Coucou tout le monde !

J'espère que vous passez un bon w-e ) hééé oui on l'attend tellement arriver celui-là surtout pour lire des Fanfic aha :p

Je n'avais pas eu le temps de laisser de message la dernière fois, alors je le fais maintenant :

Qu'avez-vous pensé du dernier chapitre posté ? Vous a-t-il plu ? D'après vous, Hermione va-t-elle finalement accepter de rester en contact avec Drago ? C'est vrai qu'il faut toujours qu'elle réfléchisse à tout notre Gryffondor préférée lool mais bon Hermione ne serait pas Hermione sinon ^^

Encore merci pour continuer à suivre la notre, ça nous touche énormément ! Je ne vais pas m'éterniser aujourd'hui et je vous laisse découvrir la suite :p

Bonne lecture !


Revieuw anonyme:

Mama : merciiiii pour ton commentaire, ça nous fait très plaisir que tu apprécies notre histoire :p A bientôt !


Chapitre 7 : L'indécision d'Hermione

Deux jours après son dernier rendez-vous avec Drago, Hermione n'avait toujours pas pris de décision concernant le miroir à Double face du Serpentard. Mrs Weasley donna tant de travail à Harry, Ron et Hermione pour aider aux préparatifs du mariage qu'elle n'avait presque plus le temps de réfléchir à ça. L'explication la plus indulgente qu'on pouvait trouver était que Mrs Weasley s'efforçait de détourner leurs pensées de Fol OEil et des terreurs qu'ils avaient endurées au cours de leur récent voyage. Mais, après deux jours entiers passés à astiquer les couverts, harmoniser les couleurs des faveurs, des rubans et des fleurs, dégnomer le jardin et à aider Mrs Weasley à préparer d'immenses plats de petits fours, les trois amis soupçonnèrent d'avoir en tête un motif bien différent. Toutes les tâches qu'elle leur confiait semblaient avoir pour but d'éloigner Harry, Ron et Hermione si bien qu'ils ne s'étaient plus vraiment parlé depuis le soir de l'arrivée de Harry. La jeune fille fit part de son agacement à Ginny alors que les deux amies étaient en train de changer les draps de Mr et Mrs Delacour.

-J'avais remarqué, fit Ginny, elle pense certainement qu'en vous empêchant de vous parler elle retardera, votre départ…

-Elle devrait comprendre que rien ne changera la décision de Harry.

Elle vit le visage de son amie se décomposer pendant qu'elle repliait le drap.

-J'ai peur Hermione, lâcha Ginny la voix tremblante après quelques secondes de silence. J'ai… j'ai peur de ce que vous préparez.

-Je suis désolée, Ginny mais je ne peux pas t'en dire plus.

La jeune fille resta silencieuse, puis demanda d'une voix ferme.

-C'est pour cette raison que tu découches le soir ?

Surprise, Hermione arrêta son geste.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Ne me prends pas pour une idiote Hermione ! Je sais que tu n'as pas dormi dans ton lit l'autre nuit. Où étais-tu ?

-Je… je ne peux pas te le dire, fit Hermione dont les joues virèrent au rouge.

-C'est par rapport à Harry ?

Hermione ne répondit pas tout de suite. Devait-elle mentir à son amie à qui tout au long de l'année dernière elle s'était confiée ? Sa seule amie qui l'avait toujours soutenue et réconfortée quand elle était au plus mal avec Drago. Elle avait envie de tout lui avouer, mais elle savait que Ginny ne la comprendrait pas et même, qu'elle serait très déçue.

-Hé bien… heu…oui c'est ça… mentit-elle en détournant les yeux.

Alors qu'elle pliait les taies d'oreiller, Hermione sentit le poids du regard sceptique de Ginny se déposer vers elle.

-S'il te plaît, dis-moi la vérité ! Je le vois quand tu mens, Hermione c'est tellement évident.

-Quoi ? Mais pas du tout je ne vois pas…

-C'est avec lui ?!

Hermione n'arrivait pas à soutenir le regard de son amie et baissa la tête sans répondre. Ginny prit son silence comme une affirmation et s'exclama en s'écriant :

-Tu le revois ?!

- Oui si tu veux tout savoir nous nous revoyons !

-Mais enfin, Hermione ! Je ne te comprends pas, comment peux-tu lui pardonner ce qu'il a fait ? Ce qu'il t'a fait ?!

-Ecoute Ginny, ce ne sont pas tes affaires…

-Non Hermione ! Je t'ai écoutée toute l'année, je t'ai consolée quand il est parti, j'ai fait un serment inviolable pour toi, et maintenant tu me dis que ce ne sont pas mes affaires ?! Je suis désolée, mais tu es mon amie ! Je suis tenue par ce serment, j'avais le droit de savoir que tu revoyais Drago Mal…

-CHUT ! Fit Hermione effrayée de peur que quelqu'un n'entende Ginny derrière la porte.

-Qui plus est, tu es sous la responsabilité de mes parents ! C'est très dangereux ce que tu fais, tu mets en danger toute ma famille !

Hermione ne répondit pas. Elle savait qu'elle avait dépassé la limite. Ginny avait raison, elle avait trahi la confiance de l'unique amie qu'elle avait. Elle vit dans les yeux de la jeune Gryffondor des larmes de colère et de déception. D'un geste brusque, Ginny déposa le reste des draps sur le lit et sortit de la pièce, laissant Hermione seule avec ses remords. Elle resta plusieurs minutes plantée debout au milieu de la chambre, ses larmes commençaient à couler le long de sa joue.

En son for intérieur, elle savait que son amie avait raison. Elle avait non seulement trahie la confiance de Ginny, mais également celle de Mr et Mrs Weasley… sans oublier Harry et Ron à qui elle mentait depuis presque un an. Mais elle n'arrivait pas à l'oublier, pensa-t-elle. C'était impossible. Elle n'arrivait pas à envisager sa vie sans lui…

A nouveau, elle repensa au miroir à Double face que lui avait donné le Serpentard.

