Bonsoir les Potterhead !
Nous espérons que vous avez passé un très bon w-e :) Comme chaque semaine, la suite !
Vu le titre du chapitre, on se doute qui revient... hé oui, Weasmo... heu Ron je voulais dire aha
C'est un chapitre mi-Dramione, mi-JK comme on aime bien mélanger :) Il y aura aussi une grande décision qui sera prise mais je ne vous en dit pas plus ^^
Je vous laisse découvrir en espérant que vous passerez un bon moment de lecture :)
A la semaine prochaine pour la suite !
M&T
Estelle : Bienvenue sur notre Fanfic, nous sommes toujours ravies d'avoir de nouvelles adhérentes :p et ben franchement ça me fait trop plaisir que nous avons réussi à rendre le personnage de Drago attachant ! Wouah quel défi relevé :p moi aussi j'étais comme toi au début et maintenant je suis fan ahah tu seras bientôt fixée sur la tournure que prendra les événements concernant la grossesse d'Hermione :) patience :p merci pour tous tes compliments et nous espérons que la suite de plaira toujours autant!
Chapitre 27 : Le retour de Ron
Il neigeait lorsqu'Hermione prit son tour de garde à minuit. Elle avait insisté pour que Harry aille se reposer après une longue journée à garder la tente et celui-ci avait seulement accepté après avoir laissé échapper un long bâillement. Emmitouflée dans son épais pyjama à l'entrée de la tente, elle frotta ses mains l'une contre l'autre et décida de continuer sa lecture de l'histoire de Poudlard pour passer le temps. Elle espérait au fond d'elle attendre que son ami soit endormi pour fixer rendez-vous à Drago dans la petite maison abandonnée. Elle s'était décidée à lui avouer la vérité au sujet du bébé… il devait savoir, s'était-elle convaincue.
Elle attendait impatiemment que le calme de la nuit survienne, mais à plusieurs reprises elle entendit Harry remuer sur sa couchette. De plus, elle crut entendre des bruits de mouvement à l'extérieur. Elle passa quelques fois sa tête par la fente de la tente, prête à voir des gens surgir de nulle part, mais elle ne vit rien. Son imagination sans doute, se dit-elle en retournant à l'intérieur de la tente. Il serait trop risqué de s'enfuir cette nuit, admit-elle. Enfin, une heure plus tard, Harry vint la rejointe et lui proposer de partir tôt pour aller ailleurs.
- Nous choisirons un endroit plus abrité, approuva-t-elle.
Frissonnante, elle mit un sweat-shirt par-dessus son pyjama.
-Je croyais sans cesse entendre des gens bouger dehors. Il m'a même semblé voir quelqu'un, une ou deux fois.
Harry, qui était lui aussi en train de passer un pull, interrompit son geste et jeta un coup d'oeil au Scrutoscope immobile et silencieux posé sur la table.
- Je suis sûre que c'était mon imagination, continua Hermione, apparemment nerveuse, la neige dans le noir, ça donne l'illusion de voir des choses… Mais peut-être vaudrait-il mieux transplaner sous la cape d'invisibilité, par simple précaution ?
Une demi-heure plus tard, la tente repliée, Harry portant l'Horcruxe autour du cou, Hermione serrant contre elle son sac en perles, ils transplanèrent. L'habituelle sensation d'étouffement les engloutit. Les pieds de Hermione décollèrent du sol neigeux puis retombèrent lourdement sur ce qui semblait être une surface de terre gelée, couverte de feuilles. La forêt de Dean, se dit Hermione lorsqu'ils atterrirent. L'endroit ne lui semblait plus aussi chaleureux que lorsqu'elle venait camper avec ses parents.
- Où sommes-nous ? demanda-t-il, contemplant une nouvelle étendue d'arbres tandis qu'Hermione ouvrait le sac en perles et commençait à en sortir les piquets de la tente.
- C'est la forêt de Dean, répondit-elle. Je suis venue y camper, un jour, avec mes parents.
