Bonsoir les Potterhead !

Je n'avais pas beaucoup de temps tout à l'heure pour vous laisser un petit message, alors j'ai préféré poster d'abord le chapitre pour ne pas vous faire attendre jusqu'à ce soir ! Nous espérons que vous vous portez bien et que votre w-e était agréable :)

Voila la suite, avec une grosse partie reprise du livre ( merci JK 3 )

Bonne lecture, on se retrouve plus bas ;)


Revieuw anonyme :

Mama : Oui au moins il sert ce miroir :p merci pour ta revieuw ! à bientôt !


Chapitre 13 : Le récit de Kreattur

La pièce du petit salon du 12 Square Grimmaurd était plongée dans la pénombre. Installés au sol dans des sacs de couchage, les trois amis passèrent la nuit dans cette sombre et inquiétante maison vide. Après l'insistance de Ron, Hermione dormait sur les coussins du canapé du salon, si bien que sa silhouette était un peu surélevée par rapport à lui.

Après plus d'une heure d'attende, ses deux amis s'étaient finalement endormis. Elle avait attendu que les ronflements de Ron soient plus réguliers, pour être sûre de pouvoir se lever en toute discrétion. Sur la pointe des pieds, elle quitta la pièce tout en fouillant dans son petit sac en perles le petit miroir qu'elle avait pris soin de cacher au fond. Elle arriva enfin dans la salle de bain et verrouilla la porte derrière elle. Elle s'assit sur le sol de marbre noir, le dos appuyé contre la baignoire dont les pieds représentaient des queues de serpent en argent. Dans un murmure à peine audible, Hermione appela Drago :

-Drago ...?

Aussitôt, le visage du Serpentard apparut. Le sourire d'Hermione s'effaça dès l'instant où elle croisa son regard. Ses yeux cernés et rougis marquaient un contraste frappant avec son teint blafard. Hermione poussa une exclama horrifiée avant de lui demandé d'un ton inquiet :

-Par Merlin que s'est-il passé Drago ?

-Rien du tout ! Répondit-il précipitamment d'une voix rauque.

-Dis-moi la vérité !

Il baissa les yeux et raconta honteusement la torture qu'il avait dû faire subir à Rowle, pour ne pas subir lui-même la colère de Voldemort.

-C'est… si horrible, balbutia-t-elle d'une voix tremblante quand Drago eut fini son récit. Je suis vraiment désolée…

-Tu n'y es pour rien… c'est ma situation, je dois l'accepter.

-Mais pour combien de temps encore ! Drago il faut que vous partiez toi et tes parents !

-Et le laissé seul au Manoir ? Dans notre foyer ! Non Hermione, fit Drago, l'expression déterminée. Tout ce qui compte maintenant c'est toi… que tu sois en sécurité !

-Moi aussi je m'inquiète pour toi ! S'exclama Hermione à voix basse. Je ne veux pas qu'il te détruise !

-Ca n'arrivera pas ! Je te l'assure !

-Je sais Drago…

Elle caressa du bout des doigts son reflet dans le miroir.

-Tu me manques tellement, fit-elle dans un soupir.

-Toi aussi…. Je n'arrête pas de penser à toi, répondit-il les yeux baignés de larmes. Es-tu en sûreté ? Il paraît que vous avez réussi à vous échapper, que s'est-il passé ?

-Je pense que oui… fit Hermione hésitante, avant de lui raconter sa mésaventure à Tottenham Court Road.

-Le nom de Tu-sais-qui a été banni, expliqua Drago quand elle eut fini son récit. Tous ceux qui oseront prononcer son nom seront aussitôt localisés et arrêtés…

Hermione plaqua la main sur sa bouche, horrifiée.

-Mon dieu, c'est épouvantable ! Comment vais-je prévenir Harry de ne plus prononcer son nom !

-Je n'en sais rien, mais assure-toi que Potter arrête de jouer les intrépides !

-Je vais essayer, répondit Hermione dans un soupir… mais tu le connais, il est aussi têtu qu'une mule !

-Pardon ? Ce ne serait pas une expression de moldu ça ? Fit Drago, un sourire taquin se dessinait sur ses lèvres.

-Vas-y moque toi Malefoy ! Il va falloir que tu t'habitues à mes expressions de née-moldue !

-C'est pas gagné, répondit-il un grand sourire aux lèvres, d'ailleurs je n'arrive pas à m'habituer à l'obscurité, tu ne pourrais pas faire apparaître un peu de lumière ?

-Désolée, je préfère rester dans le noir, c'est plus sûr.

-Mais je ne vois rien, il fait trop sombre ! Où es-tu ?

-Drago, tu sais bien que je ne peux rien te dire ! C'est notre accord…

-Je sais, tu me l'as déjà dit… fit-il d'une voix impatiente.

Ils gardèrent le silence quelques secondes avant que Drago ne demande enfin :

-Potter et Weasley sont avec toi alors ?

-Évidemment, répondit sèchement Hermione, où veux-tu qu'ils soient ? Ils dorment… je ne pourrai pas rester trop longtemps.

Elle vit une pointe de déception se dessiner sur le visage de Drago.

-Très bien, je vais te laisser…

-Attends, Drago !

-Quoi ?

-Je t'aime… murmura-t-elle.

-Je t'aime aussi, répondit-il tendrement avant de disparaître du miroir.

Hermione poussa un soupir et resta assise quelques minutes de plus au sol, seule dans ses pensées.

