Bonjour tout le monde !

Nous vous souhaitons à l'avance un très bon réveillon de Noel :)

Nous souhaitons également nous excuser du retard pour ce dernier chapitre mais pas d'inquiétude, nous ne vous oublions pas !

Voila à petit pas le procès approche, il s'agit du dernier chapitre AVANT le procès ! Hé oui on y est, c'est un peu le centre principal de notre histoire (très longue aha). Nous espérons que vous continuez d'apprécier notre "petite" Fanfic :)

Encore une fois, nous tenons à vous remercier pour votre fidélité, votre patience et vos remarques :)

Passez de bonnes fêtes de fin d'année et surtout, BONNE LECTURE !

A très bientôt

M&T


Chapitre 6 : Le jour d'avant

La veille du procès Malefoy, toute la communauté magique semblait en proie à une véritable excitation et curiosité comme jamais ils n'en avaient vu apparemment dans le monde des sorciers. Tout le monde n'avait plus que ce sujet de conversation à la bouche, même Mrs Weasley avait renoncé à écouter son émission radio préféré, avec en vedette, Celestina Moldubec, pour ne rien manquer du procès.

Pour s'échapper de cette atmosphère chargée en tension, Harry, Ron, Ginny et Hermione décidèrent de rendre une petite visite à George sur le chemin de Traverse. Depuis la mort de son frère jumeau, il avait renoncé à ouvrir la boutique de farces et attrapes, laissant derrière lui le résultat de leurs longues années de recherche à l'abandon. Dans le courant du mois d'août, contre toute attente, ce fut Mrs Weasley qui persuada son fils de reprendre son entreprise, ce qu'il fit.

Dès lors, George partait seul, tous les matins rejoindre sa boutique de farces et attrapes pour sorciers facétieux. A plusieurs reprises, les trois amis lui promirent de venir lui rendre visite même si leur emploi du temps était assez surchargé ces dernières semaines. Ainsi, Harry, Ron, Ginny et Hermione partirent en début d'après-midi pour le chemin de Traverse.

Ils atterrirent devant la façade du Chaudron Baveur dont l'aspect semblait toujours être aussi miteux que la première fois où Hermione était venue, accompagnée de ses parents. Coincé entre une grande librairie et un magasin de disque, aucun passant ne semblait remarqué qu'à l'instant même, quatre jeunes personnes venaient d'entrer dans cet établissement peu fréquentable. Lorsque Ron poussa la porte du pub, l'endroit avait à nouveau retrouvé toute son ambiance animée qu'ils avaient connue avant l'ascension de Voldemort. Le Chaudron Baveur était à présent bondé de sorciers et sorcières tout aussi bruyants et hétéroclites qu'autrefois. Au bar, Tom le patron, nettoyait comme à son habitude un énorme verre sale et humide tout en discutant avec un sorcier qui à première vue, semblait provenir du Mexique.

Lorsqu'il vit Harry entrer, il lui adressa un grand signe de main amical accompagné de son grand sourire édenté. Comme à chaque fois où ils mettaient les pieds quelque part dans le monde des sorciers, Harry, Ron et Hermione furent envahis par une foule de sorciers et sorcières désirant les saluer et les féliciter pour leurs exploits. Une dizaine de mains se dirigèrent vers eux, cherchant à tâtons la moindre partie de leur corps à toucher ou saisir comme s'ils étaient des stars du rock.

-Monsieur Potter, fit la voix d'une vieille sorcière dont un énorme furoncle reposait au bout de son long nez aquilin, je suis votre plus fervente admiratrice. Ne disais-je pas hier encore que Harry Potter est le sorcier le plus courageux qu'il soit.

-M..merci, balbutia Harry, les joues en feu.

-Vive Harry, Ron et Hermione ! S'écria un sorcier faisant tourbillonner son chapeau dans les airs avant d'exploser en un petit feu d'artifice.

-Caraaaamba, s'exclama le sorcier mexicain installé au bar, son verre de tequila suspendu à ses lèvres. Es el Harry Potter ?!

