Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomie. Je continue de les emprunter seulement pour avoir du plaisir à écrire des histoires. J'espère que vous aimerez celle-ci.
Chapitre 6 : "Les bons souvenirs durent longtemps, les mauvais plus encore."
Quand elle arrive à l'hôpital, Callie prend quelques minutes dans la voiture pour se ressaisir. Le trop plein d'émotions avait eu raison d'elle. Elle se regarde dans le rétroviseur en grimaçant. Concernant son apparence, sur une échelle de 0 à 10 elle était plus près de 2-3 maximum. Elle cherche un peu de maquillage dans son sac pour se refaire un visage présentable, puis sort un flacon de parfum. Soupirant profondément elle en met quelques gouttes derrière ses oreilles et à l'intérieur de ses poignets.
Alors qu'elle entre dans la chambre d'Arizona, la télévision fonctionnait sans le son, les images défilaient mais Arizona ne les regardait pas vraiment.
- Salut mon chirurgien orthopédique préféré Dit la blonde avec un faux enthousiasme qui ne dupait pas son ex-femme.
- En connais-tu d'autres au moins ?
- J'en connais beaucoup. Ceux de Hopkins et un gars d'ici, qui est venu vérifier mon épaule ce matin, mais je ne l'aimais pas, alors je l'ai renvoyé...
- Arizona pourquoi as-tu fait ça ? C'est le chirurgien qui a remis ton épaule en place ! S'écrie Callie. Les mots sortant de sa bouche un peu plus fort que la latine ne l'aurait voulu, surprennent la blonde.
- Ben...Je... Je ne sais pas ...Je...Je croyais que c'était toi mon chirurgien orthopédique ...Et ...et je suis désolée, je croyais que tu avais réparé mon épaule aussi...Je ...J'irai m'excuser Calliope... La chirurgienne fœtale paraissait décontenancée. Attendrie et désolée, Callie avait l'impression d'avoir devant elle une petite fille qui s'excusait après avoir été grondée.
- Hey, ça va, ce n'est pas grave...Tu ne pouvais pas savoir...C'est moi qui suis désolée. Okay ?... Elle pose une main apaisante sur le bras de la blonde... J'ai réagi un peu trop vite et ... trop fort ...Euh...Je suppose que c'est plutôt à mon avantage que tu aies oublié ce trait de mon caractère...Tu sais, euh... je suis souvent dans le trop. Je... Je saute toujours trop vite aux conclusions, tu sais, le truc du pont, je saute toujours sans réfléchir... Ricane la latine passant nerveusement sa main dans ses cheveux alors qu'Arizona émue par l'air embarrassé de la femme devant elle, la dévisageait sans vraiment comprendre ce qu'elle racontait...Je suis désolée j'ai cru que ...La latine souffle rechignant à expliquer sa réaction...Quand tu as besoin d'aide tu as tendance à virer les gens qui veulent t'aider...Alors j'ai cru...
- Pourquoi ferai-je ça ? S'étonne Arizona... Ce serait stupide...Pourquoi ce n'était pas toi pour mon épaule ?
- Parce que j'étais à New York...La latine se mord les lèvres, elle l'avait laissé échapper mais n'était pas prête encore à inventer une histoire à propos de New York... Peu importe... Pour aujourd'hui voilà le plan. Les soins ici sont cinq étoiles, mais la cuisine est carrément dégueu comme dirait Sofia...
- Qui est Sofia ?
- Euh ...
Surprise elle-même d'avoir mentionner leur fille, la latine se fige. C'était beaucoup trop tôt, et ce n'était pas le plan prévu pour aujourd'hui, elle ne s'était pas préparée pour des questions au sujet de Sofia non plus. Ce qu'elle avait ressenti dans la maison d'Arizona l'avait bouleversée, Callie ne contrôlait plus les émotions qui la submergeaient en ce moment. So...Sofia est not... ma fille
- Oh tu as une fille ?
- Donc je disais le plan c'est manger quelque chose de bon...Et je me suis souvenue que tu aimais le poulet Piccata, alors je t'ai apporté du poulet Piccata.
