Bonjour tout le monde !
Comment allez-vous en ce début de w-e ? :)
Voila la suite de l'histoire avec un chapitre transitoire (du JK et Dramione, que demander de mieux ? :p ). Voila il ne se passe pas énormément beaucoup de choses mais nous espérons que ce chapitre vous plaira tout de même !
Allez, encouragez-nous à continuer, nous espérons atteindre un peu plus que nos 4 revieuws par chapitre lol !
Bonne lecture, et à la semaine prochaine pour la suite :D
Revieuw anonyme :
Mama : merci pour tes encouragements, comme toujours tes revieuws nous font énormément plaisir :D
Cilou : de rien pour l'explication, nous sommes contentes de savoir que c'est beaucoup plus clair à présent :p ahah nous te promettons encore plein d'autres rendez-vous, surtout un en particulier qui sera... magique ! Bonne lecture, et encore merci de ta fidélité !
Chapitre 15 : un plan périlleux
Le lendemain soir, Hermione se leva de son lit sur la pointe des pieds et s'habilla rapidement. Harry et Ron dormaient depuis plusieurs heures. Ils avaient passé la majeure partie de la journée dans la cuisine faiblement éclairée, à mettre au point le plan proposé par Hermione. Pour leur plus grand étonnement, Kreattur s'était montré tout au long de la journée aimable et même attentionné envers eux. Bien sûr, il n'acceptait toujours pas d'adresser la parole à Hermione, mais la jeune fille ne s'en formalisait pas. Il lui faudra plus de temps pour se défaire de ses vieilles convictions que lui avait infligées la famille Black à son égard, pensa-t-elle avec optimisme.
Elle ouvrit délicatement la porte de sa chambre et descendit les escaliers en prenant bien soin de ne pas faire de bruit. Le cœur battant, elle passa devant le tableau de la mère de Sirius dont les rideaux étaient tirés et se dirigea vers la porte d'entrée. Une fois qu'elle se trouvait devant la poignée de la porte, Hermione respira profondément, se demandant si après tout elle devait se rendre au rendez-vous de Drago. Mais l'envie et l'excitation de le revoir, de partager à nouveau un moment d'intimité loin de tout le reste s'immisça en elle à la vitesse de l'éclair. Elle avait besoin de le voir !
Des fourmillements commençaient à jaillir au creux de son ventre quand elle ouvrit la porte d'entrée. Au loin, elle reconnut les deux Mangemorts endormis sur un banc de la petite place se trouvant devant la maison. Elle posa rapidement le pied sur la seconde marche du perron, puis transplana rapidement. Une seconde après, elle se retrouva dans l'immense champ où au loin, la petite cabane au pied de la colline reposait. A nouveau, Hermione ressentit ce sentiment de bonheur familier qu'il lui montait au cœur chaque fois qu'elle s'apprêtait à retrouver Drago. Elle accéléra le pas et courra vers la petite cabane à l'abandon. Un sourire aux lèvres, elle ouvrit délicatement la porte et retrouva Drago, assit sur le lit de camp aménagé au fond de l'unique pièce. Un sourire illumina son visage à la vue d'Hermione qui se jeta aussitôt dans ses bras.
À mesure qu'avançait le mois d'août, la pelouse en friche, au milieu du square
Grimmaurd s'était desséchée sous le soleil pour n'être plus qu'un carré d'herbe roussie et craquante. Dans les maisons environnantes, personne n'avait jamais aperçu les habitants du numéro 12. Les Moldus qui habitaient l'endroit s'étaient depuis longtemps accoutumés à l'amusante erreur de numérotation qui avait placé le numéro 11 à côté du 13.
