42-Phase Cinq : la fièvre aux corps
Jessie et Flack se dirigeaient vers le laboratoire pour voir si les experts avaient de nouveaux éléments sur la dernière bombe qui avait été découverte, heureusement à temps, tandis que Danny, après un très étrange coup de fil, venait dans leur direction, accompagné de Stella. Bientôt, seule une volée de trois marches séparaient les deux groupes. Jessie ralentit peu à peu le pas, fit un clin d'œil à Kaile, appuyée sur une balustrade et buvant un café, qui mit rapidement son pied sur le chemin de Flack, le faisant ainsi trébucher et chuter. Le détective fit alors un vol plané, évitant ainsi les trois malheureuses marches et « atterrit » enfin…mais pas tout à fait sur le sol…
Le jeune détective sentit en effet quelque chose de chaud sous lui. Un corps. Un corps féminin même. Il finit par se redresser et tomba sur deux yeux émeraude, surpris et confus à la fois.
Stella (souriant, mi-amusée, mi-embarrassée) Heu…Bonjour, Flack…
Le jeune détective s'écarta brusquement de la scientifique, reculant presque sur les fesses, et sentit immédiatement la chaleur, maintenant très familière, l'envahir. Respirer, il devait absolument respirer.
Stella (inquiète et intriguée) Flack, ça va ?
Don (inspirant enfin) Hein ? Heu…Oui. Oui, oui. Ça serait plutôt à moi de vous poser la question. Je vous suis tombé dessus et je suis pas vraiment un poids plume…
Stella (époussetant ses vêtements en se relevant) N'exagérez pas. (sans réfléchir, sur un ton malicieux) Et quand un Ange vous tombe du ciel, on l'accueille à bras ouverts…
Don (rougissant et la fixant, surpris) Que…Pardon ?
Stella se rendit compte de ce qu'elle venait de dire et réfléchit à toute vitesse pour se sortir de ce guêpier. Quelle erreur !
Quant à Jessie, elle arborait un immense sourire triomphant et échangea un regard complice avec Kaile et Danny. Elle y était arrivée !
Stella (prenant un ton professionnel) Mais, au fait, que vouliez-vous savoir ?
Argh, zut ! Non ! Elle avait crié victoire trop vite…Et vu l'expression déçue de Flack, rapidement remplacée par celle qu'il prenait quand il travaillait, Jessie savait qu'elle devait continuer, toujours plus fort…Bordel, ils étaient vraiment butés tous les deux ! Marre à la fin ! Mais bon, elle était encore plus têtue qu'eux…Plan numéro 2 !
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Jessie avait invité Flack, Stella et Danny à découvrir une pizzeria qui venait d'ouvrir et qui avait déjà une excellente réputation, se proposant même de payer la note. Le seul détail, c'est qu'il fallait prendre le métro pour l'atteindre et à cette heure, il était toujours bondé…
Don (réticent en voyant la foule immense) C'est pas grave, Jessie. On ira un autre jour…
Jessie (avec tristesse) Ça n'sera peut-être plus possible…
Stella (intriguée) Comment ça ?
Jessie : N'oubliez pas que j'suis là que provisoirement…
La jeune détective grimaça discrètement, détestant ce qu'elle venait de faire : jouer sur la corde sensible de ses amis pour les convaincre. Mais ça avait marché…
Ce dernier argument les convainquit et les quatre policiers entrèrent enfin dans l'un des wagons. Et avec l'aide de Danny, Jessie réussit discrètement à faire que Flack et Stella se retrouvent à proximité, laissant le reste de son plan au hasard. Et sachez-le, Jessie était une personne incroyablement chanceuse…
Dès l'arrêt suivant, la ram se remplit à une vitesse impressionnante : les gens s'agglutinaient et se poussaient pour pouvoir en faire rentrer un maximum et bientôt, Flack et Stella se retrouvèrent serrer très étroitement l'un contre l'autre alors que Jessie et Danny les observaient, rieurs et très intéressés. C'était toujours drôle de voir leurs réactions : rien ne se passait comme ils le pensaient… Que le spectacle commence !