Que devait-elle faire ? Son cœur lui disait de le garder précieusement à ses côtés pour communiquer avec Drago, mais sa raison – dont la voix ressemblait de manière frappante à celle de Ginny- lui soufflait que l'idée était trop dangereuse et irraisonnable. Tourmentée, Hermione quitta la pièce et passa le restant de la soirée seule dans un coin du salon, ne prenant pas part aux discussions.

Le lendemain au soir, alors que Ginny était en bas pour préparer la table du souper, Hermione profita de se retrouver seule dans la chambre pour réfléchir. Elle prit dans sa main le petit miroir et contempla son propre reflet.

Elle n'avait pu s'empêcher de remarquer son changement physique depuis le mois de juin dernier. Ses joues s'étaient davantage creusées et ses yeux si pétillants à l'ordinaire semblaient avoir perdu de leur éclat.

Elle souhaitait tellement voir apparaître Drago de l'autre côté du miroir… pour cela elle devait simplement prononcer son nom… c'était si facile, mais était-ce la meilleure solution ? Si elle se laissait guider par son envie, cela impliquerait qu'elle garderait contact avec lui pendant l'année, ce qui était très dangereux pour elle, pour lui, mais aussi pour Harry et Ron ! Elle ne pouvait laisser courir un tel risque ! Avec un pincement au cœur, elle repensa aux dernières paroles de son amie la vieille. Mettrait-elle en danger la vie de ses amis par amour ?

D'un autre côté, l'idée que Drago détruise la seule chance qu'ils aient de communiquer entre eux et de ne plus se revoir lui était insupportable… Hermione savait au plus profond d'elle-même qu'elle serait chaque jour tourmentée et inquiète de son sort, particulièrement après que ce dernier lui ai expliqué la vie qu'il menait chaque jour chez lui…

Indécise, la jeune fille reposa le miroir dans sa malle et enfouit son visage dans ses mains pour pleurer à chaude larme. Elle se sentait tellement perdue…

Quelques minutes plus tard, elle entendit Mrs Weasley l'appeler en bas de l'escalier pour descendre dîner.

Il y avait tellement de monde dans la cuisine, ce soir-là, qu'on avait du mal à manœuvrer son couteau et sa fourchette. Hermione était assise entre Ron et Ginny. L'ambiance avec son amie était toujours tendue et elle n'osait lui parler. Gardant le silence, Hermione mangea sans faim son assiette de poulet et écouta d'une oreille distraite les conversations de la table.

-Pas de nouvelles pour Fol OEil ? demanda Harry à Bill.

-Non, rien, répondit celui-ci.

Aucune cérémonie funèbre en hommage à Maugrey n'avait pu avoir lieu, car Bill et Lupin n'avaient pas réussi à retrouver son corps. Il était difficile de savoir où il était tombé, compte tenu de l'obscurité et de la confusion qui avait régné pendant la bataille.

-La Gazette du sorcier n'a pas dit un mot de sa mort, ou de la recherche de son corps, poursuivit Bill. Mais cela ne signifie pas grand-chose. Il y a beaucoup de sujets qui sont passés sous silence, ces temps-ci.

-Le ministère n'a toujours pas prévu d'audience contre moi ? Lança Harry à

Mr Weasley, assis de l'autre côté de la table. Mr Weasley hocha la tête en signe de dénégation.

-Pourtant, je n'étais toujours pas majeur quand j'ai utilisé la magie contre les Mangemorts. Est-ce parce qu'ils savent que je n'avais pas le choix ou parce qu'ils préfèrent ne pas m'entendre annoncer au monde entier que Voldemort m'a attaqué ?

- C'est plutôt la deuxième raison, me semble-t-il. Scrimgeour ne veut pas admettre que Tu-Sais- Qui est devenu aussi puissant que lui, ni qu'il y a eu une évasion massive à Azkaban.

-Bien sûr, pourquoi dire la vérité au public ? Ironisa Harry.

- Il n'y a donc personne au ministère qui soit prêt à se dresser contre lui ? interrogea Ron avec colère.

- Bien sûr que si, Ron, mais les gens sont terrifiés, répondit Mr Weasley. Terrifiés à l'idée d'être les prochains à disparaître, ou de voir leurs enfants attaqués ! De terribles rumeurs circulent. Pour ma part, je ne pense pas que le professeur d'étude des Moldus à Poudlard ait démissionné. On ne l'a plus vue depuis des semaines…

L'estomac d'Hermione se contracta et elle lâcha brusquement ses couverts dans son assiette. Heureusement, personne ne prêtait attention à elle.

Il y eut un silence que Mrs Weasley mit à profit pour débarrasser par magie les assiettes vides et servir la tarte aux pommes.

- Il faut décider comment on va te déguiser, Arry, dit Fleur lorsque tout le monde eut mangé son dessert. Pour le mariage, ajouta-t-elle devant son air interrogateur. Oh, bien sûr, il n'y aura aucun Mangemort parmi nos invités, mais nous ne pouvons pas garantir que personne ne laissera échapper quelque chose à ton sujet après avoir bu du champagne.

- Oui, c'est vrai, lança Mrs Weasley, du bout de la table où elle était assise.

Ses lunettes perchées sur le bout de son nez, elle examinait une immense liste de tâches à accomplir qu'elle avait griffonnée sur un très long morceau de parchemin.

- Ron, as-tu rangé ta chambre ?

- Pourquoi ? s'exclama-t-il.

Il jeta bruyamment sa cuillère sur la table et regarda sa mère d'un oeil mauvais.

- Pourquoi faudrait-il que je range ma chambre ? Elle nous convient très bien telle qu'elle est, à Harry et à moi !