Harry et Hermione se contentaient de sourire, mal à l'aise de répondre à toutes ces salutations et manifestations d'affection. Ron en revanche, prenait son temps pour serrer les mains de tout le monde, savourant pleinement le succès et l'attention qu'on lui portait. Alors qu'Hermione suivait les pas de Harry pour s'extirper de la foule, elle sentit une main lui saisir le pan de sa veste pour tirer dessus. Elle se retourne et vit une jeune sorcière, à peine âgée de sept ans qui la regardait de ses grands yeux verts qui lui fit penser de manière frappante à Dobby.

-Plus tard, lui dit-elle d'une voix timide, je voudrai être à Gryffondor pour être aussi courageuse que toi, Hermione Granger.

Touchée, Hermione s'agenouilla et déposa sur sa joue joufflue un léger baiser.

-Merci ma chérie.

Enfin, ils réussissent à se frayer un chemin pour rejoindre Ginny qui les attendait sous un regard amusé, de l'autre côté du pub, devant la vieille porte en bois vétuste qui menait à la cour.

-Enfin, soupira Harry, je comprends pourquoi nous venons moins souvent nous balader sur le chemin de Traverse.

-Ca ne semblait pourtant pas gêner Ron d'être au centre de l'attention, taquina Ginny.

-La ferme, Ginny, répondit Ron dont les oreilles venaient de virer au rouge.

Indifférente à leurs chamailleries, Hermione sortit sa baguette de sa veste puis tapota trois fois à l'endroit précis contre le mur de la cour. La brique se mit alors à trembloter et un petit trou apparut en son milieu. Le trou s'élargit de plus en plus et se transforma bientôt en une arcade suffisamment grande pour y pénétrer. Aussitôt, le Chemin de Traverse serpentait sous leurs yeux. Tous les quatre se regardèrent, un grand sourire dessiné chacun sur leurs lèvres à l'idée de retrouver l'ambiance joyeuse et magique qu'offrait le Chemin de Traverse. Ils franchirent l'arcade qui disparut aussitôt sur leur passage pour ne laisser derrière eux que le mur de pierre.

Le Chemin était bondé de sorciers et sorcières se pavanant sur la roue pavée, les bras chargés de gros sacs de course. Le tumulte des conversations et des rires insouciants retentissaient aux oreilles d'Hermione qui découvrait à nouveau le Chemin de Traverse comme lorsqu'elle était venue pour la toute première fois. Cependant une petite note en guise de rappel venait assombri ce décor joyeux et festif : sur la façade de quelques boutiques, figuraient encore quelques affiches du Ministère représentant le visage des Mangemorts en fuite.

Un hululement s'éleva d'une boutique dont l'enseigne indiquait: « Au Royaume du Hibou—hulottes, chouettes effraies, grands-ducs, chouettes lapones. Avec un serrement au cœur, Hermione vit Harry jeter un coup d'œil attristé par la fenêtre et dévisager une chouette blanche qui ressemblait à Hedwige, sa chouette disparue.

-Tu devrais peut-être en reprendre une ? Suggéra timidement Hermione.

-Je n'ai plus personne à qui écrire, répondit Harry en détourna son regard de la boutique.

Personne ne lui répondit et ils préférèrent porter leur attention sur la foule de sorciers qui se bousculaient sur leur passage. Quelques secondes plus tard, ils passèrent devant la librairie de Fleury & Bott où un marchand ambulant distribuait à l'aide de sa baguette magique des exemplaires de La Gazette du sorcier qui voletaient près des passants.

-Ne manquez pas le dernier numéro de La Gazette, exclusivité sur le procès Malefoy. Toutes les interviews de Rita Skeeter sur le procès le plus attendu du siècle.

Un exemplaire vint voler tel un avion en papier vers le groupe d'amis et Harry attrapa le journal au vol.

-C'est deux Mornilles la Gazette mon garçon… puis il se tut et ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il reconnut Harry. Mon dieu c'est Harry Potter ! Non, non c'est gratuit, dit-il alors que Harry tendait vers lui les deux Mornilles.

-Merci, répondit Harry avant de déplier la Gazette.