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Quand Don sentit le corps svelte de Stella presser tout contre le sien, lui permettant ainsi de sentir chacune de ses courbes gracieuses, le détective se mit à déglutir avec difficulté et saisit des deux mains l'une des nombreuses barres présentes dans la ram pour garder son équilibre mais surtout pour éviter tout geste impulsif et donc malheureux, comme serrer la scientifique dans ses bras. Mais le pauvre détective ne pouvait pas tout contrôler…
Stella était rouge d'embarras d'être ainsi, collée tout contre Flack, devinant chaque muscle sous son manteau pourtant épais et sentant son parfum, un savant mélange d'after-shave et de sa douce odeur corporelle masculine. La jeune femme se trouva soudain encore plus pressée contre lui et sentit un détail plutôt gênant provenant de son coéquipier. Stella leva alors les yeux vers lui, rougissante et extrêmement troublée.
Stella (timidement) Heu…Flack ?
Don fit comme s'il ne l'avait pas entendue, gardant son regard bleu fixé au plafond, sachant pertinemment ce qui la troublait. Presser comme elle était contre lui, elle devait aisément sentir les signes évidents de son désir. Saloperie de corps ! Il le discréditait définitivement aux yeux de Stella…
Jessie et Danny étaient morts de rire, se doutant vaguement de ce qui se passait entre leurs deux collègues. Leurs visages parlaient pour eux. Mais peut-être que ça allait faire enfin avancer les choses…
Voyant la rougeur du détective, certainement très embarrassé, Stella fit alors une conclusion toute scientifique de l'état actuel du jeune homme : coller ainsi, l'un contre l'autre, il était normal qu'il ait une réaction corporelle, que ce soit elle, Lindsay ou Jessie. Mais bon, une fois cela pensé, ça ne rendait pas la situation moins gênante…
Le métro fit soudain un léger cahot, faisant perdre l'équilibre à Stella, mais la jeune femme fut heureusement retenue par un bras musclé…Celui de Flack, toujours très rouge d'ailleurs…
Don (la regardant à peine) Heu…Si vous voulez, vous pouvez vous tenir à mon manteau, Stella…
Stella (souriant avec gratitude et embarras) Merci…
L'experte suivit donc le conseil de Flack et agrippa fermement son long manteau. Son imagination se mit soudain en route…Comme si elle avait une vision à rayons X, Stella crut pouvoir discerner le corps nu du jeune homme sous ses vêtements, dans les moindres détails. Oh, misère, c'étaient de nouvelles répercussions du malheureux incident des douches…
Don, toujours son attention fixée sur le plafond, imaginait les choses les moins excitantes possibles : un cadavre en état de décomposition très avancée, la vieille juge Martha Glifford, Jane… Mais rien à faire ! Ses pensées le ramenaient irrémédiablement vers Stella, n'arrangeant pas du tout son état corporel actuel. La sentir ainsi, tout contre lui, devinant aisément chaque courbe de son corps svelte, la voyant en fait carrément nue (Kaile et ses blagues vaseuses !) ,son parfum enivrant et ses cheveux incroyablement bouclés qui sentaient la vanille et qui lui chatouillaient le menton ne l'aidait guère. Et alors que New York entamait sa période hivernale, Flack avait vraiment très, très chaud…
Stella se demandait quand ils allaient enfin arriver à destination. Ce n'était pas qu'elle détestait être aussi proche de Flack, loin de là, mais elle était vraiment embêtée pour lui. Le détective était rouge de honte et ça pouvait se comprendre. Le pauvre devait être si gêné…
La scientifique finit par reporter son attention sur Jessie et Danny, les cherchant rapidement du regard, et les trouva, les voyant totalement hilares. Stella fronça alors les sourcils, intriguée. Mais… ?
Quand Jessie aperçut le regard émeraude de l'experte posé sur eux, elle fila un coup de coude à Danny, l'incitant à cesser de rire, et fit signe à Stella qu'ils étaient bientôt arrivés, histoire de rendormir ses soupçons. Si Stella avait le moindre soupçon, toute son opération était à l'eau ! Et elle avait eu suffisamment de mal jusque-là ! Pas question de tout recommencer !
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Le métro s'arrêta une nouvelle fois, arrivant enfin à l'arrêt des policiers, au grand soulagement de Flack et Stella. Mais les gens, comme s'ils étaient poursuivis par le diable en personne, sortirent avec précipitation, bousculant et faisant finalement chuter les deux policiers.
