Petite surprise pour la St Valentin !
Bonjour tout le monde, nous revoilà pour la suite du procès ^^
N'hésitez pas à nous laisser vos impressions ! On se revoit très bientot pour la suite :)
Encore un grand merci de continuer à nous suivre depuis le début, ça nous motive beaucoup pour la suite :D
Et encore merci à tout nos lecteurs qui nous laissent des revieuw :D
Voila on vous laisse découvrir le procès ^^
A très bientot !
Chapitre 8 : l'interrogatoire de Drago Malefoy
Hermione sursauta lorsque Kingsley prononça le nom de Drago. Elle sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine comme jamais. Elle le vit se lever et se diriger d'un pas raide vers le troisième siège qui venait d'apparaître. La chaleur commença à monter dans tout son corps malgré qu'une perle de sueur froide ruisselait le long de son dos. La tension dans la salle était terriblement palpable. Sorciers et sorcières retenaient leur souffle comme jamais. Seul le grattement frénétique des plumes à papote raisonnait dans le cachot.
À ses côtés, Ron se redressa comme s'il ne voulait rien rater du spectacle qui était sur le point de commencer. Harry, quant à lui, frotta ses mains moites contre son jean et attendit avec un air d'appréhension sur le visage.
-Vous vous appelez Drago Malefoy, né le cinq juin mille neuf cent quatre-vingt, fils de Lucius et Narcissa Black Malefoy ?
-Oui…
-Bien, Percy prenez bien note des renseignements.
-Oui, Mr le Ministre, s'empressa de répondre Percy.
-Miss Bahli, vous pouvez reprendre l'interrogatoire.
-Merci, répondit Bahli en hochant rapidement la tête vers Kingsley. Les actes d'accusations envers Mr Drago Malefoy sont les suivants :
« Le détenu ici présent, est accusé de complicité et d'homicide volontaire pour le meurtre d'Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, Directeur de l'école Poudlard. Par ailleurs, l'accusé aurait volontairement introduit à l'école de sorcellerie ses compagnons « Mangemorts » risquant ainsi la vie de centaines de jeunes sorciers et sorcières. De ce fait, la cour du Conseil de la justice magique accuse Mr Drago Malefoy de haute trahison envers le régime actuel. »
Une fois les actes d'accusation lus, Bahli reporta son attention sur Drago et commença l'interrogatoire :
-Mr Malefoy, nieriez-vous avoir fait parti et prit part aux activités des dits « Mangemorts », partisans de Vous-savez-qui ?
Drago répondit quelques secondes plus tard :
-Non… non je ne le nie pas.
-Depuis quand ?
-Depuis mes seize ans.
-Portez-vous la Marque des Ténèbres ?
Au loin, Hermione continuait de l'observer d'un air anxieux, à chaque question que lui posait Bahli, son estomac se contractait de plus belle.
-Oui. Dois-je aussi vous montrer mon avant-bras ? Siffla-t-il sèchement.
-Ce n'est pas nécessaire, répondit Bahli en lui jetant un regard noir. Donc vous faisiez parti des partisans de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, volontairement ?
-Mes parents vous l'on expliqué ! Nous étions sous son emprise !
-Veuillez répondre à la question ! Coupa sèchement la Directrice.
-Non ! Rien de ce que nous avons fait n'était volontaire…
-Comme participez à l'assassinat d'Albus Dumbledore, par exemple ?
À nouveau, l'estomac d'Hermione se tortilla comme si un immense serpent se baladait à l'intérieur de ses entrailles. Elle vit le teint de Drago blêmir, mais il continuait de fixer le visage sévère de Amira Bahli.
-Il… il m'avait obligé… sinon il nous aurait tués, ma famille et moi ! Je ne pouvais faire autrement !
-Mais c'est Severus Rogue qui finalement a tué votre ancien Directeur ?
-Oui…
-Pourquoi ?
-Il… avait fait un serment inviolable avec ma mère pour m'aider dans ma…mission. Je ne voulais pas, je n'aurai jamais pu tuer moi-même Dumbledore.
