laissé Flack dans la salle de repos le temps d'aller voir Adam pour connaître les résultats sur les empreintes prélevés sur la bombe qu'elle avait désamorcée il y avait quelques jours et revint finalement bredouille. Quand elle arriva enfin dans la salle de repos pour retrouver son partenaire, elle le découvrit endormi sur le sofa, un sourire heureux flottant sur ses lèvres. En s'approchant un peu, la jeune femme put l'entendre murmurer distinctement « Stella » mais avec une inflexion tellement douce que cela renforça sa détermination de les réunir…
Ne pouvant rien faire pour le moment, Jessie préféra le laisser se reposer un peu et partit trouver Stella pour lui faire part des résultats de l'analyse digitale. Arrivée au laboratoire que la scientifique occupée, la détective la trouva elle aussi endormie sur sa paillasse. Et elle aussi, elle murmurait très tendrement le prénom de Flack. Jessie trouva adorable lorsqu'elle aperçut soudain Hawkes. Elle n'allait pas laisser échapper une pareille occasion…
Jessie (l'invitant à la rejoindre, lui faisant signe d'être silencieux tout en chuchotant) Hé, Sheld' ! Tu peux venir m'aider, s'te plaît.
Sheldon : Bien sûr. Que puis-je faire ?
Jessie : Il faudrait amener Stella à la salle de repos. Elle y sera mieux pour dormir… J'l'aurais bien fait moi-même, mais j'risque de la réveiller plus qu'autre chose…Et elle est tellement fatiguée…
Sheldon (compatissant) En effet…Il vaut mieux qu'elle se repose un peu…
L'ancien légiste souleva donc délicatement Stella dans ses bras et l'amena dans la salle de repos, suivi de près par Jessie, puis la déposa tout en douceur sur le sofa, à côté de Flack, toujours endormi, et tout ça, sans la réveiller ! Jessie le remercia et attendit que Hawkes quitte la salle avant de se mettre sourire avec une immense satisfaction. La détective sortit alors quelque chose de sa poche.
Jessie : Bien. A moi de jouer…
oOo
Flack se sentait bien. Une agréable chaleur l'entourait, un doux parfum flottait autour de lui et la vision d'une Stella qui venait vers lui tel un Ange le faisait s'envoler vers le Paradis. Et quand la jeune femme posa ses lèvres délicates sur les siennes avant de partir dans une exploration minutieuse de son corps, le corps entier du détective frémit de désir. Il tendit alors la main pour toucher sa peau parfaite…Quand il se réveilla brusquement, le cœur battant à tout rompre. Encore ces rêves ! Bon, celui-ci, il avait réussi à l'interrompre à temps mais ça n'était pas passé loin…Le jeune homme sentit alors un poids sur lui et baissa les yeux pour voir Stella, la tête confortablement posée sur son torse et son corps lové contre lui. Elle avait aussi son bras qui l'entourait et posé sa main sur la sienne, entrelaçant ses doigts aux siens. A cette vision bien réelle, Flack sentit son cœur s'affoler, sa respiration s'accélérer et son désir l'envahir aussi vite qu'il était parti. D'abord les rêves et maintenant ça…Son cœur allait lâcher à ce rythme…
Avec une extrême délicatesse, le jeune détective se dégagea de l'étreinte de la scientifique et se leva rapidement pour quitter ensuite précipitamment la pièce pour se balancer un peu d'eau froide sur le visage, histoire de le réveiller déjà et de le calmer ensuite. Mais il fut retenu dans sa course par son poignet droit et tomba lourdement sur le sol, entraînant mystérieusement Stella dans sa chute. Pour la deuxième fois en deux jours, il avait la scientifique tout contre lui…Elle était habillée, certes, mais une telle proximité le troublait plus que tout…Puis, mettant de côté son trouble juste quelques instants, il se posa une question : pourquoi était-elle tombée avec lui ?