- Dans quelques jours, nous allons célébrer ici le mariage de ton frère, jeune homme…

- Et ils vont se marier dans ma chambre ? Lança Ron avec fureur. Non ! Alors pourquoi, par les glandes de Merlin…

- Ne parle pas comme ça à ta mère ! trancha Mr Weasley d'un ton ferme. Et fais ce qu'on te dit.

Ron regarda ses parents d'un air renfrogné puis il reprit sa cuillère et s'attaqua au petit morceau de tarte qui restait dans son assiette.

- Je peux t'aider, il y a une partie du désordre qui est à moi, dit Harry à Ron, mais Mrs Weasley l'interrompit.

- Non, Harry, mon chéri, je préférerais que tu aides Arthur à nettoyer le poulailler et toi, Hermione, tu me rendrais un grand service si tu voulais bien changer les draps pour Monsieur et Madame Delacour, ils arrivent demain matin à onze heures.

La jeune fille se garda bien de rappeler à Mrs Weasley que depuis hier soir, les draps étaient changés et rangés. Elle échangea avec Ron un bref regard lui signifiant qu'elle avait une idée derrière la tête. Celui-ci acquiesça discrètement la tête tandis qu'Harry se leva pour aider Mr Weasley à nettoyer le poulailler.

Quelques minutes plus tard, Hermione rejoignit Ron allongé sur son lit.

-Tu n'es pas censé ranger ta chambre ? Lui rappela Hermione en fermant la porte.

-Et toi changer les draps ?

-C'est fait depuis hier, lui expliqua Hermione avec un léger sourire. J'ai préféré ne pas le rappeler à ta mère.

-Hermione tu es merveilleuse !

-N'exagérons rien, fit la jeune fille en s'asseyant dans le coin opposé.

Pattenrond, son chat orange au poil touffu vint se blottir à ses pieds tandis qu'elle commençait à répartir en deux énormes piles des livres d'école.

-C'est étrange que l'on n'ait toujours pas retrouvé le corps de Fol Œil tu ne trouves pas ?

-Pas vraiment, d'après Bill, il est difficile de dire à quel endroit précis il est tombé, répondit Hermione en continuant de trier ses livres.

-Tu ne crois pas que…

-Que quoi ?

-Qu'il serait en vie, répondit-il simplement.

Hermione ne répondit pas. Perplexe, elle songea à Drago qui lui aussi était tombé. Mais ce dernier avait réussi à se raccrocher dans sa chute à son balai, ce qui était différent de Fol Œil dont le corps avait été projeté.

-Je ne sais pas, Ron, répondit enfin Hermione. Tu ne penses pas que s'il était vivant il aurait déjà contacté l'Ordre ?

Celui-ci s'apprêtait à répondre lorsqu'il entendit des bruits de pas derrière la porte. L'air affolé, celui-ci se leva aussitôt de son lit :

-Oui, oui, ça y est, je suis en train de ranger ! Ah, c'est toi, dit Ron, soulagé en voyant entrer Harry.

Ron se rallongea sur le lit qu'il venait de quitter.

-Salut, Harry, dit Hermione, tandis qu'il s'asseyait sur son lit de camp.

-Et toi, comment as-tu fait pour t'échapper ?

-La mère de Ron avait oublié qu'elle m'avait déjà demandé de changer les draps hier avec Ginny, répondit-elle avec un pincement au coeur.

Elle jeta Numérologie et grammaire sur l'un des tas et Grandeur et décadence de la magie noire sur l'autre.

-On parlait de Fol OEil, dit Ron à Harry. Je pense qu'il a peut-être survécu.

- Bill a vu le sortilège de Mort le frapper, objecta Harry.

- Oui, mais Bill était attaqué lui aussi. Comment peut-il être sûr de ce qu'il a vu ?

-Même si le sortilège l'a manqué, Fol OEil est quand même tombé d'une hauteur d'au moins trois cents mètres, dit Hermione qui soupesait à présent dans sa main Équipes de Quidditch de Grande-Bretagne et d'Irlande.

- Il a peut-être utilisé le charme du Bouclier…

- Fleur dit que sa baguette lui a sauté des mains, fit remarquer Harry.

- Très bien, si vous tenez absolument à ce qu'il soit mort…, grommela Ron avec mauvaise humeur en frappant son oreiller d'un coup de poing pour lui donner une forme plus confortable.

- Bien sûr que non, on ne tient pas à ce qu'il soit mort ! protesta Hermione, choquée. C'est horrible qu'il soit mort ! Mais nous sommes réalistes !

- Les Mangemorts ont sans doute fait le ménage derrière eux, c'est pour ça que personne n'a retrouvé son corps, conclut Ron avec sagesse.

-Ouais, dit Harry, comme Barty Croupton transformé en os et enterré dans le jardin de Hagrid. Ils ont sans doute métamorphosé Maugrey et l'ont empaillé…

-Ne dis pas des choses pareilles ! couina Hermione, fondant en larmes sur son syllabaire Lunerousse.

Horrifiée, elle se rappela la dernière conversation – et la seule qu'elle eut vraiment eue- avecMaugrey..

-Oh, non, s'exclama Harry en se débattant pour se relever de son vieux lit de camp. Hermione, je ne voulais pas te faire de peine…

Mais, dans un grincement sonore de vieux ressorts rouilles, Ron avait bondi du lit et arriva avant Harry auprès d'Hermione. Il lui passa un bras autour des épaules, puis plongea la main dans la poche de son jean et en sortit un mouchoir répugnant qu'il avait utilisé un peu plus tôt pour nettoyer le four. Tirant hâtivement sa baguette magique, il la pointa sur le chiffon et prononça la formule :

-Tergeo.

La baguette aspira la plus grande partie de la graisse qui imbibait le tissu. L'air plutôt content de lui, Ron tendit à Hermione le mouchoir qui fumait légèrement.