- Eh bien j'imagine que c'est déjà bien si toi tu te souviens de choses à propos de moi, parce que moi c'est carrément le trou noir. La chirurgienne fœtale accusait manifestement un coup de blues, Callie pouvait voir l'anxiété dans ses yeux. Je n'ai toujours pas bougé du 22 septembre 2007.
- Ça va venir Arizona ...Ne t'impatiente pas. C'est seulement le troisième jour...
- Ouai je sais, mais...Et si je ne retrouvais plus la mémoire, un trou de 10 ans c'est beaucoup...Et pourquoi j'ai oublié précisément ces dix années ? ...Je veux dire...J'ai oublié à partir de mon premier jour ici...Ça doit vouloir dire quelque chose, non ?
- Nous allons essayer de le découvrir, sans se précipiter d'accord ? Je ne pense pas que s'inquiéter va aider.
- Ouai tu as raison. Je suis désolée...Je crois que j'ai passé trop de temps à réfléchir ce matin... Et je sais que tu ne peux rien me dire, mais c'est bizarre... Par exemple...Je...Je ne suis jamais célibataire. Je veux dire je ne suis pas une personne qui reste longtemps seule... mais personne ne s'est vraiment présentée ...Suis-je vraiment si seule ? Et puis il y a ces gens qui viennent me voir et marchent sur des œufs...C'est vraiment étrange. La blonde hausse les épaules... La Dr Shepherd est plutôt distante...Je ne sais pas on dirait qu'elle a peur de me parler.
- Amélia est ton amie Arizona...
- Eh bien elle n'est pas très amicale...
- Peut- être parce que tu l'as draguée dès que tu t'es réveillée. Répond Callie en riant... Devant Alex, Bailey et moi, et elle est ton amie alors je suppose qu'elle est embarrassée et qu'elle ne sait pas trop comment réagir.
- Je...Je ne l'ai pas draguée...Je veux dire, j'étais peut-être un peu paniquée. La blonde grimace, ses joues rougissant J'essayais d'être drôle...C'est...C'est ce que je fais de mieux quand je panique ...
- Ouai, ou tu pleures aussi. Ricane Callie. Essaie de pleurer la prochaine fois, c'est carrément moins gênant.
La blonde aux prises avec ses inquiétudes ne relève pas l'ironie où pointait le reproche à peine dissimulé de la latine. A son réveil, elle avait ressenti une attirance incontrôlable et étrangement apaisante pour la femme qui était à son chevet. Consciente qu'elle avait fait peser un regard insistant sur la brune au-delà de ce qui était socialement acceptable, en particulier lorsque cette femme s'était présentée en fait comme son chirurgien, elle s'était empressée de le dissimuler en portant son attention sur le Dr Shepherd.
- J'aime bien le gars qui s'occupe de mon service de pédiatrie cependant. Il a l'air compétent. Il est venu me parler d'un cas qui le préoccupait, et c'était sympa. Mais il y a cette rousse qui vient, elle me regarde bizarrement...Elle me sourit ...Alors je lui souris en retour...Mais elle ne dit pas un mot et elle repart. C'est étrange non ? Je...Je suis inquiète est ce que j'aurai pu avoir un truc avec elle...Ou Je ne sais pas...
Callie éclate de rire
- Il n'y aurait pas écrit Kepner sur sa blouse ?
- Oui c'est ça ! Elle agit bizarrement non ?
- Je suis heureuse de te l'entendre dire ! Je te l'ai toujours dit mais tu prétendais que j'avais des à priori. Donc au sujet du « Truc » du moins à ma connaissance...Glousse Callie mimant les guillemets chaque fois qu'elle prononçait le mot « truc » ... Tu n'as pas eu « un Truc » avec Kepner. April est ton amie...Ta meilleure amie même, depuis que Teddy n'est plus ici. Euh c'est vrai tu ne te souviens pas de Teddy non plus, Teddy est ton autre excellente amie, tu l'adores...
- Oh mon dieu merci je pensais, peut-être... et tu vois, ça aurait été tellement gênant de ne pas s'en rappeler...C'est... Arizona s'interrompt brusquement regardant fixement Callie... Mais ce n'est pas toi ma meilleure amie ?