À ses côtés, Hermione sentit que Harry se redressait sur son siège. Elle se tourna vers lui et lui murmura d'un ton précipité :
-Harry ! Tu dois leur dire maintenant la vérité au sujet de Rogue et de Dumbledore !
-Pas maintenant, Hermione. Je ne peux interrompre l'interrogatoire de Bahli.
Hermione se pinça les lèvres et reporta son attention sur Drago. Bahli continua son interrogation, plus acharnée que jamais.
- Si je vous suis bien, l'objectif de cette mission consistait à introduire des Mangemort à Poudlard afin de commettre l'assassinat d'Albus Dumbledore ?
-Oui…
-Autrement dit, Mr Malefoy, vous étiez complice de cet assassinat ?
Il eut quelques murmurent indistincts dans la foule. Hermione sentit ses mains devenir de plus en plus moites et se força de ne pas se tortiller ses doigts dans tous les sens. Elle jeta un coup d'œil en biais vers Ron qui affichait un sourire narquois à ses lèvres, persuadé que Drago n'arriverait pas à s'en tirer. À cet instant, elle ressentit l'envie de l'étriper sur le champ. Comment pouvait-il être aussi rancunier et haineux ?!
-Je l'étais malgré moi ! S'exclama Drago qui commençait à s'impatienter.
-Non, Mr Malefoy, fit Amira Bahli en se relevant de toute sa petite taille, vous aviez décidé de l'être ! Savez-vous comment on appelle ce chef d'accusation : un homicide volontaire avec complicité et préméditation !
Hermione ressentit une bouffée de colère l'envahir à tel point qu'elle eut envie de se lever pour exprimer son indignation. Elle ne comprenait pas comment Kingsley pouvait laisser cette affreuse bonne femme mener son interrogatoire sans aucune objectivité. Elle posa son regard sur Drago dont le teint était plus que jamais blanchâtre. Elle crut à cet instant qu'il était sur le point de s'évanouir d'un moment à l'autre.
- Il… il menaçait de nous tuer si je ne faisais pas ce qu'il me demandait, balbutiait-il d'une voix tremblante.
-Donc, reprit sévèrement Bahli, pour sauver votre peau et celle de votre famille, vous avez êtes enrôlé chez les Mangemorts, vous étiez prêt à sacrifier d'autre vie que la votre ?!
Drago regarda la juge, les yeux écarquillés. Même à la distance qui les séparait, Hermione pouvait voir le gris perle de ses yeux briller d'effroi.
-Mais… je… Et vous, qu'auriez-vous fait à ma place ? Demanda Drago le plus sérieusement du monde.
Pour la première fois depuis l'interrogatoire, Amira Bahli perdit de son assurance. Son expression se figea et les mots semblaient se perdre dans sa gorge. Il eut un moment de silence comme s'ils se trouvaient dans une cathédrale. Même le bruit incessant des gribouillages des plumes à papote s'était arrêté. Tous les regards étaient fixés sur la Directrice du département de la justice magique, attendant manifestement une réponse de sa part. Prise aux dépourvues, cette dernière semblait être déconcertée, ne sachant quoi répondre, elle se tourna vers Kingsley avant de reporter son attention vers Drago.
-Il n'est pas d'usage dans la procédure de poser vous-mêmes les questions, Mr Malefoy.
Il eut un souffle de déception dans l'assemblée. Tout le monde le sentit. La réponse fugueuse de Bahli fit comprendre qu'en cet instant, Drago venait de gagner l'échange face à la sorcière. Désemparée, elle fouilla – ou fit semblant de fouiller- les liasses de parchemins qui se trouvaient sur son pupitre.
-Quoiqu'il en soit, plusieurs témoins affirment vous avoir vu quitter précipitamment le lieu du crime, le trente juin mille neuf cent nonante-sept. Est-ce exact ?
-Oui… dès que Rogue à tué… le professeur Dumbledore, il m'a attrapé et nous nous sommes enfuis de Poudlard.
-Bien que vos parents aient lancé une fausse rumeur, vous n'y êtes plus retourné l'année suivante ?
-Non… enfin si, à la fin de l'année.
-Pourquoi ?
