Bonjour tout le monde !

Avec un peu de retard nous vous souhaitons une excellente année 2019 ! Nous espérons que vous avez passé de belles fêtes et que vous êtes toujours au taquet pour la suite de nos aventures :p

Voila enfin le chapitre qui commence avec l'ouverture tant attendue du procès ! Nous appréhendons vraiment cette parties là et espérons qu'il sera à la hauteur de vos attendes ! N'hésitez pas à nous laisser vos impressions ^^

Allez sur ce, bonne lecture :D

M&T


Review anonyme :

Lia : Un grand merci pour tes encouragements et ta revieuw, ça nous motive beaucoup :D ah si tu aimes voir souffrir le duo Hermione/Ron tu es bien tombée aha en fait on n'aime faire souffrir tout le monde je crois XD j'espère que la suite continuera de te plaire :D à très bientot !

Jenny : wouaaah j'espère que tes yeux n'ont pas explosé derrière l'écran en une aprem *.* ! Ahahah franchement c'est vraiment super flatteur de savoir ça, ça nous fait vraiment plaisir :D un grand merci ! Nous espérons que la suite te tiendra toujours en haleine :)


Chapitre 7 : L'ouverture du procès

Drago était allongé sur la planche dure et humide qui lui servait de lit de camp, les bras croisés derrière la tête, son regard perdu dans le vide dont le seul élément de décor était une araignée tissant sa toile dans le coin du mur en pierre brute de sa cellule. Il attendait patiemment les heures défilées. Après tout, il n'y avait plus que ça à faire, se dit-il, lassé.

Il pensa à ses parents, à sa mère particulièrement, seule dans sa cellule. L'image qu'il imaginait de Narcissa Malefoy lui brisa le cœur. Elle qui autrefois était si belle, si riche et enviée, il ne restait plus rien à présent que des souvenirs de leur ancienne vie. Tout cela à cause de son père, pensa-t-il rageusement en se redressant de sa couchette. Lui et ses convictions sordides de Sang-pur, persuadé depuis toujours que leur rang était supérieur aux autres sorciers, voilà où tout cela les a mené.

Pourtant, lui souffla une petite voix dans sa tête, toi aussi tu y croyais à toutes ces sottises… combien de fois n'avais-tu pas traité Hermione de sang-de-bourbe en pensant réellement chaque mot que tu prononçais ? Écœuré, Drago se releva et se mit à faire les cent pas dans sa petite cellule, incapable de rester une minute de plus étendu.

Non, se dit-il, c'était différent ! À l'époque il était beaucoup trop jeune… trop influencé par son entourage pour comprendre le sens de ses propos. C'est Hermione qui lui a ouvert les yeux. Elle seule, qui voit le bien en lui.

Il continua à faire les cent pas dans sa cellule, ignorant l'heure qu'il devait être : la nuit ? L'aube ? La matinée ? Dans combien de temps viendraient-ils le chercher ? C'était comme s'il attendait la mort sans qu'il ne puisse échapper à son destin. En cet instant d'attende insoutenable, il ne souhaitait plus qu'une seule chose : qu'on vienne le chercher, qu'il soit jugé et que tout cela se finisse, quelque soit la sentence.

Il ne supportait plus d'être dans cette cellule sombre et humide, avec pour seule compagnie que ses pensées et cette peur de ne plus voir la lumière du jour, ne plus voir le visage d'Hermione…

Lassé de tourner en rond, Drago décida de s'allonger à nouveau sur sa banquette. Il essaya de fermer les yeux pour s'endormir, convaincu que le temps passerait beaucoup plus vite, mais il n'y parvint pas. Il resta éveillé des heures et des heures encore. Ses yeux commencèrent à picoter de fatigue, il sentit ses paupières s'alourdir quand il entendit un bruit métallique. Lentement, Drago tourna la tête et vit deux membres de la brigade magique, armés de leur baguette, lui tenir la porte.

-Lève-toi, lui ordonna le premier.

Il ne se fit pas prier et se leva de sa couchette sous le regard suspicieux du gardien.

-Ne tente rien, au moindre geste tu seras stupéfixer, compris Mangemort ?

-Je ne suis pas un Mangemort ! Répliqua froidement Drago.

-C'est ça, c'est ce qu'on verra, ricana le garde en liant les mains de Drago à l'aide de sa baguette. Avance.

Il poussa brutalement Drago, l'obligeant à sortir du cachot. D'un pas quasi-militaire, ils avancèrent jusqu'aux marches qui menaient au hall d'entrée de l'école où il retrouva ses parents, également escorté par des membres de la brigade magique.

-Drago… murmura sa mère à son intention.

