Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomy
Chapitre 17 : « Les souvenirs réinventent la vie, ils sont une autre forme de l'oubli. »
Le dimanche matin, April, avait cloche avait tinté très tôt chez Arizona .
- Tu es tombée du lit April ? Demande Arizona en ouvrant la porte bien qu'elle avait remarqué, que la rousse était vêtue de la même tenue que la veille.
- Euh non c'est une longue histoire... April rentre et se jette sur le canapé sous l'œil amusé d'Arizona. Je ...je ne me suis pas encore couchée... Enfin si, mais je n'ai pas dormi...Je crois que j'avais trop bu et tu sais avec Alex, c'est toujours un peu difficile de le suivre et ...
- Oh mon dieu April, tu as couché avec Alex ?
- Non ! S'écrie la rousse en riant, elle lance un regard désolé à son amie... Pire
- Pire qu'avec Alex ! ça va être difficile April, et pas seulement de mon point de vue de lesbienne. Alex est le meilleur ami de ton ex- mari !... Ça ne me parait pas très approprié ...
- Arizona tais toi ! Je n'ai pas couché avec Alex...J'ai ...j'ai couché
- Oh mon dieu pire qu'Alex, mais pas Alex ? ...La blonde ouvre de grands yeux éberlués ... Tu as couché avec Callie ?! Avec Penny ? Avec les deux ? ! Et c'est pour ça que tu te pointes chez moi à cette heure. Tu as couché avec l'ex-femme de ta meilleure amie April ! Je devrai dire l'ex-femme de ton EX- MEILLEURE AMIE C'est...C'est
- C'est n'importe quoi... April ne savait plus si la blonde était vraiment sérieuse, le côté pince sans rire d'Arizona la déroutait toujours... J'ai couché avec l'interne... Joshua
- Ah, okay ce n'est pas grave alors. Il est mignon.
- Arizona ! Il a dix ans de moins que moi et c'est un interne ! Et en plus c'est interdit par les règles de l'hôpital, il peut me faire virer. Fais moi penser à te remercier pour ça d'ailleurs.
- Qu'est -ce que je viens encore faire dans cette histoire
- Le règlement de l'hôpital ?... Murphy ?...
- Oh ouai c'est vrai, merde je l'avais oublié...Oh putain ! Ça a dû être dur pour Calliope ça aussi. Ah quoi je pensais, ça a dû être tellement blessant et humiliant ...Je n'arrive pas à croire que je me suis conduite de cette façon et putain comment elle a fait pour me pardonner. Ou peut-être elle ne l'a pas fait, vu qu'on a fini par divorcer. Ouai Meredith a raison je ne sais que lui faire mal, et maintenant Calliope a trouvé sa Penny, qui la rend heureuse, et moi j'ai rompu avec Carina parce qu'elle n'est pas Calliope.
- A propos de Callie ! April Interrompt la randonnée flippante d'Arizona qui avait presque oublié la présence de la rousse. Puisqu'apparemment tout tourne autour d'elle ces derniers temps ... C'est pour ça que je me suis arrêtée chez toi en fait.
- Quoi ? Elle est partie ? Elle est repartie à New York sans me dire au revoir ? C'est ça, April ?
Brusquement le chagrin s'était clairement inscrit dans les yeux bleus.
- Euh ...non ...Mais je pensais que tu voudrais savoir qu'elle avait rompu avec Penny ou Penny a rompu avec elle, elle ne savait pas très bien.
- Oh merde ...Mais hier au soir elles étaient ensemble et elles paraissaient bien ensemble, et...Euh...Elles étaient assez proche, et...
- Et Carina était assez proche de toi aussi. Elle n'a pas l'air d'être ici ce matin ?
- Comment elle allait ?
- Qui Carina ?
- Non ! Oh mon dieu April, peux-tu essayer de suivre un peu ? ...Callie ! Comment allez Callie ?
- Elle avait l'air bien. Elle a gagné toutes les parties de fléchettes. Et puis moi je suis partie avec l'interne ! Regrettant clairement son écart, la rousse cachant son visage entre ses mains pleurnichait.
- April, ne couche plus avec l'interne. Que tu le veuilles ou pas, il va ramener ça au boulot et tu vas te retrouver dans une situation que tu ne pourras pas maitriser. Crois-moi.
