Nous revoilà pour la suite !
Nous espérons que vous vous portez bien et que vous êtes toujours motivé(e)s à lire la suite de nos aventures !
Une fois de plus, un grand merci pour votre patience ! Sans plus tarder, je vous laisse découvrir la suite du procès :)
Un grand merci pour vos revieuws !
A très bientot
M&T
Chapitre 11 : Témoignage (2)
Hermione, Harry et la famille Weasley reprirent leurs places habituelles dans les gradins du tribunal. La salle d'audience était plus remplie que jamais, si possible. Une dizaine de journalistes venus des quatre coins de l'Angleterre se piétinaient pour être aux premières loges et obtenir la meilleure photographie des accusés.
Pour son plus grand agacement, Hermione ne manquait pas de remarquer un groupe de journalistes de la revue sorcière Hebdo se pousser les unes contre les autres afin obtenir la meilleure prise de vue de Drago qu'elles qualifiaient dans leur dernier article de « beau ténébreux au regard d'acier » ou encore du « Mangemort le plus maléfiquement attirant ». Une des journalistes gloussa comme une collégienne lorsque Drago tourna son regard dans leur direction ce qui l'irrita davantage.
La salle continua de se remplir et très vite, elle fut tellement remplie à craquer que l'on interdit l'accès au dernier arrivant. Enfin, alors que le tumulte des conversations commençait à s'estomper, Kingsley ordonna le silence qui s'installa aussitôt.
-Je déclare ouverte la deuxième séance d'audience du procès Malefoy. Témoins numéro quatre, je vous prie.
-Il s'agit de Monsieur Garrick Ollivander, fit la voix sèche d'Amira Bahli en consultant des liasses de parchemins.
Dans le public, le vieil homme se leva, quelque peu surpris. Ce dernier s'avança lentement, s'appuyant fermement sur sa canne. À ses côtés, un jeune homme dont les yeux clairs semblables à ceux du fabricant l'aida à s'avancer puis à s'asseoir sur le grand fauteuil froid et peu accueillant.
-Monsieur Ollivander, demanda calmement Kingsley, veuillez décliner votre identité, je vous prie.
-Je me nomme Garrick Ollivander, fabricant de baguettes magiques de père en fils, mon père portait l'illustre nom de Gervais Ollivander.
-Ca sera suffisant, coupa Bahli en inspectant le vieil homme par-dessus ses lunettes. Monsieur Ollivander, commença la Directrice. Vous aviez déclaré avoir été prisonnier de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom pendant plus d'un an.
-C'est malheureusement exact.
-Que s'est-il passé ?
Le vieil homme ferma les yeux d'un air las et fatigué. Se souvenir de sa longue et pénible année dans la cave des Malefoy semblait le vieillir d'une dizaine d'années. Ses traits se crispèrent et d'autres rides se formèrent sur son visage tourmenté.
-C'était une nuit d'été…J'étais seul dans ma boutique, occupé à répertorier mes baguettes magiques lorsqu'ils sont venus me chercher.
« Ils…ils m'ont ligoté et bandé les yeux, j'ignorais où ils m'emmenaient. Lorsqu'ils m'ont rendu la vue, je me suis retrouvée dans une espèce de cave humide et froide… J'ignorais que je me trouvais dans le Manoir des Malefoy jusqu'à ce que Luna Lovegood se soit faite prisonnière à son tour.
-Vous n'aviez jamais vu Lucius Malefoy ?
-Évidemment je le connaissais, je l'avais déjà rencontré, lui et sa femme sont venus acheter leur première baguette. Plus tard, ce fut le tour de leur fils.
-Je veux dire, durant votre emprisonnement.
-Non, ils ne sont jamais venus. Il n'y avait que lui…
-Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ?
-Lui-même. Il descendait, il me posait des questions sur cette connexion entre sa baguette et celle de Potter. Je… je ne pouvais expliquer ce phénomène, c'était un cas unique au monde. Leur baguette était jumelle, liée par la même plume de Phoenix. Je n'avais pas de réponse à lui fournir alors… il me torturait.
Le vieil homme ferma les yeux et se frottant d'un geste las les paupières. Bahli attendit patiemment que Ollivander finisse son récit.
-Il me torturait, poursuit-il d'une voix fatiguée et brisée. J'ignorais combien de temps il me garderait en vie. J'étais seul, à bout de force dans cette horrible cave… sans espoir de voir à nouveau la lumière du jour, expliqua-t-il d'une voix si basse qu'on n'entendait plus qu'un murmure semblable au crépitement du feu des longues torches.
