Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomie. Je continue de les emprunter seulement pour avoir du plaisir à écrire des histoires. J'espère que vous aimerez celle-ci.
Chapitre 1 : "Les bons souvenirs sont des bijoux perdus. "
Ça faisait quelques jours, qu'elle avait reçu le texto. Les bips qui étaient venus interrompre les activités très amusantes qu'elle pratiquait dans son lit avec Carina, l'avaient d'abord un peu agacée.
Ce genre d'activité était toujours extrêmement satisfaisante avec l'obstétricienne, mais quand les yeux d'Arizona s'étaient posés sur l'expéditrice du texto, plus rien d'autre n'avait eu d'importance. Son visage avait dû visiblement se décomposer, vu la question posée par l'italienne dans son lit.
- Tout va bien ?
- Oui c'est ma... Um...C'est ma fille, Sofia... Elle...Elle veut revenir à la maison.
Elle n'osait pas y croire, bien sûr elle devrait avoir plus tard une explication avec Callie concernant les raisons de ce déménagement impromptu, mais elle avait très vite repoussé cette idée à plus tard, beaucoup plus tard, le plus tard possible en réalité.
Ce n'est pas qu'elle n'aimait pas entendre la voix de son ex-femme, mais elle avait évité de le faire depuis des mois, préférant la communication plus neutre des textos ou des e-mails.
« Maman c'est Sofia, est-ce que je pourrai venir finir l'année scolaire à Seattle ? »
Au moment où elle avait lu le message que la petite fille avait envoyée avec le portable de son autre mère, Arizona avait pensé que la terre s'était arrêtée de tourner. Un autre avait suivi.
« Mama est d'accord au fait. Je t'aime jusqu'à Pluton aller-retour des millions de fois. Sofia. »
Depuis que Sofia avait découvert lors d'un devoir de sciences que Pluton était plus éloignée de la terre que la Lune, elle avait décidé qu'aimer sa maman de Seattle jusqu'à la Lune n'était plus suffisant. Ses yeux brillant des larmes que l'amour incomparable à rien d'autre dans sa vie faisait toujours jaillir dès qu'elle pensait à sa petite fille, Arizona avait souri.
Enfin un dernier message de la part de son ex -femme, l'autre personne qui avait fait souvent apparaitre des larmes dans ses yeux était apparu sur l'écran.
« Je suis effectivement d'accord, parlons en quand tu pourras. Callie »
Poussée par un besoin ridicule de s'assurer que c'était bien réel, elle les avait lus une deuxième fois, et puis son cœur s'était enflammé de joie comme elle ne se rappelait plus qu'il puisse le faire.
La hantise que Sofia la remplace par Penny, et finisse tout simplement par l'oublier, l'avait envahie depuis le départ de sa fille pour New York, soudain cette angoisse s'était évaporée cédant rapidement la place à la panique.
Oubliant où elle était, qui était avec elle et ce qu'elle était en train de faire quelques secondes auparavant, les pensées d'Arizona s'étaient immédiatement focalisées sur Sofia.
Organiser son arrivée, contacter l'école, revoir son emploi du temps au travail pour pouvoir passer du temps avec sa fille, lui préparer une nouvelle chambre, peut-être repeindre les murs...
Comme toujours quand elle paniquait, elle l'avait mal expliqué à la femme nue à ses côtés qui découvrait avec étonnement des expressions qu'elle n'avait jamais vue passer sur le visage de la blonde qu'elle fréquentait pourtant depuis quelques mois.
Exprimant de manière probablement maladroite qu'elle avait besoin désormais de temps et d'espace pour sa fille, Arizona avait accidentellement rompu ce soir-là avec Carina.
En ce moment, quelques taches de peinture sur son visage et un rouleau à la main, elle était en train tout en fredonnant un air qui passait à la radio, de tester différentes teintes de vert pour en recouvrir les murs de la chambre de Sofia.
Ça faisait longtemps qu'elle n'avait plus chanté, et ça faisait longtemps aussi qu'elle n'avait pas eu une aussi bonne nouvelle dans sa vie. Elle se sentait vraiment bien.
C'était le printemps. Dehors le soleil brillait, la nature se réveillait d'un long sommeil après les long mois d'hiver et Arizona avait l'impression qu'elle avait dormi trop longtemps aussi. Sofia, son soleil revenait enfin éclairer son existence.
La blonde ne peut réprimer un éclat de rire, elle devrait arranger ce malentendu avec Carina. L'obstétricienne spécialiste de l'orgasme était une amante plutôt exceptionnelle, en plus elle était drôle, légère et son côté dévergondé était assez sexy . Après tous les drames qu'elle avait traversés depuis qu'elle avait croisé les yeux magiques d'une certaine brune un peu de légèreté était tout ce qu'elle demandait dans sa vie pour le moment.