Sur la page de couverture, Hermione aperçut la photographie de Drago qui l'observait d'un air hautain, ses parents à ses côtés tandis que les flashs des journalistes les assiégeaient d'une lumière aveuglante. Harry plia la Gazette et la rangea dans la poche arrière de son jeans.

Enfin, ils arrivèrent devant la boutique de Farces et Attrapes pour sorciers facétieux où ils s'empressèrent de retrouver George à l'intérieur. Comme toujours, l'endroit était bondé de sorciers et sorcières déambulant entre les étages encombrés de divers objets tout aussi surprenants et fastidieux les uns que les autres.

Cependant même malgré l'animation qui y régnait, on pouvait ressentir ce même sentiment de vide que provoquait l'absence de Fred. A l'entrée du magasin, figurait le portrait de son frère disparût qui les saluèrent de son habituel sourire espiègle. Ron et Ginny s'arrêtèrent devant le tableau pendant plusieurs secondes, leurs yeux commençaient à s'embuer de larmes lorsque Fred leur fit un signe de la main. Harry et Hermione s'approchèrent à leur tour d'un pas hésitant, tous les quatre contemplant l'œuvre avant d'être interrompus par l'arrivée de George.

-Plutôt réussi ? Commenta-t-il tristement en contemplant le portrait de son frère jumeau. J'ai pensé qu'il y aura toujours la présence de Fred dans la boutique.

-C'est… commenta Ron d'une voix brisée, une très bonne idée.

- C'est comme s'il était toujours présent dans la boutique, avec moi.

Le portrait de Fred acquiesça tristement les propos tenus par son frère, comme s'il se consentait à ce que George le garde près de lui. Hermione gardait les yeux rivés vers Fred, sentant les larmes lui monter.

-Il m'a coûté assez cher, continua George, je ne pensais pas que les portraits de familles puissent être aussi onéreux.

-C'est certainement pour cette raison que nous n'avons aucun portrait à la maison, commenta Ron, ses oreilles devenant rouge comme à chaque fois que l'on mentionnait leurs soucis d'argent.

-Excusez-moi, Mr Weasley, fit la voix de Verity, l'employée du magasin, il ne nous reste plus aucune boîte de baguettes farceuses dans la réserve.

George poussa un soupir et s'excusa auprès des autres pour ensuite suivre Verity jusqu'à la réserve. Les quatre amis s'avancèrent dans la boutique et commencèrent à parcourir les allées qui semblaient beaucoup plus vides que lors de leur dernière visite il y a plus de deux ans. Les mêmes articles étaient exposés sur les rayons, mais en quantité très réduite comme si une razzia avait eu lieu quelques jours plus tôt après un jour de solde.

-Oh ! S'exclama Ginny, surexcitée en s'approchant du comptoir qui exposait quelques Boursouflet à la mine maussade, ils sont tellement mignons !

-Qu'as-tu fait de Harold ? Demanda Hermione en caressant du bout des doigts un des animaux.

-Il est mort l'année passée, répondit tristement Ginny. J'ai toujours voulu en reprendre un. Tu crois que maman serait d'accord ? Demanda-t-elle en se tournant vers son frère.

-Je n'en sais rien, peut-être… en ce moment elle est si imprévisible. Tantôt elle rit aux larmes avant d'exploser en sanglots dans la cuisine.

Personne ne répondit. Un silence gênant s'installa avant d'être rompu par l'arrivée de George qui semblait être soucieux.

-Quelque chose ne va pas ? Demanda Harry

-Verity doit partir pour les États-Unis rejoindre sa mère malade, expliqua George d'un ton las. Elle ne sera pas de retour avant Noel.

-Que vas-tu faire ? Demanda Ginny.

-Je n'en sais rien… je suppose que je vais devoir fermer la boutique. Impossible de tout gérer moi-même.

-Pourquoi n'engages-tu pas quelqu'un ? Suggéra Ha rry.

-Personne ne veut travailler pour ce prix. J'ai dû revoir le salaire de Verity, c'est sans doute pour cette raison qu'elle préfère s'en aller, je suppose, fit-il en plissant le front. Enfin, depuis le mois de mai je n'arrive plus à trouver de nouvelles idées de farces et attrapes… les gens se lassent de nos produits et le magasin à subit une importante baisse des ventes ces derniers mois.

