Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomy


Chapitre 12 : "Tant que le cœur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions."


Pendant qu'elles finissaient de préparer la chambre de Sofia et d'installer à nouveau la balançoire et la cage de foot dans la cour, répondant sincèrement à toutes les questions qui étaient passées par la tête de son ex-femme, Callie avait passé la nuit à raconter des anecdotes sur Sofia.
Les deux femmes avaient même ri, redécouvrant pour l'une et découvrant pour l'autre que malgré les apparences, elles avaient eu aussi de bons moments.

La voix tremblante, elle avait dû aussi expliquer la partie douloureuse, en particulier les raisons pour lesquelles Sofia vivait à New York et donc évidemment la bataille de la garde. Impassible, Arizona l'avait écoutée sans frémir, et puis elle avait soulevé le menton de la latine qui fixait honteusement le sol, un sourire désolé sur ses lèvres elle avait seulement murmuré dans un gloussement .

- Eh bien je crois qu'on peut dire que nous deux on craint...Avec un sourire triste sur le visage, elle avait haussé les épaules... L'avantage de ne pas être parfaites, c'est que ça nous laisse une chance de faire beaucoup mieux. Apparemment nous avons pas mal de marge de progrès.

Soupirant de soulagement Callie s'étonnait que tout se soit passé sans drame. Elle se demandait comment elles avaient fait pour perdre cette connexion qui avaient été pourtant naturelle dès le tout début de leur relation et qui s'était à nouveau installée entre elles depuis qu'Arizona s'était réveillée de son coma.

Dans une telle situation, il y a trois ans elles se seraient certainement sautées à la gorge. Si la latine pouvait faire un vœu en ce moment, elle demanderait seulement que les choses avec Arizona restent ainsi. Elle n'en voudrait même pas plus, juste cette relation de confiance, apaisée et bienveillante la satisferait.
Alors que les yeux perdus au loin elle était en train de se dire silencieusement, que quand un lien avait été aussi fort, même mis en sommeil il continuait à exister, et que son ex-femme était redevenue facilement importante car elle n'avait en fait jamais cessé de l'être, Arizona pose affectueusement sa main sur le bras de la brune absorbée dans ses pensées,

- Tu devrais aller te reposer un peu. Je t'ai épuisée avec toutes mes questions. Moi, je suis bien trop excitée... Je ...je ne pourrai pas fermer un œil. Tu sais, trop de choses tournent dans ma tête, mais toi tu devrais aller t'allonger dans mon lit et te reposer quelques heures

- Tu...Tu es sure...Je peux rentrer chez Meredith si tu veux rester ... Arizona fronce les sourcils, ne voyant pas ce qui pouvait déranger la latine. Eh bien tu... tu voulais toujours que je te laisse seule quand tu avais des trucs à gérer dans ta tête.

- Calliope...Je ne sais pas comment j'avais l'habitude de réagir, et j'ai vraiment l'impression que je ne suis pas d'accord avec la plupart de ces habitudes, mais en ce moment, dans le désordre qu'est ma vie, je suis plus qu'heureuse que tu sois là.

- Allez, va te reposer, j'appellerai mes parents et je m'occuperai de trouver un billet d'avion pour Sofia. J'adore tout ce que je peux faire avec mon nouveau téléphone...

- Je te l'ai dit tu es totalement accro !...Sans parler des sites de rencontre.

- Je...Je fréquente les sites de rencontre ?!. Oh mon dieu, c'est pathétique.

- Tout le monde fait ça maintenant.

- Tu le fais ?

- Euh...Non...Je ne suis pas à mon avantage avec tout ce truc des discours pour emballer...C'est toi la championne avec les mots et les beaux discours...

- Tu veux dire que c'est moi qui t'ai emballée juste en parlant ...S'exclame la blonde dans un grand éclat de rire

- Totalement. Enfin il y avait bien deux ou trois autres petites choses aussi qui m'ont attirée...Balayant des yeux le corps de la blonde en riant, La latine lui envoie un clin d'œil suggestif tout en se dirigeant vers l'escalier... Moi je suis plus à mon avantage quand je danse. Oh ouai je suis vraiment bonne la dedans! Et là je t'ai définitivement eu... La brune monte les marches en balançant ses hanches.

