Bonsoir tout le monde!

Vite, vite avant mon départ, je poste le FAMEUX chapitre du manoir :o

Grosse pression pour ce chapitre car je sais que beaucoup d'entre vous l'attendaient avec impatience ^^

Je vous avoue, ce n'était pas du tout évident de l'écrire tout en respectant la trame :/ beaucoup de contraintes de JKR qui ne nous a pas facilité la tâche aha

Voila soyez indulgent(e)s avec nous stp :p

Nous espérons en tout cas qu'il ne vous décevra pas et que vous garderez toujours du plaisir à lire notre histoire :)

Je vous laiiiiisse découvrir ça ! A très bientôt !


Chapitre 31 : le rêve prémonitoire

Installé sur un fauteuil en velours bordeaux, face à la cheminée de marbre sculpté qui dominait le salon, Drago attendait impatiemment que ses parents finissent leur leçon de morale. Comme à leur habitude, il était question que leur fils passait la majeure partie de ses journées enfermé dans sa chambre et ne prenait plus ses repas dans la salle à manger. Drago écoutait d'une oreille distraite ces réprimandes, sa mère lui faisant suffisamment la remarque depuis quelque temps quand son père prononça le nom de Poudlard :

-Plaît-il, père ?

-Tu m'as très bien compris Drago, dès que les vacances de Pâques seront finies, tu partiras pour Poudlard.

-Lucius… fit la voix hésitante de Narcissa, l'année scolaire touche presque à sa fin, est-il raisonnable de l'envoyer là bas ?

-Il sera beaucoup plus utile à Poudlard qu'ici, que fait-il toute la journée dans sa chambre ?! Commença à s'énerver Lucius Malefoy.

-J'étudie par correspondance, mentit Drago. Je… je lis tous mes livres scolaires de cette année, je n'ai pas de temps à perdre avec ces sottises de cours de sortilèges ou de Défense contre les forces du mal !

-Ces cours n'existent plus désormais, Drago. Toute l'école est sous l'emprise du Seigneur des Ténèbres depuis la rentrée ! Tu n'as plus besoin de te cacher ! La comédie à assez durée, certains contacts que nous avons gardés au Ministère se posent des questions et se demandent si tu es véritablement à Poudlard cette année.

-En quoi cela les regarde ?! S'emporta Drago, je ne veux pas aller à Poudlard ! Pour deux mois de cours qui plus est !

Il se rendait compte que si son père avait réellement l'intention de l'amener à l'école, il ne pourrait plus voir Hermione jusqu'à la fin de l'année, ni lui parler.

-Mère ! Supplia-t-il, dis-lui que cette idée n'a aucun sens !

Narcissa Malefoy s'apprêta à répondre quand on entendit la sonnette de l'entrée retentir. Les trois Malefoy se regardèrent, intrigués par cette visite nocturne.

-Je ferai bien de voir qui est ce visiteur tardif.

-Non, répondit aussitôt Narcissa en se levant, je vais y aller, rappelle-toi, Lucius, tu es un fugitif !

Elle sortit du salon et se dirigea vers le hall d'entrée. On n'entendait que des murmures indistincts qui parvenaient jusqu'aux oreilles de Drago.

-Ecoute, Drago, commença son père, nous sommes très inquiets à ton sujet avec ta mère, nous ne comprenons pas…

-Père, l'interrompit-il, je vais très bien ! J'ai juste besoin… d'être seul.

Drago vit l'air effaré se dessiner sur le visage de son père, déjà très émacié par son année passée à Azkaban. Lucius Malefoy semblait avoir vieilli d'une dizaine d'années. Drago ne voyait plus aucune trace de ce sorcier respectable qu'il avait si souvent vénéré.

-Pourtant, nous passions beaucoup de temps ensemble, avant.

-C'était… avant.

Ils se regardèrent, n'osant plus prononcer de mots. Un bruit sourd retentit et la porte du salon s'ouvrit à la volée, laissant passer sa mère qui était accompagnée de Fenrir Greyback, un Rafleur dont Drago ne connaissait pas le nom et d'autres personnes cachées derrière eux. Il se leva aussitôt en même temps que son père pour mieux voir ces visiteurs.

-Qu'est-ce que c'est ? Demanda la voix traînante de Lucius.

- Ils prétendent avoir capturé Potter, dit Narcissa de sa voix glacée. Drago, viens là.

La phrase de sa mère résonnait dans ses oreilles : « Ils prétendent avoir capturé Potter ». Une douche froide semblait s'écouler le long de son dos tandis que les mots continuaient retentir dans sa tête comme un écho.