Harry, Ron, Ginny et Hermione se regardèrent d'un air désolé. Voir George perdre sa joie de vivre et toute la malice qui le caractérisait leur déchirait le cœur, mais le pire était de découvrir sa boutique - qui fut autrefois le seul recueil de bonne humeur dans le monde des sorciers- partir à la dérive.

-Prends-moi à l'essai, je pourrai t'aider jusqu'à son retour.

Toutes les têtes se tournèrent vers Ron, étonnées par sa proposition si spontanée. George regarda son frère d'un air ébahi avant qu'un large sourire ne se dessine sur ses lèvres.

-Tu es sérieux ? Lui demanda-t-il à mi-voix. Ca ne te dérangerait pas de travailler ici ?

-Pourquoi pas ? Après tout ça sera comme un petit boulot pour me faire de l'argent de poche avant de me décider sur ce que je ferai plus tard.

Hermione observa son ami, indécise sur les sentiments qu'elle ressentait vis-à-vis de cette proposition. Comment Ron comptait-il travailler au magasin alors qu'il serait sans cesse sollicité pour témoigner dans les procès ? Mais après tout, se dit Hermione en voyant le visage de ses amis s'illuminer se serait peut-être la solution idéale pour que George retrouve enfin sa créativité dans la confection de farce pour sorciers facétieux.

-Viens Ron, fit George en attrapant son frère par l'épaule, je vais te faire signer tes contrats.

Il l'emmena dans l'arrière-boutique, Harry, Ginny et Hermione lui enjambèrent le pas lorsque Harry s'arrêta net, son regard attiré par la fenêtre du magasin dont la vue donnait sur le chemin de Traverse. Hermione suivit son regard et vit passer, parmi les passants, deux silhouettes noires encapuchonnées, marchant d'un pas pressé, la tête baissée. Il n'en fallut pas plus à Harry pour tourner les talons et se précipiter vers la porte d'entrée de la boutique.

-Harry ! S'écria Hermione, attends !

Elle le suivit et sortit derrière lui par la porte. La foule dans la rue commerçante était si dense qu'on n'arrivait à peine à distinguer les deux individus parmi le mélange de couleurs des capes des sorciers et sorcières. Enfin, ils les virent : les deux silhouettes noires se dirigeant non sans surprise vers l'allée des embrumes. A ses côtés, Harry s'exclama :

-Vite, il faut les suivre !

Harry et Hermione se frayèrent tant bien que mal parmi la foule de gens qui se bousculaient pour entrer dans les boutiques. Enfin, les deux amis arrivèrent à l'entrée du chemin qui menait à l'Allée de Embrumes. D'un pas hésitant, Hermione préféra s'arrêter plutôt que de continuer leur filature.

-Harry… fit-elle alors que son ami s'apprêtait à engager le pas.

-Quoi ?

-Je ne crois pas que ça soit une très bonne idée de les suivre.

Harry observa les deux silhouettes tourner à l'angle du chemin avant de disparaître.

-Si seulement j'avais emporté ma cape, se lamenta-t-il en faisant demi-tour. Depuis la chute de Voldemort je l'ai laissé dans le fond de ma malle.

-Viens, rentrons, proposa Hermione.

Ils retournèrent à la boutique où Ron et Ginny les attendirent.

-Où étiez-vous ? Demanda celle-ci.

-On vous expliquera tout à l'heure, répondit Harry alors qu'un groupe de jeunes sorcières excitées venait d'entrer dans la boutique.

-Mais… insista Ron.

-Tout à l'heure, coupa Harry.

Ils passèrent le restant de l'après-midi à se pavaner de boutique en boutique, entrant quelques fois pour effectuer des achats : Ron n'avait plus de miamhibou pour Coquecigrue et Hermione devait acheter une nouvelle brosse à poil pour Pattenrond. Elle réussit également à les entraîner jusqu'à Fleury & Bott où elle commanda la dernière biographie de Bathilda Tourdesac et enfin, ils s'arrêtèrent devant le magasin de Quidditch – pour le plus grand déplaisir d'Hermione- où ils restèrent plus d'une heure. Les bras surchargés de sac, les quatre amis décidèrent de boire un dernier verre au Chaudron Baveur avant de retourner au Terrier.