Rétrospectivement, elle était consciente que Carina avait paru un peu déçue, mais l'italienne avait rapidement retrouvé du réconfort dans les bras d'Owen, et ça n'avait pas vraiment dérangé Arizona quand elle l'avait découvert.
La blonde soupire profondément, ce n'était pas comme si ça avait été Callie. Avec Callie dès le tout début de leur relation, elle avait été jalouse et insécure. Sa bisexualité la faisait flipper, son impatience la faisait flipper, tout la faisait flipper en fait avec Callie, Callie elle-même la faisait flipper.
L'amour est vraiment compliqué et on y est souvent blessé quand on s'y laisse emporter pense Arizona.
Elle l'avait douloureusement expérimenté, quand elle avait baissé la garde et était tombée éperdument amoureuse de Calliope Iphigenia Torres. C'était exactement la raison pour laquelle avant de la rencontrer, elle avait toujours pris soin de ne jamais s'investir dans une relation sérieuse, et cette règle elle comptait bien recommencer à l'appliquer désormais.
Malgré elle, un sourire se dessine sur le visage de la blonde alors que le nom complet de son ex-femme vient naturellement au bout de ses lèvres. Ne pas aimer Calliope n'était pas du registre de la volonté, mais du pouvoir.
Elle n'avait pas pu ne pas l'aimer. Callie l'avait fait l'aimer et lui avait donné énormément d'amour en retour, car donner de l'amour était comme une seconde nature chez Calliope.
La latine avait bouleversé son monde. Elle avait absolument tout changé ses rêves, sa conception de la vie, des relations amoureuses mais surtout elle lui avait donné le plus beau cadeau qu'on ne lui ait jamais fait, elle lui avait permis d'être la mère de Sofia et lui avait ainsi fait découvrir le sentiment incroyablement effrayant et extraordinairement épanouissant d'être mère.
Et puis Callie avait tout repris tout son amour, tous les rêves et aussi leur enfant.
Arizona secoue la tête, chassant les pensées qui y venaient encore de temps en temps s'y installer. Elle n'aimait pas trop que son esprit se promène de ce côté du chemin.
Elle en avait désormais fini avec la colère ainsi qu'avec les nuits blanches à essayer de garder le souvenir du parfum de la brune, de la douceur de sa peau, et même de regretter le léger ronronnement de sa respiration qui la berçait dans son sommeil. Elle avait passé des années à essayer d'oublier son ex-femme et avait fini par la ranger dans la petite boite à bijoux, avec le cœur de la St Valentin, son alliance, et la bague du nouveau départ et Calliope devait y rester.
Elle avait repris sa vie en main, son travail la passionnait et cette relation légère avec Carina lui convenait parfaitement.
L'italienne était un esprit libre elle ne restait pas longtemps au même endroit, et ne s'investissait apparemment pas sérieusement dans les relations non plus, donc tout le monde était sur la même longueur d'onde, il n'y avait aucun problème.
Désormais tout irait bien. Sofia allait revenir, elle règlerait ce désordre qu'elle avait fait avec Carina, et sa vie serait parfaite ainsi, se répétait la chirurgienne fœtale dans son discours intérieur.
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Au bureau des infirmières, les coudes posés sur le comptoir, April faisait défiler nonchalamment les profils sur son téléphone.
Les yeux ne quittant pas son propre écran, Maguy marchait vers la rousse.
- Alors, des matchs ?
- Non trop jeunes...Hum... beaucoup trop jeune...Encore trop jeune. Peux-tu m'expliquer pourquoi de nos jours, les jeunes ont besoin de s'inscrire sur des sites de rencontre ? Ce n'est pas comme s'ils étaient obligés de travailler douze heures par jour et rentrer à la maison pour s'occuper d'une enfant de quelques mois...Je veux dire ils ont l'embarras du choix, ils passent leurs journées dans des classes avec des tas de filles et de garçons de leur âge, fréquentent des campus remplis de jeunes gens comme eux... Bon sang, ils ont tout le temps et l'espace pour se rencontrer !
April posait manifestement une question rhétorique à laquelle Maguy n'avait pas de toute façon de réponse. Entendant les plaintes de la rousse, Alex qui venait de terminer ses rondes, se jette sur une chaise face aux deux chirurgiennes.
- Alors comment se fait-il que tu étais encore vierge après tes années d'université ?...
La rousse hausse les épaules et lève les yeux au ciel
- C'était un choix... Euh un choix philosophique...Je voulais que ce soit un engagement sincère
Le chirurgien pédiatrique éclate de rire.
