Bonjour tout le monde !

Petite surprise pour cette St Valentin (oui, bon avec une semaine de retard XD)

Voila un petit chapitre "cadeau" qui n'est pas la suite de l'histoire là où nous l'avons laissée mais plutôt un chapitre "anecdote" ^^

J'espère que cette surprise vous plaira :p Comme d'habitude nous avons mêlés trame originale et Dramione ;)

Nous vous laissons dans Harry Potter et l'Ordre du Phoenix, le jour de la St Valentin bien sure ! ;)

Bonne lecture et laissez-nous votre avis sur ce chapitre !

Bisous à touuus

M&T


Une perturbante Saint Valentin

Ensevelis sous la masse de devoirs et leur programme de cours chargé, les élèves de cinquième année s'alarmèrent de constater que le mois de janvier filait à toute allure et sans plus attendre, février arriva à son tour, apportant avec lui un temps plus humide et plus chaud.

Seule Hermione Granger ne semblait pas en proie à cette panique générale : d'après son planning ensorcelé, l'avancement de ses devoirs coïncidait parfaitement avec les délais qu'elle s'était fixés le mois dernier. Certes, tout comme la plupart de ses condisciples, elle veillait tard dans la salle commune des Gryffondor pour terminer ses rédactions, mais elle pouvait tout de même s'attribuer quelques heures de détende autour d'un bon bouquin à la bibliothèque.

Au matin du quatorze février, il régnait dans le château une ambiance fébrile à l'approche de la sortie à Pré-au-lard organisée le jour de la Saint-Valentin. Sur son passage, de nombreuses filles se trémoussaient d'impatience dans la salle commune, s'échangeant en hâte leur maquillage ou accessoire. Hermione poussa un soupir d'exaspération et sortit par le portrait de La Grosse Dame pour descendre prendre son petit déjeuner. Elle ne ressentait aucune excitation particulière en ce jour de Saint Valentin. En réalité, la jeune fille avait une tout autre idée en tête. Lorsqu'elle pénétra dans la Grande Salle, elle chercha des yeux une place à la table des Gryffondor pour attendre l'arrivée de Harry et Ron qui visiblement, n'étaient toujours pas descendus.

Ils arrivèrent quelques minutes plus tard, à l'arrivée des hiboux qui venaient porter le courrier. Au moment où ses amis s'installèrent à ses côtés, Hermione arracha une lettre au bec d'une chouette hulotte empruntée à l'école qui lui donna tout de suite la réponse qu'elle attendait tant.

-Il était temps ! Si elle n'était pas arrivée aujourd'hui…, dit-elle en décachetant avidement l'enveloppe d'où elle sortit un petit morceau de parchemin.

Ses yeux bondissaient de gauche à droite tandis qu'elle lisait le message et l'expression d'un plaisir sardonique s'étala bientôt sur son visage.

- Écoute, Harry, reprit-elle en levant la tête vers lui. C'est très important. Est-ce que tu pourrais me retrouver aux Trois Balais aux alentours de midi ?

- Ça… Je ne sais pas, répondit-il d'un ton incertain. Cho voudra peut-être que je passe toute la journée avec elle. On n'a pas décidé de ce qu'on allait faire.

- Amène-la, s'il le faut, dit Hermione d'un ton pressant. Tu veux bien venir ?

- Heu… oui, d'accord, mais pourquoi ?

- Je n'ai pas le temps de te le dire maintenant, il faut que je réponde très vite.

Et elle se hâta de quitter la Grande Salle, sa lettre dans une main, un morceau de toast dans l'autre. Escaladant les marches des escaliers quatre à quatre, elle débarqua quelques minutes plus tard dans la salle commune vide à présent. Elle gribouilla rapidement une réponse au dos du parchemin avant de la poster à la volière. Enfin, il lui restait quelques heures devant elle avant de s'apprêter pour son rendez-vous de Pré-au-lard.