Enfin, lorsqu'ils furent installés à une table située au fond de la taverne, loin des oreilles et regards indiscrets, Ron revint à la charge :

-Alors Harry, tu vas enfin nous expliquer ce que vous trafiquiez avec Hermione tout à l'heure ?

-On ne trafiquait rien du tout ! S'indigna Hermione. Harry a simplement aperçu par la fenêtre du magasin deux personnages un peu… suspects, dit-elle en jetant un regard furtif vers son ami.

Celui-ci leur expliqua leur petite filature qu'il n'avait pas aboutie très loin.

-Qui pourrait être assez idiot pour se balader dans l'Allée des Embrumes en ce moment ? Demanda Ron quand Harry finit son récit.

-Je n'en sais rien… mais manifestement, ils ne voulaient pas être vus.

-C'est certainement pour cette raison qu'ils y ont été en pleine journée, fit remarquer Hermione d'un air grave, quoi de mieux que la forêt pour dissimuler un arbre.

-C'est un proverbe moldu ? Ricana Ron.

-Tout à fait, répliqua Hermione en lui lança un regard noir.

Ron s'abstint de commentaire et fut sauvé de justesse par l'arrivée de Tom qui venait apporter sur un plateau, quatre bouteilles de bierraubeurres. Il les déposa sur la table puis repartit en continuant de saluer Harry par des petits gestes appuyés. Les quatre amis trinquèrent puis reprirent leur conversation comme si de rien n'était.

-Je sais au moins une chose, reprit Harry, ils n'allaient pas chez Barjow & Beurk.

-Comment le sais-tu ? Demanda Ginny.

Pour toute réponse, Harry sortit de sa poche arrière l'exemplaire de la Gazette qu'il déplia sous leurs yeux. A nouveau, la photographie de Drago croisa le regard d'Hermione qui s'empressa de boire une gorgée de bierraubeurres pour détourner sa vue. En bas de la première page figurait un petit article comportant le titre suivant :

LA BOUTIQUE BARJOW & BEURK FERMEE JUSQU A NOUVEL ORDRE.

Barjow, associé depuis de nombreuses années à Caractacus Beurk, à été arrêté il y a quelques jours dans sa boutique pour complicité dans l'assassinat d'Albus Dumbledore. Selon les Aurors qui détenaient depuis plusieurs semaines des informations douteuses sur les activités de Barjow, ce dernier serait accusé de complicité dans l'assassinat d'Albus Dumbledore. La majorité des articles vendus à été confisquée par le Ministère et soumise à une enquête déterminant une quelconque présence de magie noire.

Jusqu'à nouvel ordre, Barjow restera emprisonné dans les cellules de l'école Poudlard en attendant son jugement. Toutes fois, nous ne pouvons l'affirmer à l'heure où ces lignes sont rédigées, il se pourrait que Mr Barjow soit également appelé à comparaître durant le procès Malefoy (voir plus de détail sur le procès à la page 1,2,5 et 8).

Lorsqu'Hermione finit sa lecture, elle échangea un regard intrigué avec Harry.

-Si la boutique de Barjow est fermée, où se dirigeaient-ils dans ce cas ?

-Je n'en ai aucune idée, fit Harry en remettant le journal dans sa poche, je n'ai mis les pieds qu'une seule fois dans l'Allée des Embrumes. Le peu dont je me souvienne ce sont des boutiques plus mal famées les unes que les autres.

Il eut un silence durant lequel les quatre amis burent leur bierraubeurres.

-Au moins, fit Ron en déposant sa bouteille, Malefoy doit sérieusement commencer à se faire du sang d'encre.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? Demanda précipitamment Hermione.

-Barjow va témoigner à son procès, et connaissant cette répugnante vermine, il va reporter tout ce qu'on lui reproche sur les Malefoy ! Cette fois, ils sont coincés !