Ici aussi, les feuillages étaient enveloppés de neige et il faisait un froid glacial, mais au moins, ils étaient protégés du vent. Ils passèrent la plus grande partie de la journée sous la tente, serrés l'un contre l'autre pour se tenir chaud, devant les flammes d'un bleu éclatant qu'Hermione savait si bien faire apparaître et que l'on pouvait conserver et transporter dans un bocal. Dans l'après-midi, de nouveaux flocons tombèrent sur eux, et même leur clairière abritée fut bientôt recouverte d'une poudre de neige fraîche.
Les nuits étaient glaciales si bien qu'ils arrivaient à peine à fermer l'œil, ou pour quelques heures seulement. De ce fait, Hermione n'avait osé contacter Drago et découcher de la tente, de peur qu'Harry n'entende ses pas pendant la nuit. Qui plus est, il ne lui avait plus envoyé de message par Patronus, ce qui était plus prudent.
Plus les jours passaient, plus elle sentait peser le poids de son secret.
En se regardant dans le miroir de la salle de bain, elle n'avait pu s'empêcher de remarquer la petite forme ronde que prenait son ventre. Elle se sentait si terrifiée à l'idée que bientôt, les gros pulls et sweatshirts qu'elle enfilait n'arriveraient plus à dissimuler ses rondeurs. Deux nuits passèrent où ils campaient dans la forêt de Dean. Combien de temps resteraient-ils dans cet endroit lugubre et inquiétant ? Ils n'en savaient rien. Mais Hermione savait que tant qu'ils ne seront pas dans un endroit plus chaud, Harry resterait éveiller la nuit. Elle essayait toujours de prendre la garde du soir, mais galamment Harry refusait sa proposition. Dépitée, elle fut contrainte de rejoindre sa couchette, ses pensées tournées vers Drago. Comment allait-elle le lui dire ? Se demanda-t-elle en se retournant sans cesse dans son lit. Un Patronus ? Non c'était tellement impersonnel d'annoncer ce genre de nouvelle… Au même moment, elle entendit distinctement le hululement d'une chouette qui retentissait dans la nuit. Une lettre… se dit aussitôt Hermione en se relevant du lit.
Sur la pointe des pieds, elle ôta de son petit sac en perle un morceau de parchemin, une plume et un petit encrier. Elle jeta un regard furtif vers Harry qui était en train de somnoler à l'entrée de la tente avant de s'installer à nouveau dans son lit, le parchemin étalé devant ses yeux. Maintenant qu'elle avait trouvé le moyen d'entrer en contact avec Drago, elle ne savait plus quoi écrire. Comment lui annoncer une nouvelle si importante, une nouvelle qui changerait entièrement le cours de leur vie ? D'une main hésitante, elle commença par le commencement :
Mon amour,
Je ne cesse de penser à toi depuis nos dernières retrouvailles l'autre jour. J'aurais tellement aimé que tu restes à mes côtés, pour toujours… Te voir partir et ne savoir quand on se verra me brise littéralement le cœur. Quand te reverrais-je ? Je ne cesse de me poser cette question dès l'instant où je me lève, jusqu'à ce que je me rendorme le soir.
J'ai le cœur tellement serré de t'avoir vu partir si vite la dernière fois que l'on s'est vu… de ne pas avoir eu le temps de te dire tout ce que j'avais sur le cœur… comment trouver les mots pour t'annoncer une telle nouvelle ? Comment t'expliquer que notre dernière nuit passée ensemble était si exceptionnelle, si magique que cette nuit là, je suis tombée enceinte.
Je suis tellement désolée de te l'annoncer dans une simple lettre, j'aurai souhaité te le dire de vive voix dans un monde où on serait enfin ensemble pour élever notre bébé. J'ignore quand on se verra... J'ai si peur que ce jour n'arrive jamais… j'ai peur de ce qu'il arrivera quand on s'apercevra que je porte ton bébé… j'ai peur d'être bannie et rejeter de mes amis. Mon meilleur ami ne me le pardonnera jamais, il me demandera de partir tout comme il l'a fait avec notre deuxième ami au teint tacheté ! Je ne peux t'expliquer davantage dans cette lettre au cas où elle serait interceptée.
