Traditions et sortilèges
Personnages : OC (Gladys Owain), Drago Malefoy
Genre : Romance
Résumé : Jeune fiancée éplorée cherche une issue à ses problèmes. Fils de mangemort cherche à se faire oublier, pris au piège entre deux camps. Lorsque deux histoires se rencontrent...
Disclaimer : Blabla, JKR a tout, blabla, même Harry Potter, blabla, moi j'ai rien.
Alors, celui-là, je me suis éclatée à l'écrire. J'espère que ça vous plaira tout autant. Vous aurez pas mal de réponses à vos questions. C'est l'avant-dernier chapitre. Je préviens aussi que j'ai dû monter le rating (rien de bien sérieux).
Bonne lecture !
Chapitre 9 : Premiers contacts
« Les deux fiancés, veulent-ils bien monter sur l'estrade ? » reprend mon père.
La fiancée, c'est moi ?
Sous le regard insistant de mon père, je fends la foule. Les quelques marches, qui me permettent d'accéder à l'estrade, me paraissent un obstacle insurmontable. Mes jambes me donnent l'impression de vouloir prendre leur indépendance, et essaient de faire tout pour ne pas me faciliter la tâche. A petits pas, j'arrive à rejoindre mon père, la tête baissée, mais son regard redevenu noir pendant l'espace d'un instant, m'oblige à reprendre courage. Je lève les yeux, et manque de défaillir. Je suis le point de mire de tous, ils me dévisagent, me scrutent. Sur ma gauche, un homme me rejoint. J'ose à peine lui jeter un coup d'œil furtif. Oui, c'est bien M. Lowell, directeur de Poudlard. Oh, père, quelle belle surprise m'avez-vous réservée là ? Vous n'avez pas pu vous empêcher de choisir un tel gendre. Non, un simple garçon de bonne famille ne vous aurait pas suffi, il vous a fallu quelqu'un qui avait déjà sa place dans la société. Et quelle place !
Mon père parle, je crois qu'il présente l'homme qui se tient à côté de moi. Une main prend la mienne, c'est la sienne, la main d'un homme que je ne connais pas, et qui se croit déjà permis de manifester notre liaison par ce geste, en public. Des dames au premier rang, échangent des regards attendris, tout en nous regardant. Moi, j'ai juste envie de vomir. Je ne sais pas ce que je fais ici, je ne sais pas qui est cet homme, je ne sais pas ce qu'il veut de moi, je ne sais rien. Et je ne veux rien savoir, je veux sortir de cet endroit horrible, je veux vivre sans que l'on m'oblige à quoi que ce soit, je veux que tous ces gens arrêtent de me scruter comme si j'étais une bête de foire, et je veux que ce malotru retire sa main de la mienne.
Je souris, une pensée amusante vient de me traverser l'esprit. Il ne faut pas dire 'je veux', mais 'je voudrais', c'est une question de politesse, Mademoiselle, répliquerait ma gouvernante.
Mon père vient de finir son petit discours, les invités applaudissent à tout rompre.
« Que la fête reprenne ! » annonce mon père, joyeux.
La main m'entraîne malgré moi, hors de l'estrade, jusqu'au centre de la salle. Une autre main insolente m'enlace la taille. La musique reprend, et mes jambes essaient tant bien que mal de suivre le rythme imposé par mon cavalier. Il est grand, mes yeux arrivent tout juste au niveau de son torse. J'ose les lever. Il me fixe avec un air satisfait, qui m'est insupportable.
Que mes parents soient damnés !
Le monde tangue autour de moi, je n'arrive plus à le suivre, je suis fatiguée et j'ai sûrement trop bu. Je n'arriverais plus à garder une contenance, s'il continue à vouloir me démontrer ses talents de danseur émérite. Ce n'est pas lui, qui a passé sa soirée à exécuter danse après danse, et à boire verre après verre.
Heureusement pour moi, l'orchestre fait une pause un moment, avant de reprendre un nouveau morceau.
Il s'arrête et me demande :
« Pourrions-nous parler un moment, en privé ? »
Je suis perdue, je regarde ailleurs, cherchant de l'aide. Mes parents me font signe de leur assentiment. Très bien.
Je hoche la tête, et le mène hors de la salle de réception. Nous traversons le hall, prenons un couloir. J'ouvre la porte du petit salon, que ma mère utilise pour recevoir ses invitées lors d'ennuyeuses après-midi.
« Parfait », dit-il, en refermant la porte.
Le piège vient de se fermer.
Il me fait asseoir sur un des canapés et se place à côté de moi.
