Bonsoir tout le monde !

Nous espérons que votre confinement s'est bien passé et que vous prenez bien soin de vous :D

voila je vous annonce qu'on a commencé à entamer le T9 aha j'espère que la suite continuera à vous tenir en haleine :)

un grand merci pour votre fidélité et bienvenu aux nouveaux lecteurs :D

merci pour vos revieuw c'est toujours un plaisir de lire vos commentaires, vos beaux compliments ! Un tout grand MERCI :D

allez je vous laisse découvrir la suite, bonne lecture !


Chapitre 19 : retour à la maison

Hermione ouvrit la porte d'entrée dans un grincement sourd et lent, un halo de lumière aveuglant pénétra la pièce sombre et humide. Le cœur tambourinant dans la poitrine, elle avança lentement, découvrant le hall d'entrée et la longue série de marches d'escaliers qui menait à l'étage, comme si c'était la première fois qu'elle mettait les pieds dans la maison de ses parents. L'endroit lui paraissait sinistre, sombre et froid. Ses souvenirs d'enfance semblaient être un film lointain, presque insaisissable à ses yeux. Où était donc passé la petite fille joyeuse dévalant les escaliers, un livre à la main et riant aux éclats avant de sauter dans les bras de son père, se demanda-t-elle, la gorge serrée par la nostalgie de cette maison.

Hermione ne se reconnaissait plus en cette image. A vrai dire, elle ne se reconnaissait plus du tout. Baissant les yeux de cet escalier peu chaleureux, elle vit qu'un tas de valises étaient superposées les unes sur les autres au fond du couloir. D'un pas lent, elle s'avança dans le salon où elle avait jeté ce sortilège qui l'avait effacée entièrement de la vie de ses parents. Tout comme le hall d'entrée, la pièce semblait froide, entièrement vidée, à l'exception des quelques meubles laissés derrière Mr et Mrs Granger avant leur départ, recouvert d'un drap blanc devenu presque gris de poussière. Elle eut le souffle coupé, elle reconnaissait à peine ce salon dans lequel elle et ses parents complétaient si souvent des mots-croisés les dimanches après-midi pluvieux.

Elle n'arrivait à accepter cette triste réalité comme si tout son passé s'était envolé, effacé. Soudain, elle ressentit le besoin pressant de courir dans sa chambre. D'un pas précipité, elle dévala les marches de l'escalier, courra jusqu'à la porte située au fond du couloir et ouvrit à la volée la porte de son ancienne chambre. Les battements de son cœur retombèrent en une fraction de seconde, semblable à une douche froide qui traversait les veines de son corps.

Tout avait disparu comme si rien n'avait existé. A la place de son lit, Mr et Mrs Granger avait aménagé un bureau ancien en bois d'if. En face, une grande armoire vide entrouverte, dans laquelle pendaient négligemment quelques cintres délaissés, reposait au fond de la pièce. Toute trace de sa présence dans cette pièce avait s'était volatilisé. Il ne restait plus une seule photo de ses amis, ni les bannières représentant la maison de Gryffondor.

Son estomac se contracta, sa gorge se noua et elle sentit ce goût âcre et familier s'intensifier à ce souvenir qui remontait dans son esprit aussi vite que l'éclair. Son sortilège avait été plus qu'efficace qu'elle ne l'aurait pensé.

Alors qu'elle contemplait la pièce, la bouche à moitié entrouverte, les larmes montant jusqu'à ses yeux, Hermione sentit une main amical se poser sur ses épaules. Elle tourna la tête et vit Ginny, scrutant à son tour la grande pièce vide.

-C'était ta chambre ?

Hermione hocha la tête, ses yeux commençant à s'embuer de larmes.

La jeune fille continua à observer cette pièce étrangère qui lu procura le sentiment de s'introduire par effraction dans une maison qui n'était pas la sienne.

-Nous ferions mieux de descendre, proposa Ginny.