- Oh… merci, Ron… Je suis désolée…

Elle se moucha et eut un hoquet. Elle se sentait si triste. La mort de Fol Œil, sa dispute avec Ginny et la peur de perdre Drago…

- C'est tellement af… freux. Juste après Dumbledore… Je… n'a… n'avais jamais… i… imaginé que Fol OEil puisse mourir. Il paraissait si solide ! Fit Hermione entre deux sanglots.

-Je sais, soupira Ron qui la serra contre lui. Mais tu sais bien ce qu'il dirait s'il était là ?

- Vi… Vigilance constante, répondit Hermione en s'essuyant les yeux.

-Exactement, approuva Ron avec un hochement de tête. Il nous dirait de tirer les leçons de ce qui lui est arrivé. Et la leçon que j'ai tirée c'est de ne jamais faire confiance à ce lamentable petit trouillard de Mondingus.

Hermione fut secouée d'un éclat de rire et se pencha en avant pour prendre deux autres livres. Un instant plus tard, Ron lui lâcha brusquement l'épaule. Elle lui avait laissé tomber sur le pied Le Monstrueux Livre des monstres. L'ouvrage se libéra de la ceinture qui le maintenait fermé et fit claquer férocement les bords de sa reliure, telles des mâchoires, en les refermant sur la cheville de Ron.

-Je suis désolée, je suis désolée ! s'écria Hermione tandis que Harry arrachait le livre de la jambe de Ron et l'attachait à nouveau.

- D'ailleurs, qu'est-ce que tu fabriques avec tous ces livres ? interrogea Ron qui retournait vers son lit d'un pas claudicant.

- J'essaye de décider quels sont ceux que je vais emporter, répondit Hermione. Quand nous serons partis à la recherche des Horcruxes.

-Ah oui, bien sûr, dit Ron, en se frappant le front du plat de la main. J'avais oublié que nous devions traquer Voldemort dans une librairie ambulante.

- Ha, ha, très drôle, répliqua Hermione.

Elle examina le syllabaire Lunerousse.

- Je me demande… Aurons-nous besoin de traduire des runes… Peut-être… Je pense que nous devrions le prendre, pour être plus sûrs.

Elle laissa tomber le syllabaire sur le plus haut des deux tas et prit L'Histoire de Poudlard.

- Écoutez, dit Harry.

Il s'était redressé, assis sur son lit. Ron et Hermione le regardèrent avec le même mélange de résignation et de défi.

- Je sais bien qu'après l'enterrement de Dumbledore, vous m'avez dit que vous vouliez venir avec moi, commença Harry.

- Et ça y est, c'est parti, lança Ron à Hermione, les yeux au ciel.

- On savait qu'on y aurait droit, soupira Hermione en se tournant à nouveau vers les livres. Je pense que je vais prendre L'Histoire de Poudlard. Même si nous n'y retournons pas, je ne me sentirais pas à mon aise si je ne l'avais pas avec…

- Écoutez ! répéta Harry.

- Non, Harry, c'est toi qui vas nous écouter, l'interrompit Hermione. On vient avec toi. La décision a été prise il y a des mois – des années, en fait.

- Mais…

- Silence, lui conseilla Ron.

- Vous êtes sûrs que vous avez bien réfléchi ? Insista Harry.

- Voyons, reprit Hermione, en jetant avec un regard féroce Randonnées avec les trolls sur la pile des livres à ne pas emporter. Depuis plusieurs jours, je prépare les bagages pour que nous soyons prêts à partir à tout moment, ce qui a nécessité, je te le signale pour ton information, des manipulations magiques passablement difficiles. Sans parler du stock de Polynectar préparé par Fol OEil, que j'ai réussi à détourner sous le nez de la mère de Ron.

« J'ai aussi modifié les souvenirs de mes parents pour les convaincre qu'ils s'appellent en réalité Wendell et Monica Wilkins et que la grande ambition de leur vie est d'aller s'installer en Australie, ce qu'ils ont fait, à l'heure qu'il est. Tout cela pour rendre la tâche de Voldemort plus difficile s'il veut les retrouver et les interroger à mon sujet – ou au tien, car, malheureusement, je leur ai raconté pas mal de choses sur toi. « En admettant que je survive à la chasse aux Horcruxes, j'irai rejoindre papa et maman pour lever le sortilège. Sinon… je crois que j'ai utilisé un charme suffisamment puissant pour qu'ils puissent vivre heureux et en toute sécurité. Wendell et Monica Wilkins ne savent pas qu'ils ont une fille, tu comprends ?

Les yeux d'Hermione étaient à nouveau embués de larmes. Ron se releva de son lit, la prit encore une fois par les épaules et regarda Harry en fronçant les sourcils, comme pour lui reprocher son manque de tact.

- Je… Hermione, je suis désolé… Je ne m'étais…

- Pas rendu compte que Ron et moi savons parfaitement ce que nous risquons en t'accompagnant ? Eh bien, oui, nous le savons. Ron, montre à Harry ce que tu as fait.

-Non, il vient de manger, répondit Ron.

-Vas-y, il faut qu'il sache !

-Bon, d'accord. Viens, Harry.

Pour la deuxième fois, il ôta son bras des épaules d'Hermione et s'avança d'un pas lourd vers la porte.

- Allez, viens.

-Où ? demanda Harry en suivant Ron dans le minuscule couloir.

Hermione continua de trier ses livres d'écoles quand les deux garçons revirent dans la chambre.

- Quand nous serons partis, la goule viendra habiter dans ma chambre, dit Ron. Je crois qu'elle en a très envie. Il est difficile d'en être sûr parce qu'elle ne sait que gémir et baver, mais elle hoche frénétiquement la tête chaque fois que j'en parle. En tout cas, elle est censée être moi, atteint d'éclabouille. Bon plan, non ?

Harry ne put qu'afficher sa perplexité.