Au même moment, le Rafleur fit avancer les prisonniers et il la vit : Hermione. Non ! Non… non… ça ne se pouvait pas, c'était impossible, Hermione ! Il était paralysé de peur, n'osant rien laisser paraître.

Mais comment garder son sang-froid alors qu'en ce moment même, son cœur tombait dans un fossé sans fond, comme si le plancher du salon s'effondrait sous ses pieds. Comme hypnotisé, il s'approcha lentement de sa mère qui le dirigeait vers Potter dont le visage était déformé.

Greyback força à nouveau les prisonniers à se tourner pour que la lumière du lustre éclaire directement Harry.

- Alors, mon garçon ? dit le loup-garou de sa voix âpre.

Il se sentait piégé. Dans tous les cas la situation était désespérée : s'il niait reconnaître Potter, il y avait de fortes chances que les autres Mangemorts se débarrassent des prisonniers encombrants, mais s'il admettait qu'il s'agissait bien de lui, le Seigneur des Ténèbres les tuerait tous les trois de leurs propres mains. Il essaya de réfléchir à toute vitesse, son cerveau était engourdi par la tension, la peur et l'effroi qu'il ressentait tout à la fois.

-Eh bien, Drago ? demanda Lucius Malefoy.

Il semblait avide de savoir.

- C'est lui ? C'est Harry Potter ?

- Je ne… je n'en suis pas sûr, dit Drago.

Il se tenait à bonne distance de Greyback et il n'osait pas poser les yeux sur lui, de peur de se trahir. Que devait-il faire ? Comment pourrait-il sauver Hermione dans cette situation si désespérée ? Il sentait tous les regards posés sur lui, mais il n'osait lever les yeux vers les autres et encore moins en direction d'Hermione.

- Examine-le attentivement ! Rapproche-toi ! Dit Lucius Malefoy avec une fébrilité qui ne lui était pas habituelle.

- Drago, si nous livrons Potter au Seigneur des Ténèbres, tout sera pardo…

- Allons, j'espère que nous n'allons pas oublier qui l'a vraiment capturé, Mr Malefoy ? l'interrompit Greyback d'un ton menaçant.

- Bien sûr que non, bien sûr que non ! s'exclama Lucius, agacé.

Il s'avança lui-même vers Harry et ajouta :

- Que lui avez-vous fait ? demanda Lucius à Greyback. Pourquoi se trouve-t-il dans cet état ?

- Ce n'est pas nous.

- À mon avis, on lui a jeté un maléfice Cuisant, dit Lucius.

Ses yeux gris se fixèrent sur le front de Harry.

- Il y a quelque chose, là, murmura-t-il. Ce pourrait être la cicatrice, très étirée… Drago, viens là, regarde bien ! Qu'est-ce que tu en penses ?

Drago se tint à côté de son père et approcha son visage si près de celui de Potter qu'il pouvait voir tous les détails de sa figure déformée : Son visage était devenu énorme, rose et luisant, chacun de ses traits déformés par le maléfice. Ses cheveux noirs lui tombaient jusqu'aux épaules et une ombre entourait sa mâchoire.

- Je ne sais pas, dit-il, et il retourna vers la cheminée devant laquelle sa mère, debout, l'observait.

- Il vaudrait mieux être certains, Lucius, lança- t- elle à son mari de sa voix claire et glacée. Absolument certains qu'il s'agit bien de Potter avant d'appeler le Seigneur des Ténèbres… Ces gens affirment que c'est la sienne, ajouta-t-elle en examinant la baguette de prunellier, mais elle ne ressemble pas à la description d'Ollivander… Si nous nous trompons, si nous appelons pour rien le Seigneur des Ténèbres… Tu te souviens de ce qu'il a fait à Rowle et à Dolohov ?

- Et la Sang-de-Bourbe, alors ? grogna Greyback

A nouveau, le cœur de Drago chavira et s'arrêta de battre aussitôt. Il essaya de garder une expression neutre, mais il était parfaitement conscient que son visage blafard laissait présager le contraire. Il risqua un bref coup d'œil dans la direction d'Hermione lorsqu'il vit les Rafleurs en train de forcer les prisonniers à pivoter à nouveau pour que la lumière du lustre éclaire Hermione, cette fois.

- Attendez, dit brusquement Narcissa. Oui… Oui, elle était dans la boutique de Madame Guipure avec Potter ! J'ai vu sa photo dans La Gazette ! Regarde, Drago, n'est-ce pas cette dénommée Granger ?

