Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomy.


Chapitre 11 : « Les souvenirs d'amour ne devraient jamais s'effacer »


Arizona avait pris un long bain essayant de se calmer et de traiter tous les évènements qui venaient de lui tomber sur la tête. Une tonne de briques ne l'aurait pas plus assommée.
C'était tellement éloigné de ce qu'elle pensait être et de la vie dont elle avait rêvé pour elle, que tout ce qu'elle venait de comprendre était presqu'impossible à imaginer.
Après de longues heures passées à essayer d'envisager à quoi avait pu ressembler sa vie, et comment elle allait pouvoir la gérer à partir de maintenant; elle sort de sa chambre.
La nuit était tombée, la maison était dans le noir et un silence angoissant y régnait. Convaincue que Callie avait dû repartir chez Meredith et qu'elle devait être seule, la blonde s'apprête à descendre l'escalier pour trouver quelque chose à grignoter, quand elle entend un bruit venant de la pièce verte.
Elle pousse la porte, un demi sourire ému se dessinant sur ses lèvres alors qu'elle aperçoit sur le mur en face d'elle, les lettres formant le nom de Sofia accrochées.
Callie, un tournevis dans les mains, lève les yeux vers la blonde restée immobile dans l'embrasure de la porte. Il y avait une profonde tristesse dans ses grands yeux noirs d'enfant qui semblaient s'excuser, et Arizona ne pouvait s'empêcher de ressentir une immense tendresse pour cette femme apparemment son ex-femme, qui avait quand même pris soin d'elle depuis des jours.

- Tu ...Tu es là ? ...Je croyais que tu étais partie

- Je finis ça et je pars...Ne t'inquiète pas

- Ça va... Prend ton temps... Tu... Montrant les différentes choses entassées dans la pièce, la blonde demande. Qu'est-ce que c'est ?

- Ce sont les affaires de Sofia...Elle devait revenir vivre avec toi et tu étais en train de préparer sa chambre quand tu es tombée de l'escabeau, alors pendant que tu étais à l'hôpital je suis venue tout enlever pour éviter un choc émotionnel quand tu rentrerais, comme le conseille Koperman. Mais même ça...La latine soupire amèrement...Je n'ai pas été capable de l'éviter... Tout ce que je fais, ça tourne toujours mal avec toi de toute façon, je suppose qu'il n'y a aucune raison pour que ça change... Résignée La latine inspire profondément... J'ai tout ramené, ce cadre était dans ta chambre, je vais finir de remonter le lit et je partirai...

Arizona regardait tous ces objets témoins de son passé entassés dans la chambre de Sofia. Le cadre avec les photos de Sofia attire son attention, elle s'approche et le regarde attentivement.
Toutes les émotions passaient sur le visage de la blonde, face à cette accumulation de sourires, de vacances, d'expressions qui ne lui évoquaient rien.
La pédiatre qu'elle était, fronce les sourcils devant l'image du bébé d'à peine plus d'une livre qui venait de naitre et dont la vie ne tenait visiblement qu'à un fil. Sur le devant de la couveuse il y avait inscrit Sofia Robbins -Sloan -Torres, une larme silencieuse coule sur sa joue.
Puis, ses yeux se déplacent vers une autre image, un sourire timide se dessine sur ses lèvres devant le bonheur évident de Sofia quelques années après, cheveux au vent et toutes dents dehors, riant aux éclats, alors qu'elle était sur une balançoire. Elle n'était pas sur la photo, mais en regardant de plus près, derrière la balançoire elle apercevait Callie. Le sourire de la latine était aussi grand que celui de la petite fille. C'était peut-être elle qui avait capturé une de ces scènes banales de la vie, qu'on aime regarder plus tard, parce qu'elle nous rappelle que juste avant ou juste après, on a partagé un baiser, ou une glace ou un fou rire. Les photos racontent toujours plus qu'un instant.