La couleur vieux rose de ce salon me fait sourire un instant, je songe avec ironie que c'est une couleur parfaitement assortie au tête-à-tête si romantique auquel je vais avoir bientôt droit.
Je l'observe. Il n'a pas un physique désagréable. Grand, les cheveux châtains clair mi-longs, une moustache finement taillée, il me fixe de ses yeux noirs, assis nonchalamment sur le divan. Quel âge peut-il avoir ? Je dirais moins de quarante ans. Son visage est jeune, excepté quelques rides commençant à apparaître au coin des yeux. Il a l'allure d'un homme, à qui tout réussit dans la vie, un homme sûr de lui, et qui obtient toujours ce qu'il veut, ou qui s'avèrera obstinément dangereux s'il ne l'obtient pas. Un homme arrogant, un homme séduisant.
Il me sourit.
« Gladys, je sais, vu ton jeune âge, que tu ne dois pas être pleinement satisfaite de cette union. »
Je le dévisage décontenancée.
« Ne t'inquiète pas. C'est normal. Tu as seulement dix-sept ans. Envisager de passer ta vie avec un homme inconnu et qui a vingt ans de plus que toi, ne doit pas t'être facile. »
Il enveloppe ma main entre les siennes, et se rapproche légèrement.
« Je voudrais te rassurer, te promettre que tu ne regretteras rien. J'ai de grandes ambitions. Je suis déjà l'un des plus jeunes directeurs de Poudlard. Et j'ai bien d'autres projets. Je ne m'arrêterais pas en si bon chemin. Je ferais de toi, la femme la plus respectée du pays. Toutes les femmes t'envieront, tu règneras sur les soirées mondaines, auxquelles tu es habituée. »
Il m'effraie. Son visage se penche davantage sur le mien. Ma main se crispe entre les siennes.
« Tu dois juste me faire confiance. »
Il lâche ma main, se lève, se dirige vers la fenêtre, et semble se plonger dans ses pensées. Quelques instants passent, sans que je n'ose bouger ni prononcer un mot.
Soudain, il se retourne :
« Quand tu reviendras à Poudlard à la fin des vacances, ne dis rien à personne, fais comme si rien n'avait changé. Je ne peux pas empêcher la nouvelle de nos fiançailles de faire son chemin parmi les rumeurs de l'école. Mais il ne faudra pas y prêter attention. Si l'on te pose des questions, ne nie pas. Dis-leur juste que c'est vrai, mais que cela ne change rien, puisque le mariage n'aura lieu qu'à la fin de tes études. »
J'approuve d'un hochement de tête.
« Je pense que ce sera bien ainsi. Nous pouvons retourner à la réception. »
Il se dirige vers la porte et je le suis. Il ouvre, me laisse passer.
Sa main agrippe brusquement mon bras. Il m'entraîne vers lui, se penche vers moi et m'embrasse. Ses lèvres froides entrent en contact avec les miennes, tandis que ses bras pressent mon corps contre le sien.
Lorsqu'il me relâche, il sourit :
« Tu sauras être une excellente épouse, Gladys. »
Et il sort.
Je ne sais plus. Je referme la porte, et retourne m'asseoir sur le canapé. Je ressens encore la pression de ses lèvres et son étreinte si forte. Les larmes finissent par couler. Je m'empresse de les sécher, avant qu'elles ne gâchent mon maquillage.
Après avoir vérifié que mes yeux n'étaient pas trop rouges et mon maquillage intact, je sors du salon et me dirige à nouveau vers la salle de réception.
La fête touche à sa fin. Les invités commencent à nous quitter. Pour certains, les nombreuses chambres du manoir sont mises à disposition.
Inconsciemment, je cherche un jeune homme aux cheveux blonds, en vain. Drago doit avoir rejoint sa chambre, il ne peut pas retourner à Poudlard en plein milieu de la nuit, tout comme Lowell, que je n'aperçois pas non plus.
Après avoir effectué mes derniers devoirs en tant que jeune fiancée, c'est-à-dire sourire bêtement, répondre oui à toutes les questions romantico-désespérantes des dames de plus de cinquante ans, je demande la permission à mes parents de me retirer.
Les jambes terriblement lasses, je monte le grand escalier de marbre et traverse l'immense couloir froid. J'ouvre la porte de ma chambre, la referme soigneusement derrière moi. Le dos appuyé contre la porte, les larmes reviennent. Je vais dans la salle de bains effacer toute trace de maquillage, avant que mes pleurs ne s'en chargent. Je retire péniblement ma lourde robe, pour revêtir une légère chemise de nuit. M'étant emparée d'un mouchoir, je me glisse entre les draps, et laisse libre cours à mes larmes. Il se fait très tard et mes yeux finissent par se tarir, ne me laissant plus qu'une indicible angoisse. Je serre très fort mon oreiller contre mon visage et essaie de trouver le sommeil. Mais Morphée refuse de me procurer l'oubli, ne serait-ce qu'une nuit. Je tourne et retourne entre mes draps.
