Chapitre 21 : L'examen
Le week-end suivant, la date de leur cours particulier de transplanage se déroulant à Pré-au-lard était enfin arrivée. En compagnie de Ron, Hermione se rejoignit au reste des élèves de sixième année qui auraient dix-sept ans suffisamment tôt pour passer l'examen. C'était leur première sortie à Pré-au-lard depuis des moins, et la journée de ce dimanche matin de printemps était particulièrement belle, avec un ciel bleu comme ils n'en avaient pas vu depuis longtemps.
Harry accompagna les deux amis dans le hall d'entrée et fit part à nouveau de son intention de s'introduire dans la salle sur Demande pendant son heure de temps libre.
-Tu ferais mieux d'aller directement dans le bureau de Slughorn pour essayer d'obtenir son souvenir, lui conseilla Hermione, dans le hall d'entrée, après qu'il leur eut confié son projet.
- J'ai déjà essayé ! répliqua Harry avec colère.
C'est vrai que durant toute la semaine, Harry avait adopté une stratégie qui consistait à s'attarder dans la classe pour s'entretenir en tête à tête avec le maître des potions. Mais ce dernier quittait le cachot rapidement, ignorant complètement la présence d'Harry
- Il refuse de me parler, Hermione ! Il sait que je cherche à me trouver seul avec lui et il fait tout pour que ça n'arrive pas !
- Eh bien, il faut insister, non ?
La file des élèves, peu nombreux, qui attendaient de sortir avança de quelques pas. Comme à son habitude, Rusard était occupé à inspecter chaque élève avec son Capteur de Dissimulation.
Harry souhaita bonne chance à se deux amis, puis remonta vers le grand escalier de marbre, en direction du septième étage, pensa Hermione, la boule au ventre.
Tout au long du chemin qui menait au village de Pré-au-lard, Hermione et Ron discutèrent de leur séance de transplanage. Ils arrivèrent enfin devant le petit groupe d'élèves de sixième année qui était accompagné de Tycross et de deux examinateurs.
-Bonjour, fit Tycross lorsque le groupe était au complet. Nous allons commencer cette première séance d'entraînement avant votre examen de transplanage. Je vous présente les deux examinateurs qui superviseront votre examen.
D'un air jovial, ils saluèrent d'un signe de main les élèves.
-Bien nous allons nous répartir en petit groupe, continua-t-il de sa voix terne. Pour chaque groupe, une destination sera attribuée pour votre transplanage qui sera ensuite évalué par un examinateur. Celui-ci jugera de la réussite ou non de votre transplanage. Bien, Il y a-t-il des questions ? Demanda-t-il en parcourant le groupe des yeux.
-Moi j'ai une question ! Fit la voix perçante de Pancy Parkinson. Que se passerait-il si nous transplanons trop loin ?
-Le professeur Dumbledore et des Aurors du Ministères ont sécurisé le champ de transplanage autour du village, répondit Tycross d'une voix monotone. Il sera impossible de franchir cette limite, donc ne vous inquiétez pas. Si vous ne transplanez pas au lieu dit, envoyé un signal rouge à l'aide de votre baguette et je viendrai vous chercher avec un transplanage d'escorte, expliqua Tycross. Bien s'il n'y a pas d'autres questions vous pouvez vous répartir en groupe de quatre élèves.
Ron et Hermione se joignirent à Padma et Parvati. Pour chacun d'entre eux, Tycross leur donna une destination précise pour transplaner.
- Bien, pour votre groupe ça sera devant le salon de thé de Madame Pieddodu. N'oubliez pas, Destination… Détermination… Décision…, Allez-y !
