Traditions et sortilèges
Personnages : OC (Gladys Owain), Drago Malefoy
Genre : Romance
Résumé : Jeune fiancée éplorée cherche une issue à ses problèmes. Fils de mangemort cherche à se faire oublier, pris au piège entre deux camps. Lorsque deux histoires se rencontrent...
Disclaimer : L'univers appartient à une certaine JKR (vous connaissez ?). Si, quelques personnages sont de moi, vous devinerez vite lesquels.
Motivée par vos très gentilles reviews, me voici avec le quatrième chapitre.
Bonne lecture !
Chapitre 4 : Mets spirituels
Un éclair brise le ciel obscur, d'un trait vengeur, éclairant brusquement les visages. Et je le vois, son visage fermé et la cicatrice sur son front, sœur de celle qui zèbre les cieux tourmentés.
Des gouttes parsèment ma cape, et il passe devant moi. Je ne bouge pas, son regard blasé me transperce. Je n'y ai jamais songé. Je n'ai jamais pensé à ce qu'il peut endurer. Je ne dois pas être la première, ni la dernière à le regarder comme ça. Ne croyez pas que je ne l'avais jamais remarqué. Depuis l'année dernière, nous avons des cours ensemble. Et qui pourrait ignorer Harry Potter ? Il fait suffisamment parler de lui, à tort ou à raison. Juste, je ne l'ai jamais vu comme ça, je n'ai jamais ressenti ou compris le poids, qui peut peser sur ses épaules. Et à son regard, j'ai tout compris. L'image de garçon populaire et doué s'envole pour laisser place à la vie d'un enfant sacrifié. Pour qui ? Des gens aveugles, dont j'ai fait partie.
Pourquoi mes yeux s'ouvrent-ils maintenant ? Peut-être ma frivolité a été froidement retirée par quelques malheureuses paroles de mon père. J'ai été beaucoup trop passive, les choses peuvent changer. Et si Harry Potter est le symbole de ce changement, je voudrais l'aider. Comment ? C'est une autre question, mais je trouverai et l'aiderai.
Tandis que je formule cette promesse silencieuse, je l'ai suivi dans le Hall. Il est entouré de ses deux amis. Le trio parfait ! Ron parle de façon animée, souriant et gesticulant. Hermione fait une moue réprobatrice, et Harry, au milieu d'eux, a l'air ailleurs. De temps en temps, un rire lui échappe, et il sourit.
Ils traversent la Grande Salle, pour aller s'asseoir à la table des Gryffondors.
Mon regard les suit, tandis que mes jambes imperturbables me mènent à la table des Poufsouffles, qui jouxtent celle des Serpentards.
La pluie tombe à flots, une tempête s'annonce, et je me réjouis qu'il ne s'agisse que d'un plafond magique. Il ne doit pas faire bon être dehors.
La salle aux dimensions démesurées enfle le bruit des conversations, les rires, les grincements des chaises, coupé de temps en temps par le grondement de l'orage. L'air semble être électrique, l'excitation monte, mêlant la peur d'une nouvelle année pleine d'incertitudes à la joie de retrouver un endroit que beaucoup considèrent comme une seconde maison.
Les premières années entrent, rangés en ce qui semblent être deux rangs, menés par McGonagall. Elle se dresse de toute sa hauteur, fière et droite, mais sa silhouette a quelque chose de changé, derrière la forte contenance qu'elle veut se donner, on ressent la fragilité, la peur et l'incertitude. Le décompte des années l'aurait-elle affaiblie, la mort de Dumbledore lui aurait-elle fait perdre ses repères ? Je la regarde passer devant notre table, et je croise son regard, où je lis une étincelle, merveilleuse étincelle de détermination, qui me rassure. Peu importe les malheurs qui peuvent survenir, McGonagall sera toujours la même, professeur de métamorphose à la discipline parfaite et directrice de la maison Gryffondor, acharnée de victoires. Si tout le monde, pouvait avoir sa détermination.
Les tout nouveaux élèves se massent devant la table des enseignants, apeurés et trempés, ça ferait presque partie de la tradition. La sorcière apporte tabouret et Choixpeau.
