Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomy
Chapitre 18 « Les souvenirs, ça ne sert à rien mais ça tient chaud »
Il faisait encore nuit, Arizona ouvre les yeux.
Dans les draps froissés par leurs étreintes, le corps encore enroulé autour du sien, la latine respirait fort, et ce ronronnement régulier était étrangement apaisant.
Elle ne se rappelait pas avoir jamais vécu une telle symbiose dans aucune des relations intimes dont elle avait le souvenir. Mais probablement l'avait -elle déjà vécu ?
Calliope savait tout d'elle, de ses désirs, de ses besoins. Tout au long de la nuit, elle avait su comment lui faire perdre la tête.
Caressant délicatement la peau cuivrée d'une douceur sans nulle autre pareil, la blonde glousse silencieusement, c'était donc le fameux « Waouh », la fameuse révélation.
Ses sourcils se froncent à la désagréable réalisation qui venait de titiller son esprit, gâchant la perfection de ce moment.
Elle viendrait désormais grossir cet infime pourcentage de cas qui ne recouvre pas leur mémoire en totalité, parce qu'il ne restait plus aucune option. Même ce moment merveilleux qu'elle avait certainement partagé de nombreuses fois avec son ex-femme n'avait rien fait revenir de cette mémoire dissoute.
Elle ne se rappellera jamais un pan entier de sa vie, de son bonheur, car le bonheur ne se raconte pas, il se vit.
Elle ne souviendra jamais de leur premier baiser, de leur première nuit, de l'émotion d'une phrase dite les yeux dans les yeux, d'un silence chargé de sens, de s'être jetée dans les bras l'une de l'autre, avide de se donner l'une à l'autre.
Elle ne se souviendra pas non plus de ces conversations durant des nuits entières et regarder ensemble, blottie l'une contre l'autre, le petit matin se lever sans avoir encore dormi, parce que dormir c'est se séparer. Ou d'avoir marché toute la nuit main dans la main sur les trottoirs de la ville, juste pour prolonger le moment.
Elle ne se rappellera pas les regards indulgents posés sur l'autre quand on n'est pas vraiment d'accord, mais qu'on sait qu'il ne peut pas faire différemment, parce qu'on le connait, on le comprend et on l'aime même avec ses défauts, ses incohérences, et ses difficultés.
Elle ne se souviendra jamais pourquoi elle a fait tout ce chemin, ce qu'a été sa vie avec Calliope pendant ces dix années et pourquoi elle avait voulu être là.
Elle ne se souviendra pas non plus des blessures, des chagrins, de la peur, des regrets et des pardons.
Toute une partie de son histoire avec Callie lui avait été enlevée et elle ne pourrait jamais la rattraper, car les émotions ne se racontent pas non plus, elles se ressentent. Elles nous construisent et nous font comprendre le sens de notre vie et de nos actes.
Cette pensée s'incrustant soudain dans l'esprit de la blonde, elle bouge d'inconfort. Dérangée dans son sommeil, Callie se déplace un peu en ronchonnant. Elle étreint plus fort le corps de la blonde, comme si elle devinait dans son sommeil les interrogations qui venaient parasiter l'esprit d'Arizona.
Et si ces dix années subitement effacées ne l'étaient pas involontairement. Si au fond d'elle-même son subconscient avait sciemment inventé ce subterfuge pour qu'elle puisse imaginer une nouvelle vie, loin des erreurs, de la culpabilité et des douleurs.
Et si c'était l'opportunité d'une seconde renaissance.
Si c'était la seule manière qu'elle avait trouvé de se laver de toutes les impuretés qu'elle avait senti, de cette saleté qu'elle avait porté sur elle comme un manteau mité qui lui rappelait sans cesse les petites bassesses et les mauvais choix.
Si c'était seulement pour oublier ce comportement qu'on lui avait raconté et qui lui paraissait être la vie de quelqu'un d'autre, ou ce douloureux mépris que Callie lui avait avoué avoir fait peser sur elle, par son incapacité à la comprendre et à la pardonner.