Stella (à moitié réveillée, surprise de le trouver sous elle) Flack ? (levant sa main gauche pour dégager des mèches bouclées de son visage, apercevant un détail plus qu'étrange à son poignet) Mais… ?
Au ton très étonné de Stella, Flack porta son regard vers ce qu'elle fixait et écarquilla les yeux à son tour.
Don : Mais c'est quoi ça encore !
oOo
Natalie travaillait tranquillement sur la chemise d'un suspect qu'elle avait arrêté la veille avec Flack quand elle le vit soudain débarquer en trombe dans son laboratoire, suivi de très près par Stella. Voyant l'expression de fureur dessinée sur les traits du jeune détective, la jeune femme comprit rapidement que sa jumelle avait encore fait des siennes…Qu'est-ce qu'elle avait inventé cette fois ?
Don (autoritaire) Où est ta frangine ?
Stella (raisonnable, essayant de le calmer) Flack, ne criez pas sur Natalie, elle n'a rien fait…Et puis, ce n'est peut-être pas Jessie qui nous a…
Don (la coupant, avec une moue dubitative sur le visage) Mais bien sûr ! (revenant à Natalie) Alors ?
Natalie (essayant de le regarder droit dans les yeux, levant les mains en signe de défense) Je n'en sais rien…Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a fait ?
Don : Ça !
Et le jeune homme abattit son poignet droit lié au poignet gauche de Stella par des menottes pas très réglementaires sur la table de travail de Natalie. La jeune experte grimaça et les examina minutieusement. Les bracelets des menottes n'avaient aucune chaîne qui les reliait entre eux, ils avaient été soudés presque l'un sur l'autre, de telle façon que Flack et Stella se touchaient ou se frôlaient constamment les mains. Quant aux serrures, elles avaient été trafiquées….Aïe, aïe, aïe ! C'était du Jessie tout craché ! Natalie regarda de plus près la forme étrange des serrures…Ouh, misère…
Don (voyant Natalie grimacer) Quoi ?
Natalie (avec un petit sourire navré) Je ne vais pas pouvoir vous séparer…
Stella (intriguée) Pourquoi ?
Natalie (fuyant le regard noir de Don, prenant une profonde inspiration) Et bien…Déjà, je ne vais pas pouvoir les couper ou les dessouder…Enfin, si, je pourrais, mais…
Flack l'écoutait avec attention, impatient, et finit par croiser les bras, entraînant accidentellement Stella contre lui. A ce contact soudain, les deux policiers se mirent à rougir violemment et s'écartèrent vivement, obligeant Flack à laisser son bras le long de son corps. Dans quelle situation saugrenue Jessie les avait-elle encore fourrés ?
Don : Mais ?
Natalie (se faisant toute petite) Les bracelets de ces menottes sont soudés de telle manière que si j'essaye de vous en délivrer, je risque soit de vous trancher la main ou quelques doigts soit de vous brûler au troisième degré…Et encore, c'est optimiste…Parce qu'avec un chalumeau…
Don (grognant et levant les yeux) Et pour les serrures ?
Natalie : Les serrures ne sont pas du tout conventionnelles pour des menottes. Elles ressemblent à celles qu'on trouve sur les coffres-forts des banques…Il faut la clé.
Stella (fronçant les sourcils) Vous ne pouvez pas les crocheter ?
Natalie (prenant une fibre optique) Non. (glissant la fibre dans l'une des serrures, les invitant à regarder l'écran qui montrait un mécanisme complexe) Regardez. Le système d'ouverture est beaucoup trop complexe. Je peux essayer de mettre une petite charge…
Don et Stella (levant les mains en même temps, en chœur) Non !