Le temps était maussade et bientôt, les nuages gris foncé ne tarderaient pas à déverser une pluie drue. Il s'était fixé rendez-vous avec Pansy devant la boutique de chez Honeydukes, il savait que c'était sa boutique préférée même s'il ne comprenait pas en quoi ingurgiter un tonneau de Dragée surprise de Bertie Crochue ou encore des Fizwizbiz le jour de la Saint Valentin étaient romantique. Cette fête est complètement ridicule, pensa-t-il en remontant le col de sa veste pour se protéger du vent froid. A ses côtés, Crabbe et Goyle attendaient comme deux gargouilles en pierre. Leurs bras de gorille tombant le long de leur corps massif, ils clignaient des yeux pour se protéger de la petite pluie fine qui commençait à tomber.

Claquant la langue dans un signe d'impatience, Drago Malefoy commençait à trouver le temps long. Pourquoi attendait-il de la sorte ?! Pour Pansy ! Se demanda-t-il. Il s'apprêtait à faire demi-tour, n'hésitant pas une seconde à lui poser un Boursouf quand un groupe de filles particulièrement bruyantes avança vers lui, à sa tête, Pansy qui pouffait de rire comme à son habitude. D'un air maussade, il se laissa traîner par Pansy dans la moitié des boutiques de la ville. Pourquoi avait-il accepté son invitation ? Ne cessa-t-il de se demander lorsqu'elle ne mit à lécher devant lui son immense sucette multicolore dans un bruit de succion tout à fait écœurant.

Drago suggéra de continuer leur promenade afin de sortir de cette odeur nauséabonde de friandises et surtout, pour fuir les autres élèves de l'école surexcités par la quantité de sucre qui ne cessaient de le bousculer contre les rayons du magasin. En sortant du magasin, l'air froid continuait de leur fouetter le visage. Pansy proposait de se réchauffer autour d'un bon chocolat chaud chez Madame Pieddodu, l'endroit le plus romantique pour des amoureux – selon Pansy. Tout le long du chemin, la Serpentard s'agrippa à son bras comme si elle craignait de s'envoler à la force du vent si bien que Drago sentit son bras s'endormir sous son poids. Pouvait-elle être aussi collante qu'un strangulot ? Se demanda-t-il enfin quand elle le lâcha. Ils arrivèrent devant la vitrine de Madame Pieddodu lorsque Drago reconnut un visage qu'il ne connaissait que trop bien : Potter et Cho, tous deux buvant du café comme deux inconnus.

Drago approcha son visage plus près de la vitre et un large sourire moqueur s'inscrivit sur son visage. Enfin cette sortie à Pré-au-lard était plus amusante que ce qu'il n'avait cru.

-Potter et Chang ! S'écria-t-il d'une voix à la fois amusée et écœurée.

-Nous les avons croisés tout à l'heure, raconta Pansy en se moquant. C'est fou ce qu'ils sont mal à sortie ! Je croyais que Chang avait meilleur goût !

-Sérieusement, Diggory ?

-Il faut avouer qu'il était beau garçon, Dragonichou, répondit-elle les yeux pétillants de ragots.

Il lui répondit d'un grognement dédaigneux avant de reporter la conversation sur Potter.

-Ca n'a pas l'air de bien se passer, constata Drago en ricanant. D'un coup de tête, il désigna à Pansy la table de Potter et Chang qui regardaient tout deux dans des directions opposées. Les deux Serpentard s'esclaffèrent en les observant par la fenêtre, pour rien au monde il ne voudrait être Chang en ce moment. A la table à côté, Roger Davies et sa petite amie s'embrassaient langoureusement pour ne pas arranger les choses.

-Tu veux entrer ? Proposa Pansy.

Drago proposa plutôt de boire une bierraubeurre au trois balais. Blaise et d'autres condisciples de Serpentard s'étaient donné rendez-vous là-bas, il devait avouer qu'il préférait passer le restant de la matinée en leur compagnie plutôt qu'avec Pansy dans ce salon étroit, rempli de couples en train de se regarder dans le blanc des yeux.

Drago était conscient qu'un jour ou l'autre, il devrait éclaircir sa situation amicale avec Pansy Parkinson. Il n'éprouvait pas de sentiments particuliers à son égard alors pourquoi s'amusait-il de la sorte avec elle ? Pour quelle raison lui donnait-il de faux espoirs ? Sans qu'il s'en rende compte, la réponse lui sauta aux yeux, dès l'instant où il ouvrit la porte des Trois balais. Au fond de la salle, coincée entre les tables si étroitement serrées les unes contre les autres qu'il était difficile de se mouvoir, Hermione Granger se trouvait seule, une bierraubeurre à la main. D'après les coups d'œil frénétiques qu'elle jetait par la fenêtre, elle attendait quelqu'un. Weasley, sans doute. Ses traits se crispèrent à cette pensée, bien qu'il n'en comprenne la raison.