Rougissant, Arizona renifle, elle ne pouvait empêcher son esprit de s'aventurer vers les images de la brune bougeant sur un rythme de salsa. Ces yeux étaient perdus au loin quand le rire de Callie atteint ses oreilles.

- ... Arizona, le vivre en direct live est sans commune mesure !...

Callie riait, feignant de danser sur un air de salsa imaginaire. La blonde ferme les paupières essayant d'effacer le film qui était en train de se jouer dans son esprit, qui relevaient plus du fantasme que du souvenir mais qui donnaient du sens aux frissons et au petit serrement dans sa gorge qu'elle avait souvent ressentis en présence de l'orthopédiste depuis qu'elle était sortie du coma.
Cependant, la blonde sentait qu'elle ne devait pas poursuivre sur cette route tentante. Il y avait trop d'inconnus dans cette équation, et surtout il y avait une petite fille qui devait être sa seule préoccupation.

Elle saisit son téléphone, il était tôt dans le Wyoming, Sofia devait encore dormir.

- Hey maman...

- Arizona, oh chérie, je ...Je suis tellement heureuse de t'entendre. Barbara laisse couler quelques larmes... Comment vas-tu ma chérie? Arizona, Je... Je suis tellement heureuse...J'ai...J'ai eu tellement peur... Est-ce que ton épaule te fait toujours mal ? et...tes côtes...C'est mieux ? ...Et

- Maman je vais bien...Je vais bien

- Papa et moi étions tellement inquiet...Merci mon dieu, Callie est avec toi. Elle a été formidable, elle nous a tenus au courant plusieurs fois par jour...Et...tu sais... Nous nous en sommes remis totalement à elle. Nous avons fait totalement confiance à Callie... Barbara ricane... Même ton père, c'est pour dire ! Nous savions qu'elle prendrait soin de toi parfaitement...Comme elle l'a toujours fait...

- Maman...maman...tu peux me laisser parler...

- Oh oui bien sûr chérie, je suis désolée. J'étais tellement frustrée de ne pas pouvoir te voir, ni te parler...

- Sofia dort ? Sa mère n'était pas facile à arrêter, mais la mention de sa petite fille interrompt son discours.

- Oui...Euh tu te rappelles d'elle ?

- Non, toujours pas, et ça me mine... Dit la blonde l'air désemparé...Callie dit que je suis une bonne mère, mais est ce que je le suis vraiment maman ? Parfois je crains qu'elle embellisse un peu les choses à mon sujet pour ne pas me froisser.

- Callie ne fait pas ça, chérie. Callie est une personne franche et directe...Parfois même un peu trop...Glousse Barbara avec affection. Arizona pouvait sentir que sa mère aimait son ex-femme, en tout cas visiblement plus que son père... Elle peut faire des petits mensonges, et de grandes promesses, mais tu sais c'est toujours pour que tu te sentes mieux. Tu dois essayer de la comprendre Arizona, pas mal de choses ont été difficiles pour elle aussi. Comment ça se passe entre vous, Chérie ?

L'arrivée du colonel derrière Barbara sauve Arizona de cette question qui était sur les lèvres de tout le monde dès qu'il s'agissait de Callie Torres. Elle avait bien sur compris que leur histoire avait été plutôt mouvementée et qu'elles s'étaient blessées mutuellement, Callie n'avait d'ailleurs pas été indulgente envers elle-même quand elle lui avait raconté l'épisode du tribunal pour la garde, lui laissant le meilleur rôle sur ce point, mais, elle ne voyait toujours pas pourquoi tout le monde s'en inquiétait autant, et bizarrement elle n'avait pas envie de le savoir pour le moment, et surtout pas de la bouche de sa mère qui ne lui paraissait pas tout à fait impartiale dans cette affaire. Ses yeux se dirigent vers la personne qui se tenait derrière sa mère.

- Salut papa !

- Comment vas-tu ma fille ? Demande le colonel l'air soucieux

- Je...Je vais bien papa...C'est un choc d'apprendre que je suis la maman d'une petite fille de 7ans, entre autres choses, mais... mais... je tiens debout.