- C'est l'expérience qui parle n'est-ce pas ? Et même quand tu repenses à ça, tu ne vois toujours pas Callie ?
- Non, toujours pas. Je finis par penser que je suis mon propre point de rupture. Tu sais c'est peut-être tout le mal que je lui ai fait que je veux oublier... Et maintenant c'est encore à cause de moi qu'elle a rompu avec sa petite amie, je crois que je suis une horrible personne April ! Oh mon dieu, tous mes espoirs sont désormais dans cette putain de séance d'hypnose.
L'après-midi, Arizona avait reçu un texto de Callie, son cœur avait manqué un battement quand elle avait vu la photo de l'expéditrice s'afficher sur son écran.
En dehors de leur échange silencieux à travers un bar bondé, elle ne lui avait pas parlé depuis le vendredi soir depuis que la latine triste et dépitée avait quitté sa maison.
Elle n'aurait pas voulu que ce soit le cas, mais elle devait s'avouer qu'elle lui manquait terriblement.
Elle aurait aimé avoir l'occasion de lui expliquer que ce qu'elle se rappelait de Boswell n'était que des remords et aussi lui faire part de sa décision de faire une séance d'hypnose mais le message laconique et froid de la brune n'engageait pas à la conversation, et de toute façon Meredith avait peut-être raison, elle ne faisait que la faire souffrir, et il valait mieux qu'elle la laisse tranquille, et qu'elles en restent à cette relation amicale de co-parents.
Callie lui demandait seulement l'autorisation de garder Sofia avec elle un jour de plus, avançant qu'il serait plus simple ainsi de l'accompagner avec Zola le lundi à l'école.
La blonde avait bien sûr accepté notant cependant avec tristesse que visiblement, Callie mettait tout en œuvre pour pouvoir l'éviter, y compris dans la relation de co-parents. Elle s'était donc contentée de renvoyer un pouce levé, pour ne pas s'imposer auprès de son ex-femme.
Le lundi après -midi, désorientée par des sentiments confus et déchirée par des désirs contradictoires, la blonde avait mis tous ses espoirs dans son rendez-vous avec le thérapeute espérant ainsi pouvoir retrouver le contrôle de ses émotions et de sa vie. La seule chose qui pouvait les sauver maintenant c'était que ça marche.
Après lui avoir parlé de la partie ou plutôt de la personne dont elle voulait se souvenir, et avoir à nouveau écouté tous les risques que comportait l'hypnose dans son cas, cherchant à se relaxer parfaitement, la blonde ferme les yeux et s'allonge sur le canapé. Elle écoutait la voix monocorde du thérapeute assis derrière elle.
- Je vais compter jusqu'à dix. Petit à petit vous allez sombrer dans un profond sommeil. Détendez-vous.
Un : Vos paupières sont lourdes
Deux : Vous fermez les yeux.
- Déjà fait... Mentionne la blonde. Ses paroles ne perturbent pas pour autant le thérapeute qui continue se compter comme si elle n'était pas là
- Trois : Vous commencez à flotter.
Quatre : Vous vous concentrez sur ma voix.
Cinq : Votre corps devient lourd.
Six : Vous vous laissez aller.
Sept : Vous lâchez prise.
Huit : Vous sombrez peu à peu dans un profond sommeil.
Neuf : Vous ne résistez plus.
Dix : Vous voyagez dans le passé jusqu'au jour où vous avez rencontré le Dr Torres pour la première fois.
La blonde ouvre un œil, puis l'autre, soulevant finalement sa tête vers le thérapeute très concentré qui ne parlait plus.
- Euh... Allo ! Pas de voyage dans le passé pour moi. Je... je suis toujours sur votre canapé.
- Okay votre esprit résiste, réessayons encore.
Le thérapeute avait recommencé à compter jusqu'à dix, et recommencé encore. Après de nombreuses tentatives toutes échouées et avant qu'il en arrive à cent, Arizona l'avait interrompu.
- Je...Je crois que l'on peut considérer que ça ne fonctionne pas...
