Clause de non responsabilité: Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomy. Je continue de les emprunter seulement pour avoir du plaisir à écrire des histoires.


Chapitre 9 "Le temps guérit des souvenirs comme des illusions. C'est son métier."


Callie avait d'abord prévu d'amener Arizona chez Joe. Elle savait que dès son arrivée à Seattle, la jeune pédiatre avait fréquenté le bar. La latine essayait de repartir du départ et de refaire le chemin avec son ex-femme. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'espérer que le bar où avait eu lieu leur premier baiser, rappelle ou au moins provoque une sensation de déjà vue chez Arizona.

Hélas, sirotant son verre de vin blanc, la blonde accoudée au bar trouvait bizarre l'extrême familiarité avec laquelle le serveur s'adressait à elle alors qu'elle ne le connaissait même pas.

- C'est l'endroit où se retrouvent tous les gens de l'hôpital... Tu viens ici depuis 10 ans. Lui rappelle la brune un peu déçue du peu d'effet qu'évoquait le lieu où elles avaient pourtant de nombreux et souvenirs importants.

- Oh ...Arizona éclate de rire... J'ai tendance à l'oublier. Je devrai me balader avec un miroir face à moi pour me rappeler que je n'ai plus 27 ans et que je vis dans cette ville depuis 10 ans. J'ai tellement de mal à le croire. Tu sais, je n'envisageais vraiment pas de rester à Seattle quand je suis venue remplacer le Dr Kenley.

Chaque révélation qu'exprimait Arizona avec la plus grande naïveté sur ce qu'elle avait en tête au moment où les deux femmes s'étaient rencontrées faisait frémir Callie. Cependant malgré ses désillusions et l'échec de chez Joe, la latine dissimulant sa déception persiste et poursuit le plan qu'elle s'était fixée pour la soirée.

Dans la voiture, Arizona était toute à son plaisir. Comme une enfant elle s'extasiait sur le moindre détail que la modernité avait apporté à l'industrie automobile. Sur le chemin, éberluée elle observait les vitrines des magasins s'enthousiasmant avec des étincelles dans les yeux de tout ce qu'elle découvrait mais rien n'évoquait le moindre souvenir.
Au grand désespoir de la latine, elle n'avait même pas réagi lorsque Callie était intentionnellement passée devant l'immeuble de leur ancien appartement.

C'est un peu dépité par l'inutilité de toutes ses tentatives, que la brune conduit jusqu'au restaurant français qu'elles avaient fréquenté plusieurs fois.
Cet endroit tenait une place exceptionnelle dans leur histoire. C'était leur rendez-vous amoureux. Elles avaient aimé y revenir en souvenir d'une soirée qui ne s'y était pas très bien passée, mais qui le lendemain les avait amenées à franchir un pas décisif dans leur relation et à partager une pizza et surtout leur première nuit ensemble.

Quand elles entrent dans le restaurant, Arizona se fige. Ouvrant de grands yeux étonnés, elle reste quelques secondes immobile semblant photographier tout ce qui l'entourait.

- Arizona notre table est là-bas

- Ah ...Ouai ...Je ...Bien sûr

Assise face à Caille, la blonde ne parlait plus, elle semblait envahie par une émotion donnant un peu d'espoir à la latine à l'affut de la moindre de ses réactions.

- Arizona ça va ?

- Ouai...Euh...Calliope...Euh...Est ce que je viens dans ce restaurant ? C'est ...C'est un resto de luxe ! Je veux dire, tu as réservé dans ce restaurant, pour un rendez-vous de travail ? Mais qui es-tu ? La fille d'un roi du pétrole

Callie éclate de rire

- En fait, la première fois que je suis venue ici, j'ai dû choisir entre ne pas manger de la semaine, ou régler l'addition.

- Et tu as fait quoi ? Attend laisse-moi deviner. Tu as mangé et puis tu t'es enfuie en courant comme une voleuse sans payer. Arizona pouffe de rire...Calliope je ne pourrai pas courir avec la prothèse à talon, je ne me suis pas encore entrainée pour ça.

- Ce n'était pas moi qui aie payé. J'ai été invitée.