Elle comprenait que Drago supportait mal cette situation. Après tout, il est seul et replié sur lui-même chez lui à longueur de journée tandis qu'elle se trouvait avec Harry et Ron pour un long voyage dont elle n'avait aucune idée du temps que ça prendrait… Mais le voir ce soir l'avait tellement réconfortée… Un sourire aux lèvres, elle repensa à leur dernier baiser dans l'abri de jardin des Weasley. Elle passa ses doigts sur ses lèvres, comme pour se rappeler de son contact sur les siennes. Comme elle aimerait le revoir, pensa-t-elle.

Le cœur serré, elle se leva et rejoignit son lit aménagé dans le salon en prenant bien soin de ne pas réveiller ses amis. À peine s'installa-t-elle à nouveau sur les cousins disposés à terre qu'elle entendit Ron remué.

-Herm…ione ? Fit-il d'une voix ensommeillée. Qu'est-ce que tu fais ?

-Chuttt rendors-toi Ron, ce n'est rien, j'ai fait un cauchemar.

Son ami se redressa et regarda Hermione dont le corps était un peu plus surélevé que le sien.

-Ne t'en fais pas, nous sommes en sécurité ici… il ne t'arrivera rien.

Sans qu'elle s'y attende, il lui prit galamment la main et caressa sa paume du bout des doigts. La jeune fille ne protesta pas, son contact l'apaisait même si elle ressentait une pointe de culpabilité en songeant à Drago. Que dirait-il s'il assistait à cette scène ? Sûrement qu'il se jetterait de tout le poids de son corps sur Ron pour lui arracher la tête, pensa-t-elle.

Elle adorait tellement le voir jaloux et possessif vis-à-vis d'elle. Tout en pensant à Drago, elle s'endormit aussitôt, sa main toujours tenue par celle de Ron.

Le lendemain matin, Hermione fut réveillée par la lumière matinale qui transperçait les vieux rideaux noirs et poussiéreux de la pièce. Elle se releva péniblement en s'étirant, la nuit était longue et bien qu'elle ait dormi sur les coussins du canapé rapiécé, la position n'était pas très confortable. Elle leva les yeux vers le plafond obscur auquel un grand lustre recouvert de toiles d'araignée était suspendu. Cette maison lui donnait la chair de poule.

Elle baissa les yeux et vit le sac de couchage de Harry vide.

-Harry ? Fit Hermione dans un murmure.

Pas de réponse. Hermione réveilla aussitôt Ron en le secouant.

-Ron ! Ron, réveille-toi !

-Hmmm… quis pass ? Demanda-t-il d'une voix ensommeillée.

-Harry n'est plus là !

-Quoi ?!

Il se releva immédiatement et les deux amis se mirent à chercher Harry dans l'immense maison vide, ne cessant de l'appeler. Étrangement, chaque pièce était en désordre, comme si quelqu'un était passé avant eux pour chercher quelque chose en particulier… Ce capharnaüm mettait Hermione mal à l'aise et un sentiment de panique commençait à monter en elle au fur et à mesure où elle trouvait les pièces vides… Enfin, une réponse leur parvint à l'étage supérieur.

- Harry ? Harry ? Harry ?

- Je suis là, s'exclama-t-il. Qu'est-ce qui se passe ?

Le maudissant, Hermione se précipita dans l'ancienne chambre de Sirius où elle trouva Harry debout, en plein milieu de la pièce.

- On s'est réveillés et on ne savait pas où tu étais ! Dit-elle, le souffle court.

Elle se retourna et cria par-dessus son épaule :

- Ron ! Je l'ai trouvé !

La voix irritée de Ron résonna au loin, quelques étages plus bas :

- Très bien. Dis-lui de ma part que c'est un crétin !

- Harry, s'il te plaît, ne disparaît pas comme ça, on a eu une peur bleue ! Et d'abord, pourquoi es-tu monté ici ?

Elle jeta un coup d'oeil dans la pièce sens dessus dessous.

- Qu'est-ce que tu as fabriqué ?

- Regarde ce que je viens de trouver.

Il lui donna une vieille lettre froissée et écrite à la main. Hermione parcourra rapidement le manuscrit sous le regard de Harry. :

Cher Patmol,

Merci, merci, pour le cadeau d'anniversaire de Harry ! C'est de très loin celui qu'il a préféré. Un an et il file déjà sur son balai-jouet ! Tu ne peux pas savoir comme il était content, je te joins une photo pour que tu le voies toi-même. Comme tu le sais, le balai ne vole qu'à soixante centimètres de hauteur, mais Harry a failli tuer le chat et il a pulvérisé un horrible vase que Pétunia m'avait offert pour Noël (ce dont je ne me plains pas). Bien entendu, James a trouvé ça très drôle, il a dit qu'il deviendrait sûrement un grand joueur de Quidditch, mais nous avons dû enlever tous les bibelots et nous le surveillons de près chaque fois qu'il fait un tour avec.

Nous avons eu un dîner d'anniversaire très tranquille, simplement nous et Bathilda qui a toujours été charmante avec nous et qui adore Harry. Nous étions désolés que tu ne puisses pas venir, mais l'Ordre passe avant tout le reste et d'ailleurs, Harry n'est même pas assez grand pour savoir que c'est son anniversaire ! James commence à en avoir assez d'être enfermé ici, il essaye de ne pas le montrer, mais je le vois bien. De plus, Dumbledore a toujours sa cape d'invisibilité, toute escapade lui est donc interdite. Si tu pouvais venir nous voir, il serait ravi. Le petit Queudver était là le week-end dernier, j'ai trouvé qu'il n'avait pas le moral, mais c'était sans doute à cause de ce qui est arrivé aux McKinnon.