Quand Danny et Jessie virent leurs deux collègues disparaître de leurs champs de vision, les deux enquêteurs s'inquiétèrent et se précipitèrent vers eux pour voir s'ils allaient bien. Ils les trouvèrent étalés sur le sol métallique de la ram, rouges comme des écrevisses et couchés l'un sur l'autre, sauf que cette fois-ci, c'était Stella qui était sur Flack, toujours agrippée à son manteau d'ailleurs. Les deux policiers se relevèrent rapidement, embarrassés, et sortirent du wagon, suivis de près par leurs deux coéquipiers, de plus en plus amusés. Ça marchait comme sur des roulettes…
Flack s'excusa un instant pour se diriger vers les toilettes publiques du métro et fut rapidement suivi par Danny. Le jeune expert, une fois arrivé, trouva son meilleur ami entrain de se verser de l'eau froide sur la tête, directement sous le robinet. Wow !
Danny (très amusé et moqueur) Tu vas te chopper une pneumonie.
Don (continuant à s'arroser, fusillant son ami du regard en grommelant) Rien à foutre ! J'en ai besoin…
Danny (le plus innocemment possible) Pourquoi ?
Don : Pour me calmer.
Et sans un mot de plus, le jeune détective sortit des toilettes, y plantant Danny qui soupira avec une certaine incompréhension. Pourquoi Don ne lui avait-il jamais parlé de ses sentiments envers Stella ? Et la réponse vint d'elle-même : parce que Flack savait que Danny allait le chambrer avec cette histoire jusqu'à la fin de ses jours…Pourquoi l'expert avait-il cette si vilaine habitude ? On se confierait plus souvent à lui…
Pendant que Danny attendait un peu dans les toilettes histoire de donner le change sur sa courte absence, Jessie et Stella virent arriver Flack avec stupéfaction. Ses cheveux noirs de jais étaient trempés ! Que lui était-il arrivé ?
Stella (posant sa main sur son bras dans un geste d'inquiétude) Flack ? Ça va ?
Don (frissonnant à ce simple contact, retirant son bras presque avec brusquerie, troublé) Oui, oui. Un gosse m'a arrosé avec un pistolet à eau.
Jessie observa son partenaire avec une moue dubitative. Mais oui ! Avec un pistolet à eau…Et pourquoi pas une pluie de poules bleues aussi ? Vraiment, Flack était nul quand il s'agissait de mentir à Stella… Justement, en parlant de la scientifique…La jeune détective vit son regard triste et blessé face au geste brusque de Flack et à son ton un peu froid…L'experte était sincèrement inquiète mais manifestement le petit voyage dans le métro avait vraisemblablement sacrément usé les résistances de Flack…Jessie se demandait sérieusement si elle n'avait pas fait une erreur ici…
Quand elle vit Danny enfin arriver, la jeune femme frappa des mains pour amener toute l'attention vers elle et surtout pour essayer de détendre l'atmosphère.
Jessie (haussant un sourcil) Alors ? Et cette pizza ?
Don (souriant légèrement) C'est vraiment parce que c'est toi qui invites…
Jessie (les mains sur les hanches, jouant les scandalisées) Dis tout d'suite que j'suis radine !
Don : Je paie la note la plupart du temps…
Jessie (protestant, lui frappant le bras de son poing) Hé !
Les deux détectives partirent alors dans une de leur habituelle chamaillerie, observés par Stella. Tristement, l'experte enviait Jessie. Flack serait bien avec elle, malgré ses excentricités. Elle avait tant fait pour lui et elle, au moins, ne le révulsait pas…
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Profitant de l'absence de Flack et Stella, l'un étant parti commander et l'autre se refaire une beauté, Jessie fit un rapide bilan de la situation à Danny. Un bilan pas très positif.
Danny (lui posant une main sur l'épaule, rassurant) T'inquiètes pas. Ça va avancer.
Jessie (soupirant) J'ai pourtant l'impression de les avoir fait reculer. J'ai peut-être trop poussé Donnie Boy, cette fois…
Danny (avec une moue amusée) On pourrait dire ça…
Jessie (intriguée) Comment ça ?