- En effet...Je ... Je crois que votre cerveau ne veut vraiment pas se souvenir. Il y a vraiment un blocage profond de votre inconscient. Vous ...Vous n'êtes pas réceptive à cette méthode
Semblant porter sur ses épaules toute la misère du monde, la blonde sort du bureau. Elle ne savait pas ce que voulait son inconscient, mais consciemment elle aurait voulu pouvoir aller trouver Calliope et voir son magnifique sourire s'étaler sur son visage lorsqu' elle lui aurait annoncé qu'elle se souvenait de tout.
Regardant attentivement au loin, ses lèvres s'étirent dans un sourire. Elle s'approche d'un banc.
- Puis-je m'assoir prés de vous charmante dame ? Assise la tête dans ses mains, la brune sursaute...
Déjà tu...C'est fini ?
- Comment as-tu su ? Oh bien sûr, April.
- Ouai, je découvre chez cette femme des aspects inattendus. Elle me plait de plus en plus. Glousse la latine, gênée.
Arizona soupire profondément en s'asseyant à côté de son ex- femme alors que Callie tournait vers elle, un visage inquiet.
- Alors ? Comment ça va ? Ça s'est bien passé ? Tu ...tu vas bien ?
- Aurais-tu peur de ce que j'allais découvrir ?
- Arizona, je n'ai pas peur pour moi. Moi, je ne risque plus rien. Tu ne peux pas plus me détester que tu ne l'as déjà fait et j'ai déjà tout perdu, dans cette histoire, mes rêves, mes illusions ma famille et ... toi. Mais toi tu as retrouvé celle que tu étais et tu sais, j'avais oublié combien tu étais joyeuse, toujours de bonne humeur et légère avant. Et j'ai peur que ce que tu découvres te fasse souffrir à nouveau et replonger dans ce noir qui t'avait envahie. Arizona ricanait nerveusement sans dire un mot... Je veux dire, si tu l'as effacé ce n'est pas par hasard...Alors même si pour continuer à voir ce sourire que j'aime tant, il faut que tu m'effaces de tes souvenirs ce n'est pas grave. Okay ? C'est bien comme ça.
- Non tu ne penses pas vraiment ça. J'ai vu combien tu étais déçue et contrariée et triste...
- Parce que j'étais stupide...Encore une fois...Tu sais, même à New York je n'ai jamais pu t'oublier alors que je sois ton point de rupture, que je sois celle que tu ne veuilles plus te rappeler ça m'a fait mal sur le moment. C'était... c'était comme si tu me rejetais, enfin que tu rejetais toute notre histoire, que tu ne veuilles pas que ça ait exister.
- Calliope, je ne peux pas vouloir rejeter ni toi, ni notre histoire...Je ne peux pas t'expliquer pourquoi, mais je suis sûre de ça, je ne veux pas te rejeter. Tu...tu es comme une ancre pour moi. Se souvenant de ce dernier cri d'amour que la blonde avait laissé tomber comme un appel au secours, comme on jette une bouteille à la mer lors de leur dernière séance de thérapie de couple, Callie grimace de douleur. Inconsciente de l'émoi que ce mot provoquait chez la latine Arizona consternée, poursuivait ... Oh putain je te le jure Callie, j'aurai tellement voulu...
- Et ?
- Bon sang, Il n'y avait que des chiffres qui flottaient dans ma tête. Abasourdie, Callie ouvrit grand ses yeux Je...Je suis désolée...Je ne me suis pas souvenue de plus de choses. Avoue la blonde dépitée alors que Callie se retenait d'exploser de rire ...Ça te fait plaisir ? Tu es contente que je ne me souvienne pas de toi ? S'écrie Arizona stupéfaite
- Non ! non ! mais j'étais quasi certaine que ça ne marcherait pas... Arborant une fierté démesurée, la brune riait... Ça veut dire que je te connais bien quand même ! ...Je savais que tu allais résister, oh merde, tu es tellement têtue, tu veux toujours tout contrôler, je savais que tu n'allais pas lâcher prise...Pour le membre fantôme, tu as fait vivre un enfer à Owen...
- Pourquoi Owen ?
- Euh...eh bien...C'était Owen qui s'occupait de toi...Tu ... tu ne voulais pas de moi autour de toi. Tu détestais que je m'occupe de toi en fait. Pendant longtemps tu m'as même caché que tu souffrais...