Natalie : Il vaut mieux…La seule solution pour vous libérer, c'est soit la clé, soit trouver qui est le concepteur de ces serrures…
« Et m'est avis que c'est une seule et même personne » pensa Natalie. Vraiment, sa sœur la mettait dans une position délicate mais elle plaignait Flack et Stella, qui étaient les malheureuses victimes de ses idées bizarroïdes pour les réunir. Mais d'un autre côté, elle trouvait ça plutôt drôle…
Don : Il faut qu'on retrouve Jessie…
Stella : Ce n'est peut-être pas elle…
Natalie (ayant pitié d'eux) J'ai bien peur que si…Elle a déjà fait ce genre de blagues…
Bon, là, c'était un très gros mensonge et Natalie détestait mentir. Mais elle avait promis à sa sœur de ne rien dire sur sa maudite opération Cupidon et ces menottes devaient sans aucun doute en faire partie…Vraiment, Jessie…
Flack fulminait de rage alors que Stella grimaçait, ne voulant pas être à la place de Jessie dans les prochaines heures. Elle allait avoir de sacrés problèmes…
Kaile arriva au laboratoire, suivi de Danny, et aperçut Flack et Stella de dos, soulagée de les avoir enfin trouvés.
Kaile : Hé, Flack ! Clancy te cherche partout. C'est au sujet de ton suspect sur ton affaire actuelle. Tu sais, la bombe…
Don (de mauvaise humeur) Vois ça avec Jessie ! Je suis…heu…indisponible pour le moment.
Kaile : Je l'aurais déjà fait si elle avait été là. Elle a pris sa journée.
Don (se tournant brusquement vers elle, entraînant Stella à sa suite, visiblement abasourdi) Quoi !
Stella (embêtée) C'est pas vrai !
Kaile (fronçant les sourcils, intriguée) Je ne vois pas où est le pro… (remarquant soudain les menottes) Mais qu'est-ce que… ?
Quand Danny vit leurs poignets liés, il éclata de rire, le communiquant à Kaile et aussi à Natalie, qui se retint quand Flack tourna son regard bleu assombri par la colère sur elle. Il ne fallait pas oublier qu'elle était la reproduction exacte de l'instigatrice de toute cette pagaille…
Danny (hoquetant, hilare) Tu…Tu t'es menotté toi-même ?
Don (avec un sourire pincé) Non. C'est la dernière invention de Jessie pour me rendre dingue !
Danny (riant à s'en tenir les côtes) C'est trop fort !
Kaile (essayant de reprendre son sérieux) Et vous ne pouvez pas les détacher ?
Stella (soupirant) Non. Les serrures sont trop spécifiques et les bracelets sont soudés de telle façon qu'on ne peut les couper…
Danny : Qu'est-ce que vous comptez faire ?
Stella (haussant les épaules) Je n'en sais rien…
Kaile (essuyant ses quelques larmes de rire) Il va pourtant falloir que tu t'occupes de ton suspect, Flack. C'est ton enquête…Et aussi celle de Stella. Elle peut t'accompagner.
Stella (avec humour) Comme si j'avais le choix…
Don : Bon. Et bien, allons-y.
Le jeune détective soupira, remercia tout de même Natalie pour son travail et finit par quitter le laboratoire pour se diriger vers les salles d'interrogatoires, un étage plus bas, prenant la main gauche de Stella sans y prendre garde. L'experte se mit à rougir mais renforça sa poigne sur la main du détective, profitant de ce contact agréable.
Les trois autres policiers les regardèrent partir puis Danny finit par se tourner vers les deux jeunes femmes.
Danny (avec un air interrogateur) Pourquoi Jessie a fait ça ? Si elle n'est pas là pour profiter de sa blague, vraiment, je ne comprends pas…
Natalie et Kaile se regardèrent, hésitantes. Elles, elles le savaient. Mais en parler à Danny n'était peut-être pas la meilleure des idées…
oOo
Bill Ramilson, le suspect mais aussi le gérant de l'immeuble piégé, patientait depuis un moment quand il vit arriver deux personnes, un jeune homme et une femme. Sans doute des policiers…Quoique…L'homme aperçut alors les menottes qui les reliaient l'un à l'autre et les regarda, très intrigué.
Ramilson : Heu…Vous êtes des prévenus ?
