Bonjouuuur très chers lecteurs !

Comment allez-vous ?

Voila je vous annonce que je ne posterai plus qu'un seul chapitre par semaine, par manque de temps mais aussi de peur d'arriver trop rapidement au dernier chapitre cloturé (ne vous inquiétez pas, il y a encore une belle marge !)

En effet, ces derniers temps je n'ai plus eu l'occasion d'écrire beaucoup et je ne veux pas vous faire attendre une éternité, ni écrire dans la précipitation et bâcler le travail pour dire de le poster ! Je tiens vraiment à ce que l'histoire garde le même style d'écriture et pour ça nous relisons énormément les chapitres, ce qui prend beaucoup de temps comme vous le savez )

Encore une dernière chose, je tiens chaleureusement à remercier nos fidèles lecteurs (anonyme ou pas) qui comme toujours, nous laisse de superbes revieuws ! MERCI !

Pour les visiteurs fantômes, s'il vous plaît, manifestez-vous au moins une fois pour nous donner votre avis ! De plus en plus de personnes se plaignent de ne pas avoir beaucoup de revieuws (ce n'est pas un concours, je le conçois bien) mais comme c'est motivant de voir que notre travail est reconnu (en bien ou en mal du moment que ça soit constructif !)

Un petit message… un avis… un encouragement, ça ne prend que deux minutes et ça nous donne envie de continuer surtout ! Voila je vous remercie, chers lecteurs, de l'attention que vous porterez sur ce petit message - qui n'est pas un coup de gueule- mais simplement un ressenti de la part de Tinkerbell et moi-même J

Sur ce, je vous souhaite une très bonne lecture !


revieuw anonyme

Mama : ouiiii surtout qu'ils n'ont plus la pièce :o mais tu connais Hermione il faut toujours qu'elle se prenne la tête car elle voit le danger partout AHAHA


Chapitre 8 : le testament d'Albus Dumbledore

Le lendemain matin, Hermione se leva pour réceptionner à temps le cadeau d'anniversaire de Harry qu'elle avait commandé une semaine plus tôt. Quand elle ouvrit les yeux, elle vit Ginny en train de s'habiller en silence dans la chambre.

-Salut, fit Hermione d'une voix timide.

Son amie la salua également de manière indistincte en lui tournant le dos.

-Ecoute, Ginny, commença Hermione d'une voix suppliante. Je ne voulais pas te le cacher, je voulais t'en parler ! Mais j'avais peur de te décevoir…

-Je vois… seulement je n'arrive pas à comprendre, comment peux-tu le revoir avec tout ce qu'il s'est passé ?

Hermione baissa la tête, n'osant regarder son amie dans les yeux avant de lui déclarer :

-Je l'aime Ginny… je n'arrive pas à vivre sans lui ! Je sais c'est horrible tout ce que je fais, mentir à tout le monde, mais je ne peux pas, fit-elle en se prenant la tête entre les mains, j'ai essayé, mais je n'y arrive pas ! J'ai besoin de lui. Est-ce que tu peux me comprendre ?

Ginny s'assit aux côtés de son amie sur le lit de camp et fixa Hermione d'un regard inquiet.

-Oui, je crois que je le peux. Je ressens la même chose pour Harry, seulement j'ignore ce qu'il va lui arriver, c'est tellement insoutenable de devoir accepter la réalité sans ne pouvoir rien faire…

-Je suis tellement désolée Ginny…

-On ne peut pas dire que je ne m'y attendais pas…au fond je l'ai toujours su.

Préférant changer de sujet, Ginny lui demanda :

-Je n'ai même pas de cadeau pour son anniversaire…

-Harry ne s'en formalisera pas !

-Je sais… mais j'aurais tellement aimé lui offrir quelque chose…pour qu'il se souvienne de moi.

Hermione se tut, repensant au collier que Drago lui avait offert. Machinalement, elle porta la main au pendentif qu'elle dissimulait sous son t-shirt. Les deux amies continuèrent de se réconforter mutuellement avant qu'Hermione ne descende prendre son petit déjeuner. Elle retrouva dans la cuisine Harry, Ron ainsi que Bill et Monsieur Delacour qui finissaient leur petit déjeuner tandis que Mrs Weasley nettoyait du lard qu'elle avait fait tomber au sol.

-Joyeux anniversaire, Harry ! lança Hermione qui fit irruption dans la cuisine et ajouta son propre cadeau au sommet de la pile de présents qui se trouvait sur la table. Ce n'est pas grand-chose, mais j'espère que ça te plaira. Qu'est-ce que tu lui as offert ? demanda-t-elle à Ron, qui sembla ne pas l'avoir entendue.

- Vas-y, ouvre le cadeau d'Hermione ! dit-il.

Elle lui avait acheté un nouveau Scrutoscope. Les autres paquets contenaient un rasoir enchanté offert par Bill et Fleur (« Alors, là, vous n'aurez jamais eu la peau aussi douce quand vous vous serez rasé avec ça, lui assura Monsieur Delacour.

Mais attention, il faut lui demander clairement ce que vous voulez… Sinon, hou, là, là, vous vous retrouverez avec un peu moins de cheveux que prévu…»). Il y avait aussi des chocolats apportés par les Delacour et une énorme boîte des derniers articles en provenance des Farces pour sorciers facétieux, envoyée par Fred et George. Harry, Ron et Hermione ne restèrent pas longtemps à table, car avec l'arrivée de Madame Delacour, de Fleur et de Gabrielle, il y eut un peu trop de monde dans la cuisine pour qu'ils s'y sentent à l'aise.