Son état était épouvantable, pire que ce qu'il n'avait imaginé. Il ne l'avait plus revue depuis le procès Carrow et la différence était si frappante qu'elle estomaqua Drago : son corps était squelettique et son visage émacié marqué par l'angoisse et la misère de ses longs jours passés dans sa cellule. Ses cheveux autrefois si impeccables étaient à présent d'une saleté si repoussante qu'on ne discernait plus sa blondeur. Jamais il n'avait cru possible de voir un jour Narcissa Malefoy tomber aussi bas. À ses côtés, son père peinait à tenir debout, tel un vieillard dont on avait privé de sa canne et qui vacillait sur ses jambes osseuses.

D'un geste brusque, les Aurors les escortèrent jusqu'à la grande porte de l'école qui se referma derrière eux dans un claquement sourd.

La matinée en ce début de mois d'octobre était resplendissante. Un soleil éclatant éblouit les yeux de Drago qui dû porter la main jusqu'à son front pour se protéger des rayons du soleil qui perçait le ciel d'un bleu clair. Les températures annonciatrices de l'automne commencèrent à chuter et les arbres du parc à se colorer. D'un pas presser, ils marchèrent sur la pelouse humide jusqu'au portail qui se trouvait à la lisière de la forêt interdite, là où il avait transplané avec Rogue quelques minutes après qu'il ait tué Dumbledore.

Les gardes les saisir sans délicatesse par le bras, les emmenant avec eux dans le tourbillonnement habituel du transplanage. Une seconde plus tard, les trois Malefoy atterrirent à l'entrée du Ministère de la magie. Drago n'n'était jamais arrivé par cette entrée. Il s'était déjà rendu quelques fois au Ministère avec son père par l'entrée des réseaux de cheminée. C'était beaucoup plus pratique et distingué que cette vieille cabine téléphonique délabrée, pensa-t-il en scrutant les vitres de la cabine brisée et le combiné téléphonique qui pendaient comme s'il était hors d'usage.

Un des gardes entra dans la cabine téléphonique et annonça leur visite. Drago entendit une voix féminine et froide leur souhaiter une bonne journée avant qu'on les fasse entrer un à la fois dans la cabine. Son père entra le premier, accompagné de son garde.

-Drago, murmura la voix brisée de sa mère tandis que la cabine téléphonique disparaissait sous leurs yeux pour réapparaître comme si de rien n'était. Tout… tout ira bien… je suis là.

-Je… ne sais pas mère… j'ignore comment tout cela finira…

Le deuxième gardien poussa Narcissa à l'intérieur qui tout comme son père disparût dans le sol. Enfin, ce fut le tour de Drago d'entrer dans la cabine téléphonique où le garde épingla avec force un badge sur sa poitrine. Il baissa la tête et pu lire à l'envers : « Drago Malefoy, accusé ».

Soudain, le plancher de la cabine téléphonique se mit à vibrer et tout comme ses parents, ils descendirent lentement vers le sol. Il regarda le trottoir passer devant les vitres de la cabine jusqu'à ce que l'obscurité se referme au-dessus de leur tête. Il ne pouvait plus rien voir, à présent. Il entendait seulement un grondement sourd pendant que la cabine s'enfonçait dans les profondeurs de la terre. Après quelques instants, Drago arriva enfin dans l'immense Atrium où l'attendaient ses parents ainsi que les membres de la brigade magique qui fut bientôt rejoints par des Aurors.

Comme la dernière fois, des sorciers et sorcières du Ministère s'étaient rassemblés autour d'eux, curieux de voir Lucius Malefoy et sa famille se faire escorté jusqu'aux salles d'audience. Drago gardait fixement la tête haute, n'osant regarder en direction de ces personnes. Il ne voulait pas leur donner cette satisfaction. Il entendit les murmures des conversations s'élever de plus en plus dans l'Atrium.

-Avancez, fit la voix sèche de l'Auror.

Sous le regard noir et à la fois curieux des membres du Ministère, les trois Malefoy passèrent devant la Fontaine de la Fratrie magique qui avait repris son aspect d'autrefois.

-Circulez ! Exigea le deuxième Auror à la foule de sorciers qui commençaient à se rassembler autour d'eux.

Un bourdonnement de colère et de révolte parvint jusqu'aux oreilles de Drago lorsqu'ils passèrent entre l'allée qui s'était formée sur leur passage.

-Ce sont des menteurs ! Entendit-il crier.

-Mangemorts ! Mangemorts !

-Assassins ! Meurtriers !

Drago restait impassible, les yeux fixés droit devant lui, sur la nuque de l'Auror qui avançait. Les injures et protestations de révoltes continuèrent de raisonner dans l'Atrium, mais il ne s'en souciait guère pour le moment : toutes ses pensées étaient tournées vers le procès, son procès qui était sur le point de s'ouvrir. Pour la première fois depuis le début de la journée, il prit réellement conscience des funestes conséquences.