Et si c'était tout simplement pour se protéger de la douleur infligée et ressentie dans cette incroyable histoire d'amour, qu'elle préférait rester dans l'ignorance.
Vierge de toute expérience bonne ou mauvaise, ce serait alors pour elle l'occasion de démarrer une nouvelle vie avec l'innocence, les illusions et les rêves naïfs de ceux qui n'ont pas été touchés par le chagrin.
Ce serait l'opportunité de pouvoir renouer avec l'amour, de retrouver la passion du début d'une rencontre et enfin savoir à nouveau jouir pleinement de la vie, sans que la voix de Meredith resonne dans sa tête avec cette angoissante ritournelle. « Vous ne savez pas vous résister, mais ensemble vous souffrez, puis vous vous quittez et vous vous blessez »
Et si son point de rupture était de ne plus savoir aimer et pouvoir se donner, comme l'avait suggéré Carina.
Et si elle faisait encore souffrir Calliope, parce qu'elle ne saurait jamais l'aimer à la hauteur qu'elle le désirait.
Bien sûr si c'était ainsi, alors cette théorie retirait Callie de l'équation. Leur passé était si lourd que son ex-femme ne pouvait encore pas, après des années de séparation, l'évoquer sans larmes.
Elle avait la chance de ne pas se souvenir, mais Calliope connaissait les moindre détails même les plus sordides de leur histoire, et elle l'avait exprimé clairement, elle avait eu plutôt du mal à pardonner.
Quant à elle, comment pourrait-elle pardonner, alors qu'elle ne savait pas exactement ce qu'il fallait pardonner, alors qu'elle ne comprenait pas malgré tout ce que lui avait raconté son ex-femme, ce qui avait pu les amener à une situation aussi cruellement inexorable.
Elle aurait aimé croire aveuglément aux explications de Callie, à ses regrets et ses larmes et ses grands yeux tristes mais il lui manquait quelque chose d'essentiel pour comprendre, il lui manquait ses propres souvenirs, son propre ressenti.
Peut-être tout cela n'était qu'un leurre de son esprit pour l'obliger à enfin tourner cette page, et pouvoir reprendre sa vie en main.
La blonde saisit son téléphone, elle regarde l'heure il était 4 heures du matin à Seattle, il était donc midi en Allemagne.
Doucement, elle se libère de l'étreinte de Callie, et se lève du lit pour rejoindre la cuisine et se préparer un café.
Assise sur le canapé elle fixait son téléphone. Teddy était vraiment une excellente amie, elle s'en souvenait parfaitement maintenant, mais elle n'avait pas l'habitude de livrer ses pensées les plus intimes. Dans les relations, elle était plutôt celle qui était la bonne auditrice, mais quand il s'agissait de partager ses propres soucis, ça restait difficile pour la blonde, y compris avec ses amies.
Elle glousse silencieusement, en réalisant que ça l'était même avec la femme qu'elle avait épousée...
Elle appuie sur le contact de la cardiologue qui était repartie pour l'Allemagne.
- Salut Arizona, tu as enfin décidé de devenir une bonne amie et de m'appeler de temps en temps...Rigole Teddy de l'autre côté de la ligne.
Saisissant le reproche à peine déguisé de son amie, la blonde lève les yeux au ciel, cette entrée en matière n'allait pas beaucoup l'aider.
- Salut, Euh...Tu vas bien ? Sa voix était empreinte par les inquiétudes qui l'habitaient
- Waouh...Qu'est- ce qu'il t'arrive ? Qu'est-ce que Callie Torres t'a encore fait ?
- Je...Non ...Rien...Elle n'a rien fait de mal en tout cas... Pourquoi dis-tu ça ?...
- Arizona, je reconnais cette voix...C'est le ton « Je l'aime ...mais »
- Non il n'y a pas de « mais ».
La blonde racle sa gorge, elle avait encore une fois, la confirmation par un autre de leurs proches, que son histoire avec son ex-femme avait été plus que compliqué et la souffrance n'avait pas été que du côté de la brune.
- Oh, putain tu avoues enfin que tu l'aimes encore...