À présent, cependant, le square Grimmaurd attirait des visiteurs qui semblaient très intrigués par cette anomalie. Il se passait rarement une journée sans qu'une ou deux personnes arrivent sur la place en n'ayant d'autre but, apparemment tout au moins, que de s'appuyer contre les grilles situées devant les numéros 11 et 13 pour contempler la jointure entre les deux maisons. Ces observateurs n'étaient jamais les mêmes deux jours de suite, mais tous avaient l'air d'éprouver la même aversion pour les vêtements normaux. La plupart des Londoniens qui les croisaient étaient habitués aux tenues excentriques et n'y prêtaient guère attention, mais parfois, l'un d'eux jetait un regard en arrière en se demandant qui donc pouvait bien porter d'aussi longues capes par une chaleur pareille.
Ces visiteurs ne paraissaient pas tirer grande satisfaction de leurs longues attentes. Il arrivait que l'un d'eux fasse un pas en avant d'un air surexcité, comme s'il avait enfin vu quelque chose d'intéressant, mais il laissait aussitôt retomber son élan, visiblement dépité. Le premier jour de septembre, les curieux vinrent plus nombreux que jamais. Une demi-douzaine d'hommes vêtus de longues capes se tenaient là, silencieux et attentifs, le regard toujours fixé sur les maisons des numéros 11 et 13, mais ce qu'ils étaient venus chercher continuait apparemment de leur échapper.
Depuis plusieurs semaines, chacun d'entre eux effectuait des repérages au Ministère sous la cape d'invisibilité afin de récolter le plus d'informations possible sur les activités d'Ombrage. Grâce à cela, il avait réussi à mettre en place un plan d'action précis et minutieusement préparé. Ce soir-là, c'était au tour de Harry de se faufiler en douce au Ministère. Il rejoignit Ron et Hermione dans la cuisine devenue méconnaissable grâce aux bons soins de Kreattur. À présent, la moindre petite surface brillait de tous ses feux : les marmites et les casseroles de cuivre avaient été astiquées et luisaient d'une teinte rosée, la table de bois miroitait, les coupes et les assiettes déjà disposées pour le dîner étincelaient à la lumière du feu qui ronflait joyeusement dans la cheminée et sur lequel bouillonnait un chaudron.
Mais le changement le plus spectaculaire était sans nul doute celui de l'elfe de maison qui se précipitait maintenant vers Harry, vêtu d'une serviette d'un blanc de neige, les poils de ses oreilles aussi propres et duveteux que du coton hydrophile, le médaillon de Regulus sautillant sur sa poitrine.
-J'ai des nouvelles et elles ne vont pas vous plaire, annonça Harry à son arrivée. -Voulez-vous enlever vos chaussures, s'il vous plaît, monsieur Harry, et vous laver les mains avant le dîner ? Coassa Kreattur.
Il prit la cape d'invisibilité et alla la suspendre à un crochet fixé au mur, à côté de robes démodées, fraîchement nettoyées.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Ron avec appréhension.
Hermione et lui étaient occupés à examiner une liasse de feuilles griffonnées et de cartes tracées à la main, étalées à un bout de la table. Levant les yeux, ils regardèrent Harry s'avancer à grands pas et jeter le journal sur leur tas de parchemins. Sur la première page, un homme au visage familier, le nez crochu, les cheveux noirs, les regardait sous une manchette annonçant :
SEVERUS ROGUE CONFIRMÉ
COMME DIRECTEUR DE POUDLARD
-Non ! s'exclamèrent Ron et Hermione.
Hermione fut la plus rapide. Elle s'empara du journal et commença à lire à haute voix l'article qui accompagnait la photo :
-Severus Rogue, depuis longtemps maître des potions à l'école de sorcellerie de Poudlard, a été promu aujourd'hui au rang de directeur. Cette nomination constitue le changement le plus important parmi ceux intervenus dans la réorganisation du personnel de l'antique établissement. À la suite de la démission de l'ancien professeur d'étude des Moldus, ce poste sera désormais confié à Alecto Carrow, tandis qu'Amycus, le frère de cette dernière, sera chargé de la défense contre les forces du Mal.
