Traditions et sortilèges
Personnages : OC (Gladys Owain), Drago Malefoy
Genre : Romance
Résumé : Jeune fiancée éplorée cherche une issue à ses problèmes. Fils de mangemort cherche à se faire oublier, pris au piège entre deux camps. Lorsque deux histoires se rencontrent...
Disclaimer : L'univers appartient à une certaine JKR (vous connaissez ?). Si, quelques personnages sont de moi, vous devinerez vite lesquels.
Voilà donc le second chapitre, que vous devez à Maledian, qui m'a redonné l'envie de continuer. Le troisième chapitre est aussi fini. Après, je sais pas trop où je vais, j'ai juste l'idée générale. De toute façon, je suis désormais en vacances, pendant un mois et demi. J'aurais le temps de m'y mettre.
Bonne lecture !
Chapitre 2 : Ce n'est qu'un au revoir
Un ronronnement me réveille, je ne veux pas ouvrir les yeux. La nuit et le sommeil me sont préférables, ils me procurent l'oubli. Mais une langue râpeuse en décide autrement, en me léchant le visage. Je me tourne vivement. Une tête poilue et douce revient à la charge, se frottant contre mon nez. Je consens à grand regret, à ouvrir les yeux, pour apercevoir deux grands yeux gris. Je m'assieds sur mon lit, essayant de reprendre contact avec la réalité. La charmante petite bête qui m'a réveillée, vient se placer sur mes genoux.
Je la caresse d'un geste distrait. Ce tortionnaire aux horaires matinales, c'est mon petit chat, Prunelle, qui a décidé qu'il est l'heure de son câlin.
C'est l'aube, j'ai le visage défait et les yeux rougis. Ma nuit a été tourmentée. Je n'ai cessé de voir la conversation, que j'ai eue avec mon père, défiler devant mes yeux, espérant en vain pouvoir trouver une solution inexistante.
Prunelle me regarde intrigué, sentant que quelque chose ne va pas. L'impression qu'il comprend ce que je ressens me traverse l'esprit.
Tout en effleurant le ventre doux du petit être de fourrure, vautré sur mes genoux, j'écarte d'une main les tentures légères de mon lit, pour observer d'un œil étranger ma chambre. Ma chambre, cette pièce est mienne, cela ne m'a jamais semblé aussi faux. Ce lit à baldaquin, soigneusement entouré de soieries bleutées, les piliers de marbre blanc, les draps brodés et les coussins aux couleurs polaires, tout cela paraît si froid et glacial. Malgré toutes ses richesses accumulées, ses décorations et ses meubles bien assortis, et tous aussi raffinés les uns que les autres, ma chambre ne donne pas l'impression d'être occupée. Pas d'objet personnel, ni de trace d'un passage humain, dans sa perfection, elle semble vide.
Je me lève rapidement, abandonnant mon chat sur le lit, où il s'installe tout à son aise ; et vais me rincer le visage, dans la salle de bains attenante. Laissant mes mains se glisser dans l'eau fraîche s'écoulant dans la vasque en marbre, je lève la tête et me contemple quelque peu dans le miroir. Mon reflet aux cernes marqués, se moque de moi, en grimaçant des mines d'enterrement.
Je suis honteuse, j'ai osé contredire mon père. Le nom de mon promis m'est tu. Mon promis, quel nom romantique et fleur bleu à souhait, mon père ayant choisi, j'ai bien peur qu'il ne s'agisse plutôt d'un maître, voire si j'ai de la chance, d'un mari possessif. Mais un promis, un amant, un compagnon, ces termes sont désormais uniquement valables pour mes rêves de jeune fille, pas pour la réalité qui m'attend maintenant.
Il faut que je pense à autre chose, ça ne sert à rien de ruminer ce problème. Je dois me préparer avant que ma gouvernante ne me voie dans cet état, et ne devine pourquoi j'ai passé une nuit difficile. Je me lave donc, à toute vitesse, m'habille et dépose une légère touche de maquillage afin de dissimuler mes traits tirés et mes cernes. Je m'efforce même d'être coquette, pour pouvoir me rendre à la gare de Londres où m'attendra le Poudlard Express. Il ne faut pas que je laisse transparaître mon trouble, en changeant mes habitudes. J'enfile donc une robe bleu ciel, qui est ma préférée…
Ma gouvernante entre à ce moment. Je n'ai jamais supporté, la façon qu'elle avait de faire fi de mon intimité. Elle rentre dans ma chambre, sans même frapper avant, s'insinuant dans ma vie, afin de pouvoir reporter le moindre de mes écarts à ma mère. Ses cheveux grisonnants sont ramenés en un chignon aussi serré, que le sont ses principes et sa tolérance envers moi. Sa tenue respire la netteté qui doit avoir lieu dans ce manoir.
« Melle, vous êtes attendue pour le petit déjeuner, m'annonce-t-elle de sa voix nasillarde.
- Je suis prête, je m'y rends de ce pas, Melle Milburn. N'oubliez pas de dire au domestique de descendre ma valise. »
Je sors de ma chambre, je n'aime guère traverser le manoir. Les couloirs sont de marbre blanc et recouverts de diverses tapisseries et tableaux, qui rappellent la noblesse et l'ancienneté de la famille Owain. En cet instant, je n'ai même pas envie de penser ma famille. Ce n'est pas ma famille, c'est un complot prêt à faire mon malheur.
Je descends l'escalier, qui m'amène dans le hall d'entrée ; me recompose un visage fait d'indifférence, pousse un dernier soupir, et entre dans la salle à manger.
Mes parents sont attablés. Ma mère, toujours aussi splendide dans une de ses coûteuses robes, ses longs cheveux châtains arrangés dans une coiffure complexe, que seul son elfe particulier a le don de réussir, est assise à la droite de mon père, qui trône au bout de la table. Je m'assieds, et un elfe de maison se poste immédiatement derrière moi, et me sert mon petit déjeuner habituel.