Soudain, je me fige. Un grincement s'est fait entendre. Mes yeux s'écarquillent, mais dans l'obscurité, je ne vois que des ombres. Un autre bruit. C'est le bruit d'une porte qu'on referme. Mon cœur s'accélère, je l'entends battre. Mais j'entends aussi des bruits de pas.
« Qui est là ? »
- Silentii Munimentum », déclame une voix.
Un sort d'insonorisation.
Je tremble.
« Lumos »
Une des bougies du chandelier posé à côté de mon lit, s'enflamme. Et dans la lumière faible et vacillante, je peux voir Drago debout à côté de mon lit. Son visage fermé et grave me fait peur.
« Collaporta », dit-il, agitant à nouveau sa baguette.
La porte se verrouille dans un étrange bruit de succion.
« Que fais-tu ici, Drago ? »
Il s'assied sur le bord du lit, et pose une main sur mon bras. Sa main effleure doucement ma peau, son regard baissé.
Il relève la tête :
« Jure-moi, Gladys, jure-moi qu'il ne te touchera jamais. »
- Il m'a… il m'a embrassé. »
Ses traits se durcissent davantage.
« Jure-moi, que tu ne seras jamais à lui. »
- Tu sais bien que je ne peux pas te promettre ça. »
Il soulève le drap, qui me recouvre, et caresse ma jambe.
« Jure-le-moi. »
Je regarde cette main, qui d'un simple contact, me fait frissonner. Sa main impudente remonte lentement, jusqu'à passer sous le fin tissu de ma chemise de nuit. Je retiens ma respiration. La main s'en va, tandis qu'une bouche se presse contre la mienne. Des lèvres chaudes me rendent à la vie et une langue audacieuse s'invite dans ma bouche. Il caresse mes cheveux, d'un mouvement négligent. Sa main descend vers ma nuque, descend encore et touche mon sein au travers du fin tissu. Mon cœur bat contre sa main. Il rompt son baiser et je le laisse m'enlever ma chemise de nuit, ultime rempart. Je suis nue, assise devant lui. Il me regarde, m'observe. D'une main, il apprécie mes courbes. Il se lève un moment, retire son pyjama. La lumière de la bougie joue avec son corps. Il est beau. J'ai envie de glisser une main sur son torse large et imberbe. A peine a-t-il retiré son pantalon, que je peux constater à quel point il me désire. Il se couche sur moi et m'embrasse à nouveau. Il écarte mes cuisses.
« Tu es à moi, » me chuchote-t-il à l'oreille.
« Oui, » ai-je la force de lui répondre, alors qu'il me pénètre.
De lents mouvements de bassin m'emmènent vite dans un autre monde, dans un monde gris comme ses yeux…
Une douce lumière s'infiltre entre mes paupières. J'ouvre les yeux, clignant devant cette lumière insistante. Il fait jour, la fenêtre laisse passer les rayons ardents du soleil tout juste levé. Je sens un souffle sur ma nuque. Je tourne doucement la tête, pour voir le visage de Drago profondément endormi. Avec précaution, je retire son bras qui repose sur moi, et me lève. Je remets ma chemise de nuit et m'assieds sur mon fauteuil. De là, je le contemple dormir.
Puis réalisant ce que j'ai fait… ce que nous avons fait, ma bonne humeur disparaît. J'aurais dû refuser, j'aurais dû le repousser, mais je n'ai pas eu ce courage. Pour être sincère, je n'y ai même pas songé. Ce devait être ainsi.
Heureusement, aujourd'hui est jour de congé pour la moitié des domestiques et surtout pour ma gouvernante. Vu qu'il doit être encore tôt, j'imagine que mes parents ne sont pas encore levés. Je dois le réveiller, et lui demander de rejoindre sa chambre. Si quelqu'un le voyait ici et en cette tenue…
Je me lève, et me penche sur lui. Je passe ma main sur son épaule. Il ouvre les yeux.
« Drago, tu dois retourner dans ta chambre. »
Il essaye de m'attirer contre lui, mais je me dégage.
« Drago. »
- D'accord, mais j'aimerais qu'on discute.
- Pas maintenant. »
Il se lève. Je ne peux m'empêcher de le contempler, tandis qu'il se rhabille.
« Dans quelle chambre étais-tu ? »
- La tienne.