Arizona inspire profondément, consciente qu'elle ne pouvait pas essayer de construire une vie en ignorant toutes ces choses. Elle pose sa main sur le bras de la latine.
- Putain, j'ai été sacrément chiante, hein ?
La latine acquiesce en riant
- Sur une échelle de 0 à 10 ? Fais attention de ne pas tomber chérie, tu es au plus haut niveau. La brune riait. Plaisanter avec son ex-femme et retrouver la complicité qu'elles avaient quand Arizona savait encore comment l'apaiser, était exactement ce dont elle avait besoin... Avec toi j'ai gagné le gros lot !
- Arrête, Je...Je n'ai pas besoin de ma mémoire pour savoir que tu as toujours tendance à tout exagérer ! La blonde prend soudain un air sérieux... Callie Tu te souviens la promesse que tu m'as faite ?
- Euh...Laquelle ? Parce qu'en réalité depuis qu'on se connait je t'en ai fait pas mal. Je t'ai promis qu'on ne couperait pas ta jambe, et tu es amputée. Je t'ai promis que je ne te quitterai pas et nous sommes divorcées. Je t'ai même promis un jour de ne jamais partir et je suis partie vivre à New York. Tu vois, les promesses non tenues, c'est en quelque sorte mon truc.
Un tendre sourire sur le visage, la blonde passe affectueusement sa main sur le bras de la latine
- Apparemment mon truc est de te faire faire des promesses impossible à tenir... A propos de New York, j'ai... j'ai su pour Penny et toi, je suis désolée, Calliope.
- Bien...Euh... Moi pas. Tu sais, ce n'était pas juste par rapport à elle. Je pense que j'aurai dû rompre avec elle comme il y a plusieurs années. Je...Je me sens plus en accord avec moi-même maintenant. Je crois que j'avais oublié combien c'était important de se sentir en accord avec soi-même.
- Ouai, je ressens ça moi aussi, j'en ai besoin. La blonde soupire, ses pensées s'éloignant vers ce sentiment dont l'amnésie la privait... Je suis venue en taxi, tu peux me ramener à la maison ?
- J'étais venue pour ça, pour te ramasser au cas où la réalité serait trop difficile à encaisser. L'attrapant par le bras la brune arrête son ex-femme qui se levait pour partir. Surprise, Arizona l'interroge du regard. Arizona, je n'ai pas toujours été là, je n'ai pas toujours été parfaite mais je veux que tu saches que tu peux compter sur moi.
Souriant, Arizona acquiesce seulement avec émotion.
- Allons chez moi, et tu pourras au moins tenir cette promesse.
- Laquelle ?
- Tu sais, au restaurant français, tu m'avais promis que si je ne retrouvais pas ma mémoire tu me raconterais tout, dans les moindres détails. Nous y sommes, j'ai épuisé toutes les autres options, Calliope.
Arrivée chez Arizona, Callie montrait pas mal de signe d'anxiété que la blonde avait déjà appris à repérer. Pendant qu'Arizona préparait un thé dans la cuisine, la latine passait ses mains nerveusement dans ses cheveux tout en arpentant de long en large le salon.
- Euh tu n'as rien de plus fort ?... J'aurai besoin d'un truc plus fort ...Suggère la latine
- Tu veux de l'alcool à cette heure ? Demande en souriant la blonde... Calliope ça va aller. Que peut-il y avoir de plus important que d'apprendre que l'on a un enfant, ou que l'on a perdu sa jambe en tombant du ciel ? Arizona gratifiait son ex-femme d'un doux regard d'encouragement. Donc avant de le jouer « Kramer contre Kramer », c'était comment notre relation ? C'était plutôt genre « Quand Harry rencontre Sally » ou « Nuit blanche à Seattle » ou attend je sais « Proposition indécente » ! Arizona éclate de rire
- Non, je dirais plutôt que c'était « Coup de foudre à Notting Hill »
- Waouh vraiment ? J'étais qui, Julia Robert ou Hugh Grant ?