J'ai pleuré toute la soirée quand j'ai appris la nouvelle.

Bathilda vient nous voir presque tous les jours, cette petite vieille est fascinante, elle raconte des histoires absolument extraordinaires sur Dumbledore, mais je ne suis pas sûre qu'il en serait ravi s'il le savait ! J'ignore ce qu'il y a de vrai dans tout cela, car il semble incroyable que Dumbledore…

Lorsqu'elle fut arrivée au bas de la page, elle leva les yeux vers lui.

-Oh, Harry…

- Et il y a ça, aussi.

Il lui tendit la photo déchirée et Hermione sourit lorsqu'elle vit un bébé avec les cheveux d'un noir jais sortir de l'image puis y entrer à nouveau en filant sur son balai-jouet.

-J'ai cherché la suite de la lettre, expliqua Harry, mais elle n'est pas là.

Hermione regarda autour d'elle.

- C'est toi qui as tout mis dans cet état ou bien c'était déjà comme ça quand tu es arrivé ?

- Quelqu'un est venu fouiller avant moi, répondit Harry.

- Ça ne m'étonne pas. Toutes les pièces dans lesquelles je t'ai cherché sont en désordre. Qu'est-ce qu'ils voulaient, à ton avis ?

- Des informations sur l'Ordre, si c'était Rogue.

-On pourrait penser qu'il a déjà tout ce qu'il lui faut. Lui-même en était membre, non ?

- Dans ce cas, reprit Harry, ils voulaient peut-être des informations sur Dumbledore ? La deuxième page de cette lettre, par exemple. Cette Bathilda dont parle ma mère, tu sais qui c'est ?

- Qui ?

-Bathilda Tourdesac, l'auteur de…

- Histoire de la magie, coupa Hermione, intéressée. Tes parents la connaissaient ? C'était une extraordinaire historienne de la magie.

-Et elle vit toujours, dit Harry. Elle habite Godric's Hollow. Muriel, la tante de Ron, en parlait au mariage. Elle connaissait aussi la famille de Dumbledore. Ce serait assez intéressant d'aller la voir, non ?

Hermione trouvait cette idée bien téméraire, comme souvent chez son ami. Elle préféra lui répondre par un sourire un peu trop appuyé. Il reprit la lettre et la photo puis les fourra dans la bourse accrochée à son cou. Voyant l'air vexé de son ami, Hermione ajouta :

- Je comprends que tu aies très envie de lui parler de ta mère et de ton père – et aussi de Dumbledore, répondit Hermione. Mais ça ne nous aiderait pas vraiment à trouver les Horcruxes, tu ne crois pas ?

Harry demeura silencieux. Elle pensait subitement aux avertissements de Drago et elle entendit à nouveau sa voix dans sa tête lorsqu'il lui avait dit : « assure-toi que Potter arrête de jouer les intrépides ! ». Elle poursuivit :

-Harry, je sais que tu veux absolument aller à Godric's Hollow, mais j'ai peur… J'ai peur quand je vois avec quelle facilité ces Mangemorts nous ont retrouvés, hier. Je sens plus que jamais que nous devrions éviter l'endroit où tes parents sont enterrés. Ils s'attendent à ce que tu te rendes là-bas, j'en suis sûre.

- Ce n'est pas seulement ça, assura Harry, qui évitait toujours de la regarder. Muriel a raconté des choses sur Dumbledore, au mariage. Je veux connaître la vérité…

Il lui raconta les propos tenus par la vieille tante Muriel sur Dumbledore ainsi que les événements troublants auxquels Rita Skeeter faisait allusion dans son prochain livre. Lorsqu'il eut terminé, Hermione dit :

- Je comprends que tu sois bouleversé…

- Je ne suis pas bouleversé, mentit Harry. Je dois simplement savoir si c'est vrai ou pas…

- Harry, tu penses vraiment obtenir la vérité d'une vieille femme méchante comme Muriel, ou de Rita Skeeter ? Comment peux-tu les croire ? Tu connaissais Dumbledore !

-Je croyais le connaître, marmonna-t-il.

- Tu es bien placé pour savoir ce qu'il y avait de vrai dans tout ce que Rita Skeeter a écrit sur toi ! Doge a raison, comment peux-tu laisser ces gens-là ternir les souvenirs que tu gardes de Dumbledore ? Si on descendait à la cuisine ? Suggéra Hermione au bout d'un moment, voyant que son ami restait silencieux. Pour trouver de quoi faire un petit déjeuner ?

Il acquiesça, et sortit derrière elle. Ils passèrent devant la deuxième porte du palier. Hermione commençait déjà à descendre quelques marches quand la voix d'Harry l'interpella :

- Hermione, dit-il d'une voix anormalement calme, Viens voir.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Répondit-elle surprise.

-R.A.B. Je crois que je l'ai trouvé.

Hermione étouffa une exclamation et remonta l'escalier.

