Bonjour tout le monde !

Avec un peu de retard, voici la suite de notre histoire :)

Nous vous souhaitons une bonne lecture et encore merci pour vos revieuws et votre présence même si nous tardons à poster!

A très bientot pour la suite :D

M&T


Chapitre 4 : Désaccord

Grâce à leur collaboration, Alecto et Amycus Carrow furent inculpés de vingt ans de prison au lieu de la perpétuité. Aux yeux de tous, Kingsley s'était montré trop conciliant pour un témoignage qui était assez prévisible, après tout, tout le monde savaient que la famille Malefoy était étroitement liée aux forces du mal. Comme ne manquait pas de pointer du doigt La Gazette du sorcier, - Rita Skeeter se faisait un plaisir de glisser entre ses lignes de vipère quelques allusions, soulignant à plusieurs reprises l'incapacité de Kingsley à ne pouvoir répondre suffisamment à la soif de justice que réclamait la population magique.

Alors qu'ils prenaient tous ensemble leur petit déjeuner dans la cuisine ensoleillée du Terrier, Ron ne manquait pas, comme à son habitude, de lire à haute voix les nouvelles apportées par La Gazette.

-Vingt ans ! Vous vous rendez compte ?! Vingt ans à Azkaban ! S'exclama-t-il indigné en pliant avec rage le journal, ce qui fit renverser son verre de jus de citrouille sur la table.

-Ron ! S'écria Ginny en se relevant, évitant de justesse que le jus ne se déverse sur son jean, fais un peu attention !

-Désolé, Ginny, répondit-il précipitamment en sortant sa baguette de sa poche. Recurvite !

Le jus de citrouille se volatilisa aussitôt et La Gazette du sorcier retrouva son aspect ordinaire. Hermione pouvait voir en première page Alecto et Amycus Carrow en train de se faire emprisonner, cette même expression de victoire dessiner sur leur visage hautain. En bas de la page, une photographie des trois Malefoy assistant à l'audience était représentée avec en gros titre :

LA SITUATION SE COMPLIQUE POUR LA FAMILLE MALEFOY APRES LES TERRIBLES ACCUSATIONS LANCEES PAR LES MANGEMORTS CARROW.

RETROUVEZ EN EXCLUSIVITE (Page 2) LE RAPPORT DU PROCES CARROW AINSI QUE LES TEMOIGNAGES DES MEMBRES DU JURY CONCERNANT L'AFFAIRE MALEFOY DONT LE PROCES EST PREVU A LA DATE DE LUNDI PROCHAIN. POUR PLUS DE DETAILS SUR LES CHARGES D'ACCUSATION (Page 4)

Elle détourna aussitôt les yeux et reporta son attention sur le bol de porridge qu'elle n'arrivait plus à avaler, tant son estomac fut noué. La veille, la nouvelle était tombée : l'ouverture du procès Malefoy était avancée en raison des accusations tenues par les Carrow. Comme un coup de massue, Hermione s'était assise de justesse sur le canapé du salon quand Ron avait débarqué dans la pièce en brandissant La Gazette du sorcier dans sa main et en s'écriant d'une voix excitée que Kingsley avançait l'audience des Malefoy.

Le regard perdu sur son bol de porridge, Hermione se mit à penser à la journée de lundi. Il ne restait plus que quelques jours avant que Drago et ses parents ne soient jugés. Elle sentit ses yeux picoter, bâtit des cils pour le pas éclaté en sanglot devant tout le monde et écouta Ron d'une oreille distraite.

-Kingsley est trop laxiste, reprit Ron en se servant un nouveau verre de jus de citrouille, tout le monde commence à croire que le poste de Premier Ministre ne lui conviendrait peut-être pas.

-Et bien moi, répliqua Harry, je trouve qu'il sera beaucoup mieux que Fudge ou Scrimgeour ne l'ait été !

Ron le regarda les yeux écarquillés comme si Harry parlait une langue étrangère dont il n'avait pas comprit un strict mot.

-Tu trouves que c'est une bonne idée d'avoir enlevé les Détraqueurs d'Azkaban ?!

-Dumbledore a toujours dit que le ralliement à de telles créatures avait été une terrible erreur, répondit Harry avec une fidélité sans faille. Tu as bien vu le résultat lorsque Voldemort était au pouvoir !