- Et c'est aussi un « choix philosophique sincère » qui t'amène aujourd'hui à chercher à t'envoyer en l'air avec n'importe quel mec qui n'écrit que des conneries sur son profil ?!
Alors qu'April ronchonnait, Maggie riait sous cape aux réflexions cyniques du chirurgien pédiatrique.
Elle-même n'était pas très sûre que c'était le meilleur moyen pour trouver l'amour d'une vie, mais en attendant ce grand jour, et comme la journée s'annonçait lente, elle pourrait toujours l'utiliser pour chercher à égayer un peu sa soirée.
Les trois chirurgiens baissent en même temps les yeux vers leurs poches. Visiblement les projets de la cardiologue allaient être remis à plus tard, le son simultané de tous les téléavertisseurs n'était pas un signe annonciateur d'une journée calme.
Se dirigeant à pas rapide vers les urgences, Richard passe devant le groupe.
- Un carambolage sur l'autoroute. Un camion et plusieurs voitures sont impliqués. On ne connait pas le nombre de blessés. Il y aurait une femme enceinte. Quelqu'un a vu Robbins ce matin ? Bipez Robbins.
Les blessés arrivaient, les uns après les autres dans les ambulances. Un chauffeur avait perdu connaissance, son camion avait traversé l'autoroute percutant les véhicules qu'il croisait dans sa course folle. Pendant que Maggie prenait en charge l'homme qui semblait avoir eu un arrêt cardiaque, Ben rentre dans les urgences avec une femme sur un brancard.
- Femmes de 30 ans- enceinte -27 semaines d'aménorrhée, perte de connaissance de quelques minutes. Se plaint de douleur dans le bas ventre.
Miranda s'approche de la femme qui gémissait.
- Comment vous appelez-vous ?
- Nora Sanglote la femme
- Calmez-vous Nora. Nous allons essayer de garder votre bébé encore au chaud. Ne s'adressant à personne en particulier, mais à tous ceux qui avait l'habitude de lui obéir au doigt et surtout à l'œil la petite femme dont l'autorité n'était pas en rapport avec sa taille crie. Si le Dr Robbins ne répond pas, appelez le Dr Deluca. Que quelqu'un bipe Deluca !
- Andrew ?
- Non Carina Deluca. Kepner ! Bon sang, il s'agit d'une femme enceinte ! Répond Bailey levant les yeux au ciel
- Euh Andrew sait peut-être où est Arizona, c'est son co-locataire, euh... C'était ...Murmure April qui ne trouvait pas son idée stupide, mais n'osait quand même pas affronter Miranda.
Face à la scène, les sourcils froncés, Alex prend son téléphone pour appeler la chirurgienne fœtale, en marmonnant
- C'est bizarre, Arizona répond toujours à son téléavertisseur... Alors que le téléphone de son mentor sonnait dans le vide, il arrête d'un geste de la main Carina qui se dirigeait en courant vers Miranda.
- Deluca, tu n'as pas vu Arizona ?
- Non, je ne l'ai pas vu depuis plusieurs jours...Elle avait besoin d'espace alors je lui ai laissé...
Considérant que cet hôpital avec toutes ces histoires de midinettes compliquées, ressemblait quelques fois plus à un reality- show qu'à un centre renommé de soins, Alex ne prend pas la peine d'écouter la fin de la phrase et se dirige vers April occupée avec un jeune homme qui se plaignait d'une forte douleur à la tête.
- April, est-ce que tu sais où est Robbins ?
- Euh... Nous avons parlé au téléphone hier soir, elle était chez elle. Euh... elle était en train de peindre la chambre de Sofia, mais depuis je ne sais pas. Dr Shepherd un cas pour vous ici !... Crie la rousse poursuivant son travail sans s'inquiéter d'avantage des questions du pédiatre.
April pensait secrètement que son amie avait probablement changé ses plans et préféré sortir boire un verre dans un bar gay plutôt que de passer la soirée à s'interroger sur la nuance de vert qui recouvrirait les murs de la chambre de sa fille et elle en était persuadée, une chose en entrainant une autre, la blonde avait simplement eu une nuit agréablement agitée.
- Vous êtes en contact avec le Dr Arizona Robbins...
Le visage d'Alex s'assombrit. D'ordinaire, son mentor restait toujours joignable. Ça ne ressemblait pas à Arizona de couper son téléavertisseur et son téléphone. Les yeux de l'homme scannent rapidement les urgences, il n'y avait aucun enfant impliqué dans l'accident, le chirurgien pédiatrique n'était donc plus indispensable ici. L'air inquiet, il s'éloigne d'un pas décidé.
