Bonjour tout le monde !
Comment allez vous ? Voila nous y sommes enfin ! La bataille de Poudlard !
Alors c'est un chapitre assez long qui a été très attendu :p vous verrez pourquoi en le découvrant ^^ ce chapitre n'a pas été très facile à réécrire pour notre Dramione donc soyez indulgent(e)s ahah Merci JKR !
Nous espérons qu'il vous plaira et sera à la hauteur de vos attentes !
Laissez nous un retour pour nous donner votre avis :D
Nous vous remercions encore pour votre fidélité et les revieuws que vous nous laissées
Voila, bonne lectuuure et à la semaine prochaine !
Chapitre 39 : La bataille de Poudlard
Drago faisait les cents pas dans le dortoir, sa conversation avec Rogue tournait sans cesse en boucle dans sa tête. Hermione… pensa-t-il, elle était sur le point de s'introduire à Poudlard. Pourquoi ? Pour quelle raison Potter, Weasley et elle prenaient-ils un tel risque de revenir ici ?! Est-ce en rapport avec cette foutue épée ? Il n'en savait rien. Rester dans l'ignorance lui était trop insoutenable.
Il n'arrivait pas à rester concentrer, fermer son esprit. L'image d'Hermione était trop présente. C'était du suicide ! Si véritablement ils avaient l'intention de revenir à Poudlard, ils n'avaient aucune chance. Toutes les issues étaient gardées et Pré-au-lard, plus que jamais surveillé. Si seulement il pouvait la prévenir de renoncer à son plan… A plusieurs reprises, il eut l'envie de lui envoyer un Patronus pour l'en dissuader. Mais c'était trop risqué, Potter et Weasley étaient certainement à ses côtés. Par ailleurs, il était certain que la jeune fille ne l'écouterait pas. Elle lui avait clairement fait comprendre qu'elle ne voulait plus jamais le revoir, ni lui reparler depuis les événements survenus au Manoir...
Comme à chaque fois que ce souvenir refaisait surface, Drago sentit les larmes lui monter aux yeux et il éclata en sanglots. Assis sur son lit en baldaquin, il profita de la solitude qui régnait dans le dortoir pour pleurer toutes les larmes de désespoir.
-Hermione… dit-il à mi-voix entre deux sanglots. Oh… Hermione, je t'en prie… ne fait pas cela…
Mais au moment où il implorait la jeune fille, il sentit une brulure intense lui parcourir l'avant bras gauche.
-Non… non…
Pris de panique, il releva d'une main tremblante la manche de sa chemise et vit avec effroi que le tatouage de la marque des Ténèbres devenait rouge vif. Il arrive, pensa Drago horrifié.
Il se releva, comme s'il était pris d'une décharge électrique. Il eut l'impression que le monde entier s'effondrait autour de lui, comme à l'approche d'un ouragan prêt à s'abattre sur une pauvre maison de paille.
Drago essaya de se ressaisir mais son corps refusait de lui obéir. Ses membres trop engourdis et son cerveau pétrifié par la peur l'empêchait de se mouvoir. Il sait, réalisa-t-il, il sait que Potter est à Poudlard et il vient pour le tuer, les tuer tous ! Hermione…
Au même moment, un bruit sourd d'une porte qu'on referme brusquement retentit dans le dortoir et Drago sursauta, le sortant de ses pensées. Il vit Blaise au pied de la porte, le visage effaré.
-Tu es là, Drago, fit-il d'une voix tremblante, je te cherchais partout… tout le monde raconte des choses incompréhensibles dans la salle commune. D'après les rumeurs, la tour des Serdaigle aurait été attaquée… je n'ai pas trop compris…
-Blaise ! Le coupa Drago, Il arrive ! Le Seigneur des Ténèbres ! Il a été averti que Potter est à Poudlard !
-Quoi ?! S'exclama son ami… qu'est-ce que tu racontes ?
-Je n'ai pas le temps de tout t'expliquer, commença Drago d'un ton précipité. Mais Rogue pense que Potter va s'introduire cette nuit à Poudlard ! J'ai senti la marque des Ténèbres me brûler à l'instant même, ce qui signifie que Tu-sais-qui a été prévenu de l'arrivé de Potter ! Il est en chemin, Blaise ! Il va les tuer… la tuer ! Il faut faire quelque chose !
Drago vit le visage de Blaise se décomposer. Il vit à son regard effrayé qu'il saisissait la gravité de la situation.
-Drago, balbutia-t-il, si réellement Tu-sais-Qui est en chemin pour Poudlard, il n'y a rien que tu puisses faire !
-Si ! Je peux l'avertir, lui dire qu'elle doit quitter Poudlard !
-Mais… mais tu ne sais même pas où elle se trouve ! Potter est peut-être caché quelque part dans le château !
-Alors je fouillerai le château pièce par pièce !
Il se dirigea vers la porte du dortoir, prêt à sortir mais Blaise le retint par le bras.
-Drago… attends ! Te rends-tu compte du danger que tu risques pour elle ?! Elle est avec Potter… tu… tu dois la laisser se débrouiller seule ! Je pense que tu ne peux plus rien pour elle à présent !
Il sentit que ses yeux commençaient à se baigner de larmes. Même si cette idée lui déchirait le cœur, il devait admettre que Blaise avait raison : il ne pouvait plus rien pour elle à présent. Elle refuserait de l'écouter, elle refuserait de quitter Poudlard et pire, elle était décidée à mourir pour Potter. Ne lui avait-elle pas avoué elle-même, cette nuit à Londres « oui, je mourrais pour protéger ceux que j'aime ». Pour la première fois, il eut conscience de l'importance de cette phrase. Lui aussi, il était décidé à la protéger : même s'il devait en mourir.
-Si Blaise… je dois tout de même essayer de la protéger ! Même si je dois en mourir.
-Drago ! Tu es à Serpentard, tu n'es pas chez les vaillants petits guerriers de Gryffondor !
-Ecoute ! Dit-il en plongeant son regard dans les yeux de son ami, es-tu avec ou contre moi ?!
Blaise le considéra longuement avant de lui répondre :
-Avec toi, évidemment !
-Alors laisse-moi partir !
