Chapitre 24 : La veille de Noel

Il n'était plus que l'ombre de lui-même. Allongé sur son lit, sa chambre plongée dans la pénombre de la nuit, Drago se laissait dépérir. Longues, interminables, insoutenables… telles étaient les heures passées, avec pour seule compagnie ce sentiment angoissant de rester sans nouvelle d'elle. Pourquoi ne répondait-elle pas à ses messages ? Lui était-il arrivé quelque chose ?! Il vivait chaque jour, chaque seconde avec ce même sentiment angoissant de ne savoir ce qu'elle devenait…

Il avait cessé de compter les jours qui le séparaient de la dernière fois où ils s'étaient vus. Un mois, peut-être deux ? Il avait complètement perdu la notion du temps… Ce n'est que le matin même, lorsqu'il reçut une lettre de Blaise l'informant qu'il rentrait chez lui pour les vacances de Noel qu'il réalisa qu'il n'avait plus revu Hermione depuis plus de deux mois et demi.

Le cœur déchiré, il se mit à repenser aux souvenirs qu'il avait partagés avec Hermione l'année dernière. Ils faisaient défiler dans sa tête tous les moments passés avec elle dans les salles de cours, dans son dortoir, dans la salle de bain des préfets… Il donnerait tout l'or de son coffre-fort pour revivre ne serait-ce qu'un seul instant de ces moments-là… Il repensa à la douceur de ses lèvres contre les siennes lorsqu'un bruit sourd retentit dans le hall d'entrée. Il tendit l'oreille et entendit un brouhaha de voix indistincte qui résonnait dans toute la maison. Intrigué, Drago se leva de son lit et quitta sa chambre. Sur la pointe des pieds, il descendit l'escalier de marbre et observa la scène au loin, entre la rampe de l'escalier. Il aperçut une jeune fille dont le visage était dissimulé par un sac posé sur sa tête, retenue par deux Mangemorts. De l'endroit où il se trouvait, il ne pouvait voir que ses longs cheveux ondulés d'un blond presque sale. Il eut la vague impression de la connaître, mais il n'arrivait plus à retrouver son nom. Avec horreur, il entrevit entre les rampes la silhouette de sa tante se diriger vers la prisonnière.

-Qu'est-ce que c'est ? Cracha-t-elle à l'intention des deux Mangemorts.

-Le Seigneur des Ténèbres nous a chargés de la kidnapper dans le Poudlard Express, l'informa le premier dont Drago ne reconnaissait pas la voix.

-Pourquoi elle ? Demanda Bellatrix en regardant la jeune fille comme une proie particulièrement savoureuse.

-Son père soutient Potter dans son saleté de journal, le Seigneur des Ténèbres veut lui envoyer un message.

Soudain, Drago se souvint d'elle. C'était la folle de Loufoca Lovegood, une amie à Hermione. Les mains moites, il serra un peu plus la rampe et se rapprocha. Bellatrix continuait d'analyser Luna de près, comme une araignée devant un moucheron particulièrement appétissant, avant de lui enlever son sac de sa tête. Il ne pouvait voir que son dos, mais il vit avec étonnement que la Serdaigle ne bougea pas à l'approche de sa tante. Elle continua de scruter chaque centimètre de son visage avant d'ordonner aux Mangemorts :

-Mettez-là dans la cave avec le vieillard !

Les deux Mangemorts s'exécutèrent et il entendit les protestations de Luna retentirent dans le hall.

-Lâchez-moi espèce de brutes !

Drago resta figé dans les escaliers jusqu'à ce que sa voix disparaisse. Avant que sa tante ne l'aperçoive entre les marches, il se hâta de remonter vers sa chambre, le cœur battant à tout rompre. Il passa le restant de la soirée seul, allongé sur son lit. L'image de Loufoca terrorisée dans la cave ne cessait de le hanter. Il essaya de se rassurer, de se dire qu'elle n'était pas seule et qu'Ollivander lui tiendrait compagnie. Cependant il ne réussit pas à refouler ce sentiment de culpabilité qui traversait ses pensées.