- Tu es le plus grand combattant que je n'ai jamais connu chérie...Le colonel regarde sa fille ostensiblement dans les yeux...Je sais que tu tiens debout, tu le fais toujours ma fille...mais tu as le droit de t'assoir Arizona, et de te laisser aller ...

- Papa je ...Je ...je suis tellement confuse. J'apprends des choses sur moi que je ne comprends pas. Je...Je n'ai pas toujours été celle pour quoi tu m'as élevée...Je...Je ne suis pas un homme bon dans la tempête, papa. Dit la blonde la voix cassée par l'émotion, faisant son possible pour éviter de regarder l'écran, et croiser les yeux de ses parents.

Barbara et Daniel échangent un regard, le père secoue la tête face à la tristesse que sa fille affichait.

- Arizona, ... L'homme éclaircit sa voix en raclant la gorge... Être un homme bon dans la tempête veut seulement dire que l'on doit garder l'espoir et continuer à lutter, en s'appuyant sur les gens qu'on aime et qui nous aiment, ça ne veut pas dire que l'on doit être fort tout seul contre vents et marées, et rejeter l'aide. Quand nous avons perdu ton frère, je n'ai pas été un homme bon dans la tempête non plus.

- Papa, ce n'est pas comparable, la ...La perte de Timothée nous a anéanti...

- Exactement nous étions anéantis ...Tous les trois. Et moi je n'ai vu que ma douleur. J'avais tellement mal que je n'ai pas pensé à celle de ta mère, ni même à la tienne. Je me suis enfermé seul dans mon chagrin et je n'ai plus laissé personne rentrer.

Ce que disait son père était un souvenir plutôt récent dans le calendrier d'Arizona. Pour elle, Timothée était décédé depuis un peu plus d'un an et son père avait cessé de prononcer le prénom de son frère dès que les honneurs militaires avaient été rendus à son fils. Il refusait d'en parler et si quelqu'un le faisait, il quittait tout simplement la pièce. Elle regardait son père se battre encore avec cet indicible chagrin alors qu'il l'évoquait pour la première fois devant Arizona.

- Quand la tempête fait rage, les marins s'entraident, ils ne luttent jamais seuls. Si je t'ai laissée penser que c'était ainsi que l'on devait être, alors je suis le seul responsable. J'aurai dû apprendre à ton frère et à toi que l'on a le droit d'avoir peur, d'être vulnérable et même de commettre des erreurs. Ta vérité de demain se nourrira de tes erreurs d'hier. Ce sont les leçons et la force qu'on en tire qui sont importantes, et je sais que tu as su tirer les leçons de tes erreurs. Je suis désolé ma fille que comme pour moi, apprendre ça, t'ait couté autant de chagrin. Quelques larmes roulaient sur les joues de la blonde. Elle ne se souvenait pas de son comportement, ni même de son chagrin, mais elle devinait au travers des paroles de ses parents, qu'elle avait dû être difficile et dure, et que ça avait provoqué un grand bouleversement et beaucoup de douleur pour elle et sa famille. Les yeux de ses parents sur l'écran brillaient aussi... Je suis si fier de la personne que tu es ma fille. Tu dois laisser Callie t'aider cette fois, ma chérie. Le colonel lance un regard malicieux à sa fille qu'il connaissait assez bien pour comprendre qu'elle l'avait utilisé pour esquiver la question de sa mère... Il me semble que j'ai interrompu, tu allais répondre à maman. N'est-ce pas ? Daniel pose à nouveau « la » question à sa fille avec un air taquin... Alors comment ça se passe avec Callie ?

- Je...Je ne sais pas...Je sais maintenant que c'est moi qui l'ai blessée pourtant elle ne me fait aucun reproche. Elle est tellement adorable et si compréhensive, et elle me raconte principalement que des moments de bonheur ensemble, mais...mais alors pourquoi je l'ai trompée et ...Pourquoi nous sommes- nous séparées ? ...Et pourquoi elle a toujours cette ombre triste dans les yeux quand elle me regarde ?... Oh tu sais quoi ? ...Je ...Je ne veux plus en parler...Je dois m'occuper de ma fille maintenant et pour le moment c'est plus que suffisant.