Ils suivirent les Aurors jusqu'à un hall plus petit où une vingtaine d'ascenseurs s'alignaient derrière des grilles d'or ouvragé. Ils montèrent chacun dans un ascenseur séparé, accompagné de leur Auror respective qui refermait dans un bruit de ferraille la grille de l'ascenseur avant de rejoindre le sous-sol. Enfin, la voix féminine annonça :

-Niveau neuf, département des mystères.

-Sortez, exigea l'Aurore en poussant Drago en dehors de l'ascenseur.

-Il n'est pas nécessaire de me pousser ! Se révolta Drago.

L'Auror fit comme s'il n'avait rien entendu et s'enfonça dans ce couloir sombre et étrange dépourvu de fenêtre et de porte, hormis celle qui se trouvait dans le fond. Il n'avait jamais mis les pieds aux départements des mystères, mais très souvent il avait entendu son père en parler comme un lieu étrange et dangereux. C'était ici, pensa-t-il en descendant une série de marches que son père s'était fait arrêter trois années plus tôt.

Parvenus au bas des marches, ils marchèrent le long d'un nouveau couloir, très semblable à celui qui menait au cachot de Rogue, à Poudlard, avec des torches allumées fixées aux murs de pierre brute. Ils franchirent enfin de lourdes portes en bois, pourvues de verrous et de serrures.

-Salle d'audience numéro dix, annonça l'Auror qui se tenait à côté de son père.

Il posa la main sur la lourde poignée en fer et ouvrit la porte, laissant entrer en premier Lucius Malefoy.

Avant d'enjamber le pas, Narcissa se retourna vers son fils, échangeant avec lui un dernier regard. Jamais il ne s'était senti autant angoissé.

Il essaya de respirer une dernière bouffée d'air avant d'entrer, mais il eut l'impression qu'elle resta coincée au fond de sa gorge comme si quelqu'un maintenait sa tête sous l'eau. Sa poitrine était compressée et il n'eut le temps de réaliser ce qu'il était en train de se passer que l'Auror le poussa à nouveau à l'intérieur de la salle d'audience.

Il fut englouti par un brouhaha de conversation. Il y avait du monde, remarqua-t-il en traversant l'immense cachot. Beaucoup trop de monde. Il n'avait vu jamais les gradins aussi peuplés de sorciers et sorcières venus assister à un procès. L'Auror conduisit les Malefoy jusqu'au banc des accusés où ils s'installèrent sous le regard intrigué de la foule.

Au milieu de la salle d'audience, se trouvait aujourd'hui trois sièges d'acier pourvu de chaîne métallique sur lesquels les interrogés avait coutume de s'asseoir pendant l'audience.

Installé tout en haut de l'estrade, il reconnut Kingsley, présidant la cour de justice. À sa droite figurait cette sorcière d'aspect sévère – Amira Bahli d'après les journaux- en train de trier ses liasses de papiers. Il pria de tout son être pour qu'elle soit indulgente.

Après tout, c'était elle la nouvelle directrice du département de la justice magique, ce sera elle qui posera les questions pour l'audience. Mais ses traits sévères et son expression fermée indiquèrent à Drago que ce n'est pas gagné d'avance. Plus bas, il vit un des frères Weasley – Percy si sa mémoire était bonne- le nez penché sur un long rouleau de parchemin.

Lentement il parcourra l'assemblée, cherchant Hermione dans les gradins qui s'élevaient de chaque côté de la salle. Enfin il reconnut ses cheveux bruns qu'elle avait noués en un chignon, relevant son cou auquel était accrochée la fine chaîne en argent du pendentif dissimulé sous son chemisier. Leurs regards se croisèrent, comme si à cette distance, elle pouvait lui parler. Il pouvait lire dans ses yeux le soutien, mais aussi la crainte qu'elle ressentait. Au même moment, Weasley posa sa main sur son épaule et elle détourna son regard vers lui, murmurant quelque chose à son intention.

Soudain le bruit familier du maillet de Kingsley retentit sur le socle en bois et le silence se fit.

-Bien, fit la voix lente et grave du Ministre, les accusés étant présents, nous pouvons commencer l'audience. Accusés, levez-vous je vous prie.

Les trois Malefoy se levèrent, faisant pleinement face à la foule. La tête haute, tous les regards étaient braqués sur eux. Kingsley et Bahli étaient penchés l'un vers l'autre et discutaient de manière empressée à voix basse.

-La cour souhaite entendre Lucius Malefoy, annonça Kingsley.

Quelques murmures provinrent des gradins, mais Lucius ne s'en souciait pas. Il échangea rapidement un coup d'œil vers sa femme avant de tourner le dos et de se diriger vers le premier fauteuil. Lorsqu'il s'assit, Drago pouvait apercevoir les chaînes de fer s'enrouler tels des serpents, autour de ses bras.