Flack jura intérieurement, maudissant Jessie de mille morts et autres sévices. Quand elle reviendrait…Avec ses âneries, les suspects le croyaient suspect lui-même ! C'était carrément la quatrième dimension !
Don (restant calme mais grognant) Non. Une blague qui a mal tourné. Je suis le lieutenant Flack et voici le lieutenant Bonasera. (voyant le regard de Ramilson toujours fixé sur leurs menottes, Don abattit sa main libre sur la table) Bien. Maintenant, vous allez vous concentrer et répondre à mes questions, ok ?
Ramilson (attentif) Heu…Oui, bien sûr.
Don (s'installant après avoir fait asseoir Stella) Bon. Allons-y.
Flack commença son interrogatoire, accentuant sur le fait que Ramilson avait pris une assurance tout risque pour son immeuble et que, si son immeuble avait sauté, l'homme aurait gagné beaucoup d'argent. Ramilson nia, bien entendu et le détective continua à mettre la pression. Pourtant, le jeune homme dut hausser plusieurs fois la voix et frapper la table de son poing libre pour ramener l'attention de son suspect sur lui et pas sur leurs poignets attachés.
Au final, les deux policiers n'avaient pas réellement avancé : Ramilson avait une très grave tendinite au pouce, l'empêchant de faire des activités trop minutieuses, alors fabriquer une bombe… Ça lui était physiquement impossible. De plus, ses empreintes ne correspondaient pas à celles trouvées sur l'engin…
Les deux enquêteurs finirent par quitter la salle, frustrés de n'avoir toujours rien pour avancer, quand le téléphone de Stella sonna.
Stella (décrochant) Bonasera. (écoutant son interlocuteur) Oui, Mac. J'arrive immédiatement.
Oubliant sa situation actuelle, Stella partit dans le sens opposé à Flack et tous deux finirent par s'étaler comme des crêpes, leurs têtes côte à côte.
Don (pestant) J'en ai marre ! Ça fait deux fois aujourd'hui !
Stella (plus calme mais quand même légèrement agacée) Je peux dire la même chose. On est dans le même bateau…Bon…Mac doit me voir.
Don (se relevant puis aidant Stella à se remettre debout) Je vous accompagne…
Stella (voulant se montrer drôle, mais une pointe de tristesse dans la voix) Désolée de vous imposer ma présence…
Don (serrant sa main instinctivement, sans faire attention, lui souriant) Stella…Je ne pouvais pas rêver de meilleure compagnie.
Stella (malicieuse) Pas trop déçu d'être attaché à moi alors ?
Don (déglutissant discrètement) Pas du tout…
Ravie, Stella lui sourit alors, le sourire qui le faisait fondre, et caressa doucement sa main du bout des doigts pour le remercier pour ses paroles si galantes. Flack frissonna à ce léger contact et une pensée traversa son esprit : finalement, avoir Stella accrochée à lui n'était pas si mal…
oOo
Quand Mac vit ses deux collègues arriver et aperçut leurs poignets liés, il se mit à les fixer, totalement interloqué.
Mac (montrant les menottes) Vous m'expliquez…
Stella : Nous avons été victimes d'une blague.
Mac (haussant un sourcil, intrigué) D'une blague ? De qui ?
Don : D'après nos diverses théories et autres hypothèses, c'est Jessie… (anticipant la question de l'expert) Et non, on ne peut pas les retirer.
Mac soupira, se frottant les tempes des doigts. Il avait déjà Danny comme chien fou mais avec Jessie, c'était carrément une meute…Elle ne faisait même pas partie de son service et elle arrivait quand même à y installer le chaos !