De l'autre côté de la ligne, la cardiologue riait, alors que la blonde grimaçait, réalisant qu'il n'y avait pas que Calliope qui la connaissait bien
- Oh mon dieu, ne dis pas ça Teddy...J'ai fait une chute et j'ai perdu la mémoire des dix années que j'ai passé à Seattle, et puis au bout de quelques jours c'est revenu, sauf la partie qui concerne Calliope.
- Mais, comment un truc pareil pourrait seulement être possible ? Rit la cardiologue incrédule. Il s'était passé tellement de drames dans la vie de ses deux amies que ce que racontait la blonde, ne pouvait être qu'une farce aux yeux Teddy. Callie était partout dans ta vie pendant ces dix années. Je veux dire, même quand vous n'étiez pas ensemble- ensemble, tu vois ce que je veux dire, et bien elle était toujours autour de toi ou au moins dans ta tête.
- Ouai eh bien elle n'y est plus. Je ne la vois plus nulle part. Et tu sais elle est revenue de New York dès qu'elle a su pour mon accident et elle a pris soin de moi, tout le temps. Elle ...elle est tellement attentionnée, mais elle a eu besoin de s'éloigner de moi quand même, et je me demande si...
- Bien sûr qu'elle a pris soin de toi Arizona ! C'est ce que vous faites toujours. Je veux dire c'est Callie et c'est toi ! La cardiologue ne comprenait pas que son amie ne puisse pas voir cette évidence. Ecoute Arizona, on peut tomber amoureux, et oublier que l'on est tombé amoureux, mais quand on aime comme vous deux vous vous êtes aimées, on ne cesse pas de s'aimer. Je suis sûre que tu aurais sauté dans le premier avion aussi pour elle.
- Ouai je l'espère mais même ça tu vois je ne peux pas en être certaine. Tout ce que je sais de moi c'est ce qu'elle m'a raconté mais je me sens perdue...Je sais que je l'aime et je sens que je l'ai aimée éperdument, même désespérément mais...
- Ah tu vois il y a le « mais » ...
- Mais j'ai l'impression d'avoir été si horrible ! Je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu devenir cette personne et j'ai besoin que quelqu'un d'autre me raconte comment nous étions ensemble. Parce que quand même je pense que tout ça ne me ressemble pas, et que peut-être... Et bien ...peut-être nous avons une relation amoureuse toxique l'une pour l'autre et ça nous a conduites toutes les deux à avoir des comportements ...Euh comment dire ...Inappropriés et incroyablement blessant
La cardiologue sentant la gravité du ton de son amie n'était plus encline à plaisanter
- Est-ce que Callie sait que tu ne t'en souviens pas d'elle...
-Ouai...
- Oh mon dieu...Elle doit être folle de colère !
- Non, justement, tout le monde dit ça ! Je ne peux pas comprendre ça. Tout le monde a toujours l'impression qu'elle va péter les plombs ! Mais pourtant elle est géniale et compréhensive et peut-être elle souffre en silence. J'ai l'impression que c'est ce que nous avions l'habitude de faire toutes les deux. Tu sais, garder des trucs à l'intérieur et puis exploser, et tout détruire. Je ne sais pas...Je ne sais rien de ce que je suis avec elle...et je... Je ne sais pas qui elle est non plus...Je ne sais plus rien de nous, si ce n'est que je l'ai faite souffrir et que peut -être je continue et...Et je ne veux plus la blesser. Et puis si je l'ai oubliée c'est qu'elle aussi...
- Fais comme si vous faisiez connaissance... Propose Teddy... Comme si tu la rencontrais pour la première fois
- Mais ce n'est pas possible ! Parce qu'elle, elle a tout ça dans sa tête, tout le mal que l'on s'est fait. Et moi, j'ai l'impression que c'est surtout moi, même si elle, elle a l'impression que c'est surtout elle. Oh merde, c'est...C'est tellement compliqué...C'est...
