Clause de non responsabilité : Les personnages appartiennent à Shonda Rhimes et Grey's anatomy.
A/N : Je voulais... je veux toujours... écrire, des histoires sans préjugés sur Arizona ou Callie. Parce que je fais partie de l'équipe qui pense que personne n'est parfait, que tout le monde est différent et que l'erreur est humaine. Dans chaque personne il y a toujours du bon même si à un moment donné ce n'était pas le mieux qu'elle pouvait faire... Ce qui est important est ce que nous faisons ensuite, c'est de savoir reconnaître nos erreurs et si possible les réparer, surtout si nous blessons quelqu'un... J'ai l'impression d'avoir atteint mon but.
Chapitre 19 : "L'amour est un trésor de souvenirs."
Arizona avait repris le travail depuis quelques jours. Elle n'était autorisée à ne faire que des consultations, son bras ne lui permettant pas encore de franchir les portes d'un bloc opératoire.
Elle n'avait eu aucun contact avec Callie depuis que la latine avait quitté sa maison en claquant la porte un peu fort derrière elle.
Quand elle était entrée à la cafétéria avec l'espoir de pouvoir renouer une relation cordiale, elle s'était approchée de la table que Callie partageait avec Alex et Meredith. Mais la conversation des chirurgiens s'était immédiatement arrêtée, et leur malaise était assez palpable pour lui laisser entendre qu'elle venait d'interrompre une discussion dont vraisemblablement elle était le sujet principal. D'ailleurs, dès son arrivée, semblant bouleversée, la brune s'était levée et feignant d'avoir terminé son repas avait quitté la cafétéria abandonnant son plateau à peine entamé.
Arizona n'en n'était pas sure, mais il lui semblait avoir vu des larmes dans les yeux noirs.
Plus tard, elle l'avait croisée à plusieurs reprises dans les couloirs, donnant carrément l'impression qu'elle la pourchassait mais chaque fois, son ex-femme l'avait saluée comme une collègue ordinaire et même plutôt plus froidement, et avait poursuivi son chemin, signifiant clairement ainsi qu'elle évitait toute relation avec la mère de sa fille.
Les journées extrêmement lentes, laissaient à la blonde le temps de ressasser cette situation. Elle avait eu peur de se lancer dans cette histoire de crainte d'échouer, de souffrir, de faire souffrir et de perdre l'amitié de la latine, et en fait, elle avait l'impression en ce moment même d'avoir tout perdu, et c'était apparemment toujours ce qu'elle faisait.
Elle cherchait April qui était censée être en charge des urgences, quand une jeune fille apeurée franchi les portes avec sa petite sœur dans les bras.
- Aidez-moi ! Aidez-moi ! s'il vous plait.
- Bonjour je suis le Dr Robbins, qu'est - ce qu'il s'est passé. La blonde se tourne vers l'interne... Joshua bipe Alex 911.
- Une bibliothèque pleine de livres lui ait tombée dessus. Elle était coincée sous le meuble, les secours n'arrivaient pas, alors je l'ai tirée par les bras pour la sortir et la conduire ici. Mais dans la voiture elle s'est plainte de ne plus pouvoir bouger les jambes. Pourtant elle les bougeait. Elle...elle poussait sur ses jambes pendant que j'essayais de soulever le meuble pour la libérer. Je...Je ne comprends pas
Arizona sort le marteau réflexe de sa poche pour tester le réflexe rotulien de l'enfant, une ombre passe dans ses yeux pendant un millième de seconde. Revêtant le sourire apaisant du médecin, elle se tourne vers la sœur ainée, alors qu'Alex arrivait en courant.
- Vous dites qu'elle les bougeait ...
La jeune fille acquiesce de la tête
- Nos parents sont absents, est ce que je devrai les prévenir ? Est-ce que mes parents doivent rentrer ? Oh mon dieu, ils m'avaient demandé de prendre soin d'elle et je n'ai pas vu qu'elle essayait de grimper pour attraper un livre. J'étais au téléphone avec mon petit ami et je n'ai pas fait attention à ma petite sœur. Gémissait la sœur ainée
- Comment t'appelles tu ?
