Bonjour tout le monde !
Prêt(e) pour un nouveau chapitre ? Nous espérons que oui !
Alors nous nous retrouvons au 12 Square G., un long chapitre qui reprend une bonne partie du livre ( ahh oui continuons de suivre la trame de JKR) et du Dramione (pour votre plus grand plaisir) !
Retrouvons-nous plus bas pour un débriefing, en attendant nous vous laissons découvrir la suite ;)
Bonne lecture, cher lecteur !
Chapitre 14 :
La rafle des nés-Moldus
Si Kreattur avait pu échapper à un lac rempli d'Inferi, les trois amis ne doutaient pas que la capture de Mondingus ne lui prendrait que quelques heures. Cependant il ne revint pas ce matin-là, ni même l'après-midi.
Harry passa toute la matinée à rôder dans la maison dans un état d'extrême impatience. Vers le soir, ils dînèrent dans la cuisine une espèce de pain moisi qu'Hermione avait soumis sans succès à diverses tentatives de métamorphose. Kreattur ne revint pas non plus le lendemain, ni le jour suivant. En revanche, deux hommes vêtus de capes étaient apparus au-dehors, devant le numéro 12, et restèrent là jusqu'à la nuit, les yeux fixés en direction de la maison qu'ils ne pouvaient voir.
-Des Mangemorts, sans aucun doute, dit Ron, tandis que Harry, Hermione et lui regardaient par la fenêtre du salon. J'imagine qu'ils doivent savoir qu'on est là.
- Je ne pense pas, répondit Hermione, bien qu'elle fut effrayée, ou alors, ils auraient envoyé Rogue nous chercher, vous ne croyez pas ?
- Tu crois qu'il est venu ici et qu'il n'a pas pu parler à cause du sortilège de Langue de Plomb jeté par Maugrey ? demanda Ron.
- Oui, répondit Hermione, sinon, il aurait expliqué à ces deux-là comment faire pour entrer. Ils doivent simplement surveiller pour voir si on va venir. Après tout, ils savent que la maison appartient à Harry.
- Comment ont-ils pu… ? Commença Harry.
- Les testaments des sorciers sont examinés par le ministère, tu te souviens ? Ils savent donc que tu es le propriétaire des lieux.
Durant les jours où ils guettèrent le retour de Kreattur, Hermione réussit à contacter Drago quelques fois. Ils ne restaient jamais longtemps, de crainte qu'Harry ou Ron ne s'aperçoivent de son absence ou l'entendent discuter toute seule. Ils s'appelaient essentiellement le soir, tard dans la nuit quand elle était sûre que ses amis dormaient, mais le risque que l'un des deux se réveille pour un besoin pressant s'emparait d'elle à chaque fois qu'elle entendait un bruit étrange retentir dans la maison. Cependant le bonheur de voir Drago et de pouvoir discuter avec, lui faisait oublier toutes ses appréhensions. A chaque fois qu'ils voyaient leurs visages se refléter dans le miroir, ils oubliaient enfin tous leurs soucis. Ils n'étaient plus que eux deux, seuls au monde. Plus rien ne comptait.
La présence des Mangemorts au-dehors rendait l'atmosphère de la maison plus menaçante encore. Ils n'avaient pas eu la moindre nouvelle de l'extérieur depuis le Patronus de Mr Weasley et la tension commençait à se faire sentir. Agité et irritable, Ron avait contracté une manie agaçante qui consistait à jouer dans sa poche avec le Déluminateur. Hermione en était particulièrement exaspérée, car, pour passer le temps en attendant le retour de Kreattur, elle étudiait Les Contes de Beedle le Barde et n'appréciait guère que les lumières ne cessent de s'éteindre et de se rallumer.
-Tu vas arrêter ça, oui s'écria-t-elle.
C'était la troisième soirée d'absence de Kreattur et les lumières venaient à nouveau de s'éteindre dans le salon.
- Désolé, désolé ! répondit Ron en actionnant le Déluminateur pour rallumer les lampes. Je le fais sans y penser.
- Tu ne pourrais pas trouver quelque chose de plus utile pour t'occuper ?
- Quoi, par exemple ? Lire des contes pour les mômes ?
- Dumbledore m'a légué ce livre, Ron…
-Et moi, il m'a légué le Déluminateur. C'était peut-être pour que je m'en serve !
Visiblement exaspéré par leur querelle, Harry sortit de la pièce. Irritée, elle eut l'envie de quitter la pièce à son tour pour monter dans la vieille chambre d'amis dans laquelle elle dormait et discuter avec Drago lorsqu' ils entendirent des bruits provenant de l'entrée. L'oreille tendue, Ron et Hermione se regardèrent, une expression de peur s'inscrivant sur le visage.
-Tu as entendu ? Fit-il, pris de panique.
Hermione ne répondit pas. Soudain, la voix de Mrs Black se fit entendre jusque dans le salon :
- Sang-de-Bourbe et vermine qui déshonorez ma maison…
Ron et Hermione dévalèrent l'escalier à grands pas et arrivèrent derrière Harry, leurs baguettes pointées, comme la sienne, vers l'inconnu qui se tenait à présent dans le hall, les mains levées.
- Ne tirez pas, c'est moi, Remus !
- Oh, Dieu merci, dit Hermione d'une voix faible, en dirigeant sa baguette vers Mrs Black.
Les rideaux se refermèrent avec un grand bang ! et le silence tomba. Ron abaissa lui aussi sa baguette, mais pas Harry.
- Montrez-vous ! ordonna-t-il.
Lupin s'avança à la lumière, les mains toujours levées en signe de reddition.