- Arrête, vous étiez géniales ensemble ! Pour moi, Callie et toi vous étiez le couple idéal. Toujours là l'une pour l'autre. Je veux dire j'étais là pratiquement au début, et bien sûr, vous aviez des désaccords, mais au bout du compte vous vous retrouviez toujours, parce que vous deux c'était une évidence, vous étiez inévitables l'une pour l'autre. Teddy, pouvait entendre le doute s'exprimer à travers le silence de la blonde.
Arizona, quand son père a rejeté son homosexualité, tu es allée le trouver alors que vous vous fréquentiez à peine depuis quelques semaines, et tu lui as raconté toute ton histoire sur l'homme bon dans la tempête, tu lui avais même dit que tu aimais sa fille. Je veux dire l'homme n'a pas l'air commode, pourtant il a changé d'avis sur le champ.
- Oh j'ai fait ça ?
- Ouai tu vois, et même pour votre mariage, avec l'attitude de sa mère...
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec sa mère ?
- Elle ne t'a pas raconté ? Sa mère l'a rejetée. Elle n'a pas assisté au mariage et lui a dit des choses assez dures, et je ne crois pas que depuis elles aient repris contact
- Oh bon sang. Tu vois et moi qui l'ai rejeté longtemps après l'accident d'avion, et même en ce moment elle a l'impression que mon inconscient la rejette. Sa mère la rejette, sa femme la rejette. Peut-être c'est pour cela qu'elle se sentait mal et même qu'elle a eu besoin de s'éloigner...
- Oh putain arrête avec ces trucs de psy... Arizona, arrête de te torturer, et aime Callie comme tu l'as toujours fait. Sa mère l'a rejeté d'accord...Mais toi tu ne l'as pas fait, pour ça aussi tu étais à ses côtés.
Oh putain et l'accident de voiture ! Je me rappelle après l'accident de voiture tu ne l'as pas lâchée une seconde. On ne pouvait pas te faire sortir de cette chambre. Tu n'as pas dormi dans un lit jusqu'à ce qu'elle se réveille du coma. Tu restais à côté d'elle ta main dans la sienne à attendre un signe. Et ... Teddy éclate de rire repensant à ces moments difficiles qui aujourd'hui pouvaient porter à rire parce qu'à la fin tout c'était bien passé... Même tout au long de sa rééducation, oh mon dieu, elle était tellement impatiente, elle était infernale, elle avait viré quatre kinés en un mois, et toi tu continuais à la défendre et à en chercher d'autres qui veuillent bien s'occuper d'elle. Arizona souri, elle imaginait si bien la scène , qu'elle sentait une forte émotion la submerger. Quand elle perdait confiance, tu étais là pour elle, tu étais la seule à pouvoir la convaincre que ça allait aller, et à la faire rire... Tu l'as toujours soutenue. Arizona, crois-moi ce que vous avez toute les deux est exceptionnel depuis le tout début.
Arizona aurait bien voulu se laisser bercer par cette jolie histoire, mais ce qu'elle voulait c'était des explications sur ces incessantes ruptures, pauses quelques soient la façon dont on voulait les appeler.
- Mais alors... Pourquoi je suis partie en Afrique en la laissant dans un aéroport. Comment peut-on faire ça à quelqu'un qu'on aime ? Personne ne fait ça. Pourquoi elle m'a oubliée si vite et a couché avec Mark ? Pourquoi je ne voulais pas vraiment m'engager ?
- Ecoute, à cette époque Callie et toi vous vous disputiez la place du conducteur dans la voiture.
Ne saisissant pas l'analogie, les yeux d'Arizona se sont ouverts brusquement.
- Quoi ?
- Je veux dire, vous n'alliez pas dans la même direction, mais vous vouliez désespérément rester dans la même voiture, alors vous vous disputiez le volant. Et Callie voulez toujours rouler beaucoup plus vite que toi, et conduisez souvent imprudemment. Toi, ça te faisait peur La cardiologue éclate de rire... Tu ne te souviens pas quand tu me racontais que tu avais peur d'ouvrir les yeux dès que tu sentais qu'elle te regardait dormir.
- Non, je te dis que je ne me souviens de rien de tout ça.