- Je vais les mettre dans ton sac pour toi, dit Hermione d'un ton léger en prenant les cadeaux des bras de Harry tandis qu'ils remontaient tous trois l'escalier. J'ai presque fini les bagages, j'attends simplement que le reste de tes caleçons soient lavés, Ron.

Les balbutiements de Ron furent interrompus par le bruit d'une porte qui s'ouvrait au premier étage.

- Harry, tu veux bien venir un instant ?

C'était Ginny. Ron s'immobilisa brusquement, mais Hermione le prit par le bras et l'entraîna avec elle en haut des marches. Un peu inquiet, Harry suivit Ginny dans sa chambre. Malgré les tentatives d'Hermione pour détourner l'attention de Ron vers un autre sujet de conversation, celui-ci garda une mine renfrognée et réussit malgré les protestations d'Hermione à lui fausser compagnie pour faire irruption dans la chambre de Ginny.

- Oh, dit Ron, fort à propos. Désolé.

- Ron!

Hermione était juste derrière lui, légèrement essoufflée. Il y eut un silence tendu puis, d'une petite voix, Ginny lança.

- En tout cas, joyeux anniversaire, Harry.

Ron avait les oreilles écarlates. Hermione était mal à l'aise devant l'air glacial qui régnait dans la pièce. Même si elle le connaissait depuis des années, elle n'arrivait pas à croire d'un tel comportement grossier chez son ami. Elle échangea un rapide coup d'œil avec Ginny dont les yeux brillaient de larmes.

- À tout à l'heure, dit-il et il suivit les deux autres dans le couloir.

Ron descendit les escaliers d'un air décidé, traversa la cuisine toujours bondée et sortit dans la cour. Harry lui avait emboîté le pas, Hermione trottinant derrière eux, effrayée de la réaction de Ron. Elle le sentait sur le point d'exploser.

Lorsqu'il eut atteint l'espace désert de la pelouse fraîchement tondue, Ron se tourna vers Harry.

- Tu l'as laissée tomber. Pourquoi tu t'amuses avec elle, maintenant ?

-Je ne m'amuse pas avec elle, protesta Harry, alors qu'Hermione les rejoignait.

- Ron ...

Mais Ron leva la main pour la faire taire.

- Elle avait le moral à zéro quand tu as rompu…

- Moi aussi. Tu sais très bien pourquoi j'ai rompu. Ce n'était pas parce que j'en avais envie.

-Oui, mais maintenant, tu vas dans sa chambre pour la bécoter et elle va de nouveau s'imaginer des choses…

- Elle n'est pas idiote, elle sait que c'est impossible, elle ne s'attend pas à… à ce qu'on finisse mariés, ou… Il s'interrompit, l'air pensif.

- Si tu commences à la tripoter à la première occasion…

- Ça n'arrivera plus, coupa Harry d'un ton brusque.

Le ciel était sans nuages, mais ils avaient l'impression que le soleil avait disparu.

- OK ? ajouta-t-il.

Ron paraissait moitié indigné, moitié penaud. Il se balança d'avant en arrière sur ses talons puis répondit :

- Bon, alors, c'est… ouais, d'accord.

Ce jour-là, Ginny ne chercha plus à se retrouver en tête à tête avec Harry. Elle avait essayé à plusieurs reprises d'engager une conversation avec son amie, mais elle comprit rapidement que Ginny préférait ne plus aborder ce sujet. Laissant Ginny seule, elle préféra orienter ses pensées, tout au long de la journée, vers le miroir à Double face qui reposait au fond de sa malle. Bien que le délai imposé par Drago fût dépassé d'un jour, la jeune fille était trop tentée de l'appeler, simplement pour vérifier que le miroir n'était pas détruit, se persuada-t-elle de penser, mais au fond, Hermione savait que si elle entrait à nouveau en contact avec le garçon, elle ne saurait plus faire marche arrière. Le cœur serré, elle se dit que c'était la meilleure solution à prendre, même si elle n'en était pas entièrement convaincue…

Comme le dîner d'anniversaire de Harry aurait rempli à craquer la cuisine du Terrier, même avant l'arrivée de Charlie, Lupin, Tonks et Hagrid, des tables furent disposées bout à bout dans le jardin. Fred et George ensorcelèrent des lanternes violettes, toutes marquées du chiffre dix-sept, pour qu'elles restent suspendues d'elles-mêmes dans les airs, au-dessus des invités. Grâce aux bons soins de Mrs Weasley, la blessure de George était nette et propre, même si c'était toujours inhabituel de voir un trou sombre sur le côté de sa tête, malgré les nombreuses plaisanteries des jumeaux à ce sujet. Hermione fit jaillir de l'extrémité de sa baguette des serpentins dorés et violets qui vinrent s'enrouler comme une véritable oeuvre d'art autour des arbres et des buissons.

- Très beau, dit Ron tandis que, d'un dernier mouvement de sa baguette, Hermione colorait d'or les feuilles du pommier sauvage. Tu as vraiment l'oeil pour ces choses-là.

- Merci, Ron ! répondit Hermione, à la fois ravie et un peu perplexe.

Ces derniers temps, elle trouvait son ami particulièrement galant et attentionné à son égard. Évidemment, elle ne pu s'empêcher de penser aux soupçons que portait Drago envers Ron, ce qui accentua son malaise.

- Attention devant, attention devant ! lança Mrs Weasley d'une voix chantante.

Elle franchit la porte du jardin, précédée d'un objet semblable à un Vif d'or géant, de la taille d'un ballon de plage, qui flottait devant elle. Un instant plus tard, Hermione s'aperçut qu'il s'agissait de son gâteau d'anniversaire que Mrs Weasley préférait transporter par la voie des airs, à l'aide de sa baguette magique, plutôt que de prendre le risque de le porter elle-même sur ce sol inégal.