- Arrête de prononcer son nom ! S'écria Ron en tremblant, de toute manière Tu-sais-qui n'est plus là, il n'y a plus aucune raison de les renvoyer ! Azkaban ne sera plus aussi terrifiant et craint par la communauté des sorciers sans les Détraqueurs. Tu as bien vu la réaction des Carrow, ajouta-t-il, les joues rouges de colère, ils s'en fichaient royalement de passer vingt années à Azkaban ! Ces crapules méritent plus que la prison à vie !

-Ron ! S'exclama Ginny en regardant son frère avec un air de reproche.

-Quoi ? Les Carrow n'ont écopé que vingt misérables années à Azkaban alors qu'ils torturaient des élèves de l'école, Ginny !

Un mal aise pesant s'installa dans la petite cuisine du terrier. Hermione continua de fixer son bol de porridge en silence. Ces derniers temps, elle trouvait les réactions de Ron particulièrement vindicatif lorsqu'ils abordaient le sujet des procès.

-Vous verrez, reprit Ron en plantant violemment sa fourchette dans sa saucisse, les Malefoy réussiront aussi à s'en tirer…

Le cœur d'Hermione se serra dans sa poitrine.

-… Ils méritent tous le baiser du Détraqueur ! Rugit-il.

Soudain, Hermione lâcha sa cuillère qui tomba dans un bruit métallique sur le carrelage de la cuisine. Sans qu'elle ne puisse s'en rendre compte, elle se leva d'un bond de sa chaise qui tomba à la renverse. Toutes les têtes se tournèrent vers elle, étonnées de la voir perdre son sang froid de la sorte.

-C'est… horrible, ce que tu viens de dire Ron, s'exclama Hermione d'une voix petite voix aigue à peine audible.

-Qu'est-ce que… balbutia-t-il, ne comprenant manifestement rien à la situation.

Celui-ci jeta un regard hagard vers Harry, comme s'il cherchait un soutient mais ce dernier leva les yeux au ciel, exaspéré du comportement révolté de Ron ces derniers temps.

-Comment peux-tu dire une chose aussi horrible sur Malefoy ! Sa mère a sauvé la vie de Harry dans la forêt interdite ! Sans elle, Voldemort ne serait peut-être pas vaincu !

-Réveille-toi, Hermione ! S'écria Ron qui commençait à son tour de s'emporter, elle a fait ça uniquement pour sauver la peau de son fils chéri ! C'était par pur égoïsme, rien d'autre !

Ginny et Harry suivaient la conversation comme lors d'un match de tennis.

-Alors par égoïsme, elle mériterait le baiser du Détraqueur ?! Et Malefoy aussi ?! Répliqua sèchement Hermione.

-Exactement ! Ils ont choisi leur camp ! Et maintenant que Tu-sais-qui n'est plus là, il cherche le repenti de tout le monde ! S'égosilla Ron, dont les postillons commençait à s'échapper de sa bouche.

-Il voulait se repentir avant, n'est-ce pas Harry ? Il n'avait pas le choix !

-Et quand nous étions prisonniers dans ce fichu Manoir, c'était aussi un repenti ?! Je suis désolé, Hermione mais ils méritent tous les trois d'être jugé pour leur crime !

Hermione s'apprêta à ouvrir la bouche pour répliquer lorsque la voix de Mrs Weasley leur parvint de derrière, faisant sursauter tout le monde autour de la table. Elle n'était plus descendue prendre son petit déjeuner si tôt depuis la mort de Fred.

-Ron a raison, fit-elle avec une dureté dans la voix qui ne lui était pas familière, tous ces gens méritent un châtiment pour ce qu'ils ont fait. De toute manière, ajouta-t-elle en effectuant un mouvement de baguette vers bouilloire à thé qui se mit à se déversée toute seule vers sa tasse, ce sont aux membres du Magenmagot et Kingsley à qui reviendra la décision, nous ne pouvons qu'apporter notre témoignage.

-Quand recevrons-nous la convocation ? Intervint Harry, soulagé de pouvoir mettre un terme à la dispute entre Ron et Hermione et de reprendre une conversation normale.

-Surement très bientôt, répondit Mrs Weasley en portant sa tasse de thé à ses lèvres, d'après Percy, ils sont très débordé au Ministère. Le pauvre chéri, tous les jours il part très tôt le matin pour revenir dans son appartement à Londres tard le soir. Evidemment, je lui ai proposé plusieurs fois de revenir à la maison pour l'aider un peu - du moins lui préparer des repas convenables, ajouta-t-elle d'un air contrarié - mais il est très attaché à son indépendance.