Alignés les uns à côté des autres, ils effectuèrent à tour de rôle une pirouette avant de disparaître dans le vide. Quelques instants plus tard, Hermione se retrouva devant la petite maisonnette de Madame Pieddodu qui se trouvait dans la rue latérale à la grand-rue, non loin du magasin de plume Scribenpenne. L'examinateur présent fit un signe de pouce à Hermione et vérifia si la Gryffondor avait transplané entièrement. Après un signe de tête affirmatif, ils furent rejoints par Padma qui venait de transplaner à quelques centimètres d'Hermione. Au loin, Ron apparut devant la boutique de chez Scribenpenne, l'air maussade quand il comprit qu'il était trop loin. Parvati quant à elle arriva quelques minutes plus tard, sortant du salon de thé.
Durant plusieurs minutes, ils discutèrent de technique de transplanage avec l'examinateur avant d'être libérés de leur dernière séance d'entraînement qui précédait leur examen.
-Je ne pensais pas que cette séance durerait si peu se, réjouit Ron. Mais je ne crois pas être prêt pour l'examen, continua-t-il l'air déçu. Tu te rends compte j'étais à quelques mètres !
-Au moins tu as bougé, le rassura Hermione. Et puis tu peux toujours le passer plus tard avec Harry.
-Oui tu as raison, fit-il la mine un peu plus joyeuse. Que dirais-tu d'aller boire un verre aux Trois Balais puisque nous avons le temps ?
Hermione ne savait pas si cette invitation était de nature amicale ou non. Subitement, les paroles de Ginny lui revenaient en tête. Chassant cette idée, elle accepta avec joie l'idée d'aller déguster une bierraubeurre avec son ami. Lorsqu'ils marchèrent en direction des trois balais, ils virent Madame Rosmerta sortir du magasin de Derviche et Bang, le spécialiste dans la vente et réparation des objets magiques. Le regard perdu, elle avança d'un ton décidé vers Les Trois Balais, tout en glissant quelque chose dans la poche de son tablier. Avec un regard plein d'espoir, Ron suivit ses pas et entra dans le pub en compagnie d'Hermione. Pendant que celui-ci alla commander les boissons, Hermione s'installa dans le fond près d'une table.
Elle avait la désagréable impression que le comportement de Madame Rosmerta n'était pas habituel. Elle qui d'ordinaire était chaleureuse, cette dernière était plongée dans ses pensées tout en essuyant quelques verres vides.
Elle ignora complètement Ron qui tentait de la faire rire au sujet de sa plaisanterie stupide sur la harpie, le guérisseur et le Mimbulus Mimbletonia.
Ron revint un instant plus tard avec deux bierraubeurres à la main, la mine boudeuse. À quelques tables d'eux, Tycross était plongé en pleine conversation avec les deux examinateurs. Lorsqu'il aperçut Hermione, celui-ci ne manqua pas d'éloges sur son excellent transplanage, ce qui fit rougir la jeune fille.
Une demi-heure plus tard, ils décidèrent de rentrer à l'école pour être à l'heure à leur déjeuner.
La Grande salle était déjà remplie d'élèves lorsque Ron et Hermione s'assirent à la table des Gryffondor. Ils commencèrent leur repas lorsqu'Harry vint s'asseoir à côté d'eux.
- J'y suis arrivé… enfin presque ! annonça Ron d'un ton enthousiaste dès qu'il vit Harry. Je devais transplaner devant le salon de thé de Madame Pieddodu et je suis allé un peu trop loin, j'ai fini près de chez Scribenpenne, mais au moins, j'ai bougé !
-Bravo, dit Harry. Et toi, Hermione ?
-Oh, elle a été parfaite, bien sûr, répondit Ron avant qu'Hermione ait eu le temps d'ouvrir la bouche. Parfaite délibération, divination et déréliction ou je ne sais quoi… Après, on est allés boire un petit verre aux Trois Balais et tu aurais dû entendre ce que Tycross disait d'elle. Ça m'étonnerait qu'il ne la demande pas bientôt en mariage…
- Et toi, alors ? interrogea Hermione sans prêter attention à Ron. Tu as passé tout ce temps-là à t'occuper de la Salle sur Demande ?
- Ouais, répondit Harry. Et devine sur qui je suis tombé, là-haut ? Sur Tonks !