- Tu avais peur de tout ce qui pouvait sortir de sa bouche... Peur qu'elle veuille un enfant, ou t'épouser et tu n'étais tellement pas prête pour ça ... Il faut dire que Torres ne fait pas dans la demi- mesure quand elle veut quelque chose, ou quelqu'un. Je crois qu'autant d'amour et de changements dans ta vie t'effrayaient aussi. Tu sais, j'avais l'impression que personne n'avait jamais pris autant de place dans ta vie, et ça te terrorisait...Comme peur de ne pas être à la hauteur...Arizona grimace, ce que décrivait la cardiologue était exactement ce qu'elle ressentait en ce moment... Toi tu voulais prendre les choses tranquillement avec elle, Tu n'avais besoin de rien d'autre qu'elle.
Ouai, Callie conduisait une formule 1, alors que toi tu voulais conduire une berline. Donc l'Afrique et bien je crois que ça a été l'opportunité de ralentir le rythme pour toi. Mais quand tu es revenue tu étais clairement prête pour la formule 1, car vivre sans elle, t'était apparu absolument impossible, et je ne te raconte pas dans quel état elle était sans toi.
- Pourtant elle dit que quand on a fait une thérapie de couple, je regrettais d'être revenue et je lui reprochais de ne pas m'avoir laissé du temps, et même que je regrettais de m'être laissée coincer par sa grossesse...
- Oh non je ne crois pas que tu le regrettais. Tu n'aurais jamais rien regretté de ce qui a amené Sofia dans ta vie. Tu t'es battue comme une lionne pour cette enfant. Et ce n'était pas facile. Au début Mark ne t'a pas rendu les choses faciles et Callie ne le réalisait pas vraiment, elle ne t'a pas toujours soutenue dans ce trio infernal que vous formiez. Tu avais du mal avec cette histoire entre elle et Mark, et ils ne t'ont pas épargnée. Tu ne trouvais pas ta place, et pourtant tu as tout dépassé par amour pour Callie et Sofia. Mais je crois que ça a pu laisser une perte de confiance en toi, qui a dû s'aggraver avec l'amputation.
- Cela parait être une analyse très psychanalytique Théodora ? Rigole la blonde
- Fréquenter un psy pendant des mois laisse quelques traces... Teddy riait aussi ... Arizona, dans votre histoire je ne peux pas nier que vous vous êtes blessées, mais vous avez toujours su être là l'une pour l'autre pour traverser le pire et pour vous soutenir aussi. Même quand tout semblait fini entre vous deux, tu as quand même laissé Sofia partir avec elle à New York, et je ne pense pas que cela ait été dans ton intérêt ou celui de Sofia.
Mais c'est vrai qu'après le crash je n'étais pas à Seattle et tu ne répondais plus à mes appels, alors je ne sais rien de plus que ce que me racontait Callie. Je comprenais que c'était plutôt difficile pour toi et entre vous deux, mais je vous ai vues vous aimer si fort que je pensais que vous surmonteriez ça aussi
- Manifestement tu t'es trompée
- Ou pas... Teddy ricane...N'a-t-elle pas sauté dans le premier avion dès qu'elle a su que tu étais dans le coma ?
La blonde renifle. Elle aimait l'esprit toujours pragmatique de la cardiologue.
- Ouai tu as raison... Arizona était songeuse. Teddy quand reviens-tu à Seattle ? Tu me manques...
- Quelques fois il faut s'éloigner des gens qu'on aime pour arriver à survivre, et espérer qu'on saura les retrouver un jour, Arizona.
- Oh, j'ai compris Owen est ton Arizona alors.
- Ou il est ma Calliope, n'as-tu pas effacé tout ça inconsciemment pour arriver à survivre sans elle et c'est peut-être maintenant le moment de la retrouver.
- Oh merde Teddy arrête de fréquenter des psy...