Mais malgré tous ses efforts rien de plus ne venait à l'esprit de la blonde.
Il y avait aussi cet homme à l'air fier qu'elle ne connaissait pas qui tenait sa fille dans ses bras, elle comprenait qu'il s'agissait du père de Sofia. Ses yeux continuaient à passer d'une photo à une autre. Elle ne retient pas un gloussement ému quand son regard se posent sur l'une d'entre elle. Sofia et elle mangeaient des glaces, la crème débordant largement de leurs bouches, et les deux avaient un peu de glace sur le bout de leur nez. Ce devait être un jeu familial qu'elle avait dû retrouver comme un réflexe il y avait à peine quelques jours, quand elle avait mis de la chantilly sur le bout du nez de Callie pour la faire rire dans le salon de thé, pensait la blonde en souriant.
Sur une autre photo, elle était blottie amoureusement contre la latine et regardait avec tendresse les deux brunes alors que Sofia était assise sur les genoux de Calliope. Arizona inspire profondément laissant échapper toutes ses émotions dans un souffle saccadé entre ses lèvres serrées.
C'était donc ça sa vie, et à un moment elle avait été vraiment heureuse, elle pouvait le voir sur certaines photos, mais sur d'autres, elle devinait aussi au fond de ses propres yeux, la même petite ombre triste qu'elle avait vu dès son réveil, dans les yeux de Calliope, ou sur certaines photos dans ceux de Sofia aussi, témoignant que cette famille avait vécu des moments difficiles.
Callie s'était arrêtée de travailler, elle observait son ex-femme tenter de décrypter sa vie à travers ces instants immortalisés sur du papier. La latine se demandait toujours quelle tragédie de leur passé dramatique avait pu provoquer le choc émotionnel qui empêchait la blonde de se rappeler.

- Nous avons une enfant Calliope...Je veux dire j'ai une enfant...C'est...C'est incroyable...Je... je suis la mère d'une petite fille de 7ans dont je ne sais rien. Tu sais, tout est bizarre ici. Rien de ce que je découvre ne me ressemble et beaucoup de choses que j'apprends sur moi ne me plaisent pas.
En une seconde je me suis retrouvée mariée, infidèle et divorcée et par-dessus tout, mère d'une petite fille de sept ans qui a apparemment dû traverser l'enfer pour arriver à vivre et dont je n'ai plus aucun souvenir. Des larmes qu'elle n'essayait pas de retenir, coulaient sur le visage de la blonde.
Le visage marqué par la douleur, Callie l'écoutait livrer son chagrin et ses peurs sans retenue comme elle n'avait jamais su le faire...C'est...c'est comme s'il y avait deux moi, qui ne se ressemblent pas. Et je ne comprends pas très bien qui je suis devenue et comment tout ça a pu arriver, comment j'ai pu blesser la femme que manifestement je devais aimer puisque je l'ai même épousée... Incrédule, elle secouait la tête tout ce qu'elle disait lui paraissant tellement surréaliste ... Mais ce que je sais c'est que jamais, jamais je n'aurai imaginé pouvoir blesser un enfant et encore moins mon propre enfant et c'est ce que j'ai fait pourtant...

- Tu n'as jamais blessé Sofia. J'ai appelé chez tes parents et elle va très bien Elle était d'ailleurs ravie que tu l'aies appelé et en plus tu lui as apparemment promis qu'elle allait venir, alors elle est aux anges et...

- On dirait que ...que je me suis appliquée à foutre en l'air notre mariage et la stabilité de sa famille quand même ! Les yeux bleus sautaient d'un endroit à l'autre de la pièce, trahissant le malaise de la blonde qui cherchait à éviter le regard de la latine
Je...Je n'aurai pas dû lui promettre qu'elle allait venir, hein ? Demande soudain Arizona en panique ... Je...Je ne savais pas quoi dire, elle avait l'air si triste et elle disait que je lui manquais, et tu sais, elle m'appelait maman, elle disait maman quand elle s'adressait à moi, comme si c'était moi qui devais prendre la meilleure décision pour elle...comme...Comme doivent faire les mamans... Les bonnes mamans savent prendre les meilleures décisions pour leur enfant...Et je ne suis pas sûre d'être une bonne maman...ou si je sais prendre les meilleures décisions pour elle...Et je n'aurai peut-être pas dû...

- Stop Arizona arrête tu es en train de divaguer là. Tu as très bien fait chérie...Aucune des deux femmes ne relève le mot tendre qu'elles utilisaient autrefois entre elles dans l'intimité de leur foyer. Ça a suffi pour la rassurer. Juste, je voulais dire tu n'as pas blessé Sofia. Jamais, je veux dire, tu as toujours fait très attention à elle. Mais même les bonnes mamans se trompent quelques fois. Callie lance un regard désolé à son ex-femme...Vouloir la prendre avec moi ou plutôt loin de toi était une erreur, mais j'espère que la plupart du temps, je ne suis pas une trop mauvaise maman...Crois moi...Toi, tu prends toujours les meilleures décisions pour notre enfant...Et je comprends combien tu dois te sentir confuse...