- Je suis Remus John Lupin, loup-garou, connu parfois sous le nom de Lunard, l'un des quatre créateurs de la carte du Maraudeur, marié à Nymphadora, qu'on appelle généralement Tonks et je t'ai appris, Harry, comment produire un Patronus qui prend la forme d'un cerf.
-Bon, d'accord, dit Harry en détournant sa baguette, mais il fallait bien que je vérifie, non ?
- Ayant été ton professeur de défense contre les forces du Mal, je ne peux qu'être d'accord avec toi. Ron, Hermione, vous ne devriez pas baisser vos défenses si rapidement.
Hermione sentit ses joues prendre feu de la remarque de Lupin. Descendant quatre à quatre les dernières marches, ils coururent vers lui. Enveloppé d'une épaisse cape de voyage, il paraissait épuisé, mais content de les voir.
-Alors, pas de signe de Severus ? demanda-t-il.
- Non, répondit Harry. Qu'est-ce qui se passe ? Tout le monde va bien ?
-Oui, assura Lupin, mais vous êtes tous surveillés. Il y a deux Mangemorts sur la place, dehors.
-On sait…
-Il a fallu que je transplane sur la marche supérieure du perron, juste devant la porte pour être sûr qu'ils ne me voient pas. Ils ne savent sûrement pas que vous êtes là, sinon ils seraient venus en plus grand nombre. Ils vérifient tous les endroits qui ont un rapport avec toi, Harry. Descendons au sous-sol, j'ai beaucoup de choses à vous raconter et je veux savoir ce qui vous est arrivé après votre départ du Terrier.
Ils l'accompagnèrent dans la cuisine où Hermione pointa sa baguette vers la grille du foyer. Des flammes jaillirent aussitôt, qui se reflétèrent le long de la table de bois et donnèrent aux murs de pierre nue l'illusion d'une atmosphère douillette.
Lupin sortit quelques Bièraubeurres de sous sa cape et ils s'assirent.
-J'aurais pu être là il y a trois jours, mais il a d'abord fallu que je me débarrasse des Mangemorts qui me suivaient, expliqua Lupin. Et vous, vous êtes venus directement ici après le mariage ?
- Non, répondit Harry, nous sommes d'abord tombés sur deux Mangemorts dans un café de Tottenham Court Road.
Lupin renversa sur lui une bonne partie de sa Bièraubeurre.
- Quoi ?
Ils lui expliquèrent ce qui était arrivé. Lorsqu'ils eurent terminé, Lupin paraissait atterré.
- Mais comment vous ont-ils trouvés si vite ? On ne peut pas suivre quelqu'un qui transplane à moins de s'accrocher à lui quand il disparaît !
- Et il est peu probable qu'ils se soient simplement promenés dans Tottenham Court Road juste à ce moment-là, non ? ajouta Harry.
Hermione se sentit mal à l'aise et ne dit rien, comme Drago le lui avait demandé.
- Nous nous sommes demandé, risqua Hermione, si Harry n'avait pas toujours la Trace sur lui.
Elle essaya de garder ses positions.
- Impossible, répliqua Lupin.
Ron eut un petit air satisfait et Harry éprouva un immense soulagement.
- Pour commencer, si Harry avait toujours la Trace sur lui, ils sauraient qu'il est ici. Mais je ne vois pas comment ils ont pu vous suivre dans Tottenham Court Road, c'est inquiétant, très inquiétant.
Il paraissait troublé.
- Racontez-nous ce qui s'est passé après notre départ, nous n'avons plus eu aucune nouvelle depuis que le père de Ron nous a fait savoir que la famille était en sécurité.
-Eh bien, Kingsley nous a sauvés, répondit Lupin. Grâce à son avertissement, la plupart des invités ont pu transplaner avant l'arrivée des autres.
- Étaient-ce des Mangemorts ou des gens du ministère ? interrogea Hermione.
- Un mélange des deux. En fait, c'est la même chose, maintenant, affirma Lupin. Ils étaient environ une douzaine, mais ils ignoraient que tu étais là, Harry. Arthur a entendu une rumeur selon laquelle ils auraient torturé Scrimgeour pour essayer de lui faire dire où tu te trouvais avant de le tuer. Si c'est vrai, il ne t'a pas trahi.
Harry regarda Ron et Hermione. Leur expression reflétait l'effarement mêlé de gratitude qu'il ressentait.
- Les Mangemorts ont fouillé le Terrier de fond en comble, poursuivit Lupin. Ils ont trouvé la goule mais n'ont pas voulu trop s'en approcher. Ensuite, ils ont interrogé pendant des heures ceux d'entre nous qui étaient restés. Ils essayaient d'obtenir des informations sur toi, Harry, mais bien sûr, personne, en dehors des membres de l'Ordre, ne savait que tu t'étais trouvé là. « En même temps qu'ils fichaient le mariage en l'air, d'autres Mangemorts entraient de force dans toutes les maisons du pays liées à des membres de l'Ordre. Aucune perte à déplorer, s'empressa-t-il d'ajouter, anticipant la question, mais ils ont commis des violences. Ils ont entièrement brûlé la maison de Dedalus Diggle, qui n'était pas là, comme tu le sais, et ils ont fait usage du sortilège Doloris contre la famille Tonks. Cette fois encore, ils essayaient de savoir où tu étais parti après les avoir quittés. Les Tonks s'en sont bien remis, ils ont été secoués, bien sûr, mais sinon, ça va.