- Je n'avais plus parlé à personne, reprit-il, jusqu'à ce que…
Il laissa un long moment de silence.
-Oui, Mr Ollivander ?
-Jusqu'à ce que le jeune Malefoy vienne me voir…. Il venait m'apporter quelques provisions à l'insu de ses parents.
Il eut dans l'assemblée quelques murmures d'étonnement, mais le jury ne semblait pas s'en préoccuper pour l'instant.
-Vous voulez dire, reprit Bahli, que Drago Malefoy vous apportait de la nourriture ?
-Oui… c'est un jeune homme très empathique, vous savez, il descendait la nuit quand il le pouvait m'apporter du pain ou de la soupe. Quelques fois, nous discutions ensemble. Il n'est pas ce qu'il paraît être, c'est pour cette raison que j'ai souhaité comparaître comme témoin.
Le vieil homme se tourna vers Drago et lui accorda un bref mouvement de tête auquel le garçon répondit d'un bref sourire. À ce moment, des dizaines d'appareils de photographie se déclenchèrent, provoquant un immense nuage de fumée dans toute la salle d'audience.
Hermione ressentit une immense bouffée de soulagement. Elle ignorait tout de cette relation qu'entretenait Drago et l'ancien fabricant de baguettes. Elle avait appris par Luna qu'ils descendaient la nuit les nourrir, mais jamais elle ne s'était doutée qu'ils avaient fini par créer un lien. Tout d'un coup, elle sentit un sentiment d'espoir naître en elle, tout n'était peut-être pas perdu !
-Pourquoi n'a-t-il pas essayé de vous libérer dans ce cas ? Demanda sèchement Bahli.
-Il ne pouvait pas voyons ! Le Seigneur des Ténèbres l'aurait tué, lui et sa famille sur le champ. Vous… vous ignorez ce qu'il pouvait faire… horrible… horrible…
-Comment aviez-vous réussi à vous échapper ?
-Grâce à l'intervention du jeune Mr Potter et de ses amis… ils sont venus nous délivrer, Luna, ce garçon, Dean Thomas et le gobelin qui nous on rejoint plus tard dans la cave.
-Drago Malefoy venait vous nourrir tous les quatre chaque soir ? Demanda sceptiquement la Directrice.
-Non… non, pas tous les soirs, seulement quand il le pouvait pour ne pas éveiller les soupçons. Ses visites ont commencé à s'espacer lorsque la jeune Luna est arrivée, mais il continuait tout de même à nous apporter quelques provisions. Quelques fois, il les déposait à l'entrée de la cave, il les cachait dans un coin de mur pour ne pas que les autres Mangemorts s'en aperçoivent… je lui en serai éternellement reconnaissant.
-Hmmf… fit Amira Bahli indistinctement.
Une bouffée d'indignation monta dans la poitrine d'Hermione. Comment Kingsley pouvait-il laissé cette femme remplie de préjugés, d'a priori et de partialité présider un tel procès ?! Il était tellement évident qu'elle ne désirait qu'une seule chose : emprisonner les Malefoy, quels que soient les témoignages comparus.
-Merci Mr Ollivander, fit Kingsley d'une voix lente, vous pouvez disposer.
Lentement, Mr Ollivander se leva de son siège et fut rapidement rejoint par son fils qui lui prit le bras par-dessus son épaule pour l'aider à se mouvoir. Le tumulte des conversations commençait à reprendre. À nouveau, les journalistes de sorcières hebdo semblaient fébriles d'excitation et dirigeait leurs gros appareils photo vers Drago.
-La cour appelle à comparaître… Kingsley vérifia ses parchemins, Mr Barjow.
Parmi la foule, un sorcier au dos voûté et à l'aspect sale se leva. Un air de satisfaction se marqua sur son visage émacié, comme s'il attendait ce moment avec une impatience non dissimulée. Escorté par deux membres du Ministère, ses poings liés par des chaînes, il s'installa à son tour sur le fauteuil.
-Témoin, présentez-vous.
-Crassus* Barjow, anciennement propriétaire du magasin Barjow et Beurk, Chemin de Traverse, Londres.
-Mr Barjow, vous avez souhaité comparaître durant le procès en nous laissant entendre que vous disposez d'informations. Est-ce exact ? Demanda Kingsley d'un ton de profond dégoût.
Il faut dire que l'allure du sorcier ne laissait rien à désirer. Son teint grisâtre, ses cheveux huileux qui lui tombaient sur ses épaules, Crassus Barjow n'inspirait que du dégoût.