Ne t'inquiète pas pour moi et le bébé. N'essaye pas de me contacter par Patronus, c'est trop risqué ! Je t'en prie, attends mon appel. Dès que je le pourrai, je te rejoindrai.
Ta bien-aimée.
Hermione relut la lettre tandis qu'une larme se déversa sur le parchemin. Personne ne pourrait deviner leur identité à la lecture de cette lettre, ni de l'endroit où elle se cachait. Elle espérait que Drago comprenne son allusion à la trahison de Ron, même si elle ne s'était pas plus étendue sur le sujet. Le simple fait de mentionner son départ lui avait délivré ce petit poids que l'on ressent lorsque l'on se confie, tout comme elle l'avait fait l'année dernière avec Ginny. L'estomac noué, elle enroula le parchemin. Comme allait-il prendre la nouvelle ? Serait-il effondré ? En colère ? Heureux ? Elle n'en avait aucune idée, mais elle espérait qu'il ne chercherait pas à la retrouver.
Elle s'apprêtait à se dissimuler sous la cape d'invisibilité pour sortir en douce à la recherche d'une chouette quand elle vit que Harry avait déserté son tour de garde. Intriguée, elle déposa la cape sur le petit fauteuil.
-Harry ? Demanda-t-elle d'une voix inquiète. Harry ?
Mais il ne répondit pas. Elle avait l'étrange certitude qu'il était sorti dehors. Mais pour quelle raison serait-il sorti par ce froid et cette heure tardive ? Elle enfila rapidement son manteau et sortit de la tente. Elle s'enfonça dans les bois de la forêt, sa baguette pointée devant elle pour l'éclairer. Elle ne voyait pas le moindre signe de la présence de Harry, ce qui commençait fortement à l'inquiété.
-Harry ? murmura-t-elle, tu es là ?
Toujours aucune réponse. Elle n'entendait plus dans la nuit que le bruissement de ses pas dans la neige et le hululement d'une chouette aux alentours. Elle leva les yeux et la vit, une chouette hulotte qui la regardait du haut de sa branche.
-Viens, là, fit Hermione à voix basse. Pssss, allez viens.
Elle agita sa baguette vers le volatil, mais elle ne bougea pas et regarda la jeune fille d'un air pincé. Hermione baissa alors sa baguette vers le sol, à la recherche d'un mulot pour l'attirer. Mais par ce froid, aucun rongeur ne passait dans les parages. A l'aide de son pied, elle fouilla le sol gelé et trouva une poignée d'insectes enfuis sous un amas de feuilles mortes. Elle tendit à nouveau sa main vers la chouette, serrant fermement le parchemin de sa deuxième main.
-Regarde, dit-elle en un murmure, c'est pour toi, viens.
La chouette analysa de ses yeux ronds la main d'Hermione avant de s'envoler vers elle. L'animal se posa sur le bras qu'elle lui tendait et commença à manger les insectes au creux de sa main. Quand elle eut enfin fini, Hermione lui donna le parchemin.
-Alors, heu… fit-elle timidement, ignorant si la chouette la comprendrait, manoir des Malefoy, la chambre de Drago. Tu as compris ?
Comme pour lui certifier que oui, la chouette hulotte lui mordit délicatement le doigt avant de s'envoler dans les airs. Bientôt, elle ne fut plus qu'un minuscule point à l'horizon. Dès qu'elle fut partie, Hermione se hâta de rejoindre la tente avant que Harry ne la voie dehors. Elle était sur le point d'entrée quand elle entendit des bruits de pas. Rapidement, elle rejeta son manteau et sa paire de botte, puis se jeta dans son lit avant de faire semblant de dormir. Elle entendit des pas entrer dans la tente et la voix de Harry l'appeler. Elle feignit de ne rien entendre avant de se retourner, prenant l'air de quelqu'un qui venait de dormir profondément.
- Hermione !
