Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomie. Je continue de les emprunter seulement pour avoir du plaisir à écrire des histoires.
Chapitre 7 : "Les souvenirs oubliés ne sont pas perdus pour toujours."
Arizona avait senti que le sujet de l'ex-femme et du divorce était difficile pour le Docteur Torres, elle ne voulait pas être indiscrète, alors elle avait changé de conversation
- Okay et cette prothèse, alors quand pourrai-je la voir ?
- Euh ...Et bien j'ai dû la réparer, tu l'avais endommagée dans la chute et elle t'attend dans la salle de rééducation
- Oh mon dieu mais tu es mon sauveur Calliope ! Que ferai-je sans toi ?! Déclame théâtralement la blonde, en riant, alors que l'apparition d'une ride entre les sourcils de la brune révélait qu'elle faisait face à une inquiétude.
- Arizona tu dois comprendre que tu ne peux pas utiliser les béquilles pour te déplacer à cause de la blessure de ton épaule et des côtes...Traverser l'hôpital en te portant dans mes bras n'est clairement pas une option. Donc ...Et je sais que tu détestes ça, et je suis désolée mais tu vas devoir utiliser le fauteuil.
S'attendant à tout moment à un changement d'humeur de son ex-femme qui enverrait brusquement tout par-dessus bord les béquilles, le fauteuil roulant et son chirurgien orthopédique, Callie marchait sur des œufs autour de tout ce qui pouvait rappeler à la blonde son handicap.
- Okay allons-y... Répond la blonde avec une désinvolture qui médusa la latine... Ne fais pas cette tête, Calliope. Ce n'est pas un drame même si j'avoue que je suis vraiment déçue que tu n'envisages pas de me porter. Pouffe la blonde... Mais tu vas devoir quand même pousser, je ne crois pas qu'avec une seule main je vais être très efficace pour rouler.
- A votre service madame...Rit Callie soulagée tout en rapprochant le fauteuil roulant
Quand elles arrivent dans la salle de rééducation, tenant dans ses mains la prothèse, Callie se positionne en face d'Arizona. La blonde devenue soudain muette était sidérée.
- Euh...Arizona, tu dois enlever ton pantalon... Figée, Arizona ne quittait pas la prothèse des yeux, la scrutant comme si elle n'en avait jamais vue avant. Semblant hésiter, elle rougit brusquement.
Arizona nous devons la mettre en place...ça ...ça ne peut pas se faire sur ton pantalon...Explique Callie d'une voix timide et hésitante, et ...Je ne sais pas si tu te souviens comment le faire. Si ...si ça te met plus à l'aise je peux sortir et te laisser essayer seule, ou ...Je...je peux te montrer...Nous faisons de la façon dont c'est le plus facile pour toi... Tu dois juste me le dire.
- Je ...Je crois que je n'avais pas bien réalisé. Ce truc est vraiment ma jambe maintenant ?!...Demande Arizona, alors que les sanglots qu'elle retenait témoignaient de son émoi. C'est...C'est un peu...
La blonde ne savait pas ce qu'elle ressentait devant cet assemblage de carbone et d'acier qui était censé remplacer sa jambe, mais ce n'était pas agréable. Quant à Callie, son sourire s'était fané, elle réalisait que la facilité avec lesquelles les choses s'étaient passées jusqu'à présent semblait évidemment trop belle pour être vraie et que c'était à partir de maintenant que les problèmes allaient recommencer. Les paroles à peine audible d'Arizona interpellèrent la latine.
- Est-ce que tu pourrais m'aider à la mettre, s'il te plait Dr Torres. Demande Arizona en descendant son pantalon, sa voix était tout à coup empreinte d'une insécurité que la latine redécouvrait avec douleur.
Callie s'accroupit devant la blonde. Après avoir aidé à retirer le pantalon, elle installe la prothèse. Elle n'avait pas à lever les yeux pour sentir qu'Arizona étudiait le moindre de ses gestes.