- Sans hésitation Julia Robert ! Tu m'as embrassée dans un endroit improbable alors que je ne te connaissais pas. Puis tu as refusé un rendez-vous avec moi parce que je n'avais pas d'expérience avec les femmes. Tu m'as même traitée de bébé. Finalement, tu as encore changé d'avis et tu m'as invitée au restau, et pendant un bon moment tu as montré quelques hésitations à t'engager dans cette relation. Tu sais, je t'ai déjà raconté cette partie, les enfants et l'Afrique. Nostalgique, la latine souriait aux souvenirs... Même si nous avions des moments grandioses.
Je veux dire notre relation elle était comme inévitable, nous étions indispensables l'une à l'autre. Et après il y a eu tu sais, l'accident et la naissance de Sofia. Et c'est incroyable comme quelque chose de terrible peut aussi apporter autant de bonheur.
- Waouh ...waouh c'est trop rapide. Revenons d'abord sur ce truc d'endroit improbable où je t'aurai embrassée...Je veux dire je t'ai embrassée où...Euh sur la joue...dans ...dans le cou... Euh ...Je ne sais pas les lèvres
Callie explose de rire
- Ce n'est pas l'endroit de mon corps que tu as embrassé qui était improbable! Mais le lieu où tu l'as fait!
Mettant enfin deux et deux ensemble, Arizona rougit au mal entendu
- Oh pardon ...J'ai cru... oh je suis désolée ... Oh mon dieu ! je me disais aussi, c'était quand même étrange...
- Le lieu improbable était dans les toilettes de chez Joe...Explique Callie entre deux éclats de rire... Avoue qu'il y a plus romantique pour un premier baiser... Sérieusement Arizona, je ne peux pas croire que tu aies imaginé... ! Remarque que c'était peut-être ta première intention...Je n'y avais jamais réfléchi de cette façon, mais maintenant que tu le dis...Te connaissant...La latine taquine, riait de bon cœur de ses insinuations grivoises, son anxiété s'étant totalement évaporée face à la mine embarrassée de son ex-femme
- Arrête. Ce n'est pas juste de profiter de ta supériorité de mémoire pour te moquer de moi !
- Ouai, de toute façon ça ne t'a apparemment pas marquée, parce que l'autre soir quand je t'ai amenée boire un verre chez Joe, ça ne t'a vraiment rien évoqué.
- Oh c'était donc ça cette soirée ? ...Tu le jouais style « A propos d'Henry » Alors que je croyais naïvement que c'était parce que tu aimais passer du temps avec moi. Jouant à son tour la femme offusquée, la blonde prêchait le faux pour savoir le vrai.
- C'était le cas, même si je te rappelle qu'à cette période, tu n'en avais que pour les beaux yeux d'Amélia...
- Oh...Je crois que pour être honnête je devrais t'avouer que je ne flirtais vraiment pas avec Amélia. Je l'ai utilisée pour faire diversion... parce que ...Euh...j'étais extrêmement troublée...
- Oui, c'est clair, par ses beaux yeux... La regardant l'incrédulité dans les yeux, Arizona ne voulait plus jouer, ni dissimuler ses sentiments, elle voulait avoir une relation aussi franche que possible avec son ex-femme.
- Calliope, tu sais très bien par qui j'étais troublée...Et maintenant ça prend d'ailleurs tout son sens. Oh j'en déduis qu'avec tout ce truc que tu fais autour d'Amélia, tu avais tendance à être un peu jalouse ?
- Un peu, mais pas plus que toi. Il faut dire qu'avant de me rencontrer tu avais couché avec pas mal de filles de l'hôpital et tu ne m'en avais jamais parlé, tu sais c'est de là que vient le truc des petits mensonges.
Callie raconte toute l'histoire à Arizona, depuis sa découverte de sa relation avec Colleen jusqu'à son retour à la maison, et la tentative d'explications de sa femme adorablement angoissée de l'avoir blessée.
- Et c'est là que tu m'as dit que c'était pour me protéger et que c'était juste un petit mensonge pour que je me sente mieux, tu trouvais que ces petits mensonges devaient être autorisés si on les faisait par amour.
- Ouai, c'est ce que raconte Sofia. C'est joli...
- Je te jure que ça n'avait pas été que joli, ça avait été une nuit absolument mémorable. Evidemment notre fille ne connait pas cette partie de l'histoire. Mais que toi, tu ne t'en rappelles pas ! C'est carrément un vrai... gâchis, une insulte pour la luxure...Les deux femmes éclatent de rire.