A nouveau, il eut cette sensation de douche froide qui se déversait sur son corps en entier. Sa mère l'avait reconnue… il était trop tard. Il réfléchissait à toute allure un moyen d'éviter la question de sa mère, mais il se sentait piégé comme un animal apeuré comprenant que son prédateur s'apprêtait à lui sauter dessus pour ne faire qu'une seule bouchée de sa chair.

Il croisa le regard d'Hermione. Pendant une fraction de seconde, ils s'échangèrent un message silencieux : c'est trop tard, disait son regard, un regard de désespoir… Il était parfaitement conscient qu'en ce moment, toutes les têtes étaient tournées vers lui, attendant manifestement une réponse. Que pouvait-il faire se demandait Drago désespérément tandis qu'Hermione détournait le regard. Gagner du temps ?

S'il niait, les autres les tueraient sur-le-champ, mais s'il reconnaissait qu'il s'agissait bien de Potter, ils attendraient l'arrivée du Seigneur des Ténèbres ce qu'il leur laisserait le temps d'agir… d'agir ? Mais de quelle manière ? Ses pensées fusèrent tout en se bousculant dans sa tête… Ses oreilles bourdonnaient comme s'il se trouvait piégé dans une tempête de sable. Il eut l'impression que cet instant durait une éternité. Qu'espérait-il qu'il se passe ? Alors que le regard des autres se fit plus pesant, Drago répondit d'une voix rauque :

- Je… peut-être… oui.

- Dans ce cas, celui-là est le jeune Weasley ! s'écria Lucius en contournant les prisonniers pour voir Ron en face. Ce sont eux, ce sont les amis de Potter… Drago, regarde-le, c'est bien le fils d'Arthur Weasley ? Comment s'appelle-t-il, déjà ?

- Oui, répéta Drago, le dos tourné aux prisonniers. C'est possible.

C'était trop tard, ses parents avaient également reconnu Weasley. Il n'y avait plus d'issue possible. Il était sur le point de se retourner quand la porte du salon s'ouvrit à nouveau et qu'il reconnut avec horreur la voix de sa tante.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui s'est passé, Cissy ?

Bellatrix Lestrange tourna lentement autour des prisonniers et s'arrêta à la droite de Harry, dévisageant Hermione sous ses lourdes paupières.

- Ma parole, dit-elle à mi-voix, c'est la Sang-de- Bourbe ? C'est Granger ?

Son sang se glaça en un instant. Il sentait cette fébrilité qu'elle ressentait lorsqu'elle capturait des jeunes filles pour les torturer sous son nez. Avec un sentiment d'horreur, il repensa à son rêve… à cette impression que bientôt son rêve prémonitoire se réaliserait… Il se sentait vaciller, mais il essaya de tout son être, de toutes ses forces de rester debout.

-Oui, oui, c'est Granger ! s'exclama Lucius. Et à côté d'elle, on pense que c'est Potter ! Potter et ses amis, enfin capturés !

- Potter ? s'écria Bellatrix d'une voix perçante.

Elle recula d'un pas pour mieux examiner Potter.

-Vous êtes sûrs ? Dans ce cas, le Seigneur des Ténèbres doit en être immédiatement informé !

Elle remonta sa manche gauche : Drago vit la Marque des Ténèbres imprimée au fer rouge dans la chair de son bras et il sut qu'elle s'apprêtait à la toucher, à faire venir auprès d'elle son maître bien-aimé… à tuer Hermione.

- J'étais sur le point de l'appeler ! s'exclama Lucius.

Sa main se referma sur le poignet de Bellatrix, l'empêchant de toucher la Marque.

- Je vais m'en occuper moi-même, Bella, Potter a été amené dans ma maison, il est donc placé sous mon autorité…

-Ton autorité ! répliqua-t-elle avec mépris en essayant de dégager son bras. Tu as perdu toute autorité quand tu as perdu ta baguette, Lucius ! Comment oses-tu ? Lâche-moi !

- Tu n'as rien à voir là-dedans, ce n'est pas toi qui l'as capturé…

-Je vous demande pardon, Mr Malefoy, intervint Greyback, mais c'est nous qui avons attrapé Potter et c'est nous qui allons réclamer l'or…

- L'or ! s'esclaffa Bellatrix qui s'efforçait toujours de libérer son poignet, sa main libre tâtonnant dans sa poche pour attraper sa baguette. Prends donc ton or, immonde charognard, qu'ai-je à faire d'un peu d'or ? Je ne cherche que l'honneur de sa… de…

Elle cessa de se débattre, son regard sombre fixé sur une épée tenue par un Rafleur. Ravi de la voir capituler, Lucius lui lâcha la main et remonta brutalement sa propre manche…

- ARRÊTE ! hurla Bellatrix. N'y touche pas, nous allons tous périr si le Seigneur des Ténèbres arrive maintenant !