Quand le gâteau eut enfin atterri au milieu de la longue table, Harry s'exclama :

-Ça a l'air absolument magnifique, Mrs Weasley.

- Oh, ce n'est rien, mon chéri, répondit-elle d'un ton affectueux.

Vers sept heures du soir, tous les invités étaient arrivés, sous la conduite de Fred et de George qui les avaient attendus au bout de la route. Pour l'occasion, Hagrid portait son plus beau – et horrible – costume marron et pelucheux. Lupin et Tonks arrivèrent quelques minutes plus tard. Bien que Tonks affiche un sourire radieux, Hermione constata avec étonnement que son mari ne partageait pas la même joie. Un sourire forcé se marquait sur son visage fatigué.

- Joyeux anniversaire, Harry, dit Tonks, et elle le serra dans ses bras.

- Alors, ça y est, tu as dix-sept ans ? Lança Hagrid en prenant le verre de vin de la taille d'un seau que lui tendait Fred. Ça fait six ans qu'on s'est vus pour la première fois, Harry, tu te souviens ?

- Vaguement, répondit celui-ci avec un sourire. C'était le jour où vous avez défoncé la porte, où vous avez fait pousser une queue de cochon à Dudley et où vous m'avez annoncé que j'étais un sorcier ?

- J'ai oublié les détails, gloussa Hagrid. Ça va, Ron, Hermione ?

- Très bien, assura Hermione. Et vous ?

- Oh, pas mal. Beaucoup de travail, on a eu des bébés licornes, je vous les montrerai quand vous reviendrez.

Hermione essaya de croiser le regard de Harry pendant que Hagrid fouillait dans sa poche.

-Tiens, Harry, reprit Hagrid. Savais pas quoi t'offrir, mais je me suis rappelé que j'avais ça.

Il sortit une petite bourse à l'aspect légèrement duveteux, dotée d'un long cordon destiné de toute évidence à être passé autour du cou.

- De la peau de Moke. On peut cacher ce qu'on veut, là-dedans et seul son propriétaire peut récupérer ce qu'il y a mis. Rares, ces trucs-là.

- Merci, Hagrid !

- Oh, c'est rien, dit-il en agitant une main de la taille d'un couvercle de poubelle. Et voilà Charlie ! Je l'ai toujours bien aimé, celui-là… Hé ! Charlie !

Charlie s'approcha, passant les doigts d'un air un peu triste sur ses cheveux brutalement raccourcis par Mrs Weasley. Il était plus petit que Ron, trapu, et ses bras musculeux portaient de nombreuses traces de coups de griffes et de brûlures.

- Salut, Hagrid, comment ça va ?

- Ça fait une éternité que je voulais t'écrire. Comment va Norbert ?

- Norbert ? s'esclaffa Charlie. Le Norvégien à crête ? On l'appelle Norberta, maintenant.

- Qu… Norbert, une fille ?

-Eh oui, dit Charlie.

-Comment peut-on le savoir ? interrogea Hermione, intéressée.

- Elles sont beaucoup plus féroces, répondit Charlie.

Il regarda par-dessus son épaule et baissa la voix.

- Je voudrais bien que papa se dépêche de revenir. Maman commence à s'inquiéter.

Ils se tournèrent tous vers Mrs Weasley. Elle essayait de bavarder avec Madame Delacour en jetant des coups d'oeil répétés vers le portail.

- Je crois que nous devrions commencer sans attendre Arthur, annonça-t-elle à la cantonade. Il a dû être retenu… Oh !

Ils la virent tous en même temps : une traînée de lumière qui vola à travers la cour et atterrit sur la table où elle se transforma en une belette d'une éclatante couleur argentée. Se dressant sur ses pattes de derrière, elle parla avec la voix de

Mr Weasley :

- Le ministre de la Magie va venir avec moi.

Puis le Patronus se dissipa dans les airs, alors que la famille de Fleur continuait de regarder bouche bée l'endroit d'où il venait de se volatiliser.

- Il ne faut pas que nous restions ici, dit aussitôt Lupin. Harry, je suis désolé, je t'expliquerai plus tard…

Il saisit Tonks par le poignet et l'entraîna avec lui. Ils allèrent jusqu'à la clôture, l'enjambèrent puis disparurent. Mrs Weasley sembla déconcertée.

- Le ministre ? Mais pourquoi ? Je ne comprends pas…

Ils n'eurent cependant pas le temps d'en dire davantage. Une seconde plus tard, Mr Weasley se matérialisa devant le portail, accompagné de Rufus Scrimgeour, immédiatement reconnaissable à sa crinière de cheveux grisonnants.

D'un pas énergique, les deux nouveaux venus traversèrent la cour en direction du jardin et de la table éclairée par les lanternes, autour de laquelle tout le monde était assis en silence, les regardant s'approcher. Lorsque Scrimgeour s'avança dans la lumière, Hermione remarqua qu'il paraissait beaucoup plus vieux que lors de l'enterrement de Dumbledore. Il avait l'air décharné, la mine sinistre. avait l'air décharné, la mine sinistre.

- Désolé de cette intrusion, s'excusa Scrimgeour en marchant jusqu'à la table d'un pas boitillant. D'autant plus que je tombe en pleine fête, à ce que je vois.

Son regard s'attarda un instant sur le gâteau en forme de Vif d'or géant.

-Tous mes voeux.

- Merci, répondit Harry.