Danny : À l'arrêt, tout à l'heure, Don s'est collé la tête sous le jet d'eau froide d'un des lavabos des toilettes du métro…
Jessie (rieuse) Houlà ! Il a dû avoir trèèèès chaud….Mais là, je t'avoue que je ne sais plus trop quoi faire là…
Danny : Tu veux faire monter la température d'un cran entre eux, c'est ça ?
Jessie (haussant un sourcil, de plus en plus intriguée) Oui…
Danny (malicieux, se frottant les mains) Alors, j'ai ton plan numéro 3…
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Dans l'après-midi, Stella attendait Danny dans l'un des plus petits laboratoires de la section scientifique pour revoir avec lui certains éléments d'une affaire de meurtre encore irrésolue. L'experte n'appréciait guère la petite pièce : porte très épaisse en bois plein, murs insonorisés, aucune fenêtre et une ventilation plus que limitée. Travailler là-dedans était une horreur l'été, surtout lors de journées caniculaires. Heureusement qu'on avait installé une climatisation…
Penchée sur ses divers dossiers, la scientifique entendit quelqu'un entrer. Enfin ! Décidément, Danny était fâché avec la ponctualité.
Stella (sans lever les yeux de ses papiers) Vous avez pris votre temps, Danny.
Don (fronçant les sourcils, ne comprenant pas) Quoi ? Vous ne m'avez pas appelé ?
Stella (levant la tête, surprise) Flack ? Mais…
Soudain, la lourde porte se ferma derrière le détective et un cliquetis reconnaissable se fit entendre. C'était quoi ce plan ?
Don (frappant la porte, tournant la poignée, contrarié) Hé ! Ça suffit les conneries ! (tentant d'enfoncer la porte, ne réussissant qu'à se faire mal) Merde !
Stella (inquiète) Flack ? Ça va ?
Don (se passant la main dans les cheveux, très embêté) Heu…Moi oui…Mais je crois que nous sommes enfermés…
Stella : Je vais appeler pour qu'on nous sorte de là. (étonnée) Mon portable !
Don : Je m'en occupe… (fouillant ses poches, soudain très inquiet, presque paniqué) Oh, non…
Stella : Ne me dites pas que vous ne l'avez pas…
Soudain très silencieux, Flack opina de la tête. Stella soupira et pria pour que quelqu'un vienne rapidement les sortir de là. Elle aperçut alors le corps du jeune détective secoué par un long frisson puis Flack se mettre à respirer un bon coup. Et cela ramena un fait dans l'esprit de Stella.
Stella (soudain très inquiète pour Don) Oh, non…
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Danny et Jessie étaient derrière la porte verrouillée et l'expert finit par s'approcher du thermostat.
Danny : Bon, on met à combien ?
Jessie : Attends…Stella pourrait appeler…
Danny (montrant le portable de sa collègue) Ça m'étonnerait beaucoup…
Jessie (sifflant, admirative) Comment t'as fait ?
Danny : On en apprend des choses quand on est dans un gang…
Jessie : Je ne te connaissais pas ainsi, Danny Messer…
Danny (souriant) Et oui ! Je suis un homme plein de surprises…Alors, la température ?
Jessie : Commence à 35 degrés. Tu leur as mis de l'eau, quand même ?
Danny : Bien sûr. Allez, hop, vas-y pour 35 degrés centigrade. Et j'augmenterai au fur et à mesure…
Jessie : Par contre, j'vois pas en quoi un coup d'chaleur va les rapprocher…Les faire s'déshabiller, oui. Et j'l'ai déjà fait. Mais…
Danny : Sache une chose, Jessie. Depuis l'explosion, Don est devenu claustrophobe…
Jessie (s'illuminant) Et Stella sera là pour calmer sa crise de panique !
Danny : Et avec la chaleur qu'il va faire dans cette pièce, ça m'étonnerait que ça va mettre beaucoup de temps…
Jessie : Danny, t'es diabolique. Mais comment va-t'on savoir si ça avance ?
Danny (montrant une fibre optique et un ordinateur portable) Grâce à ça !
Jessie : Finalement, t'es le diable en personne
Danny : Merci. Prête ?
Jessie : Ouais !
Et le jeune homme activa alors le thermostat, glissant ensuite la longue fibre optique sous la porte. The show must go on !