- Dans la lettre de ta mère ? Mais je n'ai pas vu…

Harry l'interrompit d'un hochement de tête et lui montra la plaque qui se trouvait accrochée à la porte. C'était une plaque prétentieuse, écrite à la main en lettres soigneusement tracées

DÉFENSE D'ENTRER

SANS L'AUTORISATION EXPRESSE

DE REGULUS ARCTURUS BLACK

Elle la lut, puis serra si fort le bras de Harry qu'il fit une grimace.

- Le frère de Sirius ? murmura-t-elle.

-C'était un Mangemort, dit Harry. Sirius m'a raconté son histoire. Il est devenu un Mangemort quand il était très jeune, ensuite il a eu peur et a essayé de les quitter… Alors, ils l'ont tué.

- Tout concorde ! s'exclama Hermione. Si c'était un Mangemort, il pouvait approcher leur chef et s'il a été déçu, il a dû vouloir abattre Voldemort !

Elle relâcha le bras de Harry, se pencha par-dessus la rampe et cria :

- Ron ! RON ! Viens ici, vite !

Une minute plus tard, Ron apparu, essoufflé, sa baguette à la main.

- Qu'est-ce qui se passe ? S'il y a encore des araignées géantes, je veux d'abord un petit déjeuner avant de…

Il fronça les sourcils en voyant sur la porte de Regulus l'écriteau qu'Hermione lui montrait.

-Quoi ? C'était le frère de Sirius, non ? Regulus Arcturus… Regulus… R.A.B. ! Le médaillon… Tu crois que…

- On va essayer de le savoir, dit Harry.

Il poussa la porte. Elle était verrouillée. Hermione pointa sa baguette sur la poignée et prononça la formule :

- Alohomora.

Il y eut un déclic et la porte s'ouvrit. Ils franchirent le seuil ensemble, jetant des coups d'oeil autour d'eux. La pièce était spécieuse et émanait une atmosphère de grandeur passée. Au premier coup d'œil, on devinait que Regulus était très attaché à la maison des Serpentard. Avec une pointe au cœur, Hermione se serait cru à nouveau dans le dortoir de Drago. Les couleurs vert émeraude et argent de Serpentard étaient partout, drapant le lit, les murs et les fenêtres. Les armoiries des Black avaient été peintes avec soin au-dessus du lit, avec leur devise, « Toujours pur ». Au-dessous, des coupures de journaux jaunies étaient fixées au mur, en un collage hétéroclite. Hermione traversa la pièce pour les examiner de plus près.

-Elles parlent toutes de Voldemort, dit-elle. Il semble que Regulus ait été un de ses admirateurs plusieurs années avant de s'enrôler dans les Mangemorts…

Un petit nuage de poussière s'éleva du couvre-lit lorsqu'elle s'assit pour lire les coupures. Pendant ce temps, Harry avait remarqué une autre photo. Les joueurs d'une équipe de Quidditch de Poudlard souriaient en agitant la main.

- Quoi ? demanda Hermione d'un ton vague tandis qu'elle était toujours plongée dans la lecture des articles de presse. Elle eut l'impression que Harry lui parlait.

-Il est assis au milieu du premier rang, c'est là que l'attrapeur… peu importe, répondit Harry, s'apercevant que personne ne l'écoutait.

Ron, à quatre pattes, fouillait sous l'armoire. Harry regarda autour de la pièce, à la recherche de possibles cachettes et s'avança vers le bureau. Là encore, quelqu'un était passé avant lui. Dans les tiroirs, tout avait été retourné récemment, la poussière remuée, mais il n'y avait aucun objet de valeur : de vieilles plumes, des manuels scolaires dépassés qui, là encore, avaient été traités sans ménagement, une bouteille d'encre fracassée, dont le résidu gluant avait coulé sur le contenu du tiroir.

- Il y a un meilleur moyen, dit Hermione tandis que Harry essuyait sur son jean ses doigts tachés d'encre.

Elle leva sa baguette et lança :

- Accio médaillon !

Rien ne se produisit. Ron, qui fouillait à présent les plis des rideaux délavés, sembla déçu.

- Alors, c'est fini ? Il n'est pas là ?

- Oh, si, il pourrait y être, répondit Hermione, mais protégé par des contre-sorts. Des enchantements qui empêchent de le faire venir par magie.

- Comme ceux que Voldemort a jetés sur le bassin de la caverne, dit Harry

-Alors, comment allons-nous le retrouver ? interrogea Ron.

-On va le chercher à la main, répliqua Hermione.

- Très bonne idée, dit Ron, les yeux au ciel, en examinant à nouveau les rideaux.

Pendant plus d'une heure, ils passèrent la pièce au peigne fin, mais finalement, ils durent admettre que le médaillon n'était pas là. Le soleil s'était élevé dans le ciel, à présent, et ils furent éblouis par son éclat, même à travers les fenêtres crasseuses du palier.

-Il pourrait être quelque part ailleurs dans la maison, dit Hermione d'un ton optimiste, alors qu'ils redescendaient l'escalier.

Harry et Ron s'étaient laissé gagner par le découragement, mais elle paraissait plus décidée que jamais.

-Qu'il ait ou non réussi à le détruire, il aurait voulu, de toute façon, le cacher à Voldemort, non ? Vous vous souvenez de toutes les horreurs dont nous nous sommes débarrassés, la dernière fois que nous étions ici ? Cette horloge qui jetait des boulons sur tout le monde et ces vieilles robes qui avaient essayé d'étrangler Ron. Regulus les avait peut-être placées là pour protéger l'endroit où il cachait le médaillon, même si on ne s'en est pas rendu compte sur le… sur le…

soudain elle se souvint. Un horrible sentiment s'immisça en elle…

Harry et Ron la regardèrent. Debout sur un pied, l'autre suspendu en l'air, elle avait l'expression hébétée de quelqu'un qui vient de subir un sortilège d'Amnésie. Ses yeux étaient même devenus vitreux.