- Peut-être...Je ne sais pas...Ce n'est pas à moi de le dire...
- Je crois que tu es ma meilleure amie. Affirme Arizona en hochant la tête comme si cette révélation était de la plus grande importance ...En tout cas je t'élève au rang de ma meilleure amie dés maintenant!
- Oh trop aimable. Glousse la brune.
Arizona plaisantait mais ses yeux racontaient une autre histoire. Callie s'approche d'elle l'interrogeant tendrement du regard, et comme les deux femmes le faisaient avant, elles se comprennent sans prononcer un mot.
- Je me sens tellement perdue Calliope. Soupire la blonde semblant réellement désemparée. La latine s'approche prenant la main d'Arizona entre les siennes.
- Hey, ça va. Ça va aller, ne commence pas à vouloir tout contrôler...Tu fais ça tout le temps. Tu veux toujours tout maitriser, être toujours au top et tu t'angoisses. Puis tu paniques et après tu dis ou fais des conneries !
- Euh... Dr Torres vous cherchez à perdre votre titre de meilleure amie ici, non?...
- A moins que ce soit moi qui fasse ça. Ajoute Callie se grattant la tête faisant mine de réfléchir. Non, désolée nous sommes un peu pareil, mais concernant le contrôle tu me bats à plate couture. En revanche sur ce terrain de l'amitié, je ne suis pas inquiète, je vais totalement balayer Kepner... et même Amélia et ses si beaux yeux... Ricane la latine avec un air suffisant, taquinant gentiment son ex-femme pour essayer d'alléger son humeur. Et ça marchait à merveille Arizona riait de bon cœur...Alors est ce que tu veux manger d'abord, ou je te montre ce qu'il y a dans ce sac pour toi ?
- Ce que tu m'as apporté ! Ce que tu m'as apporté !
Comme une enfant, la blonde fait un bond dans le lit rappelant à Callie exactement l'excitation de leur fille devant une surprise. Arizona grimace de douleur.
- Les côtes ?
- Ouai les côtes. Gémit la blonde.
- Je te montre ce que je t'ai apporté si tu me promets de ne pas t'agiter comme un enfant devant l'arbre de noël
- Je promets.
Avec un sourire qui à nouveau illuminait son visage, Arizona regardait la latine chercher des affaires dans un sac. Ça lui paraissait étrange combien la présence de Callie la rendait sereine, et combien leur relation semblait familière. Elle se demandait même si elle n'avait pas eu un petit « truc » avec elle aussi.
Rejetant cette pensée Arizona sourit. Si ça avait été le cas, elle n'aurait certainement pas oublié ces lèvres qu'elle avait tant de mal à quitter des yeux quand elles s'élargissaient dans un grand et tendre sourire, et ces yeux qui avaient quelque chose de magique. Non c'était une supposition stupide, le Dr Torres n'était pas une femme avec qui on avait un petit truc. Avec cette femme, le truc devait être grand ou n'était pas. Et le credo d'Arizona pour ce qu'elle s'en souvenait, n'était pas les grands trucs, mais plutôt les histoires faciles et sans lendemain. Et puis apparemment la chirurgienne ortho avait une famille, une fille, mais pas d'alliance.
Pendant que l'esprit de la blonde échafaudait d'hypothétiques scénarios concernant la vie de l'orthopédiste, expliquant au fur et à mesure les raisons de son choix, Callie sortait des tas de choses du sac.
- Donc je me suis permise d'aller chez toi, et de t'apporter quelques vêtements pour que tu puisses retirer ces trucs inconfortables de l'hôpital, et comme hier j'ai pu noter que tu étais assez déçue de ton image dans le miroir, de façon très injustifiée si tu veux mon avis...J'ai pensé que tes crèmes et ton maquillage te feraient plaisir ...J'ai aussi apporté ton shampoing et ton gel douche, je sais que tu n'aimes pas mettre n'importe quoi sur ta peau. Et tout ça dans le but très précis, de sortir de ce lit et commencer à apprendre à utiliser ta prothèse. Donc on remplit l'estomac et après on va faire de l'exercice...Ça te parait bien comme plan ?