Un silence s'installe alors que leurs yeux se connectent les installant dans un confort indiscutable
- Je ne comprends pas que ça n'ait pas marché nous deux. Je veux dire ça parait tellement facile. Je...je veux dire pourquoi j'ai réagi comme ça ? Comment j'ai pu en arriver à croire que je pouvais trouver les réponses dans les bras de quelqu'un d'autre ?
- J'ai fait de nombreuses erreurs, j'ai été maladroite. Callie soupire profondément... Tu avais toujours l'habitude de me dire que tu aimais la façon dont je me préoccupais de mes patients La latine ricane amèrement...Quand ils t'ont ramené de Boise, je me suis accrochée à ça. Mais quand c'était toi ma patiente, tu n'aimais pas ça du tout. Je savais aider mes patients mais avec toi, je n'arrivais à rien. C'était si compliqué d'être en même temps le docteur et la femme.
- Oh, d'où tout ce truc du Dr Torres dans la salle de rééducation et de Calliope la meilleure amie ailleurs.
- Hum...J'ai essayé de ne pas recommencer les mêmes erreurs. Je veux dire, quand tu as perdu ta jambe, je voulais obsessionnellement te faciliter tout. Tu sais, je voulais trouver une solution qui te rende l'espoir et le sourire, tu étais tellement désespérée de pouvoir t'occuper de Sofia et de continuer à être chirurgien, de pouvoir faire tout comme avant. Je passais quasi tout mon temps à travailler sur une prothèse qui te donnerait une totale autonomie. Mais plus j'essayais et plus tu me détestais. Je ne réalisais pas qu'en voulant t'aider et réparer ce que je n'avais pas pu éviter, je te renvoyais une image d'handicapée alors que tu te battais pour l'oublier. J'ai oublié que tu étais une femme séduisante qui avait aussi besoin de se sentir désirée. Tu ne voulais pas que je t'approche, et moi je t'ai laissé faire ou quand je perdais patience, je disais des trucs, tu sais, qui te heurtaient.
- Oh je suis étonnée de ça ! ...Vraiment, toi perdre patience ?... Ricane la blonde voulant faire sourire Callie qui s'était un peu enfermé dans des souvenirs douloureux... Calliope je suppose que se sentir rejetée par sa femme est assez blessant aussi... Je crois que dans ce genre de situation, chacun réagit aussi comme il le peut. Ma mère dit que ces moments ont été vraiment durs pour toi aussi...
- Ouai...Bref, tu avais toujours été tellement séduisante et tu avais toujours eu une telle confiance en toi qui m'agaçait quelque fois d'ailleurs, que je n'ai pas fait attention que tu avais perdu cette partie de toi aussi. Une autre femme a su te donner ce que je ne pouvais pas. Elle a su te faire ressentir combien tu étais toujours belle et désirable telle que tu étais et c'était juste ce dont tu avais besoin. A ces mots la voix de Callie se brise, les larmes apparaissant dans ces yeux témoignaient encore de la profonde douleur qu'elle ressentait dès qu'elle évoquait cet épisode. Et putain j'ai vraiment, vraiment mal réagi.
Avalant difficilement la boule qui s'était formée dans sa gorge, la blonde la regardait se débattre avec ces émotions qui paraissaient encore vivaces
- Calliope personne ne réagit bien à ça. C'est...c'est humiliant et douloureux. C'est normal, c'est humain de mal réagir quand la personne que tu aimes, en qui tu as confiance t'a trahie
- Ouai, mais j'ai vraiment rendu les choses difficiles entre nous. Je l'ai dit devant tout le monde, c'était tellement stupide. J'avais tellement mal, que je voulais que tu aies aussi mal que moi. J'étais vraiment en colère, je suis partie de la maison avec Sofia, j'ai retiré mon alliance et notre cœur, j'ai refusé que tu essaies de t'expliquer, d'essayer de comprendre et je t'ai même viré de notre appartement. J'avais créé toutes les conditions pour que tu penses que c'était finit et bien sûr ça a été l'escalade, tu as couché en plus avec cette interne qui a porté plainte contre moi après. Arizona avait baissé la tête, elle écoutait avec honte le déballage de toutes ses frasques... Même quand on a essayé de se donner une autre chance, tu sais, je ne nous l'ai pas vraiment donné. J'étais en colère contre toi bien sûr, mais je l'étais contre moi aussi, parce que quelqu'un d'autre avait su donner à ma femme ce que je n'avais pas su. Et tu sais quoi, je crois que c'est ce sentiment qui a fait le plus de dégât. Même si on avait reconnu qu'on avait fait toutes les deux des erreurs et qu'on n'en parlait plus, c'était toujours entre nous quand même. Quand tu me voyais triste, toi tu t'excusais, tu as dû t'excuser des milliers de fois et moi je ne pouvais plus supporter d'entendre tes excuses, parce que je savais que je t'en devais aussi. Nous étions toujours mariées mais malheureuses et bien plus liées par autre chose que par l'amour.