Lucius se figea, l'index suspendu au-dessus de sa propre Marque.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? dit-elle.

- Une épée, grogna un Rafleur

- Donnez-la-moi.

- C'est pas à vous, m'dame, c'est à moi, c'est moi qui l'ai trouvée.

Bellatrix le stupéfixa aussitôt. Ses camarades poussèrent un rugissement de fureur. Scabior tira sa baguette.

- À quoi vous jouez, ma petite dame ?

- Stupéfix ! hurla-t-elle. Stupéfix !

Ils n'étaient pas de taille à lui résister, même à quatre contre une : Drago était bien placé pour savoir que sa tante était une sorcière aux dons prodigieux et complètement dépourvue de conscience.

Les Rafleurs étaient tombés, tous sauf Greyback, forcé à se mettre à genoux, les bras tendus.

Bellatrix s'avancer d'un pas menaçant sur le loup-garou. Le visage cireux, elle tenait fermement dans sa main l'épée de Gryffondor.

- Où as-tu pris cette épée ? murmura-t-elle à Greyback en lui arrachant sa baguette sans qu'il puisse opposer de résistance.

-Comment osez-vous ? gronda-t-il, sa bouche restant la seule partie de son corps encore mobile.

Sa position agenouillée l'obligeait à lever les yeux vers elle. Il retroussa ses lèvres sur ses dents pointues.

- Relâchez-moi, ma petite dame !

- Où as-tu trouvé cette épée ? répéta-t-elle en la brandissant sous son nez. Rogue l'avait fait mettre dans ma chambre forte, à Gringotts !

- Elle était dans leur tente, répliqua Greyback de sa voix râpeuse. Je vous ai dit de me relâcher !

Elle donna un petit coup de baguette et le loup-garou se releva d'un bond, mais il semblait trop méfiant pour s'approcher d'elle. Il alla se réfugier derrière un fauteuil, ses ongles crasseux et recourbés s'enfonçant dans le dossier.

- Drago, fiche-moi cette vermine dehors, lança Bellatrix en indiquant les compagnons inconscients de Greyback. Si tu n'as pas assez de courage pour les achever, laisse-les-moi dans le jardin.

- Ne parle pas à Drago sur ce…, protesta Narcissa, furieuse. Mais Bellatrix l'interrompit :

- Tais-toi ! s'écria-t-elle. La situation est plus grave que tu ne peux l'imaginer, Cissy ! Nous avons un problème très sérieux !

Haletant légèrement, elle resta debout à contempler l'épée, examinant sa poignée. Puis elle se tourna vers les prisonniers silencieux.

- Si c'est vraiment Potter, il ne faut lui faire aucun mal, marmonna-t-elle, plus pour elle-même que pour les autres. Le Seigneur des Ténèbres souhaite s'en débarrasser lui-même… Mais s'il découvre… Il faut… Il faut que je sache…

Elle regarda à nouveau sa soeur.

- Les prisonniers doivent être enfermés dans la cave pendant que je réfléchis à la façon dont il convient d'agir !

- Nous sommes dans ma maison, Bella, tu n'as pas d'ordres adonner dans ma…

- Faites ce que je vous dis ! Vous n'avez aucune idée du danger que nous courons ! hurla Bellatrix.

Elle était effrayante, comme folle. Un mince jet de feu jaillit de sa baguette et brûla le tapis en y laissant un trou. Narcissa hésita un instant, puis s'adressa au loup-garou :

- Emmenez ces prisonniers à la cave, Greyback.

- Attends, coupa sèchement Bellatrix. Tous sauf… sauf la Sang-de-Bourbe.

Noooonnnnnnn…. S'écria Drago dans sa tête alors que son cœur se serra comme jamais dans sa poitrine. Il jeta un coup d'œil horrifié à Hermione qui détournait la tête. Il ne pouvait la laisser faire ! Il devait intervenir ! Il devait la sauver ! Il devait faire quelque chose ! Mais son corps était paralysé de peur, comme dans son rêve, il n'arrivait plus à bouger. Sa raison – dont le son de la voix ressemblait étrangement à celle de Lovegood- lui soufflait qu'il ne devait pas intervenir, qu'au contraire, il empirerait la situation.