- Les Mangemorts ont réussi à franchir tous ces sortilèges de Protection ? s'étonna Harry
- Ce dont tu dois te rendre compte, Harry, c'est que les Mangemorts bénéficient à présent de toute la puissance du ministère, reprit Lupin. Ils ont le pouvoir d'utiliser des maléfices violents sans avoir peur d'être identifiés ou envoyés en prison. Ils ont réussi à forcer tous les sortilèges de Défense que nous avions jetés contre eux et, une fois entrés dans les maisons, ils ne cachaient pas les raisons pour lesquelles ils étaient venus.
- Est-ce qu'ils donnent des excuses pour essayer d'arracher par la torture des informations sur Harry ? demanda Hermione, d'un ton tranchant.
- Eh bien, justement, répondit Lupin.
Il hésita un instant puis sortit un exemplaire plié de La Gazette du sorcier.
- Regarde, dit-il en glissant le journal vers Harry. De toute façon, tu l'aurais su à un moment ou à un autre. C'est le prétexte qu'ils ont trouvé pour te traquer.
Harry déplia le journal. Une immense photo de lui s'étalait à la une. Ils lurent la manchette qui figurait au-dessus :
RECHERCHÉ POUR INTERROGATOIRE
DANS L'ENQUÊTE SUR
LA MORT D'ALBUS DUMBLEDORE.
Ron et Hermione poussèrent des cris scandalisés. Harry, lui, ne dit rien et écarta le journal.
- Je suis désolé, Harry, dit Lupin.
-Alors, les Mangemorts se sont aussi emparés de La Gazette du sorcier ? demanda Hermione avec fureur.
Lupin acquiesça d'un signe de tête.
- Mais les gens doivent bien s'apercevoir de ce qui se passe, non ?
- Le coup de force s'est déroulé en douceur et quasiment en silence, répondit Lupin. La version officielle du meurtre de Scrimgeour, c'est qu'il a démissionné. Il a été remplacé par Pius Thicknesse, qui est soumis au sortilège de l'Imperium.
-Pourquoi Voldemort ne s'est-il pas proclamé lui-même ministre de la Magie ? interrogea Ron.
Lupin éclata de rire.
- Il n'en a pas besoin. En réalité, c'est lui le ministre, mais pourquoi prendrait-il la peine d'aller s'asseoir derrière un bureau ? Thicknesse, sa marionnette, s'occupe des affaires courantes et laisse à Voldemort toute liberté d'étendre son pouvoir bien au-delà du ministère. « Évidemment, beaucoup en ont tiré des conclusions. Il y a eu un changement spectaculaire dans la politique du ministère, ces derniers jours, et ils sont nombreux à murmurer que Voldemort doit être derrière tout ça. Mais justement, c'est bien là le point essentiel : ils murmurent. Ils n'osent pas se parler les uns aux autres, car ils ne savent pas en qui ils peuvent avoir confiance. Ils ont peur de dire les choses à voix haute, au cas où leurs soupçons seraient fondés, et qu'on s'en prenne à leurs familles. Voldemort joue un jeu très habile. Se déclarer officiellement aurait pu provoquer une rébellion ouverte. En restant masqué, il entretient la confusion, l'incertitude et la peur.
- Et ce changement spectaculaire dans la politique du ministère, dit Harry, consiste aussi à mettre en garde le monde des sorciers contre moi et non pas contre Voldemort ?
- Ça fait partie de l'ensemble, sans aucun doute, répondit Lupin. Et c'est un coup de maître. Maintenant que Dumbledore est mort, on pouvait être certain que tu serais, toi le survivant, le symbole et le point de ralliement de toute résistance à Voldemort. Mais en laissant entendre que tu as eu une responsabilité dans la mort du vieux héros, Voldemort n'a pas seulement mis ta tête à prix, il a aussi insinué le doute et la crainte parmi ceux qui étaient prêts à te défendre. Dans le même temps, le ministère a commencé à prendre des mesures contre les sorciers nés moldus.
Lupin montra La Gazette.
- Regarde en page 2.
Hermione tourna les pages du journal avec la même expression de dégoût que lorsqu'elle avait eu entre les mains les Secrets les plus sombres des forces du Mal.- « Fichier des nés-Moldus, lut-elle à haute voix.
Le ministère de la Magie entreprend une enquête sur ceux qu'on appelle communément les « nés-Moldus », ce qui permettra de mieux comprendre comment ces derniers en sont arrivés à posséder des secrets magiques. De récentes recherches menées par le Département des mystères a révélé que la magie ne peut être transmise que d'individu à individu lorsque les sorciers se reproduisent. En conséquence, quand il n'existe aucune ascendance magique, il est probable que ceux qu'on appelle les nés-Moldus ont acquis leurs pouvoirs par le vol ou la force. Le ministère est déterminé à éradiquer ces usurpateurs de la puissance magique et invite donc à cette fin tous ceux qui entrent dans la catégorie des nés-Moldus à se présenter pour un entretien devant la Commission d'enregistrement des nés-Moldus, récemment nommée. »
Il n y avait pas de mot pour décrire le dégout et l'effroi quelle ressentait à la lecture de cet article. C'était…pensa-t-elle… c'était révoltant ! Comment Drago ne l'avait-il pas mise au courant ?! Il devait le savoir lui qui recevait La Gazette dans son manoir ! Un sentiment de colère et d'indignation jaillit aussitôt en elle…
- Ça ne peut pas se passer comme ça, les gens ne les laisseront pas faire, dit Ron.
- Ça se passe comme ça, Ron, répondit Lupin. À l'heure où nous parlons, il y a des rafles de nés- Moldus.
-Mais comment sont-ils censés avoir « volé » de la magie ? s'étonna Ron. C'est complètement dingue. Si on pouvait voler de la magie, il n'y aurait plus de Cracmols, non ?