Son ami relâcha son bras et lui ouvrit la porte. D'un pas précipité, Drago descendit les marches de l'escalier en colimaçon, Blaise le suivant derrière lui. Ils arrivèrent dans la salle commune des Serpentard remplie de quelques élèves de sixième et septième année. Les élèves murmuraient entre eux, se demandant si les rumeurs entendues plus tôt dans la soirée étaient fondées lorsque la porte du dortoir s'ouvrit à la volée, laissant entrée leur directeur de maison. Toutes les têtes se tournèrent en direction de Slughorn qui affichait une mine grave.
Certains élèves s'étaient relevés des fauteuils sur lesquels ils étaient assis. Un silence de mort plongeait la salle commune dans un froid glacial. Essayant de se maîtriser, Slughorn parcourut la pièce des yeux et s'adressa à ses élèves d'une voix à moitié assurée.
-Mesdemoiselles, Messieurs, je…je ne sais comment vous annoncer une telle nouvelle… mais j'ai le regret de vous avertir que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom arrive à Poudlard.
Drago ne fut pas étonné d'entendre quelques exclamations provenir des élèves encore présent dans la salle, à cette heure tardive. Pour la plupart, ce fut le cas de Crabbe, Goyle, Nott et quelques élèves dont un membre de la famille appartenait aux rangs des Mangemorts, ils se contentèrent de regarder Slughorn comme s'il leur avait annoncé que les examens de fin d'année étaient annulés. Visiblement, Slughorn semblait déstabilisé par ce manque de réaction des élèves et préféra en venir aux choses sérieuses.
-Je vais vous demander de garder votre calme – il n'eu pas besoin de s'attarder sur cette recommandation, voyant que les élèves de Serpentard gardaient un sang-froid remarquable. Les préfets et préfets-en-chef, dit-il à l'attention de Blaise et Pansy, je vous prie de réveiller vos condisciples et de les conduire dans la grande salle, immédiatement. Les élèves des autres maisons seront également présents. Une fois que tout le monde sera réunit, nous prendrons, nous les professeurs, des dispositions pour vous ramener chez vous. Quelqu'un aurait… des questions ?
A nouveau, il parcourut la petite assemblée des yeux et fut interloqué par l'indifférence de certains élèves. Seules quelques filles du groupe de Pansy semblaient réaliser pleinement la situation.
-Très bien, fit Slughorn déstabilisé, mettez-vous rapidement en rang.
Un brouhaha survient dans la salle, les élèves encombrant tout l'espace du cachot. Pendant que Blaise et Pansy étaient occupé à réveiller les autres élèves endormis, Slughorn sortit de la salle commune, accompagné des élèves déjà présents et les conduisit vers la Grande Salle. Drago prit soin de se placer discrètement au bout de la file et se cacha derrière le grand fauteuil, attendant que Slughorn sorte du cachot. Enfin, lorsqu'il fut hors de vue il entendit des pas et des gémissements provenir des escaliers menant au dortoir. Quelques secondes plus tard, des dizaines d'élèves à moitié réveillé et muni de pyjama descendirent. Tout le monde parlait à haute voix, se demandant pour quelle raison ils étaient tirés du lit à cette heure tardive. Tandis que Blaise et Pansy réclamaient le silence pour donner les indications recommandées par Slughorn, Drago profita du tumulte de la pièce pour monter quatre à quatre les marches menant à son dortoir. Il n'avait pas de temps à perdre, il devait agir vite ! Précipitamment, il ouvrit sa grosse malle et sortit sa cape de voyage qu'il prit soin de relever jusqu'à son visage pour ne pas être reconnu. Il prit également son écharpe et bonnet de Serpentard, dissimulant ainsi ses cheveux d'un blond presque blanc qu'on pourrait aussitôt reconnaître.
Aussitôt, il descendit et se mêla au rang d'élèves que Blaise était en train d'escorter hors de la salle commune. Les couloirs étaient bondés, des groupes d'élèves étaient encore en pyjama, et portaient une cape de voyage par-dessus, suivant les préfets ou professeurs qui les conduisaient à la grande salle. A plusieurs reprises, il entendit des élèves pleurer ou s'inquiéter à haute voix, se demandant ce qu'il se passait. Il essaya d'ignorer toutes ces voix et scruta chaque couloir, chaque élève qui passait côté de lui pour tenter d'apercevoir Hermione, Potter ou encore Weasley. Mais il ne vit personne. Peut-être étaient-ils dans la Grande Salle ? Se raccrochant à cette idée, il décida de suivre le rang et arriva dans l'immense pièce.
Le plafond enchanté de la Grande Salle était sombre et parsemé d'étoiles. Au-dessous, les quatre longues tables des maisons de Poudlard étaient entourées d'élèves aux cheveux en bataille, certains vêtus de capes de voyage, d'autres de robes de chambre. Par endroits brillaient les silhouettes nacrées des fantômes de l'école. Tous les regards, ceux des vivants et des morts, étaient fixés sur le professeur McGonagall qui parlait sur l'estrade, à l'extrémité de la salle. Derrière elle se tenaient les enseignants qui étaient restés sur place, y compris Firenze, le centaure à la robe claire et cuivrée, et les membres de l'Ordre du Phénix, venus se battre.
- … l'évacuation se fera sous le contrôle de Mr Rusard et de Madame Pomfresh. Vous, les préfets, quand je vous l'indiquerai, vous devrez organiser vos maisons et mener en bon ordre ceux dont vous avez la charge jusqu'au point d'évacuation.
De nombreux élèves paraissaient terrifiés. Drago parcouru à nouveau la foule d'élèves, tentant de voir une tête brune aux cheveux hirsutes parmi les élèves lorsqu'il reconnu Potter !
Se tenant le long du mur, lui aussi semblait chercher quelqu'un. Avait-il perdu la trace d'Hermione et Weasley ? Les cherchait-il ? Il devait s'en assurer ! Aussitôt, Drago attrapa Crabbe et Goyle par la manche, leur fit un signe en direction de Potter et ceux-ci approuvèrent d'un grognement indistinct. Discrètement, ils se rapprochèrent de lui de la table des Gryffondor, au moment où Ernie Macmillan se leva à celle des
Poufsouffle et s'écria :
- Et si on veut participer aux combats ?
Il y eut quelques applaudissements.
- Du moment que vous êtes majeurs, vous pouvez rester, répondit le professeur McGonagall.
- Et nos affaires ? lança une fille à la table des Serdaigle. Nos valises, nos hiboux ?
- Nous n'avons pas le temps de les prendre, expliqua le professeur McGonagall. L'important, c'est que vous sortiez d'ici en toute sécurité.