- … sur le moment, acheva-t-elle dans un murmure.

- Quelque chose qui ne va pas ? s'inquiéta Ron.

-Il y avait un médaillon.

-Quoi ? s'exclamèrent Harry et Ron d'une même voix.

- Dans l'armoire vitrée du salon. Personne n'arrivait à l'ouvrir. Et nous… nous…

Elle eut l'impression qu'une grosse pierre tombait dans l'estomac. Oui il y avait bien un médaillon au cours de cet été. Ils avaient fini par le jeter dans un sac de vieilleries, avec la tabatière pleine de poudre à Verrue et la boîte à musique qui avait failli endormir tout le monde…

- Kreattur a récupéré plein de choses derrière notre dos, dit Harry.

C'était la seule chance, le seul petit espoir qui leur restait.

- Il avait gardé tout un tas d'objets dans son placard de la cuisine. Venez.

Il dévala l'escalier quatre à quatre, les deux autres se précipitant à sa suite dans un martèlement de pas semblable à un tonnerre. Ils firent tant de bruit qu'ils réveillèrent le portrait de la mère de Sirius quand ils traversèrent le hall.

-Vermine ! Sang-de-Bourbe ! Souillures ! hurla-t-elle tandis qu'ils se ruaient au sous-sol en claquant la porte derrière eux.

Harry traversa la cuisine au pas de course et s'arrêta dans une glissade devant la porte du placard qu'il ouvrit à la volée. Il y avait toujours le nid de vieilles couvertures crasseuses dans lequel Kreattur dormait autrefois, mais on ne voyait plus briller les bibelots que l'elfe de maison avait récupérés dans les poubelles. Il restait simplement un exemplaire de Nobles par nature : une généalogie des sorciers.

Harry arracha les couvertures et les secoua. Une souris morte en tomba et roula sur le sol dans une vision d'horreur. Ron poussa un grognement en se jetant sur une chaise et Hermione ferma les paupières.

-Ce n'est pas fini, dit Harry.

Il éleva la voix et appela :

- Créateurs!

Il y eut un clac ! sonore et l'elfe de maison que Harry avait, bien malgré lui, hérité de Sirius surgit de nulle part, devant la cheminée vide et froide. Minuscule, d'une taille de moitié inférieure à celle d'un être humain, il avait une peau blanchâtre, dont les plis pendaient de toutes parts, et des poils blancs qui sortaient en grosses touffes de ses oreilles semblables à celles d'une chauve-souris. Il portait toujours le chiffon crasseux dans lequel ils l'avaient vu pour la première fois et le regard méprisant qu'il posa sur Harry montrait que son attitude à l'égard de son nouveau maître n'avait pas plus changé que sa façon de s'habiller.

- Maître, coassa-t-il de sa voix de crapaud.

Il s'inclina et marmonna, comme s'il s'adressait à ses genoux :

- De retour dans l'ancienne maison de ma maîtresse avec Weasley, le traître à son sang, et la Sang-de-Bourbe.

- Je t'interdis de traiter quiconque de traître à son sang ou de Sang-de-Bourbe, grogna Harry. J'ai une question à te poser. Et je t'ordonne de répondre la vérité. Compris ?

- Oui, maître, répliqua Kreattur en s'inclinant profondément une fois de plus. ses lèvres remuèrent sans bruit, formant sans aucun doute les insultes qu'il n'avait plus le droit de proférer.

- Il y a deux ans, reprit Harry, il y avait un gros médaillon en or dans le salon du premier étage. Nous l'avons jeté. Est-ce que tu l'as récupéré ?

Il y eut un instant de silence pendant lequel Kreattur se redressa de toute sa hauteur pour regarder Harry en face. Hermione retint sa respiration. Puis il répondit :

-Oui.

- Où est-il, maintenant ? demanda Harry sur un ton de jubilation, tandis que Ron et Hermione affichaient une expression réjouie.

Kreattur ferma les yeux, comme s'il ne pouvait supporter de voir leur réaction au prochain mot qu'il prononcerait.

- Disparu.

- Disparu ? Répéta Harry comme en écho. Que veux-tu dire par « disparu » ?

L'elfe frissonna. Il vacilla sur place.

-Kreattur, reprit Harry d'un ton féroce, je t'ordonne…

- Mondingus Fletcher, coassa l'elfe, les yeux toujours fermés. Mondingus Fletcher a tout volé : les photos de Miss Bella et de Miss Cissy, les gants de ma maîtresse, la médaille de l'Ordre de Merlin, première classe, les coupes gravées aux armoiries de la famille, et, et…

Kreattur haletait, cherchant son souffle. Sa poitrine creuse enflait et se dégonflait rapidement, puis ses yeux s'ouvrirent et il laissa échapper un cri à glacer le sang :

- … et le médaillon, le médaillon de monsieur Regulus, Kreattur a mal fait, Kreattur n'a pas su exécuter les ordres !