-Oui, Monsieur le Ministre, répondit-il en inclinant sa tête, ses cheveux gras masquant son visage.
- Qu'avez-vous à nous apprendre ?
-Monsieur le Ministre, dit-il d'un ton asservi, je détiens des informations hautement importantes pour le Ministère, concernant la mort du Directeur de Poudlard, Albus Dumbledore.
-Nous vous écoutons, répliqua Bahli en le scrutant par-dessus ses lunettes.
Barjow inspira une bouffée, préférant tenir le public en haleine. Il se délectait de l'attention qu'il se portait sur lui. Il humidifia ses lèvres sèches d'un coup de langue puis il prit la parole :
-Comme vous le savez, ma boutique regorgeait de trésors inestimables qu'il était rare de trouver dans le monde des sorciers. La réputation de Barjow et Beurk dans l'acquisition d'objets magiques…
-Objets magiques d'origines douteuses, précisa Bahli sèchement.
-Ce que le Ministère à jugé bon de prélever… Nous possédions également quelques…
-Venez-en au fait ! Coupa Bahli.
Barjow laissa échapper un rictus satisfait puis continua de cette même voix huileuse et languissante.
-La plupart de ces objets valaient une véritable fortune, Barjow et Beurk fournissait à ses clients tout ce qu'ils ne pouvaient imaginer dans leurs rêves les plus fous. C'était un véritable bazar des rêves.
-Et nous connaissions tous le genre de clientèle de cette boutique que vous qualifiez « de rêve ».
Crassus Beurk ricana.
-Je présume que vous pensez à la famille Malefoy.
-Entre autres.
-La famille Malefoy fréquentait assez souvent notre boutique, depuis des générations. À son tour, Lucius Malefoy devint un de nos meilleurs clients. C'était quelqu'un de très respectable, possédant d'innombrables objets magiques de grande valeur et… beaucoup d'or.
-Quel genre de transaction effectuait Mr Malefoy ?
-Toutes sortes, des achats d'objets dangereux. Quelques fois il venait vendre des objets un peu trop… encombrants. Des objets qu'il ne voulait pas que le Ministère découvre en sa possession.
-Le Ministère est déjà au courant de ce fait, coupa Kingsley. Est-ce tout ce que vous aviez à nous apprendre ?
-Non, non évidemment. Je disais donc que Lucius Malefoy était un de nos meilleurs clients, il fréquentait souvent notre boutique, quelques fois accompagné du jeune Mr Malefoy.
« Un après-midi d'été, Drago Malefoy est venu seul dans la boutique. Il voulait que je lui explique la manière de réparer une vieille Armoire à disparaître. Moi-même j'en possédais une au magasin, j'avais une petite idée d'où se trouvait la deuxième.
Apparemment, celle-ci était cassée. J'ai essayé de lui faire comprendre que je ne pouvais l'aider tant que je ne disposais pas de l'Armoire sous les yeux, mais le jeune Malefoy semblait enclin à refuser mon aide.
Tout au long de l'année, il m'envoyait des instructions, me demandant conseil pour la réparation de cette Armoire. Évidemment je ne pouvais l'aider, j'ignorais d'où provenait le problème. Il n'était pas du tout satisfait de ma réponse Il me menaçait souvent de sa marque des Ténèbres ou des nombreuses relations malfamées que lui et sa famille côtoyaient. J'ignorais évidemment pour quelle raison il avait tant besoin de cette Armoire, mentit Barjow de son ton douçâtre.
-Est-ce vraiment le cas ? Demanda sceptiquement Bahli.
-Je vous en fais le serment, Mrs la Directrice du département de la justice.
-Continuez.
« Un soir, alors que j'astiquais tranquillement de vieilles antiquités, je reçus une missive du jeune Mr Malefoy. Il m'avertissait que l'Armoire en question était réparée et que dans quelques heures, une dizaine de Mangemorts arriveraient dans ma boutique pour emprunter l'Armoire à disparaître qui les emmèneraient tout droit à l'école de Poudlard.
Évidemment, je ne pouvais arrêter l'opération. La mission était lancée.
-Qui dirigeait les opérations ?
Crassus Barjow se retourna et pointa son long doigt squelettique en direction de Drago.
-Drago Malefoy. C'est lui qui envoyait ses instructions, lui qui avait donné l'ordre aux Mangemorts de s'introduire à Poudlard.