- Tu sais, je n'ai pas toujours été le plus grand fan de Callie. J'étais inquiet pour toi, ça ne te ressemblait tellement pas... Je veux dire...Je ne pensais pas que tu étais prête pour ce genre d'histoire. Être le troisième parent, ne me paraissait pas une bonne place pour toi...Et...je craignais que tu souffres dans ce type de famille. Pourtant ta mère et moi ne t'avons jamais vue plus heureuse que lorsque tu as rencontré Callie et encore plus après la naissance de Sofia. Un grand sourire étalé sur le visage, Barbara hochait la tête, confirmant ce que disait son mari... Sofia nous a donné à tous une deuxième vie Arizona...Et je suis reconnaissant à ton ex- femme de m'avoir permis d'être le grand père... Un silence s'installe, le colonel se tait visage s'éclairant d'un sourire qu'Arizona n'avait pas revu depuis son enfance quand son père rentrait après une longue absence et qu'elle lui sautait dans les bras, son père poursuit sur un ton enjoué... de la plus jolie petite fille du monde entier et qui fait une tarte aux cranberries tellement bonne que je n'ai pas pu me retenir de la dévorer pour mon petit déjeuner...Le colonel fait un clin d'œil à Arizona, signifiant ainsi à sa fille qu'ils devaient remettre cette conversation à plus tard, il saisit Sofia qui sautait sur ses genoux.

- Papi tu as tout mangé sans m'en laisser ?! S'écrie Sofia frottant ses yeux plein de sommeil tout en grondant son grand père.

- Non idiote...Je garde toujours le meilleur pour mes deux filles préférées dans le monde entier. Et puis je préfère manger les petites filles que la tarte.

Eclatant de rire l'homme feint de manger Sofia qui criait et riait, alors que Barbara souriait tendrement au tableau de son mari psychorigide, fondant littéralement dès qu'il s'agissait de sa fille ou de sa petite fille.
Arizona refoule les larmes qui montaient à ses yeux observant également la complicité de son militaire de père avec son enfant. Le bonheur de ses parents autour de Sofia lui faisait chaud au cœur. Les derniers souvenirs qu'elle avait d'eux étaient l'image de parents désespérés pleurant leur fils ainé. Elle ne se souvenait même pas avoir jamais vu son père si tendre même dans ses souvenirs d'enfance. Manifestement Callie avait raison, Sofia faisait tout ce qu'elle voulait de toute la famille Robbins, et il y avait de la joie et du bonheur dans sa vie et celle de son enfant. Souriant face à l'écran, la blonde pensait que ces dix années n'avaient pas été ce vide qu'elle avait pu imaginer ces derniers jours, et qu'elle avait fait des choses importantes, notamment devenir mère.
Sofia tourne la tête vers l'écran apercevant sa maman qu'elle n'avait pas encore vue.

- Salut maman !..

- Salut chérie ! Voilà une petite fille qui devrait encore dormir... La blonde s'étonnait elle-même que ces mots sortent si naturellement de sa bouche

- Je...Je... Sofia baille ouvrant grand sa bouche édentée...Je n'ai plus sommeil...

- Alors , que dirais tu de prendre l'avion aujourd'hui et de rentrer ce soir à la maison. Papi et mamie te conduiront à l'aéroport, puis une hôtesse prendra soin de toi et...

- Et quand j'arriverai à Seattle tu seras là et je te demanderai ton téléphone pour envoyer un texto à mama et lui dire que je suis bien arrivée.

- Euh...ta maman sera là aussi...Elle viendra te chercher à l'aéroport avec moi. Arizona montre son bras en écharpe. Je ne peux pas conduire...