-Ron ! S'indigna Ginny en lui lançant un regard de reproche.

-Quoi ? C'est la pure vérité ! Pendant des années, Lucius Malefoy s'est pavané dans sa boutique en territoire conquis alors maintenant, il en paye le prix ! Rugit-il.

-Plusieurs objets de magies noires avaient été confisqués par le Ministère, vous vous souvenez ? Rappela Harry. Barjow serait certainement interrogé là-dessus.

Hermione ne dit rien. Elle baissa la tête et préféra ne pas participer à la conversation. La gorge nouée, elle essaya de ne pas prêter attention aux picotements de ses yeux, ni aux pensées qui se bousculaient dans sa tête. Drago, pensa Hermione malgré elle. Toutes les preuves contre lui étaient si accablantes que les minces espoirs d'Hermione frôlaient la folie. Ils continuèrent leur conversation tout en terminant leur bierraubeurre avant de repartir pour le Terrier.

L'ambiance dans la maison semblait être tendue. Tout le monde ne parlait plus que du procès qui devait avoir lieu le lendemain dans la matinée. Alors qu'Hermione essayait d'avaler la moindre bouchée de son rosbif, son estomac se contracta de plus belle lorsqu'elle entendit pour la vingtième fois depuis la journée le nom de Malefoy.

-Kingsley sera sans pitié, informa Mr Weasley sur le ton de la conversation, ça fait des années qu'il espère coincer Lucius Malefoy.

-Les preuves sont assez solides, n'est-ce pas papa ? Demanda George.

-Assez, ils ne sont pas très appréciés dans le monde des sorciers et maintenant que Lucius à perdu toute son autorité sur les autres, tous ceux qu'ils oppressaient par sa position sociale retournent leur veste.

-Ils en profitant pour rejeter toutes leurs accusations sur eux ! Répliqua Harry.

-Peut-être, en tout cas ils sauvent leur peau.

-On dit que le successeur d'Amélia Bones est très sévère, commenta Mrs Weasley.

-En effet, Amira Balhi est très compétence dans ce domaine, quoique légèrement acharné dans son interrogatoire, ajouta Mr Weasley.

Son visage se crispa lorsque Ron orienta à nouveau la conversation sur leur témoignage de demain :

-Ne sois pas trop indulgent demain Harry, je te rappelle que cette fouine de Malefoy voulait te coincer dans la salle sur Demande pour te livrer à Tu-sais-qui !

-Il voulait seulement récupérer sa baguette, souligna Harry.

-En tout cas, j'ai hâte de voir la tête de Malefoy se décomposer quand il apprendra qu'il passera le restant de sa vie en prison.

Le visage d'Hermione blêmit et elle reposa brusquement sa fourchette dans son assiette. Personne ne fit attention à elle, tout le dîner se portait sur le témoignage de Harry et Ron jusqu'à ce que George lui demanda sur le ton de la conversation :

-Et toi, Hermione, tu comptes témoigner demain ?

Tous les visages étaient tournés vers elle. Du bout de la table, Harry, Ron et Ginny la regardaient d'un air inquiet comme si elle n'était pas prête psychologiquement pour comparaître devant la cour.

-Je… ne sais pas, répondit-elle d'une voix mal assurée. Je pense que c'est mon devoir envers la communauté magique.

-Après ce qu'il s'est passé au Manoir, insista Ron, tout le monde comprendrait que tu…

-Je t'ai dit que ça ira, Ron, répliqua sèchement Hermione devant tout le monde qui la regardait avec les yeux ronds, inhabités à voir Hermione répliquer aussi froidement.

Elle détestait quand on parlait des événements survenus chez Drago, particulièrement devant tout le monde. C'était assez pénible d'oublier le visage démoniaque de cette cinglée de Bellatrix Lestrange, tendant vers elle son canif sans avoir besoin que Ron le lui rappelle sans cesse. Un mal de crâne horrible survint subitement. Elle ne supportait plus tout ce monde et ce brouhaha dans la petite cuisine du Terrier. Contre toute attente, elle repoussa son assiette et se leva de table.