- Où est le professeur Rogue ? cria une fille à la table des Serpentard.
-Quelqu'un parlait de valises, eh bien, lui, pour employer une expression familière, il s'est fait la malle, répliqua le professeur McGonagall.
Des acclamations explosèrent aux tables des Gryffondor, des Poufsouffle et des Serdaigle.
-Nous avons déjà installé des défenses autour du château, disait le professeur McGonagall, mais elles ne tiendront pas longtemps si nous ne les renforçons pas. Je vais donc vous demander de vous déplacer vite et dans le calme, en obéissant à vos préfets…
Mais ses derniers mots se perdirent, submergés par une autre voix très différente qui résonna dans toute la Grande Salle. Elle était aiguë, glacée, tranchante et on ne savait pas d'où elle venait. Elle semblait émaner des murs eux-mêmes. Peut-être avait-elle sommeillé là pendant des siècles, tel le monstre auquel elle avait autrefois commandé. Sans aucun mal, pour l'avoir entendue pendant plusieurs mois, Drago su à qui cette voix terrifiante appartenait :
- Je sais que vous vous préparez à combattre.
Des élèves se mirent à hurler, certains s'agrippaient les uns aux autres, jetant des regards terrifiés pour déceler l'origine de la voix.
- Vos efforts sont dérisoires. Vous ne pouvez rien contre moi. Je ne désire pas vous tuer. J'ai un grand respect pour les professeurs de Poudlard. Je ne veux pas répandre le sang des sorciers.
Un grand silence s'abattit soudain dans la salle, cette sorte de silence qui pèse sur les tympans et semble trop intense pour être contenu à l'intérieur des murs.
-Livrez-moi Harry Potter, reprit la voix de Voldemort, et il ne sera fait aucun mal à personne. Livrez-moi Harry Potter et je quitterai l'école en la laissant intacte. Livrez-moi Harry Potter et vous serez récompensés.
« Vous avez jusqu'à minuit.
Le silence les avala à nouveau. Toutes les têtes se tournèrent, tous les regards semblaient s'être posés sur Potter.
Puis une silhouette se leva à la table des Serpentard et il reconnut Pansy qui tendit un bras tremblant et hurla :
- Mais il est là ! Potter est là ! Que quelqu'un l'attrape !
Avant que Potter ait pu ouvrir la bouche, il y eut un mouvement collectif. Devant lui, les Gryffondor s'étaient dressés et faisaient face, non pas à Potter lui-même, mais aux Serpentard. Puis les Poufsouffle se mirent debout à leur tour et, presque au même moment, les Serdaigle les imitèrent, le dos tourné à Potter, les yeux fixés sur
Pansy. Drago avait le souffle coupé devant un tel mouvement. Il vit des baguettes magiques jaillir de partout, sortant de sous les capes ou de l'intérieur des manches.
- Merci, Miss Parkinson, dit le professeur McGonagall d'un ton cassant. Vous allez quitter la Grande Salle la première avec Mr Rusard. Il serait souhaitable que les autres élèves de votre maison partent avec vous.
Drago entendit le raclement des bancs puis les bruits de pas des Serpentard qui allaient se rassembler de l'autre côté de la salle.
- Les Serdaigle, vous les suivez ! s'écria le professeur McGonagall.
Lentement, les quatre tables se vidèrent. Celle des Serpentard était complètement déserte, mais de nombreux Serdaigle, parmi les plus âgés, restèrent assis pendant que leurs condisciples sortaient en rangs. Un nombre plus important encore de Poufsouffle demeurèrent à leur table et la moitié des Gryffondor ne bougèrent pas de leurs bancs, obligeant le professeur McGonagall à descendre de l'estrade pour chasser de la salle les élèves qui n'avaient pas encore atteint leur majorité.
-Il n'en est pas question, Crivey, filez ! Et vous aussi, Peakes !
Dissimulé derrière un groupes d'élèves et engouffré sous son déguisement, Drago observa de loin Potter se diriger vers la famille Weasley, tous assis à la table des Gryffondor. D'un pas feutré, il se rapprocha pour essayer d'entendre leur conversation, espérant de tout cœur entendre le moindre indice sur l'endroit où Hermione pouvait se trouver :
- Où sont Ron et Hermione ?
- Tu ne les as pas trouvés…, commença Mr Weasley, l'air inquiet.
Mais il s'interrompit, car Kingsley s'avançait sur l'estrade pour s'adresser à ceux qui étaient restés :
- Nous n'avons plus qu'une demi-heure avant minuit, nous devons donc agir vite ! Les enseignants et les membres de l'Ordre du Phénix se sont mis d'accord sur un plan de bataille Les professeurs Flitwick, Chourave et McGonagall emmèneront des groupes de combattants au sommet des trois plus hautes tours – la tour de Serdaigle, la tour d'astronomie et celle de Gryffondor. De là, ils pourront voir les environs et seront dans une excellente position pour jeter des sortilèges. Pendant ce temps, Remus – il désigna Lupin –, Arthur – il pointa le doigt vers Mr Weasley, assis à la table des Gryffondor – et moi, nous prendrons la tête d'autres groupes dans le parc. Nous aurons besoin de quelqu'un pour organiser la défense des entrées et des passages qui mènent à l'intérieur de l'école…
- Ça, c'est dans nos cordes, lança un des jumeaux Weasley en désignant son frère et lui.
Kingsley approuva d'un signe de tête.
- Très bien, les chefs, venez ici, nous allons répartir les troupes !
A ce moment, il eut une agitation dans la salle, les élèves se bousculaient et se dirigeaient vers l'estrade pour prendre leur place, recevant leurs instructions. Drago perdit Potter des yeux et bouscula, non sans délicatesse les élèves, craignant de perdre sa trace. Enfin il le vit sortir de la Grande Salle en courant et Drago emboitant aussitôt le pas, Crabbe et Goyle le suivant derrière lui. Cependant, le hall d'entrée était bondé d'élèves qu'on évacuait. A nouveau, il perdit la trace de Potter parmi la foule d'élèves qui montaient et descendaient l'escalier de marbre. Poussant un juron, il ordonna à Crabbe et Goyle de le suivre. Ceux-ci se faufilèrent entre les élèves qui continuaient de courir dans tous les sens, certains pleurant, d'autres appelant désespérément un ami, un membre de la famille.