Par contre, contrairement à ses deux collègues, il n'avait aucun doute : Jessie était la responsable de ce dernier coup tordu…Certainement un nouveau plan pour réunir Flack et Stella…Natalie lui avait parlé de leur échange et de l'histoire des douches. Mais elle n'avait pas l'air au courant de cette dernière manigance…
Mac (respirant un bon coup pour revenir au sujet de son appel) Bon. Je vous ai appelé au sujet de votre affaire actuelle. Nous avons trouvé une autre bombe dans un vieil immeuble de la 7th Avenue. Heureusement, l'équipe de déminage est arrivée à temps et l'a désamorcée.
Stella (fronçant les sourcils) Quel est le rapport avec notre affaire ?
Mac : C'est le même modèle de bombe et les empreintes sont les mêmes que dans la première affaire. Mais pas de nouvel indice en plus…
Stella : Aucun ?
Mac : Aucun. J'ai mis toute l'équipe sur le coup. Par contre, on a appris au moins une chose : notre poseur de bombes choisit des immeubles assez fragiles pour qu'une aussi petite bombe fasse un maximum de dégâts.
Stella : Pourrait-elle détruire un immeuble entier ?
Mac : Tout dépend de la puissance qu'il met dans sa bombe et de la vulnérabilité du bâtiment sélectionné…
Don (levant les yeux, soupirant) Génial…On avait bien besoin de ça…
Décidément, c'était la journée…Encore une affaire sur un poseur de bombes…Flack les évitait comme la peste depuis son…
Comme si elle sentait la peur et les réticences du jeune détective, Stella lui prit doucement la main dans un geste rassurant, la serrant étroitement dans la sienne pour lui montrer qu'il n'était pas seul.
Mac (inquiet) Vous allez y arriver, Flack ?
Don (serrant malgré lui la main de Stella avec force pour se donner du courage) Oui, Mac. Je ne lâcherais pas.
Le détective savait qu'il devait un jour repasser par-là, qu'il devait dépasser ses peurs. Et ils savaient que ses amis étaient là pour l'aider s'ils le sentaient flancher. D'ailleurs, Jessie ne lui avait-elle pas dit ? Pour une fois qu'elle disait quelque chose de sensé…
Mac : Bien… (mi-sérieux, mi-moqueur) Et trouvez un moyen de vous libérer… Ça ne fait pas très sérieux…
Don : Très drôle, Mac…Il faudrait déjà qu'on arrive à mettre la main sur Jessie, mais elle s'est volatilisée et Natalie ignore où elle peut bien se trouver…
Mac : Essayez de les cacher alors…
Flack se mit à rougir à cette proposition. Le seul moyen de cacher ces foutues menottes, c'était de placer son poignet dans son dos. Le petit détail, c'est que ça rapprocherait irrémédiablement Stella de lui, même contre lui, et donc ça mettrait son self-contrôle déjà fortement éprouvé à rude épreuve. Le coup de la douche l'avait déjà sérieusement secoué mais, dans ce cas-là, cette proximité constante faisait augmenter son trouble pour la scientifique crescendo. Alors, collée à lui toute la journée…Il n'était pas très sûr de ses réactions, autant mentales que corporelles… Et Stella allait le détester s'il n'arrivait pas à se tenir un peu…Ho, putain ! La journée allait être longue…et dure…
oOo
Stella et Flack avaient fini par s'habituer à être attachés l'un à l'autre et complétaient maintenant leurs mouvements instinctivement, en particulier quand la scientifique travaillait au laboratoire. Quand la jeune femme avait besoin d'un tube ou d'un produit spécifique, le détective lui amenait rapidement, sans geste brusque, et après lui avoir donné, il l'observait faire ses analyses et autres expériences, admirant la précision de ses gestes et aimant le mouvement délicat de ses mains et de ses doigts fins, souhaitant être à la place des tubes à essai qu'elle manipulait avec une incroyable douceur. Holàlà ! Il était gravement atteint. Et avec cette proximité forcée avec l'experte n'arrangeait pas les choses… Ça les accentuait surtout…
Par contre, lorsque Don fut appelé pour une nouvelle affaire, ils furent obligés de cacher leurs poignets, se retrouvant ainsi collés l'un contre l'autre, et tous deux se mettaient à rougir, regardant tout sauf eux et essayant de calmer les battements affolés de leur cœur respectif. Bien sûr, cette attitude plutôt déplacée sur un lieu du crime interpella les agents présents et ceux-ci ne pouvaient s'empêcher de fixer les deux enquêteurs avec curiosité et interrogation. Surtout que la scientifique n'avait pas été appelée…Cette histoire arriva aux oreilles du capitaine Clancy, qui convoqua immédiatement Flack à son retour de la scène de crime. Et quand il vit le jeune homme débarquer avec Stella accrochée à son bras, Clancy fronça les sourcils et fixa son subalterne avec un regard dur.