- Tonks ? répétèrent Ron et Hermione d'une même voix surprise.
- Oui, elle a dit qu'elle venait voir Dumbledore…
- Si vous voulez mon avis, déclara Ron lorsque Harry leur eut rapporté sa conversation avec elle, elle devient un peu dingue. Ses nerfs craquent depuis ce qui s'est passé au ministère.
- C'est un peu bizarre, remarqua Hermione inquiète qu'elle ait découvert quelque chose sur Malefoy. Elle est censée garder l'école, pourquoi abandonne-t-elle soudain son poste pour venir voir Dumbledore alors qu'il n'est même pas là ?
- J'ai pensé à quelque chose, risqua Harry. Vous ne croyez pas qu'elle aurait pu être… disons… amoureuse de Sirius ?
Hermione le regarda avec de grands yeux.
- Qu'est-ce qui peut bien te faire penser ça ?
- Je ne sais pas, répondit Harry en haussant les épaules, mais elle pleurait presque quand j'ai prononcé son nom… et puis son Patronus est devenu une grande forme à quatre pattes… alors je me demandais si ce n'était pas… vous comprenez… lui.
- Possible, dit lentement Hermione. Mais je ne vois toujours pas pourquoi elle débarquerait tout d'un coup au château pour aller voir Dumbledore, en admettant que ce soit la raison de sa présence…
Hermione se demanda si Tonks avait vu ou entendu quelque chose sur la mission de Malefoy. Après tout, il arrivait souvent à l'aurore de patrouiller dans les couloirs, peut-être qu'elle aurait surpris Drago entrer ou sortir de la Salle sur Demande… pire encore, si Dumbledore portait des soupçons sur le Serpentard et avait demandé à Tonks d'ouvrir l'œil…
- On en revient à ce que je disais, commenta Ron, occupé à enfourner de la purée de pommes de terre, elle est devenue un peu cinglée. Ses nerfs lâchent. C'est ça, les femmes, ajouta-t-il à l'adresse de Harry, sur le ton de la sagesse. Elles se laissent facilement dominer par leurs émotions.
- Pourtant, répliqua Hermione en sortant de sa rêverie, je ne pense pas qu'on puisse trouver une seule femme qui bouderait pendant une demi-heure parce que Madame Rosmerta n'a pas ri à son histoire drôle sur la harpie, le guérisseur et le Mimbulus Mimbletonia.
Ron se renfrogna.
Lorsque le jour de l'examen arriva, les trois amis étaient assis dans un coin ensoleillé de la cour. C'était à nouveau une belle journée annonciatrice de l'été. Après leur déjeuner, ils avaient décidé de relire la brochure du Ministère intitulée : Les Erreurs de transplanage les plus communes et comment les éviter. Mais la brochure n'avait guère apaisé leur trac.
Encore une fois, Harry manifesta son mécontentement concernant son échec vis-à-vis de Malefoy et Slughorn.
-Je te le répète, oublie l'histoire Malefoy, lui conseilla Hermione d'un ton ferme.
Elle trouvait cette conversation exaspérante. Comment avait-il encore le courage d'espionner Malefoy avec toutes ces tentatives ratées. Elle n'avait plus eu l'occasion de voir Drago depuis leur dernier rendez-vous dans la salle.
A vrai dire, plus personne ne semblait le rencontrer même dans l'enceinte du château. Il venait de plus en plus rarement aux cours, et encore moins à ses repas. Hermione le soupçonnait de se rendre directement aux cuisines et de prendre quelques provisions pour rester plus longtemps dans la salle sur Demande. L'autre jour, durant le cours de DCLFM, elle entendait Parkinson se plaindre de l'absence de son « Dragonichou » à Zabini. D'un air furieux, Hermione avait tourné si violemment la page de son livre de classe qu'elle s'en était coupé le doigt.
Tout d'un coup, Ron sursauta en voyant une fille tourner l'angle du mur et essaya de se cacher derrière Hermione.