Enfin, Drago trouva un placard à balai vide et emmena Crabbe et Goyle à l'intérieur. L'endroit était assez étroit et la présence des deux molosses n'arrangeait pas la situation. Lorsque Drago eut refermé la porte derrière eux, Goyle demanda de sa voix goguenarde :
-Alors Drago, c'est quoi le plan ?
-Il faut trouver Potter, dit-il sans réfléchir, ensuite nous saurons ou elle se trouve.
Crabbe et Goyle s'échangèrent un regard hagard et Crabbe demanda d'une voix basse :
-Où elle se trouve… qui ?
Drago se ressaisit, comprenant qu'il avait parlé sans vraiment réfléchir.
-C'est évident non… ma baguette ! Répondit-il précipitamment. Potter possède ma baguette, je veux la récupérer !
-Comment allons-nous nous y prendre ? Demanda Goyle.
-C'est simple, il faut retrouver sa trace. Et lorsqu'il sera avec Weasley et Granger, nous les ferons regretter ce qu'ils ont fait au Manoir. Vous êtes avec moi ?
Tout deux approuvèrent d'un grognement, un sourire malveillant dessiner sur leurs lèvres.
-Vous n'aurez qu'à faire le guet. Venez !
Ils sortirent du couloir au moment où une explosion retentissait, faisant trembler le château. Au loin, ils virent des débris de statue répandue au sol. Les personnages des tableaux fuyaient ou encourageaient les sorciers qui se battaient en duel. Ils tournèrent à un coin du mur dont une fenêtre située à sa gauche était brisée en mille morceaux, des débris de verres répandus au sol. Il jeta un coup d'œil par la fenêtre. Dans la nuit sombre, Drago vit au loin des explosions de lumière et entendit un cri étrange, funèbre. Il comprit à cet instant que la bataille venait de commencer.
Soudain, il vit apparaître une masse noire, semblable à une gigantesque marée s'avancer de la forêt interdite : l'armée de Voldemort. Tous les Mangemorts et autres créatures qui lui donnaient la chair de poule étaient réunis pour combattre sans pitié. Ses parents étaient-ils présent ? Cherchaient-ils après lui ? Il imaginait sa mère, morte d'inquiétude, criant désespérément son nom dans les couloirs de l'école.
-Drago, le rappela Crabbe, il faut y aller !
Une seconde explosion retentit. Des bruits résonnaient aux alentours : des pas qui couraient, des cris. Par les fenêtres, il voyait d'autres éclairs de lumière dans le parc obscur.
Arrivé au bout du couloir, deux nouvelles issues s'offraient à lui. Suivant son instinct, il suivit au hasard le couloir menant vers la salle sur Demande, là où il avait passé une année entière enfermé pour réparer cette fichue armoire à Disparaitre. Il ne savait toujours pas où Hermione se trouvait, mais il était certain qu'ils arriveraient à se retrouver. Ils finissaient toujours par se retrouver, lui disait cette force au fond de lui. A nouveau, il se mit à accélérer le pas. Les premières victimes de la bataille étaient déjà à terre, un peu plus loin : les deux gargouilles de pierre gardant habituellement la salle des professeurs avaient été fracassées par un maléfice qui avait traversé une autre fenêtre défoncée.
Leurs restes remuaient faiblement sur le sol. Il enjamba les restes de la statue et continua de courir jusqu'au bout du couloir. Sur sa droite, il vit le professeur Chourave, accompagnée de Londubat et d'une dizaine d'élèves munis de cache-oreille, en train de jeter par-dessus les murs des pots de mandragores et autres plantes. Ceux-ci ne leur prêtèrent aucune attention, et tous trois passèrent leur chemin. A nouveau, ils arrivèrent à l'extrémité du couloir dont les nombreux débris répandu à terre rendirent l'accès difficile. Il dû se faufiler parmi les blocs de marbres et les restes des statues éclatées, telles des restes d'obus puis passa devant la toile du chevalier du Catogan qui criait des encouragements.
- Halte ! Maraud ! Où donc courrez-vous de la sorte ?! Serait-ce une fuite ou un secours à Harry Potter ?
Drago s'arrêta net et se tourna vers la toile. Le chevalier passait de toile en toile, son poney grassouillet trottant derrière lui.
-L'avez-vu ? Demanda-t-il au chevalier. Harry Potter ! Où est-il passé ?!
-A l'instant, Maroufle ! Il a disparu de ma vue à l'angle de ce couloir !
Aussitôt, il reprit le chemin et tourna à l'angle du couloir que lui avait indiqué le portrait du chevalier. Il tomba sur un groupe d'élèves, occupé à se battre et reconnut un des jumeaux Weasley ainsi que Lee Jordan, l'ancien commentateur de Quidditch. Crabbe et Goyle commençaient à suivre péniblement, le poids de leurs corps massifs les fatiguait davantage. Il s'engouffra dans un autre couloir et failli percuter quelqu'un qu'il ne connaissait pas.
-Faites attention où vous mettez les pieds jeune homme ! S'exclama l'homme à la barbe et aux longs cheveux gris.
-Désolé, dit Drago en reprenant ses esprits. Il reprit son chemin mais entendit au loin l'homme s'exclamer :
-Tu ferais bien de partir tant qu'il est encore temps !
Il ne lui prêta pas attention puis continua jusqu'au bout du couloir où il tourna un dernier angle lorsqu'il la vit enfin. A quelques mètres, Hermione se tenait avec Potter et Weasley, les bras chargés d'objets qui ressemblaient à d'énormes crocs.
-Attendez ici, ordonna-t-il à Crabbe et Goyle.
Sa tête dépassant à peine du mur, il pouvait entendre quelques bribes de leur conversation.
-… Mais comment y êtes-vous entrés ? s'étonna Potter, regardant successivement les crochets, puis Weasley. Il faut parler le Fourch….
Hermione lui répondit vaguement quelque chose et Weasley se mit à produire des sons étranges qui ressemblaient à des sifflements de serpent.
- Tu avais fait la même chose pour ouvrir le médaillon, dit-il à Potter sur un ton d'excuse. J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois mais… – il haussa les épaules d'un air modeste – on a fini par y arriver.
- Il a été fabuleux ! dit Hermione. Fabuleux !
Son estomac se contracta. Il n'avait jamais vu Hermione aussi fébrile. Même à cette distance, il pouvait voir ses yeux pétiller en regardant Weasmoche d'un air admiratif.
- Alors…, balbutia Potter. Alors…
- Alors, nous avons un Horcruxe de moins, acheva Ron.