- Non ! s'écria Weasley d'un ton chevaleresque qui donnait la nausée à Drago. Prenez-moi à sa place, gardez-moi si vous voulez !

Bellatrix le frappa en plein visage. Le coup résonna dans la pièce.

- Si elle meurt pendant l'interrogatoire, c'est de toi que je m'occuperai tout de suite après, dit-elle. Sur ma liste, les traîtres à leur sang viennent juste après les Sang-de-Bourbe. Emmène-les au sous-sol, Greyback, et enferme-les bien, mais ne leur fais rien d'autre… pas encore.

Elle jeta sa baguette à Greyback et sortit de sous sa robe un petit poignard d'argent. Elle détacha Hermione des autres prisonniers puis la tira par les cheveux jusqu'au centre de la pièce pendant que Greyback obligeait les autres à franchir d'un pas traînant une deuxième porte qui ouvrait sur un couloir obscur. Sa baguette tendue devant lui projetait une force invisible et irrésistible.

Bellatrix s'approcha d'Hermione, son visage à quelques centimètres du sien. Dans un murmure, elle lui demanda :

-Où as-tu volé cette épée ?

Drago vit les larmes d'Hermione couler le long de sa joue, terrorisée, elle répondit :

-Nous… nous ne l'avons pas volée…

-MENTEUSE ! Cria Bella.

D'une force surhumaine, elle plaqua Hermione au sol en la tirant par les cheveux, sortit son couteau en argent et commença à lui écorcher le bras. Elle poussa un hurlement horrible qui résonnait dans la tête de Drago. Il revivait son cauchemar… il revivait cette horrible scène de la fille moldue qui venait hanter ses nuits. L'image de cette jeune fille venait s'entremêler à la vision d'Hermione, torturée sur le sol.

-Je répète ma question, continua Bella, où as-tu trouvé cette épée ? Comment avez-vous pénétré dans ma chambre forte ?! Hurla-t-elle.

-Pitié… non, nous ne sommes jamais allés dans votre chambre… pleurnicha Hermione.

-NE ME MENS PAS SALE SANG-DE-BOURBE !

A nouveau, elle se pencha sur son bras et le cri d'Hermione retentit, pire encore que le premier cri qu'elle avait poussé. Drago se tourna vers sa mère, lui lança un regard terrifié et suppliant à la fois.

- Mère, arrête ça ! Lui supplia-t-il à voix basse.

-Reste en dehors de ça, Drago ! Exigea sa mère d'une voix ferme.

Il déglutit difficilement, ne pouvant supporter la vision d'Hermione, torturée par sa tante.

-Je… ne peux pas, réussit-il à articuler avec difficulté.

Mais sa mère l'exigea de se tenir tranquille. Il essaya de rester maître de ses émotions, mais il n'y arrivait pas, il sentait ses larmes qui commençait à couler le long de sa joue. Il ne pouvait réagir, il ne pouvait l'aider. Le Seigneur des Ténèbres les tuerait tous sur le champ, quoiqu'il arrive. Enfin, le cri d'Hermione cessa. En bas, on entendait le cri de Weasley appeler après Hermione.

-Je repose la question ! Où avez-vous eu cette épée ? Où ?

- Nous l'avons trouvée… nous l'avons trouvée… S'IL VOUS PLAÎT ! hurla Hermione.

Bellatrix lui donna un violent coup de pied au ventre, ce qui fit hurler Hermione. Instinctivement, Drago s'avança vers elle : le bébé ! NON ! Pensa-t-il. Mais sa mère le retint par le bras.

-Drago, murmura-t-elle, ne t'en mêle pas !

-Mère ! Il le faut ! Par pitié, pleura-t-il en la regardant d'un air suppliant.

-Ta tante et le Seigneur des Ténèbres n'hésiteront pas à te tuer si tu interviens !

A nouveau, le cri d'Hermione l'interrompit. Il risqua un coup d'œil vers elle. Du sang commençait à couler sur le carrelage immaculé du salon.

- Tu mens, immonde petite Sang-de-Bourbe, et je le sais ! Vous avez pénétré dans ma chambre forte, à Gringotts ! Dis-moi la vérité, dis-moi la vérité !

Nouveau cri terrible…

- HERMIONE ! Fit la voix de Weasley

- Qu'est-ce que vous avez pris d'autre ? Qu'est-ce que vous avez emporté ? Dis-moi la vérité ou je te jure que je te transperce avec ce poignard !

