Traditions et sortilèges
Personnages : OC (Gladys Owain), Drago Malefoy
Genre : Romance
Résumé : Jeune fiancée éplorée cherche une issue à ses problèmes. Fils de mangemort cherche à se faire oublier, pris au piège entre deux camps. Lorsque deux histoires se rencontrent...
Disclaimer : Blabla, JKR a tout, blabla, même Harry Potter, blabla, moi j'ai rien.
Chapitre 7 : De la fumée
Effectivement, j'ai l'air très malin avec cette fumée sortant de mes oreilles. Mais je savais pertinemment que je ne pourrais y échapper. A partir du moment où j'ai osé passer le seuil de l'infirmerie, Pomfresh m'a pour ainsi dire, sauté dessus, et m'a ordonné de boire le flacon de Pimentine, qu'elle me tendait. Alors, soit, mon rhume s'est envolé, mais j'ai une telle distinction avec ces jolies fumerolles qui s'échappent de mes oreilles.
Bref, la journée se finit dans un parfaite normalité. Il ne me reste qu'à me plonger tête la première dans un traité de sortilèges, pour préparer le cours du lendemain, et une fois terminé, je vais me coucher paisiblement.
Le lendemain, je me surprends à être d'humeur très joyeuse et à avoir une énergie incroyable. J'ai vraiment l'impression d'être capable de tout en cette merveilleuse journée. Car, oui, c'est une merveilleuse journée, le soleil darde ses puissants rayons à travers les fenêtres, apportant chaleur et lumière dans les froids couloirs de Poudlard, les éclairant d'un jour nouveau. Ma bonne humeur n'est, hélas, pas contagieuse. Mikaël et Elenor sont désespérément silencieux et font tous les efforts du monde pour s'éviter. Comment un simple baiser peut-il les rendre aussi différents et froids l'un envers l'autre ? Je crois que je préférais encore quand ils se disputaient. Ils ont intérêt à vite se réconcilier, je ne voudrais pas être obligée d'y mettre mon petit grain de sel. Et puis essayer de faire la conversation avec seulement Alis, quand tous les deux sont muets, commence à devenir vraiment pénible.
Mais la soirée approche, ma bonne humeur disparaît, pour laisser place à une angoisse grandissante, mêlée à une certaine excitation. Les coups de vingt heures vont bientôt retentir, et l'idée de revoir Drago me tord l'estomac. Sans compter le nombre de questions qui m'assaillent et me brûlent les lèvres. J'ai un rendez-vous, car oui, on peut l'appeler ainsi, c'est bien un rendez-vous, n'est-ce pas ? Je disais donc, j'ai rendez-vous avec un garçon dont je connais à peine le nom et quelques autres détails futiles. Que sais-je sur lui ? Il s'appelle Drago Malefoy, il est Serpentard en 7ème année. Tout comme moi, il est fiancé contre sa volonté. Et quoi d'autre ? La conversation que j'ai surprise, m'a fait comprendre qu'il pouvait être complice de choses graves, et qu'il a été puni pour ça. « Il y a eu un procès, et j'ai payé ma dette… » Je tourne et retourne dans ma tête cette phrase, me demandant ce qu'il a bien pu commettre. Mais une petite voix me suggère de ne pas prendre en compte ces éléments, ainsi que sa réputation. Après tout, c'est du passé, et je ne vais pas fier mon jugement sur des bruits de couloir. Avec moi, il a été gentil, que m'importe le reste ? Et de toute façon, il n'est qu'une connaissance, il sera peut-être même un ami, mais seulement pour cette année… Quel mal y a-t-il donc à se faire un nouvel ami ?
La statue de Boris le Hagard me fixe de son air étrange, et me met mal à l'aise. Je repense aux paroles de ma mère, à l'interdiction qu'elle m'avait faite de voir un garçon, qu'elle pourrait l'apprendre… Que voulait dire cette interdiction, et qui pourrait le lui dire ? Je me demande si je ne me suis pas encore mise dans un beau pétrin. Mon père serait furieux, si je ruinais mes fiançailles.
Drago apparaît. Il m'a fait attendre, ou plutôt c'est moi qui suis en avance. Mon angoisse disparaît comme par enchantement, et toutes mes interrogations se volatilisent, en voyant son sourire. Ce sourire charmeur, qui doit faire craquer bien des filles… Je suis vraiment d'une niaiserie insupportable.