- Drago !
- Au troisième étage, une chambre rouge, une couleur affreuse d'ailleurs.
- D'accord. Enlève les sorts que tu as posés hier soir, et suis-moi. »
Il défait les sorts posés sur ma chambre, il y a seulement quelques heures. Je lui prends la main, ouvre la porte, jette un coup d'œil par l'entrebâillement. Le manoir est silencieux et les couloirs vides. Nous montons sur la pointe des pieds des escaliers, et traversons de longs couloirs. Au moment de nous engager dans l'escalier qui mène au troisième étage, j'entends des bruits de pas et des éclats de voix. Je me retourne et ouvre la porte qui se trouve en face de moi, que je sais être une salle de bains heureusement vide. Je pousse Drago à l'intérieur et ferme la porte le plus rapidement possible, sans bruit. Les voix se rapprochent et se précisent. Les bruits de pas s'arrêtent.
« Et qu'avez-vous pensé de notre soirée ?
- Mon cher Thadeus, c'était parfait. Vous savez toujours organiser des réceptions à merveille. Et votre fille était ravissante.
- Oui, je sais. Si vous aviez vu le sourire ému de ma femme, quand vous lui avez pris la main.
- J'aimerais avoir votre avis. Pensez-vous que je doive lui parler de mes activités auprès du Seigneur des Ténèbres ? Elle semble gentille, voire même docile.
- Par Merlin, Ludovic ! Vous allez vite en besogne. Laissez-lui un peu de temps. Elle ne sait déjà pas que moi-même, je participe à la collecte des fonds pour sa Seigneurie. Et puis ce n'est qu'une enfant. Avez-vous vraiment besoin de l'importuner avec des affaires, qui ne regardent que vous ?
- Vous avez raison, Thadeus. Vous ne pouvez savoir comme j'ai hâte de la prendre pour épouse.
- Vous formerez un couple magnifique. J'ai éduqué sévèrement ma fille, dans l'unique attente de ce mariage. Et je ne pouvais pas espérer meilleur gendre.
- Vous me flattez, Thadeus.
- Si ça ne vous dérange pas, Ludovic, je vais aller me coucher. Les nuits blanches ne sont plus de mon âge.
- Je vais faire de même. »
Les pas s'éloignent.
Au fur et à mesure de la conversation, j'avais pâli et m'étais effondrée jusqu'à me retrouver assise à même le sol. Drago s'assit à mes côtés, il paraît seulement soucieux, même pas étonné.
« Drago, tu as entendu ?
- Oui.
- Que vais-je faire ? Je viens d'apprendre en quelques minutes, que mon père et mon futur époux sont tous les deux des Mangemorts.
- Et alors ? »
Je me retourne étonnée.
« Drago, j'ai parmi mes amis, ce qu'ils appellent un 'Sang-Mêlé' et une 'Sang-De-Bourbe'. Je n'ai jamais partagé ce genre d'opinions. Je ne veux pas devenir complice du genre d'atrocités, dont sont capables les Mangemorts. Quand je pense que l'argent avec lequel mon père m'a élevée, provient peut-être de Tu-Sais-Qui…
- Gladys ?
- Quoi ?
- J'ai quelque chose à te dire. Tu connais la famille des Malefoy ?
- Oui, bien sûr.
- Tu sais pourquoi mon père croupit à Azkaban ?
- Bien sûr, pourquoi tu me demandes… »
Il ne m'en faut pas davantage, c'est tellement évident, que j'aurais dû m'en douter depuis bien longtemps. Je m'éloigne de lui et me dirige vers la porte. Mais il est plus rapide que moi et me bloque le passage.
« Tu ne partiras pas d'ici, tant que tu ne m'auras pas laissé m'expliquer.
- Qu'y a-t-il à expliquer ? Tu es comme eux. Tu travailles pour un fanatique, qui veut tuer des milliers de sorciers innocents, juste parce que soi-disant ils ne sont pas purs ! »
Devant mes cris, il s'empresse de lancer un sort d'insonorisation.
« Tu voudrais tuer mes amis, Drago ! Et tu m'as trompé, tu m'as caché ça ! Je pensais qu'en ayant fait ce que l'on a fait cette nuit, tu aurais pu m'avouer une chose si grave !
- J'avais peur de ce que tu dirais. J'avais peur que tu ne comprennes pas, j'avais peur que tu réagisses exactement comme tu es en train de le faire !
- Et alors, ça t'étonne ! Je ne suis qu'une naïve Poufsouffle, et toi, tu t'es bien moqué de moi, comme le salaud de Serpentard que tu es !
- C'est toi qui as des préjugés, maintenant, Gladys !