Les pleurs d'Hermione se mêlaient à ses cris. C'était comme des coups de poignard qui transperçaient son cœur. Hermione… Hermione… répéta-t-il inlassablement.

- Qu'avez-vous pris d'autre ? Quoi d'autre ? RÉPONDS-MOI ! ENDOLORIS !

Ses cris étaient de plus en plus déchirants,

- HERMIONE ! HERMIONE !

- Comment êtes-vous entrés dans ma chambre forte ? s'exclama Bellatrix. Est-ce que le sale petit gobelin enfermé dans la cave vous a aidés ?

- On l'a vu pour la première fois ce soir ! sanglota Hermione. Nous ne sommes jamais allés dans votre chambre forte… Ce n'est pas la vraie épée ! C'est une copie, une simple copie !

- Une copie ? hurla Bellatrix d'un ton perçant. Comme c'est vraisemblable !

- Il est facile de le savoir ! intervint la voix de Lucius Malefoy. Drago, va chercher le gobelin, il pourra nous dire si l'épée est vraie ou pas !

Il fallut quelques secondes à Drago pour se remettre de cette scène. Il tremblait de tout son corps. Il n'arrivait plus à détacher ses yeux du corps d'Hermione étendue à terre, un long filet de sang ruisselant de son bras. Il fut étonné de constater que son corps bougea, qu'il n'était pas paralysé au sol. Avant de descendre vers la cave, il jeta un dernier coup d'œil vers Hermione. Leurs regards se croisèrent. Pendant une fraction de seconde, il crut voir le même regard de pitié que celui de cette moldue. Ce même regard d'aide… mais il ne pouvait rien pour elle… pour la protéger, il devait se taire.

S'il prenait sa défense, il devrait tout avouer. Jamais ça ne devait arriver. Sa tante les tuerait sur le champ. Le Seigneur des Ténèbres s'amuserait à la torturer encore plus, comme un animal dégustant sa proie. Il se sentait perdu, piégé… mais le pire de tout cela, c'était qu'il pouvait lire de la déception dans le regard d'Hermione car elle comprenait à cet instant que Drago n'interviendrait pas…

Malgré lui, il descendit, comme il le faisait souvent ces derniers temps, dans la cave obscure où se trouvaient les prisonniers dont le nombre ne cessait de s'agrandir depuis l'arrivée de son ancien condisciple de Poudlard, le Gryffondor Dean Thomas.

Un instant plus tard, la voix tremblante de Drago s'éleva derrière la porte :

- Reculez-vous. Alignez-vous contre le mur du fond. Ne tentez rien, ou je vous tue !

Il espérait de tout son cœur qu'il n'aurait pas à mettre sa menace à exécution. Même s'il savait au plus profond de lui-même qu'il n'en aurait jamais eu le courage. La cave était plongée dans une profonde obscurité. La baguette tendue devant lui, il s'approcha des prisonniers, attrapa le petit gobelin par le bras et sortit à reculons, entraînant Gripsec avec lui.

Dégoûté de son geste, il amena le gobelin au salon et s'éloigna le plus possible de sa tante. Il ne savait pour quelle raison, sa mère était penchée au-dessus du corps d'Hermione puis se releva d'un air effaré et s'éloigna rejoindre son mari, laissant la jeune fille étendue à terre aux pieds de Bellatrix, comme un animal de chasse.

Sur son bras, le mot « sang-de-bourbe » était gravé, ensanglanté par le couteau en argent de sa tante. Il n'osait plus la regarder. Son cœur saignait de ne pouvoir intervenir. Il avait l'impression d'entendre ses cris résonner à nouveau dans sa tête. C'était trop insupportable.

-Gobelin, susurra Bellatrix, dis-moi si cette épée est bien une fausse comme le prétend la sang-de-bourbe.

Elle tendit l'épée incrustée de rubis au gobelin qui la prit entre ses doigts longs et pointus. Sans rien dire, il n'analysa l'épée de ses yeux froids et cupides quand un craquement retentit dans la cave.

- Qu'est-ce que c'était ? s'écria Lucius Malefoy. Vous avez entendu ? Qu'est-ce que c'était que ce bruit dans la cave ?

Tout le monde se regardait d'un air effaré. Drago jeta un rapide coup d'œil vers Hermione qui bougeait à peine aux pieds de Bellatrix.

- Drago… Non, appelle Queudver ! Envoie-le vérifier ce qui se passe !