Personne ne répondit. Tout le monde se souvint à l'instant de la scène à laquelle ils avaient assisté cet été, quand Percy avait refusé de revenir vivre au Terrier, sous les pleurs déchirants de sa mère. Certes, depuis la bataille de Poudlard, Percy et ses parents s'étaient réconciliés de manière émouvante mais Mrs Weasley ne comprenait pas que Percy aimait vivre seul à présent, sans dépendre de sa mère pour s'occuper de ses affaires. Mrs Weasley avait très mal pris sa réponse et le résultat fut qu'ils avaient passé plus de deux jours à essayer de réconforter ses subites crises de larmes.

-Je serai certainement convoqué, fit Harry dans un soupir, comme à chaque procès.

Il commençait à se lasser d'être sans cesse sous les feux de la rampe. Depuis la défaite de Voldemort, il ne se passait pas un jour sans que son nom ne soit cité dans La Gazette du sorcier si bien qu'il ne pouvait plus mettre un pied dehors sans être assiégé par les journalistes ou les sorciers qui souhaitaient toujours leur serrer vivement la main, Ron et elle. Contrairement à ses amis, Ron semblait se délecté de sa célébrité et l'attention qu'on lui accordait, ne ratant jamais l'occasion de se faire photographier ou de signer des autographe jusqu'au jour où Harry lui avait fait remarquer qu'il suivait les traces de Gilderoy Lockhard, leur ancien professeur de défense contre les forces du mal. Depuis, pour leur plus grand soulagement, Ron s'était quelque peu calmé.

Par ailleurs, entre les convocations au Ministère pour les procès et leurs activités à Poudlard, les trois amis n'avaient plus remis les pieds sur le chemin de Traverse depuis le mois de juin. Mais ils ne s'en souciaient guère, profitant des dernières journées de l'été au Terrier, en compagnie de Ginny.

-Tu es celui qui a vaincu Voldemort, souligna Ginny, c'est normal que tu sois si souvent appeler à témoigner.

-Je sais, répondit Harry, j'espère simplement que le procès de Malefoy soit vite terminer. Même si c'est mon meilleur ennemi, je ne lui souhaite pas ce qu'il lui arrive.

Hermione jeta à son meilleur ami un regard bienveillant. Elle savait que Harry prendra malgré tout, la défense de Drago et sa famille. Cette simple pensée lui procura au fond d'elle un sentiment de soulagement qui fut de courte durée lorsque Ron répliqua :

-Si vous voulez mon avis, nous seront convoqués tous les trois. Kingsley voudra connaître notre version des faits sur ce qu'il s'est passé au Manoir, ajouta-t-il en jetant un coup d'œil en biais vers Hermione.

Celle-ci ne répondit pas, son regard se porta malgré elle à la fine cicatrice qu'elle portait au bras, on pouvait encore lire le mot « Sang-de-bourbe » qu'avait tailladé Bellatrix sur sa peau avec son petit couteau d'argent. A ce souvenir, Hermione repensa à son bébé qu'elle avait perdu ce jour-là et à nouveau, ce même gout amer monta au fond de sa gorge. De toutes ses forces, elle essaya de retenir les larmes qui commencèrent à lui monter aux yeux.

-Hermione ? Demanda Harry, tu vas bien ?

-Oui…oui répondit-elle d'une voix aigue en faignant de boire son jus de citrouille.

-Tu sais… commença Ginny, d'un œil inquiet, tu n'es pas obligée de témoigner si tu ne te sens pas encore prête…

-Merci Ginny, coupa Hermione, préférant changer de sujet.

Elle était touchée du réconfort de son amie, après tout, elle seule comprenait véritablement sa situation. Evidement qu'elle sera appelée au Ministère pour le procès, Hermione ne doutait pas que leur témoignage étaient précieux et qu'il pèserait lourd dans la décision du jury. Elle repensa à la requête de Drago qui désirait qu'elle reste à l'écart du procès, se sentirait-elle capable de ne pas intervenir alors que la vie de Drago pouvait dépendre également de son témoignage ? Allait rester une simple spectatrice du procès ? Elle n'en savait rien…

Un silence gênant s'installa dans la cuisine. Ils finirent rapidement leur petit déjeuner et accueillir avec joie la proposition de Harry pour jouer au Quidditch dans le verger voisin. Lorsqu'ils arrivèrent dans le champ, Hermione reconnu au loin, avec un serrement au cœur, la petite maison abandonnée où ils avaient coutume de se retrouver, l'année dernière avec Drago. Voyant le regard perdu d'Hermione vers la maisonnette, Ron s'avança vers elle et lui expliqua :