- Samantha
- Okay il faut que tu te calmes Samantha et...Oui tu devrais prévenir tes parents. Va dans la salle d'attente et Joshua viendra te donner des nouvelles. Okay ? Tout va bien se passer.
D'un regard la blonde signifie à l'interne de faire sortir la jeune fille, et se tourne vers le pédiatre.
- Tu penses ce que je pense ?
- Ouai il faut appeler Callie, Callie est la seule à pouvoir la sauver de la paralysie, elle l'a déjà fait. Tu te souviens il y a quelques années, ce gamin que son père avait amené sans attendre les secours ? Demande Alex innocemment. Arizona lève les yeux au ciel. Bien sûr, elle se souvenait du cas, mais pas du chirurgien qui avait opéré... Oh, merde pardon... Désolé... C'est tellement bizarre que Callie ait disparue de ta tête...Je ne peux pas m'y faire.
- J'avoue que j'ai un peu de mal avec ça, aussi. Soupire Arizona avec amertume... Bon Alex bipe Callie alors, parce que moi en ce moment, je ne suis peut-être pas la mieux placée pour...
- Euh...Le Dr Torres n'est plus à l'hôpital. Je l'ai vue partir il y a une vingtaine de minutes, elle m'a dit qu'elle avait un avion à prendre.
Comme si Joshua venait d'appuyer sur le bouton pause, les deux chirurgiens interrompent brusquement tout ce qu'ils étaient en train de faire, et se regardent.
- Un...un avion ?... Bégaye la blonde
- Ouai je crois qu'elle allait à New York ...
Arizona se fige, et questionne Alex du regard, comme si lui seul avait les réponses. Il était proche de la brune, en plus il y avait cette conversation qu'elle avait interrompue, il y avait à peine deux jours à la cafétéria. Selon Arizona il devait connaitre les plans de la latine, et en ce moment elle faisait peser sur lui un regard inquisiteur, qui disait : « Dis-moi immédiatement tout ce que tu sais ».
- Je ...Je ne suis pas au courant ! S'écrie Alex... Je ne connais pas tous les faits et gestes de ton ex-femme. Oh, merde le nouveau mec qui vient d'arriver en ortho ne sera pas capable de faire ça.
- Quel nouveau mec ?
- Et bien Link a démissionné quand il a vu revenir Torres.
- Mais pourquoi a-t-il fait ça ?
- Il a dû penser qu'il n'y avait pas de place pour un dieu ortho et une déesse ortho au sein du même hôpital. Vue que vous êtes propriétaire de l'hôpital, je suppose que pour lui les jeux étaient faits d'avance. Et maintenant, qu'elle est partie on n'a plus personne pour s'occuper de cette enfant. Putain, je te jure, y en a marre de toutes vos histoires ! Vous ne pouvez pas arrêter de ramener votre bordel au boulot et comprendre une bonne fois pour toute que vous ne pourrez jamais vous passer l'une de l'autre ?
Bien qu'il le faisait souvent; et même si elle ne lui aurait avoué pour rien au monde qu'elle avait toujours aimé son insolence; surprise de la façon dont il se permettait de lui parler, la blonde fixait le pédiatre les yeux écarquillés.
- Okay, écoute fais le scanner, stabilise-la et je ...Je vais la ramener, Alex ...Cette fois Calliope Torres ne s'enfuira pas.
Saisissant son téléphone pour appeler un taxi, Arizona jette sa blouse blanche, et se dirige en courant vers la sortie, laissant Alex avec un sourire en coin sur son visage.
La blonde rentre précipitamment dans le taxi qui stationnait devant la porte de l'hôpital
- A l'aéroport le plus vite possible s'il vous plait.
Alertée par le ton angoissé de la blonde, deux yeux noirs en amande se retournent vers elle. Lui offrant un grand sourire calme, une femme noire aux joues arrondies, la fixait d'un air jovial.
- Ça parait urgent ? A quelle heure est votre avion ?