-Je souhaiterais m'entretenir avec vous en particulier, poursuivit Scrimgeour. Ainsi qu'avec Mr Ronald Weasley et Miss Hermione Granger.

- Nous ? s'étonna Ron. Pourquoi nous ?

- Je vous expliquerai tout cela lorsque nous serons dans un lieu plus discret, dit le ministre. Pouvez-vous m'indiquer un tel endroit ? demanda t- il à Mr Weasley.

-Oui, bien sûr, répondit ce dernier, mal à l'aise. Le., heu… le salon. Pourquoi ne pas vous installer là-bas ?

- Montrez-nous donc le chemin, dit Scrimgeour à Ron. Il n'est pas nécessaire de nous accompagner, Arthur.

Ron et Hermione se levèrent de table, sous le regard inquiet de Mr et Mrs Weasley. Tandis qu'ils ouvraient la marche en silence, l'estomac d'Hermione commençait à se crisper. Était-il possible que Scrimgeour soit au courant de leur intention de quitter Poudlard ? Scrimgeour ne prononça pas un mot lorsqu'ils traversèrent la cuisine en désordre pour se rendre dans le salon du Terrier. La tombée du jour baignait encore le jardin d'une lumière douce et dorée, la maison, en revanche était déjà plongée dans l'obscurité. En entrant, Harry donna un petit coup de baguette vers les lampes à huile qui illuminèrent aussitôt la pièce un peu défraîchie, mais confortable. Scrimgeour s'assit dans le fauteuil défoncé que Mr Weasley occupait ordinairement, laissant Harry, Ron et Hermione se serrer sur le canapé. Une fois qu'ils furent installés, Scrimgeour prit la parole :

- J'ai des questions à poser à chacun d'entre vous et je pense qu'il vaudra mieux que je le fasse seul à seul. Si vous voulez bien attendre en haut, tous les deux – il montra Harry et Hermione –, je commencerai par Ronald.

- Nous ne bougerons pas d'ici, répliqua Harry, approuvé par Hermione qui hocha vigoureusement la tête. Vous nous parlerez à tous les trois ensemble ou pas du tout.

Scrimgeour jaugea Harry d'un regard froid.

- Très bien, dans ce cas, restons ensemble, dit-il avec un haussement d'épaules.

Il s'éclaircit la gorge avant de continuer :

- Comme vous le savez sûrement, c'est le testament d'Albus Dumbledore qui m'amène ici.

Harry, Ron et Hermione échangèrent un regard.

- Apparemment, il s'agit d'une surprise ! Vous ignoriez donc que Dumbledore vous avait légué quelque chose ?

- À… À tous les trois ? demanda Ron. À Hermione et à moi aussi ?

- Oui, à tous les trois…

Hermione resta stupéfaite et écouta Harry interrompre Ron :

-Dumbledore est mort il y a plus d'un mois. Pourquoi faut-il si longtemps pour nous donner cet héritage ?

- C'est évident, non ? intervint Hermione avant que Scrimgeour ait pu répondre. Ils voulaient examiner ce qu'il nous a laissé. Vous n'aviez aucun droit de faire ça ! ajouta-t-elle d'une voix qui tremblait légèrement.

-J'avais tous les droits, répliqua Scrimgeour avec dédain. Le décret sur les Confiscations légitimes donne au ministère le pouvoir de confisquer le contenu d'un testament…

- Cette loi a été créée pour empêcher les sorciers de léguer des instruments de magie noire, objecta Hermione, et le ministère doit d'abord posséder des preuves que les objets en possession du défunt sont illégaux avant de les saisir ! Vous voulez insinuer que Dumbledore a essayé de nous transmettre quelque chose de maléfique ?

- Avez-vous l'intention de faire carrière dans la justice magique, Miss Granger ? interrogea Scrimgeour.

- Non, pas du tout, répliqua Hermione. J'espère plutôt pouvoir faire un peu de bien dans le monde !

Ron éclata de rire. Scrimgeour tourna un rapide regard vers lui puis fixa à nouveau Harry lorsque celui-ci parla :

- Alors, pourquoi avez-vous décidé maintenant que nous pouvions recevoir ce qui nous revient ? Vous n'avez pas trouvé de prétexte pour le garder ?

- Non, c'est simplement parce que le délai de trente et un jours est écoulé, répondit aussitôt Hermione. Ils ne peuvent pas conserver les objets plus longtemps à moins d'avoir pu prouver qu'ils étaient dangereux. C'est bien ça ?

-Diriez-vous que vous étiez proche de Dumbledore, Ronald ? demanda Scrimgeour, sans prêter attention à Hermione.

Ron parut surpris.

- Moi ? Non… pas vraiment… C'était toujours Harry qui…

Ron se tourna vers les deux autres et vit Hermione lui lancer un regard qui signifiait :

« Tais-toi, maintenant ! » Mais le mal était déjà fait. Scrimgeour semblait avoir entendu exactement la réponse qu'il attendait et qu'il souhaitait entendre. Il fondit sur Ron comme un rapace sur sa proie.

- Si vous n'étiez pas très proche de Dumbledore, comment expliquez-vous qu'il se soit souvenu de vous dans son testament ? Le nombre de legs personnels qu'il contient est exceptionnellement réduit. La quasi-totalité de ce qu'il possédait – sa bibliothèque privée, ses instruments magiques et autres effets personnels – revient à Poudlard. Pourquoi pensez-vous qu'il vous ait ainsi distingué ?

- Je… ne sais pas, répondit Ron. Je… Quand je disais que nous n'étions pas très proches… Je crois quand même qu'il m'aimait bien…

- Tu es trop modeste, Ron, déclara Hermione. Dumbledore avait une très grande affection pour toi.