- Oh non je ne pense pas que quelqu'un puisse comprendre ce que l'on peut ressentir devant une enfant qui t'appelle maman et dont tu ne sais rien...La blonde se redresse brusquement. Comme elle avait l'habitude de le faire, même après s'être laissée aller aux désespoir, elle se redressait toujours et passait à la phase pragmatique. Callie sourit, elle aimait tellement cette Arizona, là. Tu es apparemment la personne la mieux placée pour me raconter ma vie. Et je peux comprendre tout ce truc de ne pas provoquer de chocs, de vouloir faire revenir les choses naturellement mais là il y a urgence Callie. J'ai une petite fille qui n'a pas l'air de savoir ce qu'il se passe et... et... je dois découvrir comment faire avec elle et ...oh j'ai tellement de questions qui se bousculent dans ma tête !

Ses jambes ne pouvant plus la soutenir, la blonde s'était laissée glisser contre le mur. Malgré tout le courage qu'elle voulait avoir, la tâche paraissait insurmontable. Assise par terre, se recroquevillant sur elle-même elle cache son visage entre ses genoux, Callie se lève et vient s'assoir à ses côtés passant une main affectueuse dans le dos de la blonde.

- Okay, Okay Arizona. Tu dois respirer, et te calmer...Je sais que je ne peux pas ressentir ce que tu ressens et je ne prétends pas le faire... mais s'il te plait ne t'enferme pas avec toutes ces questions...Je suis là...Parle-moi... Demande moi ce que tu veux et j'essaierai de répondre. La blonde lève la tête de ses genoux les yeux remplis de larmes

- Tu sais ce qu'elle a dit ? Elle croit que je sauve des bébés au lieu de m'occuper d'elle. Arizona sanglotait...Je ne dois pas être une aussi bonne maman que tu le dis...

- C'est ce qu'on lui dit toujours depuis qu'elle est née chaque fois qu'on est bipé ! On lui dit qu'on doit aller sauver des gens pour la laisser à la garderie. Alors forcément toi tu sauves des bébés ! C'est logique pour elle...Mais elle est si fière de...

- ...Elle a besoin de nous aussi !... Je veux dire à sept ans tu as juste besoin de tes parents. Et on dirait qu'on la laisse tout le temps, que ce soit pour aller sauver des gens, ou parce que tu vis à New York, ou parce que j'ai perdu la mémoire ! Elle ne peut pas comprendre ça ! Callie, elle est inquiète! Elle m'a demandé si elle était encore mon bébé. C'est une enfant, elle pense juste que je préfère les bébés à elle !

- Elle ne pense pas ça. Elle dramatise un peu parce qu'elle sait que ça marche toujours avec toi, et aussi parce que tu lui as beaucoup manqué, pendant que nous étions à New York. Oh mon dieu elle fait tout ce qu'elle veut de toi. Apparemment ça au moins, ça n'a pas changé, tu es et restera toujours le bon flic. Ricane la brune alors qu'Arizona se sentait encore plus perdue.

- Calliope, j'ai besoin de toi. Euh...Je veux dire ...C'est...C'est tellement difficile.

Soulagée, la latine souriait.

- Tu n'es pas seule, Arizona tu m'entends ? Je serai là. Je vais t'aider et tu verras qu'avec Sofia tout sera facile. Tu as toujours eu peur de ne pas être une mère assez à la hauteur. Oh mon dieu tu t'es posée mille questions avant qu'elle naisse et puis les choses sont venues naturellement... Alors que Callie passait son pouce sur le dos de sa main qu'elle avait pris entre les siennes, inspirant profondément, Arizona avait posé sa tête sur l'épaule de la brune, et doucement l'angoisse s'éloignait... Sais-tu par exemple que tu étais la seule à pouvoir la rendormir la nuit quand elle se réveillait. Quand Mark la gardait, si elle se réveillait, il venait te chercher en pleine nuit pour que tu la rendormes, et toi qui détestais qu'on te réveille quand tu dors, je ne t'ai pas entendue râler une seule fois. Je crois même que si par hasard elle dormait toute la nuit, tu étais un peu déçue le lendemain matin. Tu étais tellement fière d'être la seule à pouvoir la rendormir.