- Je sais, dit Lupin. Il n'empêche que quiconque ne peut prouver qu'il a au moins un sorcier parmi ses proches parents est considéré comme ayant obtenu ses pouvoirs magiques illégalement et doit en subir le châtiment.
Ron jeta un regard à Hermione puis demanda :
- Et si des Sang-Pur ou des Sang-Mêlé jurent qu'un né Moldu appartient à leur famille ? Je n'ai qu'à raconter à tout le monde qu'Hermione est ma cousine…
Hermione posa sa main sur celle de Ron et la serra. Elle était touchée par son geste.
- Merci, Ron, mais je ne peux pas te laisser…
-Tu n'auras pas le choix, répliqua Ron d'un ton féroce en lui prenant la main à son tour. Je vais t'apprendre l'arbre généalogique de ma famille pour que tu puisses répondre aux questions.
Hermione eut un petit rire tremblant.
-Ron, étant donné que nous sommes en fuite en compagnie de la personne la plus recherchée dans le pays, je ne crois pas que ça change grand-chose. Si je retournais à l'école, ce serait différent. Quelles sont les intentions de Voldemort au sujet de Poudlard ? demanda-t-elle à Lupin.
-Tous les jeunes sorciers et sorcières sont désormais obligés de s'y inscrire, répondit-il. L'annonce en a été faite hier. Il s'agit d'un changement, puisque ce n'était pas obligatoire auparavant. Bien sûr, presque tous les sorciers et sorcières de Grande-Bretagne ont fait leurs études à Poudlard, mais leurs parents avaient le droit d'assurer leur éducation eux-mêmes ou de les envoyer dans une école à l'étranger, s'ils le jugeaient bon. Avec la nouvelle loi, Voldemort pourra surveiller toute la population des sorciers dès leur enfance. C'est aussi un autre moyen de se débarrasser des nés-Moldus car, pour avoir le droit d'assister aux cours, les élèves devront recevoir un Statut du sang – signifiant que la preuve a été apportée au ministère qu'ils étaient bien issus d'une lignée de sorciers.
- C'est… c'est…, marmonna Harry, essayant de trouver des mots assez forts pour exprimer l'horreur qu'il éprouvait.
Mais Lupin l'interrompit :
- Je sais, dit-il à voix basse.
Il hésita.
-Je comprendrais très bien que tu ne veuilles pas me le confirmer, Harry, mais l'Ordre a l'impression que Dumbledore t'a confié une mission.
- C'est vrai, répondit Harry. Ron et Hermione sont au courant et ils vont venir avec moi.
- Peux-tu me confier en quoi consiste cette mission ?
Hermione observa Harry du coin de l'œil. Elle ne pensait pas que mêler Lupin à leur quête soit une bonne idée…
-C'est impossible, Remus, je suis désolé. Si Dumbledore ne vous en a pas parlé, je ne pense pas pouvoir le faire à sa place.
- Je m'attendais à ce que tu me dises ça, soupira Lupin, l'air déçu. Mais peut-être pourrais-je quand même me rendre utile ? Tu sais qui je suis et ce que je sais faire, je pourrais t'accompagner pour te fournir une protection. Tu n'aurais pas besoin de me révéler exactement ce que tu fais.
Hermione, cependant, était perplexe. Pour quelle raison Lupin insistait-il autant pour les accompagner ? Allait-il abandonner Tonks pour les suivre ?
- Et Tonks, alors ? demanda-t-elle.
- Quoi, Tonks ? s'étonna Lupin.
- Eh bien, reprit Hermione, les sourcils froncés, vous êtes mariés ! Qu'est-ce qu'elle en penserait si vous partiez avec nous ?
- Tonks sera en parfaite sécurité, assura Lupin. Elle habitera dans la maison de ses parents.
Il y avait quelque chose d'étrange dans sa voix. Elle était presque froide. L'idée que Tonks aille se cacher dans la maison de ses parents paraissait également bizarre. Après tout, elle était membre de l'Ordre et, elle voudrait sûrement être au coeur de l'action. Elle eut la sensation que Lupin cherchait à fuir Tonks…
- Remus, risqua Hermione d'une voix timide. Est-ce que tout va bien… je veux dire… entre vous et…
- Tout va parfaitement bien, merci, répondit Lupin d'un ton clair et net.
Les joues d'Hermione prirent une teinte rose. Il y eut un nouveau silence, gênant, embarrassé, puis Lupin ajouta, comme s'il se forçait à faire un aveu déplaisant :
- Tonks va avoir un bébé.
-Oh ! C'est merveilleux ! s'écria Hermione.
- Excellente nouvelle ! lança Ron, enthousiaste.
- Félicitations, dit Harry.
Lupin eut un sourire artificiel qui ressemblait davantage à une grimace, puis reprit :
- Alors… vous acceptez ma proposition ? Vous voulez bien être quatre au lieu de trois. Je ne peux pas croire que Dumbledore aurait été contre, après tout, c'est lui qui m'a nommé professeur de défense contre les forces du Mal. Et je suis convaincu, je dois vous le dire, qu'il nous faudra affronter une forme de magie que beaucoup d'entre nous n'ont jamais connue ou même imaginée.
Ron et Hermione se tournèrent tous deux vers Harry.
-Soyons… soyons clairs, dit-il. Vous voulez laisser Tonks chez ses parents et venir avec nous ?
- Elle sera parfaitement en sécurité là-bas, ils s'occuperont d'elle, répondit Lupin.
Il avait un ton péremptoire, proche de l'indifférence.
- Harry, je suis sûr que James aurait voulu que je reste auprès de toi.
- Eh bien, moi, je n'en suis pas sûr du tout, répliqua Harry avec lenteur. Je pense que mon père aurait voulu savoir pourquoi vous ne voulez pas rester auprès de votre enfant.