Elle se retourna, puis se redressa brusquement, dégageant les cheveux qui lui tombaient sur le visage.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Harry ? Ça va ?
- Tout va très bien. Mieux que bien. Je suis en pleine forme. Nous avons de la visite.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? Qui…
Elle vit Ron qui se tenait devant elle, l'épée à la main, ses vêtements ruisselant sur le tapis usé tandis que Harry reculait dans un coin sombre pour se faire oublier. Hermione sortit de son lit et s'avança comme une somnambule en direction de Ron, le regard fixé sur son visage blafard. Comment pouvait-il être là ? Comment avait-il osé revenir vers eux après sa trahison ! Elle s'arrêta juste devant lui, les lèvres légèrement entrouvertes, les yeux écarquillés. Ron lui adressa un pâle sourire plein d'espoir et leva à demi les bras, comme s'il croyait qu'elle allait aussi facilement lui pardonner et se jeter dans ses bras ! Soudain, une rage folle s'empara d'elle. Elle se précipita sur lui, et martela à coups de poing chaque centimètre carré de son corps, partout où elle pouvait l'atteindre.
- Aïe… Ouille… Arrête ! Qu'est-ce que… Hermione… Ouille !
-Ronald… Weasley… Espèce de… parfait… crétin ! Elle ponctua chaque mot d'un nouveau coup. Ron battit en retraite, se protégeant le visage, alors qu'Hermione continuait d'avancer sur lui.
- Tu… reviens… ici… en douce… après… des semaines… et… des semaines… Oh, où est ma baguette ?
Elle s'apprêtait à l'arracher de force des mains de Harry, mais celui-ci réagit instinctivement.
- Protego !
Le bouclier invisible se dressa entre Ron et Hermione et sa force la projeta à terre. Recrachant des cheveux qui étaient entrés dans sa bouche, elle se releva d'un bond.
- Hermione, dit Harry. Calme-t…
- Je ne me calmerai pas ! hurla-t-elle.
Jamais elle n'avait ressenti une telle rage envers quelqu'un. C'était comme si chaque partie de son corps désirait lui faire mal, le voir souffrir pour sa lâcheté. Elle était quasi en proie à une crise de démence, n'arrivant pas à calmer cette colère qui s'emparait d'elle à la vue de Ron.
- Rends-moi ma baguette ! Rends-la-moi !
- Hermione, s'il te plaît…
- Ce n'est pas à toi de me dire ce que je dois faire, Harry Potter ! s'écria-t-elle d'une voix suraiguë. Ne t'en avise surtout pas ! Rends-la-moi immédiatement ! Et TOI !
Elle pointa sur Ron un doigt accusateur : c'était comme une malédiction et elle fut satisfaite de voir que Ron reculait de quelques pas.
- J'ai couru après toi ! Je t'ai appelé ! Je t'ai supplié de revenir :
- Je sais, dit Ron. Hermione, je suis désolé, vraiment, je suis…
-Ah, tu es désolé !
Elle éclata de rire, d'un rire aigu, incontrôlable. Ron se tourna vers Harry en quête de secours, mais celui-ci lui répondit par une grimace impuissante.
- Tu reviens après des semaines… des semaines… et tu penses qu'il te suffira de dire « désolé » pour que tout s'arrange ?
- Qu'est-ce que tu veux que je dise d'autre ? s'écria Ron.
- Oh, je ne sais pas ! vociféra Hermione avec une ironie redoutable. Creuse-toi la cervelle, ça ne devrait pas te prendre plus de deux ou trois secondes…
- Hermione, intervint Harry, il vient de me sauver la…
- Je m'en fiche ! hurla-t-elle. Je me fiche de ce qu'il a fait ! Des semaines et des semaines, on aurait pu tout aussi bien mourir…
Elle laissa échapper toute la colère, la frustration qu'elle ressentait de ne plus voir Drago depuis des mois, hormis les quelques minutes qu'ils avaient passé ensemble.
- Je savais que vous n'étiez pas morts ! beugla Ron, en dominant pour la première fois la voix d'Hermione.