- Je...Je ne prends pas d'avion, mais...Mais je dois empêcher quelqu'un de prendre un avion...Alors s'il vous plait, faites tout ce que vous pouvez pour me conduire le plus vite possible à l'aéroport... Les mots étaient sortis de la bouche à la vitesse du son, amusant la chauffeur de taxi.
- Oh ça sent l'histoire romantique et j'adore les histoires romantiques... Dit la femme dévoilant des dents d'une blancheur immaculée derrière un sourire qui semblait plaqué sur son visage depuis la nuit des temps. Elle appuie brusquement sur l'accélérateur faisant crisser les pneus d'une manière peu rassurante... Je m'ennuie souvent dans cette voiture on dirait qu'aujourd'hui c'est mon jour de chance. Donc vous ne voulez pas que votre petit ami... Regardant dans le rétroviseur la femme noire prend vraiment pour la première fois l'apparence de la blonde, et grimace...Plutôt votre mari prenne un avion ?
Interloquée par la question, et légèrement offensée par l'allusion à son âge, Arizona établi un contact visuel avec la femme au volant, au travers du rétroviseur. Son visage sympathique et ses yeux vifs reflétaient la curiosité mais aussi la gentillesse, elle mettait bizarrement en confiance.
- Mon ex-femme
- Oh Okay ! Donc cette ex-femme ne serait pas si ex que ça
-C'est compliqué
- Oh c'est compliqué ? Une autre façon de dire je l'aime, mais je ne veux pas me l'avouer. Ou je l'aime, mais j'ai tellement peur que je préfère laisser passer ma chance. Tu sais ce qui n'est pas compliqué ? Demande la femme de façon rhétorique, n'hésitant pas à secouer sa passagère en slalomant entre les voitures sur l'autoroute... C'est la solitude. La solitude n'est jamais compliquée, mais c'est tellement triste.
Arizona grimace, cet étrange chauffeur montrait en plus de son immense talent de conductrice dans les situations d'urgence, une grande sagesse et une certaine philosophie de la vie. A moins que ses sentiments soient aussi évident qu'un nez au milieu d'un visage, pour qu'une parfaite inconnue, lui affirme au premier regard ce que ses parents et ses amis ne cessaient de lui dire, pense la blonde
- C'était compliqué...En fait c'est souvent ce qu'elle dit quand elle parle de nous et tout le monde dit toujours qu'entre nous ça a toujours été compliqué...Mais d'une certaine façon ça ne l'est pas en fait...mais ...d'une autre ça l'est. Vous voyez ?
- Euh... j'avoue que c'est compliqué... Glousse la femme au volant
- Nous avons traversé beaucoup de choses très difficiles pendant notre mariage, et... on a échoué. Apparemment plusieurs fois. Et puis elle est partie à New York, clairement pour s'éloigner de moi et pour m'oublier. Mais en réalité c'est moi qui l'ai fait...
- Déménagé à New York ?... La femme noire avait l'air carrément perdu
- Non, l'oublier ! C'est moi qui l'ai oubliée ! La moue qu'elle apercevait sur le visage de la femme dans le rétroviseur invite la blonde à clarifier ses explications... Oh je crois que tu dois savoir que j'ai fait une chute et j'ai fait quelques jours de comas, et elle est revenue. Elle est revenue de New York pour moi...Je veux dire, elle a sauté dans le premier avion dès qu'elle a su ; ça veut dire quelque chose quand même, non ?
- Ouai ça veut peut-être dire que ton ex-femme t'aime, mais surtout quand tu dors. Usant exagérément de son klaxon pour doubler les voitures alors qu'Arizona s'accrochait à tout ce qu'elle trouvait, pour rester en équilibre, la femme noire riait... Sinon ça parait vraiment compliqué
- Oh, vous n'aidez pas vraiment là ! Remarque, il parait qu'elle fait ça aussi, elle me regarde dormir. Mais je ne m'en souviens pas ...Ah au fait quand je me suis réveillée, j'étais amnésique. Je ne me souvenais de plus de rien. Même pas de ma fille ...Euh...Notre fille...Elle me donné la plus adorable petite fille du monde. Je l'aime tellement... Quoiqu'il en soit, tout est revenu sauf elle. Elle, je l'ai complètement oubliée.