Je me rappelle la première fois où j'avais aperçu ce vieux morceau de tissu rapiécé. J'avais été vexée qu'une telle chose puisse décider de mon avenir à Poudlard, de ma maison dans laquelle je passerais mes sept années, qu'il puisse me juger. Je l'avais posé sur mes cheveux noirs, presque à regret. Une voix avait résonné au milieu de mes pensées :
« Gladys Owain… Si je ne faisais attention qu'à ton nom, tu serais immédiatement répartie à Serdaigle, comme ton père. Mais il me semble qu'il te manque beaucoup de qualités pour cette maison. Tu seras brillante dans tes études, certes, mais pas suffisamment. Tu es travailleuse… mais surtout, je vois une fidélité à toute épreuve, à tes idéaux, à ceux qui seront tes amis. La maison qui te conviendrait le mieux, est… POUFSOUFFLE. »
Ce mot résonne encore dans mon esprit, tout comme la lettre froide et pleine de mépris que m'avait envoyée mon père. Pour lui, Poufsouffle est la maison qui rassemble les ignorants, les lâches, et ceux qui n'ont pas d'ambition. Seuls Serdaigle et Serpentard trouvent grâce à ses yeux. Je crois que le fossé entre nous est né ce jour-là, et n'a cessé de s'élargi peu à peu depuis.
Les premières années s'avancent un à un, et sont répartis par ce simple morceau de tissu. Un sourire passe sur mes lèvres. Les apparences ne sont rien. Les jeunes enfants se dirigent vers leur nouvelle maison, accueillis par des vivats, des applaudissements et parfois les sifflements des maisons concurrentes.
Des yeux, je parcours la table des professeurs. Tout au bout, se trouve Hagrid, le visage rubicond et mangé par une épaisse barbe. Il applaudit joyeusement tous les élèves répartis. A sa gauche, le professeur d'astronomie et le professeur d'arithmancie devisent gravement. La jeune femme assise à côté observe attentivement la répartition, les mains bien posées de part et d'autre de son assiette. Elle ne semble pas très âgée, peut-être la trentaine, ses longs cheveux attachés et sa robe simple dévoilent une habitude de simplicité et de confort. Le professeur Slughorn essaie apparemment d'engager la conversation avec cette jeune inconnue, sans grand succès. Mais ce qui attire mon regard, c'est l'homme au milieu. Assis d'une façon nonchalante, il regarde avec une moue ennuyée les élèves défiler.
La répartition vient de se terminer, et McGonagall s'assied à la droite de cet inconnu, elle pose sur lui un regard. Et il se lève. D'un geste inconscient, il lisse le devant de sa robe. Il est grand, des cheveux châtains mi-longs et une moustache, il doit approcher de la quarantaine et je dois l'avouer, il a une certaine prestance, un charisme. Son regard perçant enlèvera aux élèves l'envie de faire des bêtises, c'est le genre d'homme, qui en rentrant dans une salle bruyante, obtient d'emblée le silence. D'ailleurs, il n'a pas eu besoin de faire un quelconque signe pour faire taire les conversations enjouées. Tous les élèves le regardent attentifs et curieux. Et soudain, une certitude m'envahit : il s'agit du nouveau directeur.
« Chers élèves, je suis M. Lowell, et c'est à moi que revient, cette année, le privilège de prononcer ce discours de bienvenue. Comme vous l'aurez sûrement compris, le conseil d'administration m'a élu directeur de cette noble institution, qu'est Poudlard.Cette année, l'équipe enseignante accueille un nouveau membre. Melle Dahlia sera votre nouveau professeur de défense contre les forces du mal. »
La jeune femme se lève, fait un bref signe de tête, et se rassied, l'air renfermé. Le directeur lui adresse un sourire, et reprend :
« Je sais parfaitement que remplacer notre regretté Dumbledore dans les faits et dans vos cœurs, ne va pas être chose aisée. Mais il vous faut comprendre, que maintenant, votre directeur s'appelle M. Lowell, et en tant que tel, je compte bien entreprendre un changement certain dans la direction de cette école. Je vous rassure, je ne vous ferai pas l'affront de vous ennuyer avec ces détails techniques, alors que vos estomacs crient famine. Mais tout sera fait pour offrir à la société sorcière une génération d'esprits brillants. Notre communauté aura bientôt besoin de toutes ses forces. Nous avons besoin de relever fièrement la tête, de changer d'horizon, et de modifier nos points de vue, nos préjugés archaïques. Certains, j'en suis sûr, se sont posés la question de la sécurité à Poudlard, surtout après les évènements de l'année dernière. A ceux-là, je leur rappellerai que toutes les mesures de sécurité ont été prises, mais le risque zéro n'existe pas. La guerre est là, et la mort planera sur vos têtes constamment jusqu'à la fin. »
Il s'arrête, et un silence tendu s'installe. Parmi les tout jeunes élèves, certains affichent des mines horrifiées. Il soupire et reprend calmement :
« Il n'y a pas d'inquiétude à avoir. Nul autre endroit n'est plus en sécurité que Poudlard. Et rien n'empêchera les connaissances de s'accumuler en vous, ni l'arrivée imminente des examens. J'espère que vous ferez honneur à notre belle communauté, en travaillant d'arrache-pied. Sur ces belles paroles, je lève mon verre à la plus prestigieuse école sorcière, Poudlard. »
Il lève d'un geste magistral son verre, tandis que des centaines d'élèves s'exécutent de même. Et l'école frissonne, tandis qu'un mot amplifié par des centaines de voix résonne : Poudlard.