Il s'approcha aussi près que le lui permettait le bouclier dressé entre eux.
- On ne parle que de Harry dans La Gazette et à la radio, ils vous cherchent partout, avec toutes les rumeurs et les histoires de fous qui circulent, je l'aurais su tout de suite si vous étiez morts, vous n'avez aucune idée de ce qui se passe…
- Qu'est-ce qui s'est passé pour toi ?
Sa voix était devenue si aiguë que, bientôt, seules les chauves-souris pourraient encore l'entendre, mais elle avait atteint un tel degré d'indignation qu'elle fut momentanément incapable de parler et Ron saisit l'occasion :
-J'ai voulu revenir dès l'instant où j'ai transplané, mais je suis tombé en plein sur un gang de Rafleurs, Hermione, et je ne pouvais plus aller nulle part !
- Un gang de quoi ? demanda Harry, tandis qu'Hermione se jetait dans un fauteuil, bras et jambes si étroitement croisés qu'on se demandait si elle ne mettrait pas plusieurs années à les déplier.
- Des Rafleurs, répondit Ron. Il y en a partout. Ce sont des gangs qui essayent de gagner de l'or en arrêtant les nés-Moldus et les traîtres à leur sang. Le ministère offre une récompense pour chaque capture. J'étais tout seul et on voit bien que je suis en âge d'aller à l'école, ils se sont donc excités en pensant que j'étais peut-être un né-Moldu en fuite. Il a fallu que je trouve très vite quelque chose à leur répondre pour éviter qu'ils me traînent au ministère.
- Qu'est-ce que tu leur as dit ?
- Que j'étais Stan Rocade. C'est la première personne à laquelle j'ai pensé.
-Et ils t'ont cru ?
- Ils n'étaient pas très malins. L'un d'eux était à moitié troll, d'après l'odeur…
Ron jeta un coup d'oeil à Hermione, espérant que cette petite note d'humour aurait un effet apaisant, mais son visage resta de marbre, ses bras et ses jambes toujours serrés comme dans un noeud.
- En tout cas, ils se sont disputés pour savoir si oui ou non, j'étais Stan. Ma ruse était assez pitoyable, je dois le reconnaître, mais j'étais seul contre cinq et ils m'avaient pris ma baguette. Puis, deux d'entre eux se sont mis à se battre et j'ai profité de la distraction des autres pour donner un coup dans le ventre de celui qui me tenait. J'ai pu lui arracher sa baguette, j'ai jeté un sortilège de Désarmement au type qui m'avait pris la mienne et j'ai aussitôt transplané. Mais ce n'était pas très réussi et je me suis encore désartibulé.
Ron leva sa main droite pour montrer deux doigts sans ongles. Hermione haussa les sourcils d'un air glacial.
- Je suis arrivé à quelques kilomètres de l'endroit où nous avions campé… mais vous étiez déjà partis.
- Quelle histoire palpitante, lança Hermione du ton dédaigneux qu'elle adoptait quand elle voulait blesser quelqu'un. Tu as dû être tout simplement terrifié. Nous, pendant ce temps-là, nous sommes allés à Godric's Hollow et, voyons, qu'est-ce qui s'est passé, déjà, Harry ? Ah oui, je me souviens, le serpent de Tu-Sais-Qui nous attendait, il a failli nous tuer tous les deux, ensuite, Tu-Sais-Qui lui-même est arrivé et nous avons réussi à lui échapper à une seconde près.
- Quoi ? s'exclama Ron, en les regardant bouche bée.
Mais Hermione ne lui prêta aucune attention.
- Tu imagines, Harry, perdre deux ongles ! Voilà qui relativise tout ce que nous avons subi, non ?
- Hermione, dit Harry à voix basse, Ron vient de me sauver la vie.
Elle n'y prêta aucune attention et continua :
- Il y a quand même une chose que je voudrais savoir, reprit-elle, les yeux fixés sur un point imaginaire situé à trente centimètres au-dessus de la tête de Ron. Comment t'y es-tu pris exactement pour nous retrouver ce soir ? C'est important. Quand nous le saurons, nous pourrons faire ce qu'il faut pour éviter les visiteurs indésirables.
