Bonsoir tout le monde,

nous espérons que vous vous portez bien malgré les circonstances actuelles :/ nous pensons fort à vous !

Confinement obligé, je me relance tous les jours dans l'écriture pour la suite de notre fanfic ;) motivée, motivée ! Plein d'idées en tête ! La suite sera assez mouvementée !

Voila je vous laisse découvrir le prochain chapitre et en attendant le suivant : prenez soin de vous et restez chez vous à lire HP, ou des fanfic sur HP bien sure :D

A très bientot !


Merci beaucoup pour vos reviews, elles m'ont vraiment encouragé à continuer et merci infiniment pour votre fidélité, je sais que quelques fois je traîne à publier mais ça me touche de voir votre patience et que malgré le temps, vous continuez à nous suivre !


Chapitre 17 : La tête du sanglier

Installé sur le comptoir du bar de La tête du sanglier, sa joue droite reposant nonchalamment dans la paume de sa main, l'autre main tenant son verre poussiéreux qui contenait un fond de Whisky pur feu, Ron Weasley avait le regard perdu dans le vide et pour la première fois depuis le début de cette maudite journée : il ne pensait à rien plus d'autre. L'alcool faisait son effet, pensa-t-il au même moment où il haleta Abelforth pour qu'il vienne à nouveau remplir son verre.

D'un œil méfiant, le vielle homme déboucha sa bouteille d'Ogden's Old Firewhisky et déversa le liquide en l'avertissant de sa voix bourrue :

-Tu ferais mieux de ralentir l'allure, mon garçon.

Ron ne répondit pas et se contenta d'avaler d'une traite son verre. Il sentit le liquide lui traverser l'œsophage puis cette sensation habituelle de brulure qui au première abord avait le don de lui retourner l'estomac pour ensuite lui procurer une sensation de réconfort, d'oubli. Oui, ne plus penser à ses problèmes… Ne plus penser à Hermione Granger… Il posa son verre brutalement sur le comptoir, faisant renverser quelques gouttes qu'il restait au fond et il sentit des picotements lui monter aux yeux, ne sachant plus très bien si ces effets étaient dûs au Whisky pur feu qu'il enchainait depuis plus d'une heure ou la déchirure qu'il ressentait au cœur lorsque l'image d'Hermione se matérialisait dans son esprit. D'un geste désespéré, il se frotta les yeux, l'esprit plongé dans ce trou noir qui s'étendait devant lui, semblable à un trou béant dans lequel il plongeait… plongeait dans le vide. Des petites lumières commencèrent à apparaître quand il reconnu le bruit sourd d'un tabouret que l'on tire vers soi pour s'asseoir. Il ouvrit lentement les yeux, agacé qu'un client décide se s'installer à côté de lui puis il reconnut, au bras de l'individu, la montre bosselé de Harry.

Il fit comme s'il n'avait rien vu, ne prêtant attention à son meilleur ami qui, pour sa plus grande irritation avait fini par retrouver sa trace. Ne pouvait-on pas le laisser tranquille deux petites heures ?!

Abelforth vint saluer chaleureusement Harry qui commanda une bierraubeurre. Le barman se retourna, déposa brusquement la bouteille en face de Harry et se pencha vers lui, sa barbe hirsute à quelques centimètres de sa joue. De sa voix rauque, Ron pu entendre :

-Tu ferais mieux de surveiller ton ami, Potter. Il en est déjà à son sixième verre.

-Merci du conseil Ab, répondit poliment Harry.

Ron voulu lui répondre de se mêler de ses affaires mais seul un grognement indistinct sortir de sa bouche. Abelforth lui lança un regard rempli de dégoût avant de se retourner pour servir un client égyptien qui se trouvait à l'autre bout du bar.

Ils restèrent quelques minutes sans rien se dire, Harry buvant de temps en temps une gorgée de sa bierraubeurre pour combler le vide de leur conversation. Il aurait voulu qu'il parte, qu'il le laisse seul dans ce bar jusqu'à la tombée de la nuit mais son meilleur ami était bien décidé à rester. Ne pouvant plus supporter ce long moment de silence, Ron lui lança d'un ton plein de reproches :

-Comment m'as-tu retrouvé ? Grommela-t-il tandis que le goût du Whisky pur feu remontait à la surface.

-Tes frères te cherchent depuis plus d'une heure, expliqua Harry en se tournant vers lui. J'ai pensé que tu chercherais un endroit plus… tranquille pour t'isoler.

En effet, bien qu'il ne soit que quatre heure de l'après-midi, l'endroit était complètement désert, à l'inverse des trois balais qui était toujours plein à craquer.

-Exactement, grommela Ron.

Il leva la main vers Abelforth pour que ce dernier vienne le resservir. D'un œil noir, il revint vers Ron, déboucha sa bouteille de Whisky pur feu et rempli son verre.

-En principe, j'ai le droit de refuser de te servir, mon garçon.