Harry réagit instinctivement : lorsque Kreattur se précipita sur le tisonnier posé contre la grille du foyer, il se jeta sur l'elfe, l'aplatissant au sol. Le cri d'Hermione se mêla à celui de Kreattur mais Harry hurla plus fort qu'eux :

-Kreattur, je t'ordonne de rester tranquille !

Il sentit l'elfe s'immobiliser et le relâcha. Kreattur resta étendu sur le sol de pierre glacé, des larmes ruisselant de ses yeux aux paupières tombantes.

- Harry, laisse-le se relever ! murmura Hermione.

- Pour qu'il puisse se donner des coups de tisonnier ? Ricana Harry en s'agenouillant à côté de l'elfe. Sûrement pas. Maintenant, Kreattur, je veux la vérité : comment sais-tu que Mondingus Fletcher a volé le médaillon ?

- Kreattur l'a vu ! s'étrangla l'elfe, des larmes coulant sur son groin et sa bouche aux dents grises. Kreattur l'a vu sortir du placard de Kreattur, les mains pleines des trésors de Kreattur. Kreattur a dit au voleur d'arrêter, mais Mondingus Fletcher a ri et s'est en… enfui…

-Tu as déclaré que le médaillon était celui de M. Regulus, reprit Harry. Pourquoi ? D'où venait-il ? Qu'est-ce que Regulus avait à voir avec ça ? Kreattur, redresse-toi et raconte-moi tout ce que tu sais sur ce médaillon, et tout ce que Regulus avait à faire avec cet objet !

L'elfe, assis par terre, se pelotonna en boule, appuya son visage plein de larmes contre ses genoux et commença à se balancer d'avant en arrière. Lorsqu'il parla à nouveau, sa voix était étouffée, mais on l'entendait distinctement dans la cuisine silencieuse où ses paroles résonnaient en écho :

- M. Sirius est parti de la maison, bon débarras, car c'était un méchant garçon qui a brisé le coeur de ma maîtresse avec ses manières de voyou. Mais M. Regulus, lui, avait le sens de l'honneur. Il savait ce qui était dû au nom des Black et à la dignité de son sang pur. Pendant des années, il a parlé du Seigneur des Ténèbres qui allait sortir les sorciers de la clandestinité pour qu'ils règnent sur les Moldus et les nés-Moldus…

Quand il a eu seize ans, M. Regulus a rejoint les rangs du Seigneur des Ténèbres. Si fier, si fier, si heureux de servir… « Et un jour, un an après, M. Regulus est descendu dans la cuisine pour voir Kreattur. M. Regulus a toujours aimé Kreattur. Et

M. Regulus a dit… il a dit…

Le vieil elfe se balança de plus en plus vite.

-… il a dit que le Seigneur des Ténèbres avait besoin d'un elfe.

-Voldemort avait besoin d'un elfe ? Répéta Harry en se tournant vers Ron et Hermione, aussi stupéfaits que lui.

- Oh, oui, gémit Kreattur. Et M. Regulus avait proposé Kreattur. C'était un honneur, disait M. Regulus, un honneur pour lui et pour Kreattur qui devait veiller à bien obéir aux ordres du Seigneur des Ténèbres… et ensuite revenir à la maison.

Kreattur se balança encore plus vite, sa respiration se transformant en sanglots.

- Alors, Kreattur s'est rendu auprès du Seigneur des Ténèbres. Le Seigneur des Ténèbres n'a pas dit à Kreattur ce qu'ils allaient faire, mais il a emmené Kreattur dans une grotte à côté de la mer. Et tout au fond de la grotte, il y avait une caverne et dans la caverne un grand lac noir… … il y avait aussi un bateau… Sur l'île, il y avait un b… bassin rempli de potion. Le S… Seigneur des Ténèbres a fait boire la potion à Kreattur…

L'elfe trembla de la tête aux pieds.

- Kreattur a bu et, en buvant, il a vu des choses terribles… Les entrailles de Kreattur étaient en feu… Kreattur a pleuré, supplié pour que M. Regulus vienne le sauver, il a supplié sa maîtresse, Mrs Black, mais le Seigneur des Ténèbres a éclaté de rire… Il a obligé Kreattur à boire toute la potion… Ensuite, il a laissé tomber un médaillon dans le bassin vide… Et il l'a de nouveau rempli de potion. Puis le Seigneur des Ténèbres est reparti dans le bateau en abandonnant Kreattur sur l'île…

Hermione était horrifiée par le récit de l'elfe. Comment pouvait-on traiter ces êtres de cette manière…

- Kreattur avait besoin d'eau, il a rampé jusqu'au bord de l'île et il a bu dans le lac noir… mais des mains, des mains mortes, sont sorties de l'eau et ont entraîné Kreattur au fond…

- Comment as-tu fait pour te sortir de là ? demanda Harry dans un murmure.

Kreattur releva sa tête repoussante et regarda Harry de ses grands yeux injectés de sang.

- M. Regulus a dit à Kreattur de revenir, répondit-il.

-Je sais, mais comment as-tu échappé aux Inferi ?

Kreattur ne sembla pas comprendre.

- M. Regulus a dit à Kreattur de revenir, répéta-t-il.

- Je sais, mais…

- Enfin, quoi, Harry, c'est évident, non ? Intervint Ron. Il a transplané !

- Mais… le transplanage était impossible dans cette caverne, objecta Harry, sinon Dumbledore…

- La magie des elfes n'est pas la même que celle des humains, fit remarquer Ron. Par exemple, ils peuvent entrer à Poudlard ou en sortir en transplanant alors que nous ne le pouvons pas.