La prothèse à peine en place la blonde se lève brusquement, Callie se précipite pour la tenir.
- Hé, attend, sois prudente ! Arizona, tomber en ce moment n'est pas une option.
Alors qu'elle soutenait son ex-femme, tenant ses épaules par derrière, Callie lève les yeux vers le miroir en face d'elles dans lequel Arizona s'observait sans dire un mot.
Le visage de la blonde était fermé, elle prenait le temps de tout examiner, appréhendant froidement, cette nouvelle image d'elle -même qu'elle avait déjà mis tant de temps à s'approprier mais ne connaissait plus.
Callie pouvait voir les émotions passer dans les yeux bleus, il n'y avait pas de larmes, mais comme elle l'avait vu si souvent, le visage d'Arizona était impassible et fermé, et Callie avait peur comme elle avait eu peur si souvent devant cette étrangère en colère qu'elle avait pourtant tant aimée.
Espérant attirer l'attention de son ex-femme, elle racle sa gorge, ne sachant pas si seulement son ex-femme l'entendait.
- Euh...Arizona, celle-ci est la prothèse que tu utilises tous les jours pour marcher et courir ou quand tu dois rester longtemps debout au bloc, et tu vois le genoux est électronique tu pourras le commander à partir de ton smart phone, en fonction de tes besoins. Tu...Tu es tout à fait autonome avec cette prothèse. Et je sais. Je sais que c'est beaucoup à accepter à nouveau, et combien ce doit être difficile. Mais je te jure Arizona que tu peux mener exactement la même vie qu'avant. Jamais personne n'imagine que tu es amputée. Même si fixant toujours son image dans le miroir elle semblait inaccessible, les petits hochements de tête d'Arizona, encourageaient cependant Callie à continuer... Et tu en as une autre plus esthétique pour tes chaussures à talon, elle ressemble tellement à ton autre jambe que quand tu portes une robe même un peu courte on ne le remarque même pas...Tu... Tu es toujours aussi belle et sexy. Putain, je te jure, tu es vraiment, vraiment sexy Arizona. Et puis tu en as une étanche aussi, tu l'utilises pour la douche, tu détestes le siège... Arizona je t'en supplie, crois-moi, cette prothèse n'enlève rien à la personne que tu es.
La blonde lève enfin les yeux pour croiser dans le miroir les yeux noirs qui brillaient également, bien que la latine faisait de son mieux pour retenir les larmes menaçant de dévaler ses joues. Callie aurait donné beaucoup pour que son ex-femme n'ait pas à revivre ce moment, ne pas le revivre elle-même et ne plus jamais revoir la douleur passer sur ce visage qui riait il y avait quelques minutes encore.
- Ça va aller Calliope...ça va aller... Soupire enfin la blonde avec un demi sourire qui disait qu'elle n'en était pas aussi sûre qu'elle voulait le laisser paraitre. Je suppose que je peux t'appeler Calliope, Dr Torres vu que tu viens de me dire que j'étais belle et sexy. Ricane la blonde
Le poids d'une tonne qui comprimait sa poitrine venait de s'envoler, Callie laisse échapper un gloussement libérateur, à la plaisanterie de son ex-femme.
- Je me serai peut-être embrouillée sur le coup de l'émotion, entre la meilleure amie et le Docteur Torres
- Toujours beaucoup d'émotion chez toi, hein Dr Torres... Dit Arizona lui souriant avec tendresse dans le miroir. Les yeux bleus bleu plongent dans les yeux noirs et l'intensité du moment fait remonter une foule de souvenir dans l'esprit de la latine, la voix d'Arizona la sortant subitement de son voyage dans le passé. Allons-nous essayer de marcher ou allons-nous rester comme deux idiotes devant ce miroir ?
- Ouai tu as raison, allons- y ! Euh...D'abord entre les barres...Je reste devant toi, tu ne peux pas compter sur ton bras gauche pour l'instant, alors tu comptes sur moi, Okay ? N'ai pas peur si tu perds l'équilibre, je te rattraperai.