Hermione ne répondit pas et suivit les pas de son ami qui menaient au salon. Elle s'avança dans la pièce et commença à soulever les draps blancs, révélant au grand jour le mobilier endormi depuis plus d'un an. A son tour, Ginny dégagea d'un coup sec les rideaux, plongeant la pièce dans une atmosphère ensoleillée en cette fin d'après-midi.

Sans prononcer un mot, les jeunes filles remirent en état l'ancienne maison d'Hermione, leur baguette allant et venant dans un mouvement agile et gracieux. Une heure plus tard, elles furent rejoins par Luna qui leur apporta quelques biscuits confectionnés aux herbes des champs et pour la plus grande horreur d'Hermione, du thé de Ravegourde, tout aussi repoussant que la première fois qu'elle en avait bu chez Xénophilius Lovegood. Par politesse, Ginny et Hermione en burent une tasse avant de se remettre au travail tandis que Luna rentrait chez elle préparer son sac de voyage où elle s'apprêtait à rejoindre son père dans leur quête du Ronflack Cornu.

Une fois les pièces nettoyées et rangées, Hermione s'affaira dans la cuisine, à la recherche d'un sachet de thé que ses parents auraient laissé derrière eux avant leur départ mais les placards étaient aussi vides que l'âme de cette maison. Il ne restait plus que les restes de biscuits et le thé apporté par Luna, réalisa Hermione, avec un frisson d'écœurement. Poussant un soupir, Hermione referma la porte de l'armoire quand Ginny apparût dans la pièce.

-Heu… j'ai lévité tes valises jusqu'à ta chambre, annonça-t-elle à voix basse comme si elle s'adressait à un malade sur son chevet.

-Merci Ginny… merci pour tout.

Son amie hocha de la tête. Un silence gênant s'installa entre elles.

-J'étais en train de chercher des feuilles pour nous préparer du thé.

Ginny baissa les yeux, mal à l'aise. Tout comme son frère, son teint rougit quand elle répondit :

-Je… je ne pense pas rester plus longtemps. Maman ignore que je suis venue te raccompagner chez toi.

-Oh… je comprends.

A nouveau, ce lourd silence s'installa. Hermione en profita pour ouvrir les rideaux de la petite fenêtre de la cuisine, donnant sur son long jardin mal entretenu. Avec un serrement au cœur, l'image du jardin broussailleux du Terrier lui revint en mémoire. Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, ne se souciant de la présence de son amie qui l'observa derrière elle, Hermione sentit quelque chose lui passer entre les jambes.

-Pattenrond ! S'écria-t-elle en soulevant son chat potelé.

-Il ne voulait plus rester dans sa chatière expliqua Ginny. Il était assez mécontent du voyage, ajouta-t-elle en lui montra quelques griffes marquées sur son avant-bras droit.

-Le pauvre chéri, fit Hermione en caressant l'arrière de ses oreilles aplatis.

Le chat se mit à fermer lentement ses yeux, ses ronronnements s'intensifiant à chaque caresse de sa maîtresse. Ce son régulier l'apaisa aussitôt et elle sentit cette contraction à l'estomac qu'elle ressentait depuis son arrivée dans la maison se dissiper quelque peu. Elle se sentait moins seul. Elle reposa l'animal à terre et le fit sortir par la porte arrière de la cuisine. Par la fenêtre, elle vit Pattenrond courir après quelques papillons de nuit. Le soir commençait à tomber sur le quartier.

-Je suis désolée, Hermione, fit Ginny à voix basse.

-Tu n'as pas à l'être ! Lui affirma son amie, tout ce qui est arrivé est entièrement ma faute…

-Mais te laisser ici, dans cette grande maison vide. Je n'arrive pas à croire que maman t'es jetée dehors.

-Il fallait le prévoir, tout le monde me déteste à présent, dit-elle d'un ton qu'elle essayait désinvolte, en vain.