Hermione parla à son tour, d'une voix glaciale :

- Bien entendu, Voldemort a toujours considéré la vie des elfes de maison indigne de son attention, à la manière des Sang-Pur qui les traitent comme des animaux… Il ne lui serait jamais venu à l'esprit qu'ils puissent posséder des pouvoirs magiques dont il ne disposait pas lui-même.

- Un elfe de maison ne connaît d'autre loi que les ordres de son maître, récita Kreattur. Kreattur a reçu l'ordre de rentrer à la maison, Kreattur est donc rentré à la maison…

-Dans ce cas, tu as fait ce qu'on te disait, n'est-ce pas ? Conclut Hermione avec douceur. Tu n'as donc pas désobéi aux ordres !

Kreattur hocha la tête, se balançant plus vite que jamais.

-Et que s'est-il passé quand tu es revenu ? demanda Harry. Comment a réagi Regulus quand tu lui as raconté ce qui était arrivé ?

- M. Regulus était très inquiet, très inquiet, coassa Kreattur. M. Regulus a ordonné à Kreattur de rester caché et de ne pas quitter la maison. Et ensuite… quelque temps plus tard… M. Regulus est venu une nuit chercher Kreattur dans son placard. M. Regulus était étrange, pas comme d'habitude, Kreattur voyait qu'il avait l'esprit troublé… Et il a dit à Kreattur de l'emmener dans la caverne, la caverne où Kreattur était allé avec le Seigneur des Ténèbres…

-Il t'a fait boire la potion ? interrogea Harry, dégoûté.

Kreattur fit non de la tête et fondit en larmes.

Hermione plaqua soudain ses mains contre sa bouche : Regulus avait bu la potion, comprit-elle. Oh… pauvre Kreattur se dit-elle les yeux baignés de larmes.

- M… M. Regulus a sorti de sa poche un médaillon semblable à celui du Seigneur des Ténèbres, expliqua Kreattur, des larmes ruisselant de chaque côté de son nez en forme de groin. Et il a donné l'ordre à Kreattur de le prendre et d'échanger les deux médaillons quand le bassin serait vide…

Les sanglots de Kreattur se transformèrent en grincements rauques.

-Et il a dit… à Kreattur de partir… sans lui… de rentrer à la maison… et de ne jamais raconter à la maîtresse… ce qu'il avait fait… mais de détruire… le premier médaillon. Ensuite, il a bu… toute la potion… et Kreattur a échangé les médaillons… et il a regardé… quand M. Regulus… a été entraîné sous l'eau… et…

- Oh, Kreattur ! gémit Hermione qui pleurait à présent.

Elle se laissa tomber à genoux à côté de l'elfe et essaya de le serrer contre elle. Mais il se releva aussitôt avec un mouvement de recul, visiblement dégoûté.

- La Sang-de-Bourbe a touché Kreattur, il ne le permettra pas, que dirait sa maîtresse ?

- Je t'ai interdit de l'appeler Sang-de-Bourbe ! gronda Harry.

Mais l'elfe était déjà en train de se punir : il s'était jeté par terre et se frappait le front contre le sol.

-Arrête-le… Arrête-le ! s'exclama Hermione. Tu vois maintenant comme c'est affreux, la façon dont ils sont obligés d'obéir ?

- Kreattur… Arrête, arrête ! cria Harry.

L'elfe resta allongé, tremblant, pantelant, un mucus verdâtre luisant autour de son groin, un hématome s'épanouissant déjà sur son front blafard, là où il s'était cogné la tête, les yeux gonflés, rouges et baignés de larmes.

- Tu as donc rapporté le médaillon à la maison, reprit-il. Et tu as essayé de le détruire ?

- Rien de ce que faisait Kreattur n'arrivait à l'abîmer, gémit l'elfe. Kreattur a tout essayé, tous les moyens qu'il connaissait, mais rien, rien ne marchait… Il était protégé par des maléfices si puissants que Kreattur était certain qu'il fallait le détruire de l'intérieur, mais il refusait de s'ouvrir… Kreattur s'est puni, il a essayé de nouveau, il s'est de nouveau puni, il a encore essayé. Kreattur n'a pas su exécuter les ordres, Kreattur n'a pas pu détruire le médaillon ! Et sa maîtresse était folle de chagrin, car M. Regulus avait disparu et Kreattur ne pouvait pas lui dire ce qui était arrivé, oh non, parce que M. Regulus avait in… int… interdit de raconter à sa famille ce qui s'était passé dans la ca… caverne…

Kreattur se mit à sangloter si fort qu'il n'arrivait plus à articuler de paroles cohérentes. Des larmes coulaient sur les joues d'Hermione tandis qu'elle regardait l'elfe, mais elle n'osa pas le toucher à nouveau. Même Ron, qui n'était pas un grand admirateur de Kreattur, paraissait troublé.