Il s'approche, et me chuchote :
« Viens. »
Avant que je ne puisse prononcer un mot, il me fait signe de rester silencieuse. Me prenant la main, il m'emmène dans un couloir reculé, et ouvre une porte. Les rangées de tables s'alignent parfaitement face au bureau professoral et au tableau noir. Drago m'entraîne vers une des tables, et me fait asseoir. Il reste debout, et je le regarde étonnée. Son visage est soucieux.
« Ecoute Gladys, il y a certaines choses que je dois mettre au point.
- Très bonne entrée en matière, je souligne ironiquement. Je t'en prie, continue. »
Il me dévisage, interdit, puis reprend :
« Je suis un Serpentard, et tu es une Poufsouffle…
- Jusque là, rien de nouveau sous le soleil, dis-je dans un murmure.
- Je ne pense pas que nos camarades respectifs apprécieraient de nous voir ensemble…
- Elle est bien bonne, celle-là. Je te rappelle quand même, que c'est toi qui as proposé qu'on se revoie.
- Pourquoi tu n'y tenais pas ? » demande-t-il, sur un ton glacial.
Ces paroles me font l'effet d'une douche froide, et je baisse les yeux.
« Si tu le permets, je continue. J'ai envie de te voir. Mais j'aurai des ennuis, si jamais ça se sait.
- Des ennuis ?
- Si tu crois que Serpentard est une maison conviviale, tu te trompes. Je suis déjà en mauvaise posture, et je n'ose pas imaginer ce qu'il se passerait, s'ils apprenaient que je vois régulièrement une Poufsouffle.
- Je comprends… D'un autre côté, ça m'arrange aussi. »
C'est son tour de prendre un air outragé.
« Mes parents m'ont interdit de voir un garçon. »
Les traits de son visage se détendent.
« Avant même tes fiançailles, demande-t-il.
- Oui.
- Et pourquoi leur désobéis-tu ? »
Je relève la tête, et fixe ses yeux gris.
« Parce que j'en ai envie, dis-je résolument.
- Au moins, nous sommes d'accord. Il suffira de se voir tous les mercredis à cette heure, ici. Personne n'en saura rien.
- Ca veut dire que, en dehors du mercredi soir, on doit faire comme si l'on ne se connaissait pas ?
- Oui. »
Ce 'oui' a vraiment une saveur amère.
« Ca ne m'enchante pas plus que toi, mais il faut faire ainsi. »
Un silence s'installe, qu'il interrompt :
« Ca suffit maintenant, arrêtons de parler de ça. Parle-moi un peu de toi. »
Je lui raconte donc un peu de tout, mes cours, mes amis. Il me dévoile quelques pans de sa vie. L'atmosphère se détend. Quelques heures plus tard, nous émergeons de notre conversation pour nous rendre compte que la nuit est déjà bien avancée. Il m'accompagne jusqu'au rez-de-chaussée pour éviter que je me fasse sanctionner, si j'étais surprise hors de mon dortoir à cette heure de la nuit. Avant de nous nous quitter, nous nous promettons de nous revoir la semaine suivante, comme convenu.
Les semaines passent, apportant leur lot de devoirs, de bonheurs et de dépits. Les soirées avec Drago me deviennent de plus en plus indispensables. Une complicité naît petit à petit, comme jamais je n'aurais cru en avoir avec un garçon. Par contre, les autres jours de la semaine sont une véritable torture. Le voir me croiser sans m'accorder un regard suffit à saper mon moral pour toute la journée. J'ai beau savoir que notre arrangement a été fait d'un commun accord. Je ne peux pas m'empêcher de penser que tout pourrait être beaucoup plus simple, que l'on pourrait simplement être amis, sans être jugés, sans être menacés par nos familles ou nos camarades. Tellement d'autres élèves ont cette chance. Je me dis aussi que cela aurait été plus facile si l'on ne s'était pas rencontrés. La nuit, avant de m'endormir, les yeux fixés sur le baldaquin jaune qui surplombe mon lit, je rêve. Je songe à un endroit où nous pourrions nous voir librement tous les jours. Je vois apparaître sur le tissu jaune, son doux sourire.
Un lundi n'y tenant plus, je décide d'aller le voir, malgré tout. En allant vers la grande salle, à l'heure du dîner, je l'aperçois. J'accélère le pas pour le rattraper.
« Drago. »
Le visage qui se tourne vers moi, je ne le reconnais pas. Est-il vraiment possible que tout le mépris et l'arrogance que je peux y lire, me soit destiné ? Il a un rictus affreux, et continue son chemin.
Je reste figé, au beau milieu du couloir. C'est là le rôle qu'il se donne en temps normal, envers une Poufsouffle ? Je me sens terriblement humiliée. D'un autre côté, il m'avait prévenue.