Ron haussa les épaules et bu rapidement une longue gorgée du breuvage qu'il avala de travers. Il toussota, Harry lui tapant violement le dos. Il se sentait tellement pathétique.

-Tu as gagné, fit Harry, ça sera ton dernier verre.

-Je t'en prie, évite de jouer les mères-dragonnes.

-Ron…

Comme pour le défier, il vida son verre d'une traite et le déposa violement contre le comptoire.

-Je n'aurai jamais dû venir ici, lança-t-il brusquement. Cet endroit est trop rempli de….

-Souvenirs, acheva Harry.

-C'est ça… tu te souviens la première fois que l'on a mis les pieds ici ?

Pour son plus grand étonnement, Harry laissa s'esquiver un sourire sur ses lèvres. Lui-même sentit ses commissures qui commençaient à tressaillir.

-Ouais, c'était son idée de se liguer contre cette harpie de Ombrage.

-J'ai toujours dit qu'on avait une mauvaise influence sur elle. Qui aurait cru qu'…

Il s'arrêta. Prononcer le nom d'Hermione lui était trop insupportable. A nouveau, un silence s'installa entre les deux amis. Ce n'était pas gênant, ils avaient l'habitude de se passer de mots. C'est ce qu'il aimait dans son amitié avec Harry, ils se comprenaient souvent sans ouvrir la bouche, comme un frère.

Au même moment, la porte de l'entrée s'ouvrit et un sorcier à l'aspect miteux, marchant en vacillant s'avança vers eux. Le sorcier s'installa à sa gauche et une odeur de vieux tabac écœurant monta jusqu'à ses narines. Sans aucune surprise il reconnut la voix de Mondingus Fletcher.

-'Jour Ron, 'jour Harry, couina-t-il en mâchouillant sa langue. Ab' comme d'habitude ! Dit-il à l'intention du barman qui acquiesça d'un air lassé.

Harry et Ron répondirent à ses salutations d'un bref mouvement de tête : ils n'avaient pas oublié que cette vermine avait dépouillé la maison et tous les biens appartenant à Sirius.

- L'idée était plutôt bonne, revint Harry après avoir bu une gorgée au goulot de sa bouteille, si cette peste de Marietta ne nous avait pas cafeté !

-Je crois qu'elle le regrettera pour le restant de ses jours, lâcha Ron sans réfléchir.

Ils échangèrent un regard puis éclatèrent de rire. Un fou rire qu'ils avaient dû mal à reprendre. Un fou rire qui les libérait du stress, de ce coup de massue qu'ils avaient reçu ce matin-même. Peut-être que les effets du Whisky Pur Feu continuait d'agir sur lui, passant du rire aux larmes. Mais il ne s'en souciait pas, au moins, il ne pensait plus à rien.

-Ombrage aussi n'oubliera pas son séjour à Poudlard de si tôt.

Il claqua de la langue pour imiter le bruit d'un sabot de cheval, ce qui provoqua à nouveau leur hilarité. Ron sentit les larmes lui monter aux yeux qu'il essuya du coin de l'œil. Abelforth les regarda d'un drôle d'air, se demandant visiblement quel billywig les a piqués depuis un moment. Leur fou rire se dissipa petit à petit et ils reprirent lentement leur esprit. Les idées embrouillés par l'alcool, Ron se remit à penser aux souvenirs de ses années à Poudlard qui s'entrechoquaient dans sa tête, à la vitesse de l'éclair. Les images se mirent à tourner autour de lui, si bien qu'il en eut le vertige et du se cramponner à Harry pour ne pas tomber de son tabouret : Hermione dans le Poudlard express le trio préparant clandestinement dans les toilettes des filles le Polynectar Hermione se rebellant contre Trelawney au cours de Divination Hermione giflant Malefoy… Malefoy…

Ce nom résonna dans sa tête, un sentiment d'irascibilité monta aussitôt en lui, tel un volcan entrant en éruption. D'une voix forte, il se mit à hurler dans le bar si bien que Mondingus sursauta à son tour :

-Comment…a-t-il… réussi… à…à poser ses mains sur elle ?! Avec tous ces… coups sournois et cruels !

-Je sais vieux… moi non plus je n'arrive pas à comprendre, répondit Harry, son regard perdu dans le vide.

-Cette sale petite fouine aura réussi son coup, il a bien trouvé le moyen de se venger de nous !

-Ron…

-Je vois clair dans son sale plan de manipulateur, il a utilisé Hermione pour nous atteindre ! S'exclama Ron en tapant de poing sur la table une lueur de compréhension traversant son esprit embrouillé. Au début pour réparer cette fichue Armoire et pour se tirer d'affaires comme il l'a toujours fait ! Tout est calculé par cet espèce de… de…

-Ron ! S'écria Harry en secouant son ami par l'épaule pour mettre un terme à ses divagations. Ils sont amoureux ! Il ne l'a pas utilisée… je suis désolé mais… ils s'aiment… sincèrement.