- Je ne sais pas si j'ai tort ou raison mais avec toi Docteur Calliope, je n'ai pas peur. Glousse Arizona taquinant Callie et son désir de compartimenter ses rôles que la blonde, ignorant qu'en réalité il aidait surtout son ex-femme à ne pas tomber du fil sur lequel telle une funambule elle marchait depuis son arrivée à Seattle, ne comprenait pas très bien
Sur la piste de marche Arizona essayait avec le plus grand sérieux de faire un pas. Reposant son poids sur le pied droit elle se concentrait si fort pour avancer le pied gauche qu'elle mordait le bout de sa langue entre ses dents exactement comme Sofia le faisait quand elle essayait de colorier sans dépasser.
Callie la regardait avec tendresse, faire à nouveau ses premiers pas. C'était tellement différent de la première fois, le froncement des sourcils n'exprimait pas les colères rentrées qui avait fini par détruire leur amour, mais seulement l'application que la blonde mettait pour bien faire, s'en remettant à la latine en toute confiance.
Alors que son ex-femme avançait avec une assurance grandissante, Callie pensait combien elle se sentait bien depuis qu'elle était à Seattle.
Malgré tous les doutes qui subsistaient sur la situation d'Arizona, sur la manière de ramener son passé et surtout Sofia dans sa vie sans rien brusquer et sans gâcher cette amitié qu'elles étaient en train de créer, la brune ne s'était pas sentie aussi légère depuis des années.
Les deux femmes n'avaient jamais été amies avant. L'amour était immédiatement rentré dans leur vie comme un boulet de canon, explosant en milliers d'étoiles de bonheur et puis de douleurs. Puis elles étaient devenues des ex-femmes cordiales, et puis des ex-femmes qui se déchiraient dans un tribunal, et enfin des ex-femmes qui s'ignoraient.
Callie réalisait que cette relation de confiance était vraiment ce qui lui avait manqué le plus, et perdre la confiance d'Arizona avait été certainement le plus douloureux dans leur échec.
- C'est facile, regarde j'y arrive parfaitement! Rit la blonde fière d'elle-même arrivant au bout de la piste
- Ouai c'est génial. Reprenant un souffle qu'elle n'avait pas réalisé qu'elle retenait, Callie riait aussi...Tu vois on dirait que cette partie tu ne l'as pas oubliée...Mais rentre ta langue, si tu tombes et que tu te coupes un morceau de langue tu seras vraiment handicapée pour le coup ! ... vu qu'apparemment tu n'es « jamais célibataire ! » La latine faisant un clin d'œil à son ex, insistait malicieusement sur le « jamais » se moquant de la suffisance que la blonde avait affiché à ce sujet.
Elle ne pouvait pas nier, que ça l'avait aussi un peu agacée. Elle n'était pas jalouse, elle n'en avait aucun droit, mais elle avait toujours détesté imaginer Arizona avec d'autres femmes et après être divorcée depuis trois années, elle devait reconnaitre que ce sentiment était toujours présent... Je ne voudrai pas être trainée en justice pour négligence professionnelle par toutes les filles qui font la queue pour toi. Lance Callie en riant.
Gloussant tout en rougissant un peu, Arizona lâche la barre qui la soutenait, voulant taper sur le bras de la latine pour ses insinuations grivoises, elle perd l'équilibre vers l'avant. Callie la rattrape in extremis éclatant de rire.
Alors qu'elle était dans les bras de la brune, Arizona riait appuyant sa tête contre l'épaule de Callie...Je faisais évidemment référence au fait que tu es extrêmement bavarde et que ton discours passionnant serait une grande perte pour l'humanité.
Se relevant de sa position et reprenant son équilibre, la blonde plissait les yeux et fronçait les sourcils semblant être soudain hermétique aux blagues de Callie.