Clancy : Flack ! Je n'ai convoqué que vous ! Que fait-elle ici ?
Don : Heu…Je n'ai pas pu faire autrement, monsieur.
Clancy (incrédule) Quoi ? Vous vous affichez avec votre petite amie sur une scène de crime puis dans mon bureau et vous me dites que vous ne pouvez pas faire autrement ? Vous vous foutez de moi !
Don : Non, monsieur. Déjà, Stella…
Il ne voulait pas le dire… Ça le faisait déjà souffrir de le savoir mais de l'avouer tout fort…
Stella (la voix un peu tremblante) Nous ne sommes pas ensemble, capitaine…
Clancy : Vraiment ?
Don : Nous avons été victimes d'une mauvaise blague, monsieur…
Clancy : Quel genre de blague ?
Don (finissant par montrer son poignet attaché à celui de Stella) Cette blague…
Clancy les regarda, les yeux exorbités. Mais qui avait bien pu faire une farce pareille ?
Stella : Et on ne peut les retirer sans la clé. On a juste essayé de les cacher, ce qui fait qu'on est…l'un contre l'autre.
Clancy (soupirant) Heu…Vous avez une idée de qui est l'auteur de cette bêtise ?
Don : Oui. Et je vais m'en occuper, monsieur.
Clancy : Si vous voulez…Mais s'il fait une autre blague de ce genre, il aura droit à un blâme, qui que ce soit.
Don : Bien, chef.
Clancy : Et vous n'allez plus sur le terrain tant que vous aurez ces menottes.
Don (suppliant) Capitaine…
Clancy : Ce n'est pas négociable, Flack. Allez rédiger vos rapports.
Don (grommelant) Bien…
Flack jura intérieurement. Maudite Jessie ! Avec ses conneries, elle l'empêchait de faire son boulot et il se retrouvait à faire de la paperasse ! Quand elle reviendrait, elle le regretterait…
oOo
Ce ne fut pas leur seul souci. La réputation de Flack fut aussi la malheureuse victime de la phase quatre de Jessie…Explications…
Bien que parfaitement accordés maintenant, les deux policiers oubliaient parfois la présence des menottes et chutèrent une bonne demi-douzaine de fois durant cette journée. Mais ce n'était pas vraiment un réel problème. Là où ils eurent quelques difficultés, ce fut pour les activités intimes, c'est-à-dire les toilettes…Pour Flack, ce n'était pas trop compliqué : Stella était dos à lui et fusillait du regard tous les hommes qui la fixaient, surpris de la trouver là et aussi proche du jeune détective, qui était particulièrement gêné par cette proximité à ce genre de moment. Mais du côté des femmes…Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les femmes sont parfois (souvent même) moins indulgentes que les hommes sur ce type de sujet… Alors, quand elles voyaient Flack débarquer avec Stella dans les toilettes des dames et entrer dans la cabine avec elle, elles ne pouvaient s'empêcher de persifler et le pauvre jeune homme eut droit à pas mal de noms d'oiseaux et autres sobriquets : obsédé, satyre, pervers, vicieux et d'autres nettement moins corrects…Cette journée avait été un véritable enfer pour sa réputation, surtout chez les femmes…Pourtant, Stella l'avait vaillamment défendu…
Bon sang, Jessie allait avoir la correction de sa vie !