- Yay ! Génial ! Mama sera là aussi ! Alors maman tu ne peux pas aller travailler non plus ? Le regard sévère du colonel sur la petite fille lui rappelle qu'elle ne devait pas se réjouir de la blessure de quelqu'un, la petite prend une mine désolée ... Euh pardon. Ça fait mal maman ? Tu...tu es tombée à cause de ta jambe ? N'attendant même pas les réponses, Sofia saute des genoux de son grand-père. Je ...je vais ranger mes affaires...Les trois adultes éclatent de rire

- Sofia...Sofia...petit déjeuner d'abord! Rappelle Barbara

- Okay mamie

Arizona avait raccroché après avoir réglé avec ses parents toute l'organisation pour Sofia.
Toutes ces interactions familiales troublaient la blonde, elle aimait vraiment ça. Elle se demandait comment elle avait pu oublier tout ce bonheur qui venait de se jouer devant-elle, et comment elle avait même pu rejeter catégoriquement l'idée d'être mère et d'avoir une famille. Elle avait cependant deviné, que sa petite fille était apparemment habituée à ce que ses mères ne communiquent pas entre elles et à gérer elle-même les messages. Callie ne lui avait pas parlé de cette tension qui avait subsisté entre elles après le tribunal, et ça l'ennuyait un peu

Sur la table, les albums photos qu'avait ramené Callie, attirent son attention. Elle en ouvre un au hasard, et se plonge avidement dans les images du passé. Elle avait beau attendre en tournant chaque page, un choc ou un fil à tirer pour que vienne le reste, c'était la vie d'une étrangère qui s'étalait devant elle. Même si au travers des images de leur mariage, la blonde pouvait ressentir combien la relation de ces deux filles en robe blanche qui avaient l'air de ne se parler qu'avec les yeux devait être profonde, ça n'avait pas vraiment aidé Arizona à répondre à toutes les questions qui se bousculaient dans sa tête et surtout à comprendre pourquoi elle avait blessé Callie et pourquoi elles en étaient arrivées à apparemment se déchirer.

Abandonnant cette partie mortifiante, la blonde se dirige vers la cuisine. Quelques minutes après elle montait prudemment les escaliers essayant de porter un plateau, dont l'équilibre semblait précaire.

Arizona rentre dans sa chambre où Callie tenant fermement son oreiller contre elle, dormait profondément. La blonde s'immobilise ses yeux attirés par le visage apaisé de la latine qui souriait dans son sommeil. Elle observait avec tendresse cette étrangère qu'elle avait dû tenir dans ses bras, embrasser et aimer de toute les manières, mais dont elle n'arrivait pas à se souvenir. Dans son sommeil, balbutiant quelques mots incompréhensibles dans ce qui paraissait être un rêve, Callie remue.

- Il faut se réveiller jolie dame. Frottant ses yeux comme elle l'avait vu faire à Sofia il y avait quelques heures, la latine se réveille doucement. Arizona pose le plateau sur la table de nuit. Bien dormie ?

- Oh mon dieu, je ne me rappelle plus la dernière fois que j'ai aussi bien dormi ...Euh... j'avais oublié combien c'était bon de dormir dans ce lit...Je n'ai jamais trouvé de meilleure literie depuis. Apercevant l'incompréhension passer dans les yeux de la blonde. Callie glousse... Je le connais parce que c'était notre lit...Avant le divorce...Mais...mais quand on s'est séparé, tu as pris notre lit et j'ai pris celui de la chambre d'amis, j'y dormais déjà depuis plus de 30 jours de toute façon

- Oh...Je...je suppose que c'est la partie sombre de notre histoire...Soupire Arizona. Ne voulant pas rentrer dans cette conversation la blonde secoue la tête pour en chasser ces pensées... Peu importe...Je voulais juste te dire que Sofia arrive à 16 heures à l'aéroport, et nous devrions nous préparer pour aller la chercher...Je ...Je pensais que tu aurais peut-être faim et je t'ai préparé un café avec un nuage de lait, des œufs brouillés et des toasts français ...Je vais prendre une douche et me préparer.

Calie était restée bouche bée, c'était une chose qui ne lui arrivait pas souvent, mais la blonde était une des seules personnes qui avait ce pouvoir. Arizona l'avait laissée sans voix plus d'une fois.