Drago sortit du salon à la recherche de Queudver qui passait la plupart du temps dans la réserve de la cuisine. Il était tenté de s'enfuir, sortir à toute jambe de cette maison qu'il détestait tant à présent. Mais il ne pouvait partir, se dit-il, la gorge nouée. Même s'il ne pouvait rien pour Hermione, il devait rester auprès d'elle. Il laissa échapper un sanglot qu'il ravala aussitôt lorsqu'il tomba sur Queudver en train de voler du fromage.

-Vous êtes demandé au salon, fit Drago d'une voix rempli de dégoût. Vous devez surveiller les prisonniers de la cave.

Il tourna aussitôt les talons sans attendre une réponde du traître et retourna au salon, Queudver suivant ses pas avant de disparaître dans la cave. Le salon était plongé dans un profond silence, tout le monde tendant l'oreille pour entendre le moindre bruit provenant du cachot. Cela faisait plus d'une minute que Queudver était descendu et Lucius Malefoy commençait à soupçonner que quelque chose se manigançait.

- Que se passe-t-il, Queudver ? lança Lucius Malefoy

-Rien ! répondit la voix sifflante de Queudver, tout va bien !

Lucius Malefoy semblait plus confiant et ils reportèrent leur attention sur le gobelin qui analysait toujours l'épée. Bellatrix tournait autour de lui, tel un vautour en train de guetter sa proie avant de foncer en piquer dessus. La respiration saccadée, Drago attendait le verdict du gobelin. S'il s'agissait véritablement de l'épée de Godric Gryffondor, alors sa tante n'oserait jamais appeler le Seigneur des Ténèbres. Mais que ferait-elle d'Hermione dans ce cas ? Il préféra ne pas penser à ce qu'il arriverait même si c'est inévitable…

- Alors ? dit Bellatrix à Gripsec. Cette épée est-elle la vraie ?

Tout le monde retenait son souffle dans le salon, on n'entendait plus que le bruit du crépitement du feu de la cheminée.

-Non, répondit Gripsec. C'est un faux.

- Vous êtes sûr ? insista Bellatrix, le souffle court. Vraiment sûr ?

- Oui, affirma le gobelin.

Une expression de soulagement passa sur le visage de Bellatrix, ses traits se détendirent.

- Très bien, dit-elle.

D'un petit mouvement de baguette négligent, elle fit apparaître une nouvelle et profonde entaille sur le visage du gobelin qui s'effondra devant elle en poussant un cri. Elle l'écarta d'un coup de pied.

- Maintenant, annonça-t-elle d'une voix aux accents triomphants, nous allons appeler le Seigneur des Ténèbres !

Elle remonta sa manche et toucha la Marque de son index.

Le cœur de Drago s'arrêta de battre. Il avait à nouveau cette impression que tout était sur le point de s'effondrer sous ses pieds. Il sentit une brûlure foudroyante lui parcourir son avant-bras gauche : il était prévenu. Il allait arriver.

-Je pense, dit la voix de Bellatrix, que nous pouvons nous débarrasser de la Sang-de-Bourbe. Greyback, prends-la si tu veux.

Drago tourna aussitôt la tête et fit un mouvement vers Hermione, s'apprêtant à s'interposer devant lorsqu'il entendit la voix de Weasley hurler :

- NOOOOOOOOOOON!

Il avait fait irruption dans le salon. Bellatrix se retourna, stupéfaite. Elle pointa sa baguette sur lui…

- Expelliarmus ! rugit-il.

La baguette de Bellatrix lui sauta des mains et fut rattrapée au vol par Potter qui s'était précipité derrière Ron. Lucius, Narcissa, Drago et Greyback firent volte-face. Potter s'écria : « Stupéfix ! » et Lucius Malefoy s'effondra devant l'âtre de la cheminée. Jouant son rôle jusqu'au bout, Drago se mit à lancer des sortilèges en direction de Potter, prenant bien soin de ne pas le toucher.

Des jets de lumière jaillirent des baguettes de Drago, Narcissa et Greyback. Potter plongea par terre, roulant derrière un canapé pour les éviter. Il cherchait sa tante des yeux et il l'aperçut enfin, les cheveux de sa nuque de dressèrent devant cette vision : Bellatrix soutenait Hermione, apparemment évanouie, et lui appuyait sur la gorge la lame de son petit poignard d'argent.

- ARRÊTEZ OU ELLE MEURT ! Lâchez vos baguettes, murmura-t-elle. Lâchez-les ou nous allons voir exactement à quel point son sang est immonde !