- Eh bien, tu devais compter beaucoup pour cette personne. Arizona souriait à la brune...Je suppose que si j'invitais une jolie fille dans ce genre de restaurant ce serait parce que... Elle baisse la voix se rapprochant de Callie pour murmurer les mots...Je l'aimerai vraiment, vraiment beaucoup...Je pourrai même avoir l'intention de l'épouser. Les sourcils de Callie se soulèvent d'un bond, la latine ne pouvant retenir un gloussement. Oh non...Je ne voulais pas insinuer que tu m'aimes beaucoup, ou que tu veux m'épouser...Ni même que je suis une jolie fille...Le rouge avait coloré les joues d'Arizona, embarrassée elle éclate de rire...Vous...vous n'allez pas me demander en mariage Dr Torres ?

Callie riait également de l'embarras de son ex-femme. C'était incroyable comme elle aussi avait l'impression d'être coincée dans les années 2007 2008, dans cette délicieuse phase de parade nuptiale, aimant tout ce qu'elle découvrait de la personnalité d'Arizona, riant à tout ce que lui disait la blonde. A cette époque elle la rendait plus heureuse qu'elle ne l'avait jamais été dans toute sa vie, pense la brune

- Non je ne le ferai pas, promis. Je ne voudrai pas te voir t'enfuir avant d'avoir gouté à leur succulent plats.

- Oh tu m'as découverte ...Je ne suis pas ce genre de filles conventionnelle... Euh de femmes ...qui se marrie ou qui a des enfants, une famille et tout ça. Mon rêve c'est plutôt...Le bleu des yeux s'obscurcit... C'était... Précise Arizona en grimaçant... Mon rêve c'était de changer le monde avec la médecine. Je...Je voulais aller soigner des enfants dans des pays où ils n'ont jamais vu un pédiatre de prés... Euh...Enfin, c'est ce que j'aurai aimé...J'avais même postulé pour le Carter Madison...Elle soupire profondément... Mais apparemment je n'ai réalisé aucun de mes rêves...Je suis à Seattle depuis 10 ans et je ne suis même plus chirurgien pédiatrique...

Le yeux de Callie s'étaient assombri également, elle observait la déception sur le visage de son ex-femme. La réalité d'Arizona était plutôt éloignée de sa vie rêvée et la latine n'ignorait pas qu'elle n'y était pas étrangère.
Après la thérapie de couple, Callie était restée persuadée que c'était un regret très ancré chez la blonde. Elle se souvient encore combien les paroles d'Arizona l'avaient blessée et lui avaient cruellement fait prendre conscience que depuis le début, elles ne voulaient pas les mêmes choses dans la vie, mais leur amour les avait en quelque sorte coincées dans cette existence. Ignorant les pensées qui couraient dans la tête de la latine, Arizona continuait son propre cheminement dans la sienne.

- C'est tellement frustrant et de ne plus savoir qui je suis, ni ce que j'ai fait de ma vie. Elle parait tellement vide. Cette italienne est venue cet après-midi dans ma chambre, et elle prétend qu'on sort ensemble et ça ne m'a rien dit. D'après April, je couche apparemment avec la championne du monde du sexe, et je ne me le rappelle même pas. Glousse Arizona

Gênée Callie racle sa gorge s'appliquant à éviter le regard de la blonde.

- Tu ne l'aimes pas beaucoup. Je me trompe ?

- Moi ? ...Je...Je ne la connais même pas

- Mais elle avait l'air de te connaitre, et tu as visiblement changé de tête quand j'en ai parlé...

- Non c'est juste que...Ecoute, je ne crois pas qu'il soit bon que tu reçoives des informations de tout le monde. Il était clair que personne ne devait te raconter les choses, tu étais censée les découvrir par toi-même. Je veux dire ça pourrait te bouleverser et si dès que je m'absente un moment...

Posant sa main sur son bras, Arizona interrompt la latine

- Calliope, tu es adorablement protectrice, mais il faut que tu comprennes, que c'est moi qui cherche des réponses...J'ai vu ce thérapeute aujourd'hui et à part l'hypnose...Callie grimace ...Oui je sais c'est risqué mais je ne peux pas rester ainsi. Je veux dire, il y a tellement de choses que je ne comprends pas. Sais-tu seulement pourquoi j'ai fait une spécialisation en chirurgie materno-fœtale, alors que je n'ai toujours voulu faire que de la chirurgie pédiatrique ?