Elle n'y tint plus et éclata en sanglot. Ginny s'approcha d'elle et la réconforta.

-Il… il leur faudra du temps je suppose.

-Peut-être…

Ginny dégagea doucement son étreinte.

-Je dois y aller… je ne veux pas que maman me passe un interrogatoire.

-Que lui as-tu dit ?

-Que j'étais chez Luna, répondit naturellement Ginny.

-Luna… murmura Hermione comme si ce prénom lui était insensé. Elle savait… pour Drago et moi, se rappela-t-elle.

Elle se souvint aussitôt de la conversation qu'elles avaient eue, quelques mois auparavant sur la colline face à la mer.

-Comment ? Souffla Ginny, étonnée.

-C'est Luna, répondit simplement Hermione avec un léger sourire aux lèvres. Ils se parlaient quelques fois dans cette… cave.

-Sacrée Luna, derrière ses idées loufoques elle est loin d'être bête !

Elle s'esclaffèrent puis Ginny la salua chaleureusement.

-Très bien, je ferai mieux de rentrer avant que l'orage ne tombe, ajouta-t-elle en scrutant le ciel noir recouvert d'épais nuages.

-Tu es sûre que tout ira bien ? Lui demanda son amie sur le pas de la porte.

-Ne t'en fais pas Ginny, après tout, je suis chez moi maintenant.

Son amie acquiesça, comme à moitié convaincue puis s'avança et tourna sur place pour disparaître dans un léger craquement sonore.

Hermione poussa un soupir et rentra dans sa maison, le cœur lourd de se retrouvée seule, abandonnée par ses amis qui refuseraient à tout jamais de lui adresser à nouveau la parole.

Un lourd silence régna dans la maison. Toutes les pièces étaient presque plongées dans l'obscurité, annonçant la nuit à venir. Dehors, un grondement sourd commença à retentir, brisant ce silence pesant. Un bref éclair de lumière éclaira le petit salon qui replongea aussitôt le noir. Hermione sursauta, comme une enfant surprise par l'orage. Elle laissa échapper un rire nerveux avant de se ressaisir, se traitant d'idiote de s'effrayer aussi facilement. Un frisson glacial lui parcouru le corps, l'atmosphère commençait à se refroidir dans la pièce. D'un geste vif, Hermione sortit sa baguette de sa poche et la dirigea vers la modeste cheminée dans laquelle reposaient quelques vieilles buches complètement carbonisées.

-Incendio ! S'exclama-t-elle avant que des flemmes bleues et lumineuses n'envahissent l'antre de la cheminée.

Elle sentit une bouffée de chaleur monter en elle, son sentiment d'inquiétude s'atténua quelques peu tandis qu'elle regardait nostalgiquement les flemmes danser sous ses yeux. La pièce faiblement éclairée, elle se mit à se remémorer les événements des derniers jours lorsque un bruit sourd retentit à sa porte. Elle sursauta, laissant échapper un petit cri aigu d'exclamation qui la fit sortir de ses rêveries. Qui donc pouvait bien savoir qu'elle se trouvait ici ? Se demanda-t-elle en sentant les battements de son cœur tambouriner contre sa poitrine. D'un pas lent, comme hypnotisée par la porte d'entrée se trouvant au fond du hall, elle avança, sa baguette dégainée droit devant elle.

-Qui… qui est là ? Demanda-t-elle d'une voix qu'elle essayait de prendre d'un ton assurant.