- Waouh...C'est plutôt dur à encaisser non ?
- Ouai je suppose, mais tu sais en fait elle a été géniale. Elle l'a pris plutôt bien. Arizona soupire profondément...Elle est merveilleuse, elle préfère accepter que je ne me souvienne pas d'elle plutôt que je me rappelle l'enfer dans lequel j'étais quand on a amputé la jambe.
Un brusque coup de frein projette la blonde vers l'avant.
- Tu...Tu n'as plus de jambe ?
Arizona éclate de rire
- Il m'en reste une quand même. Mais tu vois elle m'a fait croire que c'était elle qui l'avait coupée pour que je ne sois pas en colère contre Alex, et qu'il me reste un ami. C'est le genre de trucs qu'elle fait, c'est ce genre de personne qu'elle est. Hochant la tête, pensive, un sourire béat sur son visage, l'amour transpirait par toutes les pores de la peau de la blonde...Euh nous sommes tous chirurgiens et elle est chirurgien orthopédique au fait. Et j'ai été horrible avec elle et je l'ai rejetée parce que je croyais qu'elle avait coupé ma jambe, et puis je l'ai rejetée encore parce que je pensais que je ne serai jamais à la hauteur de...Tu sais... Euh... d'avoir une femme si magnifique.
- C'est ...C'est une histoire plutôt intense...
- Ouai, je crois qu'elle se reproche encore de ne pas avoir sauvé ma jambe. Depuis elle a passé tout son temps à inventer une prothèse pour moi, pour que je puisse retrouver mon autonomie
- Je jure que si mon mari avait fait un quart de ce qu'elle a fait pour toi, je...je ne l'aurai jamais laissé partir...
- Je sais...Elle ...elle est extraordinaire. Je crois que j'ai eu peur de ne pas la mériter. Et si je ne savais pas être à la hauteur, et si je n'avais jamais su l'être et que c'est pour ça que je l'ai toujours perdue.
Un nouveau coup de frein secoue la blonde la projetant encore violemment vers l'avant.
- Et si tu arrêtais de te poser des questions, et que tu y croyais un peu. Allez vas-y ...Cours va la chercher
La blonde regarde à travers la fenêtre, contre toute attente, elle était arrivée saine et sauve en un temps record à bon port.
- ...Je serai là pour votre voyage retour
- Vous m'attendez ?
- Hey j'ai écouté toute la partie « compliquée », je mérite de voir la fin du film
Dans l'aéroport, Arizona paniquée regardait les tableaux des départs. Le vol pour New York était annoncé prêt à l'embarquement, porte cinq
- Calliope s'il te plait ne monte pas dans cet avion...Ne monte pas... Murmurait la blonde pour elle-même, tout en slalomant entre les gens qui trainaient leur valise se déplaçant selon elle à la vitesse des escargots
Arrivée à la porte 5, les lèvres de la blonde s'étirent dans un grand sourire, quand elle aperçoit la brune dans la file d'attente.
Les écouteurs dans les oreilles et les mouvements rythmés de sa tête laissaient penser qu'elle écoutait de la musique. S'avançant vers le point d'embarquement, la blonde l'appelle.
- Callie !
- Madame, vous ne pouvez pas passer
- Callie ! Ecoutez monsieur, je dois parler à la femme là-bas avec le blouson en cuir. Callie !
- Reculez madame, je vous dis que vous ne pouvez pas passer.
- Elle ne doit pas embarquer. Arizona commençait à s'énerver face à cet employé à l'esprit borné qui ne comprenait pas que c'était soudain devenu pour elle une histoire de vie ou de mort. Aller la chercher, alors ! Callie !
- Non, madame, je vais vous raccompagner vers la sortie
- Je vous dis qu'il faut que je lui parle ! Callie...Callie !