Il sortit de son blouson les restes tordus d'une petite coupe en or. Quel était cet objet ? Se demanda Drago. Weasmoche avait parlé d'un Horcruxe ?! Quel était ce mot étrange ? Que pouvait-il bien signifier ? Il essaya de rester concentré sur le reste de leur conversation.
- C'est Hermione qui l'a transpercée. J'ai pensé qu'elle devait le faire. Elle n'avait pas encore eu ce plaisir.
- Un génie ! s'écria Harry.
- Ce n'était pas grand-chose, affirma Ron, qui paraissait toutefois très content de lui. Et toi, quelles nouvelles ?
Pendant qu'il leur racontait ce qu'il s'était passé, une explosion retentit au-dessus de leur tête. De la poussière commençait à tomber du plafond et Drago enleva son bonnet devenu blanc. Il le jeta à terre et au moment où il releva les yeux vers le trio, il cru voir Hermione détourner la tête vers l'endroit où il se dissimulait. Le cœur battant à tout rompre, il tenta de ne pas perdre l'équilibre face au sol qui tremblait sous ses pieds.
- Je sais à quoi ressemble le diadème et je sais où il est, dit précipitamment Harry. Il l'a caché à l'endroit où j'ai rangé mon vieux livre de potions, là où tout le monde a entreposé des tas de choses au cours des siècles. Il pensait avoir été le seul à le découvrir. Venez.
Aussitôt, il se releva et se mit à les suivre.
-Venez, cria-t-il à l'attention de Crabbe et Goyle.
Potter parlait d'un diadème caché ?! Et pas n'importe où : dans la salle sur Demande. Précisément dans la salle qu'il avait occupée tout au long de l'année dernière. Qu'est-ce que tout cela signifie ? Pourquoi cherchaient-ils cet objet pour terrasser Voldemort ?
Alors qu'il était sur le point d'enjamber le pas pour les suivre, Crabbe le retint.
-Attends, Malefoy, nous sommes trop visible, ils risquent de nous remarquer. Pourquoi ne pas se jeter un sortilège de désimilision…
-Désillusion ! Bien joué Crabbe, comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?! S'exclama Drago en sortant la baguette de sa mère sous sa cape.
Il se tapota doucement le crâne et sentit l'habituel sensation d'un œuf qu'on écrase. Aussitôt, il reprit le chemin vers la salle sur Demande et se tapit au coin du mur dont les escaliers secrets menaient à la salle. Devant lui, il vit passer une vieille dame suivit de près part sa cousine Nymphadora, la baguette brandie droit devant elle. Il s'apprêtait à sortir de sa cachette lorsque la sœur Weasley passa devant eux, manquant des les frôler. Enfin il descendit vers la salle lorsqu'il se trouva à quelques mètres d'Hermione. Drago tendit l'oreille et il put à nouveau entendre leur conversation :
- Qui ? s'étonna Hermione.
- Les elfes de maison. Ils doivent tous être dans les cuisines, non ? Fit Weasley.
- Tu veux dire que nous devrions les envoyer au combat ? demanda Potter.
- Non, répondit Weasley avec gravité. Je veux dire que nous devrions les évacuer, eux aussi. Nous ne voulons pas de nouveaux Dobby, n'est-ce pas ? Nous ne pouvons leur donner l'ordre de mourir pour nous…
Il y eut un grand fracas lorsque les crochets de Basilic tombèrent en cascade des bras d'Hermione. Se ruant sur Ron, elle lui passa les bras autour du cou et l'embrassa en plein sur la bouche. Il crut que son cœur s'était arrêté de battre. C'était comme si une pluie d'eau glacée s'était déversée sur lui lorsqu'il vit qu'à son tour, Weasley lâcha les crochets et le balai qu'il tenait entre les mains et lui rendit on baiser avec tant de fougue qu'il la souleva de terre.
Il sentit une immense bouffée de colère le submerger, comme si un dragon qui sommeillait profondément en lui s'était soudainement réveillé et rugissait dans sa poitrine. Il sentit que la bête était prête à cracher du feu et à parcourir ses entrailles. Sans s'en rendre compte, ses mains se mirent trembler et ses yeux à se remplir de larmes de rage.
- C'est vraiment le moment ? interrogea Potter.
Ils ne lui répondirent pas. Au contraire, sa question n'avait d'autre effet que de resserrer l'étreinte de Weasley et d'Hermione qui se balançaient sur place en s'embrassant, il haussa le ton :
- Hé ! Il y a une guerre en cours !
Ils s'écartèrent un peu l'un de l'autre tout en restant enlacés.
- Je sais, mon vieux, répliqua Weasley qui avait l'air d'avoir reçu un Cognard sur l'occiput, mais justement : c'est maintenant ou jamais, tu ne crois pas ?
- La question n'est pas là. Qu'est-ce qu'on fait avec l'Horcruxe ? s'écria Potter. Si vous pouviez vous retenir juste un peu… le temps qu'on retrouve le diadème ?
-Oui… d'accord… désolé…, répondit Ron.
Hermione et lui ramassèrent les crochets. Ils avaient tous deux le teint d'un rose soutenu. Drago restait estomaqué devant cette scène. Il n'avait pas de mot pour exprimer les sentiments qu'il ressentait à cet instant : de la tristesse, de la trahison, de la colère peut-être même de la haine.
Oh oui, se dit-il alors que ses mains tremblaient de plus en plus de colère. Comme il les détestait ! Il voulait à tout prix la peau de Potter et surtout celle de Weasley ! De tout son être, Drago souhaitait l'étriper, l'étrangler de ses propres mains pour ce qu'il venait de faire ! Jamais il n'avait autant haï une personne qu'à cet instant. Reprenant ses esprits, il vit que le trio se remit à nouveau à courir en direction de la salle sur Demande.
Le couloir qui menait à la salle était dévasté : les murs et le plafond tremblaient plus fort que jamais, de la poussière s'était répandue dans l'atmosphère et par une fenêtre, des éclairs de lumière verte et rouge étaient si proches que les Mangemorts n'allaient sans doute pas tarder à pénétrer à l'intérieur de l'école. Au loin, Graup le géant qui errait au-dehors, brandissant ne gargouille de pierre arrachée au toit et poussant des rugissements mécontents.
- Espérons qu'il va en piétiner quelques-uns ! dit Weasley alors que d'autres cris s'élevaient à proximité.