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La fin de la journée, et donc de leur service, arriva et ils n'avaient toujours aucune nouvelle de Jessie. Qu'allaient-ils faire si elle ne venait pas pour les délivrer ?
Don (une expression peinée sur le visage) Stella, je suis tellement désolé…
Stella (rassurante) Ce n'est pas votre faute, Flack. Vous ne pouviez pas deviner…
Don : Avec Jessie, je dois m'attendre à tout !
Stella : Allons…Enfin, malgré tout, j'ai passé une très agréable journée à vos côtés, Flack.
Don (la fixant de son regard bleu intensément) Moi aussi, Stella…
Les deux policiers plongèrent leur regard dans celui de l'autre, se délectant de ce moment étrangement spécial. Quelque chose les liait, mais ils n'arrivaient pas à voir quoi…
Don, porta son regard sur les lèvres roses de Stella et se reprit immédiatement, s'injuriant mentalement de son comportement et de ses pensées déplacés. Il voulait tellement l'embrasser et elle était là, si proche de lui…Soudain, une pensée traversa son esprit : si Jessie ne revenait pas, Stella et lui devraient passer la nuit ensemble…Mais devait-il se sentir heureux ou maudit ?
Un livreur débarqua au central et demanda un renseignement à un agent qui lui désigna Flack. Voyant le très jeune homme approcher, le détective fronça les sourcils, intrigué. Qu'est-ce que c'était encore ? Venait-il pour une de ses enquêtes ?
Livreur : Lieutenant Donald Flack Jr ?
Don : C'est moi.
Livreur (lui tendant une enveloppe) C'est pour vous. (lui tendant son bon de réception) Signez là.
Flack signa et donna un pourboire au livreur avant d'ouvrir la mystérieuse enveloppe. A l'intérieur se trouvaient une clé et un petit feuillet, que Don saisit.
Don (lisant) « Bonne nuit et à demain, Donnie Boy ! » (grognant) Jessie…
Pas sûr qu'elle survivrait d'ici-là…
Stella (examinant la petite clé) J'espère que ce n'est pas une autre de ses blagues…
La scientifique inséra alors la clé dans la serrure de sa menotte, qui s'ouvrit enfin ! Rapidement, Stella délivra Flack, qui frotta son poignet endolori et quelque peu irrité, avant de lui sauter dans les bras juste après, soulagée.
Don (ne sachant que faire, les bras ballants, déglutissant, rougissant et surpris) Stella ?
Stella (se rendant compte de ce qu'elle était entrain de faire, s'écartant de lui en rougissant) Excusez-moi, Flack. L'euphorie du moment…Bien que vous soyez de très agréable compagnie…
« Et que vous avez un physique à tomber par terre » continua sa pensée que la scientifique essaya de faire disparaître de sa tête.
Stella : … je me voyais mal rester accrochée à vous toute la vie. (apercevant un éclair de tristesse et de déception dans les yeux bleus de Don, se rattrapant) Enfin, je veux dire…Sans qu'on ne puisse se changer ou se laver…
Don : Ah ! En effet, ça aurait été gênant… (avec humour) Et puis, continuer de me faire traiter d'obsédé par toutes les femmes de la brigade n'est pas vraiment une vie…
Stella (riant) C'est vrai…Je vous aiderais à arranger les choses.
Don (levant les yeux) Merci, je vais vraiment avoir besoin d'aide pour avoir un semblant de dignité…
Stella : Pas de problème ! Sinon…À part si vous ne pouvez plus me supporter, ça vous dit un verre ?
Don (souriant) Volontiers.
Ravie, Stella lui offrit son sourire le plus éblouissant, qui lui faisaient flageoler les jambes à chaque fois qu'elle lui donnait ce sourire, et tous deux partirent enfin vers le McGee's pour terminer en beauté cette journée surprenant et assez épuisante. Mais Flack se jura de s'occuper du cas de Jessie…