Évidemment, la remarque d'Hermione était exagérée, jamais Ron et Dumbledore ne s'étaient jamais trouvés seuls en tête à tête et le nombre de contacts directs qu'ils avaient eus était négligeable. Mais, de toute façon, Scrimgeour ne semblait pas écouter. Il plongea une main sous sa cape et en sortit une bourse à cordon beaucoup plus grande que celle offerte à Harry par Hagrid. Il prit à l'intérieur un rouleau de parchemin qu'il déroula et lut à haute voix :

- « Dernières volontés et testament d'Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore…» Voyons… Ah, voilà… « À Ronald Bilius Weasley, je laisse mon Déluminateur dans l'espoir qu'il se souviendra de moi lorsqu'il s'en servira. »

Scrimgeour prit dans le sac un objet que Harry avait déjà vu auparavant : on aurait dit un petit briquet d'argent, mais il savait qu'il était doté du pouvoir d'éteindre ou de rallumer, grâce à un simple geste du doigt, toute source de lumière proche. Scrimgeour se pencha et donna le Déluminateur à Ron qui le retourna entre ses mains, l'air stupéfait.

- C'est un objet de grande valeur, commenta

Scrimgeour en observant Ron. Peut-être même est-il unique. En tout cas, il est certain que Dumbledore l'a conçu lui-même. Pourquoi, à votre avis, vous a-t-il légué un instrument si rare ? Ron hocha la tête d'un air perplexe.

- Dumbledore a dû avoir des milliers d'élèves, insista Scrimgeour. Pourtant vous êtes tous les trois les seuls dont il se souvienne dans son testament. Pour quelles raisons ? Quel usage pensait-il que vous feriez de ce Déluminateur, Mr Weasley ?

- Il pensait que j'éteindrais les lumières, j'imagine, grommela Ron. À quoi ça peut servir d'autre ?

De toute évidence, Scrimgeour n'avait pas d'autre idée à proposer. Après avoir fixé Ron de ses yeux plissés pendant quelques instants, il se pencha à nouveau sur le testament de Dumbledore.

- « À Miss Hermione Jean Granger, je lègue mon exemplaire des Contes de Beedle le Barde dans l'espoir qu'elle y trouvera de quoi se divertir et s'instruire. »

Scrimgeour sortit alors du sac un petit livre qui avait l'air aussi ancien que le volume des Secrets les plus sombres des forces du Mal, resté dans la chambre du haut. Sa reliure était maculée et se décollait par endroits.

Sans un mot, Hermione le prit des mains de Scrimgeour. Elle posa le livre sur ses genoux et le contempla. Elle vit que le titre était écrit en rune et reconnut quelques mots. Elle était tellement touchée que Dumbledore lui ait accordé sa confiance, elle qui ne la méritait pas… Une larme commença à couler le long de sa joue lorsqu'elle repensa à la conversation dans le bureau du Directeur… quand elle lui avait avoué les sentiments qu'elle éprouvait pour Drago….

- Pourquoi pensez-vous que Dumbledore vous a laissé cet ouvrage, Miss Granger ? interrogea Scrimgeour.

- Il… Il savait que j'aimais les livres, répondit Hermione d'une voix sourde en se tamponnant les yeux avec sa manche.

-Mais pourquoi ce livre en particulier ?

-Je ne sais pas. Il a dû penser qu'il me plairait.

-Avez-vous jamais parlé avec Dumbledore de codes ou d'autres moyens de transmettre des messages secrets ?

- Non, jamais, répondit Hermione qui continuait de s'essuyer les yeux avec sa manche. Et si en trente et un jours le ministère n'a découvert aucun code caché dans ce livre, je doute que j'y arrive moi-même.

Elle étouffa un sanglot. Ils étaient si étroitement serrés les uns contre les autres que

Ron eut du mal à extraire un bras pour le passer autour des épaules d'Hermione. Scrimgeour poursuivit sa lecture du testament :

- « À Harry James Potter, je lègue le Vif d'or qu'il a attrapé lors de son premier match de Quidditch à Poudlard, pour lui rappeler ce que la persévérance et le talent apportent de récompenses et de bienfaits. »

Lorsque Scrimgeour sortit la minuscule balle d'or de la taille d'une noix, les ailes dont elle était pourvue battirent faiblement. Du coin de l'œil, Hermione vit une pointe de déception se dessiner sur le visage de son ami.

- Pourquoi Dumbledore vous a-t-il fait don de ce Vif d'or ? demanda Scrimgeour.

- Aucune idée, répondit Harry. Pour les raisons que vous venez de lire, je suppose… Pour me rappeler ce qu'on peut obtenir quand on… persévère… enfin, ce qu'il a écrit…

- Alors, vous pensez qu'il s'agit d'un simple symbole ?

- J'imagine, dit Harry. Qu'est-ce que vous voulez que ce soit d'autre ?

- C'est moi qui pose les questions, déclara Scrimgeour en rapprochant un peu son fauteuil du canapé.

Au-dehors, c'était vraiment le crépuscule. Par les fenêtres, on apercevait les contours du chapiteau qui se dressait comme un fantôme blanc au-dessus de la haie.

-J'ai remarqué que votre gâteau d'anniversaire avait la forme d'un Vif d'or, dit Scrimgeour à Harry. Pour quelle raison ?

Hermione eut un rire moqueur.

- Ça ne peut certainement pas être une allusion au fait que Harry est un remarquable attrapeur, ce serait trop évident, lança-t-elle. Il doit sûrement y avoir un message secret de Dumbledore caché dans la crème Chantilly.

- Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit caché dans la crème, répliqua Scrimgeour, mais un Vif d'or serait certainement une bonne cachette pour dissimuler un petit objet. Vous savez sûrement pourquoi ?

Harry haussa les épaules. Ce fut Hermione qui répondit :

-Parce que les Vifs d'or ont une mémoire tactile, dit-elle.

- Quoi ? s'exclamèrent Harry et Ron d'une même voix.

Tous deux avaient toujours considéré comme négligeables les connaissances d'Hermione en matière de Quidditch.

-Exact, répondit Scrimgeour. Avant d'être lâché, un Vif d'or n'est jamais touché à mains nues, pas même par le fabricant, qui porte toujours des gants. Il est doté d'un enchantement lui permettant d'identifier le premier humain qui pose la main sur lui, au cas où sa capture donnerait lieu à contestation. Ce Vif d'or – il leva devant lui la petite balle dorée – se souviendra de votre toucher, Potter. L'idée m'est venue que Dumbledore, qui possédait des dons magiques prodigieux quels qu'aient été par ailleurs ses défauts, a peut-être ensorcelé ce Vif afin qu'il ne puisse s'ouvrir que pour vous.

Hermione sentit son cœur s'accélérer dans la poitrine. Se pouvait-il que Dumbledore ait laissé un message secret à l'intérieur du vif d'or ? Mais comment éviter de prendre le Vif d'or à mains nues devant le ministre ?

- Vous restez silencieux, remarqua Scrimgeour. Peut-être savez-vous déjà ce que contient ce Vif ?

- Non, affirma Harry

Elle aurait aimé pouvoir communiquer avec Harry, l'avertir que le vif d'or risquerait de s'ouvrir sous les yeux du premier Ministre, mais comment l'en empêcher ? Scrimgeour trouverait leur comportement suspect. Pris au piège, elle pinça les lèvres quand Scrimgeour exigea :

- Prenez-le, dit Scrimgeour à voix basse.

Son cœur s'arrêta de battre lorsque Harry tendit la main. Scrimgeour se pencha à nouveau et posa le Vif d'or, lentement, délibérément, dans la paume de Harry.

Rien ne se produisit. Lorsque Harry referma les doigts sur le Vif, ses ailes fatiguées battirent un instant puis s'immobilisèrent. Scrimgeour, Ron et Hermione observaient avec des yeux avides la petite balle à moitié cachée, comme s'ils espéraient qu'elle allait se transformer en quelque chose d'autre.

-Voilà qui est spectaculaire, dit froidement Harry.

Ron et Hermione éclatèrent de rire.

-C'est tout, maintenant ? demanda Hermione, soulagée qui esquissa un geste pour s'arracher du canapé.

-Pas tout à fait, répondit Scrimgeour, avec un air de mauvaise humeur. Dumbledore vous a légué autre chose, Potter.

- Quoi ? interrogea Harry, son excitation ravivée.

Cette fois, Scrimgeour ne prit plus la peine de lire le testament.

- L'épée de Godric Gryffondor, dit-il.

Hermione et Ron se raidirent. Ils attendirent que le Ministre sortît l'épée de cuir, qui, d'ailleurs, ne paraissait pas assez grand pour la contenir.

-Alors, où est-elle ? demanda Harry d'un ton soupçonneux.

- Malheureusement, répondit Scrimgeour, il n'appartenait pas à Dumbledore de faire don de cette épée. L'épée de Godric Gryffondor est un objet d'une grande importance historique et, en tant que tel, elle appartient à…

- Elle appartient à Harry ! s'enflamma Hermione. L'épée l'a choisi, c'est lui qui l'a trouvée, elle est sortie du Choixpeau magique pour venir à lui…

- Selon des sources historiques dignes de foi, l'épée se présente parfois à tout élève de Gryffondor qui s'en montre digne, expliqua Scrimgeour. Cela n'en fait pas la propriété exclusive de Mr Potter, quelle que soit la décision de Dumbledore.

Scrimgeour gratta sa joue mal rasée en scrutant le visage de Harry.

- Pourquoi pensez-vous que…

- Dumbledore ait voulu me donner l'épée ? acheva Harry, qui s'efforçait de rester calme. Peut-être pensait-il qu'elle irait bien sur le mur de mon salon ?

- Ce n'est pas une plaisanterie, Potter ! grogna Scrimgeour. Était-ce parce que Dumbledore croyait que seule l'épée de Gryffondor pouvait vaincre l'héritier de Serpentard ? Souhaitait-il vous la confier parce qu'il était convaincu, comme beaucoup d'autres, que vous êtes destiné à anéantir Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ?

- Intéressante théorie, commenta Harry. Quelqu'un a-t-il déjà tenté de passer une épée au travers du corps de Voldemort ? Le ministère devrait peut-être envoyer quelques-uns de ses employés étudier la question plutôt que de leur faire perdre leur temps à démonter des Déluminateurs ou à cacher au public les évasions d'Azkaban. C'est donc ainsi que vous occupez vos journées, monsieur le ministre, enfermé dans votre bureau à essayer d'ouvrir un Vif d'or ? Des gens meurent, c'est ce qui a failli m'arriver, Voldemort m'a poursuivi à travers trois comtés, il a tué Maugrey Fol OEil, mais le ministère n'en a pas dit un mot, n'est-ce pas ? Et vous pensez toujours que nous allons coopérer avec vous ?

- Vous allez trop loin ! s'écria Scrimgeour en se levant.

D'un bond, Harry se leva à son tour. Scrimgeour s'avança vers lui d'un pas claudicant et lui enfonça brutalement dans la poitrine le bout de sa baguette magique. Elle perça un trou dans le Tshirt de Harry à la manière d'une brûlure de cigarette.