-Pardon ?
-Pourquoi y êtes-vous retourné à la fin de l'année ?
-Parce que…
Drago semblait hésiter. Il baissa la tête puis répondit d'une voix tremblante :
-Parce que je ne voulais plus rester chez moi.
-Pour quelle raison, Mr Malefoy ?
Cette fois, c'était Kingsley qui avait posé la question. Sa voix lente et grave semblait rassurer Drago qui se consentit à lever les yeux vers l'ancien Auror.
-Je ne supportais plus de vivre au Manoir.
-La vie de Mangemort n'était plus à la hauteur de vos espérances ? Lança Bahli d'un ton sarcastique.
-Je ne voulais pas de cette vie-là ! S'énerva Drago.
-Mr Malefoy, je vous prie !
-Vous ignorez ce que c'est, continua Drago, sa voix tremblante de colère, de voir et d'entendre chaque jour des cris de tortures dans sa propre maison !
« Ressentir chaque seconde cette même peur de voir votre famille torturée ou pire tuée, sous vos yeux sans ne pouvoir rien faire ! Non, vous ne savez pas ce que c'est d'affronter son regard, de voir son visage et d'entendre sa voix glaciale vous parler ! Personne ne sait ce que c'est de vivre sous le même toit que… que… Lord Voldemort ».
Hermione plaqua sa main devant sa bouche. Jamais Drago n'avait osé prononcer son nom. Des voix d'indignation s'élevèrent dans les gradins. À ses côtés, elle sentit Ron tressaillir comme à son habitude. Seul Harry semblait profondément troublé par le discours de Drago.
Le maillet de Kingsley retentit sur son socle en signe de protestation.
-Merci pour ce plaidoyer Mr Malefoy, mais il n'est pas nécessaire de mentionner le nom de Vous-savez-qui, réprimanda le premier Ministre.
-Par ailleurs, ajouta Bahli, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom n'était pas toujours présent dans votre Manoir si je ne m'abuse. D'après mes notes – Mr Wesley, les notes, je vous prie ! – Voilà… Il était régulièrement en voyage à l'étranger durant l'année de sa prise de pouvoir.
-Oui… bien sûre, mais la plupart de ses réunions se tenaient dans notre salon !
-Par ailleurs, coupa Bahli comme si elle n'avait rien entendu, il n'était pas non plus présent le soir où vos trois condisciples se sont fait attraper.
-Non…
-Dans ce cas, vous ne deviez pas subir très souvent la présence de Vous-savez-qui ?
Drago baissa à nouveau les yeux et répondit d'une voix lente :
-même s'il n'était pas toujours présent, nous vivions sans cesse avec cette crainte qu'il ne débarque à l'improviste…
-Et les autres Mangemorts ? Restaient-ils également chez vous ?
-Certains oui… ils s'imposaient sans qu'on ne leur donne la permission, considérant notre maison familiale comme leur foyer ! Traitant ma… mère comme une souillonne ! S'emporta Drago dont les joues commencèrent à s'échauffer. C'était devenu insupportable… ma… tante avait pour habitude de kidnapper des moldus, enfin plutôt des jeunes moldues et de les torturer, simplement pour s'amuser.
Il s'arrêta de parler. D'après les tremblements de ses mains, Hermione pouvait comprendre que ces événements avaient profondément perturbé le jeune homme. Il n'en avait jamais parlé, mais Hermione avait deviné depuis fort longtemps que les agissements barbares de sa tante l'avaient marqué à jamais. Elle s'en était aperçue lorsqu'un jour il lui avait brièvement parlé des agissements de Bellatrix Lestrange, sans plus s'attarder sur le sujet. Au fond d'elle, Hermione avait toujours eu ce pressentiment que Drago préférait taire un événement particulier auquel il avait assisté c'est pourquoi elle n'avait osé en savoir plus.
-Weasley, interpella Bahli, passez-moi la liste des moldues ayant disparût dans la région du Wiltshire.