Le teint plus pâle que jamais, ses cheveux blond sale encadrant son visage comme deux rideaux, ses yeux d'un gris perçant que son fils avait hérité étaient soulignés de cernes violacés. Lucius Malefoy ressemblait de manière frappante à un malade en phase terminale.

-Lucius Malefoy, vous comparaissez devant le Conseil de la justice magique pour répondre à des accusations en rapport avec les activités criminelles des Mangemorts, annonça Kingsley d'une voix sévère. Avant de rendre votre jugement, il vous faudra répondre à l'interrogatoire de la cour.

-Très bien, répondit Lucius Malefoy dans un murmure à peine audible.

-Votre nom est bien Lucius Malefoy, anciennement propriétaire d'une baguette – Orme, ventricule de dragon, 45,72 cm ?

-Oui… c'est cela…

-Résident au Manoir des Malefoy, dans le sud du Wiltshire ?

-Ou… oui.

-Né le neuf octobre mille neuf cent cinquante et un ?1

Du coin de l'œil, Drago vit Percy Weasley noter frénétiquement les informations concernant son père sur le long rouleau de parchemin.

-Mrs Bahli, vous pouvez commencer.

-Merci Monsieur le Ministre

La petite sorcière se leva de son siège où elle présidait, brandissant devant l'assemblée un long parchemin qui se déroula jusqu'au sol. Tous les yeux étaient rivés sur cette sorcière frêle, mais redoutable d'après la réputation qui la précédait. Ses lunettes ovales posées sur son nez, elle lu à haute voix les charges d'accusation :

-Les actes d'accusation sont les suivants :

« L'accusé ici présent, aurait prit part à diverses activités liées à de la magie noire et se serait rangé aux côtés de Vous-savez-qui lors de sa monté au pouvoir, enfreignant ainsi la loi des sorciers et se rendant coupable de haute trahison envers le régime actuel. Mr Malefoy, demanda-t-elle sèchement en le désignant de la main, que répondez-vous aux actes d'accusation du Conseil concernant vos activités de Mangemort ? L'affirmez-vous ou auriez-vous l'audace de le nier ?

-Non… je ne le nie pas…

-Donc, reprit sèchement Amira Bahli, vous confirmez avoir participé aux activités de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononce-le-nom ?

-Oui…

-Volontairement ?

-Ou…oui.

-Depuis quand ?

Lucius Malefoy ne répondit pas, il gardait la tête baissée.

-Depuis quand, Mr Malefoy ? Répondez à la question !

-Depuis toujours, reprit-il en relevant la tête vers Bahli.

Il eut un murmure dans la salle, mais Kingsley ne fit pas attention.

-Donc, repris à nouveau la sorcière, vous avouez avoir été dans le camp de Vous-savez-qui depuis sa première prise de pouvoir ?

-Oui.

-Pourtant, reprit-elle en se dirigeant vers Percy qui lui donna un morceau de parchemin, aucune accusation ne figure sur les registres du Ministère, fit-elle en parcourant rapidement la liste des yeux. Comment expliquez-vous cela ?

-Le Ministère n'a jamais soupçonné mes anciennes activités de Mangemorts, expliqua Lucius.

-Comment avez-vous procédé à cela ?

-Grâce à des pots-de-vin que je versais…

Amira Bahli se rapprocha du siège de Lucius et plongea son regard perçant dans le sien.

-À qui versiez-vous ces pots-de-vin ?

-Au premier Ministre… d'abord Millicent Bagnold quand il était encore en fonction puis à Cornelius Fudge.

Un brouhaha d'indignation parcourra la foule et toutes les têtes se tournèrent vers l'homme tortillant entre ses mains un chapeau melon vert. Amira et Kingsley s'échangèrent un regard avant que ce dernier ne prononce d'une voix lente et sévère :

-La cour de justice appelle Cornelius Fudge à comparaître.

D'un pas tremblant, Fudge rejoignit Malefoy et s'installa sur le deuxième fauteuil dont les chaînes remuaient faiblement, mais ne s'enroulaient pas autour de ses bras.

-Mr Fudge, commença Amira Bahli, que répondez-vous aux accusations lancées par Mr Malefoy concernant des pots-de-vin qu'il vous aurait versés dans le passé ?

-C'est…c'est faux voyons ! S'exclama-t-il, ses joues creuses commençant à se rougir.

-Vous niez avoir reçu de l'argent pour garder le silence sur certaines activités suspectes de Mr Malefoy ?

-Oui ! C'est un ramassis de mensonges ! Je n'ai jamais reçu d'argent et tant bien même, j'aurai refusé !