« Je me réjouis que l'occasion me soit donnée de maintenir et de perpétuer les plus hautes valeurs et traditions de la sorcellerie…»
-Comme de commettre des meurtres ou de couper les oreilles des gens, par exemple ! Rogue, directeur ! Rogue dans le bureau de Dumbledore
– par le caleçon de Merlin ! s'exclama soudain Hermione d'une voix perçante qui fit sursauter Harry et Ron.
Elle bondit de sa chaise et se rua hors de la cuisine en criant :
-Je reviens dans une minute !
Elle se rua à toute vitesse dans la chambre qu'occupaient Harry et Ron. Elle venait seulement de réaliser qu'elle avait omis un détail important et très dangereux à présent : le tableau de Phineas Nigellus. L'image peinte de l'ancien Directeur avait la faculté de passer de son portrait du square Grimmaurd à celui qui était accroché dans le bureau du directeur de Poudlard. Elle décrocha le grand tableau encadré et descendit à nouveau dans la cuisine.
- Ça m'arrive tout le temps… fit la voix de Ron. Ah, la voilà, ajouta-t-il en se dévissant le cou pour voir Hermione revenir dans la cuisine. Et maintenant, par tous les caleçons les plus avachis de Merlin, peux-tu nous expliquer ce que tu fabriques ?
-Je me suis souvenue de ça, haleta Hermione.
Elle avait à la main le grand tableau qu'elle posa par terre avant de prendre sur le buffet son petit sac en perles. Elle l'ouvrit et entreprit de faire entrer le tableau à l'intérieur. Bien qu'il fût manifestement trop grand pour tenir dans le sac minuscule, il disparut en quelques secondes dans ses vastes profondeurs, comme toutes les autres choses qui y étaient rangées.
- Phineas Nigellus, expliqua Hermione en jetant sur la table le petit sac qui produisit à nouveau un bruit sonore d'objets entrechoqués.
- Pardon ? dit Ron.
Mais Harry, lui, avait compris.
- Rogue aurait pu envoyer Phineas Nigellus regarder ce qui se passe ici, expliqua Hermione à Ron tandis qu'elle se rasseyait à la table. Mais maintenant, s'il essaye, tout ce que Phineas verra, c'est l'intérieur de mon sac.
-Bien pensé ! s'exclama Ron, impressionné.
-Merci, dit Hermione avec un sourire en prenant son bol de soupe. Alors, Harry, qu'est-ce qui s'est passé d'autre, aujourd'hui ?
- Rien, répondit-il. J'ai surveillé l'entrée du ministère pendant sept heures de suite. Pas la moindre trace d'elle. Mais j'ai vu ton père, Ron. Il paraît en bonne forme.
Ron hocha la tête, satisfait d'entendre la nouvelle. D'un commun accord, ils avaient estimé trop dangereux de tenter d'entrer en contact avec Mr Weasley quand il entrait dans le ministère ou en sortait, car il était sans cesse entouré de collègues. L'apercevoir de temps en temps était cependant rassurant, même s'il semblait très tendu et anxieux.
- Papa nous a toujours dit que la plupart des gens qui travaillent au ministère utilisent le réseau des cheminées pour se rendre au bureau, expliqua Ron. C'est pour ça que nous n'avons pas vu Ombrage, elle ne se déplace jamais à pied, elle pense qu'elle est trop importante pour ça.
- Et cette drôle de vieille sorcière avec ce petit sorcier en robe bleu marine ? demanda Hermione.
-Ah oui, le type de la maintenance magique, répondit Ron.
-Comment sais-tu qu'il est à la maintenance ? interrogea Hermione, sa cuillère suspendue en l'air.
- D'après papa, tous les gens du Service de la maintenance magique portent des robes bleu marine.
- Tu ne nous avais jamais raconté ça ! Hermione laissa tomber sa cuillère et fit glisser vers elle la liasse de papiers et de cartes qu'elle étudiait avec Ron lorsque Harry était entré dans la cuisine.