Cachant son embarras, la latine prend une gorgée du vin que le serveur avait apporté, mais c'était juste reculer pour mieux sauter, car manifestement Arizona qui ne la quittait pas des yeux, attendait une réponse.

- Tu... tu disais que tu avais besoin de quelque chose de nouveau et...

- Ouai c'est ce qu'a dit Alex aussi. Mais ça n'a pas de sens pour moi. Qu'est-ce que je fuyais Calliope? Qu'est- ce qu'il s'est passé dans ma vie pour que j'ai besoin de quelque chose de nouveau ou de me réparer ? April a dit que j'avais besoin d'oublier la souffrance. Qu'est- ce qu'il s'est passé Callie ? Tous les gens qui ont l'air mes amis, me parlent de toi et de New York comme si je devais me méfier, même le chef...

- Oh Richard, c'est comme un père hyper protecteur pour toi.

- Un père avec lequel je vais dans des bars lesbiens ?! S'exclame la blonde en grimaçant. Je peux t'assurer que mon père n'a aucun problème avec mon orientation sexuelle, mais il ne fréquenterait pas les bars lesbiens avec moi pour autant ? L'image mentale de son ex- beau-père dans un bar lesbien, fait éclater de rire la latine, mais son ex -femme n'allait pas se laisser distraire par une blague...Et pourquoi j'aurai besoin d'être protégée par Richard, ou n'importe qui ? C'est ça que je ne comprends pas. C'est à cause de la jambe ? C'est autre chose ?

Callie déglutit difficilement, inspirant profondément, elle était en train de se promettre que dès le lendemain matin, leurs amis allaient entendre parler d'elle. Mais Arizona semblait tellement tourmentée, que la latine repousse ses menaces silencieuses et son mécontentement pour essayer de l'apaiser.

- Encore une fois en voulant bien faire, ils ont juste rendu les choses plus difficiles, et tu vois au Grey Sloan tout le monde...

- Oui, ça aussi pourquoi ça s'appelle le Grey Sloan maintenant ? Quand je suis arrivée ici c'était le Seattle Grace !

- Tu veux vraiment que je ruine notre soirée dans un aussi bon restaurant, en te racontant toutes les fusions, les rachats et les grossières turpitudes auxquels est confronté le monde médical quand le monde de l'argent vient s'en mêler ?

- Euh...Absolument pas. Ne détruit pas mon rêve, je suis encore une toute jeune chirurgienne pleine d'illusions. Glousse Arizona

Même si pour cette fois elle paraissait s'être sortie d'affaire, Callie savait que l'esprit têtu de son ex-femme allait à un moment ou un autre la rattraper, et des questions bien plus embarrassantes que lui annoncer qu'elle était une des propriétaires de l'hôpital allaient faire surface. Elle pose sa main sur celle de la blonde, la caressant avec son pouce.

- Arizona, faisons une chose...Je te promets que si ta mémoire ne revient vraiment pas, nous envisagerons les autres options, l'hypnose ou même je te raconterai tout, si tu veux. Mais donne-toi une chance de le découvrir doucement, alors tu identifieras le point de rupture, et tu pourras vraiment guérir et retrouver toute ta vie. Peux-tu me faire confiance, encore quelques temps.

Troublée par le doux contact de la main de Callie sur la sienne, ajouté au regard tendre et la voix chaleureuse et aimante avec laquelle la latine s'adressait à elle, Arizona se laisse envelopper par cette affection qui émanait de la latine, elle aurait voulu plonger et même se noyer dans les yeux noirs profonds qui l'interrogeaient. Elle avait pourtant la désagréable impression qu'elle n'en n'avait pas le droit, et que ce qu'elle ressentait était dangereux.
Même si à cet instant la magnifique femme assise dans un restaurant romantique en face d'elle ressemblait plus à l'être humain le plus adorable, doux, gentil et tendre qu'elle n'ait jamais rencontré; la blonde était déterminée à essayer de ne pas oublier ce qu'on n'avait pas cessé de lui répéter toute la journée Callie Torres avait une petite amie à New York, et elle était seulement une de ses meilleures amies.