Le visage de Lupin perdit toute couleur. On aurait dit que la température de la cuisine venait de tomber de dix degrés. Ron regarda autour de la pièce comme s'il s'était promis d'en graver chaque détail dans sa mémoire tandis que les yeux d'Hermione se posaient alternativement sur Lupin et sur Harry. Qu'était-il en train de se passer tout d'un coup ? Hermione sentait une étrange atmosphère glaciale envahir la pièce.
- Tu ne comprends pas, dit enfin Lupin.
- Alors, expliquez-moi, rétorqua Harry.
Lupin déglutit.
-J'ai… j'ai fait une grave erreur en épousant Tonks. J'aurais dû y réfléchir à deux fois et je l'ai souvent regretté depuis.
-Je vois, dit Harry. Vous allez donc l'abandonner avec son enfant et vous enfuir avec nous ?
Lupin se leva d'un bond. Sa chaise tomba en arrière et il lança un regard si féroce à Harry que, pour la première fois, du loup s'inscrivait sur son visage d'homme.
- Tu ne comprends donc pas ce que j'ai fait à ma femme et à mon enfant à naître ? Je n'aurais jamais dû épouser Tonks, j'ai fait d'elle une réprouvée !
Lupin donna un coup de pied dans la chaise qu'il avait renversée.
- Tu ne m'as jamais vu qu'au sein de l'Ordre, ou sous la protection de Dumbledore, à Poudlard ! Tu ne sais pas comment la plupart des sorciers considèrent les créatures telles que moi ! Quand ils apprennent mon infortune, c'est tout juste s'ils acceptent encore de me parler ! Tu ne te rends donc pas compte de ce que j'ai fait ? Même à sa propre famille, notre mariage n'inspire que du dégoût, quels parents voudraient voir leur fille unique épouser un loup-garou ? Et l'enfant… l'enfant…
Lupin s'arrachait littéralement les cheveux ; il paraissait en proie à une crise de folie.
-Habituellement, les gens de mon espèce évitent de se reproduire ! Cet enfant sera comme moi, j'en suis convaincu… Comment pourrais-je jamais me pardonner d'avoir en toute connaissance de cause pris le risque de transmettre mon propre mal à un être innocent ? Et si, par un quelconque miracle, il n'est pas comme moi, il sera alors beaucoup mieux, cent fois mieux, sans la présence de son père dont il devrait à tout jamais avoir honte !
- Remus ! murmura Hermione, les larmes aux yeux. Ne dites pas cela… Comment un enfant pourrait-il avoir honte de vous ?
- Oh, qui sait, Hermione, lança Harry la voix rempli de colère qui bouillonnait en lui. Moi, j'aurais honte de lui. Si le nouveau régime pense que les sorciers nés moldus sont condamnables, poursuivit Harry, que penseront-ils d'un demi-loup-garou dont le père est membre de l'Ordre ? Mon propre père est mort en essayant de protéger ma mère et moi-même et vous vous imaginez qu'il vous recommanderait d'abandonner votre enfant pour partir à l'aventure avec nous ?
- Comment… comment oses-tu ? s'indigna Lupin. Il ne s'agit pas pour moi de rechercher… le danger ou une gloire personnelle… Comment oses-tu laisser entendre quelque chose d'aussi… ?
- Je crois que vous vous sentez une vocation de tête brûlée, répliqua Harry. Vous aimeriez bien suivre les traces de Sirius…
- Harry, non ! le supplia Hermione, mais il continua de fixer d'un regard flamboyant le visage furieux de Lupin.
-Je n'aurais jamais cru cela, reprit Harry. L'homme qui m'a appris à combattre les Détraqueurs… un lâche.
Lupin sortit sa baguette si vite que Harry eut à peine le temps de faire un geste pour saisir la sienne. Une forte détonation retentit et il se sentit projeté en arrière, comme si on lui avait donné un coup de poing. Tandis qu'il s'écrasait contre le mur de la cuisine et glissait sur le sol, il aperçut un pan de la cape de Lupin qui disparaissait dans l'embrasure de la porte.
- Remus, Remus, revenez ! s'écria Hermione, mais Lupin ne répondit pas.
Un instant plus tard, ils entendirent claquer la porte d'entrée.
-Harry ! se lamenta Hermione. Comment as-tu pu faire une chose pareille ?
- C'était facile, répliqua Harry.
- Ne me regarde pas comme ça, lança-t-il sèchement à Hermione.
-Ne commence pas à t'en prendre à elle ! gronda Ron.
- Non… non… nous ne devons pas nous disputer ! s'exclama Hermione en se jetant entre eux.
-Tu n'aurais pas dû dire ces choses-là à Lupin, fit remarquer Ron à Harry.
- Il l'a cherché, répondit Harry. Les parents, dit Harry, ne devraient jamais quitter leurs enfants, à moins… à moins qu'ils ne puissent faire autrement.
- Harry…, commença Hermione.
Elle pouvait deviner ce que son ami ressentait… la peine de ne plus avoir ses parents… elle aussi comprenait ce sentiment d'abandon, après tout ses propres parents ne se souvenaient plus d'elle… Elle tendit vers lui une main consolante, mais il se dégagea d'un mouvement d'épaule et s'éloigna, les yeux fixés sur le feu qu'elle avait fait apparaître. Ni Ron, ni elle, ne prononçaient un mot, mais ils s'échangèrent des regards inquiets du comportement de leur ami. Harry fit soudain volte-face et ils détournèrent leur regard l'un de l'autre.
- Je sais bien que je n'aurais pas dû le traiter de lâche.
- Non, tu n'aurais pas dû, dit aussitôt Ron.