- Il n'y a rien sur des robes bleu marine, là-dedans, rien ! s'écria-t-elle en feuilletant fébrilement les pages.
- Et alors, qu'est-ce que ça change ?
- Ça change tout, Ron ! Si nous voulons pénétrer dans le ministère sans être démasqués alors qu'ils recherchent forcément d'éventuels intrus, chaque petit détail compte ! Nous en avons parlé longuement. À quoi peuvent bien servir tous ces voyages de reconnaissance si tu ne prends même pas la peine de nous informer…
- Enfin quoi, Hermione, j'ai simplement oublié une petite chose…
-J'espère que tu t'en rends compte : pour nous, il n'y a sans doute pas d'endroit plus dangereux au monde que le ministère de la…
- Je crois que nous devrions agir dès demain, l'interrompit Harry.
Hermione s'immobilisa, bouche bée. Ron faillit s'étrangler en avalant sa soupe.
- Demain ? Répéta Hermione. Tu n'es pas sérieux, Harry ?
- Si, répliqua-t-il. Je pense que même si nous passions encore un mois à rôder autour du ministère, nous ne serions pas mieux préparés que maintenant. Plus on retarde l'opération, plus le médaillon s'éloigne de nous. Il y a déjà de grands risques qu'Ombrage l'ait jeté. Il est impossible de l'ouvrir.
- À moins, dit Ron, qu'elle y soit parvenue et qu'elle soit maintenant possédée.
-Dans son cas, ça ne changerait rien, elle a toujours été maléfique, fit observer Harry avec un haussement d'épaules.
Hermione se mordait la lèvre, plongée dans de profondes réflexions. Étaient-ils suffisamment préparés ? Elle jugeait que non… elle pensait qu'il était préférable d'approfondir leurs repérages, contrer le moindre risque possible… même s'il est vrai que depuis plus de quatre semaines, les trois amis travaillaient sans relâche jusqu'aux heures tardives pour mettre au point chaque détail de leur plan. Ils avaient endossé à tour de rôle la cape d'invisibilité pour aller espionner l'entrée officielle du ministère que Ron, grâce à Mr Weasley, connaissait depuis l'enfance. Ils avaient suivi des employés qui se rendaient au travail, écouté leurs conversations et appris, en les observant attentivement, quels étaient ceux dont on pouvait être sûr qu'ils apparaîtraient seuls, chaque jour à la même heure.
Parfois, l'occasion leur était offerte de subtiliser La Gazette du sorcier dans l'attaché-case de l'un d'eux. Peu à peu, ils avaient accumulé les cartes rapidement esquissées et les notes qui s'entassaient à présent devant Hermione.
A cela, ajouter comme conséquence que ses rendez-vous nocturnes avec Drago s'espaçaient de plus et plus et qu'ils parlaient la plupart du temps en coup de vent le soir avant de s'endormir.
- Nous savons tout ce qu'il est important de savoir, poursuivit Harry en se tournant vers elle. Nous savons qu'ils ont interrompu tout transplanage, pour entrer dans le ministère ou pour en sortir. Nous savons que seuls les fonctionnaires de haut rang sont autorisés à connecter leur maison au réseau des cheminées car Ron a entendu deux Langues-de-Plomb s'en plaindre. Et nous savons à peu près où se trouve le bureau d'Ombrage puisque toi-même, tu as entendu ce que le barbu disait à son copain…
- « Je monte au niveau un, Dolores veut me voir », récita aussitôt Hermione.
-Exactement, dit Harry. Et on sait que pour entrer, il faut une de ces drôles de pièces, ou de jetons, ou je ne sais quoi, parce que j'ai vu une sorcière qui en empruntait un à une amie…
- Mais on n'en a pas !
- Si le plan marche, on en aura, assura Harry, très calme.