Pas de réponse. Au moment où elle pensa qu'il ne pouvait s'agir que du bruit sourd de l'éclair, un nouveau frappement retentit contre la porte de sa maison. Inspirant une bouffée de courage, Hermione ouvrit la porte à la volée, profitant de cet effet de surprise pour braquer sa baguette droit vers ce visiteur inattendu. Un air de surprise s'afficha sur son visage lorsqu'elle vit que le perron de sa porte était désert. Perplexe, elle observa l'horizon mais elle ne pouvait voir grand-chose tant la pluie s'abattait férocement sur la petite banlieue. Elle arrivait à peine à apercevoir les maisons d'en face et elle fut sur le point de refermer la porte quand elle vit qu'un tas de lettres reposait sur la pierre bleue du perron. Intriguée, elle s'abaissa et tendit la main vers le paquet à moitié trempé. Au loin, elle entendit le hululement distinct des hiboux, c'est alors qu'elle aperçut plusieurs lettres s'envoler à l'horizon, tourbillonnant dans le vide sous la volée de la rafale de vent qui soufflait sur la rue sombre.

Elle plissa les yeux, la pluie fouettait son visage quand elle reconnu dans le noir des dizaines de chouettes et hiboux qui allaient et venaient dans le quartier. Certains portant d'autres lettres dans leurs becs, d'autre rebroussant chemin vers leur propriétaire. Un autre coup de tonnerre retentit et Hermione sursauta à nouveau, préférant rentrer chez elle le plus rapidement possible avant qu'un coup de vent ne fasse claquer sa porte d'entrée et de se retrouver enfermée dehors. Le cœur battant à toute allure, Hermione tourna les talons, son paquet de lettres pendant négligemment dans sa main, des gouttes tombant sur le carrelage du hall. A moitié trempée par la pluie, elle se dirigea vers la chaleureuse cheminée pour se réchauffer et ouvrit d'une main tremblante la première lettre du paquet. Il n'y avait pas de nom, pas d'adresse hormis la sienne. Elle découvrit un message dont l'encre dégoulinant affichait les mots suivants :

« Mangemort, traitresse ! »

Elle laissa échapper une exclamation et plaqua sa main contre sa bouche. Aussitôt elle jeta la lettre au feu qui se consomma rapidement avant de disparaître dans les flammes. Pourquoi s'apprêtait-elle à ouvrir la seconde lettre ? Elle n'en savait rien. Peut-être ce besoin absurde de connaître la vérité. Quoiqu'il en soit, elle découvrit un autre message cinglant, écrit en grande lettre.

« HARRY POTTER NE MERITE PAS DE T'AVOIR POUR AMIE, MENTEUSE ! »

C'en était de trop. Hermione craqua et se laissa gagner par une autre crise de larmes qu'elle n'arrivait plus à contrôler. Sa respiration devint plus difficile tant elle fut secouée de sanglots, ses membres tremblaient tandis que la lettre lui échappa des mains et tomba lentement devant l'antre de la cheminée. Elle essaya de se ressaisir, de reprendre ses esprits mais les images du procès, les cris de la foule et le visage de Harry et Ron lui revinrent en tête aussi clairement que des images d'un livre.

Titubante, la jeune fille se dirigea vers le canapé au moment où deux coups sourds retentirent à nouveau contre la porte de sa maison. Elle se retourna aussitôt, ses souvenirs du procès disparaissant à l'instant même où son cœur se remit à battre à tout rompre. Ce n'était pas de simple coup de bec, reconnu-t-elle. Cette fois, quelqu'un tambourinait violement contre sa porte. Un sentiment angoissant lui parcourut le corps, elle sentit chaque centimètre de sa peau se refroidir alors qu'une goutte de sueur descendit le long de son dos.

-Qui est là ? Cria-t-elle d'une voix mal assurée, sa baguette brandie vers la porte d'entrée.

-HERMIONE, cria la voix pour couvrir le bruit de la tempête, OUVRE !

Même malgré le vacarme qu'il régnait dehors et le bruit sourd de l'orage, elle aurait reconnu cette voix.

-Drago ! S'exclama-t-elle en se précipitant vers la porte d'entrée qu'elle ouvrit à la volée.

Debout, sur le pas de sa porte, il portait un imperméable noir trempé, ses cheveux blonds dégoulinant sur son visage. Sans réfléchir, elle se jeta de tout son poids dans ses bras.