Traditions et sortilèges

Personnages : OC (Gladys Owain), Drago Malefoy

Genre : Romance

Résumé : Jeune fiancée éplorée cherche une issue à ses problèmes. Fils de mangemort cherche à se faire oublier, pris au piège entre deux camps. Lorsque deux histoires se rencontrent...

Disclaimer : L'univers appartient à une certaine JKR (vous connaissez ?). Si, quelques personnages sont de moi, vous devinerez vite lesquels.


Voici donc le troisième chapitre ! Il est deux fois plus long que les chapitres précédents et je me demande encore ce que j'ai bien pu faire, pour être inspirée comme ça.

Et je fais un bisou tout spécial à Sioban Parker, qui m'a donné de sages conseils pour la suite de mon histoire.

Bonne lecture !


Chapitre 3 : Une rentrée sur les chapeaux de roue

Je me retrouve encore un peu étourdie sur le quai avec ma valise, et mon chat qui essaye de se dégager de mon étreinte.

« Bon d'accord, je te lâche, mais tu me suis ! »

Et je le laisse à terre.

Au moment de prendre ma valise, une voix retentit derrière moi :

« Gladys ! »

Le temps de me retourner, et je sens quelqu'un se jeter dans mes bras. Mais une masse épaisse de cheveux blonds m'empêchent de voir. Des cheveux blonds, Elenor ! Je regarde mon amie. Toute son attitude dégage une énergie et une joie de vivre à toute épreuve. Elle n'a pas changé, ses cheveux bouclés encadrant son visage espiègle.

« Elenor, ça me fait plaisir de te revoir !

- Moi, aussi. Alors, ces vacances ! Ca s'est bien passé ? reprend la jeune fille.

- Très bien. »

Elle me jette un regard suspicieux.

« T'as pas l'air convaincue !

- Et, bien ! Passer les vacances, chez mes parents, n'est pas ce qu'il y a de plus excitant. Heureusement, j'avais du courrier !

- L'été prochain, il faudra qu'on passe des vacances tous ensemble. Tes parents pourront pas te refuser ça, après tes examens.

- On verra…

- Allez, viens ! Le train va bientôt partir ! » avise-t-elle, se retournant pour s'élancer vers le train.

En effet, le sifflement de la locomotive à vapeur retentit, et les derniers élèves se réfugient dans les wagons, poursuivis par leurs mères, ne pouvant s'empêcher de leur donner d'ultimes recommandations.

Je prends ma valise, et rattrape Elenor, jetant un œil par-dessus mon épaule, pour vérifier que Prunelle me suit bien.

Etant montés dans le train, il faut maintenant nous trouver un compartiment.

« Ils sont là ! » s'écrie Elenor.

Elle ouvre la porte d'un compartiment. Et là, en effet, sont assis mes deux autres amis : Alis et Mikaël. Alis plongée comme à son habitude dans un livre, me gratifie d'un de ses sourires. Jeune fille timide, et discrète au premier abord, elle est d'une gentillesse et d'une fidélité inestimables. Ses cheveux noirs, très longs, et son joli petit minois, lui donnent l'air d'un ange quelque peu mélancolique. Quant à Mikaël, dragueur invétéré, il est le seul garçon de notre petit groupe, il a d'ailleurs sa petite côte de popularité auprès de la population féminine de Poudlard ; mais il reste toujours correct envers ses conquêtes. Il sait le cas échéant qu'il aura affaire à nous. Il se précipite, pour prendre nos valises et les installer dans le porte-bagages.

« Décidément, tu n'as pas changé, Mikaël. Toujours aussi gentleman ! je lui rétorque, en allant m'asseoir près de la fenêtre.

« C'est toujours un plaisir de vous aider, mesdemoiselles », réplique-t-il en esquissant une large révérence.

Alis pouffe de rire, derrière son livre.Je m'assieds, Prunelle prenant place sur mes genoux.

« Cette chose en fourrure est encore avec nous, pour une année ! s'exclame notre ami, indigné.

- Mikaël, je connais ta passion pour les chats, mais il va falloir faire avec. Et puis, il sera dans notre dortoir, la plupart du temps, je précise.

- Justement, je suis jaloux, ce chat a droit à tous les honneurs, les câlins, les siestes sur vos genoux, et même une place privilégiée dans le dortoir des filles.