- Je ne sais pas, Harry, je ne sais pas… Il y a tant de choses qui pourraient aller mal, c'est vraiment une question de chance…
- Ce sera toujours vrai même si on passe trois mois de plus à préparer notre coup, répliqua Harry. Il est temps d'agir.
-Très bien, dit lentement Ron. Admettons qu'on fasse ça demain… Je pense que nous devrions y aller tous les deux, Harry et moi.
- Ah, non, tu ne vas pas recommencer, soupira Hermione. Je croyais qu'on avait réglé la question.
- Se poster sous la cape à l'entrée du ministère est une chose, Hermione, mais là, c'est différent.
Ron tapota du doigt un numéro de La Gazette du sorcier daté de dix jours auparavant.
- Tu es sur la liste des nés-Moldus qui ne se sont pas présentés à l'entretien obligatoire !
- Et toi, tu es censé être en train de mourir d'éclabouille au Terrier ! Si quelqu'un devait ne pas y aller, ce serait Harry. Sa tête est mise à prix dix mille Gallions.
- Très bien, dans ce cas, je resterai ici, répliqua Harry. Si jamais vous arrivez à vaincre Voldemort, n'oubliez pas de me prévenir, d'accord ?
Tandis que Ron et Hermione éclataient de rire. Cependant, elle fut l'expression de Harry se figer et celui-ci dégagea négligemment une mèche de ses cheveux. Elle eut la désagréable impression qu'il ressentait à nouveau une douleur à sa cicatrice…
- Très bien, mais si nous y allons tous les trois, nous devrons transplaner séparément, reprit Ron. Nous ne pouvons plus tenir à trois sous la cape.
A l'instant Harry se leva. Kreattur se précipita aussitôt.
-Monsieur n'a pas fini sa soupe, Monsieur aimerait-il mieux un savoureux ragoût, ou bien une de ces tartes à la mélasse qui plaisent tant à Monsieur ?
- Merci, Kreattur, je reviens dans une minute… heu… toilettes.
Hermione continua de regarder son ami d'un œil suspicieux et suivit des yeux ses pas jusqu'à ce qu'il disparaisse de la pièce. Ron se tourna vers elle, et haussa les épaules, l'air surpris quand il croisa le regard d'Hermione.
-Je vais le suivre, fit-elle en se levant à moitié.
-C'est bon Hermione, laisse-le respirer un peu.
-Tu n'as pas vu son expression sur son visage ! Je suis sûre quelque chose ne va pas !
Sans prêter attention au soupir de Ron, elle quitta la cuisine et monta l'escalier qui menait vers la salle de bain quand elle entendit crier. Elle sortit aussitôt sa baguette et dévalisa les marches. Derrière la porte, les cris de Harry se fit de plus en plus fort. Paniquée, elle commença à marteler la porte en appelant son ami d'une voix effrayée :
-Harry ! HARRY !
Pas de réponse. Ron vint enfin la rejoindre.
- Harry, ouvre !
La porte s'ouvrit brusquement, ce qui déséquilibra Hermione qui se tenait contre le panneau. Ron, qui se tenait juste derrière, pointa sa baguette d'un air affolé dans tous les coins de la salle de bains glacée.
-Qu'est-ce que tu fabriquais ? demanda Hermione, sévère.
-À ton avis ? répondit-il d'un ton bravache qui manquait d'assurance.
- Tu criais à t'en faire exploser la tête ! dit Ron.
- Ah oui… j'ai dû m'endormir ou alors…
- Harry, s'il te plaît, ne nous prends pas pour des imbéciles, coupa Hermione en respirant profondément. On sait que ta cicatrice t'a fait mal quand tu étais dans la cuisine et maintenant, tu es blanc comme un linge.
Harry s'assit sur le bord de la baignoire.
- D'accord. Je viens de voir Voldemort tuer une femme. Au moment où je te parle, il a sans doute tué toute sa famille. Et ça ne lui était pas nécessaire. C'était comme si je revoyais le meurtre de Cedric, ils étaient juste là…
- Harry, tu ne dois plus laisser des choses pareilles se reproduire ! s'écria Hermione, l'écho de sa voix résonnant dans la salle de bains. Dumbledore voulait que tu utilises l'occlumancie ! Il pensait que cette connexion était dangereuse.