Soudain, Il ressentit l'envie d'aller lui tenir compagnie un petit moment.

-Je vous rejoins dans un instant, répondit Drago tandis que Pansy se dirigeait vers leur groupe d'amis qui les saluèrent dans le fond de la salle.

-Mais…

-J'arrive Pansy ! Répliqua sèchement Drago en se frayant un chemin dans le pub surpeuplé pour aller rejoindre Granger.

Décidément, pensa-t-il en évitant de se prendre les pieds dans une chaise, la journée ne lui réserve que des surprises : d'abord Potter en train de se prendre un balai avec Chang et maintenant Granger, seule pendant la Saint Valentin.

-Alors Granger, lui dit une voix lente et traînante, personne ne veut de toi pour la Saint Valentin, c'est navrant.

Elle se retourna lentement, prête à affronter l'horripilante compagnie de Malefoy.

-Occupe-toi de ton chaudron, Malefoy.

-Attention, ricana-t-il de son air méprisant, cette conversation frôle l'impolitesse. Où as-tu appris tous ces gros mots ?

Hermione préféra ne pas répondre et détourna ostensiblement la tête. Elle fut agacée de constater que Malefoy était toujours présent, prêt à lui mettre les nerfs à vif comme à chaque fois.

-En même temps, continua-t-il d'un ton plus bas, qui voudrait passer la Saint Valentin avec une sang-de-bourbe aussi affreuse que toi.

Elle perdit son sang froid et se leva d'un bond, sa chaise tombant à la renverse. Ses mains tremblaient de rage et elle sentit son cœur battre à toute allure. D'instinct, elle plongea la main dans la poche intérieure de sa veste, prête à dégainer sa baguette magique pour la pointer sur Malefoy. Ce dernier suivit son geste et comprit ce que la jeune fille s'apprêtait à faire, mais, contrairement à ce qu'elle s'imaginait, cela ne l'effrayait pas. Au contraire, il s'avança de quelques centimètres vers elle.

-Qu'essayes-tu de faire Granger ? Devant tout le monde dans ce pub ? Tu n'oserais rien…

Son regard hautain et méprisable était plongé dans le sien, il continua lentement de s'approcher et elle sursauta lorsque son corps se serra contre elle. Autour d'eux, personne ne semblait remarquer leur altercation tant l'endroit était bondé. Qui verrait qu'en ce moment, Drago Malefoy l'intimidait de la sorte ? Elle continua de soutenir son regard, sa main droite serrant toujours sa baguette. Son cœur continuait de battre à tout rompre dans sa poitrine, mais ce n'était pas de la crainte, ni de la colère. Comme de l'intimidation, pensa-t-elle. Ses pensées s'embrouillèrent, elle cherchait à toute vitesse une réplique à lui balancer au visage, mais rien ne vint. Il était beaucoup plus grand qu'elle, beaucoup plus intimidant et… captivant.

-Tu ne sais pas de quoi je suis capable, Malefoy, arriva-t-elle à articuler.

-J'espère voir ça un jour, souffla-t-il avant de s'éloigner.

-Tu devrais te méfier, Malefoy ! Répondit Hermione qui retrouva de la confiance en elle maintenant qu'elle n'était plus sous l'emprise de son regard. Maugrey t'a transformé en fouine une fois, je peux très bien recommencer !

Ce dernier éclata de rire pour la narguer, ce qui l'énerva davantage. Hermione regretta de ne pas avoir sorti sa baguette avant qu'il ne commence sa comédie grotesque, il aurait fait beaucoup moins le malin. Malefoy s'apprêtait à répliquer quand une voix toussota derrière eux. Ils sursautèrent et tous deux se retrouvèrent nez à nez avec Rita Skeeter, ex-journaliste à La Gazette du sorcier et l'un des êtres qu'Hermione détestait le plus au monde – avec Malefoy.