Percy Weasley se hâta de fouiller les liasses de parchemins qui encombraient son pupitre avant de tendre d'une main tremblante un petit rouleau jauni. La Directrice déplia le parchemin et lut la liste des noms des moldues que Bellatrix avait enlevées et torturée :
-Elisabeth Wikels, vingt et un an, habitant Trowbridge Daphné Claitorne, vingt-cinq ans, habitant Trowbridge également Gertrude Smith, vingt an, habitant Swindon et enfin, Anna Weathers, seize ans, habitant le Nord du Wiltshire.
Hermione vit le visage de Drago se décomposer lorsque Bahli cita le nom de la dernière victime de Bellatrix. Était-ce parce que cette pauvre fille avait le même âge que Drago à l'époque que ce dernier se sentait si concerné ? Peut-être avait-il essayé de la sauver, sans succès ? Pourquoi ne lui en avait-il jamais parlé ? Se demanda Hermione, ses yeux commençant à s'embuer de larmes. Plus le procès avançait plus elle ressentait cette envie de s'enfuir à toutes jambes de la salle d'audience. Bientôt, ils seraient appelés à témoigner. Son estomac se contracta de plus belle à cette pensée et Hermione préféra reporter son intention sur la suite des noms cités par Bahli. Enfin, lorsqu'elle eut fini elle continua son interrogatoire, s'adressant aux trois Malefoy cette fois-ci :
-Pourriez-vous nous dire si ces noms correspondent aux Moldues qu'avait assassinées Bellatrix Lestrange ?
-Comment pourrions-nous le savoir ? S'écria Narcissa, nous n'étions pas toujours présents lors de ces agissements !
-Et vous, Mr Drago Malefoy, reconnaissiez-vous un de ces noms ?
Drago fit un signe de négation de la tête et continua de garder les yeux fixés vers le sol.
-Vous en êtes certain ?
-Oui… elles… elles n'avaient pas l'habitude de se présenter avant que ma tante…enfin, vous voyez.
-C'est également pour cette raison que vous êtes retourné à Poudlard à la fin de l'année ? Demanda calmement Kingsley.
-Oui…
-En parlant de Poudlard, reprit Bahli, des témoins affirment vous avoir aperçu durant la bataille, est-ce exact ?
-Oui, j'y étais.
-Dans quel camp vous battiez-vous ?
-Dans celui de Harry Potter, évidemment !
À ses côtés, Hermione entendit Ron grommeler :
-Sale petit lâche ! Ca ne t'a pas empêché d'avoir essayé de nous tuer dans la salle sur Demande !
-Je te signale qu'il n'a pas rejoint les rangs de Voldemort ! Murmura précipitamment Hermione.
-C'est tout comme !
-Ron tu exagères !
-Chuuut taisez-vous, vous deux !
Surpris, les deux amis se tournèrent vers Harry qui avait déjà reporté son attention sur le procès. Ron et Hermione cessèrent de se disputer, préférant ne plus s'adresser la parole jusqu'à la fin de l'audience.
-Pour quelle raison vous battiez-vous du côté de Potter et non auprès de vos compagnons Mangemorts ?
Mal à l'aise, Hermione changea de position sur sa chaise. Elle connaissait la véritable raison pour laquelle Drago était resté à Poudlard : elle. Cependant il ne pouvait l'avouer. Elle écouta attentivement la réponse de Drago qui répondit d'un ton le plus convaincant possible :
-Je… je voulais que Potter réussisse à battre le Seigneur des Ténèbres. Je ne voulais plus vivre dans cette oppression, prisonnier de son pouvoir ! Je voulais que ma famille et moi vivions comme avant, en étant libres de nos choix. C'est pourquoi je ne suis pas parti rejoindre les autres dans la forêt interdite.
Peut-être parce qu'il y avait certainement une part de vérité dans ce que Drago disait, mais son ton semblait sincère et l'expression tourmentée de son visage réussit à convaincre les Mages du Magenmagot qui étaient suspendu à ses lèvres depuis le début de l'Audience. Il faut dire que le charisme naturel de Drago ne laissait pas ces vieilles sorcières indifférentes : Grand, mince, le teint pâle et son beau visage pointu, c'était particulièrement la profondeur de ses yeux gris perle qui captivait son attention. Même l'aspect délabré et sale de ses vêtements qu'il portait en prison n'enlevait rien à son élégance. Drago Malefoy pouvait porter n'importe quoi, à n'importe quel moment, il n'en demeure pas moins qu'il réussissait toujours à conserver cette classe et cette prestance qu'il avait hérité de la famille Malefoy.