- Hum...Tu as changé de parfum Dr Torres, celui-ci je le reconnais. Il me rappelle quelque chose ou quelqu'un mais...Je ne vois pas très bien
Callie se fige, l'émotion était visible dans les yeux noirs. Les deux femmes se regardaient toujours intensément, quand le téléphone dans la poche de la blouse de la latine se met à sonner. Callie semblait ne pas l'avoir entendu, elle ne réagissait pas continuant à fixer Arizona comme si le ciel allait leur tomber sur la tête...Euh...Je ...Je crois que c'est ton téléphone Calliope, tu devrais peut-être répondre. Ramenée à la réalité par les mots d'Arizona, la latine saisit le téléphone, ses épaules s'affaissant quand elle prend connaissance de l'appelant.
- Ouai désolée. Dit Callie en soufflant. Je... je dois prendre cet appel.
- Bien sûr, vas-y. Je vais m'assoir et me reposer un peu. La blonde offre un grand sourire à l'orthopédiste
Elle s'était pourtant éloignée, mais au fur à mesure de la discussion le ton de la latine s'élevait suffisamment pour rendre les paroles qu'elle prononçait très claires de l'endroit où se tenait Arizona
- Non Penny, je ne peux pas rentrer pour le moment... Oh... Crois moi je le sais...Je sais pertinemment que Seattle est à des milliers de kilomètres de New York et aussi que tu ne crois pas aux relations à longue distance...Je suis partie depuis à peine trois jours bon sang !...Oui Arizona est sortie du coma mais...Mais ...Je suis dans la salle de rééducation avec elle.
La blonde essayait de ne pas écouter mais lorsque Callie avait mentionné son prénom elle n'avait pas pu s'empêcher de se demander ce qu'elle venait faire dans la conversation, elle entendait l'exaspération dans la voix de la latine qui s'était mise à faire les cent pas dans la pièce ... Ce n'est pas ça...Non...Tu ne comprends pas...Je m'occupe de ... Elle est...Non Penny ...Ecoute je ne peux pas parler de ça maintenant, je te rappellerai.
Quand elle revient vers Arizona, Callie avait l'air vraiment contrarié. La blonde s'interrogeait sur l'attitude qu'elle était censée adopter. Devait-elle dire quelque chose ou feindre de n'avoir rien entendu, ce qui vu les décibels de la voix de la latine, n'était vraiment pas crédible ?
- Euh...Querelle d'amoureux ? Grimace Arizona embarrassée
- Querelle en tout cas.Répond Callie froidement ne voulant pas s'étendre davantage sur la personne qui avait interrompu.
- Je...Je ne voulais pas entendre mais tu parlais un peu fort. Alors...
- Ouai c'est une partie de moi que tu n'avais pas encore vue. Callie passait ses mains dans ses cheveux nerveusement.. Enfin pas depuis que tu as perdu la mémoire en tout cas. Je m'énerve assez facilement. Ce n'est pas le côté le plus passionnant de ma personnalité, tu peux donc continuer à l'oublier.
La blonde était un peu surprise, la latine lui semblait être un peu colérique. Même si ça la déroutait, elle trouvait ça plutôt sexy. Elle avait toujours préféré ce genre de tempéraments aux timides, elle trouvait que derrière cette profonde émotivité mal maitrisée, il y avait toujours une personne sensible et intéressante.
- Euh ...Je peux voir que tu es vraiment contrariée. Et je suis sûre que lorsque tu ne seras plus contrariée tu verras qu'il y a ...
Callie renifle concluant la phrase qu'elle ne pourrait jamais oublier.
- ...il y aura des gens qui feront la queue pour moi n'est-ce pas ?
- Euh... Ouai...Euh...je suppose... Ouai... Toujours plus désorientée tant par l'attitude que par les paroles de l'orthopédiste, Arizona hausse une épaule...Si c'est ce que tu veux ...Mais j'allais dire que tu verrais qu'il y a des choses plus graves...Les querelles entre les gens qui s'aiment arrivent et après elles s'arrangent. Si ça vaut la peine arrange le, fais en sorte que ça marche...