-Ce n'est pas Lavande, le rassura Hermione d'un ton las.
-Ah, bon, dit Ron, plus calme.
- Harry Potter ? demanda la fille. Je dois te donner ça.
- Merci…
Harry sentit son cœur se serrer lorsqu'il prit le petit rouleau de parchemin.
- Dumbledore m'avait annoncé qu'il ne me donnerait pas d'autre leçon tant que je n'aurais pas récupéré le souvenir de Slughorn ! dit-il, dès que la messagère se fut suffisamment éloignée pour ne pas l'entendre.
- Il veut peut-être savoir où tu en es ? suggéra Hermione tandis que Harry déroulait le parchemin. Mais au lieu de l'écriture longue, fine et penchée de Dumbledore, il vit un griffonnage désordonné, très difficile à lire en raison de grosses taches humides qui avaient fait baver l'encre en divers endroits.
- Regardez ça, murmura Harry qui tendit le mot à Hermione.
Chers Harry, Ron et Hermione.
Aragog est mort la nuit dernière. Harry et Ron, vous l'aviez rencontré et vous savez que c'était un être hors du commun. Hermione, je suis sûr que tu aurais aimé le connaître. Je serais très touché si vous vouliez bien descendre ce soir pour assister à l'enterrement. Je voudrais qu'il ait lieu au crépuscule, c'était le moment de la journée qu'il préférait. Je sais que vous n'êtes pas censés sortir si tard mais vous pourrez vous servir de la cape. Ça m'ennuie de vous le demander mais je n'aurai pas la force de rester seul.
Hagrid .
-Oh non, pour l'amour du ciel ! s'écria-t-elle en parcourant rapidement le parchemin.
Elle le passa à Ron qui parut de plus en plus incrédule à mesure qu'il le lisait
- C'est un malade mental ! S'exclama-t-il d'un ton furieux. Cette chose a dit à toute sa famille qu'ils pouvaient nous dévorer, Harry et moi ! Il les a invités à se servir ! Et maintenant, Hagrid voudrait qu'on aille pleurer sur son abominable cadavre velu !
- Il n'y a pas que ça, dit Hermione. Il nous demande de quitter le château le soir en sachant que les mesures de sécurité sont mille fois plus strictes qu'avant et qu'on risque de gros ennuis si on se fait prendre.
- On est déjà allés le voir le soir, fit remarquer Harry.
- Oui, mais pas pour ce genre de raison, répliqua Hermione. Il nous est arrivé de prendre de grands risques pour aider Hagrid mais là… Aragog est mort, de toute façon. S'il s'agissait de lui sauver la vie…
- J'irais encore moins, affirma Ron d'un ton résolu. Tu ne l'as jamais vu, Hermione. Crois-moi, il gagne à être mort.
Harry reprit la lettre et examina les taches d'encre qui la parsemaient. De toute évidence, de grosses larmes étaient tombées sur le parchemin…
- Harry, tu ne peux pas envisager d'y aller, dit Hermione. Ce serait trop bête d'avoir une retenue pour ça.
Harry soupira.
- Oui, je sais, répondit-il. Je pense que Hagrid devra enterrer Aragog sans nous.
- Exactement, approuva Hermione, soulagée. Écoute, il n'y aura presque personne au cours de potions, cet après-midi, à cause de l'examen de transplanage… Alors, profites-en pour essayer d'amadouer un peu Slughorn !
- Tu crois que j'aurai plus de chance à la cinquante-septième fois ? demanda Harry d'un ton amer.
-De la chance, répéta soudain Ron. Harry, voilà la solution… Arrange-toi pour avoir de la chance !
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- C'est simple : utilise ta potion !
- Ron… voilà la bonne idée ! s'exclama Hermione qui était stupéfaite. Bien entendu ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?
Harry les regarda tous les deux.
- Felix Felicis ? dit-il. Je ne sais pas… Je la mettais de côté pour…
- Pour quoi ? demanda Ron, incrédule.