Les mots de Harry résonnèrent dans sa tête en un écho : ils s'aiment… ils sont amoureux. Malefoy et Hermione… Hermione et Malefoy… C'était trop injuste ! Cette ignoble petite crapule lui avait volé Hermione ! Sa Hermione ! Il… il avait posé ses sales mains de Mangemort sur elle ! Il…il… lui avait fait un bébé ! A cette pensée, toute la colère qu'il pu un jour ressentir explosa en lui, il serra violement son verre qui explosa en une pluie de morceaux. Un liquide chaud coula au creux de sa paume et lorsqu'il baissa les yeux, il vit son propre sang dégouliner entre ses doigts.

-RON ! Cria Harry en lui prenant la main.

Il se laissa docilement faire comme un chien blessé à la patte. Etrangement, il ne ressentit aucune douleur même lorsque Harry se mit à lui enlever les bouts de verre coincé dans sa peau.

-Reparo !

Les débris de verre se matérialisa à nouveau, virevolta dans les airs et se posa lentement sur le comptoir.

-Attends, fit Harry en ouvrant légèrement sa main, ne bouge pas.

Il pointa sa baguette sur sa paume et prononça :

-Vulnera Sanentur

Les cicatrices se reformèrent et il ne resta aucune trace de ses plaies, hormis le sang sécher.

-Tergeo !

-Merci… coassa Ron, réalisant à moitié ce qu'il venait de se passer.

-Allez, viens, dit Harry en se levant. On ferait mieux de rentrer.

-Non.

Harry se stoppa net et le regarda :

-Ron… il faut rentrer au Terrier, tout le monde s'inquiète.

-Non, insista-t-il, je ne rentrerai pas à la maison.

Pour la première fois depuis qu'il était entré dans ce bar miteux, il avait l'esprit lucide.

-Je vais rester chez Bill et Fleur… le temps que tout se calme.

-Tu… tu en es sûr ?

-Oui, je n'ai pas envie d'affronter le regard des autres…Maman, papa et Ginny…

A la manière dont Harry écarquilla ses yeux verts, il comprit que son meilleur ami pensait à la même chose que lui :

-Elle était sous le Serment Inviolable, répondit machinalement Harry.

-Je sais… mais elle était sa complice.

Les traits de Harry se crispèrent, comme s'il luttait contre lui-même.

-C'était malgré elle, ajouta-t-il pour mettre fin à la conversation.

-Sans doute… en tout cas, je préfère m'isoler. Tu… tu ne voudrais pas venir avec moi chez Bill et Fleur ? Proposa Ron en lui lançant un regard de chien battu.

Harry semblait réfléchir à sa proposition puis, à contrecœur il lui répondit :

-Je suis désolé mais je vais rester auprès de Ginny. Elle aura besoin de moi au Terrier pour arriver à… gérer tout ça.

-Je comprends, répondit Ron déçu.

La présence de Harry l'aurait réconforté. Après tout, lui aussi avait été dupé par la même amie. Sauf que pour lui, ce n'était qu'une amie, lui souffla une voix perfide à l'intérieur de sa tête. Toi, tu l'aimais ! Depuis toujours.

Et encore une fois, fit à nouveaux cette voix désagréablement détestable, tu passes après quelqu'un. Tu seras toujours le dernier, celui qu'on ne regardera jamais. Ron se sentait écœuré. Il sentit son estomac se retourner tandis que Harry lui pris le bras pour l'enrouler autour de ses épaules. Il l'aida à marcher jusqu'à la sortie, l'air frais de cette journée de septembre lui fouettant le visage.

-Je suis désolé Harry, coassa Ron au moment où il laissa échapper une remontée gastrique empestant le Whisky Pur Feu.

-Je suis prêt à te pardonner si tu ne reproduis plus ce son ignoble à l'avenir.

Ron ricana, des contractions à son estomac le crispèrent. Qu'est-ce qu'il lui avait pris d'enchaîner autant d'alcool ?! S'exclama-t-il en te tenant les côtes.

)Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, précisa-t-il d'une voix rauque. Her…Hermione.

Une lame d'acier déchira son cœur quand il prononça le nom d'Hermione. Ce simple nom lui procura la sensation d'une pierre lourde tombant dans un trou béant à l'intérieur de sa poitrine. Ils remontèrent lentement la rue, les passants jetant quelques regards sur eux.

-J'ai toujours eu peur que…toi et elle.

-Elle était comme une sœur, Ron.

-Était ?

Harry regarda dans le vide, les yeux fixés sur la vitrine de la boutique Gaichiffon.

-Je ne sais plus aujourd'hui… J'ai toujours cru qu'elle aussi me considérait comme un frère. Mais j'ai eu tord, visiblement, ajouta-t-il d'un ton blessé.

Ils se turent et poursuivirent le reste du chemin à pied. Arrivés au bout de la rue commerçante, les deux amis transplanèrent.