- Et si nous arrêtions plutôt de parler et que nous nous remettions au travail. Répond sèchement la brune souhaitant mettre fin à cette conversation qui ajoutait à sa confusion.
La latine ne savait plus de quelle partie de sa vie il était question. Arizona parlait de Penny, et elle, elle pensait à Arizona. Soudain, le fait que son ex-femme la pousse dans les bras d'une autre lui était désagréable, les yeux dans le vague elle se souvient pourtant qu'un jour elle lui avait imposé le spectacle de couteau à steak l'embrassant en plein hall de l'hôpital, contraignant la femme avec qui elle avait tant partagé à accepter que leur histoire était finie.
-Je ...Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, ou m'immiscer. Je veux dire tu fais tellement pour moi. Je voulais seulement être aussi une bonne amie Callie, c'est tout. Dit Arizona avec douceur.
- Ça va Arizona, Tu n'as pas à t'excuser. C'est compliqué en ce moment. Ma vie est toujours très compliquée de toute façon... Ricane la brune amèrement. Son visage s'adoucit, gratifiant la blonde d'un tendre sourire...Et je te remercie d'être un si bonne amie.
- J'essaie toujours .On dit de moi que je suis une amie géniale. Je...Je ne peux pas m'empêcher d'essayer d'arranger les choses quand je vois les gens tristes ... Ravie de l'occasion de changer de sujet de conversation Callie glousse.
- Je sais Arizona que tu fais toujours ça. Je veux dire je ne suis pas celle qui ait perdu la mémoire.
- A ce sujet Callie, je me disais...Euh...Est-ce que tu crois que j'ai un téléphone comme toi ? Je veux dire le téléphone dont je me souviens il est assez simple. Il sert à téléphoner, et à envoyer des messages, mais je n'ai pas de photos comme dans le tien et je ne vois pas non plus les gens quand ils téléphonent, je les entends juste. Ta petite amie est jolie au fait, je ne me la rappelle pas, même si apparemment elle me connait. Sourit la blonde, ne perdant pas une occasion de lancer quelques appâts afin d'essayer de remonter au bout de sa canne à pêche le moindre petit détail qui l'éclairerait sur sa vie, mais Callie était passée maitre dans l'art d'éluder les conversations dérangeante dernièrement.
- Oh ...Euh...Bien sûr. Toutes ces choses ont beaucoup évolué en dix ans. Tu as un téléphone dernier cri, c'est sûr. Je te montrerai comment ça marche. Mais tu sais ce qui est drôle c'est que de nous deux la geek c'est toi. Tu es toujours à la recherche de la dernière application, tu as toujours le nez sur ton téléphone ou sur ta tablette...Euh bien sûr tu ne sais pas non plus ce qu'est une tablette...
- Peut-être que mon téléphone est chez moi et tu pourrais me l'apporter. Peut-être j'aurai des photos et je... j'en apprendrai un peu plus sur ma vie...Parce que...Vraiment, je me demande comment faire pour retrouver tous ces souvenirs perdus, Calliope.
- Arizona ...Tu... tu viens juste de reconnaitre mon parfum
- Ouai ...Je le connais ...C'est ...Gris Dior. Je... je l'adore...Enfin je ne l'utilise pas sur moi. Mais il est vraiment parfait pour toi. Je ne vois pas ce que...
- Il n'était pas sorti en 2007...
- Oh alors...Tu veux dire ... C'est...Ce serait un souvenir qui revient. Les yeux d'Arizona s'étaient tout à coup illuminés
La latine mi inquiète mi heureuse hochait la tête. Elle voulait qu'Arizona retrouve la mémoire et que Sofia retrouve sa place dans la vie de sa mère, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de redouter ce qu'il allait advenir de cette amitié naissante quand la blonde se rappellerait leur lourd passif, et apprendrait qu'elle lui mentait depuis des jours.
Revigorée par ce début d'espoir, Arizona se lève
- Allez, on recommence! Maintenant je pourrai essayer sans les barres
- Encore un peu avec les barres...