-Excusez-moi Mrs Weasley, je ne me sens pas très bien. Je pense retourner dans ma chambre.

-Mais… balbutia celle-ci déconcertée, tu ne voudrais pas goûter de cette merveilleuse tarte au citron avant de monter ?

D'un geste de la main, elle désigna la tarte qui reposait sur le buffet, prête à être dévorée.

-Non merci, je pense que je vais aller me coucher de bonne heure.

-Attends, fit Ron en se levant, je t'accompagne.

-Ce n'est pas la peine Ron, je sais très bien où se trouve ma chambre.

Elle tourna le dos et d'un pas précipité, dévalèrent les marches de l'escalier sous le regard inquiet de la famille Weasley. Alors qu'elle était à peine arrivée au palier du premier étage, elle entendit Mrs Weasley s'inquiéter de son comportement. Avec une pointe au cœur, Hermione se dirigea vers l'ancienne porte de Percy et ferma la porte en un claquement sourd. Exténuée, vidée et accablée, tels étaient les sentiments qu'elle ressentait à l'instant même ou elle se jeta dans le lit, laissant déverser un flot de larmes qu'elle ne put retenir davantage.

Elle ne voulait pas se montrer désobligeante envers Mrs Weasley, ni grossière vis-à-vis de Ron. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se montrer hostile avec son meilleur ami sachant qu'il se réjouissait du sort de Drago. Qui plus est, elle devait bien admettre que tout le monde avait raison : La famille Malefoy se trouvait dans de sales draps. Elle continua de pleurer silencieusement dans son oreiller avec ce sentiment insoutenable d'angoisse à l'idée de perdre définitivement Drago quand elle entendit un léger martèlement à sa porte.

-Hermione, fit la voix étouffée de Ginny, ouvre-moi.

-Laisse-moi seule Ginny, répondit Hermione entre deux sanglots.

-Pas question ! Je dormirai sur le pas de la porte s'il le faut !

Un léger sourire s'esquiva sur les lèvres d'Hermione puis elle se décida d'ouvrier à son amie.

-Hermione… fit-elle d'une voix brisée en voyant l'état dans lequel elle se trouvait.

Elle ne réussit pas à rassurer Ginny ni à lui dire que tout allait bien. Les mots restaient coincés au fond de sa gorge, incapable de sortir. Elle éclata à nouveau en sanglots et Ginny la prit dans ses bras, la réconfortant comme elle le pouvait.

-Tout… tout finira par s'arranger, tenta-t-elle en lui caressant ses cheveux hirsutes.

-Je ne pense pas… tu as entendu… Ron ou ton père, répondit Hermione en reniflant. Les charges retenues contre eux sont… très… lourdes.

-Mais ils écouteront Harry ! S'exclama Ginny d'un air déterminé, ils t'écouteront toi ! Tu peux leur dire !

-Non… je ne peux pas, Drago ne veut pas que je prenne le risque d'être accusée de complicité !

-Tu n'es pas obligé de dire toute la vérité…

-Je serai sous serment Ginny !

-Tu m'as mal comprise, je voulais dire sur votre… histoire… tu n'es pas obligé d'avouer tout ce qu'il y a eu entre vous, mais tu peux toujours essayer de le défendre !

Le regard de Ginny était plongé dans le sien. À travers les yeux bruns de son amie, elle voyait de la détermination, de la confiance et aussi… de l'espoir.

-Tu as peut-être raison…

-Ne perds pas espoir.

Comme toujours, les paroles de son amie l'apaisèrent.

-Ginny, je ne te remercierai jamais assez tout ce que tu as fait pour moi, tu as été une amie exceptionnelle dans tout ce que j'ai traversé.

-Tu aurais fait de même pour moi, répondit-elle avec un sourire.

Les deux amies s'étreignirent à nouveau avant de se relâcher.

-Je suis tellement désolée pour Ron, fit Hermione en culpabilisant. Je n'aurai pas dû lui parler de cette manière…

-Il s'en remettra, l'assura Ginny, il comprend que tu es sous tension avec le procès de demain. Bien sûr, il ne connaît pas les véritables raisons.