Weasley s'était figé, les doigts serrés sur la baguette qu'il tenait. Drago plissa les yeux et reconnut celle de Queudver. Potter se releva, tenant toujours celle de Bellatrix.

- J'ai dit : lâchez-les ! hurla-t-elle d'une voix perçante.

Elle enfonça un peu plus la lame dans la gorge d'Hermione et Drago vit le sang perler. Il se mordit les lèvres pour se forcer à ne pas hurler de la lâcher.

-D'accord ! cria Potter.

Il laissa tomber la baguette de Bellatrix à ses pieds et Weasley fit de même avec celle de Queudver. Tous deux levèrent les mains à hauteur de leurs épaules.

- Très bien, lança Bellatrix avec un regard mauvais. Drago, va les ramasser ! Le Seigneur des Ténèbres arrive, Harry Potter ! Ta mort approche !

Il ne pouvait faire autrement que d'aller ramasser les baguettes. Il jeta un coup d'œil en biais à Hermione qui était terrorisée. Elle retenait son souffle tandis que le couteau s'enfonçait de plus en plus dans sa gorge.

- Maintenant, Cissy, dit Bellatrix d'une voix douce, tandis que Drago se hâtait de rapporter les baguettes, je crois que nous devrions à nouveau ligoter ces petits héros, pendant que Greyback s'occupe de Miss Sang-de-Bourbe. Je suis sûre que le Seigneur des Ténèbres ne te disputera pas la fille, Greyback, après ce que tu as accompli ce soir.

Au moment où elle prononçait le dernier mot, quelque chose grinça au-dessus d'eux. Tout le monde leva la tête, juste à temps pour voir trembler le lustre de cristal. Dans un craquement et un cliquetis menaçants, il commença à se détacher du plafond. Bellatrix se trouvait juste au-dessous. Elle lâcha Hermione et se jeta de côté en poussant un cri. Le lustre s'écrasa alors par terre dans une explosion de cristal et de chaînes, tombant sur Hermione et le gobelin qui tenait toujours l'épée de Gryffondor serrée entre ses mains. Des éclats de cristal étincelants volèrent en tous sens. Drago se plia en deux, couvrant de ses mains son visage ensanglanté.

Il eut le temps d'apercevoir Weasley se précipiter vers Hermione pour l'aider à sortir de sous les décombres. Un sentiment de jalousie intense s'empara de lui et il ne vit pas Potter se jeter sur lui pour lui arracher les baguettes magiques qu'il tenait en main. Ce dernier les pointa toutes les trois vers Greyback et s'écria :

- Stupéfix !

Sous la force du triple sortilège, le loup-garou fut projeté en l'air, catapulté jusqu'au plafond, puis retomba sur le sol. Narcissa entraîna Drago à l'abri et Bellatrix se releva d'un bond, ses cheveux voletant autour de sa tête, son poignard d'argent brandi. Mais Narcissa avait dirigé sa baguette vers la porte.

- Dobby ! hurla-t-elle.

Bellatrix elle-même s'immobilisa.

-Toi ! C'est toi qui as fait tomber le lustre ! s'exclama Narcissa.

L'elfe minuscule s'avança dans la pièce en trottinant, un doigt tremblant tendu vers son ancienne maîtresse.

- Vous n'avez pas le droit de faire du mal à Harry Potter ! couina-t-il.

- Tue-le, Cissy ! s'écria Bellatrix.

Mais il y eut un nouveau crac ! sonore et la baguette de Narcissa vola à son tour dans les airs, atterrissant à l'autre bout du salon.

- Espèce de sale petit singe ! brailla Bellatrix. Comment oses-tu désarmer une sorcière, comment oses-tu défier tes maîtres ?

- Dobby n'a pas de maître ! répliqua l'elfe d'une voix aiguë. Dobby est un elfe libre et Dobby est venu sauver Harry Potter et ses amis !

- Ron, attrape… et FILE ! cria Potter en lui jetant l'une des baguettes.

Il se pencha pour dégager Gripsec du lustre écrasé. Hissant sur son épaule le gobelin qui gémissait, toujours accroché à l'épée, Potter saisit la main de Dobby et tourna sur place pour transplaner tous ensemble.

Ils étaient sauvés ! Réalisa Drago. Elle allait s'enfuir, elle était saine et sauve ! Mais au moment où il savourait pleinement cette sensation étrange de soulagement, Bellatrix lança son poignard vers l'endroit d'où ils disparaissaient, son couteau emporter dans leur tourbillon. Puis se fut le silence total.