En plein milieu de la nuit, il se leva, se dirigea d'un pas discret vers la cuisine et il déroba les restes du dîner préparés par les elfes. Puis, il descendit dans la cave humide qui était plongée dans le noir.

-Lumos, murmura-t-il.

Il vit du bout de sa baguette une petite forme recroquevillée contre le mur au fond de la cave. C'était elle. D'un pas hésitant, Drago se dirigea vers la jeune fille puis s'arrêta net à quelques mètres d'elle. En voyant la lumière arrivée, Luna releva ses yeux ronds étonnés vers lui. Leurs regards se croisèrent et il déposa au sol l'assiette de restes avant de se relever pour sortir de la cave. Du coin de l'œil, il vit la silhouette d'Ollivander endormie dans le coin de la pièce.

-Merci, répondit simplement Luna, comme si Drago venait lui annoncer la météo.

Il ne répondit pas. Il n'avait plus qu'une idée en tête : quitter ce sous-sol humide et froid. La jeune Lovegood le perturbait, c'était comme si son grand regard étonné arrivait à lire en lui, comme une autre forme d'occlumancie. Il tournait les talons lorsque Luna lui lança :

-Tu es différent, Drago Malefoy.

-Pardon ?

-Tu es différent de ce que les gens voient.

-Pourquoi dis-tu cela ? Demanda-t-il mal à l'aise.

-Pourquoi serais-tu venu apporter de la nourriture pendant la nuit dans ce cas ?

Drago se contenta de la regarder. Il ne voulait pas s'étendre sur le sujet. Seule Hermione voyait véritablement qui il était et cela lui suffisait. Il n'avait pas envie de parler de ces choses-là avec Loufoca Lovegood. Il se rappela des moqueries de Pansy à son sujet.

-Pourquoi t'ont-ils enlevée ? Demanda Drago pour changer de sujet.

-À cause de ce que mon père écrit dans son journal, nous soutenons Harry Potter, fit Luna avec fierté. Il écrit tout ce que la Gazette des sorciers dissimule aux lecteurs !

-Mais continuera-t-il maintenant que tu es prisonnière ici ? Demanda Drago avec perspicacité.

- Évidemment que oui !

-Tu m'as l'air très sûre de toi…

-En tout cas moi, j'ose affirmer ma vraie allégeance ! Répliqua Luna d'un ton à moitié amusée.

Drago éclata d'un rire moqueur.

-Envers qui ? Potter ?

-Exactement.

-Et où est-il en ce moment l'Élu ?

-Pourquoi te le dirais-je ? Demande Luna d'un air méfiant.

-Tu as raison, tu n'as aucune raison de me le dire… as-tu des nouvelles de lui ? De Weasley et comment c'était encore son nom… ah oui Granger ! Demanda-t-il d'un air qu'il essayait de paraître normal.

Mais il eut à nouveau cette étrange impression que les yeux de Luna arrivèrent à lire en lui. Ce sentiment le mis profondément mal à l'aise. Pourquoi restait-il à parler avec elle ? Sans doute parce qu'il n'avait personne d'autre à qui parler… parce qu'il savait qu'elle était l'amie d'Hermione et que d'une certaine manière il se sentait un peu plus proche d'elle.

-Tu sembles soucieux de leur sort… observa-t-elle.

-Bien sûr que non ! Rugit-il en essayant de prendre son habituel ton dédaigneux. Pourquoi me préoccuperais-je d'un traître à son sang et d'une Sang-de-bourbe ?!

Luna continua de le regarder de ses grands yeux ronds avant de lui répondre :

-Oh, je vois… tu es en train de prétendre que tu ne l'aimes pas…

-Que racontes-tu ?

-C'est tellement évident ! Tu l'aimes !

-Tu… tu dis n'importe quoi ! S'emporta Drago avant de quitter précipitamment la cave, laissant Luna seule dans le noir.

Comment avait-elle pu deviner ce qu'il ressentait pour Hermione ? Se demanda-t-il sans cesse en se jetant sur son lit. C'était insensé ! Cette fille était insensée… ne disait-on pas qu'elle était complètement maboule ? Il passa la semaine suivante à éviter de descendre à la cave nourrir les prisonniers.