-Qu'y a-t-il de plus important que ce souvenir ? interrogea Hermione. Celui-ci semblait être plongé dans ses pensées et ne répondit pas. Harry ? Tu es toujours là ? demanda Hermione.
- Que… quoi… ? Oui, bien sûr, répondit-il en reprenant ses esprits. Bon, d'accord… Si je n'arrive pas à parler à Slughorn cet après-midi, je prendrai un peu de Felix et je ferai une nouvelle tentative ce soir.
-Très bien, c'est décidé, conclut Hermione d'un ton énergique.
Elle se leva et exécuta une gracieuse pirouette.
-Destination… Détermination… Décision…, murmura-t-elle.
- Oh, arrête, la supplia Ron. J'ai suffisamment le trac comme ça… Vite, cache-moi !
-Ce n'est pas Lavande ! répliqua Hermione, agacée. Ron avait plongé derrière elle en voyant deux autres filles apparaître dans la cour.
-Tant mieux, dit Ron en jetant un coup d'œil par-dessus l'épaule d'Hermione. En tout cas, elles n'ont pas l'air très heureuses…
- Ce sont les sœurs Montgomery et je ne vois pas comment elles pourraient être heureuses. Tu n'as pas entendu ce qui est arrivé à leur petit frère ?
- Pour être franc, il arrive tellement de choses aux familles de tout le monde que j'ai du mal à suivre, avoua Ron.
- Eh bien, il a été attaqué par un loup-garou. Selon la rumeur, leur mère aurait refusé d'aider les Mangemorts. Le garçon n'avait que cinq ans et il est mort à Ste Mangouste. Ils n'ont pas pu le sauver.
- Il est mort ? répéta Harry, choqué. Mais les loups-garous ne tuent pas, ils te transforment simplement en l'un d'entre eux.
-Parfois, ils tuent, dit Ron, avec une gravité inhabituelle. Il paraît que ça peut se produire quand le loup-garou se laisse emporter.
- Comment s'appelait ce loup-garou ? demanda précipitamment Harry.
- D'après les bruits qui courent, c'était Fenrir Greyback, répondit Hermione.
-J'en étais sûr… Ce fou qui veut s'en prendre aux enfants, celui dont Lupin m'a parlé ! s'écria Harry avec colère.
Hermione le regarda d'un œil sombre.
- Harry, il faut absolument que tu te procures ce souvenir, dit-elle. Il peut aider à arrêter Voldemort, n'est-ce pas ? Toutes ces choses atroces qui arrivent, c'est lui qui en est la cause…
Dans le château, la cloche sonna au-dessus de leur tête. Hermione et Ron se levèrent d'un bond, terrifiés.
- Vous y arriverez très bien, leur assura Harry tandis qu'ils se dirigeaient vers le hall d'entrée pour rejoindre les autres candidats à l'examen de transplanage. Bonne chance.
- À toi aussi ! lança Hermione avec un regard éloquent lorsque Harry prit le chemin des cachots.
À nouveau, ils rejoignirent Tycross au même endroit que la dernière fois. Les deux examinateurs étaient également présents. Tout comme leur première séance, Tycross leur donna une nouvelle destination pour le transplanage. À tour de rôle, les élèves effectuèrent une pirouette, sous le regard de leur moniteur.
Lorsque ce fut le tour de Ron, Hermione remarqua le teint pâle de son ami.
-Très bien Mr Weasley, fit Tycross je vous donne rendez-vous devant la boutique de chez Honeydukes. Bonne chance !
Ron effectua une pirouette qu'il sut correctement effectuer et disparût.
-Aaah Miss Granger ! Fit le moniteur d'un grand sourire. Vous aurez la deuxième destination, devant la poste de Pré-au-lard. Bonne chance !
Hermione se concentra : Destination… Détermination… Décision…
Et apparu en quelques secondes, sous le regard étonné de centaines de hiboux perchés sur les étagères, derrière la vitre de la poste.