- Par Sofia ?
- Ouai, par Sofia aussi, mais surtout par la culpabilité
- Evidemment dans ces conditions, peu de chance qu'on ne sombre pas
- Il m'a fallu le procès pour la garde de Sofia, pour comprendre.
- Pourquoi ?
- Parce que tout à coup, acculé par la peur de perdre Sofia, tu as enfin parlé vrai. Mon avocate te harcelait de questions pour prouver que tu n'étais pas la mère de Sofia et tu t'es battue, oh mon dieu, j'ai vraiment cru que tu allais l'agresser physiquement. Putain, tu l'as carrément menacée. En quelques mots j'ai réalisé que notre vérité était tout simplement là. A un moment, tu avais eu le choix de partir ou de rester mais tu m'avais choisi moi et le bébé qui était en moi, occultant ce que tu avais ressenti à ce sujet par amour. Tu as décidé de rester, quelques soient les conditions. Mais moi, je ne l'avais pas fait, j'avais décidé de fuir.
Les deux femmes face à face se regardèrent dans les yeux; Callie racla sa gorge avant de continuer
- Ça m'a rappelé que quelques fois quand on est malheureux et en colère on peut faire des choses tellement stupides et déplacées. C'est ce que j'ai fait dans ce tribunal et à certaines autres occasions aussi...La latine ricane amèrement... Et c'est ce que tu as fait avec Boswell. Tu étais malheureuse et en colère, et moi je préférais ne pas le voir et penser que ça allait, que l'affronter. Je veux dire, tu pensais que la femme en qui tu avais confiance et qui t'avait promis de te sauver la jambe l'avait coupée. Je ne suis plus aussi certaine que c'était une très bonne idée ça non plus.
- Quoi ?
- Je... je t'ai laissé croire que c'était moi qui l'avais coupée. Je ne t'ai jamais dit que c'était Alex, et je lui ai interdit de te le dire. Tu sais encore ces petits mensonges pour que tu te sentes mieux. Alex te l'a dit quand nous étions déjà divorcées
- Mais...Mais pourquoi, tu as fait ça ?
- Parce que je te connaissais bien, et je savais que tu allais me détester de toute façon. Tu adorais Alex, je ne voulais pas que tu le détestes aussi, tu ne pouvais pas te retrouver seule, tu avais besoin de quelqu'un !
Des larmes envahissent les yeux bleus, la gorge serrée, Arizona souffle de sidération. Elle ne croyait même pas qu'il soit humainement possible de faire preuve d'autant d'amour, d'attention et d'abnégation... La voix brisée par les sanglots, elle balbutie.
- Tu...Tu as fait ça...tu...Oh mon dieu...Tu m'aimais au point de me laisser te détester et m'en prendre à toi seulement pour me protéger...Je ne peux pas le croire. Oh Calliope, si tu savais comme je me déteste en ce moment
- Je me déteste aussi, rien de tout ça ne serait arrivé si j'avais sauvé ta jambe comme je te l'avais promis.
Ressentant le besoin irrépressible de la prendre dans ses bras, Arizona étreint la latine. Elle sentait le corps de Callie contre le sien secoué par les sanglots, sa bouche tout près de son oreille, elle murmure.