-À condition qu'il ne piétine personne dans notre camp ! Répliqua la voix de la sœur Weasley.
Ginny Weasley et sa cousine Nymphadora Tonks, étaient présentes, leurs baguettes à la main, devant la fenêtre voisine dont plusieurs carreaux avaient été pulvérisés. Au moment où il se dissimulait derrière les restes d'une statue en marbre dont il manquait la tête, Ginny Weasley lança un maléfice qui atteignit de plein fouet un groupe de combattants, au-dessous d'eux.
- Bravo, fillette ! gronda une silhouette qui courait dans leur direction à travers un nuage de poussière.
Drago reconnut l'homme qu'il avait heurté, à la tête d'un groupe d'élèves, ses cheveux gris voletant derrière lui.
-Ils vont peut-être réussir à ouvrir une brèche dans le rempart nord. Ils ont amené leurs propres géants !
- Vous avez vu Remus ? lui cria sa cousine.
- Il se battait avec Dolohov, lui lança L'homme. Pas revu depuis.
- Tonks, dit la sœur Weasley. Tonks, je suis sûre que tout va bien pour lui…
Mais Tonks s'était précipitée dans la poussière, sur les talons du vieil homme. Weaslette, impuissante, se tourna vers son frère, Potter et Hermione.
- Ils s'en sortiront à merveille, assura Potter. Ginny, nous allons revenir dans un petit moment, pour l'instant reste à l'écart, mets-toi à l'abri… Venez ! ajouta-t-il à l'adresse de Weasley et d'Hermione.
Il se remit à les suivre, accélérant son pas derrière eux tout en essayant de ne pas être aperçu. Enfin, ils arrivèrent vers le pan de mur derrière lequel la Salle sur Demande attendait les exigences de son prochain visiteur. Il vit Potter se concentrer avant qu'une porte ne se matérialise sous ses yeux. Potter, Weasley et Hermione se regardèrent brièvement puis entrèrent, disparaissant de sa vue.
La respiration saccadée, Drago ne savait plus très bien à présent ce qu'il comptait faire. Oui, il éprouvait toujours une haine profonde envers Weasley et Potter mais il voulait avant tout parler à Hermione. Lui demander ce que représentait ce baiser avec Weasley… si elle était tombée amoureuse de lui… si elle l'aimait encore… qu'elle lui pardonne… Toutes ses questions se bousculaient dans sa tête.
-Alors Drago ? Fit la voix doucereuse de Crabbe derrière son dos, on les suit ?
Il réfléchit à la situation qui s'offrait à lui. C'était extrêmement risqué de tenter de discuter avec Hermione dans la salle. Potter, Weasley, Crabbe et Goyle risqueraient de les voir ou de les entendre. Il aurait souhaité pouvoir lui parler en privé, mais il doutait fortement que cette opportunité se produise. Elle ne lâchait plus d'une semelle ses amis et la guerre s'approchait de plus en plus. Il devait lui parler ! L'image de Weasley en train de l'embrasser resurgit de ses pensées et il sentit à nouveau cet énorme dragon rugir au fond de lui.
-On va entrer, dit-il d'un ton à moitié assuré. Vous autres, dit-il à Crabbe et Goyle, occupez vous de trouver Potter, je veux récupérer ma baguette !
D'un pas lent, il passa également devant la salle. Etrangement, il ne ressentait pas de mal aise à se retrouver dedans. Au contraire, il savait qu'il maîtrisait l'endroit facilement et retrouver Potter parmi les rayonnages sera un jeu d'enfant.
« J'ai besoin de l'endroit où tout est caché » Pensa Drago trois fois avant qu'une porte apparaisse.
-Venez, ordonna-t-il.
Dès qu'ils l'eurent franchie et refermée derrière eux, le tumulte de la bataille s'évanouit : tout devint silencieux. Drago reconnut aussitôt l'endroit. Après tout, il y était resté enfermé une année entière.
Comme un réflexe qui était imprégné en lui, il se dirigea vers l'Armoire à disparaître puis s'enfonça vers les allées regorgeant d'objets étranges qu'il reconnaissait pour la plupart. Le cœur serré, le souvenir d'Hermione et lui en train d'arpenter la salle, était plus présent que jamais. La respiration saccadée, il ne cessait de se demander si Hermione pensait elle aussi à ce souvenir, en ce moment même ?
Enfin, il aperçut Potter au loin, à proximité d'un vieux placard couvert de cloques, sur lequel se tenait une vieille statue représentant un homme hideux coiffé d'un diadème ! Le fameux diadème qu'ils cherchaient tant. Il essaya d'ignorer Potter, feignant de ne pas l'avoir vu mais Crabbe et Goyle lui attrapèrent le bras :
-Là-bas ! Dirent-ils d'une même voix.
A présent, il ne pouvait plus passer son chemin pour retrouver Hermione. Il se sentait piégé d'avoir amené avec lui ses deux compères.
-Reprenons notre apparence, fit Crabbe en sortant sa baguette.
Contraint de faire de même, Drago sentit une bouffée de chaleur avant de voir réapparaître sous ses yeux son corps. D'un pas traînant il se dirigea vers Potter puis lui lança :
- Pas si vite, Potter.
Il vit que Potter arrêta net son geste puis se retourna vers eux. Il jeta un coup d'œil en biais vers Crabbe et Goyle, dont leur visage ricanant exprimait une expression de profonde satisfaction.
-C'est ma baguette que tu as là, Potter, dit Malefoy qui glissa la sienne entre Crabbe et Goyle.
- Ce n'est plus la tienne, répliqua Potter, resserrant les doigts sur sa baguette d'aubépine. Le vainqueur devient possesseur, Malefoy. Qui t'en a prêté une ?
- Ma mère, répondit Drago.
Harry éclata de rire. Au même moment, Drago jeta des coups d'œil furtif dans la salle. Il n'avait toujours pas de trace d'Hermione qui devait certainement être plus éloignée, à la recherche de cet étrange diadème.
- Comment se fait-il que vous ne soyez pas avec Voldemort, tous les trois ? S'étonna Harry.
- On aura notre récompense, dit Crabbe de sa voix douce. Nous sommes restés en arrière, Potter. Nous avons décidé de ne pas y aller. On voulait te livrer à lui.
- Bon plan, répondit Harry sur un ton de feinte admiration.
Drago remarque que Potter se mit doucement à reculer vers le diadème qu'il désirait tant.