- Tu exagères ! Il me semble qu'un Dom Juan comme toi, a assez de succès auprès des filles, pour ne pas se plaindre, réplique Elenor.

- Oui, qu'en est-il de Diane, la Serdaigle, que tu fréquentais, au mois de juin ? demande Alis.

- Oh ! Elle était très gentille, mais pas très amusante, toujours à être plongée dans ses bouquins !

- Je t'avais bien dit qu'une intellectuelle ne te conviendrait pas ! se moque Elenor.

- Dis tout de suite que je suis un idiot, s'emporte Mikaël.

- Tu m'ôtes presque les mots de la bouche…

- Vous avez fini tous les deux ! Ce n'est que le premier jour, vous allez pas commencer à vous étriper ! Attendez au moins qu'on soit arrivé à Poudlard. »

Ainsi je mets fin à leur première querelle de l'année. Et ils se tournent chacun de leur côté.

« Et toi, Alis ? Comment se sont passées tes vacances ? dis-je pour relancer la conversation.

- Ca m'a fait bizarre de retourner chez mes parents, et d'être à nouveau plongée dans le monde moldu. Mais c'est toujours agréable de revoir sa famille. Et ton anniversaire ? demande Alis.

- Oh ! Rien de spécial, à part vos lettres, qui m'ont fait très plaisir.

- Tes parents ne t'ont pas organisé une petite réception ? interroge Elenor.

- Non, heureusement, ils m'ont épargné ça. Ils m'ont donné comme cadeau, une nouvelle robe de soirée. Et dans l'après-midi, j'ai passé mon permis de transplanage.

- J'espère qu'on aura un bal, cette année, que tu puisses étrenner ta nouvelle robe, soupire Elenor.

- On le saura ce soir », répond Mikaël.

C'est à ce moment-là, que la porte du compartiment s'ouvre, pour laisser apparaître Zacharias Smith. Cette intrusion n'est pas de bon présage. Tout de son regard à son maintien dénote une suffisance et une arrogance, que je n'ai jamais pu supporter.

Son regard fait le tour de la pièce, nous dévisageant toutes, pour s'arrêter sur son voisin de dortoir :

« Alors, Mikaël, toujours à papoter avec les filles !

- Elles sont d'une bien meilleure compagnie que toi, rétorque Mikaël dédaigneux.

- Oh, ce n'est pas l'avis d'une certaine Diane, qui trouve d'ailleurs que tu as été peu cavalier avec elle. Heureusement, que j'ai été là pour la consoler. »

Et sur ce, il claque la porte en éclatant d'un rire glacial. Nous ne sommes pas trop de trois pour empêcher Mikaël de le rattraper.

« Laissez-moi ! Je vais le réduire en morceaux ! crie-t-il en se débattant.

- Tu sais très bien qu'il a dit ça uniquement pour te provoquer, dis-je, tandis que je le tiens de toutes mes forces par le bras.

- D'ailleurs, vu son physique, ça m'étonnerait qu'il ait réussi à la séduire », renchérit amusée Elenor.

Mikaël se détend, et nous jauge du regard :

« Vous croyez ?

- Bien sûr ! répondons-nous en chœur.

- Il ne peut pas rivaliser avec notre Mikaël », lance joyeusement Alis.

Sa fierté et son honneur intacts, il se rassied calmement.

Le reste du voyage se passe plutôt sereinement en discussions sur nos vacances, notre futur professeur de défense contre les forces du Mal…

Je quitte le compartiment, un moment, dans l'idée d'aller voir Hannah Abbott, pour avoir des nouvelles de leur réunion de préfets. L'école a failli être fermée, après le décès de Dumbledore. Je me demande bien comment l'équipe enseignante a été remaniée, et si McGonagall est restée au poste de directrice.

J'avance le long du couloir me menant vers le wagon, entendant des éclats de rire, des conversations bruyantes, tout bruit que l'on peut attendre dans un train bourré d'enfants ravis de revoir leurs amis, après deux mois de séparation. Je croise le chariot de friandises, la marchande me propose quelques bonbons, que je refuse poliment.