L'agent de sécurité saisit Arizona par les épaules pour la faire reculer.
Dans la file d'attente, une femme tape sur l'épaule de la latine, qui, inconsciente de ce qu'il se passait continuait à fredonner la chanson qui jouait dans ses oreilles en attendant son tour pour passer le portique de sécurité.
- Je crois que cette personne a vraiment besoin de vous parler. Lui signale la dame derrière elle alors qu'elle observait la scène entre l'agent de sécurité et Arizona depuis le début.
- Arizona ? Arrachant les écouteurs de ses oreilles la latine s'empresse de se rapprocher de son ex -femme qui semblait vouloir arracher les yeux de l'agent de sécurité face à elle. Qu'est- ce qu'il se passe ? S'adressant sèchement à l'homme en uniforme... C'est bon lâchez la de suite ! ...La brune retenait la blonde en arrière... Arizona, tu me fais peur ! Pourquoi tu hurles ainsi ?
Essoufflée par sa course et le combat qu'elle venait de livrer, la blonde se dégage de l'homme et dans des mots étouffés, parvient à chuchoter
- Ne...Ne pars pas.
- Quoi ?
- N'y va pas. S'il te plait ne t'enfuis pas
- Arizona je dois...
Reprenant de la vigueur, Arizona interrompt son ex-femme
- Non. Tais-toi et écoute-moi, Calliope ! Je sais ...Je sais que j'ai un putain de mauvais dossier avec toi, et que c'est difficile pour toi de me faire confiance. Et en plus, j'ai eu des doutes...Non ce n'était pas des doutes, je n'ai aucun doute sur mes sentiments Calliope, mais j'avais peur.
Arizona fixait la brune avec un air désemparé... Tu sais, apparemment, j'ai souvent peur depuis que je t'ai rencontrée, et je pensais que je voulais retrouver ma vie d'avant, sans la peur et sans tous ces trucs que je n'aime pas du tout à mon sujet.
Mais ma vie elle ne me plait pas. Enfin, tu sais sans toi elle ne me plait pas...
Même si je ne me souviens plus de ces années avec toi, je sais que j'ai adoré toutes les minutes que j'ai passé avec toi depuis que tu es revenue, et quand je ne te vois pas je me sens mal, et tu me manques. Et ...Et je ne regrette pas cette nuit, parce que je t'aime Calliope, et je sais que je t'ai toujours aimée parce que quelque chose de si fort, on ne l'oublie jamais. On n'oublie jamais quand on s'est aimé vraiment, hein ?
C'est ...C'est comme Sofia je ne m'en souvenais plus, mais je savais au plus profond de moi, qu'elle était ma petite fille et que j'étais sa maman. Ça ne s'explique pas, c'était en moi, tu vois... Tu...tu es inscrite quelque part en moi, toi aussi, peut-être à l'encre sympathique, mais tu es là-dedans je le sais.
Arizona livrait son cœur sans plus aucune retenue et les yeux de Callie brillaient. Tout son visage reflétait une tendresse infinie et un amour profond pour son ex-femme. Elle restait là immobile sans un mot, alors la blonde cherchant encore à convaincre ne s'arrêtait pas...
Et puis d'ailleurs April, elle dit que j'étais super malheureuse quand tu m'as quittée, et que je n'arrêtais pas de boire parce que j'essayais d'oublier combien tu me manquais, et que même je n'arrivais plus à respirer complètement sans toi.
Elle m'a raconté que je ne voulais même pas divorcer, mais que je n'osais même plus t'en parler parce que j'étais convaincue que je t'étouffais, et que tu te sentais coincée avec moi. Tu sais ...Mariée à une handicapée infidèle et en colère.
Ecoutant les paroles sincères de son ex-femme, toutes les émotions traversaient le visage de Callie. Ça allait de la douleur, au regret d'avoir été, à un moment donné, si aveuglé par son égoïsme, qu'elle n'avait rien compris à la situation que vivait la femme qu'elle aimait. Mais cela confirmait ce que, à la cafétéria, il y avait quelques jours seulement, Alex, avec son franc-parler, n'hésitait pas à lui expliquer ; l'accusant carrément de se sentir blessé d'être rejeté après une nuit d'amour, alors que c'était exactement ce qu'elle avait fait avec l'Arizona la veille de la quitter, des années auparavant. Ses pensées sont interrompues par la voix de l'Arizona...