- Comment avez-vous fait pour entrer ici ? interrogea-t-il, essayant de distraire leur attention.
- J'ai pratiquement vécu dans la Salle des Objets Cachés tout au long de l'année dernière, répliqua Malefoy, la voix crispée. Je sais comment y pénétrer.
- On s'est cachés dans le couloir, dehors, grogna Goyle. Maintenant, on sait faire les sortilèges de Désola… Désalu… Des-lusion ! Et là-dessus- son visage se fendit en un sourire niais, tu es arrivé juste devant nous et tu as dit que tu cherchais un dieu-dame ! C'est quoi, ça, un dieudame ?
- Harry ? dit soudain la voix de Weasley, de l'autre côté du mur d'objets qui se dressait sur sa droite. Tu parles à quelqu'un ?
Dans un mouvement brusque, semblable à un coup de fouet, Crabbe pointa sa baguette sur les vieux meubles, les malles défoncées, les livres usagés, les robes mitées et autre bric-à-brac non identifié qui s'entassaient en une montagne d'une quinzaine de mètres de hauteur.
- Descendo ! hurla-t-il.
Le mur commença à vaciller puis à s'ébouler dans l'allée voisine où se trouvait Weasley.
- Ron ! beugla Potter.
Quelque part, hors de son champ de vision, Hermione poussa un cri et il entendit d'innombrables objets s'écraser par terre, de l'autre côté du mur chancelant.
Hermione ! Pensa-t-il aussitôt, effrayé à l'idée qu'elle se fasse ensevelir sous tous les objets de la salle.
- Finite ! s'exclama Potter, sa baguette tendue vers le rempart qui se stabilisa aussitôt.
- Non ! vociféra Malefoy en immobilisant le bras de Crabbe au moment où celui-ci s'apprêtait à renouveler son sortilège. Si tout s'écroule, le diadème va être enterré sous les décombres !
Même s'il en ignorait la raison, il savait qu'Hermione risquait sa vie en ce moment pour ce vieux diadème. Il n'avait pas réussi à la sauver au Manoir, pensa-t-il, alors il devait l'aider dans cette mission périlleuse, lui montrer qu'il était déterminé à se rattraper pour elle.
- Qu'est-ce que ça peut faire ? répliqua Crabbe en dégageant son bras. C'est Potter que veut le Seigneur des Ténèbres. Qui va s'intéresser à un dieu-dame ?
- Potter est venu ici pour le prendre, dit Drago sans parvenir à dissimuler l'agacement que lui inspirait la bêtise de ses deux acolytes. Ce qui doit signifier…
- Doit signifier ?
Crabbe se tourna vers Malefoy avec une férocité qu'il ne cherchait pas à déguiser.
- On s'en fiche de ce que tu penses. Je n'obéis plus à tes ordres, Drago. Toi et ton père, vous êtes finis.
- Harry ? s'écria à nouveau Weasley, de l'autre côté du mur de vieilleries. Qu'est-ce qui se passe ?
- Harry ? imita Crabbe. Qu'est-ce qui se… non, Potter ! Endoloris !
Potter s'était rué sur la tiare. Le sortilège de Crabbe le manqua, mais frappa le buste qui fut projeté en l'air. Le diadème s'envola puis retomba hors de vue, parmi la masse d'objets sur laquelle le buste avait lui-même atterri.
- STOP ! hurla Malefoy à Crabbe, sa voix résonnant en écho dans l'immense salle. Le Seigneur des Ténèbres le veut vivant… dit-il pour essayer de convaincre Crabbe.
- Et alors ? Je ne l'ai pas tué, non ? s'écria Crabbe, en rejetant le bras de Malefoy qui essayait à nouveau de le retenir. Mais si je le peux, je le ferai, le Seigneur des Ténèbres veut qu'il meure, de toute façon, quelle diff…
Un jet de lumière écarlate passa alors à quelques centimètres de Potter : Hermione s'était précipitée derrière lui et avait lancé un sortilège de Stupéfixion en visant la tête de Crabbe. Mais Drago avait réussi à pousser celui-ci hors de la trajectoire de l'éclair qui rata sa cible.
- C'est cette Sang-de-Bourbe ! Avada Kedavra !
Il eut à peine le temps de réaliser la tentative de meurtre de Crabbe qu'il vit Hermione plonger de côté pour échapper au sortilège. Fou de colère, il se retourna vers son compagnon mais Potter fut plus rapide que lui jeta à son tour un sortilège de Stupéfixion à Crabbe. Ce dernier l'évita d'un bond, bousculant Drago qui, sous le choc, lâcha sa baguette. Elle roula à terre sous une montagne de caisses et de meubles brisés.
-Ne le tuez pas ! NE LE TUEZ PAS ! cria-t-il à Crabbe et à Goyle qui visaient tous les deux Potter.
Pourquoi les avaient-ils amenés ?! S'il touchait au moindre cheveu d'Hermione ou même de Potter... jamais il ne se le pardonnerait ! Ils hésitèrent une fraction de seconde qui suffit à Potter de s'écrier :
- Expelliarmus !
La baguette de Goyle lui échappa des mains et disparut dans la muraille d'objets à côté de lui. Il sauta bêtement sur place pour essayer en vain de la récupérer.
Drago se rua hors de portée du deuxième sortilège de Stupéfixion que lança Hermione vers eux, et Weasley, apparaissant soudain au bout de l'allée, jeta à Crabbe un maléfice du Saucisson qui le manqua de peu.
Crabbe fit volte-face et hurla à nouveau :
- Avada Kedavra !
D'un bond, Weasley échappa au jet de lumière verte. Malefoy, privé de baguette, se réfugia derrière une armoire à trois pieds tandis qu'Hermione fonçait sur eux, lançant au passage un sortilège de Stupéfixion qui frappa Goyle de plein fouet.
- Il est quelque part par là ! lui cria Potter en montrant la pile d'objets sur laquelle le vieux diadème était tombé. Cherche-le pendant que je vais aider R…
- HARRY ! hurla-t-elle.
Derrière lui, un grondement qui enflait rapidement l'avertit de justesse. Il pivota sur ses talons et vit Weasley et Crabbe courir vers eux à toutes jambes, le long de l'allée.
-Tu aimes la chaleur, crapule ? rugit Crabbe sans cesser de courir.