A nouveau seule, je replonge pensive, dans les noirceurs de ma vie et m'arrêtant, je colle mon visage contre une vitre, cherchant l'apaisement dans la fraîcheur du verre. Le paysage qui défile à travers les vitres, devient de plus en plus sauvage, au fur et à mesure que nous nous avançons vers le nord. Des montagnes apparaissent, la nature se fait aride, d'un vert sombre, tandis que le ciel bleu limpide évoque la virginité de cet endroit à l'écart de toute civilisation…

Je mets fin à ces morbides pensées, et continue à avancer le long du train, avec l'impression désagréable qu'il n'ait pas de fin.

Enfin, arrivée à la première locomotive, j'entrevois par la vitre, les préfets des différentes maisons, tous assemblés, écoutant plus ou moins attentivement la directrice adjointe, dont le poste est apparemment toujours occupé par le professeur McGonagall.

Je me poste là, attendant, que la réunion prenne fin. Mon attente ne dure pas très longtemps, car quelques minutes plus tard, les préfets se lèvent et sortent du compartiment, discutant par petits groupes, des nouvelles dispositions prises, de l'encadrement des premières années.

Et à l'expression de certains, je peux déjà deviner certaines informations ; notamment Ernie qui a probablement été promu préfet en chef, vu son sourire triomphant. Cela n'est pas pour m'embêter, un préfet en chef venant de Poufsouffle, c'est toujours une victoire de plus pour notre maison, qui n'en compte hélas, très peu. De plus, si Ernie McMillan peut passer au premier coup d'œil pour un garçon imbu de sa personne et orgueilleux, ce n'est pas exact. Pour bien le connaître, Ernie est fier de ses notes et de son statut qu'il mérite par son travail et sa constance, mais il sait également rester sur un pied d'égalité avec ses camarades ; même si sa façon de parler est quelque peu pédante.

Après avoir fait un petit signe de la main, pour saluer Ernie, je rejoins Hannah Abott, qui le suit de près. Hannah reste un mystère vivant pour moi, elle n'est que bonne humeur et gentillesse inaltérables. Toujours prête à aider les autres, sans aucune restriction, cette jeune fille avec ses nattes blondes, a une certaine tendance à m'exaspérer. Les personnes trop gentilles et trop niaises m'ont toujours fait cette impression.

Est-ce le bonheur facile, dont elle rayonne, confronté à mon propre désespoir, qui me met dans cet état de nervosité ? Je suis donc jalouse. Possible, probable, mais non certain. Dans mon esprit, notre petite préfète tient lieu de symbole de naïveté et de faiblesse, par son don total d'elle-même, à bien des personnes. J'ai bien peur qu'un jour, un esprit malfaisant ne profite abusivement de ses largesses, distribuées à tout va, et que les conséquences pour une aussi gentille fille ne soient désastreuses. Non pas que je lui souhaite. Mais elle se rendra bien compte qu'elle ne reçoit que très peu en échange, et cette générosité sans bornes attirera bien des convoitises et des malheurs, surtout en ces temps troublés.

Oh, et puis, que m'importe l'avenir de Hannah ? Je lui souhaite bien du bonheur, elle le mérite. Et au vu de ma propre expérience, je ne suis pas la plus disposée à la juger. Mon aveuglement sur mes parents m'a coûté cher, et un peu moins de niaiserie de ma part, m'aurait peut-être permis d'assurer mes arrières. Maintenant, il est trop tard.

Sur ces nobles pensées, je m'approche de la souriante préfete.

« Bonjour, Hannah ! Je passais là, par hasard, et je vous ai vus sortir de votre réunion. Je me suis dit que tu aurais peut-être quelques informations intéressantes.

- Tu devrais faire comédienne, lance-t-elle avec un sourire ironique. Des informations essentielles… Mmh… Je ne sais pas. Tu sais, ses réunions sont toujours d'un ennui mortel. Par contre, j'ai eu vent de quelques rumeurs.

- Ah ! Oui ! Quoi donc ?

- La place de directeur ne serait pas attribué à McGonagall.

- Mais alors, à qui ?

- Mystère ! Personne ne sait. De toute façon, on apprendra tout, ce soir. Apparemment, c'est déjà un miracle que l'école soit réouverte.

- Oui. Je me demande bien qui a eu l'audace de prétendre à la succession de Dumbledore.