Elle se ressaisit réalisant que la brune attendait sa réponse en la regardant affectueusement.

- Bien sûr, j'ai confiance Calliope... tu es tellement...tellement gentille et tu fais tellement de choses pour moi. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi. Qui es-tu si tu n'es pas la fille du roi du pétrole, une fée qui s'est penchée sur mon berceau et qui veille sur moi ?

- Tu réalises que tu es un chirurgien renommé dans tout le pays de 37 ans, et que tes seules références sont les contes de fées et les dessins animés. Je suis étonnée que tu ne m'aies pas encore parlé du dernier chef d'œuvre de Disney.

- Oh justement j'ai lu qu'ils allaient sortir bientôt « Ratatouille » ! C'est l'histoire d'un rat dans...

Callie pouffe de rire

- Quoi ?

- Arizona il est sorti en 2007 ! Enfin donc cette année pour toi. Tu m'as obligée à aller le voir dans une salle de cinéma remplies de gamins. Nous étions les deux seules adultes de la salle à ne pas avoir d'enfants avec elles, mais un énorme bol de pop-corn. En plus toi tu mangeais même une barbe à papa. J'étais tellement gênée que j'ai même envisagé de kidnapper un gosse.

Les deux femmes riaient, Arizona essuyait les larmes qui coulaient de ses yeux, tant l'image de la latine honteuse l'amusait

- Tu es vraiment une excellente amie. Qui fait ça ? Tu n'as plus besoin de kidnapper un enfant maintenant, tu peux y amener Sofia...

- Elle ...Elle préfère y aller avec son autre mère... Dit Callie, le rire cédant brusquement la place à l'émotion. En fait c'est un truc qu'elles partagent toutes les aiment toutes les deux tellement ça que je laisse cette partie à mon ex-femme ...Les yeux de Callie se perdaient au loin... Quand elles regardaient un dvd à la maison, elles disaient les dialogues du film en même temps que les personnages. Elles étaient tellement drôles quand elles faisaient ça.

- Oh je fais ça aussi ! Mais la plupart des gens trouvent ça énervant. Marmonne Arizona tout en portant la fourchette à sa bouche...Hum...C'est délicieux...

- Moi je trouve ça drôle.

Entendant à peine la voix juste audible de la brune Arizona lève les yeux sur la femme en face d'elle apercevant encore au fond des yeux noirs la petite ombre triste qu'elle avait remarqué dès la première fois qu'elle avait croisé les yeux de l'orthopédiste.

- Qu'est -ce qu'il s'est passé, Calliope ?

- Quoi ?

- Tu es visiblement une amie vraiment, vraiment extraordinaire pour moi ...Glousse la blonde...Et tu as toujours cette petite ombre qui passe dans tes yeux quand tu parles de ton ex-femme et de ta fille, et ...Je ...J'ai l'impression que si nous sommes amies, je devrai connaitre un peu ta vie privée...Mais... La blonde hausse une épaule ...Je suis désolée, j'ai oublié ça aussi. Et je me sens mal parce que j'ai l'impression que je pourrai peut-être aider à mon tour...

- Laisse tomber. C'est...c'est...Tellement compliqué et il y a des choses qui ne peuvent pas se réparer de toute façon.

Arizona penche la tête regardant Callie avec une immense tendresse dans les yeux.

- Quand il s'agit d'amour, si on le veut vraiment, tout peut toujours être réparé Callie.

Callie grimace, elle avait vraiment l'impression de l'avoir voulu plus que tout pourtant.
Les questions qui avaient si souvent tourné dans sa tête à cette époque refaisaient leur apparition en ce moment. Peut-être n'avait- elle pas essayé assez fort ? Peut-être n'aurait- elle pas dû quitter le bureau du thérapeute et essayer encore, mais elle se sentait si fatiguée et malheureuse. La voix d'Arizona la fait sursauter.

- Pourquoi avez-vous divorcé ?

- Tu sais, rien que de très banal. On ne se comprend plus, on s'éloigne, on est malheureux et on couche avec quelqu'un d'autre

- Oh tu l'as trompée ?...