Seule Amira Bahli ne semblait pas succomber à son charme et manifestement, celle-ci ne trouva pas de réplique cinglante à lancer à Drago. Elle continua de le fixer d'un regard noir avant de reporter son attention sur les rouleaux de parchemin qui encombrait son pupitre. Voyant que la Directrice de la justice magique n'avait plus de questions à poser, Kingsley intervint :
-Merci, Mr Malefoy pour ces réponses. D'autres questions, Miss Bahli ?
-J'en ai fini, Monsieur le Ministre.
Kingsley frappa trois coups de maillet et annonça d'une voix tonitruante :
-Le Conseil de la justice magique se retire pour délibérer sur les propos apportés par Lucius, Narcissa et Drago Malefoy. L'audience est suspendue et elle reprendra dans une heure.
Un tumulte d'agitation s'éleva dans l'assemblée où sorciers et sorcières se levèrent aussitôt des gradins. Hermione se leva à son tour, suivit de près par Harry, Ron et Ginny qui tentaient de se frayer un chemin vers la sortie. La jeune fille observa du coin de l'œil les trois Malefoy se faisant escorter par les Auror vers la petite porte au fond de la salle par laquelle Cornelius Fudge s'est fait escorter une heure plus tôt. Par-dessus son épaule, elle eut le temps d'échanger un dernier regard avec Drago avant que celui-ci ne disparaisse derrière la porte en bois massif.
-Excusez-moi, fit la voix pressée d'un vieux sorcier portant un lourd appareil de photographie émettant encore un nuage de fumée mauve.
-Faites attention où vous mettez les pieds vous ! S'écria Ron tandis que le photographe le bousculait pour passer d'un pas précipité devant lui.
-Vite ! Fit la voix de Harry qui se trouvait juste derrière Hermione, avancez plus vite, Rita Skeeter se dirige vers nous !
Hermione se retourna si vivement qu'elle sentit sa nuque se crisper. En effet, au loin, Rita Skeeter poussait la foule, son regard avide diriger vers Harry.
-Impossible, répondit-elle d'une voix impatiente, la sortie est bouchée !
Enfin dix minutes plus tard, ils sortirent tant bien que mal de la salle d'audience pour rejoindre au bout du couloir la famille Weasley qui les attendait. Heureusement leurs cheveux roux se démarquaient de la foule de sorciers, ce qui permit aux quatre amis de les repérer facilement.
-C'est de la folie, ici ! S'exclama Mr Weasley, nous ferions mieux de monter à l'Atrium en attendant la reprise de l'audience.
Tous approuvèrent et le suivirent jusqu'à l'Atrium qui était beaucoup moins surpeuplé que le matin même si l'immense hall grouillait toujours de sorciers et sorcière attendant curieusement la fin de l'audience dans l'espoir d'apercevoir la famille Malefoy se faire escorter vers la sortie.
-J'ai l'impression que le Ministère n'a jamais autant été rempli de visiteurs, remarqua Mr Weasley au même moment ou un groupe de sorciers étrangers passait devant eux.
-La famille Malefoy est très ancienne, ils doivent certainement avoir de la famille éloignée un peu partout en Angleterre.
-Qui plus est, ajouta Mr Weasley, Rita Skeeter ne lâche pas ce pauvre Lucius Malefoy d'une semelle dans ses articles…
-Ce pauvre Lucius Malefoy ?! S'offusqua Mrs Weasley en se tournant vers son mari.
-C'est une façon de parler, Molly chérie…Évidemment il mérite amplement ce qu'il lui…
-Exactement, s'écria-t-elle d'une voix aiguë ! Lucius Malefoy ne mérite pas de compassion ! C'est un… Mangemorts ! Ce sont des… criminelles !