- Très bon plan ! insista Ron, manifestement contrarié que Harry n'ait pas saisi la brillante intelligence du stratagème. Réfléchis, quand on s'apercevra que nous ne revenons pas à Poudlard, tout le monde pensera que nous sommes restés avec toi, Hermione et moi, d'accord ? Ce qui signifie que les Mangemorts iront directement voir nos familles pour essayer d'obtenir des informations sur l'endroit où tu te trouves.

- Si tout se passe bien, ils croiront que je suis partie avec mes parents, dit Hermione. En ce moment, on entend beaucoup de sorciers nés moldus qui parlent d'aller se cacher quelque part.

- Il est impossible de cacher toute ma famille, ça paraîtrait trop louche, reprit Ron, et d'ailleurs ils ne peuvent pas quitter leur travail. On va donc faire courir le bruit que je suis atteint d'une éclabouille grave et que je ne peux pas retourner à l'école. Si quelqu'un passe vérifier, maman ou papa montrera la goule couverte de pustules dans mon lit. L'éclabouille est très contagieuse, personne ne se risquera à approcher. Et peu importe que la goule soit incapable de dire un mot parce que, de toute façon, on ne peut plus parler quand le champignon se répand jusqu'à la luette.

- Tes parents sont d'accord avec ce plan ? demanda Harry.

-Papa, oui. Il a aidé Fred et George à transformer la goule. Maman… tu la connais. Elle n'acceptera jamais l'idée qu'on s'en aille, tant qu'on ne sera pas vraiment partis.

Il y eut un long silence, brisé seulement par le léger bruit mat que produisaient en tombant les livres qu'Hermione continuait de jeter sur une pile ou sur l'autre. Ron resta assis à l'observer, tandis que Harry les regardait tour à tour, incapable de prononcer la moindre parole.

Dans le silence leur parvinrent les clameurs étouffées de Mrs Weasley qui criait, quatre étages plus bas.

-Ginny a sans doute oublié un grain de poussière sur un rond de serviette à trois sous, dit Ron. Je ne vois pas pourquoi il faut absolument que les Delacour arrivent deux jours avant le mariage.

- La soeur de Fleur sera demoiselle d'honneur, elle doit être là pour la répétition et elle est trop jeune pour venir toute seule, répondit Hermione qui examinait d'un air indécis Flâneries avec le spectre de la mort.

-Avoir des invités n'aidera pas maman à calmer son stress, remarqua Ron.

Sans hésiter, Hermione jeta à la corbeille Théorie des stratégies de défense magique, mais conserva Le Guide des écoles de sorcellerie en Europe.

-Ce que nous devons vraiment décider, dit-elle, c'est notre destination quand nous partirons d'ici. Je sais que tu voulais d'abord aller à Godric's Hollow, Harry, et je comprends pourquoi, mais… enfin, bon… est-ce que notre priorité ne devrait pas être les Horcruxes ?

-Je serais d'accord avec toi si nous savions où en trouver un, répondit Harry.

Hermione se pinça les lèvres et réfléchit. Elle ne voyait pas quel autre endroit pourrait abriter des Horcruxes, mais elle était certaine que Godric's Hollow n'était pas un lieu sûr.

-Ne crois-tu pas que Voldemort pourrait surveiller Godric's Hollow ? s'inquiéta Hermione. Il s'attend peut-être à ce que tu y retournes pour voir la tombe de tes parents, maintenant que tu peux aller où tu veux.

Visiblement, Harry n'y avait pas pensé. Tandis qu'il s'efforçait de trouver un argument à lui opposer, Ron parla à son tour, réfléchissant manifestement à haute voix :

-La personne qui a signé R.A.B., dit-il, tu sais, celui qui a volé le médaillon.

Hermione acquiesça d'un signe de tête.

- Dans le mot qu'il a laissé, il a écrit qu'il allait le détruire, c'est bien ça ?

Harry tira vers lui son sac à dos et en sortit le faux Horcruxe qui contenait toujours le message de R.A.B.

- « J'ai volé le véritable Horcruxe et j'ai l'intention de le détruire dès que je le pourrai », lut Harry à haute voix.

- Et s'il avait vraiment réussi à le détruire ? demanda Ron.

- Il ou elle, précisa Hermione.

- Peu importe, dit Ron. Ça en ferait un de moins pour nous !

- Oui, mais il faudra quand même que nous tentions de retrouver le vrai médaillon, non ? objecta Hermione. Pour savoir si oui ou non il a été détruit.

- Et une fois qu'on aura mis la main dessus, on s'y prend comment pour détruire un Horcruxe ?

- Justement, répondit Hermione, j'ai fait des recherches à ce sujet.

- Comment ça ? s'étonna Harry. Je croyais qu'il n'y avait pas de livres sur les Horcruxes à la bibliothèque ?

-En effet, il n'y en a pas, admit Hermione dont les joues avaient rosi. Dumbledore les a tous enlevés, mais il… il ne les a pas détruits.

Elle sentait que le moment était arrivé d'avouer à ses amis l'expérience qu'elle avait tentée au mois de juin alors qu'elle s'était retrouvée seule dans son dortoir après la mort de Dumbledore et la fuite de Drago.

- Par le caleçon de Merlin, comment as-tu fait pour dénicher des livres sur les Horcruxes ? Demanda Ron en se redressant, les yeux écarquillés.

- Ce… Ce n'était pas du vol ! assura Hermione en regardant successivement Harry et Ron d'un air éperdu. Ils appartenaient toujours à la bibliothèque, même si Dumbledore les avait enlevés des étagères. Et d'ailleurs, s'il avait vraiment voulu que personne ne puisse les consulter, je suis sûre qu'il aurait été beaucoup plus difficile de…

-Viens-en au fait ! s'exclama Ron.