Il eut un ooooh d'indignation dans les tribunes. Des murmures s'élevèrent. À ses côtés, Ron affichait un air de satisfaction qu'il ne prit pas la peine de dissimuler. Au même instant, Hermione sentit tous les espoirs qu'elle avait ressentis quelques minutes plus tôt se volatiliser à la manière des fumées épaisses qui s'échappaient des appareils photo des journalistes.
Les coups de maillet du Ministre retentirent, réclamant le silence qui se fit quelques secondes plus tard.
-Merci de ces informations, Mr Barjow.
-C'est tout naturel, dit-il en s'inclinant à nouveau. Je souhaite apporter toute mon aide au Ministère.
-Ca ira comme ça, l'interrompit ce dernier d'un air dégoûté.
Le sorcier se leva, un sourire narquois dessiné sur ses lèvres. Il leva la tête et jeta un regard narquois en direction de Lucius Malefoy qui soutint son regard, ses yeux gris lançant des éclairs. La démarche voûtée, il regagna sa place. Kingsley se leva, Bahli le suivant de près. D'un air magistral, le premier Ministre s'adressa aux accusés.
-Accusés, levez-vous.
Les trois Malefoy s'exécutèrent.
-Nous avons reçu tous les témoignages que nous avons souhaité entendre. Nous prendrons en considération toutes les informations recueillies durant le procès pour rendre notre décision. Le verdict sera donné demain à la même heure, conclut Kingsley en frappant trois fois de son maillet. En attendant votre verdict, vous serez conduit dans vos cellules respectives à l'école Poudlard. Vous pouvez disposer.
Alors que tout le monde se leva de son siège, Hermione mit quelques secondes à réaliser que l'audience était déjà levée. Les jambes flageolantes, elle dû prendre une profonde bouffée d'air pour se remettre de ses émotions. Le témoignage de Crassus Barjow l'avait profondément ébranlée. Ses minces espoirs s'étaient rapidement envolés et Hermione ressentit ce sentiment angoissant qu'elle n'arrivait à se détacher.
Elle suivit du regard Drago et ses parents se faire escorter par les Aurors pour sortir de la salle d'audience sous les projecteurs des journalistes.
-Vous… venez ? Demanda Harry aux trois autres.
Ils approuvèrent et essayèrent de se frayer un chemin dans la foule pour sortir de la salle.
La soirée au Terrier ne fut pas des plus joyeuses. L'ambiance dans la petite cuisine était tendue et froide, toutes les pensées dirigées vers le verdict du procès le lendemain. Hermione toucha à peine à son assiette, touillant avec sa fourchette le ragoût de volaille préparée par Mrs Weasley. Son estomac était trop noué pour avaler quoi que ce soit.
-Hermione chérie, lui demanda cette dernière, tu n'as rien mangé ce soir, tu n'aimes pas ?
Toutes les têtes se tournèrent vers elle. Elle vit Ginny la regarder avec compassions, mais elle fit comme si de rien n'était, ne désirant pas croiser le regard de son amie.
-Si, si … j'ai seulement mal à la tête, veuillez m'excuser, Mrs Weasley.
-Ce n'est rien ma chérie, nous sommes tous un peu ébranlés par ce procès, je suppose.
Un silence pensant s'installa à nouveau dans la cuisine et tout le monde finit son dessert avant de quitter la table. Hermione ne prit pas part à la discussion qui eut lieu dans le petit salon et préféra monter se coucher directement. À peine eut-elle refermé la porte de sa chambre que sa respiration commença à se saccader, puis éclata en sanglots.
Elle n'arrivait plus à respirer. Sa poitrine était trop compressée par la peur, l'angoisse de le perdre. Non... elle n'arrivera jamais à vivre sans lui… elle éclata de plus belle en sanglots jusqu'à l'épuisement. À quelle heure fini-t-elle par s'endormir ? Elle n'en savait rien… mais lentement Hermione se sentit glisser vers les profondeurs d'un sommeil troublé, rempli de rêve dans lequel elle se trouvait enfermée dans une cage. Non, réalisa-t-elle à moitié consciente ce n'était plus une cage… mais le salon du Manoir des Malefoy. Le corps ruisselant de sueur, elle sursauta d'horreur avant de réaliser qu'elle se trouvait bien dans sa chambre. Incapable de se rendormir, elle passa les heures qui suivirent à regarder l'ombre des branches d'arbres se dessiner sur le mur. Au loin, elle entendit les hululements familiers des hiboux qui survolaient la campagne du Terrier. Enfin, aux petites heures du matin, elle réussit à s'endormir de nouveau.