Elle avait bien sûr senti l'embarras de son ex-femme dès qu'elle avait évoqué leur divorce, mais ce qui la laissait sans voix c'était la composition de son petit déjeuner préféré. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. Arizona n'avait aucun souvenir de leur vie ensemble, mais il semblait que des détails aussi insignifiants tels que la façon dont Callie aimait son café le matin, avec une larme de lait, étaient resté graver en elle. Callie récapitule silencieusement le parfum, pas de café après 16h, le café du matin avec une larme de lait, mais tout ça ne lui donnait hélas aucune indication quant à ce foutu point de rupture qui l'obsédait.

Seule dans la chambre, dégustant son délicieux petit-déjeuner, la latine réfléchissait, elle avait dormi comme un bébé et si elle était honnête ce n'était pas seulement grâce au matelas. Le parfum de son ex-femme était partout sur les oreillers. Si ce genre de sensation ne déclenchait pas la mémoire de son ex-femme, ça réveillait chez la latine des souvenirs qu'elle avait enfoui au plus profond d'elle pour arriver à passer à autre chose. La question lui semblait pourtant en suspens. Était-elle vraiment arrivée à passer à autre chose, ou plutôt à quelqu'un d'autre ?
Soudain, rien ne paraissait moins évident à la latine. Elle devait reconnaitre que depuis qu'elle était à Seattle, ses pensées avaient été plus occupées par la blonde que par sa petite amie toujours à New York.

Après s'être préparée à son tour, la latine rejoint Arizona qui l'attendait assise sur le canapé dans le salon, les yeux fixés au sol. Les mouvements nerveux de son pied droit témoignaient de l'anxiété de la blonde, alors qu'il était temps de partir pour l'aéroport.

- Ça va aller Arizona. Elle t'adore et tu l'adores c'est tout ce qui compte.

- Mais...Elle ne sait pas que je l'ai oubliée...Et tu dis qu'elle peut comprendre ça ... Qu'elle s'adapte à tout, mais n'avons-nous pas tendance à croire un peu trop vite qu'elle peut tout comprendre ...Parce que moi j'ai le sentiment qu'elle ne nous dit pas vraiment ce qu'elle ressent.

- Une autre chose qu'elle aurait hérité de toi alors ?... Essayant de dédramatiser le moment, la latine riait... Pour mon grand malheur !...

Les plaisanteries de la brune n'atteignaient pas vraiment Arizona, qui les sourcils froncés se lève pour partir.

- Je ne sais même plus qui je suis, de toute façon ! ...alors ça ne m'aide pas vraiment à la comprendre. Et ...Et si je ne sais pas comment réagir...Et si elle me trouve bizarre... et si...

La latine attire Arizona brusquement contre elle, la serrant affectueusement dans ses bras, ses lèvres contre son oreille, elle chuchote

- On va chercher notre enfant et tu seras géniale comme tu l'es toujours !

La sensation indescriptible de sérénité et d'appartenance qu'elle trouvait dans cette étreinte, bouleversait la blonde. C'était comme rentrer à la maison après de trop longues que soient tous les services de luxe qu'offrent les hôtels, rien ne peut rivaliser avec la chaleur de son foyer, à un moment on a besoin de se sentir chez soi, et Arizona en avait la certitude, les bras de Callie devaient être sa maison.

Ses yeux plongeant au plus profond des yeux noirs, la blonde émue fixait Callie.
Il n'y avait plus cette petite ombre triste qu'elle y voyait toujours, ils brillaient seulement d'une profonde tendresse.
Pendant une brève seconde, les yeux bleus se posent sur les lèvres parfaitement dessinées qu'elle admirait secrètement depuis des jours, quand elle les relève vers ceux de Callie, une étincelle de désir avait pris la place de toute autre lumière, et la seconde d'après, comme si elles connaissaient le chemin par cœur, leurs bouches se retrouvaient.
C'était un baiser doux et tendre, une main de la brune s'enfouit dans la chevelure de la blonde pendant que l'autre se dirigeait vers sa taille, la maintenant étroitement serrée contre elle. Arizona n'avait aucunement l'intention de s'enfuir, elle prend le visage de la latine entre ses mains et elle approfondit le baiser.


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