- Eh bien… c'était facile, répondit Hermione d'une petite voix. J'ai simplement utilisé un sortilège d'Attraction. Vous savez… Accio… Et… ils sont aussitôt sortis par la fenêtre du bureau de Dumbledore en filant droit vers le dortoir des filles.

- Quand as-tu fait ça ? demanda Harry, qui fixait Hermione avec un mélange d'admiration et d'incrédulité.

- Juste après son enterrement – l'enterrement de Dumbledore, expliqua Hermione d'une voix encore plus fluette en repensant à ce jour. Juste après avoir pris la décision de quitter l'école pour retrouver les Horcruxes. Quand je suis remontée chercher mes affaires, je… j'ai pensé que plus on en saurait à ce sujet, mieux ça vaudrait… J'étais seule là-haut… alors, j'ai essayé… et ça a marché. Les livres se sont engouffrés par la fenêtre ouverte et je… je les ai mis dans ma valise.

Elle déglutit puis ajouta d'un air suppliant :

- Je suis sûre que Dumbledore ne m'en aurait pas voulu, ce n'est pas comme si nous voulions nous en servir pour fabriquer des Horcruxes, non ?

- Est-ce qu'on s'est plaints de quelque chose ? répliqua Ron. Où sont ces livres ?

Hermione fouilla quelques instants puis retira de la pile un gros volume à la reliure de cuir noir usée. L'air un peu dégoûté, elle le manipula avec précaution, comme s'il s'agissait d'une créature morte récemment.

- Voici celui qui donne des instructions explicites sur la façon de créer un Horcruxe. Secrets les plus sombres des forces du Mal… C'est un livre abominable, vraiment affreux, rempli de magie maléfique. Je me demande quand Dumbledore l'a retiré de la bibliothèque… S'il ne l'a pas fait avant d'être directeur, je suis prête à parier que Voldemort y a trouvé tous les renseignements dont il avait besoin.

-Dans ce cas, pourquoi aurait-il demandé à Slughorn comment fabriquer un Horcruxe, s'il avait déjà lu tout ça ? interrogea Ron.

-Il a seulement demandé à Slughorn ce qui se passerait si on séparait son âme en sept parties, répondit Harry. Dumbledore était certain que Jedusor savait déjà comment faire un Horcruxe lorsqu'il a posé la question à Slughorn. Je crois que tu as raison, Hermione, il aurait très bien pu tirer ses informations de ce livre.

-Plus j'avançais dans ma lecture, reprit Hermione, plus je trouvais cela horrible, et moins j'arrivais à croire qu'il en ait véritablement créé six. Le livre explique que lorsqu'on en arrache une partie, l'âme devient très instable, même quand on ne fabrique qu'un seul Horcruxe !

- N'y a-t-il pas un moyen de reconstituer son âme en rassemblant les morceaux ? demanda Ron.

- Si, répondit Hermione avec un pâle sourire, mais ce serait atrocement douloureux.

-Pourquoi ? Comment y parvient-on ? interrogea Harry.

-Par le remords, répondit Hermione. Il faut ressentir profondément le mal qu'on a fait. Et il y a un détail annexe. Apparemment, la douleur éprouvée est telle qu'elle peut te détruire. J'imagine mal Voldemort tentant l'expérience, et vous ?

- Moi aussi, dit Ron avant que Harry ait pu parler. Mais est-ce qu'on explique comment détruire les Horcruxes ; dans ce livre ?

- Oui, déclara Hermione qui tournait à présent les pages fragiles de l'ouvrage comme si elle examinait des entrailles en décomposition. Les sorciers sont avertis qu'ils doivent les entourer d'enchantements très puissants. D'après tout ce que j'ai lu, ce que Harry a fait au journal de Jedusor est un des rares moyens efficaces d'anéantir un Horcruxe.

- Quoi, tu veux dire le transpercer avec un crochet de Basilic ? s'étonna Harry.

-Quelle chance ! On a justement tout un stock de crochets de Basilic à notre disposition, lança Ron. Je me demandais comment on allait les utiliser.

- Il n'est pas nécessaire que ce soit un crochet de Basilic, reprit Hermione d'un ton patient. Il faut quelque chose de tellement destructeur que l'Horcruxe ne puisse pas se réparer de lui-même. Le venin de Basilic n'a qu'un seul antidote qui est extrêmement rare…

- Les larmes de phénix, acheva Harry avec un hochement de tête.

-Exactement, approuva Hermione. L'ennui, c'est qu'il existe très peu de substances aussi destructrices que le venin de Basilic et elles sont toutes très dangereuses à transporter. Mais il faudra bien que nous trouvions une solution, car briser, frapper, écraser un Horcruxe n'a aucun effet. On doit l'endommager au point qu'aucune magie ne puisse le réparer.

- Mais même si nous détruisons la chose dans laquelle il vit, pourquoi le fragment d'âme ne pourrait-il pas aller s'abriter dans un autre objet ? dit Ron.

- Parce qu'un Horcruxe est l'exact opposé d'un être humain.

Devant l'air décontenancé de Harry et de Ron, Hermione se hâta de poursuivre :

-Si je prenais brusquement une épée et que je te la passe au travers du corps, Ron, je n'infligerais aucun dommage à ton âme.

- Ce qui serait pour moi une grande consolation, assura Ron.

Harry éclata de rire.

- J'espère bien ! Mais ce que je veux démontrer c'est que, quoi qu'il arrive à ton corps, ton âme reste intacte, continua Hermione. Avec un Horcruxe, en revanche, c'est l'inverse. La survie du fragment d'âme qui y est enfermé dépend de son contenant, de cette espèce de corps ensorcelé. Le morceau d'âme ne peut plus exister sans lui.

-Ce journal a eu l'air de mourir quand j'y ai enfoncé le crochet du Basilic, confirma Harry en se souvenant de l'encre qui ruisselait comme du sang sur les pages transpercées et des hurlements poussés par le fragment de l'âme de Voldemort avant de disparaître.