Sa voix commençait à résonner de plus en plus et certains passants commencèrent à les regarder de travers. Des larmes commencèrent à lui monter aux yeux, mais Mr Weasley la prit à temps dans ses bras pour l'empêcher d'éclater en sanglots.
-Molly, ce procès est très éprouvant pour toi… tu devrais rentrer à la…
-Non ! Non, je veux y… assister.
Malgré ses efforts, Mrs Weasley ne pu résister plus longtemps et s'effondra dans les bras de son mari. Bill et Fleur la réconfortèrent gentiment en lui tapotant le dos. Gênés, les quatre amis se regardèrent comme des intrus, ne sachant pas réellement quoi faire dans ce genre de situations qui depuis la disparition de Fred, ne cessait de se produire.
-Venez, proposa Ron à voix basse, il vaut mieux les laisser tranquilles.
Les trois autres approuvèrent et le suivirent jusqu''à une salle située au fond de l'atrium. Ce nouvel espace aménagé était réservé aux employés du ministère qui désiraient se détendre autour d'une tasse de thé bien méritée. La pièce n'était pas très grande, mais suffisante pour accueillir une dizaine de personnes autour de petites tables hautes sur lesquelles étaient disposées des bouilloires de thé qui voletaient dans les airs et remplissaient seules, des petites tasses en porcelaine à fleurs jaunes et bleues.
Les quatre amis se dirigèrent vers le fond de la pièce où se trouvait une table de libre et tendirent leur main vers une tasse qui semblait être collée à la table. Au même moment, la bouilloire en porcelaine se dirigeait vers eux et ouvrit son couvercle, attendant manifestement qu'il se passe quelque chose. Hermione observa les autres membres du ministère et comprit :
-Heu… je crois qu'il faut déposer des pièces dans la bouilloire.
Les autres se retournèrent à leur tour et entendirent un vieux sorcier s'exclamer :
-Une Mornille pour une tasse de thé ! C'est un scandale !
Harry enfonça sa main dans la poche de son jean et en sortit quatre grosses pièces en argent qu'il glissa dans la fente de la bouilloire qui frémissait d'enthousiasme et laissa échapper un nuage de fumée avant de servir quatre petites tasses en porcelaine.
-Merci Harry, firent d'une même voix Ginny et Hermione.
-M'ci, marmonna Ron dont les oreilles rougirent comme à son habitude.
Hermione déposa ses lèvres sur la tasse en porcelaine et ils burent en silence leur thé chaud, chacun plongé dans leurs pensées sur le procès auquel ils venaient d'assister.
-Je n'arrive pas à y croire, lâcha Ginny entre deux gorgées, Cornelius Fudge, un corrompu !
-En y réfléchissant, ce n'est pas très étonnant, commenta Harry. Il a toujours manifesté de la sympathie envers Malefoy, même quand je clamais qu'il était un Mangemort, il continuait à nier les faits, il me traitait de menteur…
Machinalement, il caressa le dos de sa main gauche, là où se trouvait sa mince cicatrice…
-Mais tout de même, c'est très grave ! S'exclama Hermione.
-Il doit certainement s'agir de plusieurs milliers de galions, connaissant la fortune des Malefoy, ajouta Ginny pensivement.
-Je comprends à présent pourquoi ils étaient tellement intouchables ! Avec tous ces pots-de-vin, répliqua sombrement Ron. Maintenant ils en payent le prix, voilà tout !
-Vous croyez qu'ils vont s'en sortir ? Demanda Harry.
Harry, Ginny et Hermione s'échangèrent un regard inquiet tandis qu'au même instant, Ron posa si brutalement sa tasse de thé sur la table qu'il fit déverser quelques gouttes de thé.
-Pourquoi vous inquiétez-vous de leur sort tout d'un coup ?! Les Malefoy étaient d'odieux personnages ! Ils voulaient nous livrer à Vous-savez-qui ! Ils nous ont emprisonnés dans leur cave de leur manoir sinistre et ils ont… torturé Hermione !