- Oh tu n'es pas drôle Calliope, je voudrai apprendre à courir
- Avant de savoir marcher ? Voilà qui ne ressemble pas au Dr Robbins que je connais.
- Je ne dévoile jamais tous mes secrets au premier rendez-vous...Lance Arizona, faisant un clin d'œil espiègle par-dessus son épaule tout en s'éloignant à pas rapide.
La latine prend le temps de retrouver sa respiration qui venait de s'arrêter quelques secondes, avant d'essayer de rattraper son ex-femme.
- Arizona attend moi. Doucement.
Arizona avait fait des allers retours sur la piste avec les barres puis elle avait fait le tour de la salle de nombreuses fois. Elle avait progressé très vite, retrouvant avec une facilité déconcertante, les appuis avec lesquels elle avait tellement dû se battre, cinq ans auparavant. Visiblement cette partie de sa mémoire était intacte, la marche de la blonde était tellement fluide, que Callie l'avait même autorisée à revenir à la chambre sans le fauteuil. Fièrement, la blonde s'appuyait seulement sur le bras de Callie et boitillait à peine.
- Je me suis amusée cet après-midi, Calliope.
- C'était censé être un travail sérieux...
- Et ça l'a été! Regarde, même si je vais regretter tes transports amusants vers la salle de bain, j'ai appris à me déplacer par moi-même et j'ai reconnu ton parfum. Je...Je suis sûre que c'est le commencement de quelque chose.
Callie souriait, la latine ne mettait peut-être pas le même sens qu'Arizona derrière ce « quelque chose » qui commençait ou recommençait ou se réveillait en elle. En tout cas en dehors de l'interruption de Penny, la brune était obligée de reconnaitre qu'elle s'était amusée aussi cet après- midi et à ce stade elle ne savait pas si c'était bien ou mal, mais elle avait toutefois l'impression qu'elle aussi rééduquait sa mémoire. Arizona tape sur le bras de la brune.
- Hey, tu es encore sombre Dr Torres ! Tu sais, je n'ai pas envie de me retrouver entre les quatre murs de ma chambre...Arizona avait sorti sa lèvre boudeuse d'enfant chagrinée, que Sofia imitait à la perfection quand elle cherchait à faire craquer sa mère latine... Est- ce que je pourrai inviter ma meilleure amie à boire un café ?
- Excellente idée...A quelques pas d'ici, il y a un salon de thé que tu adores...Euh... Crois-tu que tu pourras marcher encore.
- Bien sûr... Se rapprochant de Callie pour s'accrocher à son bras et commencer la balade, la blonde gémit... Humm...Je rêve de sortir d'ici, de respirer un peu d'air frais et de sentir le soleil chauffer ma peau ... Callie déglutit, et ferme les paupières essayant de chasser les sensations coupables qui l'envahissaient. Cette aptitude qu'avait Arizona à passer de l'enfant à la femme sexy en quelques secondes avait toujours envoyé des papillons dans tout son corps, et c'était exactement ce qu'il se passait en ce moment... J'ai l'impression d'avoir été enfermée pendant des mois
- Ça...ça ... ne fait que trois jours que tu t'es réveillée.
- Je sais ...Je n'ai pas perdu la mémoire immédiate. Seulement dix ans de ma vie! Arizona riait... J'ai dit...La blonde stoppe sa marche pour pointer son index vers la brunette et affirmer son point de vue faisant glousser Callie ... J'ai l'impression!
Debout accoudés sur la rambarde du balcon qui surplombait le hall d'entrée, Meredith et Alex observaient les deux femmes étroitement serrées l'une contre l'autre, se diriger en riant vers la sortie de l'hôpital. Les deux chirurgiens soupirent partageant un regard entendu.
Dans le salon de thé, Callie observait les réactions d'Arizona.
Quand elles étaient ensemble et avaient envie de se retrouver seules, c'était un des endroits où elles aimaient venir partager une boisson chaude, entrelacer leurs doigts et se manger des yeux sans l'interruption importune d'un collègue. Callie était visiblement plus bouleversée de se retrouver dans cet endroit qu'Arizona; qui pour sa part était particulièrement intéressée par la quantité excessive de desserts qui y était proposé.