Ron lui lança un regard noir, puis sortit de la poche de son jean un petit objet en argent.
- J'ai utilisé ceci.
Hermione dut tourner les yeux vers lui pour voir ce qu'il leur montrait.
- Le Déluminateur ? s'étonna-t-elle, si surprise qu'elle en oublia de paraître glaciale et féroce.
- Il ne se contente pas d'allumer et d'éteindre les lumières, poursuivit Ron. Je ne sais pas comment il fonctionne, ni pourquoi c'est arrivé à ce moment-là et pas à un autre, puisque de toute façon, depuis que j'étais parti, j'avais envie de revenir. En tout cas, j'étais en train d'écouter la radio, le matin de Noël, de très bonne heure et tout d'un coup, j'ai entendu… ta voix. Il regardait Hermione.
- Tu m'as entendue à la radio ? demanda-telle, incrédule.
- Non, je t'ai entendue dans ma poche. Ta voix venait de là.
Il montra à nouveau le Déluminateur.
- Et qu'est-ce que je disais, exactement ? interrogea Hermione d'un ton qui hésitait entre le scepticisme et la curiosité.
- Mon nom. Ron. Et tu as ajouté quelque chose… à propos d'une baguette…
Hermione se souvint, c'était la première fois qu'ils avaient prononcé à haute voix le nom de Ron depuis son départ. Elle fut troublée de voir la manière dont Ron la regardait en racontant son récit. Elle repensa aussitôt à la jalousie de Drago lorsqu'ils parlaient des sentiments de Ron à son égard. La jeune fille sentit que ses joues commençaient à rougir aux souvenirs de ses yeux gris flamboyant lorsqu'elle parlait de Ron.
- Alors, je l'ai sorti de ma poche, continua Ron en contemplant le Déluminateur. Il était comme d'habitude, mais j'étais sûr de t'avoir entendue. Je l'ai actionné et la lumière s'est éteinte dans ma chambre, mais une autre s'est allumée juste devant la fenêtre.
Ron leva son autre main et pointa le doigt devant lui, le regard concentré sur quelque chose que ni Harry ni Hermione ne pouvaient voir.
- C'était une boule lumineuse, bleuâtre, qui semblait vibrer, comme la lumière autour d'un Portoloin, vous voyez ?
- Oui, répondirent machinalement Harry et Hermione d'une même voix.
-J'ai tout de suite su que c'était ce que je cherchais, reprit Ron. J'ai ramassé mes affaires, j'ai tout emballé dans mon sac à dos et je suis descendu dans le jardin.
« La boule de lumière flottait en l'air. Elle m'attendait et, quand je suis sorti, elle s'est éloignée par petits bonds. Je l'ai suivie derrière la cabane à outils et là, elle… elle est entrée en moi.
- Pardon ? dit Harry
-Elle a flotté vers moi, expliqua Ron en décrivant le mouvement de la boule d'un geste de l'index, droit sur ma poitrine et ensuite… elle est entrée en moi. Elle était ici.
Il montra un point proche de son coeur.
- Je la sentais, elle était chaude. Et une fois qu'elle était en moi, j'ai su ce que je devais faire, j'ai su qu'elle m'emmènerait là où je voulais aller. Alors, j'ai transplané et je suis arrivé au flanc d'une colline. Il y avait de la neige partout…
- C'était là que nous étions, dit Harry. Nous y avons passé deux nuits et la deuxième nuit, j'ai eu sans cesse l'impression d'entendre quelqu'un bouger et appeler dans l'obscurité !
- C'était moi, mais vos sortilèges de Protection ont bien fonctionné, je n'arrivais pas à vous voir ni à vous entendre. Pourtant, j'étais sûr que vous n'étiez pas loin. J'ai fini par m'allonger dans mon sac de couchage et j'ai attendu que vous apparaissiez. Je pensais que vous seriez bien obligés de vous montrer quand vous démonteriez la tente.