-Ron…supplia Hermione à voix basse, s'il te plaît parle moins fort, on commence à nous regarder…
-Du calme mon vieux, intervint Harry, ce n'est pas ce que tu crois, on ne s'inquiète pas de leur sort…
Mais on sentait au son de sa voix que Harry n'était pas entièrement convaincu. Hermione préféra garder le silence, mal à l'aise de la tournure que prenait cette conversation. Elle redoutait plus que tout son interrogatoire.
-Ce n'est pas l'impression que vous laissiez paraître, lança brusquement Ron.
-Écoute, répliqua Harry qui visiblement, perdait patience. C'est notre droit si Hermione et moi souhaitons témoigner en leur faveur.
-En leur faveur ?! C'est ce que tu comptes faire ? Fit Ron d'un ton bourrue en regardant Hermione.
Celle-ci sentit son estomac se contracter. Elle n'arrivait pas à supporter ce regard accusateur.
-Et bien… oui.
-Nous ne disons que la vérité ! Sans Narci…
-La vérité ?! Coupa Ron. Malefoy à toujours été un parfait petit…
-Tu laisses ta haine t'aveugler, Ron ! L'interrompit Harry en citant fidèlement Lupin.
Plus personne ne parla. Tout le monde pensait à leur ancien professeur, leur ami disparut. L'ambiance autour d'eux semblait s'être davantage refroidie. Alors qu'ils terminaient leur tasse de thé, Ginny proposa :
-Nous ferions mieux de rejoindre papa et maman dans l'Atrium.
Harry regarda sa montre et tous approuvèrent d'un signe de tête. Lorsqu'ils rejoignirent le centre de l'atrium, à proximité de la fontaine de la Fraternité, ils retrouvèrent Mr et Mrs Weasley – qui semblait de meilleure humeur- en discussion avec Bill et Fleur.
-Vous voilà enfin ! S'exclama Mrs Weasley en se tournant vers eux, nous nous demandions où diable vous étiez passés ! Dépêchons-nous de reprendre nos places avant que l'audience ne reprenne.
Ils tournèrent les talons vers les escaliers menant aux cachots quand une voix interpella Mr Weasley.
-Arthur ! Par Merlin, comment vas-tu ?
Un grand sorcier indien posa sa main basanée sur l'épaule de Mr Weasley avant de lui serrer chaleureusement la main.
-Jawal ! Je ne m'attendais pas à te revoir si vite ! Ne devais-tu pas te rendre à Bombay pour cette négociation de tapis volant ?
-Hélas, les réunions ont toutes été reportées ultérieurement. Je devais traiter moi-même de l'affaire avec le Maharadja, mais ce dernier ne voulait rien signer tant qu'il n'avait pas rencontré personnellement Kingsley, expliqua-t-il dans un soupir d'exaspération. Évidemment, j'ai tenté de lui expliquer que notre premier Ministre ne sera pas disponible avant un bon bout de temps, mais il ne veut rien entendre.
Il lança un clin d'œil malice à Hermione et Ginny puis reporta son attention sur Mr Weasley.
-C'est ta petite famille, Arthur ?
-Petite si l'on veut, Jawal, je te présente Molly, ma femme, les rouquins se sont les miens et bien sûr, on ne te présente plus Harry Potter et Hermione Granger.
-Je vivrais dans une caverne de trolls de montagne si je ne connaissais le célèbre Harry Potter, ajouta-t-il en serrant la main de Harry.
-Les enfants, voici Jawal Bahli, présenta Mr Weasley, il travaille au département des transports magiques.
-Ce sont les tapis volant ma spécialité, mon arrière-grand-père était le meilleur marchand ambulant de tout l'orient.
-Bahli, s'exclama Harry, vous êtes de la même famille qu'Amira Bahli, la directrice du département de la justice magique ?
-Je suis son frère.
Sa mine si joviale s'assombrit soudainement. Visiblement parler de sa sœur n'était pas un sujet de discussion qui le réjouissait beaucoup.
-Je suppose que vous avez fait la connaissance de ma chère sœur dernièrement.
-Pas personnellement, mais nous assistons à tous les procès depuis le mois de juin.