- Une fois le journal véritablement détruit, le morceau d'âme qui y était enfermé ne pouvait survivre. Avant toi, Ginny a essayé de se débarrasser du journal en le jetant dans les toilettes, mais il est réapparu comme neuf.

-Attends un peu, coupa Ron, les sourcils froncés. Le morceau d'âme contenu dans ce journal avait pourtant possédé Ginny, n'est-ce pas ? Comment cela peut-il arriver ?

- Tant que l'Horcruxe est intact, le fragment d'âme qu'il contient peut pénétrer à l'intérieur d'une personne et en sortir à sa guise si cette personne s'approche trop près de l'objet. Je ne veux pas dire le toucher longtemps, ce n'est pas une question de contact physique, ajouta-t-elle avant que Ron ait pu intervenir. Je veux plutôt parler d'une proximité émotionnelle. Ginny a ouvert son coeur à ce journal, elle s'est rendue incroyablement vulnérable. On a de gros ennuis quand on s'attache trop à un Horcruxe, ou qu'on en devient dépendant.

- Je me demande comment Dumbledore s'y est pris pour détruire l'anneau, dit Harry. Pourquoi ne lui ai-je pas posé la question ? Je n'ai jamais vraiment…

Sa voix se perdit. Harry resta songeur avant que le silence fût brutalement brisé par le fracas de la porte de la chambre qui s'ouvrit à la volée en heurtant le mur avec tant de force qu'il en trembla. Hermione poussa un cri aigu et laissa tomber les Secrets les plus sombres des forces du Mal. Pattenrond fila sous le lit en crachant avec indignation. Ron se leva d'un bond, glissa sur un vieil emballage Chocogrenouille, et se cogna la tête contre le mur d'en face. Harry, d'un geste instinctif, se précipita sur sa baguette avant de s'apercevoir qu'il se trouvait face à Mrs Weasley, échevelée, le visage déformé par la rage.

- Je suis désolée de troubler cette petite réunion intime, dit-elle, la voix frémissante. Je ne doute pas que vous ayez bien besoin de repos… mais figurez-vous qu'il y a dans ma chambre un tas de cadeaux de mariage qui ne demandent qu'à être triés. Or, il m'a semblé que vous étiez d'accord pour donner un coup de main.

- Oh, oui, bien sûr, s'exclama Hermione, qui se leva aussitôt, l'air terrifié, envoyant des livres voler en tous sens. Nous allons… Nous sommes désolés…

Elle lança un regard anxieux à Harry et à Ron, puis sortit de la pièce derrière Mrs Weasley. Ils passèrent le restant de la soirée à trier la pile de cadeaux de mariage qui trônait dans la chambre de Mrs Weasley.

Le troisième jour de délai que lui avait laissé Drago arriva à son terme. Avec tous les préparatifs du mariage laissés par Mrs Weasley, Hermione n'avait toujours pris de décision. Elle redoutait que Drago ne tienne sa promesse et brise le miroir, mais d'un autre côté, c'était peut-être préférable… les paroles de Ginny tournèrent sans cesse en boucle dans sa tête sans qu'elle puisse s'en empêcher.

Les Delacour arrivèrent le lendemain matin à onze heures. Harry, Ron, Hermione et Ginny éprouvaient une franche animosité à l'égard de la famille de Fleur, et ce fut avec mauvaise grâce que Ron remonta dans sa chambre pour mettre des chaussettes identiques et que Harry s'efforça d'aplatir ses cheveux en bataille. Lorsque Mrs Weasley estima qu'ils étaient suffisamment présentables, ils se rassemblèrent dans la cour ensoleillée, à l'arrière de la maison, pour y attendre les invités. Jamais l'endroit n'avait été aussi impeccable. Le chaudron rouillé et les vieilles bottes qui encombraient habituellement les marches avaient disparu, remplacés par deux nouvelles plantes à Pipaillon qui se dressaient dans de grands pots disposés de chaque côté de la porte. Bien qu'il n'y eût aucune brise, les feuilles se balançaient paresseusement, dans un élégant mouvement d'ondulation. Les poulets avaient été enfermés, la cour balayée, et la végétation du jardin contigu soigneusement taillée, élaguée, remodelée dans son ensemble.

En raison des nombreux sortilèges de protection déployé par l'Ordre, mais également par le Ministère, il n'était plus possible de transplaner directement au Terrier. Aussi, Mr Weasley était allé attendre les Delacour au sommet d'une colline voisine où ils devaient arriver par Portoloin. Leur approche fut signalée par un rire étrangement aigu qui se révéla être celui de Mr Weasley. Quelques instants plus tard, il apparut à la porte, chargé de bagages et montrant le chemin à une très belle femme blonde, vêtue d'une longue robe vert foncé, qui ne pouvait être que la mère de Fleur.

- Maman ! s'écria Fleur en se précipitant pour la serrer dans ses bras. Papa !

Monsieur Delacour était loin d'avoir le charme de son épouse. Il avait une tête de moins qu'elle, une silhouette très enveloppée et une barbichette noire et pointue, mais il semblait d'une bonne nature. Chaussé de bottes à talons hauts, il s'avança d'un pas bondissant vers Mrs Weasley et l'embrassa deux fois sur chaque joue, la laissant dans un état de grande confusion.

- Il ne fallait pas vous donner tant de mal, déclara-t-il d'une voix grave. Fleur nous a expliqué que vous avez eu un gros travail. Beaucoup de « ardoueurk », comme on dit chez vous.

- Oh, ce n'est rien, ce n'est rien ! roucoula Mrs Weasley. Nous ne nous sommes donné aucun mal, c'était un plaisir.

Ron se défoula en décochant un coup de pied à un gnome qui avait passé la tête derrière l'une des plantes à Pipaillon.