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Flack sentait l'angoisse monter en lui mais il essayait de respirer calmement. Inspirer, expirer, inspirer, expirer. Il ne voulait pas que Stella s'inquiète. Il lui avait déjà fait subir suffisamment de choses en juste quelques heures…Par contre, il ne pouvait rien faire face à cette chaleur qui l'assaillait. Mais était-ce lui ou la température avait réellement augmenté ?
Stella (s'éventant avec un de ses dossiers) Pourquoi fait-il si chaud tout d'un coup ?
Don (rassuré) Vous trouvez aussi ?
Stella (haussant un sourcil) C'est assez évident…
Flack poussa un immense ouf de soulagement. Bien, ce n'était pas lui qui commençait à délirer sous la panique. La chaleur était de plus en plus étouffante et le jeune détective finit par retirer sa veste, desserrer sa cravate et déboutonner le haut de sa chemise tandis que Stella fit de même avec sa blouse et sa veste cintrée. Ils allaient mourir de chaud…
Alors que la cravate de Don finit par rejoindre les autres vêtements, Stella, après une fouille rapide de la pièce, trouva une dizaine de bouteilles d'eau dans un placard métallique, en prit deux et en tendit une à Flack.
Stella : Tenez. Ça ira peut-être mieux…
Don (relevant ses manches) Merci, Stella. Au moins, on ne veut pas nous voir mourir déshydratés…
Stella : C'st vrai. Voyons le bon côté des choses : on va perdre un peu de poids…
Don (fixant son attention sur sa bouteille) Vous n'en avez pas besoin…
Stella (flattée) Merci…
Puis un nouveau silence gêné s'installa entre eux. Flack finit par s'asseoir dans un coin de la pièce, oppressé par ces quatre murs, mais il tenta de se reprendre. Il ne devait pas craquer…
Stella s'installa au mur opposé et vit que la panique commençait à s'emparer du détective. Si elle savait qui était l'auteur de cette blague idiote…
La température augmenta encore d'un sacré cran et les deux policiers ne savaient plus quoi enlever de plus : Stella n'avait que son pantalon et son haut mauve et Flack était en chemise et pantalon.
Stella (raisonnable) Vous devriez enlever votre chemise, Flack, ou vous allez cuire.
Don (hésitant) Heu…
Encore cette gêne sur sa cicatrice…
Stella (voulant le rassurer, malicieuse) Vous savez, je vous ai déjà vu…heu…plus déshabillé…
Don (rougissant et toussotant à ce souvenir) Heu…Oui, en effet…Mais…
Stella : Et je vous ai déjà dit ce que je pensais de votre cicatrice, Flack. Ça ne change pas mon opinion sur vous…
Vaincu par ce dernier argument, Flack finit par retirer sa chemise et la jeta sur le tas des autres vêtements, n'apercevant pas le regard gourmand de Stella fixé sur lui. Vraiment, le jeune homme était très beau…
Doublement consumée par la chaleur, à l'extérieur comme à l'intérieur, Stella retira son haut à son tour et vit Flack se retourner immédiatement en rougissant. Quel gentleman !
Stella (gentiment) Flack…Vous n'êtes pas…
Don (la coupant) Je suis désolé, Stella.
Stella (fronçant les sourcils, intriguée) Désolé ? Pourquoi ?
Don : Pour…mon comportement dans le métro. C'était…
Stella : Naturel.
Don (se retournant vers elle, surpris) Pardon ?
Stella (avec un ton compréhensif) Votre corps n'a fait que réagir à un stimulus. Ça aurait été la même chose avec Lindsay et Jessie dans la même situation…
Sur ce coup-là, Flack ne savait plus s'il devait être content ou déçu. Ces scientifiques ! Mais si elle savait qu'elle se trompait lourdement. Le jeune homme savait se contrôler un minimum tout de même…Mais avec les derniers évènements dont ils avaient été tous deux les victimes, la résistance du détective avait été sérieusement ébranlée…
Don : Je tiens quand même à m'excuser…
Stella (souriant, taquine) Au moins, vous ne me tournez plus le dos, maintenant.
Don (embarrassé) Heu…
Stella (avec une petite moue mi-amusée, mi-gênée) Et puis, vous en avez vu plus, non ?