D'un air ravi, l'examinateur la félicita de son examen et l'invita à rejoindre Tycross. Quelques secondes plus tard, elle fut rejoins par Ron qui affichait une mine boudeuse.
-Comment ça s'est passé ? Demanda brusquement Ron.
-Oh heu… j'ai réussi, répondit timidement Hermione et toi ? Que s'est-il passé ?
-Un coup de malchance, fit-il, l'examinateur à remarqué qu'il me manquait un demi-sourcil ! Tu te rends compte ?! S'indigna Ron.
Ils rentrèrent au château tout en fulminant contre l'examinateur de Ron et rejoignirent Harry dans la salle commune en fin d'après-midi.
-Harry ! s'écria Hermione en se glissant à travers le trou du portrait. Harry, j'ai réussi !
-Bravo ! dit-il. Et Ron ?
- Il… il a raté à peu de chose près, murmura Hermione tandis que Ron entrait à son tour dans la salle, l'air morose. Un coup de malchance, un tout petit détail, l'examinateur a remarqué qu'il avait laissé la moitié d'un sourcil derrière lui… Comment ça s'est passé, avec Slughorn ?
- Ce n'est pas la joie, répondit Harry à l'instant où Ron les rejoignait. Pas de chance, vieux, mais tu réussiras la prochaine fois… On se présentera ensemble.
-Oui, sans doute, dit Ron, grognon. Mais quand même, la moitié d'un sourcil ! Comme si c'était grave !
- Je te comprends, assura Hermione d'un ton apaisant, c'est vraiment dur…
Ils passèrent la plus grande partie du dîner à insulter à nouveau copieusement l'examinateur de transplanage et Ron semblait un peu plus joyeux lorsqu'ils retournèrent dans la salle commune. La conversation s'était orientée à présent sur l'habituelle question du souvenir de Slughorn.
- Alors, quoi, Harry, tu vas te servir de Felix Felicis ou pas ? demanda Ron.
-Oui, je crois que ça vaudrait mieux, répondit Harry. Je pense que je n'aurai pas besoin de tout le flacon. Douze heures, c'est trop, ça ne prendra quand même pas la nuit entière… J'en boirai simplement une gorgée. Deux ou trois heures devraient suffire.
- C'est merveilleux, quand on avale ça, dit Ron, avec un sourire ému. On a l'impression qu'on ne peut rien rater.
- Qu'est-ce que tu racontes ? S'esclaffa Hermione. Tu n'en as jamais pris !
- Non, mais j'ai cru en prendre, répondit Ron, sur un ton d'évidence. C'est exactement la même chose…
Comme ils venaient de voir Slughorn entrer dans la Grande Salle et savaient qu'il aimait bien s'attarder à table, ils traînèrent un peu dans la salle commune, leur plan consistant à lui laisser le temps de remonter dans son bureau avant que Harry aille le voir. Dès que le soleil fut descendu au niveau de la cime des arbres de la Forêt interdite, ils estimèrent le moment venu. Après avoir soigneusement vérifié que Neville, Dean et Seamus se trouvaient dans la salle commune, ils montèrent discrètement dans le dortoir des garçons.
Harry prit les chaussettes roulées en boule au fond de sa grosse valise et en retira le minuscule flacon aux reflets dorés.
- Bon j'y vais, dit-il.
Il porta le flacon à ses lèvres et en but une petite gorgée, soigneusement mesurée.
- Qu'est-ce que ça fait ? Murmura Hermione.
Harry ne répondit pas tout de suite et se leva avec un grand sourire. Il avait le regard perdu dans le vide, une sensation d'euphorie peignant son visage, comme s'il avait bu plusieurs verres de Whisky-pur-feu.
-Parfait, dit-il. Vraiment parfait. Bon… Je descends chez Hagrid.
- Quoi ? s'écrièrent Ron et Hermione, effarés.