« J'espère, Gladys, que tes affaires sont prêtes, lance ma mère. Nous transplanerons sur le quai 9 3/4, dès le petit déjeuner fini. Maintenant que tu as ton permis, cela va être beaucoup plus agréable de ne plus être obligée de passer par le côté moldu. J'avoue que c'était une corvée chaque année, de me mêler à ces gens. »
Elle se tait pour siroter son thé.
« Ma chère Aliénor, déclare mon père avec une voix charmeuse. Vous n'oublierez pas d'être à l'heure pour le rendez-vous important, que j'ai ce matin. Soyez de retour assez tôt afin d'accueillir notre hôte.
- Bien sûr, répond ma mère. J'accompagne juste Gladys sur le quai de la gare. »
Ayant fini de déjeuner, je me lève et dis :
« Au revoir, père ! »
Il lève la tête de la Gazette du Sorcier :
« Oui, au revoir, Gladys. J'espère que tu seras plus travailleuse cette année. Il te faut réussir tes ASPICs haut la main, tu m'entends.
- Oui, père. »
Travailler, réussir mes ASPICs, pourquoi faire ? Pour la vie qu'il me réserve ! Faire des enfants, n'a jamais nécessité un quelconque diplôme.
Je me dirige énervée vers le jardin. Après avoir fait subir ma mauvaise humeur à quelques cailloux, posés innocemment sur le chemin qui traverse le parc, je me laisse tomber sur un banc en pierre, qui gît au sommet d'un monticule, me donnant une vue imprenable sur le jardin. C'est le seul endroit du manoir que j'aime. J'adore regarder les différentes fleurs, qui tapissent des pans entiers du parc, les arbres centenaires, qui me transmettent leur sérénité. Plus loin, il y a une mare avec des poissons aux écailles argentés, dorés et cuivrés. Lorsque le ciel est dégagé, voir l'eau étinceler et les poissons tels des bijoux est vraiment un spectacle magnifique.
Une boule de poils vient se frotter contre mes jambes, attirant mon attention. Mais une voix perçante brise le silence et la paix, qu'a réussi à m'imposer cet environnement :
« Gladys ! »
C'est Melle Milburn. Il doit être temps de partir. Je prends Prunelle dans mes bras.
« Et, bien ! Mademoiselle, vos affaires sont dans le hall, et votre mère vous y attend ! »
Je ne réplique pas. Je serai débarrassée d'elle pour un moment, peut-être même pour toujours, vu que l'été prochain, ma nouvelle maison ne sera pas celle de mes parents. D'un geste de la main, je chasse ses pensées.
Ma mère est effectivement dans le hall, apparemment agacée de m'avoir attendue. J'ai dû passer plus de temps à rêvasser, que je n'en ai eu l'impression. Dibbs, un elfe de maison tient ma valise, prêt à transplaner.
« Te voilà, enfin ! Où étais-tu ?
- J'étais aller chercher Prunelle. Il flânait dans le jardin », je mens.
Je regarde Prunelle, essayant de m'excuser de le prendre comme bouc émissaire.
« Bien, allons-y ! »
Ma mère et l'elfe disparaissent, je me concentre et apparaît à mon tour sur le quai 9 3/4, serrant mes bras, pour empêcher mon chat de s'échapper. Il se débat, affolé par le sifflement de la locomotive à vapeur.
Je jette un œil alentour, le quai est rempli de familles, d'enfants écoutant les dernières recommandations de leurs mères, des pères transportant les valises. Les tout jeunes ont l'air à la fois impressionnés, anxieux et émerveillés. Un tournant de leur vie s'offre à eux, fait de nouvelles aventures, de déceptions, et d'amitiés…
« Dibbs, amène ses affaires dans un compartiment. »
La voix de ma mère me sort de mes pensées.
« Laissez, je m'en occuperais.
- Si tu veux, ma chérie, soupire ma mère. Dibbs, tu peux retourner au manoir. »
L'elfe s'incline, et disparaît dans un claquement de doigt. Elle tourne son regard vers moi. Et je sens arriver le couplet traditionnel 'Travaille bien, il est hors de question que tes professeurs soient obligés de me contacter pour ton manque de discipline etc…'. Ca ne m'atteint pas du tout. A Poudlard, je suis chez moi, avec mes amis, et il est insensé que, même étant à distance de mes parents, je les écoute.
« Gladys, il faut que je te parle, avant que tu ne partes, commence ma mère. C'est délicat…Ton père t'a dit qu'à Noël, tu serais fiancée. »
Mon attention redouble. Va-t-elle me dire le nom ? Impossible, elle n'osera pas contredire mon père.
« Ta conduite doit être absolument irréprochable, surtout en ce qui concerne les fréquentations des garçons. Ne fais pas l'erreur de croire, que nous n'avons pas les moyens de te surveiller, même à Poudlard. »
Je la regarde atterrée, comprenant qu'ils ont décidé de ne pas attendre mes fiançailles, pour commencer mon emprisonnement dans les règles.
« Oui, bien sûr, mère. »
Mais comment ai-je pu répondre ça ? Il est vrai que je n'ai jamais eu de relations avec des garçons, même pas un baiser volé entre deux cours. Et maintenant, si un garçon me plait, il faut sciemment y renoncer. C'est un peu raide, là ! Mais d'un côté, si je dois être fiancée, puis mariée, fréquenter un autre garçon devient périlleux, voire dangereux.
« Bonne année à Poudlard ! On se reverra à Noël. »
Elle me serre brièvement contre elle. Heureusement brièvement pour Prunelle, qui est toujours dans mes bras. Et elle transplane.