Le soir de la veille de Noel, Drago se prépara pour l'habituel repas du réveillon. Il appréhendait particulièrement ce dîner qui d'ordinaire, réunissait toute la famille au Manoir. Mais cette année, l'ambiance festive de la famille Malefoy avait laissé place à la crainte et la terreur de passer les fêtes de Noel en compagnie du Seigneur des Ténèbres. Seule sa tante Bellatrix était sincèrement ravie de cet honneur.

-Drago ? Fit la voix de sa mère derrière la porte. Le repas est presque servi.

-Oui, très bien j'arrive !

Il regarda une dernière fois son reflet sur le miroir de sa commode, serra sa cravate et sortit de sa chambre. Sa mère se tenait toujours derrière sa porte, comme pour s'assurer que son fils sortirait bel et bien. Elle portait une longue robe noire parsemée d'étoile vert émeraude, ses cheveux élégamment relevés au-dessus de ses épaules. Elle admira son fils des pieds à la tête et ajusta sa cravate.

-Tu es magnifique, mon fils. Un vrai homme à présent.

-Merci mère, répondit-il, la gorge sèche. Tu es très belle aussi.

Malgré tout, il n'arrivait pas à sourire. Il se sentait trop effrayé de passer cette nuit de réveillon. Sa mère le comprit à la manière dont elle le dévisagea.

-Drago, tout va bien se passer.

Il acquiesça difficilement et suivit sa mère dans les escaliers jusqu'à la salle à manger. Cette année, ses parents n'avaient pas ordonné aux elfes de parer le manoir des habituelles décorations de Noel et le contraste avec la longue table généreusement décoré de mets somptueux était frappant, voire déconcertant.

Malgré cela, Drago ne ressentait nullement cette chaleur qui se dégageait du festin. Était-ce au fait qu'une vingtaine de Mangemorts se tenaient autour de cette table, festoyant comme s'ils habitaient ici ou que le Seigneur des Ténèbres présidait à la table, le feu de la cheminée flamboyant derrière lui. A l'arrivée de Narcissa et Drago, Voldemort se leva et ouvrit ses bras pour les accueillir.

-Voila, la maîtresse de maison, fit-il d'une voix aiguë et glaciale, nous ne pouvions commencer ce repas sans vous. Asseyez-vous, dit-il en désignant les chaises vides.

Drago et sa mère s'assirent à leur place habituelle, à côté de Lucius Malefoy. Tout le monde cessa de parler et toutes les têtes se dirigèrent vers le bout de la table. Voldemort s'était levé, ses longs doigts blanchâtres portant une coupe en or.

-Mes très chers fidèles Mangemorts, comme je suis heureux de partager ce très bon repas ensemble, dit-il dans un sourire à en donner la chair de poule. Je remercie chaleureusement nos hôtes qui nous ont si généreusement ouvert les portes de leur maison.

Il effectua un signe de tête en direction de Mr et Mrs Malefoy qui restaient de marbre.

-Maître, fit Bellatrix d'un ton servile, c'est un si grand honneur pour notre famille que de vous accueillir dans notre foyer !

-Tes mots me vont droit au cœur ma chère Bellatrix, mais est-ce le cas de tous les membres de la famille Malefoy ?

Tous les trois approuvèrent d'un signe de tête. Drago gardait son regard fixe sur la grosse dinde qui ornait la table, n'osant regarder dans la direction du Seigneur des Ténèbres.

-Maître, je puis vous assurer que rien ne nous fait plus plaisir…

-C'est bon Lucius, il serait dommage de se chamailler avant un si bon repas.

-Merci maître, répondit Lucius.

Chacun commença à se servir, dévorant à pleines dents les mets raffinés préparés par les elfes de maison. Drago prit une cuisse de dinde, mais y toucha à peine tant son estomac était noué par la peur.