- En fait, non, dit Hermione. Par précaution, on a transplané sous la cape d'invisibilité. Et on est partis de très bonne heure parce que, comme te l'a expliqué Harry, nous avions entendu quelqu'un bouger dans les environs.
-En tout cas, je suis resté toute la journée sur cette colline, reprit Ron. J'espérais toujours vous voir apparaître. Mais la nuit est tombée et j'ai compris que j'avais dû vous rater. J'ai actionné à nouveau le Déluminateur, la lumière bleue a jailli, elle est entrée en moi, j'ai transplané et je suis arrivé ici, dans cette forêt. Je ne parvenais toujours pas à vous retrouver et je suis resté là en espérant que l'un de vous finirait par mettre le nez dehors… C'est ce que Harry a fait. Bien sûr, j'ai d'abord aperçu la biche.
- Tu as aperçu quoi ? l'interrompit brusquement Hermione.
Ils lui expliquèrent ce qui s'était passé et à mesure qu'ils racontaient l'histoire de la biche argentée et de l'épée dans la mare, Hermione les regardait alternativement, les sourcils froncés, l'esprit si concentré qu'elle en oublia de serrer bras et jambes contre elle.
- C'était sûrement un Patronus ! s'exclama-telle. Vous n'avez pas vu qui l'avait créé ? Il n'y avait personne ? Et le Patronus t'a amené jusqu'à l'épée ! J'ai du mal à y croire ! Qu'est-ce qui est arrivé ensuite ?
Ron lui raconta comment il avait vu Harry sauter dans l'eau et avait attendu qu'il remonte à la surface. S'apercevant qu'il se passait quelque chose d'anormal, il avait plongé pour le sauver avant de retourner prendre l'épée. Parvenu au moment de l'ouverture du médaillon, il hésita, et ce fut Harry qui poursuivit son récit :
- Quand il a été ouvert, Ron l'a transpercé à coups d'épée.
- Et… il a été détruit ? Simplement comme ça ? murmura Hermione.
- Oh, il… il a crié, dit Harry en jetant un vague coup d'oeil à Ron. Tiens.
Il lança le médaillon sur les genoux d'Hermione qui le prit avec des gestes précautionneux et examina les ovales de verre fracassés. Estimant qu'il pouvait à présent le faire sans danger, Harry annula le charme du Bouclier en agitant la baguette d'Hermione et se tourna vers Ron.
- Tu n'as pas dit que tu avais échappé aux Rafleurs en emportant une de leurs baguettes ?
- Quoi ? répondit Ron qui n'avait cessé de regarder Hermione pendant qu'elle étudiait le médaillon. Ah, oui, oui.
Il détacha une boucle de son sac à dos et sortit d'une poche latérale une petite baguette de bois sombre.
- La voilà. Je me suis dit que c'était toujours utile d'en avoir une en réserve.
- Et tu avais raison, assura Harry en tendant la main. La mienne est cassée.
- Tu plaisantes ? s'exclama Ron, mais au même moment, Hermione se leva et il parut à nouveau inquiet.
Elle rangea l'Horcruxe terrassé dans le sac en perles puis remonta dans la couchette supérieure d'une paire de lits superposés et s'allongea sans ajouter un mot.
De qui provenait ce mystérieux Patronus ? La seule personne avec qui ils seraient susceptibles d'être en contact n'était autre que Drago. Cependant son Patronus était une hermine et non une biche. De plus, il ignorait où ils se trouvaient, ce ne pouvait donc être lui. Elle essaya de réfléchir à cette mystérieuse énigme, mais la voix de Harry et Ron lui parvinrent jusqu'aux oreilles, ce qui l'irrita davantage.
-Finalement, ça ne s'est pas trop mal passé, tu ne pouvais pas espérer mieux, murmura Harry.
-C'est vrai, répondit Ron. Ça aurait pu être pire. Tu te souviens quand elle m'a jeté des oiseaux à la tête ?
- Il n'est pas totalement exclu que je recommence, répliqua la voix étouffée d'Hermione, sous ses couvertures.