Le chômage ne convenait guère à Rita, constata Hermione avec satisfaction. Ses cheveux autrefois soigneusement bouclés étaient à présent ternes, négligés, et pendaient tristement autour de son visage. Le vernis écarlate qui recouvrait ses ongles, semblables à des serres, était écaillé et deux ou trois fausses pierres manquaient à ses lunettes en amande.

-Tiens… tiens, fit-elle de sa voix exaspérante, mais c'est la petite Miss-Parfaite en compagnie de Drago Malefoy ! Ca pour une surprise !

-Qu'est-ce que vous voulez, vous ? Demanda Malefoy de sa voix hautaine.

-Je crains malheureusement que cela ne vous regarde plus, Mr Malefoy, répondit-elle en lui lançant un clin d'œil complice. J'ai rendez-vous avec cette horrible petite sotte ici présente, c'est bien cela ?

-En effet, répondit Hermione, alors dégage Malefoy.

-Je ne comptais pas m'éterniser Granger, ton odeur de sang-de-bourbe me donne de l'urticaire, ajouta-t-il d'un ton plein de dégoût en s'éloignant vers la table des Serpentard.

-Venez par ici, vous.

Elle proposa la table où elle était assise quelques minutes plus tôt avant que Drago ne vienne la déranger. Au loin, elle remarqua le groupe de Serpentard en pleine explosion de rires alors que Drago leur mimait quelque chose qui ressemblait à ses cheveux ébouriffés. Une bouffée de chaleur monta en elle, mais elle préféra faire abstraction de cette rencontre indésirable. Visiblement, Rita Skeeter ne perdait rien du spectacle.

-Que voulait Mr Malefoy ? Demanda avidement l'ancienne journaliste.

-Ca ne vous regarde pas, répondit Hermione, les dents serrées.

-Était-ce un rendez-vous galant ayant mal tourné ? Une scène de jalousie après votre amour pour Harry Potter ?

-Que… quoi ?! S'écria Hermione.

Elle attrapa son sac en crocodile et fouilla à l'intérieur pour sortir une vieille plume d'un vert criard et un rouleau de parchemin. La plume à papote se mit à écrire fébrilement sur le parchemin et Hermione croyait même entendre la plume pousser des petits gémissements d'excitation.

-Qu'est-ce que… ?

Elle attrapa au vol le parchemin et ses yeux s'écarquillèrent de colère en voyant ce que la plume venait de rédiger.

-C'est ridicule ! S'exclama-t-elle, « nous ne refoulons pas de sentiments d'une attirance secrète et inavouée à travers des insultes et une haine qui nous ai plus facile de montrer ! »

Hermione déchira rageusement le parchemin sous les yeux de Rita qui semblait parfaitement se délecter de cet instant.

-Mon trésor, c'est la plume qui le dit.

-Vous et votre plume ne racontez qu'un ramassis de mensonges !

-Oooooh ce sont des confettis pour faire la fête ? Fit une voix rêveuse à leur côté.

Luna se tenait à leur côté, une expression trouble sur son visage comme si elle sortait d'un moment de rêverie, ne sachant plus comment elle était arrivée ici.

-Ah salut, Luna ! Fit Hermione, contente d'être enfin sortie de cette conversation exaspérante. Je… je suis contente que tu aies pu venir. Bien, je propose que nous attendions l'arrivée de Harry, il devrait nous rejoindre aux alentours de midi.

-Je suppose que tu ne m'expliqueras pas avant cela la raison pour laquelle je me trouve ici.

-Pour une fois, vous avez vu juste, répliqua Hermione en levant la main vers Mme Rosemerta.

Quelques minutes plus tard, Mme Rosemerta apporta leur consommation et elles attendirent toutes trois l'arrivée de Harry, buvant leur boisson dans un silence. Luna semblait observer à tour de rôle les clients du pub qui se trouvaient à proximité de leur table. Rita Skeeter, quant à elle, n'arrêtait pas de tapoter la table du bout de ses longs ongles écaillés en signe d'impatience. Hermione essaya de ne pas prêter attention à elle et reporta son attention sur sa montre. Il n'était pas encore midi. Au loin, elle aperçut Hagrid entrer dans le pub, son visage toujours autant enflé et blessé que la dernière fois où il l'avait vu. Elle leva la main vers lui pour le saluer, mais il ne pouvait la voir tant le pub se remplissait de plus en plus, au fur et à mesure que le temps filait.