-Je ne te comprends pas, Kreattur, dit-il enfin. Voldemort a tenté de te tuer, Regulus est mort en voulant faire tomber Voldemort, mais toi, tu étais très content de trahir Sirius au profit de Voldemort. Tu étais très content d'aller voir Narcissa et Bellatrix et de leur confier des informations pour qu'elles les transmettent à Voldemort…

-Harry, Kreattur ne pense pas de cette manière, expliqua Hermione en s'essuyant les yeux d'un revers de main. C'est un esclave. Les elfes de maison sont habitués à être maltraités, brutalisés, même. Ce que Voldemort a fait à Kreattur n'était pas si différent de ce qu'ils subissent ordinairement. Qu'est-ce que les guerres entre sorciers peuvent bien signifier pour un elfe comme Kreattur ? Il est loyal envers des gens qui sont gentils avec lui, Mrs Black l'était sans doute, et Regulus sûrement, il les servait donc volontiers et singeait leur façon de penser. Je sais ce que tu vas me répondre, poursuivit-elle en voyant que Harry s'apprêtait à protester, tu vas me dire que Regulus avait changé d'avis… mais il ne semblait pas l'avoir expliqué à Kreattur. Et je crois savoir pourquoi. Kreattur et la famille de Regulus étaient beaucoup plus en sécurité s'ils restaient fidèles à leur ancienne lignée au sang pur. Regulus essayait de les protéger tous.

- Sirius ...

- Sirius était odieux avec Kreattur, Harry, et ce n'est pas la peine de faire cette tête, tu sais très bien que c'est vrai. Kreattur avait longtemps vécu seul avant que Sirius ne vienne habiter ici et il avait sans doute grand besoin d'un peu d'affection. Je suis sûre que « Miss Cissy » et « Miss Bella » ont été absolument adorables avec Kreattur quand il est revenu les voir, il leur a donc rendu service en leur révélant tout ce qu'elles voulaient connaître. J'ai toujours affirmé que les sorciers payeraient un jour la façon dont ils traitent les elfes de maison. Eh bien, c'est ce qui est arrivé à Voldemort… Et aussi à Sirius.

Harry ne répliqua rien.

-Kreattur, fit-il au bout d'un moment, quand tu te sentiras prêt, tu voudras bien t'asseoir, s'il te plaît ?

Il fallut plusieurs minutes avant que l'elfe parvienne à étouffer ses hoquets et retrouve le silence. Il se redressa à nouveau, se frottant les yeux de ses poings, à la manière d'un enfant.

-Kreattur, je vais te demander quelque chose, reprit Harry.

Il jeta un regard à Hermione pour solliciter son aide. Son changement de ton, cependant, semblait lui avoir gagné l'approbation d'Hermione. Elle lui adressa un sourire encourageant.

- Kreattur, je voudrais, s'il te plaît, que tu ailles chercher Mondingus Fletcher. Nous devons absolument savoir où se trouve le médaillon – le médaillon de M. Regulus. C'est très important. Nous voulons terminer le travail entrepris par M. Regulus, nous voulons… heu… faire en sorte qu'il ne soit pas mort en vain.

Kreattur laissa tomber ses poings et leva les yeux vers Harry.

- Trouver Mondingus Fletcher ? coassa-t-il.

-Et l'amener ici, square Grimmaurd, ajouta Harry. Tu crois que tu pourrais t'en charger ?

Lorsque Kreattur se releva en acquiesçant d'un signe de tête, Harry sortit la bourse de Hagrid le faux Horcruxe, le médaillon de substitution dans lequel Regulus avait placé le mot à destination de Voldemort.

-Kreattur, je… heu… voudrais te donner ceci, dit-il en glissant le médaillon dans la main de l'elfe. Il appartenait à Regulus et je suis sûr qu'il aurait voulu te le léguer en signe de gratitude pour ce que tu…

Hermione trouva ce geste tellement loyal, mais il fut interrompu par la remarque de Ron :

-Tu en fais trop, mon vieux, coupa Ron.

L'elfe avait pris le médaillon. Il laissa alors échapper un hurlement qui exprimait à la fois la stupéfaction et la détresse, puis se jeta à nouveau par terre.

Il leur fallut près d'une demi-heure pour calmer l'elfe, si bouleversé de recevoir pour lui seul un héritage de la famille Black que ses jambes n'avaient plus la force de le soutenir. Quand il fut enfin capable de faire quelques pas en vacillant, ils l'accompagnèrent tous les trois jusqu'à son placard, le regardèrent ranger soigneusement son médaillon dans ses couvertures crasseuses et lui assurèrent qu'ils n'auraient d'autre priorité que de protéger le précieux objet pendant son absence. Il s'inclina alors profondément devant Harry et Ron puis alla même jusqu'à esquisser en direction d'Hermione un drôle de petit mouvement, semblable à un spasme, qui aurait pu passer pour une tentative de salut respectueux. Enfin, il transplana, accompagné du crac ! habituel.


Alors, qu'avez-vous pensé de ce nouveau chapitre ? :)

Concernant certaines revieuws, je tiens à préciser :

une bonne partie du chapitre a été reprise du livre, donc lorsqu'ils prononcent le nom, ce n'est pas une erreur ou incohérence de JK (jamais voyons ! ) ou de notre part.

Je me suis renseignée, et la raison est que la maison est protégée par le sortilège de Fidelitas.

C'est pour cette raison qu'ils se permettent de prononcer le nom sans être poursuivi :) Evidemment, notre Gryffondor préférée l'a tout de suite compris, elle craint seulement que Harry ne continue à prononcer son nom à l'extérieur, ça ne sera pas évident pour elle de lui faire perdre cette sale manie ahaaaa

Voila, nous espérons que cette explication vous satisfera plus, n'hésite pas à nous faire parvenir vos questions, réactions, etc...

Bonne fin de w-e à touuus, et à la semaine prochaine ! :)