- Voldemort peut s'en servir, Harry ! À quoi ça t'avance de le regarder tuer ou torturer, en quoi cela peut-il t'aider ?
- Ça signifie que je sais ce qu'il fait, répondit-il.
- Alors, tu ne vas même pas tenter de le faire sortir de ta tête ?
- Je ne peux pas, Hermione. Tu sais bien que je suis très mauvais en occlumancie, je n'ai jamais réussi à assimiler la technique.
- Tu n'as jamais vraiment essayé ! s'emporta-telle. Je ne comprends pas, Harry ça te plaît d'avoir cette connexion, ou relation ou… ou je ne sais quoi…
Le regard qu'il lui lança en se levant la fit balbutier.
- Si ça me plaît ? dit-il à mi-voix. Et toi, ça te plairait ?
- Je… non… je suis désolée, Harry, je ne voulais pas…
- Ça me rend malade, je ne supporte pas qu'il puisse entrer en moi, que je sois obligé de l'observer quand il est le plus dangereux. Mais je compte m'en servir.
- Dumbledore…
- Oublie Dumbledore. C'est moi qui décide, personne d'autre. Je veux savoir pourquoi il cherche Gregorovitch.
- Qui ?
-Un fabricant de baguettes étranger. C'est lui qui a fabriqué la baguette de Krum et Krum pense qu'il est exceptionnel.
- Mais d'après toi, Voldemort a enfermé Ollivander quelque part, fit remarquer Ron. S'il a déjà un fabricant de baguettes, pourquoi lui en faudrait-il un autre ?
-Peut-être qu'il est d'accord avec Krum, peut-être qu'il pense que Gregorovitch est le meilleur… ou alors il espère que Gregorovitch saura lui expliquer ce que ma baguette a fait d'elle-même quand il me poursuivait, parce qu'Ollivander, lui, l'ignore.
Comme cette nuit au Terrier, Ron et Hermione s'échangèrent un regard sceptique que Harry ne manqua pas de remarquer à travers le miroir poussiéreux et craquelé.
- Harry, tu parles toujours de ce que ta baguette a fait d'elle-même, dit Hermione, mais c'est toi qui as agi ! Pourquoi refuses-tu d'assumer ton propre pouvoir ?
- Parce que je sais bien que ce n'était pas moi ! Et Voldemort le sait aussi, Hermione ! Nous savons tous les deux ce qui s'est vraiment passé !
Ils échangèrent un regard noir : Hermione voulut discuter, lui faire comprendre qu'un tel sortilège n'existait pas et que Harry avait manifestement eu l'impression que sa baguette agissait seule. Mais à son plus grand agacement, Ron intervint :
-Laisse tomber, conseilla-t-il à Hermione. C'est à lui de décider. Et si on veut aller au ministère demain, vous ne pensez pas qu'on devrait plutôt mettre notre plan au point ?
Hermione abandonna la partie, mais les deux autres voyaient bien que c'était à contrecœur. En attendant, ils redescendirent dans la cuisine où Kreattur leur servit du ragoût et de la tarte à la mélasse. Ce soir-là, ils se couchèrent tard après avoir passé de longues heures à répéter leur plan jusqu'à ce que chacun puisse le réciter au mot près.
Hermione se retrouva enfin seule dans sa chambre. Elle se coucha dans le grand lit en baldaquin et prit le miroir qu'elle cachait dans la commode.
Ravie? Drago?
L'image de Drago apparut enfin. Celui-ci était ensommeillé, ses cheveux d'un blond presque blanc légèrement décoiffés.
-Il est tard, fit-il en un bâillement je me suis endormi !