- Mais il se conduit comme s'il l'était.
- Quand même…, soupira Hermione.
- Je sais, admit Harry. Mais si cela le fait revenir auprès de Tonks, ça en valait la peine, non ?
Sa voix avait un ton d'excuse qu'il n'était pas parvenu à effacer. Hermione paraissait compatissante, Ron incertain. Harry baissa les yeux, culpabilisant de son attitude.
La cuisine silencieuse semblait vibrer des échos de la scène qui s'y était déroulée et des reproches muets de Ron et d'Hermione. La Gazette du sorcier apportée par Lupin se trouvait toujours sur la table, le visage de Harry à la une fixant le plafond. Il alla s'asseoir sur une chaise, ouvrit le journal au hasard et fit semblant de le lire.
Ron et Hermione se regardèrent à nouveau, s'échangeant silencieusement des mots d'inquiétude. La jeune fille l'observa plusieurs secondes en train de lire un article concernant la famille de Dumbledore à en croire le gros titre qui indiquait :
EN EXCLUSIVITÉ UN EXTRAIT
DE LA BIOGRAPHIE
D'ALBUS DUMBLEDORE
À PARAÎTRE PROCHAINEMENT
par Rita Skeeter
En dessous, figurait sur la page du journal une photo représentant une famille unie, heureuse de se retrouver tous ensemble et qui agitait la main. Elle observa plus attentivement l'image, quand un crac ! assourdissant résonna dans la cuisine.
Un enchevêtrement de membres gesticulants était apparu juste à côté de Harry. Celui-ci se leva d'un bond tandis que Kreattur se dégageait puis s'inclinait très bas devant Harry en annonçant de sa voix rauque :
-Kreattur est revenu avec le voleur Mondingus Fletcher, maître.
Mondingus se releva précipitamment et sortit sa baguette. Mais Hermione fut trop rapide pour lui.
- Expelliarmus!
La baguette de Mondingus fut projetée dans les airs et Hermione la rattrapa. Le regard fou, il se rua vers l'escalier.
Ron le plaqua comme au rugby et Mondingus s'abattit sur le sol de pierre dans un craquement étouffé.
- Quoi ? hurla-t-il en se tortillant pour essayer de se libérer de la prise de Ron. Qu'est-ce que j'ai fait ? Lancer sur moi un maudit elfe de maison, à quoi vous jouez, qu'est-ce que j'ai fait, laissez-moi partir, laissez-moi ou alors…
- Vous n'êtes pas tellement en position de proférer des menaces, répliqua Harry.
Il jeta le journal sur la table, traversa la cuisine en quelques enjambées et se laissa tomber à genoux à côté de Mondingus qui cessa aussitôt de se débattre, l'air terrifié. Ron se releva, le souffle court, et regarda Harry pointer délibérément sa baguette sur le nez de Mondingus. Il empestait la vieille sueur et la fumée de tabac. Ses cheveux étaient emmêlés, sa robe tachée.
- Kreattur présente ses excuses pour avoir tardé à ramener le voleur, maître, coassa l'elfe. Fletcher s'y connaît pour échapper à la capture, il dispose de nombreuses cachettes et de beaucoup de complices. Mais Kreattur a fini par le coincer.
-Tu as fait un très bon travail, Kreattur, répondit Harry et l'elfe s'inclina à nouveau. On a quelques questions à vous poser, reprit-il à l'adresse de Mondingus.
- J'ai paniqué, d'accord ? s'écria celui-ci. Depuis le début, je ne voulais pas venir. Sans vouloir t'offenser, mon bonhomme, je n'ai jamais eu l'intention de mourir pour toi et tout d'un coup, voilà que j'avais ce maudit Tu-Sais-Qui aux trousses, n'importe qui aurait fichu le camp à ma place, j'avais toujours dit que je ne voulais pas y aller…
- Pour votre information, répliqua Hermione dégoutée, sachez que personne d'autre parmi nous n'a transplané.
- Eh bien, vous faites une jolie bande de héros, mais moi, je n'ai jamais prétendu que j'étais prêt à me faire tuer…
- La raison pour laquelle vous avez abandonné Fol OEil ne nous intéresse pas, coupa Harry qui approcha sa baguette un peu plus près des yeux cernés et injectés de sang de Mondingus. Nous savions déjà que vous étiez une petite canaille indigne de confiance.
- Alors pourquoi tu envoies des elfes à mes basques ? C'est encore à cause de cette histoire de coupes ? Il ne m'en reste plus une seule, sinon, tu aurais pu les avoir…
- Il ne s'agit pas non plus des coupes, mais vous chauffez, répondit Harry. Taisez-vous et écoutez-moi. La baguette de Harry était si près de l'arête de son nez que Mondingus s'était mis à loucher pour ne pas la perdre de vue.
- Lorsque vous avez vidé cette maison de tous ses objets de valeur…, commença Harry. Mais Mondingus l'interrompit à nouveau :
- Sirius se fichait bien de toute cette camelote…
Il y eut un bruit de pas précipités, un éclat de cuivre étincelant, un clang ! retentissant et un hurlement de douleur : Kreattur s'était rué sur Mondingus et lui avait abattu une casserole sur la tête.
- Empêche-le, empêche-le, il faudrait l'enfermer, celui-là ! s'écria Mondingus en se recroquevillant lorsqu'il vit Kreattur lever à nouveau la lourde casserole.
- Créateurs, non! Lança Harry.
Les bras frêles de l'elfe tremblaient sous le poids de la casserole qu'il tenait toujours en l'air.
- Peut-être encore une fois, maître Harry, pour porter bonheur ?
Ron éclata de rire.