Sale hypocrite, pensa rageusement Drago en serrant les poings, combien de fois n'avait-il pas croisé Cornelius Fudge dans des dîners mondains en train de lécher les bottes de son père ?!

-Vous voulez dire, reprit Bahli, ses yeux lançant des éclairs, que si nous étudions le compte rendu de votre coffre à Gringotts durant vos années en fonction, nous ne trouverons pas de trace de versement d'argent en dehors de votre revenu en tant que Premier Ministre ?

Un silence gênant s'installa.

-Et bien, répondit Fudge mal à l'aise, j'avais reçu quelques héritages ou de l'argent que j'avais gagné aux courses d'hippogriffes, mais…

-Mr Fudge, coupa sèchement Bahli, vous êtes sous serment ! Seriez-vous prêt à jurer devant le Conseil que vous n'avez jamais reçu d'argent provenant de Mr Lucius Malefoy ?

-Hé bien heu… oui.

Mais Amira Bahli ne semblait pas satisfaite de sa réponse. Elle continua de regarder Fudge comme s'il était une mouche répugnante écrasée contre une vitre. Puis son expression changea, un sourire de victoire illumina son maigre visage.

-Seriez-vous prêt à boire du Veritaserum, Mr Fudge ? Demanda-t-elle.

À nouveau, un faible murmure parvint de la foule. Le Veritaserum n'était utilisé que dans les cas extrêmes de doute. Drago trouva l'empressement de Bahli à l'utiliser légèrement excessif. Après tout, il ne s'agissait que de pot-de-vin, valait-il la peine d'utiliser la potion ? Soudain, Drago vit le visage de Fudge se décomposer et son teint blêmir. Le coup de bluff de Bahli semblait fonctionner à merveille.

-Oui… bien sûre…

Voyant Bahli tendre la main vers Weasley qui lui tendit une petite fiole, Fudge s'exclama d'une voix alarmée :

-NON ! Non, c'est bon, j'avoue ! Lucius Malefoy m'à versé plusieurs fois des pots-de-vin pour que je ferme les yeux sur certaines… activités suspectes.

-Quelles activités ?

-Je l'ignore ! Je fermais les yeux ! S'exclama Fudge.

-Dites-nous la vérité !

-Très bien… sur les incidents de la coupe du Monde par exemple… ils avaient réussi à s'enfuir, mais au fond je me doutais que Lucius, enfin je veux dire Mr Malefoy, faisait parti des individus qui avaient torturé ces pauvres moldus. Quand je l'ai interrogé à ce sujet, il m'a offert une grosse bourse d'or que je n'ai pu refuser et j'ai bouclé le dossier auprès des Aurors.

Kingsley lui jeta un regard rempli de dégoût. Dans l'assemblée, les murmures commencèrent à monter de plus en plus.

-Nous vous remercions pour ces informations précieuses, fit Kingsley d'une voix grave, toute fois, le Conseil de la justice magique ne peut fermer les yeux sur ces faits. C'est pourquoi…

-Non, non… s'il vous plaît, fit la voix terrorisée de Fudge qui comprenait où Kingsley voulait en venir.

-… vous serez emprisonné dans les cachots de Poudlard en attendant votre verdict concernant les accusations de corruption qui vous sont portées. Amenez-le.

-Non, attendez, supplia Fudge alors que deux grands Aurors le saisirent par le bras pour l'escorter jusqu'à une petite porte située au fond de la salle.

Drago le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision, la porte se refermant derrière lui dans un silence pesant. Tout le monde avait une expression ébahie marquée sur le visage : Cornelius Fudge, un corrompu ?! Tapi dans l'ombre de la salle d'audience, il vit plusieurs journalistes – dont Rita Skeeter- écrire frénétiquement sur des carnets à l'aide de plume à papote, les traits de leur visage avide de potins et scandales. Son père, quant à lui, était resté figé contre le dossier du fauteuil, ses bras toujours prisonniers des chaînes. Il était comme estomaqué, jamais il n'aurait pensé que les événements puissent lui échapper de la sorte.

À nouveau, Amira se tourna vers lui, prête à passer à l'attaque.

-Mr Malefoy, fit-elle d'une voix pleine d'assurance, revenons sur vos activités de Mangemorts. Vous êtes-vous enroulé volontairement dans les rangs de Vous-savez-qui ?

Lucius Malefoy ne répondit pas immédiatement, prenant le temps de réfléchir à sa réponse. Avec quelques secondes de réflexions, il répondit :

-Au tout début, oui, c'est exacte.

-Et ensuite ?

-Ensuite j'ai été obligé de revenir auprès du Seigneur des Ténèbres.

-Obliger ou pour l'aider ?

-Que voulez-vous dire ? Demanda Lucius d'une voix tremblante.

-D'après plusieurs témoins, on vous accuse d'avoir joué un rôle important dans l'ascension au pouvoir de Vous-savez-qui.