-Cette maison est abandonnée depuis des années. En fait, je n'ai pas le souvenir de l'avoir vue habituée une seule fois. Du temps où mes parents ont emménagé, un vieux fermiers moldu élevait des moutons, dit-il en contemplant la vue qui s'étendait jusqu'à la colline. Puis il y a eu un loup sauvage dans la région et tout son troupeau a été tué. Depuis la ferme est restée à l'abandon… Tu…heu… tu veux aller jeter un coup d'œil ? Proposa Ron maladroitement. On pourrait y aller faire un tour nous deux et heu… discuter.

Hermione se pinça les lèvres et détourna aussitôt son regard de l'ancienne ferme. Elle ne désirait plus mettre les pieds dans cet endroit qui lui rappelait douloureusement trop de souvenirs passés avec Drago, et encore moins y aller accompagnée de Ron !

-Nous pouvons très bien discuter ici, suggéra Hermione alors que Harry et Ginny avait déjà enfourché leur balai et voletait au dessus des champs pour se lancer un vieux ballon transformé en Souafle.

-Ici ? Maintenant ? Je ne sais pas… j'imaginais un endroit plus à l'écart, plus discret…

-Ron, s'impatienta Hermione, combien de temps encore éviteras-tu notre conversation ?

Celui-ci ne répondit pas et baissa les yeux.

-Je ne sais pas… j'ai peur Hermione…. Peur de te perdre. Je ne te l'ai encore jamais dit mais je t'ai toujours aimé. Lavande ne signifiait rien pour moi, c'était toi et seulement toi que je voulais. Je croyais que tu le comprenais…

Hermione écouta sans rien ajouté d'autres mots. La gorge sèche, elle sentait que les choses commençaient à se compliquer. Comment lui dire, après une telle déclaration, que ses sentiments n'étaient pas du tout partagés.

-Ron, commença-t-elle d'un ton décidé, j'en suis très touchée, jamais je n'aurai imaginé que…

-Ron ! Hermione ! Lança la voix de Harry au loin, alors vous venez ? On a besoin de gardien !

Ils tournèrent la tête et virent arriver leur ami en piqué, suivit de Ginny qui semblait bouder. Elles s'échangèrent rapidement toutes les deux un regard significatif, avant que Ron ne profite de l'interruption pour enfourcher son balai et rejoindre Harry.

Poussant un soupir, Hermione observa ses deux meilleurs amis s'envoler et effectuer des acrobaties dans les airs. Ginny s'avança vers elle sur son balai et lui demanda à voix basse :

-Tu lui as parlé de tu-sais-quoi.

-J'étais sur le point de le faire avant qu'Harry ne nous interrompe, répondit Hermione d'un ton las.

-J'en étais sûre mais je n'ai pas réussi à le retenir sans attirer ses soupçons.

-Ce n'est rien, Ginny, répondit Hermione en haussant les épaules, j'essayerai de trouver un autre moment opportun.

Son amie esquiva un léger hochement de tête puis s'envola rejoindre Harry et Ron qui s'entraînait à des tirs au but. A son tour, Hermione enfourcha son balai et vola près de ses amis sans réellement participer à la partie de Quidditch. Même après toutes ses années, elle n'arrivait pas à accrocher à ce jeu, quoiqu'en disent Harry, Ron et Ginny. Après quelques minutes, Hermione ne manqua pas de remarquer qu'elle s'était nettement améliorée dans sa maîtrise de vol avec un balai. Après tout, elle n'était pas prête d'oublier sa dernière expérience dans la salle sur Demande, lorsqu'ils étaient poursuivis par le Feudeymon lancé par Crabbe. Avec toutes les épreuves qu'ils avaient traversées l'année dernière, l'altitude ne lui faisait plus aussi peur. Aussitôt le souvenir des vacances de Noel passées avec Drago lui revint en tête à la vitesse de l'éclair, les images du Serpentard faisant des pirouettes aériennes pour jouer avec les nerfs d'Hermione défilaient sous ses yeux, aussi nettement qu'une photographie.

Avec une boule à l'estomac, Hermione essaya de ne plus penser à Drago, ni à l'angoisse qu'elle ressentait à l'approche du procès et profita de cette dernière journée d'été avec ses amis.