Deux jours plus tard, je passe devant la statue de Boris le Hagard. C'est la mort dans l'âme, que je pousse la porte. Il est là, assis nonchalamment.
« Je t'avais dit de ne pas chercher à me parler », commence-t-il, sur un ton autoritaire.
Honteuse, je baisse le regard.
« Pourquoi as-tu fait ça ? reprend-il.
- Je voulais croire, que c'était possible.
- Qu'est-ce qui était possible ?
- Que je puisse venir te parler, sans avoir besoin de me cacher.
- Et bien, tu t'es trompée. Je ne sais pas ce qui t'est passé par la tête. Mais tu sais parfaitement que c'est impossible.
- Noël approche.
- Oui, je sais. »
Sa voix a quitté le ton sévère, qu'il employait jusque là. Des larmes se forment au coin de mes yeux. Il me prend dans ses bras.
Oui, Noël approche. Pour les autres élèves, ce ne sont que de simples vacances, la perspective des fêtes et des cadeaux. J'avoue que leur enthousiasme me déprime. Mikaël et Elenor se sont réconciliés, et même beaucoup plus. Les voir s'embrasser dans tous les coins du château, devrait me réjouir, et pourtant… La vérité est que je les jalouse.
La dernière semaine avant Noël, je me rends au troisième étage, avec une idée bien arrêtée.
« Que vas-tu faire pendant les vacances de Noël ? j'entonne.
- Je reste ici.
- Si j'arrive à convaincre ma mère de t'inviter à notre Bal de Noël, tu viendras ?
- Tu n'y arriveras pas.
- Je connais ma mère. Ca vaut le coup d'essayer.
- Pourquoi veux-tu m'inviter ?
- Pour qu'on puisse se voir. Là-bas, nous serons peut-être courtois et déférents l'un envers l'autre. Mais jamais ils ne penseront, que le jour de mes fiançailles, j'emmènerais…
- Tu emmènerais qui ?
- Je veux dire, que là-bas, nous pourrons nous parler en public, ils n'auront rien à nous reprocher. Il suffira de ne pas en faire trop. »
Il soupire.
« C'est une mauvaise idée.
- En quoi ?
- Si tu crois qu'aller à tes fiançailles peut me faire plaisir, grimace-t-il.
- Je t'en prie, j'aimerais que tu sois là. J'ai besoin de toi.
- Tu as besoin de moi ?
- Oui. »
Il tourne la tête, et s'abîme dans la contemplation du ciel terriblement noir, que l'on peut observer à travers les larges fenêtres de la salle.
« C'est d'accord, dit-il. Mais tu n'y arriveras pas.
- C'est de moi que ça dépend. »
Deux jours plus tard, mes valises sont fin prêtes. Les cours ont fini à seize heures, pour nous laisser le temps de nous préparer. Je dépose mes bagages dans un coin du dortoir, des elfes se chargeront de les transporter à bord du Poudlard Express.
Je me dirige vers l'entrée du château, où d'ici un quart d'heure, les voitures tirées par les Sombrals arriveront pour nous mener à la gare de Pré au lard.
Je ferai vraiment tâche au milieu de tous ces élèves, pressés de rentrer chez eux.
Drago arrive en face de moi. Je baisse la tête, pour ne pas avoir à croiser son regard. Mais il me prend le bras, et m'entraîne vers un passage secret.
« Mais qu'est-ce que tu fais ?
- Ne t'en fais pas, le couloir était désert. Personne ne nous a vus.
- Qu'est-ce que tu veux ? » dis-je.
Je suis furieuse, furieuse qu'il ne me laisse pas retourner chez moi, furieuse de le revoir. Comme si ce n'était pas déjà assez difficile !
« Il me reste une chose à faire avant que tu ne partes. »
Je m'exclame d'un ton sévère : « Ah, bon ! C'est quoi ? »
Il se penche sur moi, prend mon visage entre ses deux mains, et avant que je n'aie pu protester, il prend possession de mes lèvres.
Oh, ces lèvres ! Un frisson m'envahit, le monde tourne. Le doux baiser devient passion, ses lèvres me brûlent, ses bras enveloppent ma taille. Mon cœur s'emballe. Je panique. Je me débats et le repousse.
« On ne peut pas… »
Et je m'enfuis, sans un regard en arrière.
Voilà, le dénouement approche. Notamment la question du « fiancé mystère » (on dirait le nom d'un jeu télévisé, lol !) sera résolue dans le prochain chapitre. A moins que je ne sois trop sadique, et que je ne coupe un peu.