- J'ai lu mon dossier quand j'étais à l'hôpital. Ma jambe ne pouvait pas être sauvée Calliope, et même si tu l'avais fait, j'aurai eu une vie beaucoup plus limitée qu'avec une prothèse. Tu le sais, et je le sais aussi...Tu ne dois plus te reprocher ça. Je sais... je sais combien c'est dur d'accepter que l'on n'ait pas pu sauver quelqu'un qu'on aime. J'ai ressenti la même chose pendant longtemps quand mon frère est mort. J'ai souvent pleuré dans les bras de Nick, parce que j'aurai voulu être là-bas pour le sauver, et tu sais quoi, je ne sais même pas si j'aurai pu.
- Ouai ça fait tellement mal. Mais je n'ai même jamais pu pleurer dans tes bras, ni dans les bras de quelqu'un d'autre
Arizona se recule un peu, le visage de la latine était ravagé par les larmes, tendrement elle les essuie avec la pulpe de son pouce. Elle pose son front contre celui de Callie, elle demande d'une voix cassée.
- Pourquoi ?
- Parce que j'étais seule. Dit la brune entre deux sanglots... Toi tu ne me parlais plus, et Mark était mort. Et puis tu étais celle qui était désespérée, et je devais être celle qui était forte, pour que tu t'en sortes.
Arizona serre son ex-femme, comme si tous les gestes tendres qu'elle pouvait faire en ce moment pouvaient effacer toute la douleur de la latine.
- Oh mon dieu...Je suis tellement désolée de t'avoir fait vivre tout ça, Calliope.
Le temps semblait s'être arrêté, la blonde passait une main dans le dos de la latine essayant de l'apaiser. Blottie dans les bras d'Arizona qui la berçait doucement, Callie versait les larmes qu'elle avait toujours gardé pour elle. Quand elle s'écarte de l'étreinte, Arizona la regardait, une tendresse infinie se reflétait dans les yeux bleus mouillés exprimant tous les regrets d'avoir été celle qui à un moment avait fait souffrir.
Réduisant l'espace infime qui les séparait, leurs bouches se cherchèrent des yeux, gouttant leurs larmes salées, leurs lèvres s'effleurent avec douceur. Puis les deux femmes hésitantes reculent légèrement se regardant intensément une demi seconde et poussées par une attraction irrésistible leurs bouches s'unissent, s'embrassant passionnément.
Lorsqu'elle se séparent, les yeux noirs se noyant dans les yeux bleus, Calliope enlève l'attelle de la blonde. A peine libérée de son carcan, Arizona soulève le pull de la latine exposant les seins auxquels elle s'était empêchée de rêver depuis des jours, elle repousse Callie sur le canapé et enfoui sa tête dans son cou, respirant profondément ce parfum qu'elle avait reconnu dès les premiers jours, comprenant maintenant pourquoi il avait laissé une marque indélébile dans son esprit rebelle.
- Arizona, attend ...attend. Qu'est -ce qu'on est en train de faire murmure Callie. La blonde lève des yeux interrogateurs vers la brune...Et ta petite amie ?... Arizona tu as une petite amie...
- Quoi ? Gémit Arizona. Non, je n'en n'ai plus ! Oh merde j'ai oublié de te le dire. J'ai rompu avec Carina. Répond la blonde, ses lèvres glissant le long du corps de la brune, pour couvrir de baisers ses seins à travers la dentelle de son soutien-gorge.
- Tu as rompu ? …Quand ?
- On est vraiment obligé d'en parler maintenant ? Se lamente Arizona, libérant adroitement les seins de son ex-femme.
- Non tu as raison La latine glousse face à l'excitation de la blonde qui gémissait en l'embrassant.
- Le soir du bar chez Joe... Dit, enfin la blonde entre deux baisers
- Oh en même temps que moi avec Penny ?
Agacée par les perturbations de son ex-femme, Arizona a arrêté tout ce qu'elle faisait, et regarde Callie perplexe.
- Pourrais-tu oublier cette partie de nos vie pour l'instant Calliope.
La latine se soulève brusquement du canapé emportant Arizona dans ses bras.
- Calliope !? Qu'est...Qu'est-ce que tu fais ?
- J'amène ça dans la chambre à coucher. Crois-moi ce sera inoubliable. Que penses-tu de nous faire de nouveaux souvenirs inoubliables ?
Merci d'avoir lu