-Holà ! s'exclama Ron qui avait bondi, sa baguette levée. Mais Harry l'arrêta d'un geste.

- Non ! lança-t-il. Tu veux lui donner un prétexte pour nous arrêter ?

- Je vous rappelle que vous n'êtes pas retourné à l'école, reprit Scrimgeour, en respirant bruyamment à quelques centimètres du visage de Harry. Je vous rappelle aussi que je ne suis pas Dumbledore, qui pardonnait votre insolence et votre insubordination. Vous portez peut-être cette cicatrice comme une couronne, Potter, mais il n'appartient pas à un garçon de dix-sept ans de me dire comment je dois faire mon travail ! Il serait temps que vous appreniez à manifester un peu de respect !

- Il serait temps que vous le méritiez, répliqua Harry.

Le sol vibra. Il y eut des bruits de pas précipités puis la porte du salon s'ouvrit à la volée et Mr et Mrs Weasley entrèrent en courant.

- Nous… nous avons cru entendre…, commença Mr Weasley, l'air très inquiet en voyant

Harry et le ministre pratiquement nez à nez.

- … des éclats de voix, acheva Mrs Weasley, haletante.

Scrimgeour recula de deux pas et jeta un coup d'oeil au trou qu'il avait fait dans le T-shirt de Harry. Il semblait regretter d'avoir perdu son calme.

- Ce… ce n'était rien, grogna-t-il. Je… je regrette votre attitude, ajouta-t-il en regardant à nouveau Harry dans les yeux. Vous avez l'air de penser que le ministère ne désire pas la même chose que vous – que Dumbledore. Nous devrions travailler ensemble.

- Je n'aime pas vos méthodes, monsieur le ministre, répondit Harry. Vous vous souvenez ?

Il leva son poing droit et montra les cicatrices blanchâtres qu'avaient laissées sur le dos de sa main les mots : « Je ne dois pas dire de mensonges. » Les traits de Scrimgeour se durcirent. Il se tourna sans ajouter un mot et sortit de la pièce en boitant. Mrs Weasley se hâta derrière lui. Harry l'entendit s'arrêter à la porte de derrière. Une minute plus tard, elle leur cria :

- Il est parti !

- Qu'est-ce qu'il voulait ? demanda

Mr Weasley. Il regarda tour à tour Harry, Ron et Hermione, tandis que Mrs Weasley revenait précipitamment dans le salon.

- Nous donner l'héritage que Dumbledore nous a laissé, répondit Harry. Ils viennent seulement d'autoriser à sortir du ministère ce qu'il nous léguait dans son testament.

Dehors, dans le jardin, les trois objets que Scrimgeour leur avait apportés passèrent de main en main autour des tables. Tout le monde admira à grands cris le Déluminateur et Les Contes de Beedle le Barde, en déplorant que Scrimgeour ait refusé de donner l'épée de Gryffondor, mais personne ne sut expliquer pourquoi Dumbledore avait légué à Harry un vieux Vif d'or. Pendant que Mr Weasley examinait le Déluminateur pour la troisième ou quatrième fois, Mrs Weasley dit à

Harry d'une voix timide :

- Harry, mon chéri, nous avons tous horriblement faim, nous ne voulions pas commencer sans toi… Je peux servir à dîner, maintenant ?

Les invités mangèrent assez vite et, après qu'ils eurent précipitamment chanté en choeur « Joyeux anniversaire ! » et englouti de grandes parts de gâteau, la fête prit fin. Hagrid, qui était invité au mariage le lendemain, mais dont la corpulence lui interdisait de dormir dans le Terrier surpeuplé, partit se dresser une tente dans un champ voisin.

- Viens nous retrouver là-haut, murmura Harry à Hermione tandis qu'ils aidaient Mrs Weasley à remettre le jardin dans son état habituel. Quand tout le monde sera couché.

Hermione acquiesça sans dire un mot. Elle pensait passer la soirée à réfléchir sur le dilemme que lui avait imposé Drago. Elle gardait le mince espoir que le Serpentard avait toujours conservé le miroir, même si au fond d'elle, la jeune fille restait hésitante sur son choix. Cependant, Harry besoin d'elle… et elle devait répondre à son appel. Après tout, c'est Harry qu'elle avait décidé de suivre.

Tard dans la soirée, Hermione frappa à la porte de la chambre de Ron et entra sur la pointe des pieds.

- Assurdiato, murmura-t-elle, sa baguette pointée vers l'escalier.

- Je croyais que tu n'approuvais pas ce sortilège ? dit Ron.

- Les temps changent, répondit Hermione. Montre-nous un peu le Déluminateur.

Ron ne se fit pas prier. Il l'actionna en le tenant devant lui et l'unique lampe qui éclairait la pièce s'éteignit aussitôt.

- En fait, chuchota Hermione dans l'obscurité, on aurait pu obtenir le même résultat avec la poudre d'Obscurité Instantanée du Pérou, dit-elle en repensant à Drago.

Il y eut un petit clic et la boule de lumière de la lampe remonta au plafond, les éclairant à nouveau.

- C'est quand même plus cool, répliqua Ron, un peu sur la défensive. Et d'après ce qu'ils disent, Dumbledore l'a inventé lui-même !

- Je sais, mais je ne pense pas qu'il t'aurait couché dans son testament simplement pour nous aider à éteindre la lumière !

- Tu crois qu'il savait que le ministère confisquerait pour analyse tous les objets qu'il nous a légués ? demanda Harry.