Les deux chirurgiens éclatèrent de rire et Teddy promettant de rendre visite bientôt, laisse Arizona avec ces derniers mots en tête. Elle était assise sur le canapé depuis des heures à ressasser les différentes conversations qu'elle avait eu concernant son passé, la version de Teddy lui avait fait du bien, mais les mots de Meredith tournaient toujours en boucle dans sa tête, quand les pas de Callie se firent entendre
- Salut toi. Tu t'es levée tôt. Dit la latine tout sourire, plaçant un chaste baiser sur le front de la blonde. Je...Je pensais que nous pourrions trainer un peu au lit ensemble ce matin. Tu adorais ça...
- Je ...je ne sais pas ce que j'aimais ou n'aimais pas Calliope. Interrompt Arizona sur un ton sec dont elle-même était étonnée.
- Qu'est- ce qu'il te prend ? J'ai dit...Ou fait un truc qui...
- Et si nous avions fait une erreur, Calliope...Je veux dire ça n'a jamais marché entre nous même quand nous avions toutes les deux toutes les cartes en mains, et là, il n'y a qu'un jeu de carte et c'est toi qui distribues. C'est toi qui conduis la voiture et ...Je veux dire c'est... Pardon, je ...Je m'embrouille dans mes métaphores. Et si on mettait cette formidable amitié en péril parce que même si on le veut plus que tout on n'y arrivait pas...Tu as dit qu'il y avait des choses plutôt difficiles entre nous et moi je ne les connais pas vraiment...Et puis ce n'est pas comme si c'était la première fois...Je veux dire on a déjà échoué ! Apparemment, on ne sait pas se résister et puis on se blesse et on se quitte, et on se blesse encore...
- Oh non, c'est reparti...Les questions, les hésitations les « pourquoi », les « comment », et les « et si ». Arizona ! Et si au bout du compte toutes ces questions ne servaient pas à grand-chose ! Ça n'a rien à voir avec ton amnésie Arizona, je t'ai toujours connu avec plus d'hésitations, de questions que de certitudes. Tu fais toujours ça...
- Parce que tu conduis toujours trop vite ! Et ça fait peur
- Quoi ?
- C'est facile pour toi, parce que toi tu te souviens de tout. Et moi il me manque toujours un truc pour me sentir à la hauteur. Un pénis, une jambe et maintenant ma mémoire. Callie jette un regard effaré sur la blonde, elle ne s'attendait certainement pas à un tel réveil après la nuit de rêve qu'elles venaient de passer ...Tu...Tu connais tout ce qu'on a vécu. Les moments géniaux et les moments affreux, et apparemment pour toi, en ce moment ça en vaut quand même la peine. Mais jusqu'à quand ? Et si je ne savais toujours pas te donner ce que tu veux. Et si tu croyais que tu es enfin arrivée à me pardonner et que ce n'était toujours pas le cas. Moi je ne sais rien de tout ça. Et si ma mémoire revenait et que je n'ai pas pardonné non plus. Comment ce serait pour Sofia ? Et pour nous. Tu...tu m'as quittée et puis tu m'as quittée encore et cette fois c'était pire parce que tu as même eu besoin de partir loin de moi pour survivre. Et Sofia...Je... Je ne veux plus être séparée de Sofia, et même...
- Waouh...Je ne peux pas recommencer ça...Tu sais quoi, je ne peux plus. Je ...Je suis désolée Arizona, je ne peux pas recommencer ça. Tu as raison, considérons que c'était une erreur ou notre nuit d'adieu, comme tu veux. La latine ricane amèrement. C'était toujours moins triste que la dernière fois de toute façon
- Tu vois, je ne sais même pas de quoi tu parles en ce moment. Notre dernière nuit je ne me la rappellerai jamais. Comment je peux m'en sortir en sachant si peu de choses de notre passé ?
Secouant la tête, la latine regardait tristement son ex-femme, dépitée de se retrouver encore une fois au point de non-retour.
- Ouai...Il y avait bien une façon, mais il aurait fallu que tu me fasses confiance et apparemment c'est toujours le problème, tu ne peux toujours pas.
Dévastée, elle récupère ses affaires et quitte la maison.
Merci d'avoir lu et de ne pas me détester...