- Non, Harry… tu dois aller voir Slughorn, tu te souviens ? lui rappela Hermione.
- Pas du tout, répliqua Harry d'un ton résolu. Je vais chez Hagrid, je sens que c'est ce que je dois faire.
- Tu sens que tu dois aller enterrer une araignée géante ? demanda Ron, abasourdi.
-Oui, assura Harry en sortant sa cape d'invisibilité de son sac. J'ai l'intuition que c'est là qu'il faut être ce soir, vous voyez ce que je veux dire ?
- Non, répondirent Ron et Hermione d'une même voix. Tous deux étaient inquiets du comportement de leur ami.
- C'est bien du Felix Felicis ? interrogea Hermione, anxieuse, en levant le flacon à la lumière. Tu n'aurais pas confondu avec une autre petite bouteille pleine de… je ne sais pas quoi…
- D'essence de folie ? suggéra Ron tandis que Harry déployait sa cape sur ses épaules.
Il éclata de rire et Ron et Hermione parurent encore plus alarmés.
-Ayez confiance, dit-il, je sais ce que je fais… ou en tout cas… Felix le sait.
Il s'avança vers la porte d'un pas confiant, remonta sa cape d'invisibilité sur sa tête et descendit l'escalier, Ron et Hermione se hâtant derrière lui.
Aux pieds des marches, ils se glissèrent par la porte ouverte.
- Qu'est-ce que tu fabriquais là-haut avec elle ? s'écria Lavande Brown en regardant, à travers Harry, Ron et Hermione qui sortaient ensemble du dortoir des garçons.
-Heu… fit Hermione incapable de trouver une explication qui pourrait convenir à la situation.
Ron bredouilla quelques mots qui furent couverts par les cris de Lavande. Hermione se dépêcha de s'installer sur un fauteuil pour se réfugier derrière un livre lorsqu'elle entendit Ginny se disputer également avec Dean.
-Je ne t'ai pas touché Ginny, répondit Dean d'un ton furieux, tu fabules complètement !
-Ne me prend pas une cinglée, tu fais toujours ça Dean et je commence à en avoir marre ! répliqua Ginny sèchement.
Ils cessèrent de se disputer lorsqu'ils furent rejoints par Ron et Lavande qui prirent le relais. Les oreilles de Ron avaient viré au rouge vif car plusieurs élèves de la salle commune observaient la scène.
-COMMENT PEUX-TU ME FAIRE CA RON-RON ?! ET AVEC ELLE ! ! Hurla Lavande d'une voix perçante, les larmes lui coulant les yeux.
Elle continua de vociférer sur Ron avant que Parvati intervienne pour la conduire dans les dortoirs des filles.
-Pfffff, s'essouffla Ron en rejoignant Hermione et Ginny sur les canapés. Ca aurait pu être pire…
Il avait toujours le teint rouge vif, mais semblait soulagé à la fois.
-Lâche, lui lança Ginny, un petit sourire au coin des lèvres. Depuis le temps que tu aurais dû t'en débarrasser !
-Ca n'a rien à voir, s'exclama Ron. C'est parce que je n'avais jamais eu l'occasion de le faire, voila tout.
-Et menteur en plus, répondit sa sœur.
-Tu peux parler ! Et toi avec Dean alors.
-Justement je vais le faire maintenant ! Fit Ginny sur le coup de l'impulsion.
Elle se leva soudainement et rejoignit Dean qui s'apprêtait à monter l'escalier d'un air boudeur vers le dortoir des garçons. Ils parlèrent quelques minutes, Dean levant à plusieurs reprise les mains en l'air et monta l'air furieux les escaliers en colimaçons.
Ginny s'installa sur le canapé qu'elle occupait précédemment et regarda son frère, un air de défi lui dessinait le visage.
-Enfin, une bonne chose de fait ! Qu'est-ce qui te fait sourire Hermione ?
-Oh rien, je me disais que c'était une belle journée.
Elle échangea avec son amie un sourire amical qui se passait de mots.