- Non elle. Callie prend une profonde inspiration Et je n'ai pas pu lui pardonner...Je veux dire, j'ai vraiment essayé et je croyais que j'y étais arrivée. Mais non, c'était toujours là comme un prédateur à l'affut du moindre désaccord. La latine renifle...Au moindre doute, ça resurgissait entre nous, pour nous dévorer. Ça a cassé quelque chose en moi, et en elle aussi je crois...Et... Les yeux noirs qui brillaient plongeant dans les yeux bleus, Callie cite mot pour mot, les dernières paroles qu'Arizona lui avait murmuré sur le pas de la porte le jour où elle lui avait apporté les billets d'avion pour New York... Et on ne peut pas vivre avec autant de regrets et de remords. Ils prennent trop de place, et finissent par cacher l'amour !

L'émotion de Callie était telle, qu'une larme qu'elle ne put retenir coula sur sa joue. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais face au chagrin de la brune, les yeux bleus se mettent également à briller. Discrètement la blonde efface une larme sur sa propre joue.

- Je sais que tu n'aimes pas que je la déteste ...Mais je la déteste d'avoir abîmé un si beau sourire, et d'avoir laissé s'installer cette petite ombre triste dans de si beaux yeux.

- Oh, son sourire était bien plus beau que le mien. Il était magique en fait. Tout le monde se sentait toujours mieux dès qu'elle souriait. Son sourire, il faisait briller ses yeux. Et ses yeux, ils étaient... waouh... Ils te disaient combien tu étais grand et important pour elle. Seulement un jour, ils ont arrêté de parler. Elle était malheureuse, et je crois que je ne l'ai pas vu. Je ne l'ai pas comprise, j'étais si pressée de retrouver notre vie que je n'ai pas su la soutenir et... Callie hausse une épaule... et elle a commis une erreur.

- Je ne peux pas croire que l'on puisse être malheureuse à tes côtés...

- Oh, crois moi elle l'était. Nous voulions un autre enfant, et elle a fait une fausse couche et je n'étais pas là. Je veux dire, bien sûr j'étais physiquement présente mais je ne l'ai pas soutenue...Callie secouait la tête comme si elle se parlait à elle même...Je n'ai pas pris assez soin d'elle, il y avait tellement de choses. Non je n'ai pas été à la hauteur, j'aurai dû faire mieux.

Arizona écoutait attentivement fronçant les sourcils, alors que la latine réalisait que c'était avec son ex-femme qu'elle était en train de partager ces sentiments refoulés depuis des années.

- Et donc, selon toi, quand on est malheureux on couche avec quelqu'un d'autre ? Je veux dire, tu crois que ça arrange les choses ? Non ça les rend pire Callie. Je déteste les infidèles, comme je déteste les menteurs. Tu vois, moi je ne m'engage jamais avec personne, je veux m'amuser jusqu'à épuisement. Enfin je ne sais pas vraiment ce qu'il y a avec cette italienne, mais je suis sûre que je n'ai pas fait de promesses d'exclusivité. Personne n'est trompé dans l'histoire, c'est le deal. Mais quand tu as rencontré quelqu'un que tu aimes au point de l'épouser, tu ne le trompes pas parce que tu es malheureuse, Calliope...Tu... Tu te bats pour ça. Et d'après la façon dont tu en parles...Je crois que votre histoire en valait la peine. Arrête de penser que c'est ta faute. Ce n'est jamais la faute d'une seule personne. Je peux voir combien tu l'aimais et même... La blonde approche son visage tout près de celui de la latine et murmure... Combien tu l'aimes encore.

- Tu as décidé de ruiner cette soirée pour moi... Glousse Callie masquant l'émotion qui la traversait...Nous sommes ici pour toi de toute façon, alors laissons tomber ma vie pathétique et essayons de passer une soirée agréable. Je vais juste te mettre à jour sur les différentes nouveautés de ce nouveau monde et peut -être que les choses viendront d'elle-même. Regarde mets ça dans tes oreilles.

Callie sort des écouteurs, ravie de passer au plus vite à quelque chose de moins chargé émotionnellement.

- Pourquoi ? C'est quoi ?

- Mets-le...