Alors tu vois, tu ne peux pas être mon point de rupture, et tu as raison je devrai arrêter de me poser des questions et peut-être qu'on pourrait... Soudain, les sourcils de la blonde se froncent... Tu ris! Pourquoi tu ris ?
- Parce que je ne pourrai jamais me passer de tes discours effrayant qui n'en finissent pas. Je ne pars pas Arizona. Pas certaine qu'elle comprenait bien, la blonde reste figée à son tour. Je dois juste faire un aller-retour à New York pour démissionner de mon travail, faire mes cartons et rendre l'appartement. J'ai...J'ai décidé de revenir m'installer ici, et de t'attendre...Je veux dire, si tu veux que je conduise un tracteur je conduirai un tracteur. Je veux te laisser autant de temps dont tu as besoin pour être prête cette fois. Tu sais quoi, j'ai un putain de mauvais dossier avec toi aussi. Mais s'il te plait crois moi Arizona, je ne veux plus jamais te faire souffrir. Ça prendra le temps qu'il faudra, mais je sais que nous nous referons assez de nouveaux et magnifiques souvenirs pour que tu n'aies plus peur.
- Tu ...Tu ne pars pas ? Demandait Arizona incrédules. La brune secouait la tête en riant. Oh merci mon dieu...Mais pourquoi tu ne m'as pas fait taire avant alors...Jetant timidement un œil autour d'elle, Arizona réalise que ses cris contre l'agent de sécurité, avaient provoqué un petit attroupement qui regardait le spectacle... Oh mon dieu tu m'as laissée me ridiculiser au milieu d'un aéroport.
Callie avait un grand sourire narquois sur le visage
- Chérie, dois je te rappeler que tu as toujours détesté que je t'interrompe?...Et puis sérieusement, je n'allais pas me priver de cette magnifique déclaration d'amour, dans ce terminal où il y a quelques années j'ai été lâchement abandonnée
- Oh mon dieu, c'est ici que je t'ai laissée ?
Jetant un coup d' œil autour d'elle, la blonde s'assied sur le siège qui était juste derrière elle. Ses yeux s'évadant au loin, elle devient brusquement pâle paraissant absente.
Des lumières clignotaient devant ses yeux, tout tournait dans sa tête. Les bruits de l'aéroport autour d'elle devenaient sourd, elle essayait de s'accrocher à la voix de Callie qui l'appelait, mais aussi fort elle essayait, elle ne pouvait pas, la voix de la latine s'éloignait de plus en plus pour devenir un murmure alors que la blonde sombrait dans le noir.
Des images se succédant les unes après les autres à une vitesse qui lui donnait le vertige s'imposèrent à son esprit.
Une porte bleu est claquée à son nez ...
Une blouse blanche lui tourne le dos...
Debout dans une salle d'attente, vêtue de sa robe rouge, un coup de couteau déchire sa poitrine, alors qu'un blouson de cuir noir s'éloigne...
Elle pouvait encore sentir la boule dans sa gorge quand assise dans une maison remplie de cartons, elle s'effondre en pleurs voyant une chevelure brune disparaitre de la pièce...
Enfin, elle voit clairement le visage dévasté de Callie. Elle se tenait face à elle dans sa tenue chirurgicale bleue, les larmes coulant sur son visage. La latine lui tourne le dos et quitte le salon de l'hôpital...
Puis dans une autre pièce, un autre jour, avec ce même visage dévasté par les pleurs, Calliope se lève et sort d'un bureau. Désespérée, sentant un trou dans son estomac qui semblait l'engloutir, les yeux brillant de larmes qu'elle retenait, la blonde se revoit la regarder partir sans pouvoir dire un mot, sans faire un geste pour la retenir.