- C'est moi qui t'invite. Trouve nous une place pendant que je vais passer la commande. Ça, ça ne doit pas avoir changé en dix ans. Je devrai me rappeler comment on fait...Glousse la blonde des étincelles dans les yeux comme si elle avait été privée de liberté depuis un an...Euh... Callie, tu préfèreras un thé non ? Le café à cette heure t'empêchera de dormir...Demande innocemment Arizona
La latine se fige, elle se demandait si Arizona le supposait ou se rappelait vraiment ce détail.
En effet à partir de 16 heures, sauf si elle travaillait de nuit et devait rester éveiller, la brune ne buvait plus de café au risque de passer une nuit blanche. Les yeux de Callie se perdent dans des souvenirs. Cette petite intolérance à la caféine après 16h, avait été à l'origine de nombreuses nuits sexy. Souriant en s'évadant vers ces moments lointains, la latine se rappelait avoir empêché Arizona de dormir de nombreuses fois, alors qu'elle avait abusé du café. Son esprit était en proie à ces images quand Arizona s'approche de la table.
- Hey! Tu n'es pas vraiment avec moi en ce moment Calliope ! La latine soupire retenant un gloussement, elle était totalement avec elle, mais dans un autre temps et une autre histoire, et surtout dans une autre tenue...Comme tu ne me répondais pas, je t'ai commandé un thé et une tarte aux cranberries, moi j'ai pris une tarte aux pommes avec de la chantilly. Parce que je ne mange que les tartes aux cranberries de ma mère...Ma mère fait les meilleures tartes aux cranberries du monde !...Elles sont absolument Dé. Li . Cieu . Ses. et ...
- Oh vraiment...Tu devras m'en cuisiner une alors...
- Pfff ...La blonde hausse une épaule et grimace...Les miennes ne sont jamais aussi bonnes que celles de ma mère.
Callie éclate de rire au souvenir des nombreuses fois qu'elle avait vu Arizona faire cette mimique qui n'appartenait qu'à elle et se souvenant aussi du rire de Sofia il y avait à peine quelques jours quand elle avait raconté l'histoire de la tarte à sa petite fille.
- Quoi ? Qu'est ce qui est drôle ?
- Rien tu me fais penser à ma fille, elle fait ce genre de moue aussi
- Hey ! Es-tu en train de dire que je me comporte comme une enfant de sept ans ?! Peu importe, l'essentiel c'est de chasser la contrariété de ce visage et de te voir rire... Avec un sourire malicieux, du bout de son index Arizona prend un peu de chantilly au-dessus de sa tarte et barbouille le bout du nez de Callie, riant aux éclats, face à la mine abasourdie de la latine. Tu vas mieux ?
- Totalement. Callie pouffe de rire aux gamineries de son ex- femme
- Tu vois je te l'avais dit je suis géniale comme amie.
Arizona continuait à rire et comme si les cinq dernières années n'avaient jamais existé, elle retire naturellement la chantilly qu'elle avait mise sur le nez de Callie léchant son doigt pour le nettoyer.
En face d'elle la latine ne savait plus où elle en était. Arizona ne flirtait même pas, elle était seulement redevenue celle qu'elle avait connu avant le crash; spontanée, naturellement drôle, douce et gentille.
Cependant, tout ça n'aidait pas à garder de la distance et élevaient chez Callie des sensations que la brune ne voulait ni ne pouvait traiter.
Les mots de Meredith couraient dans sa tête. « Tu n'as jamais su lui résister, tu reviens toujours vers elle et puis quelques temps après tu souffres et tu la quittes encore. Tu as mal, tu la blesses, elle te blesse en retour... ça n'a été que ça tout le long de votre histoire ».
Elle devait aussi se rappeler que ça l'avait conduite à vivre désormais à New York avec Penny Blake.
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