- Certainement, répondit Hermione. Il ne pouvait nous indiquer dans son testament pourquoi il nous les laissait, mais cela n'explique toujours pas…

- Pourquoi il ne nous a pas donné un indice quand il était encore vivant ? acheva Ron.

- Exactement, approuva Hermione qui feuilletait à présent Les Contes de Beedle le Barde. Si ces choses-là sont suffisamment importantes pour passer sous le nez du ministère, on pourrait penser qu'il nous aurait révélé pourquoi… à moins qu'à ses yeux, ce n'ait été évident ?

- Et dans ce cas, il avait tort, fit remarquer Ron. J'ai toujours dit qu'il était fou. Brillant et tout ce qu'on voudra, mais cinglé. Léguer à Harry un vieux Vif d'or… À quoi ça rime ?

- Je n'en ai aucune idée, répliqua Hermione.

Quand Scrimgeour t'a obligé à le prendre, j'étais sûre qu'il allait se passer quelque chose !

- Ouais, dit Harry. Mais je n'allais pas trop essayer devant Scrimgeour, non ?

- Que veux-tu dire ? interrogea Hermione.

- Le Vif que j'ai attrapé dans mon tout premier match de Quidditch. Tu te souviens ?

Hermione ne voyait pas où son ami voulait en venir, mais Ron en revanche, le souffle coupé, montra frénétiquement du doigt Harry puis le Vif d'or, puis Harry à nouveau, jusqu'à ce qu'il ait retrouvé l'usage de sa voix.

- Celui que tu as failli avaler ?

-Exactement, répondit Harry.

Sous le regard excité de Ron et Hermione, il colla le Vif d'or contre sa bouche. Mais rien ne se produisit. Lorsqu'il ôta la petite sphère d'or de sa bouche, cependant, Hermione vit une inscription et s'écria :

-Des lettres ! Quelque chose est écrit dessus, vite, regarde ! Gravés à la surface lisse de l'or, là où quelques secondes auparavant il n'y avait strictement rien, cinq mots étaient tracés d'une fine écriture penchée, celle de Dumbledore.

« Je m'ouvre au terme. »

À peine Harry avait-il eu le temps de la lire que l'inscription disparut.

- Je m'ouvre au terme… Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?

Hermione et Ron hochèrent la tête, déconcertés.

- Je m'ouvre au terme… au terme… Je m'ouvre au terme…

Mais ils eurent beau se répéter ces mots sur tous les tons possibles, ils furent incapables d'en tirer la moindre signification.

-Et l'épée ? dit enfin Ron, lorsqu'ils eurent renoncé à toute tentative de comprendre le sens de l'inscription. Pourquoi Dumbledore voulait-il que Harry reçoive l'épée ?

- Et pourquoi ne pouvait-il pas m'en parler, tout simplement ? demanda Harry à voix basse. Elle était là, à côté de lui, dans une vitrine de son bureau, pendant tout le temps qu'ont duré nos conversations l'année dernière ! S'il voulait que ce soit moi qui l'aie, pourquoi ne me l'a-t-il pas donnée à ce moment-là ?

Un silence régna dans la pièce.

- Et ce livre, dit Hermione, Les Contes de Beedle le Barde… Je n'en avais jamais entendu parler !

- Tu n'avais jamais entendu parler des Contes de Beedle le Barde ? s'exclama Ron, incrédule. Tu plaisantes, ou quoi ?

- Pas du tout ! répondit Hermione, surprise. Tu les connais, toi ?

- Bien sûr que oui !

Que Ron ait lu un livre inconnu d'Hermione constituait une situation sans précédent. Ron, cependant, n'en revenait pas de les voir si étonnés.

- Allons, voyons ! Toutes les histoires pour enfants viennent du livre de Beedle, non ? La Fontaine de la bonne fortune… Le Sorcier et la Marmite sauteuse… Lapina la Babille et sa queue qui caquetait…

-Pardon ? dit Hermione avec un petit rire. C'était quoi, le dernier ?

- Arrêtez ! s'écria Ron en regardant alternativement Harry et Hermione d'un air stupéfait. Vous avez sûrement entendu parler de Lapina la Babille…

- Ron, tu sais parfaitement que Harry et moi avons été élevés par des Moldus ! répliqua Hermione. Nous n'avons pas connu ce genre d'histoires quand nous étions petits. Nous, on nous racontait Blanche-Neige et les sept nains ou Cendrillon…

-Qu'est-ce que c'est que ça, une maladie ? s'étonna Ron.

- Il s'agit donc de contes pour enfants ? reprit Hermione en se penchant à nouveau sur les runes.

-Ouais, répliqua Ron d'un air incertain. En tout cas, c'est ce qu'on nous dit, que toutes ces vieilles histoires viennent de Beedle. Je ne sais pas à quoi elles ressemblent dans leur version originale.

- Je me demande pourquoi Dumbledore voulait me les faire lire ?

Il y eut un craquement au bas de l'escalier.

-C'est sans doute Charlie qui va se faire repousser les cheveux en douce, maintenant que maman dort, dit Ron, un peu nerveux.

-On devrait quand même aller se coucher, murmura Hermione. Il ne faudrait pas qu'on se lève trop tard demain matin.

-Tu as raison, approuva Ron. Un triple meurtre sanglant par la mère du marié jetterait un froid sur les noces. Je m'occupe d'éteindre.

Et il actionna à nouveau son Déluminateur tandis qu'Hermione quittait la chambre.


Voila, ce chapitre vous a-t-il plu ?

Alors à nouveau il n'y avait pas beaucoup de Dramione mais ne vous en faites pas, ça viendraaaa :D

Bon w-e à tous et à la prochaine !