- C'est sûr. Et on ne peut pas confier la direction de Poudlard, à n'importe qui. Mais le conseil d'administration a voté, il y a un mois, et le secret a été tenu sur sa décision. Je suis étonnée, tout de même. Tu es mieux placée que moi, pour savoir ce genre de choses.

- Mieux placée ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Ton père est un membre très influent du conseil d'administration.

- Oui, bien sûr. Mais je ne l'ai pas beaucoup vu, ces vacances. Mon père est un homme très occupé.

- Bon, il faut que j'y aille. On se revoit tout à l'heure !

Et je la vois s'éloigner, d'un pas sautillant et alerte, hypnotisée par le balancement rythmique de ses nattes. Dois-je vraiment m'étonner de découvrir un nouveau poste important dévolu à mon père ? Je me demande, s'il serait surprenant de retrouver mon père, ce soir, posté au milieu de la table des enseignants, nous déclamant un discours empreint d'autorité. Quel contraste cela ferait avec Dumbledore ! La joie pétillante contre l'austérité froide, le génie incompréhensible contre le stratège terre-à-terre ! Je n'ose me prononcer pour un vainqueur. Tout comme je n'ose imaginer ce que pourrait devenir Poudlard, si mon père en prenait les rennes. Ma dernière année en prendrait un goût amer, mais peut-être puis-je penser que ce mal-là est déjà fait.

J'arrête là ses pensées délétères, et mes sens reviennent. Inconsciemment, mes mains se tordaient, et si mon anxiété pouvait rester à ce niveau physique, et non remonter dans les affres de ma conscience, j'en serais comblée. Mes pas me portent, et mes yeux guettent. Quoi donc ? Je ne sais pas. Je regarde, j'observe à travers les vitres. Tous ces rires, ces exclamations, un baiser dans un coin reculé, que de charmantes visions. Mais qu'est-ce que je cherche ? Un secours inattendu, un miracle, une vision angélique ?

Tiens, ces personnes ont un visage familier. Elles me regardent et me sourient. Etrangement, elles me paraissent lointaines. Comme si nous étions de mondes différents. Pourtant, seule une vitre nous sépare. Une vitre qui ne trouble pas ma vision, mais les sons ne m'atteignent pas…

Rhooooomm ! La porte du compartiment s'ouvre.

« Ca va, Gladys ? me demande Alis, avec une moue inquiète.

- C'est rien, je n'ai pas assez dormi, cette nuit.

- Tu veux que je te fasse mon imitation de McGonagall, propose Elenor.

- Non, évite-moi ça, par pitié.

- Je t'ai au moins fait sourire. »

Je lui tire la langue, témoignage de ma maturité grandissante.

« Vous croyez qu'on est bientôt arrivés ? je demande à brûle-pourpoint.

- Hmm, si j'étudie la luminosité du ciel, la position solaire, et la proportion décroissante d'habitats et de quelconque preuve de vie humaine, je dirais que nous sommes à environ deux jours de marche, ou deux heures à vol de balai, récite Mikaël, prenant l'air sérieux.

- T'as pas fini tes pitreries ? rétorque Elenor.

- Jamais. Pour répondre à ta question, grâce à ce magnifique instrument qu'est ma montre, je peux dire qu'il est six heures huit minutes et quarante-cinq secondes… Attends, quarante-six, quarante-sept, quarante-huit…

- On aurait pas mieux fait de le jeter par la fenêtre, quand on a traversé le lac O'wallen, demande Elenor, exaspérée.

- Ou le bâillonner, et l'enfermer dans le porte-bagages, je propose.

- Arrêtez, que d'amour ! Je sais que vous ne pourrez rien faire sans moi.

- Il serait bien qu'on mette nos robes de sorciers, rappelle Alis.

- Et pour ça, justement, on n'a pas besoin de toi, Mikaël, dis-je.

- Exact, va voir tes autres copains virils, aboie Elenor.

- Pourquoi ? Je suis très bien ici », répond-il avec une mine innocente.

Une chaussure volante non identifiée, suivie d'un 'Casse-toi !', vient rater de peu le visage de Mikaël, traversé par un énorme sourire. Celui-ci ne tarde pas à se réfugier dans le couloir, et à refermer la porte vivement, pour éviter tout autre projectile, puis emporté par son élan, tombe à la renverse. La porte se rouvre, laissant le passage à une robe de sorcier, qui atterrit nonchalamment sur la tête du jeune homme, tandis que la porte se referme dans un claquement et dans les éclats de rires des élèves assistant à la scène depuis le couloir.