- Il faut qu'il reste conscient, Kreattur, mais si nous avons besoin d'arguments frappants, c'est toi qui lui en feras l'honneur, répondit Harry.
- Merci beaucoup, maître, dit Kreattur.
Il salua et recula légèrement, fixant avec dégoût ses grands yeux pâles sur Mondingus.
-Lorsque vous avez dépouillé cette maison de tous les objets de valeur que vous pouviez y trouver, reprit Harry, vous avez pris un tas de choses dans le placard de la cuisine. Il y avait notamment un médaillon.
La tension mêlée d'excitation des trois amis était si palpable dans la cuisine qu'Hermione pouvait la sentir vibrer.
- Qu'avez-vous fait de ce médaillon ?
-Pourquoi ? demanda Mondingus. Il vaut cher ?
- Vous l'avez toujours ! s'écria Hermione.
- Non, il ne l'a plus, dit Ron, perspicace. Il se demande simplement s'il n'aurait pas pu en tirer plus d'argent.
- Plus d'argent ? répliqua Mondingus. Ça, ce n'aurait pas été difficile… Je l'ai laissé pour rien, figurez-vous. Pas le choix.
- Qu'est-ce que vous voulez dire ?
- Je vendais des choses sur le Chemin de Traverse et là-dessus, elle est arrivée en me demandant si j'avais une licence pour le commerce des objets magiques. Fichue fouineuse. Elle allait me coller une amende, mais le médaillon lui a tapé dans l'oeil et elle m'a dit qu'elle allait le prendre, qu'elle me laisserait tranquille pour cette fois, et que je pouvais m'estimer heureux.
-Qui était cette femme ? interrogea Harry.
-Sais pas, une quelconque harpie du ministère.
Mondingus réfléchit un instant, le front plissé.
- Une petite bonne femme avec un noeud sur la tête. Il fronça les sourcils et ajouta :
- Elle avait l'air d'un crapaud.
Harry abaissa sa baguette. Elle heurta au passage le nez de Mondingus et projeta des étincelles rouges sur ses sourcils qui prirent feu.
- Aguamenti ! s'écria Hermione.
Un jet d'eau jaillit de sa baguette, inondant Mondingus qui se mit à tousser et à crachoter.
Harry leva les yeux vers Ron et Hermione. C'est elle, pensa Hermione, horrifiée.
Tard le soir même, alors qu'ils avaient congédié Mondingus en aillant pris soin de modifier ses souvenirs, les trois amis discutèrent dans le salon faiblement éclairé. A nouveau, Ron ne cessait de jouer avec son Déluminateur, pour le plus grand agacement de Harry et Hermione.
-Tu ne voudrais pas arrêter avec ça et te concentrer avec nous ! Répliqua sèchement Harry après que la pièce se soit à nouveau retrouvée dans le noir.
-Désolé, répondit précipitamment Ron en rallumant les lumières. Réfléchir à quoi ? Comment veux-tu qu'on s'y prenne pour reprendre le médaillon à cette vieille bourrique ?
-Je n'en ai aucune idée, fit Harry en poussant un soupir.
Hermione ne disait rien. Elle se contentait de réfléchir, son regard perdu dans le vide. À vrai dire, elle ne pensait rien d'autre qu'à Drago. Elle ressentait à l'égard du garçon un profond sentiment de trahison, lui qui la prévenait toujours des dangers qu'elle courait, pourquoi ne pas l'avoir avertie qu'en ce moment même, le Ministère traquait les nés-Moldus et que ceux-ci étaient convoqués devant une audience ?! Son nom figurait-il parmi les centaines d'autres personnes qui n'étaient pas issues d'une famille de sorcier ? Aussitôt, l'image de jeunes enfants se rendant à comparaître au Ministère s'immisça dans son esprit…. Ministère, pensa-t-elle aussitôt comme une révélation…
-Hermione ? Fit la voix lointaine de Ron, tu nous entends ?
-Je crois… fit-elle d'une voix aiguë, l'excitation commençait à monter en elle, que j'ai une idée.
-Quoi ? Demandèrent Harry et Ron d'une même voix.
-Il faut récupérer le médaillon au Ministère.
Elle leur accorda enfin un regard et vit qu'ils la fixaient tous deux, les yeux grands ouverts, bouche bée par les paroles qu'Hermione venait de lâcher. Après plusieurs secondes de silence, Ron se lança enfin :
-Tu… tu es folle !
Hermione ne répondit pas à sa remarque. Elle fixait Harry, attendant une réponse de sa part.
-Toi aussi tu me trouves folle ?
-Non, dit-il d'une voix étrangement calme. Je pense seulement que c'est… risqué.
-Il faudra bien s'organiser voila tout, répondit Hermione déterminée.
Elle se leva du canapé, regardant ses amis fixement :
-Ecoutez, je sais que ça sera très dangereux…
-C'est même suicidaire, ajouta Ron les yeux écarquillés, tu es une née-moldue je te rappelle, sans oublier que Harry est le sorcier le plus recherché d'Angleterre !
-Si on se prépare suffisamment à l'avance il n'y aura aucun problème, continua Hermione sans prêter attention à l'interruption de Ron. Nous avons notre réserve de Polynectar je vous rappelle !
Mais les deux amis ne semblaient toujours pas convaincus.
- Écoute Harry, reprit-elle, prends le temps d'y réfléchir, la nuit porte conseil. Si demain on ne trouve pas un autre plan moins dangereux, on pourrait simplement envisager celui-ci.