-Je suis désolée, j'ai été très occupée…
-A faire quoi ?! Demanda-t-il pour la centième fois depuis des semaines. A présent il paraissait parfaitement éveillé.
-Je te le répète, je ne peux pas t'en dire plus !
-Alors, réponds simplement à ma question : est-ce que c'est dangereux ?
-Oui.
Son visage se figea.
-Est-ce que c'est en rapport avec Tu-sais-qui ?
-Drago, je ne peux rien te dire de plus !
-Très bien… fit-il d'un air buté.
Un malaise s'installa entre eux. Hermione devait lui avouer qu'elle passerait à l'action demain et qu'elle ignorait s'ils se reverraient… Elle appréhenda pour la première fois depuis le début de la soirée le plan de demain.
-Il faut que je te dise… ça se passera demain.
-De quoi parles-tu ? Demanda la voix effrayée de Drago.
-Ce que nous sommes en train de préparer… nous mettrons notre plan à exécution demain, Drago. Je ne te cache pas que ça sera très dangereux et si les choses tournent mal, j'ignore si je saurai à nouveau te parler… et…
celle-ci déglutit difficilement, attendant une réponse de Drago. Les battements de son cœur s'accélérèrent sans qu'elle sache si c'était la peur, l'adrénaline ou la réaction du garçon.
-Je suppose que je n'arriverai pas à te persuader d'y renoncer …
-Non, ce n'est pas la peine d'essayer ! Ron aussi n'arrête pas d'insister pour que je reste en retrait !
-Pour une fois je suis d'accord avec Weasmoche ! S'il juge que c'est trop dangereux pour toi tu ne devrais pas le faire !
-Je t'en prie Drago, j'ai déjà affronté d'autres dangers… répliqua-t-elle d'une voix pleine d'assurance
-tiens on croirait entendre Potter et ses exploits.
Hermione lui lança un regard rempli de reproches qui fit tressaillir les commissures de lèvres de Drago.
-C'est étrange de ne pas être dans le Poudlard Express, fit Hermione d'une voix remplie de nostalgie, pour changer de sujet.
-J'y ai pensé ce matin… ça fait bizarre de penser qu'à l'heure où on se parle, plusieurs élèves dorment dans leur dortoir.
Hermione poussa un soupir, les souvenirs de ses six années passées à Poudlard jaillissaient en elle.
-J'ai lu dans La Gazette que Rogue était devenu Directeur !
-La récompense pour ses loyaux services… répondit sombrement Drago.
-C'est… c'est révoltant ! Qu'il soit dans le bureau de Dumbledore alors que…
Hermione s'arrêta aussitôt devant le visage décomposé de Drago.
-Oh Drago je suis désolée, je ne voulais pas dire…
-C'est rien, coupa ce dernier. Mais tu as raison, Poudlard est entre les mains de Tu-sais-qui maintenant, il pourra utiliser Rogue comme une marionnette et contrôler l'éducation des jeunes sorciers.
-C'est horrible… que vont devenir les élèves et les professeurs ?!
Hermione pensa à Ginny, Neuville, Luna et tous les autres élèves qu'elle côtoyait à Poudlard.
-Ne t'en fait pas pour eux, dit Drago d'un ton rassurant, ils sauront se débrouiller ce sont des battants, tu le sais.
-Tu as raison, répondit Hermione d'une voix brisée.
Ils discutèrent ensemble durant dix minutes avant que Hermione ne prit de congé de Drago.
-Hermione… fit-il avant qu'elle ne remette le miroir dans le tiroir de sa table de nuit. Je t'en prie fais attention à toi… tu sais si jamais il t'arrivait quelque chose, je ne sais pas comment…
-Ne dis pas ça, Drago tout ira bien, je te le promets !
-Quand aurais-je de tes nouvelles ?
-Si tout se passe bien demain soir.
-Je t'attendrai. Je t'aime Granger, ajouta-t-il tendrement.
-Je t'aime aussi Malefoy.