-C'est faux ! Rugit Lucius Malefoy, je ne suis pour rien dans le retour du Seigneur des Ténèbres.

-Pourtant, intervint Kingsley en se redressant de son siège pour mieux apercevoir Malefoy, Mr Harry Potter affirme que vous étiez présent le soir du retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom dans ce cimetière.

-Bien sûr que j'y étais ! Dès que j'ai senti la marque des Ténèbres me brûler le bras, j'ai aussitôt transplané ! Que vouliez-vous que je fasse ?! Que je m'enfuisse comme cet imbécile de Karkaroff ?! Il n'a survécu qu'à peine un an ! Je ne voulais pas mourir ! Alors oui, j'ai repris mes activités de Mangemort comme plusieurs d'entre nous !

-D'après nos sources vous étiez plus qu'un simple Mangemort, intervint Bahli, Alecto et Amycus Carrow affirment que vous étiez le bras droit de Vous-savez-qui.

-C'est un mensonge, c'était Rogue son bras droit !

-Severus Rogue était un agent double c'était son rôle d'être son bras droit tandis que vous, vous y étiez de votre plein gré ! Cracha-t-elle.

Le maillet de Kingsley retentit sur le socle, faisant sursauter Drago et Narcissa qui étaient suspendus aux lèvres de Lucius et Amira Bahli.

-Miss Bahli, s'il vous plaît, intervint Kingsley, restée objective.

-Je suis désolée Mr le Ministre, j'essayais simplement de souligner le fait devant le Magenmagot que Mr Malefoy participait volontairement aux activités.

-Formulez autrement votre interrogatoire, je vous prie.

Amira Bahli ne semblait pas perturbée par l'interruption et continua son interrogatoire :

-Pourtant, reprit-elle, de nombreux témoins confirment que votre manoir servait de quartier général. Que répondez-vous à cela ?

-Le Seigneur des Ténèbres ne m'a pas demandé mon avis ! Il s'est installé dans notre maison, il a prit ses quartiers dans notre Manoir familial ! Comment aurais-je pu l'en empêcher ! Je n'avais plus de baguette, il me l'avait prise et brisée ! Je n'avais plus de pouvoir chez moi ! Nous étions… prisonniers, sous son emprise !

-Pourquoi ne vous êtes-vous pas ralliez à l'Ordre dans ce cas ?

-C'est évident non ? Répliqua-t-il sèchement, l'Ordre n'aurait su nous protéger, ma femme, mon fils et moi-même face au pouvoir du Seigneur des Ténèbres. Les membres de l'Ordre tombaient les uns après les autres, s'enfuyant et se cachant comme de vulgaires voleurs ! Je croyais que l'Ordre était fini ! Il nous aurait rattrapés ! Il nous aurait tous tués ! S'emporta Mr Malefoy.

-Vous plaidez donc les circonstances atténuantes ? Fit Amira Bahli en haussant les sourcils.

Il eut un léger ooh ! dans les gradins en signe de protestations.

-Tout à fait !

La Directrice du département de la justice magique se rassit sur son siège sans ajouter d'autres mots. Le cœur de Drago battait à vive allure alors que la sorcière murmurait quelques mots à l'intention du premier Ministre. Celui-ci acquiesça gravement puis reporta son attention sur Lucius Malefoy dont le teint avait blêmi davantage au cours de son interrogatoire.

-Le Conseil magique prendra en considération votre interrogatoire avant de se prononcer sur une sentence définitive. En attendant, la cour souhaite entendre Narcissa Black Malefoy.

Drago tourna aussitôt la tête vers sa mère. Son instinct protecteur le poussait à saisir la main de sa mère avant qu'elle ne lève pour rejoindre son mari. Elle prit le siège sur lequel Fudge était assis quelques minutes auparavant. Drago fut frappé par la fierté et l'air hautain qu'elle arrivait à garder en toute circonstance. À l'inverse de son mari, il n'y avait pas de trace de peur, ni de culpabilité dans son regard seulement cette expression de défi sur son visage marqué par toutes les épreuves qu'elle avait vécues ces derniers mois.

-Narcissa Black Malefoy, née le dix août mille neuf cent cinquante, mariée à Lucius Malefoy et mère de Drago Malefoy ?

-Oui.

-Egalement résidente au Manoir Malefoy ? Continua Kingsley

-Oui.

-Très bien, reprit la Directrice du département de la justice magique.

Elle déroula un deuxième rouleau de parchemin et lu d'une voix claire et distincte :

« L'accusé ici présent, aurait été complice de diverses activités liées à la magie noire et se serait intimement liée avec certains partisans de Vous-savez-qui, enfreignant ainsi la loi des sorciers et se rendant coupable de haute trahison envers le régime actuel ».