-Alors vous avez dû vous faire une certaine idée de qui est ma sœur…
Les trois amis s'échangèrent un regard gêné. Ils ne s'attendaient pas à ce que le frère d'Amira engage la conversation vers sa sœur aînée de cette manière. Heureusement, Mr Weasley vint à leur secours.
-Évidemment sa réputation la précède, c'est une très grande sorcière.
-Oui, Amira pouvait se montrer très sévère, mais elle restait toujours juste dans ses verdicts.
-Restait ? Demanda Hermione d'une voix nouée.
-Malheureusement ma sœur a perdu tout ce qu'il lui restait de bienveillance depuis le jour où ma nièce a été tuée durant la bataille de Poudlard.
Hermione, Ginny et Fleur plaquèrent leur main contre leur bouche. Ron fit la moue tandis que Harry continuait de fixer Jawal d'un air compatissant. Hermione vit à nouveau les yeux de Mrs Weasley se remplir de larmes avant qu'elle ne s'essuie le coin des yeux de son mouchoir qu'elle ne quittait plus.
-Amira et mon beau-frère n'arrivaient pas à avoir d'enfant. Un jour, alors qu'elle pensait que tous ses espoirs étaient finis, elle se retrouva enceinte de ma nièce, Yasmine. Malheureusement son mari mourut peu de temps après la naissance de sa fille ce qu'il fait qu'elle l'a élevée seule.
Sa voix se brisa lorsqu'il prononça le nom de sa nièce disparue.
« Elle n'aurait pas dû rester dans l'école, elle n'était pas majeure pour se battre. Mais je suis sûre, elle ne voulait pas décevoir sa mère. Elle vivait sans cesse avec cette volonté de se montrer à la hauteur, digne d'être la fille unique d'Amira Balhi. Nous n'avons jamais su qui était le mangemort responsable de la perte de ma nièce. Quoi qu'il en soit, Amira a bataillé ferme pour reprendre l'ancien poste d'Amélia Bones si bien que maintenant, elle n'a plus qu'un seul but : emprisonner à vie tous les Mangemorts en libertés. Elle a dans son regard… cet esprit de vengeance qui ne la quitte plus… je ne reconnais plus ma sœur aînée.
Hermione se tut. Elle aussi reconnaissait ce même regard dans les yeux de Ron : celui de la vengeance. Il est vrai qu'elle avait cru apercevoir cette même expression sur le visage de la Directrice. Hermione comprenait à présent son acharnement au procès de Drago.
-Aucune personne ne peut comprendre la douleur d'une mère qui a perdu un enfant, répondit Mrs Weasley d'une voix brisée.
-Sauf votre respect Mrs Weasley, la vie d'innocents ne doit pas être corrompue par la douleur et l'esprit de vengeance de ma sœur.
-Vous croyez que les Malefoy sont innocents ? S'exclama Ron, sceptiquement.
-Je pense qu'il faut savoir faire la part des choses, de manière objective et non personnelle.
Il regarda sa montre et son visage grave se changea aussitôt pour reprendre son aspect jovial de tout à l'heure comme si cette conversation n'avait pas eu lieue.
-Par Sésame ! Il est déjà l'heure, je dois absolument retrouver Mrs Edgecombe sur un problème de cheminée avec le Maharadja et si je suis en retard de deux minutes, cette mégère est capable de me coller un rapport. Arthur, à très bientôt j'espère.
Il fit un rapide mouvement de tête vers les autres et partit s'enfoncer dans la foule qui se dirigeait vers les ascenseurs.
-Drôle de personnage, commenta Bill.
-Ils ont connu des moments très difficiles, expliqua Mr Weasley d'un ton grave, Ils étaient tous très attachés à cette enfant.
-Nous ferions mieux de nous dépêcher, papa, l'audience reprend dans dix minutes.
Ils accélèrent le pas rapidement, mais le couloir était déjà bouché par les sorciers et sorcières qui retournaient dans la salle d'audience. En file indienne, Hermione franchit les portes épaisses du cachot qui menait à la salle d'audience. L'estomac noué plus que jamais, elle s'avança en pensant à l'interrogatoire auquel elle serait appelée dans quelques minutes.