La blonde s'exécute et ses yeux s'illuminent lorsqu'une musique joue dans ses oreilles. La latine avait préparé une compilation des différents titres qu'Arizona aimait et écoutait souvent. En ce moment elle écoutait « First love d'Adèle »

- Waouh cette fille a une voix sublime...C'est génial, elle va aller loin

Callie éclate de rire

-Il faudra penser à le lui dire, ça l'encouragera. N'as-tu jamais pensé à te reconvertir en découvreuse de nouveaux talents ? Je ne sais pas, faire connaitre de nouveaux artistes ? Peut-être; si un jour la chirurgie te lasse. Non je ne plaisante pas Arizona, tu as vraiment un don...

Prenant un ton sentencieux, Arizona lève son index devant les yeux de la latine qui continuait à rire

-Dr Torres se moquer des faiblesses de quelqu'un que l'on prétend aider, est mal !

Souriant, Callie saisit le doigt, gardant la main de la blonde dans la sienne un peu plus longtemps que nécessaire, les deux femmes se regardent intensément pendant une longue seconde. Cherchant à sortir du moment dans lequel elles se complaisaient dangereusement, chacune saisit son verre de vin, et en avale une grande gorgée.

- C'est Adèle ! Finit par dire Callie... Tu es totalement adores tout ce qu'elle chante. Ce que tu écoutes en ce moment c'est son premier CD. Tu l'écoutais en boucle...Euh ...Au fait, elle est allée loin en effet... Masquant son embarras dans une conversation anodine, la brune ricanait...La femme est une des artistes qui a dû vendre le plus de disque au monde et certainement parmi les plus primées aussi.

- Plus que Mickael Jackson ?

- Au fait, j'ai une mauvaise nouvelle pour toi, Mickael Jackson est mort.

- Mickael Jackson est mort ?! S'écrie Arizona effarée, faisant tourner vers leur table, les regards de quelques clients du restaurant.

La blonde semblait vraiment très affectée, Callie se souvenait qu'elle l'avait vraiment été à l'époque, elle et Mark s'étaient un peu moqués du chagrin de l'inconditionnelle fan.

- Oh j'ignorais que vous étiez proche...Glousse la latine, largement plus à l'aise avec cette conversation amusante

- Non mais attend, je ne peux pas le croire ! Mickael Jackson Calliope ! C'est...C'est toute mon adolescence et ma jeunesse et quand est-il mort ?

- Euh je ne sais plus...Callie sort un téléphone et recherche sur internet... le 25 juin 2009

- Tu...Tu as trouvé ça dans ton téléphone ?

- Non dans le tien en fait et tu vois la musique que tu entends est aussi dans ton téléphone...

- Tu es allée chercher mon téléphone chez moi ?... Une lueur d'espoir passe dans les yeux bleus... Et donc il y avait des photos, des trucs qui pourraient m'aider ?

Le téléphone comme la maison de la blonde foisonnant de photos de leur fille, Callie avait décidé d'en acheter un neuf et surtout vierge des témoignages de sa vie.
L'hospitalisation d'Arizona se justifiait de moins en moins, elle aurait certainement l'autorisation de rentrer chez elle bientôt, alors Callie avait passé sa journée à préparer le retour d'Arizona, retirant de la maison de son ex-femme tous les indices qui pourraient lui apprendre subitement qu'elle avait une enfant, que cette enfant était Sofia, et tout ce que cela impliquait dans cette vie qu'Arizona avait eu visiblement besoin d'oublier.

Callie avait l'impression que le vrai blocage était cette vie qui s'était imposée à son ex-femme ou plutôt qu'elle avait imposé à son ex-femme sacrifiant tous les rêves d'Arizona sur le chemin.

Elle avait donc décidé d'octroyer à son enfant une semaine de congé supplémentaire chez ses grands-parents et de prendre plus de temps pour essayer de ramener le souvenir de Sofia dans l'esprit d'Arizona sans la brusquer.
Si vraiment l'esprit têtu de la blonde continuait à nier cette partie de sa vie, alors elles devraient en venir à d'autres solutions plus drastiques et elle n'en doutait pas, ce serait probablement la fin de cette relation charmante qu'elle avait en ce moment avec la femme adorable assise en face d'elle qui pourrait rajouter à la longue liste des choses qu'elle avait à lui reprocher, les mensonges qu'elle inventait en ce moment même.