Arizona renifle, elle aimait bien cette histoire. Alors que Callie lui racontait quelques anecdotes la rassurant sur son rôle de mère, soupirant profondément la blonde murmure

- On vivait tous ensemble ?

- Non, Mark vivait dans l'appartement de l'autre côté du couloir, mais il passait plus de temps chez nous que chez lui, ce qui ne te plaisait pas toujours. On cherchait toujours des filles pour le caser et qu'il nous laisse un peu d'intimité, il bousillait totalement notre vie sexuelle.

Arizona glousse embarrassée. Elle n'avait pas encore eu le temps d'imaginer cette partie qu'elle avait évidemment partagée avec la brune, toutes ses pensées avaient été accaparées par Sofia, mais ça expliquait ce sentiment de confort qu'elle ressentait auprès de la latine.

- Tu...Tu as mangé ?

- Non je voulais finir ça et repartir chez Meredith

Et si nous allions plutôt partager cette pizza pendant que tu me mettras au courant de ma vie ? Et s'il te plait, plus de mensonges, arrête de m'épargner, je veux entendre la vérité, même si elle est crue et dure. Callie fronce les sourcils manifestant des doutes. Elle allait ouvrir la bouche pour les exprimer, quand le doigt d'Arizona se pose sur ses lèvres, les yeux bleus se perdant dans les yeux couleur charbon... Calliope, je me fous de ce choc émotionnel et du point de rupture et des mécanismes de défense de mon putain de cerveau. Rien ne peut être plus énorme qu'apprendre que j'ai un enfant, et j'ai besoin de comprendre et d'en apprendre le plus possible de suite, parce que demain matin, je vais appeler mes parents, et nous allons faire revenir ma fille.

La connexion entre elle et la blonde était manifestement toujours là, la latine retrouvait la complicité qu'elles avaient quand elles savaient encore se comprendre sans avoir à dire les mots, quand leurs yeux savaient encore se parler.

- Notre...Notre fille Balbutie la latine, troublée de retrouver le sentiment qu'elles formaient une famille.

- Ouai notre fille. Elle m'appelle maman, Calliope, elle n'arrêtait pas de dire maman quand elle me parlait.

La blonde sanglotait. Son émotion provoquant quelques larmes sur les joues de Callie, se sentant envahie par une immense tendresse alors qu'elle regardait son ex-femme se délecter du sentiment d'être mère.

Dans le salon, les pizzas devant elles, les deux femmes s'assoient sur le canapé. Callie n'était pas très à l'aise. Elle prend une bouteille de bière et d'un coup, sous le regard abasourdi de la blonde, en une gorgée en absorbe la moitié.

- Arizona, à propos de tout ce que j'ai dit ces derniers jours, je t'ai menti seulement parce qu'Amélia voulait suivre le protocole de...

Koperman, je sais... C'était le fameux petit mensonge pour que je me sente bien. Hein ?

Le visage de la brune se fige

- Tu ...Tu te souviens de ça ?

La blonde secoue la tête négativement, l'air désolé

- Sofia m'a parlé des tartes aux cranberries. La latine pouffe de rire. Comme elle, leur fille avait tendance à laisser sortir les mots de sa bouche sans réfléchir. Oh mon dieu ! Elle est tellement bavarde... Se remémorant la conversation de l'enfant Arizona souriait à en avoir mal aux joues...J'ai appris plus en quelques minutes avec elle que pendant des jours avec toi.

- Ouai, elle a pris ça de toi, quand elle est heureuse elle parle tout le temps, mais dès que ça ne va pas elle se referme comme une huitre.

Désolée Arizona soupire. Elle connaissait cette réaction qu'elle avait toujours, elle venait encore de le prouver il y avait quelques heures, mais ce qui la surprenait c'était comme Callie la connaissait bien

- Je suis désolée de t'avoir dit que je n'avais pas confiance. Je n'aurai pas dû te parler ainsi, j'étais contrariée, mais tu ne le méritais pas. En fait, tu es la seule en qui j'ai confiance en ce moment, mais maintenant on va oublier Koperman et Amélia Shepherd et tous leurs secrets... Callie, je pourrais le gérer, je n'ai pas pu devenir cette statue en porcelaine que tout le monde a peur de briser, ce n'est pas moi ça ...Je refuse que ce soit comme ça.

- Tu ne l'as jamais été, et tu as toujours refusé d'être protégée, ça a même fait partie du problème ...

- Okay tu ne peux pas continuer à parler par sous-entendus et as une nuit pour tout m'expliquer sur notre enfant et notre vie alors commençons par le début.