- Ce plan me parait parfait. Vous êtes adorable Dr Torres. Es-tu toujours aussi attentionnée avec tous tes patients...Ricane la blonde, charmée par autant de prévenance... Soit, tu n'en as pas beaucoup, soit tu n'as pas de vie en dehors de l'hôpital ?
- Hey, en ce moment c'est Callie Torres, ta meilleure amie ...Dans la salle de rééducation ce sera le Dr Torres ton chirurgien orthopédique... Répond la latine éludant habilement la question
- Je vais essayer de m'en souvenir Docteur Calliope Torres. Rit la blonde déçue de ne pas avoir obtenu plus de détails sur la vie de la latine
"Moi aussi...Moi aussi..."S'encourage mentalement Callie.
Après avoir bénéficié d'un nouveau transport dans les bras de la latine, la blonde se trouvait maintenant dans la salle de bain pour se changer en tenue adéquate pour le travail qui l'attendait. Alors qu'elle installait le repas sur la table, la latine entendait des grognements venir de la pièce à côté.
- Tout va bien là-dedans ?
- Ouai...Ça ...ça va...C'est que ...Calliope je...Je suis désolée je...Je ne peux pas passer mon haut avec mon bras
- Oh merde désolé...Je n'ai pas pensé à ça... Je...Je vais t'aider.
Lorsque Callie rentre dans la salle de bain, Arizona avait enfilé son pantalon de survêtement, mais elle se retrouvait coincée, avec son sweat shirt autour de sa tête.
En soutien-gorge, face à Callie, soudain la blonde se sent gênée, elle n'avait pas l'habitude d'être particulièrement pudique, pourtant dans cette tenue devant cette magnifique femme, elle sentait soudain la chaleur et le rouge monter à ses joues. Consciente du malaise de son ex-femme, Callie qui de son côté devait se réprimander mentalement pour éloigner les images qui s'imposaient à son esprit, pouffe de rire.
- Ne te moque pas de moi. Dit la blonde timidement
- Tu as dû drôlement te contorsionner pour arriver à ça. Tu ne pouvais pas m'appeler ?
- Ouai...Euh... Je voulais y arriver toute seule, mais...
- Mais tu as besoin d'aide. Sourit la latine...Tu vois, c'est ce que je te disais, tu ne veux jamais qu'on t'aide... Attend je t'ai apporté un truc qui sera plus facile à enfiler.
Callie enlève le sweat shirt de la blonde, laissant Arizona en petite tenue devant elle. Les deux femmes prenant grand soin de ne pas croiser les yeux l'une de l'autre, raclent leur gorge d'embarras en même temps.
Déshabiller son ex-femme n'était pas non plus dans le plan de Callie aujourd'hui, rien dans cette journée ne se passait comme elle l'avait prévue pensait la brune.
La latine défait l'attelle avec précaution, délicatement elle passe le bras gauche de la blonde dans la manche du vêtement, puis son bras droit et dans un silence de cathédrale, la latine commence à boutonner précautionneusement le vêtement, chacune des femmes se concentrant sur le contrôle de sa respiration qui avait tendance à s'emballer.
Levant enfin la tête vers la blonde, Callie aperçoit dans les yeux bleus une étincelle qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps et qu'elle avait même fini par oublier.
- Euh voilà...C'est mieux comme ça ?
- Hein ? Euh... oui, c'est vraiment super, merci beaucoup Calliope. Bafouille la blonde essayant de chasser les sensations qui avaient submergé tout son corps.
- Tu...Tu as faim...Je veux dire, tu es prête à venir manger ? La latine se battait également avec ses propres sentiments.
Face à face les deux femmes partageaient leur repas. S'attendant à la révélation du siècle, Callie scrutait attentivement la moindre réaction de la blonde, mais son ex-femme semblait avoir d'autres intérêts.
- Donc je suppose que nous devons continuer à parler de toi puisque nous n'avons pas le droit de parler de moi. Dit malicieusement la blonde entre deux bouchées de Poulet
- Nous pouvons parler de toi Arizona. Je ne peux juste pas te raconter les dix années que ton esprit à effacer, tu sais il y a ce point de rupture...
- Quel point de rupture ?