Du coin de l'œil, elle vit la bande de Serpentard qui enchaînait les bouteilles de bierraubeurre. Dans un coin, légèrement à l'écart des autres, Pansy Parkinson se pelotonnait dans les bras de Malefoy qui ne semblait pas particulièrement ravi. Sans qu'elle s'y attende, il tourna la tête vers elle et croisa, en une fraction de seconde, son regard avant que celle-ci ne détourne précipitamment la tête.

-Est-ce que tu as l'intention de m'expliquer ce que je suis venue faire ici, une bonne fois pour toutes ?!

-Je vous l'ai déjà dit, répondit Hermione d'un ton exaspéré, nous attendons l'arrivée de Harry ! Oh, le voilà ! S'écria-t-elle, soulagée.

Hermione aperçut non loin du bar, son ami.

- Harry ! Harry, par ici !

Elle lui fit signe de la main et le Gryffondor vint les rejoindre, un air de surprise se dessina sur son visage lorsqu'il vit les invités d'Hermione à sa table.

-Tu es en avance ! dit Hermione en se poussant pour lui laisser la place de s'asseoir. Je pensais que tu étais avec Cho, je ne t'attendais pas avant encore une heure !

- Cho ? dit aussitôt Rita en pivotant sur son siège pour dévisager Harry d'un regard avide. Une fille ?

Elle attrapa à nouveau son sac en crocodile et fouilla à l'intérieur.

- Même si Harry sortait avec une centaine de filles, cela ne vous regarderait pas, dit Hermione à Rita d'un ton glacial. Alors vous pouvez tout de suite ranger votre petit matériel.

Rita était sur le point de sortir une plume d'un vert criard qu'elle remit aussitôt dans son sac avec l'air de quelqu'un qu'on vient d'obliger à avaler un flacon d'Empestine.

- Qu'est-ce que vous fabriquez là ? demanda Harry.

Il s'assit et regarda successivement Rita, Luna et Hermione.

- C'est ce que la petite Miss Parfaite s'apprêtait à me dire quand tu es arrivé, répondit Rita en buvant bruyamment une longue gorgée de son verre. J'espère quand même que j'ai le droit de lui parler ? lança-t-elle à Hermione.

- En effet, vous avez le droit, répliqua Hermione avec froideur.

Elle but une nouvelle gorgée et demanda du coin des lèvres :

-Elle est jolie, Harry ?

- Un mot de plus sur la vie sentimentale de Harry et le marché ne tient plus, je vous le garantis, dit Hermione d'un ton irrité.

- Quel marché ? interrogea Rita en s'essuyant la bouche d'un revers de main. Tu ne m'as pas encore parlé de marché, Miss Bégueule, tu m'as simplement dit de venir te retrouver ici. Oh, toi, un de ces jours…

Elle prit une profonde inspiration qui la fit frissonner de la tête aux pieds.

- C'est ça, un de ces jours, vous écrirez d'autres articles horribles sur Harry et sur moi, dit

Hermione avec indifférence. Allez-y, trouvez donc quelqu'un que ça intéresse.

- Cette année, ils n'ont pas eu besoin de moi pour écrire des articles horribles sur Harry,

répliqua Rita.

Elle lui jeta un regard en biais par-dessus son verre et ajouta dans un murmure rauque :

— Comment as-tu réagi en lisant ça, Harry ? Tu t'es senti trahi ? Désemparé ? Incompris ?

- Il est en colère, bien sûr, répondit Hermione d'une voix dure et distincte. Parce qu'il a dit la vérité au ministre de la Magie et que le ministre est trop bête pour le croire.

- Alors, tu t'en tiens à ton histoire selon laquelle Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer- Le-Nom est de retour ? dit Rita.

Elle abaissa ses lunettes et soumit Harry à un regard perçant pendant que son doigt s'aventurait avec convoitise vers la fermeture de son sac en crocodile.

- Tu maintiens toutes ces salades que Dumbledore a racontées à tout le monde au sujet du retour de Tu-Sais-Qui dont tu serais le seul témoin ?

- Je n'étais pas du tout le seul témoin, gronda Harry. Il y avait une douzaine de Mangemorts également présents. Vous voulez leurs noms ?

- J'aimerais beaucoup, confia Rita dans un souffle.