Callie glousse c'était l'Arizona dont elle était tombée éperdument amoureuse il y avait un peu moins de 10 ans. Extrêmement efficace dans les situations d'urgence, son ex-femme était toujours cet homme bon qui s'était égarée dans une tempête, mais qui avait manifestement retrouvé son chemin.

- Euh...Le début...Qu'est-ce que tu veux savoir ?

- Donc tu as dit que ta petite amie de l'époque...Donc moi... était revenue après trois mois et tu étais enceinte de Mark. De combien de semaines étais- tu enceinte ?

- Huit

Arizona secoue la tête en grimaçant elle avait compté rapidement dans sa tête, ça ne devait pas faire très longtemps qu'elle avait fermé ses bagages. Mais elle n'était pas là pour se lancer dans ce genre de polémiques et de toute façon, elle n'était manifestement pas en position de donner des leçons sur la fidélité.

- Et tu disais que je suis partie trois mois ? Où j'étais ?

- En Afrique

- Qu'est-ce que j'allais faire en Afrique ?

- Vivre ton rêve...

- Quoi ?! S'écrie la blonde J'ai obtenu la Carter Madison ?! et ...Calliope j'ai vraiment obtenu la bourse Carter Madison et je suis revenue...Mais pourquoi ?

- Tu as dit que je te manquais trop et que tu étais tellement amoureuse de moi que tu aurais accepté n'importe quoi pour être avec moi ... La brune ricane douloureusement...Mais le jour où tu l'as dit tu semblais carrément le regretter.

- Oh, je comprends maintenant. Cela explique pourquoi tu souriais tout le temps quand je disais que moi je ne pourrai pas accepter une telle situation même par amour. Et attend... Le restaurant français ? C'était moi qui t'avais invitée dans cet endroit luxueux ?... La latine acquiesce d'un battement de paupières... Je me suis totalement ridiculisée l'autre soir dans ce restaurant n'est-ce pas ?

- Toi ? Tu n'es jamais ridicule Arizona. Mais l'autre soir tu étais certainement sincère. Ce n'était pas la vie que tu voulais et tu ne l'avais pas vraiment dit ou je ne l'avais pas vraiment entendu...Enfin tu me l'as hurlé quand on était en thérapie de couple, mais c'était trop tard...

- En thérapie de couple ? Marmonne Arizona en grimaçant ...Bien passons ...Donc, tu étais enceinte de 8 semaines et je suis partie trois mois... Reprend Arizona comme si elle devait apprendre par cœur les détails de leur vie

- Euh...Tu étais partie pour trois ans, en me larguant au milieu d'un aéroport au moment d'embarquer pour le Malawi où j'étais censée t'accompagner...

La blonde ouvre des yeux surpris, essayant de se jouer la scène dans sa tête

- Quoi ? Oh mon dieu! J'ai rompu avec toi dans un aéroport ?... Je...Je t'ai laissée et j'ai pris l'avion ?! Je...je ne peux pas croire que j'ai fait ça... La blonde ferme les yeux dans l'espoir naïf que lorsqu'elle les ouvrirait à nouveau elle découvrirait soulagée que ces énormités que Callie lui révélait ne s'avèreraient être qu'un mauvais rêve, ou une blague de mauvais goût, mais quand elle a ouvert les paupières, la façon dont Callie la regardait lui suggérait que c'était bien sa vie... Okay... je ne peux pas m'occuper de tout ça pour le moment, ça me paraît tellement ... Je ne sais pas...

- D'accord, mais je le précise juste parce que ça me fait moins mal paraitre.

- Ouai...Mais moi !... Bien, peu importe. Revenons-en à Sofia. Quels sont les problèmes de santé de Sofia ?

Les traits de son visage marqués par la concentration, Arizona, reprenait ses investigations

- Elle n'en a aucun...Ah si elle fait une allergie aux pêches ? Mais, elle le sait et n'en mange jamais.

- Calliope, elle ressemblait à un petit poulet sur la photo de sa naissance

- Hé, tu me disais qu'elle était belle...

- Eh bien ce devait être un petit mensonge pour que tu te sentes mieux... Callie sourit se souvenant de toutes les bêtises qu'Arizona inventait pour elle quand elle accusait des moments de découragement et d'inquiétude après l'accident... Parce qu'elle paraissait vraiment mal en point. Et pourquoi, devais-je te dire à quoi elle ressemblait, tu ne l'avais pas vue ? Ton accouchement c'était mal passé ? Tu étais malade ? Où étais-tu ?