Mais il semblait incapable de maîtriser ce qu'il avait déclenché. Des flammes d'une taille anormale les poursuivaient et léchaient au passage les amas d'objets qui s'effritaient en se couvrant de suie à leur contact.
- Aguamenti ! hurla Potter.
Mais le jet d'eau qui jaillit de sa baguette s'évapora dans l'air. Drago comprit alors que Crabbe avait commis l'irréparable : il avait jeté un Feudeymon, un des plus dangereux sortilège en matière de magie noire.
- COURS !
Il attrapa Goyle, rendu inerte par la stupéfixion, et le traîna avec lui. Crabbe les devançait tous, l'air terrifié, à présent. Les trois autres s'étaient précipités sur ses talons, poursuivis par le feu.
Lorsqu'ils tournèrent un coin de l'allée, les flammes les pourchassèrent comme si elles étaient vivantes, dotées de sens, décidées à les tuer. Le feu, maintenant, se métamorphosait, se transformant en une gigantesque horde de bêtes féroces : serpents enflammés, chimères et dragons se dressaient dans les airs, fondaient en piqué puis s'élevaient à nouveau. Les détritus séculaires dont ils se nourrissaient étaient catapultés dans leurs gueules hérissés de dents, projetés très haut sur leurs pattes griffues avant d'être consumés par la fournaise.
Il courut aussi vite qu'il put, sentant la chaleur des flammes se rapprocher de plus en plus. Mais le poids de Goyle commençait fortement à le ralentir. Il chercha Hermione des yeux. Mais il ne la vit pas, la fumée de cendre et la poussière des objets qui se consommaient sous les flammes rendait la vue difficile. Elle avait emprunté une autre allée avec Potter et Weasley. Au moment où il se dit que tout était perdu, que jamais plus il ne verrait Hermione pour lui dire à quel point il l'aimait et qu'il était désolé, il vit sur sa droite une pile entassé de vieux bureaux.
Sans attendre une seconde, il hissa Goyle, toujours inconscient, sur les meubles qui commençaient à se carboniser et grimpa dessus, essayant de monter de plus en plus haut.
-A l'aide ! Cria-t-il en entourant Goyle de ses deux bras pour le maintenir. AIDEZ-NOUS !
Personne ne venait. Etaient-ils… ? Cette simple pensée le fit vaciller, sa vue commençait à se brouiller lorsqu'il aperçut un balai voler vers lui. Il reconnut aussitôt Potter qui tendait une main vers lui. Il l'agrippa mais le poids de Goyle était trop lourd pour lui et sa main, couverte de sueur, glissait de la sienne.
- SI ON MEURT À CAUSE D'EUX, JE TE TUERAI, HARRY ! rugit la voix de Weasley.
Et au moment où une immense chimère de flammes fondait sur eux, Hermione et Potter hissèrent Goyle sur leur propre balai puis s'élevèrent à nouveau, roulant et tanguant dans les airs, pendant que Drago grimpait derrière Potter.
- La porte, va vers la porte, la porte ! cria Drago à l'oreille de Potter qui fonçait derrière Weasley, Hermione et Goyle à travers le tourbillon de fumée noire, parvenant à peine à respirer.
Autour d'eux, les derniers objets qui n'avaient pas encore été brûlés par la voracité des flammes volaient en tous sens, jetés en l'air, en manière de célébration, par les créatures nées du feu ensorcelé : des coupes, des boucliers, un collier étincelant et une vieille tiare aux couleurs délavées…
Cependant, Potter dirigea le balai vers la salle, et s'éloigna de la porte d'entrée, cherchant le diadème perdu.
-Qu'est-ce que tu fais, qu'est-ce que tu fais ? La porte est par là ! hurla-t-il.
Mais Potter ne l'écouta pas, il prit un virage en épingle à cheveux et descendit en piqué. Le diadème semblait tomber au ralenti, tournoyant et scintillant dans sa chute vers la gueule béante d'un serpent, et soudain, il l'attrapa, le fit glisser autour de son poignet… Il vira à nouveau alors que le serpent se ruait sur lui. Il remonta en flèche et fonça directement vers l'endroit où se trouvait la porte.
Le cœur de Drago tambourinait plus que jamais dans sa poitrine, la fumée commençant à envahir ses poumons. De tout son être, il souhaita que la porte soit toujours ouverte et se cramponna de toutes ses forces à Potter lorsqu'à peine quelques mètres de là, il distingua à travers la fumée, un rectangle qui se découpait sur le mur et bifurqua dans cette direction. Quelques instants plus tard, il sentit de l'air frais pénétrer dans ses poumons, puis ils s'écrasèrent contre le mur du couloir, à l'extérieur de la salle.
Il tomba du balai et resta étendu, face contre terre, haletant, toussant, secoué de haut-le-cœur. Potter roula sur lui-même et se redressa en position assise. La porte de la Salle sur Demande s'était effacée et Weasley et Hermione étaient assis sur le sol, pantelants, à côté de Goyle, toujours inconscient.
En un instant, il croisa le regard d'Hermione. Toute la pétillante, la malice qu'il avait connu autrefois était effacée. Il eut le sentiment qu'un mur était dressé entre eux à présent. Des larmes commencèrent à lui monter aux yeux et il sut, d'après la déchirure qu'il ressentait au cœur, qu'elles n'avaient rien à voir avec la fumée qu'il venait de traverser dans la salle.
Il vit du coin de l'œil que Weasley le regardait et feignit d'être choqué par la mort de Crabbe :
-Cr… Crabbe, balbutia Drago. Cr… Crabbe…
Il risqua un dernier regard vers elle quand il vit avec étonnement la chaîne en argent du collier qu'il lui avait offert. Il en resta estomaqué : elle avait gardé près d'elle son présent ! Il releva aussitôt la tête et vit qu'Hermione avait remarqué son regard. D'un geste précipité, elle dissimula le collier sous son pull et détourna les yeux vers Potter qui s'était relevé au moment où une série de détonations assourdissantes secouèrent le château et des silhouettes transparentes montées à cheval filèrent au galop, leurs têtes, qu'elles tenaient sous le bras, poussant des cris sanguinaires.
Alors qu'avez-vous pensé de la fameuse scène du baiser ? Malheureusement nous ne pouvions faire autrement T_T
mais voila ce n'est pas pour la même raison que le pensait Harry dans la trame originale aha
Nous espérons que la vision de Drago dans ce chapitre vous ait plue !
Bon dimanche à tous et à toutes ^.^