-Je me sens tellement mal à l'aise de leur mentir de la sorte… ils sont mes meilleurs amis et ces dernières années, je n'ai fait que leur mentir ou leur caché tellement de choses.

-Moi non plus ça ne me plaît pas.

La dernière remarque de Ginny la mit encore plus mal à l'aise. Après tout, depuis leur sixième année, elle était sous le serment Inviolable d'Hermione.

-Il faut que je brise ce sortilège, lâcha Hermione.

-Quoi ?

-Le serment Inviolable, je dois le lever. On ne sait jamais ce qu'il pourrait arriver et je te mettrai en danger.

-Tu en es sûre ?

-Certaine. Et puis d'ailleurs, j'ai confiance en toi, je sais que quoiqu'il arrive tu ne diras rien.

-Tu aurais pu me dire ça ce jour-là ! Plaisanta Ginny.

-C'est vrai, avoua Hermione, mais à ce moment j'ignorais que les événements prendraient de telles ampleurs.

D'un geste lent, elle prit la main de Ginny, levant sa baguette de l'autre main et prononça l'incantation suivante :

- Moi, Hermione Granger, exécutrice du serment Inviolable fait avec Ginevra Weasley, m'engage à lever le sortilège.

Au même moment, la chaîne de feu rougeâtre qui entourait leurs bras apparut pour ensuite s'estomper et fondre telle de la cendre. Une sensation de chatouillement parcourra l'avant-bras d'Hermione puis disparût aussitôt.

-Je me sens beaucoup plus libérée, fit Ginny en se massant le bras.

Les deux amies se souhaitèrent une bonne nuit puis Ginny prit congé d'Hermione, laissant cette dernière seule avec ses pensées. Elle se changea puis se glissa dans ses draps, incapable de dormir. Ses pensées étaient trop tournées vers Drago, l'imaginant seul dans sa cellule avec cet unique sentiment d'angoisse intense à l'idée d'être jugées par le Magenmagot dans quelques heures.

Elle aurait tellement souhaité être près de lui pour le soutenir, le rassurer… passer les quelques heures qu'il lui restait ensemble. Inlassablement, ignorant la douleur qui perçait son cœur, Hermione se repassa les moments passés avec Drago : leur premier baiser, les fourmillements qu'elle ressentait tout le long de son corps à chaque fois qu'il lui caressait la peau, leur première nuit passée ensemble dans le dortoir des Serpentard, leur soirée à Londres… et bien d'autres. Tous ces souvenirs lui brisaient le cœur, apportant avec eux une soudaine envie de verser des larmes, ce qu'elle fit. Elle passa le restant de la nuit éveillée, tantôt somnolente tantôt inconsolable.

Enfin, les premières lueurs des rayons du soleil percèrent par la fenêtre de la petite chambre et Hermione s'endormit. Elle fit un rêve des plus tourmenté dans lequel un martèlement sourd retentissait dans sa tête, comme un coup que l'on portait à la porte. Des voix résonnaient, mais elle n'arrivait pas à identifier leur provenance, comme si elle se trouvait dans une foule qui ne cessait de hurler à ces oreilles tandis que ces insoutenables bruits sourds continuaient de marteler dans sa tête. Parmi le bourdonnement incessant de ces dizaines de voix, elle reconnut celle de Harry qui l'appelait accompagné de ce même bruit de coups :

-Hermione ! Hermione !

Elle se réveilla en sursaut.

-Oui, oui ! Réussit-elle à articuler en émergeant de cet étrange rêve.

-Le petit déjeuner est servi, Mrs Weasley dit que tu devrais te dépêcher si tu ne veux pas être en retard pour le procès.

-J'arrive !

Hermione se hâta de se préparer, se traînant jusqu'à la salle de bain avant de descendre prendre son petit déjeuner. L'ambiance était tendue, personne n'engageait la conversation sur le procès qui s'apprêtait de s'ouvrir dans deux heures à peine. Enfin, lorsqu'ils furent tous apprêtés, Mrs Weasley sortit du placard la poudre de cheminette et un à un, disparurent dans les flammes vertes qui grandissaient dans l'âtre de la cheminée.