Elle fouillait à nouveau dans son sac à présent et regardait Harry comme s'il offrait le plus beau spectacle qu'elle eût jamais vu.

- J'imagine le titre en grand : « Potter accuse…» avec en sous-titre : « Harry Potter révèle les noms de Mangemorts qui se cachent parmi nous ». Et puis, en légende d'une belle grande photo de toi : « Harry Potter, quinze ans, l'adolescent perturbé qui a survécu à l'attaque de Vous-Savez-Qui, a provoqué un scandale hier en accusant d'éminents et respectables membres de la communauté magique d'être des Mangemorts…»

La Plume à Papote était maintenant dans sa main et à mi-chemin de sa bouche lorsque l'expression d'extase de son visage s'évanouit.

- Mais bien sûr, dit-elle en baissant la voix et en fusillant Hermione du regard, la petite Miss Parfaite ne veut surtout pas que je raconte cette histoire, n'est-ce pas ?

-Eh bien, en réalité, répondit Hermione avec douceur, c'est au contraire ce que veut la petite Miss Parfaite.

Rita l'observa avec des yeux ronds. Harry également. De son côté, Luna chantonnait Weasley est notre roi d'une voix rêveuse et remuait le contenu de son verre à l'aide d'un bâtonnet sur lequel était piqué un oignon mariné.

- Tu veux que je rapporte dans un article ce qu'il a dit au sujet de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas- Prononcer-Le-Nom ? demanda Rita à Hermione d'une voix étouffée.

- Oui, c'est ça, répondit Hermione. La véritable histoire. Tous les faits. Exactement comme les raconte Harry. Il vous donnera tous les détails, il vous révélera les noms des Mangemorts clandestins qu'il a vus là-bas, il vous dira à quoi ressemble Voldemort maintenant – oh, je vous en prie, ressaisissez-vous, ajouta-t-elle avec mépris en lui jetant une serviette.

Au nom de Voldemort, Rita avait tellement sursauté qu'elle avait renversé sur elle la moitié de son whisky Pur Feu.

Elle épongea le devant de son imperméable crasseux sans quitter Hermione du regard. Puis elle lâcha soudain :

- La Gazette n'imprimera jamais ça. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, personne ne croit ces histoires à dormir debout. Tout le monde pense qu'il a des hallucinations. Maintenant, si tu veux bien me laisser écrire quelque chose sous cet angle…

- Nous n'avons pas besoin d'un nouvel article pour dire que Harry a perdu la boule ! Coupa Hermione avec colère. Nous avons déjà ce qu'il nous faut, merci ! Je veux qu'il ait la possibilité de dire la vérité !

- Il n'y a pas de marché pour une histoire comme ça, dit Rita d'un ton froid.

- Vous voulez plutôt dire que La Gazette ne la publierait pas parce que Fudge s'y opposerait, rectifia Hermione, agacée.

Rita la fixa longuement d'un regard dur. Puis elle se pencha en avant par-dessus la table et dit, d'un ton de femme d'affaires :

- D'accord, Fudge fait pression sur La Gazette, mais ça revient au même. Ils ne publieront jamaisun article qui montre Harry sous un jourfavorable. Personne n'a envie de lire ça. C'estcontraire à l'état d'esprit de l'opinion. La dernièreévasion d'Azkaban a suffisamment inquiété lesgens. Ils ne veulent tout simplement pas croireque Tu-Sais-Qui est de retour.

-Alors, La Gazette du sorcier a pour ambition de ne dire aux gens que ce qu'ils ont envie d'entendre, c'est ça ? répliqua Hermione d'une voix cinglante.

Rita se redressa, les sourcils levés, et vida son verre de whisky Pur Feu.

-La Gazette a pour ambition de se vendre, espèce de petite sotte, dit-elle froidement.

- Mon père trouve que c'est un horrible journal, dit Luna en se mêlant soudain à la conversation.

Suçant son oignon mariné, elle fixa Rita de ses immenses yeux protubérants au regard un peu fou.

- Lui, il publie des articles importants parce qu'il pense que le public a besoin de savoir. Il s'en fiche de gagner de l'argent.

Rita se tourna vers Luna d'un air hautain.

- J'imagine que ton père dirige une quelconque feuille de chou locale ? dit-elle. Le genre Vingt-cinq façons de passer inaperçu chez les Moldus avec la date des prochaines braderies de chaudrons ?