Dans la tête de la blonde les questions surgissaient plus vite que Callie ne pouvait y répondre, alors la latine lui prend les mains pour la calmer et lui raconte l'accident de voiture.
Arizona avait longtemps porté la culpabilité de cet accident, même si sa femme lui avait dit des dizaines de fois que ce n'était pas sa faute, la blonde avait été traumatisée d'avoir été celle qui était au volant et qui avait presque tuée la femme de sa vie. Cette culpabilité était revenue en force quand elles avaient appris que les séquelles des blessures de cet accident, priveraient définitivement Callie de porter un autre enfant.

Au fil des jours, quand elle avait réalisé que la jambe n'était pas le problème, la latine s'était persuadée que l'accident de voiture et la naissance de Sofia pouvait être le blocage potentiel.

- ...Et puis jusqu'au crash d'avion dans lequel Mark et Leslie sont morts et tu as perdu ta jambe, nous avons été vraiment heureux. Plus heureuse que ça, je crois que je ne l'ai jamais été. Il y avait quelque fois des problèmes, mais tu sais, on savait les régler. Nous étions arrivées à construire vraiment une relation stable, incroyablement compréhensive, compatissante et pleine d'amour qui aurait dû durer toute notre vie.

Callie avait l'impression qu'elle parlait dans le vide, Arizona avait les yeux perdus au loin et ne semblait plus l'écouter, alors elle poursuit essayant de raconter à la blonde tous les bons moments.

...Mark et toi vous étiez lancés dans la cuisine, vous passiez votre temps libre ensemble et j'étais contente que vous soyez devenus amis, ce qui comme je te l'ai déjà raconté, n'était pas gagné au début, mais tu sais j'avais l'impression qu'entre Sofia qui était bébé et Mark qui t'accaparait, tu n'avais plus de temps pour moi, alors je l'avais viré de notre appartement lui et son coq au vin, en lui disant qu'il ruinait notre libido...

- J'ai fait une fausse couche ? interrompt Arizona

- Tu...Tu te le rappelles

- Tu as dit que ton ex-femme a fait une fausse couche et...comme ton ex-femme c'était moi...Je suppose que...

- Ouai, tu penses que ça pourrait être ça le blocage ? ...Je crois que ça a été plus dur que ce que tu le laissais paraitre, tout était toujours plus dur que ce que tu le laissais paraitre...En réalité tu ne laissais plus rien paraitre, tu...tu as toujours été une personne assez secrète, mais après le crash j'avais l'impression que tu avais tout verrouillé en toi...Et ...Tu ne m'as plus laissée vraiment rentrer.

Arizona hochait la tête absorbant tout ce que Callie venait de lui raconter, elle avait les sourcils froncés et une moue désabusée sur le visage

- Quel genre de couple étions-nous ? Moi ne trouvant pas une autre solution à mon mal-être que de me cloitrer dans le silence et de te tromper. Toi faisant un enfant avec ton meilleur ami alors que je venais tout juste d'atterrir au Malawi. J'aurai donc accepté de faire partie de cette sorte de famille. Pourquoi ? Tout ça ne me ressemble tellement pas. Comme peut-on s'aimer autant comme tu le dis, et se blesser autant ? Oh mon dieu je crois que c'est pire que de ne pas savoir. Tout ça n'est pas moi...Je ne peux pas être cette personne...Je ne veux pas en connaitre davantage sur nous, pas pour le moment ...Je ne peux pas en ce moment, Callie ...Je dois...Je veux me concentrer uniquement sur Sofia. Nous devons nous concentrer sur notre enfant Calliope...

Arizona se lève du sofa et se dirige vers l'escalier.
Considérant que ces mots l'invitaient à partir, dépitée Callie se lève également pour se diriger vers la porte.

- Qu'est-ce que tu fais ? Tu viens ? Tu as des meubles à finir de monter et moi un mur à peindre.

- Maintenant?!... S'écrie la latine...Mais c'est bientôt minuit...Tu as dormi pendant trois jours, moi pas Arizona

- Et...Et en plus j'ai épousé une femmelette !... Qui êtes-vous devenue Arizona Robbins ? Levant les yeux au ciel de façon dramatique la blonde se dirige vers l'étage, Callie marchant sur ses pas en riant.


Merci d'avoir lu