- Le point de rupture dont parle Koperman dans ces travaux, ça peut être n'importe quel évènement dans ta vie qui fait blocage à tous les souvenirs de cette période et je n'ai aucune idée de ce que ça peut être. Mais c'est apparemment un mécanisme de défense de ton cerveau, pour te protéger et si par erreur je l'évoquais, ça pourrait créer un choc et ancrer l'amnésie et ce serait pire.
La latine prenait le rôle qui lui avait été confiée par ses collègues très au sérieux, mais surtout elle était obsédée par l'idée de faire des erreurs, gardant au fond d'elle le sentiment coupable qu'elle aurait dû mieux faire quand sa femme se battait pour accepter ce nouveau corps qui lui avait été violemment imposé.
- Hummm...Je préfère parler plutôt de toi de toute façon. Pour aujourd'hui, je suis fatiguée de chercher dans ma tête des choses que je n'y trouve pas... Alors une petite fille hein ? Sofia ?
- Hum
- Quel âge a-t-elle ?
- Bientôt 7ans.
Callie sort spontanément son téléphone pour montrer une photo de Sofia, elle choisit un selfie qu'elles avaient pris il y avait quelques semaines à New York.
Même si Arizona le mangeait avec appétit et enthousiasme, gémissant de plaisir chaque fois qu'elle portait la fourchette à sa bouche, le poulet Piccata ne donnait pas les résultats que la latine attendait. La brune décide donc de changer un peu le plan, espérant que la photo de Sofia éveille quelque chose dans l'esprit de son ex-femme.
- Elle est magnifique. Elle est aussi jolie que sa maman ? Mais elle a cette même petite ombre triste au fond des yeux
- Non ! Non ! C'est une petite fille très joyeuse, mais cette photo c'était... Ce n'était pas sa meilleure période. S'empresse de répondre Callie reprenant son téléphone.
Voulant immédiatement rassurer la mère qu'Arizona ne savait même pas qu'elle était, mais qui avait su décrypter au premier coup d'œil les sentiments dans les yeux de son enfant, Callie cherchait une autre photo.
- Regarde...
- Oui c'est vrai, elle a l'air joyeuse, et toi aussi...Vous avez l'air plus heureuses toute les deux sur cette photo
C'était une photo de Callie et Sofia qu'Arizona avait prise elle-même dans leur ancienne maison, au moment de leur nouveau départ. A cette époque, pendant quelques mois, le couple s'était vraiment approché du grand bonheur, elles y avaient vraiment cru mais autant d'évènements douloureux les avaient trop fragilisées pour qu'elles puissent résister à la moindre nouvelle crise.
Les deux femmes restaient silencieuses. La blonde fixait l'image semblant se concentrer sur les détails et la latine retenait son souffle. Arizona avait adoré cette maison, Callie espérait que peut-être la photo allait déclencher une bribe de souvenir.
- Elle est chez son papa en ce moment ? Demande brusquement La blonde
- Son père est décédé
- Oh Calliope...Je... Je suis désolée...J'ai supposé que tu étais divorcée...Tu sais, tu ne portes pas d'alliance et tu sembles passer beaucoup de temps ici alors j'ai juste cru que...Je suis tellement désolée...C'est tellement maladroit de ma part.
- Non ce n'est rien...Et de toute façon c'est vrai...Je suis divorcée en fait...Arizona n'osait plus poser de question, et à peine regarder la latine... Deux fois...Soupire Callie
- Oh...
- Mais Mark...Mark est le père de Sofia, il n'était pas mon mari ...C'était mon meilleur ami. Mon mari est mort aussi de toute façon
Les yeux d'Arizona s'élargissaient au fur et à mesure des révélations de la femme assise à ses côtes.
Sa vie lui paraissait plutôt compliquée en ce moment, elle ne savait plus qui elle était, ni à quoi pouvait bien ressembler son existence, et surtout ce qui avait bien pu créer cette amnésie, mais la vie de la latine ne lui semblait pas des plus simple non plus.
- Ne me regarde pas comme si j'avais un troisième œil au milieu du front ! La Latine éclate de rire...Je croyais que les amies ne jugeaient pas.