- Non en fait tu as cassé ton téléphone dans ta chute, alors je suis allée t'en acheter un autre et je vais te montrer comment t'en servir. J'ai installé l'application qui te permettra de contrôler ta prothèse, et ça c'est important Arizona. Regarde, ça te permet de savoir combien il reste de charge et aussi adapter la prothèse en fonction de tes besoins. Tu vois ça c'est le mode basique pour tous les jours. Celui-ci tu t'en sers quand tu dois rester longtemps debout devant la table d'opération

- Oh et je peux faire du ski avec celui-là. Demande Arizona, montrant une image sur l'écran du téléphone.

Le sourire dessiné sur le visage de la blonde qui découvrait l'application sur son téléphone comme si elle était à la fête foraine, confirmait à la latine que la prothèse n'était définitivement pas le problème.

- Tu pourrais. Tu n'en as jamais pris le temps, tu ne fais que travailler, mais tu pourrais. Et même tu pourrais patiner tu vois. Et puis je t'ai rentrée les musiques que tu aimais écouter, enfin celle dont je me souviens. Tu pourras demander à April aussi, toutes les deux vous êtes totalement accro à ce truc.

- Oh non je ne veux pas devenir comme tous ces gens qui marchent la tête baissée sur leur écran, c'est affreux !

- C'est pourtant exactement comme ça que tu es...

- Oh merde! Encore une chose que je n'aime pas trop chez moi. Mais alors, il n'y a pas de photos dans celui-ci...Je...La blonde affichait subitement un visage grave ...Rien qui puisse me dire un peu ce que j'ai fait pendant ces 10 années à part travailler.

- Non mais tu pourras en mettre. Je suis désolée Arizona, mais peut-être que ça ne t'aurait rien dit de toute façon.

Face à la déception de son ex-femme, la latine ne savait plus si continuer à lui cacher tout son passé allait pouvoir être possible encore longtemps et même si c'était la meilleure façon pour l'aider à recouvrer sa mémoire.

Désenchantée, Arizona hausse les épaules, sa voix était empreinte de tristesse.

- Ouai ça ne fait rien...Merci Callie...Je ne sais pas comment je vais pouvoir te rendre tout ce que tu fais pour moi

- Hey c'est ce que l'on fait entre amies...

- Alors je ne me rappelle pas avoir jamais eu d'amie comme toi. Dit la blonde émue par autant d'attention

- Tu sais quoi ? J'accepte que tu me nourrisses en tarte aux cranberries jusqu'à la fin de mes jours.

La capacité de Callie à diriger la conversation vers des sujets plus légers dès que les choses devenaient un peu intenses, les sauvait souvent des moments embarrassant en ce moment. C'était encore une chose qu'elle retrouvait de leur ancienne relation. Quand la blonde ne se sentait pas bien, la latine inventait toujours des histoires pour la faire rire et alléger son souci et ça marchait toujours.

- Tu devrais plutôt le demander à ma mère, puisque tu l'appelles pour lui donner de mes nouvelles...Il y avait comme un petit ton de reproche dans les paroles de la blonde

- Tu peux appeler tes parents toi-même maintenant. Callie montre le téléphone qu'elle tenait dans sa main... Et pour infos, les tiennes sont aussi bonnes que celle de ta mère, même meilleures...

- Tu ...tu as déjà gouté les tartes de ma mère ? Et aussi les miennes?

- Euh...Oui...Je veux dire tout le monde a mangé des tartes de ta mère...Tu... Tu en as déjà apporté à l'hôpital...et

Callie est interrompue par une cuillère qui vient se loger dans sa bouche

- Goute ça. C'est succulent, c'est mon dessert préféré. Calliope Iphigenia Torres tu es une sorte de devin. Tu as commandé tous mes plats favoris ? Immobile, la cuillère dans la bouche, Callie abasourdie, regardait la blonde...Oh merde j'ai encore oublié...Je sais, je suis celle qui suis amnésique, pas toi. Je ne m'y habitue pas. Arizona riait... Tu me connais vraiment bien cependant ! Son rire tombe lorsqu'elle aperçoit la mine déconfite de la latine...Mais qu'est-ce qu'il se passe...Tu n'aimes pas...Callie tu ... tu es blême comme si tu venais de voir un fantôme.