- Et merci de les confirmer !
- Tu ne m'as pas laissé le temps de m'expliquer !
- Je ne crois…
- Ca suffit ! Tais-toi ! Oui, je suis un Malefoy ! Oui, mon père est à Azkaban, parce qu'il est un Mangemort ! Mais je n'en suis pas un ! Cette nuit, tu n'as pas vu le signe des Mangemorts sur mon avant-bras. J'ai failli l'avoir ce signe. Mais j'ai eu la malchance ou la chance d'échouer à la mission que m'avait confiée le Seigneur des Ténèbres. J'ai échoué, parce que je n'ai pas pu tuer Dumbledore…
- Tuer Dumbledore… je répète effarée. Dis-moi que je rêve Drago. C'est un cauchemar, et je vais me réveiller.
- Non, c'est bien la vérité. Après l'échec de mon père, le Seigneur des Ténèbres m'a menacé. Sur moi reposait le sort de ma famille. Si j'échouais, il réduirait à néant les Malefoy. Je devais trouver un moyen pour faire entrer des Mangemorts dans Poudlard. J'ai eu peur, Gladys, peur d'échouer, peur de mourir, peur que mes parents ne soient tués par ma faute. Et j'ai fini par trouver un moyen. Les Mangemorts sont entrés. J'ai trouvé Dumbledore avant eux. Je devais le tuer, et je n'ai pas pu. Je ne pouvais pas tuer. Il m'a proposé de m'aider, il avait vu clair en moi, il savait qu'au fond, je n'étais pas un partisan du Seigneur des Ténèbres. Mais j'ai hésité, j'ai eu peur, j'ai perdu du temps, et les autres Mangemorts l'ont tué. Le Seigneur des Ténèbres m'a puni pour mon échec, j'ai été torturé jusqu'à ce qu'ils me croient mort. Mais j'étais encore en vie. Il y a eu un procès, et j'ai payé mes dettes envers la société. »
Il s'arrête un moment.
« Je n'ai jamais eu la prétention de penser que mes erreurs pouvaient être pardonnées. Mais je me suis promis que je saurais me racheter pour le mal que j'ai fait.
- Je suis désolée Drago. Je ne savais pas, je n'imaginais pas. »
Assis contre la porte, il met sa tête entre ses mains. Je baisse la tête et pense. Je pense à tout ce qui m'est arrivée depuis que mon père m'a annoncé mes fiançailles. Ma vie en a été bouleversée. Et maintenant…
« Drago, il y a un moyen.
- Un moyen ?
- Un moyen pour racheter tes fautes.
- Ca m'étonnerait.
- Ecoute-moi. Tu peux toujours te battre contre Tu-Sais-Qui.
- Tu divagues, Gladys.
- Non, il y a Harry Potter. »
Il lève brusquement la tête.
« Je ne vois pas ce que Potter vient faire ici !
- Tu peux l'aider à vaincre Tu-Sais-Qui. Tu peux te rallier à lui. C'est le seul moyen qui te reste si tu veux qu'on te pardonne tes anciennes fautes.
- Je ne peux pas faire ça », dit-il amèrement.
- Je viendrais avec toi. Je m'enfuirais avec toi. Nous serons à l'abri et nous pourrons vivre ensemble.
- Potter me déteste, il ne me fera jamais confiance !
- Il n'y a pas que Potter, et je me peux porter garant pour toi. De plus, tu es recherché par les Mangemorts, n'est-ce pas ? Ils ont voulu te tuer. Ils ont fait de toi un de leurs ennemis. Tu n'as désormais que deux choix : soit tu te caches jusqu'à la fin de la guerre ou jusqu'au jour où les Mangemorts te trouveront et te tueront, soit tu rejoins Harry Potter, et tu lui proposes ton aide. »
Il me regarde incrédule :
« Tu imagines que tu es en train de me demander de m'allier à mon ennemi ?
- Réfléchis bien, Drago. Qui a ordonné de te tuer ? Le Seigneur des Ténèbres ou Harry Potter ? Qui est ton ennemi ? »
Il soupire et baisse la tête, avant de murmurer :
« On peut essayer.
- Tu me fais confiance ?
- Oui.
- Alors, tu retournes dans ta chambre, tu t'habilles correctement, tu prends tes affaires. Je vais faire de même, et on se retrouve derrière dans le jardin. Le mieux serait d'aller chez mon amie, Elenor, en attendant de pouvoir joindre Harry Potter.
- Gladys, tu n'as pas peur ?
- Non, ça fait des mois que j'ai peur. Maintenant, j'ai enfin pris une décision. »