« Chers élèves, je vous souhaite une bonne année scolaire, et pour le moment, un bon appétit. »
D'un pas tranquille, il retourne se rasseoir à sa table. Au passage, il s'arrête pour parler avec certains professeurs, tandis que la nourriture apparaît sur nos tables. Les élèves sortent peu à peu de la torpeur, dans laquelle les a plongés le discours. Les discussions refleurissent, pendant que les divers plats toujours aussi succulents circulent.
« Tu en penses quoi du nouveau directeur, Elenor ? je demande.
- Ca va pas être le même genre que Dumbledore, mais il a l'air très bien, répond-elle tout en se servant du gratin.
- Ca va pas faire de mal, d'avoir un directeur un peu plus jeune.
- La prof de défense contre les forces du mal, j'ai peur qu'elle ne soit sévère. Vous avez vu, quand Lowell l'a présenté, même pas un sourire, reprend Mikaël, avant d'enfourner un morceau de steak.
- Il me tarde d'assister à son cours, je suis sûre qu'elle connaît beaucoup de choses, et qu'elle a vécu tout plein d'aventures », déclare Alis.
La conversation se poursuit, dérivant sur la composition future de l'équipe de quidditch, les ASPICs, et d'autres choses bien intéressantes, tout en engloutissant une part de tarte à la mélasse ou un éclair au chocolat.
Le repas terminé, la Grande Salle se vide lentement de ses élèves repus. Et nous rejoignons nos dortoirs, qui se trouvent au rez-de-chaussée, gardés par un tableau représentant un paysage enchanteur, où un berger semble garder de paisibles licornes.
Un préfet, suivi d'un groupe de premières années, arrive à temps pour nous donner le mot de passe 'Pax et Amiticia'. Le tableau s'ouvre pour nous laisser rentrer dans la salle commune. Un grand feu ronfle dans la cheminée, illuminant la pièce parsemée de fauteuils et de tables. Les couleurs de notre blason, le jaune et le bronze, mêlées à des teintes ivoires décorent la salle comme les dortoirs.
Je n'ai pas le cœur de veiller tard pour discuter, je fais un signe à mes amis, et me dirige vers la porte qui mène au couloir des dortoirs des filles. Je passe devant les nouvelles premières années, qui viennent de faire connaissance, riant de bon cœur, en visitant leur nouvelle chambre. Désormais, ma chambre est tout au fond du couloir. J'entre, ni Hannah, ni Susan ne sont encore arrivées. Les valises sont bien alignées le long du mur, je range toutes mes affaires et enfile une chemise de nuit. Par la fenêtre, je peux apercevoir que la tempête ne s'est toujours pas calmée, la pluie tombe avec fracas sur les eaux troublées du lac. Même la lune est cachée derrière les épais nuages noirs.
Je frissonne, il fait déjà frais. Me faufilant dans les draps, une douce chaleur m'envahit, je m'endors, tandis qu'une boule de fourrure s'enroule à mes pieds. Mon sommeil est de plomb, et les filles papotant gaiement, qui viendront se coucher bientôt, ne me réveilleront pas.