- Non, répondit Luna en trempant son oignon dans son soda de Branchiflore. Il est directeur du Chicaneur.

Rita poussa un grognement de dédain si bruyant que les clients de la table voisine se retournèrent d'un air inquiet.

- Des articles importants parce qu'il pense que le public a besoin de savoir, hein ? répéta-t-elle avec le plus profond mépris. Je pourrais me servir de ce torchon comme fumier pour mon jardin.

- Eh bien, voilà une chance de relever un peu le niveau, répliqua Hermione d'un ton aimable. Luna dit que son père est d'accord pour prendre l'interview de Harry. C'est lui qui la publiera.

Rita les regarda toutes les deux pendant un moment puis elle laissa échapper un hurlement de rire.

-Le Chicaneur ! s'exclama-t-elle en gloussant comme une poule. Et tu penses que les gens vont le prendre au sérieux si on publie ça dans Le Chicaneur ?

- Certaines personnes ne le croiront pas, admit Hermione d'une voix égale. Mais la version que La Gazette du sorcier a présentée de l'évasion d'Azkaban comporte des lacunes béantes. Je crois que beaucoup de gens vont se demander s'il n'existe pas une meilleure explication de ce qui s'est passé et s'ils voient un autre article disponible, même publié dans un… – elle jeta à Luna un regard en coin – dans un magazine inhabituel, je pense qu'ils auront très envie de le lire.

Rita resta silencieuse un long moment, mais elle observait Hermione d'un oeil rusé, la tête légèrement penchée de côté.

- Bon, admettons que je le fasse, dit-elle soudain. Je serais payée combien pour ça ?

- Je ne crois pas que mon père paye vraiment les gens pour écrire dans son magazine, répondit Luna d'une voix rêveuse. Ils le font parce que c'est un honneur et puis aussi pour voir leur nom imprimé.

Rita Skeeter se tourna vers Hermione. On aurait dit qu'elle avait encore dans la bouche un goût prononcé d'Empestine.

- Je suis censée faire ça gratuitement ?

- Eh bien oui, assura Hermione d'un ton très calme en buvant une gorgée du contenu de son verre. Sinon, comme vous le savez déjà, j'informerai les autorités que vous êtes un Animagus non déclaré. À ce moment-là, peut-être que La Gazette vous paiera un bon prix pour un reportage en direct sur la vie des prisonniers d'Azkaban.

Rita semblait éprouver une envie irrépressible de prendre le petit parasol en papier qui dépassait du verre d'Hermione et de le lui enfoncer dans le nez.

- J'imagine que je n'ai pas le choix ? dit Rita d'une voix légèrement tremblante.

Elle ouvrit à nouveau son sac en crocodile, en sortit un morceau de parchemin et prit sa Plume à Papote.

- Papa sera très content, déclara Luna d'un ton enjoué.

Un muscle tressaillit sur la mâchoire de Rita.

- D'accord, Harry ? demanda Hermione en se tournant vers lui. Prêt à dire la vérité au public ?

- Oui, je pense, répondit Harry.

Il regarda Rita dont la Plume à Papote frémissait déjà au-dessus du morceau de parchemin.

- Alors, allez-y, Rita, dit Hermione d'un ton serein en repêchant une cerise confite au fond de son verre.

Le récit de Harry fut long et éprouvant : Rita lui avait demandé avec insistance tous les plus petits détails et, sachant que c'était pour lui l'occasion ou jamais de dire la vérité au monde, il lui avait raconté tout ce dont il se souvenait. Bientôt, il était l'heure de rentrer au château et le pub des Trois balais commençait tout doucement à se vider par groupe d'élèves de l'école. Vers cinq heures du soir, il ne restait plus que Rita, Harry, Luna et elle ainsi que le petit groupe de Serpentard qui, au goût d'Hermione était un peu trop brouillant.

Enfin, ils décidèrent qu'il valait mieux ne plus traîner pour ne pas se faire punir par Ombrage à leur retour et se levèrent de table.

-Attends-moi, dit Hermione à Harry qui remettait sa cape sur son dos, je passe rapidement aux toilettes.