Son ami acquiesça sans prononcer un mot. Hermione voyait qu'il n'était pas indifférent à sa proposition, son côté téméraire et l'idée de passé à l'action pour récupérer l'Horcruxe quels que soit les risques le séduisait. Ron, quant à lui, était consterné de l'audace d'Hermione. Sans ajouter d'autres mots, les trois amis montèrent se coucher, l'esprit troublé par l'idée dangereuse qu'elle venait de leur soumettre.
Ce soir-là, Hermione dormait à nouveau dans la vieille chambre d'ami qu'elle avait partagée avec Ginny l'été de sa cinquième année. Maintenant qu'ils s' étaient habitués à nouveau à la maison, chacun dormait dans sa propre chambre. Grande, froide et sombre, la pièce n'avait rien perdu de son charme antique, pensa Hermione avec sarcasme en mettant sa chemise de nuit. Mais elle ne s'en préoccupa pas pour le moment, elle voulait à tout prix parler à Drago !
Les yeux rivés sur le petit miroir, elle appela à voix basse Drago. Celui-ci répondit aussitôt, comme tous les soirs où ils se parlaient. Ils échangèrent quelques minutes des banalités avant que Drago ne voie le visage fermé d'Hermione.
-Qu'il y a-t-il ? Demanda le garçon.
-Je ne sais pas, d'après toi Malefoy ? Demanda Hermione l'expression dure.
-De quoi tu parles Granger ?
-De ça ! Fit-elle en brandissant devant le miroir l'article apporté par Lupin.
Le visage de Drago se blêmit à la lecture du titre de l'article.
-Je…je ne savais pas ! Fit-il alarmé.
-Tu n'étais pas au courant ? S'exclama Hermione, surprise.
-Non ! Évidemment, sinon je t'aurai aussitôt prévenu ! Ca doit être encore Queudver, ce sale petit rat sournois s'introduit dans notre réserve pour nous dévaliser le garde-manger et maintenant, il nous vole notre Gazette ! Rugit Drago, hors de lui.
- Queudver est chez toi ? Souffla Hermione.
-Oui, le Seigneur des Ténèbres garde précieusement son fidèle serviteur auprès de lui… il est répugnant, il me dégoûte, si tu savais !
-Oui, je sais…
-J'avais oublié, désolé. Lis-moi l'article, lui demanda Drago dont son visage se crispait de plus en plus d'inquiétude.
Hermione déplia La Gazette et lu dans un murmure l'article en question. Lorsqu'elle eut fini de le lire, Drago s'exclama :
-Par Serpentard, Hermione, tu sais ce que cela signifie ?!
-Que je suis sur la liste, oui.
Drago écarquilla son regard, considérant longuement la jeune fille.
-Tu n'as pas l'air de comprendre la situation, c'est plus grave que tu ne le crois !
-Drago, j'en suis parfaitement consciente ! Mais que veux-tu que je fasse ? Demanda Hermione précipitamment. Je suis une fugitive ! Je suis la complice de Harry Potter ! Sang-de-bourbe ou non, je suis déjà condamnée.
-Enfuis-toi !
-Non, cela ne dépend pas que de moi, je ne peux pas abandonner Harry et Ron !
A nouveau, cette flamme de jalousie se matérialisa dans les yeux de Drago.
-Ah oui, fit Drago les traits crispés, encore et toujours Potter et Weasley !
- Drago ...
-Très bien, très bien ! Mais est-ce qu'on peut tout de même se voir ? Tenta-t-il.
-Oh… je ne sais pas c'est si risqué ! Et si Voldemort le voit dans ton esprit ?
Le visage de Drago s'alarma aussitôt.
- Chuuuttttt le nom est banni !
-Pas avec le sortilège de Fidelitas, expliqua Hermione d'un ton rassurant.
Drago sembla se décrisper.
-Tu devrais perdre cette mauvaise habitude… alors ce rendez-vous ? Demanda-t-il en revenant à la charge.
-Je ne sais pas… répéta Hermione d'une voix anxieuse.
-Allez Granger, ça ne serait pas la première fois ! À moins que Potter et Weasley ne te surveillent dans ton sommeil ? fit-il d'un ton ironique qu'il essayait de prendre.
-Et où veux-tu qu'on se voit ? Demanda Hermione, son estomac commençait à fourmiller d'excitation.
-J'avais pensé dans la petite cabane, c'était sûr là bas…
-J'aimerai tellement Drago… mais je ne sais pas…
- Je t'attendrai demain là-bas ! La coupa-t-il d'un ton décidé avant de se retirer du miroir.
Nice to meet ...
Mais le Serpentard était déjà parti. Elle avait horreur quand il lui forçait la main. Poussant un soupir, Hermione se glissa dans les draps humides du grand lit et s'endormit, un sourire aux lèvres à l'idée de retrouver Drago.
Alors, qu'en avez-vous pensez ?
Je tiens à rappeler que le passage de Lupin et Mondingus revient à JKR :)
Sinon donnez-nous votre avis sur les passages de Dramione ? :) Pensez-vous que Hermione a raison de le revoir malgré tout les risques que cela comportent ? En même temps, comment y résister aha !
Concernant le comportement de Queudver, cette petite allusion sera expliquée plus tard... je ne vous en dit pas plus pour conserver le suspense :p mais d'après vous, que croyez-vous que ce soit ? ^^
Allez, donnez-nous votre avis ! Lecteur fantôme, manifeste-toi ! Ca nous serait tellement agréable d'avoir un peu plus que 3 revieuws par chapitre pour le nombre de lecteur qui suivent notre histoire...
Sinon, nous vous remercions comme toujours pour votre fidélité et nous espérons sincèrement que vous continuerez à apprécier notre Fanfic :)
Sur ce, bon w-e et à la semaine prochaine ! :D
Misery & Tinkerbell