Ce jour-là comme tous les autres, impuissante, elle l'avait seulement regardée partir
- Arizona ça va ?
La voix de la brune se faisait plus claire, la lumière revenait doucement.
Elle était dans une cage d'escalier, légère comme lorsque la pluie ne vous a pas encore mouillée, elle descendait les marches en sautant, coinçant Callie qui montait pour pouvoir lui voler quelques baisers...
Et puis dans un endroit qui ressemblait plus à la bat cave qu'à un appartement, elle se revoyait insouciante, danser avec la latine...
Dans ce même lieu, la latine affublé d'un chapeau ridicule sur la tête était assise sur un canapé dans un déshabillé sexy. L'émotion la submergeait encore à ce souvenir, c'était la première fois qu'elle lui avouait son amour.
Puis sur un trottoir, elle avait un peu vieilli, une prothèse remplaçait sa jambe gauche, mais Callie lui tenait encore les mains pour l'aider à patiner avec sa prothèse...
- Arizona, chérie parle moi
Arizona ouvre les yeux, des larmes silencieuses roulaient sur son visage. Caressant tendrement sa joue, Callie inquiète se tenait à ses côtés. La blonde esquisse une sourire.
- Je...Je te vois...Je me souviens de tout...
- Quoi ? Tu veux dire le point de rupture c'était l'Afrique ?
- Non le point de rupture c'était nous. Toi qui me quittes de peur d'être quittée. Moi qui n'aie jamais su comment te retenir, qui reste figée et désemparée alors que tu me tournes le dos et que tu me laisses. Le point de rupture c'était nos stupides peurs. Mais je n'ai plus peur Calliope...Je n'ai plus peur de tant d'amour et je ne veux plus que tu partes et je ne veux plus jamais te laisser partir.
Callie enlace la blonde, déposant de brefs baisers sur ses lèvres
- Je ne veux être nulle part ailleurs qu'ici. Ma vie sans toi ne me plait pas non plus... Je veux aimer ma vie à nouveau et je ne l'aime qu'avec toi.
- Alors on arrête nos bêtises et plus de rupture ou de pause, ou quoique ce soit qui s'en rapproche. D'accord ?
- Non plus jamais de rupture ma chérie. Juste toi et moi et plus jamais personne entre nous. Murmure Callie plongeant ses mains dans la chevelure de la blonde et la rapprochant pour un tendre baiser.
Quand elle s'éloigne du baiser Arizona pose son front sur celui de la brune, elle avait encore besoin de l'entendre.
- Tu ne pars plus hein, plus jamais ?
- Plus jamais. Je crois que j'ai manqué mon avion de toute façon. Rigole la latine
- Oh merde Calliope un taxi nous attend...J'ai...J'aurai peut-être oublié que j'ai promis à Alex de te ramener, nous avons besoin de toi pour une intervention sur les cervicales d'une petite fille de 10 ans...
Les sourcils de la latine se froncent
- Okay, j'ai compris. En fait, tu es venue me chercher et tu m'as fait tout ce truc super romantique et super chaud juste pour utiliser mes compétences professionnelles
- Ouai pour tes compétences dans le bloc et pas seulement... Prenant sa main et l'entrainant vers la sortie, la blonde gratifie la latine d'un clin d'œil suggestif...J'aimerai beaucoup approfondir ce fameux « Waouh » que tu m'avais vendu ...
- Tu...Tu veux dire ...Euh...Notre dernière nuit ce n'était pas...Arizona c'était « Waouh » La blonde ne répond pas s'amusant à laisser planer le doute. C'était définitivement un « super waouh » et même plusieurs fois. Insiste la brune pour elle-même faisant éclater Arizona de rire.
Merci d'avoir lu: Je pensais que ce chapitre signait vraiment la fin de l'histoire, mais j'ai un doute et surtout une idée de suite...Alors, si ça se confirme dans ma tête, peut-être que je poursuivrai cette histoire dans quelques temps ...Donc peut-être à bientôt. En attendant mille merci pour vos commentaires