Don (rougissant violemment) Ce n'est pas une raison…
« Et là, je ne pourrais pas me cacher derrière une réaction purement biologique » pensa Don, se maudissant d'être aussi faible face à Stella. Et une Stella en soutien-gorge en dentelle noir, n'en parlons pas ! Et cette saloperie de salle qui n'arrêtait pas de rétrécir…
Tout en sentant une nouvelle montée de la température, Stella aperçut soudain la terreur et la panique dans les yeux bleus du jeune détective. Oh, non ! C'était bien ce qu'elle craignait : Flack entrait en pleine crise de claustrophobie. Elle pouvait voir son grand corps trembler, ses yeux bleus agrandis par la peur regarder dans toutes les directions et ses traits exprimer une peur panique.
Stella (avec une voix persuasive) Flack, venez vers moi.
Don (la voix tremblante) Je…Je peux pas, Stella. Peux plus bouger…
Stella (avec une immense douceur) Flack…Don…Vous pouvez le faire…Venez me rejoindre…
Ancrant son regard bleu dans celui de Stella, le jeune détective finit par s'approcher lentement, regardant tout autour de lui, voyant les murs se rapprocher de plus en plus, et atteignit enfin Stella, qui le fit s'étendre, posant sa tête sur ses cuisses et lui caressant tendrement ses cheveux noirs de jais.
Stella (doucement) Tout va bien, Don…Je suis là…Vous n'avez rien à craindre…
L'experte soupira discrètement. Jessie avait fait un excellent travail sur Flack mais Stella savait que la jeune femme ne pourrait jamais l'aider à dépasser d'autres peurs beaucoup plus profondes comme la claustrophobie. Il n'y avait que lui et le temps qui pourrait la faire disparaître…Si elle savait qui était l'abruti qui les avait enfermés là…
Don agrippait fermement Stella, manifestement seul élément stable de cette si petite pièce aux murs mouvants, et essayait de calmer les tremblements irrépressibles de son corps.
Stella observait tendrement le jeune détective, continuant à caresser ses cheveux et sa joue avec douceur et lui susurrant des mots rassurants, et s'attristait de le voir dans un état pareil. Lui qui n'avait peur de rien…Cette explosion avait vraiment de graves répercussions sur ce pauvre Flack.
Don (murmurant, terrifié) C'est étroit… Ça n'arrête pas de se rapetisser…Tout autour de moi…
Stella (touchant sa joue) Flack, regardez-moi. Regardez-moi dans les yeux. Fixez votre attention sur moi.
Flack tourna alors son visage vers elle, ses yeux bleus devenus immenses à cause de la peur, et planta son beau regard dans celui de Stella. L'experte avait vraiment l'impression de voir un petit garçon apeuré…
Doucement, la scientifique lui caressa le visage pour le rassurer, ne lâchant pas son regard. Il devait fixer son attention uniquement sur elle, pour qu'il oublie sa peur. Soudain, poussée par une envie irrépressible, Stella se pencha peu à peu vers lui. Elle savait qu'elle ne devrait pas, profitant ainsi de sa vulnérabilité, mais elle voulait l'embrasser…Et depuis si longtemps…
Don (la fixant) Ste…Stella ?
Mais l'experte ne lui répondit pas et continua de se pencher lentement vers lui, enserrant son visage de son bras. Et…
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Mac revenait de la morgue et aperçut Danny et Jessie, qui semblaient bien agités et rieurs. L'expert eut alors immédiatement un mauvais pressentiment. Ces deux-là ensemble ne lui disaient vraiment rien de bon…
Jessie (ne quittant pas l'écran des yeux) T'en es où ?
Danny : 45 degrés. Et eux ?
Jessie : Ha ? Attends, il y a…
Mac (les regardant avec sévérité, posté derrière eux) Je peux savoir à quoi vous jouez tous les deux ? (voyant le matériel que Danny avait dans les mains) Surtout avec ça !
Les deux jeunes policiers se tournèrent vers Mac, surpris et grimaçants. Aïe, aïe, aïe ! Chopés !
Jessie : Heu…Salut, Mac ! J'crois qu'on m'appelle. Bye !