- Elles ne le font pas ! S'empresse d'affirmer Arizona... Mais avoue que ton meilleur ami père de ton enfant, mort, et en plus ton mari décédé, ça ressemble un peu à un règlement de compte de la mafia Sicilienne. C'est un peu...Comment dire euh ...Déroutant...N'oublie pas que je suis une femme coincée dans le début des années 2000.
Callie ne pouvait arrêter de rire face à la mine effarée de la blonde. Même si elle était consciente qu'une famille avec trois parents n'avait jamais été le rêve de son ex-femme, son côté plutôt conventionnel lui avait échappé, à l'époque.
- Il suffit de remettre les choses dans l'ordre. Mon premier mariage est un mariage en état d'ivresse à Vegas...
- Comme 99 % des mariages de Vegas
- Ouai, une erreur de jeunesse en quelque sorte. Et puis quand je n'étais pas dans une relation sérieuse, j'avais l'habitude de coucher avec Mark, c'était mon sex-friend. Et un soir alors que j'étais bouleversée et assez saoule aussi parce que ma petite amie m'avait quittée, j'ai couché avec Mark et nous avons conçue Sofia.
- Je la déteste...
- Qui ? Sofia ? S'exclame Callie la panique visible sur le visage
- Non, pauvre gosse, pourquoi je la détesterai ? Arizona riait. Cette femme stupide qui t'a quittée et t'a bouleversée. Je vois bien dans tes yeux que quelqu'un t'a fait souffrir... La blonde hausse les épaules en souriant ...Alors je la déteste.
- Non ne la déteste pas...Elle m'a rendue heureuse aussi. Elle est revenue au bout de trois mois, et a accepté toute la situation. Ma grossesse, Mark dont elle n'était pas franchement la plus grande fan au début, elle a même fini par l'aimer. Elle a fait tout ça par amour pour moi, je crois que je n'avais pas réalisé ce que ça représentait pour elle à l'époque.
Arizona était devenue pensive, et Callie pensait qu'elle aurait dû dire tout ça il y a des années mais même s'il était trop tard, c'était étrangement bon de réaliser à quel point Arizona l'avait aimée.
- Ouai je suppose que cette situation devait être difficile à accepter...Je veux dire je ne sais pas si même par amour je pourrai...
Callie souriait; des mots silencieux se promenaient dans sa tête « tu es capable de bien plus que tu ne crois par amour Arizona, bien plus que tu ne le sais en ce moment... »
- Ouai elle devait vraiment t'aimer...Je ne la déteste qu'un peu alors.
Secouant la tête, la latine songeuse dit en soupirant
- Et quand Sofia est née, elle a tout fait pour qu'on soit heureux...Elle était folle de cette enfant, on l'était tous, mais elle, tu sais...C'était comme si elle devait toujours en faire plus que Mark et moi. Son esprit s'évadant dans des souvenirs lointains, un sourire ému plaqué sur son visage, Callie murmure... On a été vraiment, vraiment heureux tous les quatre.
Troublée, Arizona regardait les émotions passer dans les yeux noirs
- Okay, Calliope, tu as gagné, je ne la déteste plus du tout.
Callie explose de rire, réalisant qu'elle n'avait pas ri ainsi depuis des années.
- Merci, elle en serait ravie.
- Mais alors le deuxième divorce, c'était qui ?
- Elle.
- Mais...Mais vous étiez vraiment...Vraiment heureuses comme dans un conte de fée ... La blonde, prend cet air adorable auquel la latine n'avait jamais su résister, elle retrousse sa lèvre inférieure, prenant la moue d'une enfant déçue. Callie ferme les paupières, elle avait l'impression qu'elle allait se liquéfier chaque fois que ses yeux se posaient sur son ex-femme.
- La vie n'est pas un contes de fée, Arizona
- Calliope, tu parles à un chirurgien pédiatrique, dont le frère est mort au combat à 28 ans, je sais que la vie n'est pas un conte de fée, mais les adultes doivent faire en sorte que les enfants y croient le plus longtemps possible et j'aimais bien ta fin heureuse avec Sofia et sa maman.
- Je l'aurai aimée aussi.
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