-Mrs Malefoy, commença Bahli, depuis quand étiez-vous au courant des attirances de votre mari pour la magie noire ?

-Je ne donnerai pas suite à votre question, pas formulée de cette manière en tout cas.

Drago resta bouche bée. Même devant toute une commission magique, Narcissa Malefoy arrivait à lancer des répliques cinglantes afin de faire comprendre qui menait réellement la conversation.

-Très bien, répondit Bahli en lui jetant un regard noir, comprenant manifestement que l'interrogatoire de Narcissa Malefoy ne se laissera pas aussi facilement mener que celui de son mari. Depuis quand étiez-vous au courant que votre mari participait aux activités des Mangemorts ?

-Depuis le début de notre mariage, bien sûr, répondit sèchement Narcissa. Lucius est mon mari, il porte la marque sur le bras, comment ne m'en serais-je pas rendu compte depuis toutes ces années ?!

-Vous n'essayerez donc pas de nier ?

-Non.

-Et vous, Mrs Narcissa Malefoy, fit Amira Bahli en l'observant par-dessus ses lunettes ovales, portez-vous cette Marque ?

-Non, je ne suis pas une Mangemort.

-Devons-nous vous croire sur parole ?

-J'ai bien peur que oui.

La petite femme ne semblait pas entièrement satisfaite de la réponse de Narcissa. Elle se pencha vers Kingsley et murmura quelques mots à son oreille avant de reporter son attention vers Narcissa.

-Montrez-nous votre avant-bras gauche, exigea Bahli.

-Il en est hors de question, siffla Narcissa.

-Mrs Malefoy, intervint Kingsley de sa voix grave, vous vous trouvez dans une position délicate pour contester l'interrogatoire du Conseil. Je vous prie de nous montrer votre avant-bras gauche.

Voyant que Narcissa ne bougeait pas, son regard défiant celui de Bahli qui le soutenait, cette dernière fit un signe de main en direction des Aurors qui se tenait à l'entrée de la salle. Soudain, les deux gros balourds se dirigèrent vers Narcissa. Drago comprit aussitôt ce qu'ils s'apprêtaient à faire et se leva d'un bond de son siège.

-Ne la touchez pas ! Hurla-t-il à l'intention des Aurors.

Toutes les têtes se tournèrent vers lui. Du coin de l'œil, il pouvait apercevoir Hermione le regarder de son air effaré, mais il ne s'en souciait pas. À cet instant, seule sa mère comptait et il ne pouvait la voir subir des humiliations devant presque toute la communauté magique réunie.

-Mr Malefoy, intervint une fois de plus Kingsley, n'aggravez pas votre cas et asseyez-vous, je vous prie !

Mais Drago ne bougea pas. Son cœur battait à du cent à l'heure, il sentait la moindre pulsion tambouriner son front à coup de marteau. Il essaya de calmer la colère qui montait de plus en plus en lui. Enfin, il croisa le regard de sa mère qui lui exigea au loin de ne pas s'en mêler. À contrecœur, Drago s'assit.

-Vous pouvez retourner à votre place, dit sèchement Narcissa aux deux Aurors.

Elle releva devant le jury la manche de sa robe de sorcière, dévoilant son avant-bras gauche blanchâtre et presque squelettique, mais vierge de toute marque. Son air de satisfaction narguait les membres du Magenmagot qui la considérait longuement de haut.

-Très bien, conclu Kingsley. Miss Bahli, vous pouvez reprendre votre interrogatoire.

-Merci Mr le Ministre. Donc, Mrs Malefoy vous ne portez pas la marque des Ténèbres…

-Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas une Mangemort !

-Et pourtant, coupa Bahli, vous participiez à leur activité.

-Je n'ai jamais rien fait de tel.

-Où se trouve votre preuve ?

-Ma preuve ? S'exclama-t-elle froidement en fixant son regard bleu perçant dans les yeux bruns de la Directrice. C'est celle que je viens de vous montrer ! Je ne porte pas de marque !

-Ca ne signifie pas pour autant que vous ne participiez pas aux activités de votre mari !

-C'est vrai, intervint Lucius Malefoy, ma femme et mon fils n'ont rien à voir dans mes affaires ! J'en… je prends l'entière responsabilité de mes actes.

-Lucius ! Siffla Narcissa à voix basse.

Son mari ne l'écouta pas et continua :

-Mon unique préoccupation était de sauver la vie de ma famille.

-Était-ce pour sauver la vie de votre famille que vous aviez capturé Harry Potter, Ronald Weasley et Hermione Granger dans votre Manoir ?

Visiblement, Lucius Malefoy ne s'attendait pas à ce que Bahli aborde aussi directement ce sujet. Il fut quelques secondes déconcerté avant de se reprendre.