Il jeta un rapide coup d'œil vers le Seigneur des Ténèbres qui chuchotait en bout de table avec Rogue. De quoi parlaient-ils à voix basse ? Pour quelle raison Rogue paraissait-il soucieux ? Soudain, Rogue détourna la tête et il croisa le regard gris de Drago. A la manière dont il le regardait, il comprit qu'il ne devait pas chercher à comprendre davantage et le garçon reporta son attention vers son assiette quand le Seigneur des Ténèbres se leva brusquement. Aussitôt, le bruit des conversations cessa et l'atmosphère se figea entièrement. Un froid glacial parcourra la pièce. Toute l'attention se portait sur Voldemort dont l'expression trahissait un sentiment fébrile d'excitation.

-Potter, dit-il dans un murmure à glacer le sang. Il est tombé dans le piège.

Cette simple phrase donna la chair de poule à Drago dont les cheveux se redressèrent derrière sa nuque.

-Maître ? Fit Rogue d'une voix calme et mesurée, que voulez-vous dire ?

Tout le monde retenait son souffle autour de la table, seul le son du feu qui crépitait dans la cheminée brisait ce silence pesant.

-Le garçon, répondit Voldemort plus à lui-même qu'aux autres, il sera à moi ce soir !

Jamais Drago n'avait vu une telle lueur flamboyante dans ses yeux semblables à ceux d'un serpent. D'un pas précipité, il quitta la table, tenant fermement sa baguette entre ses longs doigts blanchâtres.

-S'il vous plaît, maître, implora Bellatrix, laissez-moi vous aider à attraper le garçon !

-Non Bella ! Siffla Voldemort sèchement, je n'ai pas besoin de ton aide ! Harry Potter est à moi ! Ajouta-t-il en quittant la pièce, sa longue cape noire flottant derrière lui.

La porte d'entrée du manoir claqua dans un bruit sourd et la salle à manger fut à nouveau plongée dans un silence total. Personne n'osait prononcer un mot, même après le départ de Voldemort. Certains se jetaient des regards intrigués, d'autres comme Bellatrix un sentiment d'excitation.

Drago, lui, n'éprouvait que de la crainte. Un sentiment d'angoisse terrible s'emparait de lui jusqu'à ses tripes à l'idée qu'Hermione soit avec Potter au moment où le Seigneur des Ténèbres arriverait. A cet instant, il ne doutait pas une seule seconde qu'il soit déjà à leur trousse, pire encore, face à face… Que pouvait-il faire pour la sauver ? La prévenir par Patronus ? Il était déjà trop tard…

C'était insoutenable, Drago commençait à vaciller sur sa chaise comme s'il était sur le point de s'effondrer sous la table.

-Drago, s'inquiéta sa mère en lui tenant le bras, tu ne te sens pas bien ?

Il n'arrivait pas à répondre. Il eut l'impression qu'il allait remettre son modeste repas s'il ouvrait la bouche. Dans un effort surhumain, il répondit :

-Non… j'ai… besoin… d'air.

Sa mère continua de l'observer d'un œil inquiet quand Rogue intervint :

-Laissez-moi faire Narcissa, je vais accompagner Drago jusqu'au jardin.

Sa mère ne protesta pas et regarda son fils tenu par Rogue s'éloigner vers la porte donnant sur le parc. Dès qu'il fut dehors, Drago respira une grosse bouffée d'air frais. La nuit était noire et froide. Un immense manteau de neige recouvrait l'entièreté du parc. Ses esprits étaient plus clairs à présent, mais il ressentait toujours cet effroyable sentiment d'horreur. Hermione, se dit-il, elle était en danger, peut-être pire. Il se sentait chavirer, mais il se retient contre le mur et se retourna vers Rogue.

-Il faut la sauver ! Lui dit-il d'un regard implorant, je vous en prie faite quelque chose !

-Drago, gardez votre sang-froid ! Vous savez très bien que je ne peux rien pour eux…

-Comment pouvez-vous dire ça ! Rugit-il de colère. Le Seigneur des Ténèbres est à leur trousse ! Il va très certainement capturer Potter et tuer tous ceux qui… qui… Elle est certainement avec lui !

-Rien n'est sûr, tenta Rogue pour le rassurer, il est probable que Potter se soit fait prendre seul, vous savez quelle tête de mule il peut être.