Et la détective fila en quatrième vitesse, avant que Mac ne puisse protester, remerciant Danny du regard pour son sacrifice volontaire.
Danny (retirant la fibre optique de sous la porte, un sourire crispé aux lèvres) Heu…Je dois y aller aussi…Rendre ça à A…
Mac (l'attrapant par le col avant qu'il ne s'enfuit à son tour) Hep ! Pas si vite ! Qui est dans ce labo ?
Danny : Heu…Je suis vraiment obligé de répondre…
Mac (fronçant les sourcils) Danny ! (soupirant) Ouvrez cette porte…
Grimaçant, le jeune homme déverrouilla la porte et l'ouvrit, laissant Mac voir qui était coincé dans la petite pièce depuis un moment.
Mac (surpris) Stella ? Flack ?
Alors qu'elle n'était plus qu'à quelques centimètres des lèvres du jeune détective, Stella se redressa brusquement en entendant la voix de Mac et se mit à rougir. Aïe !
Stella (à la fois gênée et soulagée) Mac !
Mac remarqua immédiatement l'état de prostration de Flack et se rapprocha d'eux, inquiet.
Mac (sentant la chaleur ambiante en entrant dans la salle) Tout va bien ?
Stella : Moi, oui… (reportant son attention sur Don) Mais pour Flack…
Don (se redressant et s'écartant un peu de Stella, reprenant une respiration plus régulière) Ça… Ça va…Merci…
Don ne pouvait pas rester ici une minute de plus. Il se leva rapidement, récupéra ses vêtements et quitta précipitamment la pièce.
Don (stoppant, avant de sortir) Merci, Stella…
Puis Flack partit à pas pressés, bousculant Danny au passage, se dirigeant vers la sortie la plus proche. Il avait besoin d'air frais…
Stella se leva à son tour, remit ses vêtements puis sortit à la suite de Mac avant d'apercevoir Danny, très embarrassé.
Stella (d'un ton accusateur et furieux) C'est vous ! C'st vous qui nous avez enfermés, Danny !
Danny (balbutiant, surpris par la réaction de sa collègue) Je…Oui…Mais…
Stella (l'attrapant par le col de sa veste) Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait subir à Don ! Je croyais que c'était votre meilleur ami !
Danny releva l'emploi de « Don » dans la phrase de Stella mais préféra éviter de trop se réjouir. Il devait se sortir de là, d'abord…
Danny : Je suis désolé, Stella. J'avais…
Jessie (semblant sortir de nulle part, intervenant) C'est d'ma faute. J'pensais qu'ça allait aider Donnie Boy…Danny n'a fait que suivre c'que j'lui ai demandé…
Vraiment furieuse et inquiète, Stella gifla violemment Jessie, sous le regard mortifié de Danny et surpris de Mac. Le jeune expert ne comprenait pas pourquoi Jessie faisait ça…
Stella (les larmes aux yeux) Je sais que vous avez traversé les mêmes épreuves que lui, mais il n'est pas vous ! Alors, je vous déconseille de recommencer…
Jessie : Promis.
Mac ne croyait pas les explications de Jessie. Ça ressemblait plus à un de ses plans tordus d'entremetteuse…Et en plus, elle avait impliqué Danny dans ses idées farfelues. Misère, son laboratoire allait être secoué…
Stella finit par les laisser, furieuse, et chercha Flack pour s'assurer qu'il allait bien puis Mac partit à son tour. Jessie et Danny se retrouvèrent alors seuls.
Danny : Merci de ton intervention…Mais je croyais que c'était moi qui…
Jessie (se frottant la joue) Pas au risque de perdre l'amitié de tes collègues, Danny. Moi, je vais sans doute bientôt partir. Pas toi…
Danny : Mais c'était mon idée…
Jessie : Et c'est mon plan. Sinon, ça a marché ?
Danny : Si Mac n'était pas arrivé, Stella embrassait Don…
Jessie (souriant, triomphante) Bon. On y est presque…Il ne me reste plus qu'à réfléchir à une Phase Six…
Danny (haussant un sourcil, dubitatif) Tu vas encore avoir des idées ?
Jessie (avec un sourire de pure malice) J'ai de l'imagination à revendre…
Et le sourire de la jeune femme s'élargit : elle avait déjà un nouveau plan en tête…