Elle traversa la salle entre les tables vides et se dirigea vers les toilettes des filles en prenant soin de ne pas passer devant le groupe de Serpentard qui s'éclipsait, à leur tour. Elle jeta furtivement un regard en leur direction. A nouveau, elle croisa brièvement le regard de Malefoy qui suivait ses pas. Elle accéléra l'allure, son cœur battant plus vite quand elle entra dans les toilettes des filles. La porte claquant derrière elle, Hermione se précipita vers les lavabos et observa son reflet dans le miroir. Elle avait chaud. Très chaud. Ses joues rosies par la chaleur, elle n'arrivait pas à calmer sa respiration. Elle ne savait pour quelle raison elle se mettait dans cet état… Le regard perdu dans le vide, la jeune fille se remit à penser à son altercation avec Malefoy. Allait-elle faire part des menaces du Serpentard à ses amis ? Elle n'en savait rien…Ce n'était pas la première fois que cela arrivait. Inconsciemment le souvenir de ce soir d'Halloween remontait à la surface.

Hermione était perdue dans ses pensées, elle ne se rendait pas compte que cela faisait plus de cinq minutes qu'elle se trouvait dans les toilettes des filles.

Tout d'un coup, la porte des toilettes s'ouvrit à la volée, laissant apparaître à l'entrée :

-Malefoy ! S'écria Hermione, surprise.

Le Serpentard s'avança vers elle d'un pas décidé sans la quitter des yeux.

-Qu'est-ce que tu fais ici ?!

-A ton avis, Granger ?

Il s'avança de plus en plus vers elle, mais elle recula. Le mur des toilettes la bloqua à présent si bien qu'elle ne pouvait plus bouger. Lentement, il approcha son visage du sien et l'embrassa passionnément. Elle se surprit à lui son baiser comme si ce geste lui paraissait naturel… Il glissa sa main dans ses cheveux, caressant tendrement sa nuque ce qui la fit aussitôt frémir de plaisir quand trois bruits sourds retentissent contre la porte des toilettes.

-Hermione ! Cria la voix de Harry, nous devons absolument partir sinon Madame Rosemerta nous chassera à coups de balai.

Hermione sursauta, sortant de sa rêverie. Elle se tenait toujours devant le lavabo, son reflet l'observant d'un regard perdu. Depuis combien de temps se trouvait-elle ici, à s'imaginer ce scénario invraisemblable ? Elle tenta de reprendre rapidement ses esprits, son visage plus que jamais enflammé.

-Oui, oui, répondit-elle d'une voix plus aiguë qu'à l'ordinaire. J'arrive.

Hermione ne mangea pas grand-chose ce soir-là. Elle écouta d'une oreille discrète le récit de leur après-midi à Ron qui était impressionné par son idée. Après le dîner, Hermione leur souhaita directement bonne nuit et monta dans le dortoir des filles qui heureusement pour elle, était vide. Elle se jeta dans son lit, les bras croisés derrière la tête, la jeune fille se mit à réfléchir sur son moment d'absence dans les toilettes des Trois balais. Elle ne cessa de se demander comment cette image s'était retrouvée dans son esprit ? C'était tellement absurde et ridicule ! Elle détestait Drago Malefoy, c'était l'être le plus abominable, lâche et vaniteux qu'elle connaissait.

Il passait son temps à l'humilier et l'insulter, se dit-elle rageusement. Hermione ne pouvait trouver qu'une seule explication logique à cet étrange comportement : la fatigue.

Oui… c'est cela, comprit-elle, elle se trouvait simplement dans un gros état de fatigue. Ses yeux commençaient à s'alourdir… la jeune fille décida d'enfiler directement son pyjama pour aller se coucher quand un léger grincement retentissait à la fenêtre du dortoir. Intriguée, Hermione s'avança et aperçut un hibou de l'école qui voletait derrière la fenêtre, un bout de parchemin coincé dans son bec. Elle laissa entrer le volatile dans le dortoir qui se posa en un hululement sur la commode près du lit de Lavande. Quelle perturbante journée…Qui pouvait bien lui écrire à cette heure tardive ? Se demanda-t-elle en saisissant la lettre d'une main tremblante d'excitation. Hermione écarquilla les yeux quand elle lu ces simples mots, écrit dans une écriture fine et légèrement penchée :

Joyeuse Saint Valentin.