Ecroulées de rire, après l'expulsion de Mikaël, nous essayons tant bien que mal de revêtir nos robes de sorcier. Dans un gloussement, je m'aperçois d'ailleurs, que ma tête ne rentre pas dans la manche, et qu'il serait plus élégant de ne pas la revêtir à l'envers. Je commence à craindre pour la santé d'Alis, son teint rouge laisse à présager de son oxygénation. Si elle continue, elle risque d'exploser. Oups, trop tard, son rire doit s'entendre jusqu'au bout du train. J'arrive entre deux rires réprimés, à retrouver la quiétude.

« Tu trouves pas que tu y as été un peu fort, Elenor ?

- Ne t'inquiète pas, il s'en est déjà remis. Viens voir. »

Je la rejoins, elle a légèrement tiré les rideaux, ce qui lui permet d'observer le couloir, en toute discrétion. Alis monte sur le siège, pour voir par-dessus nous. Vous trouvez, vous aussi, que nous avons l'air d'une bande de voyeuses. Vous avez entièrement raison. Mais la scène, qui suit, vaut le coup d'œil.

Le pauvre Mikaël, que nous avons jeté comme un malappris, hors de notre comportement, est accoudé dans le couloir, papotant avec une fille.

« Mon Dieu, il lui a sorti le sourire Colgate, il attaque ! ironise Elenor.

- Et là, regarde ! Il lui effleure la main d'un geste innocent, quand il prend son livre, je réplique.

- Quoi ? Mais je vois rien, moi. Poussez-vous un peu, proteste Alis, se penchant encore davantage, malgré un risque de chute imminente.

- Y a pas dire, ce mec, c'est le roi des manipulateurs, tance Elenor. On pourrait pas fouiller dans ses affaires ? Je suis sûre qu'il a un livre du genre 'Dix leçons, sur la séduction'. Ou alors, il a dévoré la collection Arlequin.

- La collection quoi ? je demande.

- C'est des bouquins moldus à l'eau de rose, répond la blonde, toujours occupée à observer de derrière le rideau.

- Ah ! J'ai une tante, qui est spécialisée dans ce genre de livres, je réponds. -Vous connaissez 'Un loup-garou ne peut aimer qu'une fois' ?

- Quoi ! Evaelle Blulove est ta tante, s'exclame Alis. J'ai dévoré son bouquin. Tu pourras lui demander un autographe…

- Les filles, on est arrivés », coupe Elenor, d'un geste sec, nous montrant au loin la silhouette découpée du château.

Des crissements et la chute d'Alis sur Elenor nous indiquent que le train freine. Tandis qu'Elenor peste et que les deux jeunes filles se dépêtrent, j'observe les contours magiques et obscurs, les tourelles aiguisées par le clair de lune, le lac scintillant et la tâche sombre de la Forêt interdite, d'où s'élèvent par instants d'étranges créatures ailées.

Arrivés en gare de Pré au lard, le train s'arrête dans un crissement strident et la respiration haletante de la chaudière. J'attrape Prunelle, et le mets dans la poche de ma robe, d'où seule sa tête dépasse. Il émet un miaulement plaintif, mais il ne faudrait pas qu'il se perde. Nous nous engageons dans la foule d'élèves en tous genres. Les petits tout excités se montrent le château, qui s'érige par delà le lac. L'on entend bien vite l'appel rassurant de Hagrid, tenant bien haut sa lanterne (ce qui est peu dire), et rassemblant les jeunes enfants, qui accompliront bientôt la rituelle traversée du lac.

Les voitures tirées par ces reptiles ailés sont là, comme chaque année. Je passe en frissonnant devant l'œil vitreux et sombre du curieux attelage, et entre, en compagnie de mes amis dans le carrosse, qui démarre en brinquebalant.

Le long d'un chemin sinueux, les voitures mènent jusqu'à un grand portail, qui s'ouvre sous l'œil attentif de deux gigantesques sangliers en pierre. Voilà, j'y suis. Je retourne à Poudlard, pour la dernière fois.