-Feu ma belle-sœur était présente, nous ne pouvions faire marche arrière ! Vous connaissiez Bellatrix Lestrange, elle était la plus fervente partisane du Seigneur des Ténèbres. Potter et ses amis étaient déjà perdus d'avance ! Nous n'aurions pas su intervenir !

Un long silence suivit le plaidoyer de Lucius.

-Décidément, répondit Amira Bahli froidement, vous avez réponse à tout, Lucius Malefoy.

Au loin, Drago vit son père lui répondre d'un rictus crispé. Cette Amira Bahli était un vrai vautour, prêt à sortir ses griffes et piquer du bec pour mettre ses proies à terre. Il déglutit difficilement, pensant à son interrogatoire.

-Narcissa Malefoy, reprit Bahli en se tournant vers elle, vous aussi, comme votre mari, vous n'osiez contrarier les ordres de votre sœur durant cette nuit au Manoir ?

-Bien sûr que non, rien n'aurait pu l'arrêter. C'était sa récompense suprême : livrer Potter au Seigneur des Ténèbres.

-Étiez-vous impliquée dans les activités de votre sœur ?

-Non, Bella ne partageait rien avec qui que ce soit, son unique raison de vivre était de servir le Seigneur des Ténèbres.

-Étiez-vous proche ?

Pour la première fois, Narcissa Malefoy perdit son sang-froid. Drago vit sa lèvre supérieure trembler légèrement. Elle se frotta les mains contre sa cuisse et répondit d'une voix parfaitement maîtrisée.

-Quand nous étions enfants. Ensuite nous nous sommes toutes deux mariées quand elle s'est enrôlée chez les Mangemorts avec son mari Rodolphus.

« J'ai été la voir quelquefois à Azkaban après son arrestation. Naturellement, quand elle s'est évadée des années plus tard, je l'ai accueillie chez moi. Elle était hystérique quand elle a appris que le retour du Seigneur des Ténèbres. Beaucoup d'entre eux l'étaient ».

-Était-ce votre cas ?

-Nous étions…terrorisés, nous seuls savions ce que son retour impliquait : une vie de servitude.

« Le Seigneur des Ténèbres était revenu, plus vindicatif que jamais. Ils accueillaient à bras ouverts les Mangemorts qui lui vouaient une fidélité sans faille et tuaient tous ceux qui lui avaient tourné le dos. Lucius et moi, nous lui avions tourné le dos. Nous ne voulions plus être dans son camp ! Mais nous étions sous son emprise, prisonnier dans notre propre maison !

Quand il s'en ait pris à mon fils pour punir l'erreur de Lucius, ce fut comme un coup fatal. Il nous tenait tous les trois dans le creux de sa paume. Nous ne pouvions nous en échapper. C'est pour cette raison que cette nuit-là – Narcissa déglutit difficilement- quand Bellatrix fit prisonnier Potter et ses amis…

Elle jeta un coup d'œil furtif vers Drago puis reprit :

-J'ai compris quelle sorte de… démence sommeillait chez ma sœur. J'avais peur d'elle, peur de ce quoi elle était capable. Elle aurait pu tout aussi bien nous dénoncer au Seigneur des Ténèbres…c'est pourquoi nous n'avons pu sauver Potter et ses amis.

Du coin de l'œil, Drago vit Weasley devenir rouge vif, une expression de dégoût sur son visage. Il semblait désapprouver les paroles de sa mère. L'estomac de Drago se contracta à l'idée que Weasley sera bientôt appelé à témoigner, à son tour. Il savait qu'il allait contester la version donnée par sa mère et que Kingsley prendrait parti. Après tout, son père était un ami de longue date avec le premier Ministre et ils faisaient tous les deux partis de l'Ordre. Les minces espoirs de Drago volèrent en éclats aussi vite qu'ils n'étaient apparût.

La gorge nouée, il porta son attention vers Hermione dont les yeux étaient rivés sur Amira Bahli. Son expression de profonde concentration lui rappela les souvenirs d'Hermione en classe lorsqu'elle écoutait un professeur donner son cours. Il la trouvait si craquante. Il est vrai qu'à l'époque, il se moquait d'elle en l'a traitant de Miss-je-sais-tout, mais en réalité il avait toujours été impressionné par son intelligence sans limites.

Il écouta à peine les autres questions posées par Bahli, toutes ses pensées étaient tournées vers Hermione. Rien qu'elle. Comme si elle avait senti le poids de son regard sur elle, elle détourna la tête et leurs regards se croisèrent plusieurs secondes. Il vit Hermione sursauter quand le premier Ministre annonça :

-Le Conseil souhaite entendre Drago Malefoy.

1 fictive, je n'ai pu trouver la date exacte de la naissance de Lucius et Narcissa Malefoy.