C'était en fait le cas, Arizona venait de prononcer son nom entier. Son esprit était en train de céder et des petits morceaux de sa mémoire réapparaissaient. Callie était terrorisée anticipant ce qui allait arriver. La voix rieuse d'Arizona interrompt le train de ses pensées, elle lui envoie un demi sourire.

- Tout va bien...Je...Juste...Euh...C'est surprenant comme dessert...

- Okay alors raconte-moi un truc ou plutôt explique moi. Comment en vient-on à épouser une femme, alors que l'on couche avec son meilleur ami dès qu'on en a l'occasion ?

- Oh tu veux dire comment peut-on être Bi ? Voilà une discussion que nous avons déjà eue. C'est vraiment un truc que tu n'as jamais compris

- Bien sûr je le comprends. Je sais ce qu'est un bi, Callie ! Légèrement offensée, la blonde lève les yeux au ciel. Dans LGBT il y a un B. Seulement, d'habitude c'est plutôt l'inverse...Je veux dire, j'ai couché avec plein de filles qui étaient hétéro, ce genre de filles fait un petit tour au pays des lesbiennes, tu vois, comme des vacances. Mais, elles ne vont jamais s'impliquer dans une vie avec une homosexuelle. C'est plus facile d'avoir une lesbienne comme sex-friend et un petit ami officiel, que l'inverse. Ah moins que tu ais eu la révélation dès ton premier essai...

- Oh alors vraiment pas...Je veux dire, je m'attendais justement à ce que ce soit différent tu vois...Le truc extraordinaire, les étincelles et tout, mais non...C'était bien avec Erika...C'est comme ça que la première s'appelait, mais ce n'était pas l'explosion, pas mieux qu'avec un mec...Je veux dire je m'éclate autant avec un mec qu'avec une femme.

Les yeux plissés, très attentive au propos de la brune comme si elle se lançait dans une étude sociologique sur les comportements sexuels humains, Arizona hochait la tête.

- Waouh, pas très rassurant pour ta partenaire.

- Je sais...Elle, c'était aussi sa première fois avec une femme. Elle a eu la révélation, pas moi. Quand j'ai vu qu'elle pleurait après le sexe j'étais un peu jalouse, mais ça voulait juste dire qu'elle n'avait jamais connu le « waouh». Tu vois ce que je veux dire...et moi eh bien je l'avais déjà connu, et le « waouh » n'était pas plus grand avec elle qu'avec Mark donc j'étais BI...Mais pour en être vraiment sûre il fallait que j'expérimente, je compare, je me fasse une idée, et elle ne l'a pas compris, alors elle m'a quittée.

Callie riait. Elle appréciait pouvoir avoir cette conversation décontractée sur ce sujet, même si elle était consciente qu'elle profitait un peu de la perte de mémoire d'Arizona, en ce moment,

Si elle avait expliqué cela avec ces mots à l'époque, pense la brune, elle l'aurait totalement faite flipper. Elle grimace, se souvenant brusquement que c'était exactement de cette façon qu'elle l'avait fait, avec cette même maladresse et ce même ton désinvolte ne tenant pas compte des insécurités et des peurs de sa petite amie.

- Eh bien je suppose que c'était un compliment pour toi. Dans mes souvenirs, je ne crois pas avoir jamais fait pleurer quelqu'un de « waouh » comme tu dis, et je n'ai jamais pleuré non plus. Glousse Arizona.

- Tu l'as fait ...les deux... Murmure la brune pour elle même

- Quoi ?

- Rien...Ce que j'essaie de dire c'est que pour moi la révélation ce n'est pas un homme ou une femme, mais c'est la personne elle-même.

- Ouai, je peux comprendre ça. Renifle la blonde songeuse...Et je suis sûre que tu as eu l'épiphanie avec ton ex-femme n'est-ce pas ? Arizona fait un clin d'œil malicieux à la brune

- Je...Je pense que nous devrions rentrer maintenant.


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