Drago ne répondit pas, espérant de tout cœur que cela soit le cas, bien qu'il n'en fût pas certain. Il connaissait que trop bien Hermione, il savait qu'elle n'était pas du genre à rester en retrait.

-Drago, fit Rogue en posant sa main sur son épaule, oubliez là ! Il n'y a pas d'avenir possible entre vous.

-Qu'est-ce que vous en savez ?! S'emporta-t-il. Que connaissez-vous de l'amour ?!

-Qu'il ne vous apporte plus de souffrance que de moment de bonheur, répondit-il simplement, une expression indéchiffrable inscrite sur son visage.

-Mais peut-on vivre sans ? Demanda Drago, les yeux baignés de larmes.

Il ne répondit pas et se contenta de tourner la tête vers le ciel. Ils restèrent dehors, en silence, contemplant les étoiles qui scintillaient dans la nuit noire. Drago commençait à faire les cent pas dans la neige, insensible au froid qui perçait ses chaussures. Il ne pensait plus à rien d'autre qu'à Hermione. Il priait de tout son être pour qu'elle soit saine et sauve. Il aurait voulu crier, hurler pour rompre ce silence pesant, cette attente insoutenable. A plusieurs reprises, Rogue essayait de le rassurer, mais ses paroles sonnaient creux, il ne se faisait plus d'illusion.

Après plusieurs minutes horriblement longues, le bruit sourd de la porte d'entrée retentit jusqu'à eux. Ils sursautèrent et entrèrent en trombe dans la maison. Avec effroi, ils virent que le Seigneur des Ténèbres se tenait en plein milieu du hall d'entrée, les traits de son visage déformé par une haine profonde.

-HARRY POTTERRRR, hurla-t-il.

Son cri à glacer le sang retentit dans toute la maison. Au même moment, il leva sa baguette et fit exploser la table de la salle à manger en mille morceaux. Le repas de réveillon de Noel vola en mille éclats dans toute la pièce. Narcissa poussa un cri d'exclamation et Lucius Malefoy lui prit la main pour la faire taire. Personne n'osait bouger, les Mangemorts étaient collés contre le mur, regardant Voldemort avec des yeux remplis de terreur.

-Maître… fit Travers.

-Tais-toi, Travers ! Endoloris !

Le Mangemort se tortilla au sol, hurlant de douleur. Drago ne détourna pas les yeux, il était habitué à ce genre de scène désormais. Une seule pensée traversait son esprit tandis que Travers se relevait péniblement : Hermione lui avait échappée.

Était-elle blessée ? Il n'en savait rien, mais si Potter avait réussi une fois de plus à se faufiler entre les griffes du Seigneur des Ténèbres, il était possible qu'elle aussi. Cet ultime espoir n'arrêtait pas de lui traverser l'esprit, mais il se retint d'y penser de peur que le Seigneur des Ténèbres ne s'introduise dans sa tête. Son cœur battait à tout rompre, chacun retenant sa respiration tandis que Lord Voldemort faisait les cent pas dans toute la pièce, Nagini à ses côtés. Il lui parla en fourchelangue, ses yeux continuaient de flamboyer de colère et… de fébrilité ?! Constata Drago avec intrigue. Il vit du coin de l'œil qu'il sortait de sa robe une vieille photographie avant de la ranger à nouveau dans sa poche.

-Je m'en vais, lâche Lord Voldemort d'une voix aiguë. Je pars pour quelques jours.

Tout le monde sursauta et suivit du regard ses pas qui quittèrent la salle à manger. Dès que la porte d'entrée claqua dans un bruit sourd, Drago se hâta de remonter dans sa chambre, sans se retourner derrière la scène de carnage qu'était leur repas de réveillon. Une fois arrivé dans la pièce, il essaya de contrôler sa respiration saccadée et les battements de son cœur qui tambourinaient dans sa poitrine. Hermione lui avait échappé, se répéta-t-il inlassablement. Mais était-elle en sûreté ? Était-elle saine et sauve ? Il devait le savoir ! Il ne pouvait rester une minute de plus dans l'ignorance ! Alors sans se soucier du risque que Potter et Weasley voient son Patronus, il pointa sa baguette devant lui et lui envoya un message.