-Chère Milady ! s'exclama d'un air rayonnant

Monsieur Delacour, qui tenait toujours la main de Mrs Weasley entre ses doigts potelés. Croyez bien que l'union entre nos deux familles qui s'avance à grands pas sera pour nous un honneur considérable ! Permettez que je vous présente mon épouse Apolline. Madame Delacour s'approcha avec grâce et se pencha vers Mrs Weasley pour l'embrasser à son tour.

-Enchantée, dit-elle. Votre mari nous a conté des histoires d'une exquise drôlerie !

Mr Weasley eut un petit rire nerveux. Mrs Weasley lui lança un regard qui le fit taire aussitôt et le visage de Mr Weasley prit l'expression de quelqu'un qui rendrait visite à un ami proche sur son lit de mort.

- Bien entendu, vous connaissez déjà Gabrielle, ma fille cadette ! poursuivit Monsieur Delacour.

Gabrielle ressemblait à Fleur en miniature. Elle avait onze ans et une longue chevelure d'un blond pur, argenté, qui lui tombait jusqu'à la taille. Elle adressa à Mrs Weasley un sourire éclatant et ta serra dans ses bras, puis lança à Harry un regard de braise en battant des cils. Ginny s'éclaircit bruyamment la gorge.

-Eh bien, venez, entrez ! dit Mrs Weasley d'un ton joyeux.

Et elle emmena les Delacour à l'intérieur de la maison à grand renfort de : « Allez-y, s'il vous plaît ! », « Après vous, je vous en prie ! », « je n'en ferai rien ! »

Les Delacour se révélèrent des hôtes plaisants et serviables. Ils étaient contents de tout et ravis d'aider aux préparatifs du mariage. Monsieur Delacour qualifiait tout ce qu'on lui montrait de « Charming, comme on dit chez vous », depuis le plan de table jusqu'aux chaussures des demoiselles d'honneur. Madame Delacour était une virtuose des sortilèges ménagers et nettoya impeccablement le four en un tournemain. Gabrielle ne quittait pas sa soeur aînée, essayant d'apporter son aide de toutes les manières possibles, parlant sans cesse dans un français trop rapide pour qu'on puisse la comprendre.

Le Terrier n'était malheureusement pas conçu pour héberger tant de monde. Mr et Mrs Weasley dormaient à présent dans le salon après avoir insisté pour que Monsieur et Madame Delacour occupent leur chambre en faisant taire à grands cris leurs protestations. Gabrielle dormait avec Fleur dans l'ancienne chambre de Percy et Bill partagerait la sienne avec Charlie, son garçon d'honneur, lorsque celui-ci arriverait de Roumanie. Harry, Ron et Hermione n'avaient pratiquement plus d'occasions de se retrouver ensemble pour établir leurs plans et en désespoir de cause, ils se portèrent volontaires pour aller nourrir les poulets, dans le seul but d'échapper à la maison surpeuplée.

- Elle ne veut toujours pas nous laisser seuls ! gronda Ron lorsque leur deuxième tentative de réunion dans la cour fut contrariée par l'apparition de Mrs Weasley, un grand panier de lessive sous le bras.

- Ah, très bien, vous avez donné à manger aux poulets, lança-t-elle en venant vers eux. On ferait bien de les enfermer de nouveau avant l'arrivée des ouvriers, demain… Ils doivent monter le chapiteau, expliqua-t-elle.

Mrs Weasley s'arrêta pour s'appuyer contre le mur du poulailler. Elle paraissait épuisée.

- Les chapiteaux magiques Millamant… Ce sont les meilleurs. Bill va les escorter. Tu ferais bien de rester à l'intérieur pendant qu'ils seront là, Harry. Je dois dire que ça complique un peu les choses d'organiser un mariage avec tous ces sortilèges de Protection autour de nous.

- Je suis désolé, dit humblement Harry.

-Allons, ne sois pas stupide, mon chéri ! répliqua Mrs Weasley. Je ne voulais pas dire… Tu sais bien que ta sécurité passe avant tout ! Au fait, Harry, je voulais te demander comment tu voulais fêter ton anniversaire. Le jour de tes dix-sept ans, c'est important…

- Je voudrais quelque chose de tranquille, dit précipitamment Harry. Sincèrement, Mrs Weasley, un simple dîner serait parfait… C'est la veille du mariage…

-Très bien, si tu es sûr que cela te convient. Je pourrais peut-être inviter Remus et Tonks, qu'en penses-tu ? Et Hagrid ?

- Ce serait formidable, répondit Harry. Mais, s'il vous plaît, ne vous donnez pas trop de mal.

- Pas du tout, pas du tout… Ce sera un plaisir. Elle le regarda, d'un long regard pénétrant, puis elle eut un petit sourire triste, se redressa et s'éloigna.

Hermione passa le restant de la soirée seule dans la petite chambre de Ginny. Elle avait prétendu un mal de tête pour filer en douce bouclé les bagages. Mais une fois les derniers préparatifs terminés, la jeune fille resta allongée sur son lit de camp, réfléchissant à sa situation. Elle ne savait quelle décision prendre…Était-il trop tard ? Drago avait-il véritablement détruit le miroir comme il avait prétendu le faire ? Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un sentiment de regret…

Une heure plus tard, Ginny monta également se coucher et lui souhaita bonne nuit. Refoulant ses larmes, Hermione se retourna et essaya de trouver le sommeil, en vain.


Fiiiiin!

Ce chapitre vous a-t-il plu ? J'avoue, il n'y avait pas beaucoup de Dramione… j'espère que ça ne vous a pas déçu…:/

mais bon certains passages doivent être vus comme nous suivons la trame du livre ^^ et puis ça permettra de mieux apprécier les moments Dramione plus tard :p

N'hésitez pas à nous laisser une petite revieuw ! :p

Sur ce, Bon w-e

M&T