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A New York, Callie était grincheuse, c'était l'humeur qui l'habitait la plupart du temps ces derniers mois. Elle essayait de se contenir devant Sofia, mais au fond d'elle, elle se sentait toujours irritée.
Elle comprenait évidemment que sa petite fille veuille revenir à Seattle. L'absence de son autre mère se faisait trop lourde pour l'enfant qui avait toujours été habituée à voir ses deux mamans autant qu'elle le souhaitait, et la latine se disait qu'elle avait dû être aveuglée par, elle ne savait pas vraiment quoi ou qui, pour imaginer que ça pourrait marcher pour Sofia.
En ce moment, son irritation était paroxysmique. Non seulement le départ de Sofia l'attristait et l'angoissait, mais en plus, elle n'avait même pas pu avoir une conversation avec son ex-femme.
Arizona lui avait seulement envoyé un email plutôt laconique, lui demandant s'il y avait un problème avec Sofia qui justifiait son déménagement anticipé par rapport à leur accord et si elle devrait être mise au courant de certaines choses avant de l'accueillir, ainsi que différentes autres banalités pour l'inscription à l'école, et aux cours de danse.
Bizarrement ça avait vraiment contrariée la latine. Non pas qu'elle voulait avoir absolument des conversations avec son ex-femme, mais elle pensait qu'elles pourraient être un peu plus cordiales, au moins concernant leur coparentalité.
Seule dans la pièce Callie marmonne pour elle-même « Certaines choses doivent être dites avec la bouche et pas avec un clavier, merde !». Mais apparemment le Dr Robbins avait désormais choisi ce mode de communication, en tout cas avec son ex-femme.
Même si quelques mois auparavant, elle avait eu ce geste incroyablement généreux en laissant déménager leur fille à New York, Callie pensait qu'Arizona, avait certainement de nombreuses raisons d'être furieuse, et de nombreuses bonnes raisons pour ne pas avoir envie de lui parler aussi cependant reconnaitre cela ne la rendait pas moins agacée par le fait qu'elle avait essayé de l'appeler plusieurs fois et que ses appels étaient tous restés sans réponse.
Elle ne la comprenait pas, elles avaient une enfant ensemble, elles devraient bien un jour ou l'autre avoir à nouveau des relations courtoises, et le plus tôt serait le mieux.
Forte de cette résolution, alors qu'elle était en train de préparer la valise de Sofia pour son départ imminent la chirurgienne orthopédique saisit son téléphone et appuie pour la énième fois sur le contact correspondant à l'autre mère de sa fille, tombant encore une fois sur la voix enjouée du message de la boite vocale de son ex-femme.
Dans un mouvement de colère, la latine lance le téléphone sur le lit de Sofia alors que celui-ci se met à sonner. Un sourire s'étalant sur son visage, Callie se jette sur le lit pour s'empresser de récupérer le téléphone et prendre l'appel si attendu. Son sourire tombe.
- Salut Meredith, alors quoi de neuf ?
- Salut Callie. Euh...tu vas bien ? ...
- Ouai... Mer...Je...Je n'aime pas demander ça ...Mais Euh...Je n'ai pas d'autre option que toi...Pourrais-tu demander à Arizona de m'appeler...J'essaie depuis plusieurs jours de la joindre et je n'y arrive pas. Tu sais Sofia doit venir à Seattle dans deux jours et je pense...
- Callie...
- ... que ce ne serait pas trop demander que d'avoir une conversation autrement que par écrit, avec la mère de ma fille, mais apparemment j'en demande encore trop car elle...
- Callie ...
- ...Elle ne prend même pas mes appels et...même si je ne suis pas fière de mes derniers moments à Seattle... je crois qu'on devrait dépasser tout ça pour le bien de Sofia, et...
- Callie ! Hurle Meredith de l'autre côté de la ligne. La latine n'était pas facile à arrêter quand elle s'engageait dans une randonnée verbale. Un silence s'installe, les deux femmes aussi étonnées l'une que l'autre par l'intensité du cri... Tu ne peux pas envoyer Sofia à Seattle en ce moment. Finit par dire Meredith.
- Quoi ?! Et pour qu'elle raison je ne pourrai pas...Ah Okay, j'ai compris, elle est encore trop occupée...Comment veux-tu que j'explique à ma fille que sa mère ne peut pas la garder, alors qu'elle était d'accord il y a seulement quelques jours ? ...Pourquoi ne me le dit-elle pas elle-même d'ailleurs ?
Face au silence de son amie à l'autre bout du pays, l'esprit bouillonnant de la latine se ravise. Soudain sa gorge se noue, son sang se glace. Qu'est- ce qu'il se passe Mer ? Que lui est-il arrivé... ?
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