Chapitre 29 : l'évasion

-Hermione ?! Qu'est-ce que tu fais là ?

-Je n'ai pas le temps de t'expliquer, nous devons faire vite ! répondit précipitamment Hermione en sortant sa baguette de sa veste.

-Attends ! Attends ! Qu'est-ce que…

-Recule, Drago ! s'écria Hermione en pointant sa baguette vers la serrure de la prison.

-NON ! Arrête, ne fais pas ça !

-NOUS N'AVONS PAS LE CHOIX !

-Si, nous avons le choix ! Je t'en prie, Hermione. Tu as déjà risqué ta vie au procès pour moi ! Ne recommence pas, je t'en supplie…

-Mais… Tu seras emprisonné à vie ! Toutes les preuves sont contre toi ! Tu le sais très bien, ajouta Hermione en lui lançant un regard sévère. C'est ce qu'ils veulent !

-Il y d'autres solutions.

La main tendue d'Hermione s'abaissa, un gout amer de profonde déception s'immisça au fond de sa gorge. Non, elle ne voulait pas le croire. Leur histoire ne pouvait se terminer de cette manière-là ! Ses traits se serrèrent, et un air de profonde détermination marqua son beau visage.

-Tu te trompes, Drago. REDUCTO !

Un puissant jet de lumière blanche sortit de sa baguette dans un nuage de fumée noire au même moment où une explosion assourdissante retentissait dans le cachot. Son cœur battant à toute allure dans sa poitrine, Hermione reconnut le son distinctif du métal qui se brisa en mille morceaux contre le sol. La fumée épaisse lui obscurcissait la vue puis se dissipa aussi vite qu'il était apparu dans la pièce, découvrant la porte de la serrure entrouverte.

Drago resta planté au beau milieu de sa cellule, le regard fixé sur les débris du canevas qui reposaient sur le sol. La porte était ouverte : la liberté s'ouvrait devant lui, réalisa-t-il, incrédule.

-Drago ! Dépêche-toi, il faut sortir d'ici !

Il sursauta puis quitta précipitamment sa cellule pour rejoindre Hermione sous la cape d'invisibilité.

-C'est de la folie ! Je ferai mieux de retourner dans la cellule…

-C'est trop tard !

A ce moment, un cri strident semblable à un hurlement de damné retentit dans le cachot, l'écho se transporta jusqu'au bout du couloir sans que l'on puisse deviner la provenance de ce son qui transperçait leurs tympans.

-Un sortilège d'Anticatimini ! s'écria Hermione en bouchant ses oreilles. Vite ! Il faut partir d'ici avant que les issues ne soient fermées !

Les deux anciens élèves franchir la porte du cachot, invisible aux yeux de tous. Tandis que l'alarme continuait de retentir dans tout le château, Drago et Hermione accélérèrent le pas, grimpant les marches quatre à quatre jusqu'à ce qu'ils arrivent au couloir qui menait au hall d'entrée. Lentement, ils avancèrent vers la sortie du couloir. De l'autre côté de l'arcade en pierre, ils pouvaient apercevoir la lumière provenant du hall d'entrée ainsi que la silhouette des Aurors qui courraient précipitamment dans tous les sens, leur baguette brandie droit devant eux. Hermione se tourna lentement vers Drago, un doigt posé sur ses lèves. Il acquiesça et suivit lentement les pas de la jeune fille.

-Drago, murmura-t-elle, tes chaussures.

En effet, la cape ne réussissait pas à couvrir suffisamment la taille élancée de Drago qui mesurait une tête de plus qu'Hermione. Celui-ci s'abaissa légèrement de quelques centimètres, le dos vouté comme une vieille personne et continua de suivre Hermione le plus silencieusement possible, dans une position inconfortable. Enfin, ils arrivèrent dans le hall d'entrée où des bribes de conversation leur parvinrent à leurs oreilles.

-Dépêchez-vous, l'alarme provient des cachots ! Cranchot, Japp, vérifiez quel prisonnier manque à l'appel ! ordonna un autre Auror.

Drago eu tout juste le temps de plaquer Hermione contre le mur quand les deux Auror passèrent précipitamment devant eux. Dans quelques minutes, ils ne tarderaient pas à découvrir la cellule vide de Drago. Le cœur d'Hermione continuait de battre à tout rompre, des perles de sueurs froides coulaient lentement le long de son dos. Elle avait la sensation qu'ils étaient bel et bien piégés.

-Ils vont bientôt s'apercevoir de mon absence… murmura Drago à son oreille.

Elle se mordit les lèvres, cherchant à toute vitesse une solution.

-Nous sommes sous la cape d'invisibilité, si nous marchons lentement sans faire de bruit peut-être arriverions-nous à atteindre la porte d'entrée, suggéra Drago.

-Impossible, ils verraient la porte s'ouvrir seule. Non, il faut sortir d'une autre façon.

À ce moment précis, Hermione sentit la pièce de faux Gallion chauffer contre sa cuisse. Harry ! se souvint-elle avec soulagement. Elle sortit la pièce de sa poche et lu le message de son meilleur ami :

classe d'histoire de la magie.

-Suis-moi, murmura-t-elle à Drago.

-Tu… es sûre que…

Elle lui lança un regard qui signifiait de se taire et de la suivre sans discuter, ce qu'il fit aussitôt. Lentement, en prenant soin de ne pas se faire repérer au son que produisaient leurs chaussures sur le carrelage en marbre, ils se dirigèrent vers l'imposant escalier pour rejoindre les étages du château. Hermione et Drago montèrent simultanément les marches, de peur que l'un d'entre eux se fasse repérer par l'apparition d'un bout de pied qui dépasserait de la cape. Autour d'eux, les Aurors allaient et venaient dans tous les sens, cherchant désespérément la trace du fugitif. Enfin, ils arrivèrent presque en haut des marches lorsqu'une voix sèche leur parvint, à quelques mètres d'eux.

-Allez-vous me dire ce qu'il se passe ici ?

Hermione releva la tête et vit apparaître le professeur McGonagall qui parcourait le hall d'un œil méfiant.

-Un prisonnier s'est échappé, Professeur.

-Un prisonnier, vous dites ?

McGonagall, descendit les marches pour rejoindre l'Auror, effleurant dangereusement de quelques centimètres de l'endroit où ils étaient cachés. A cet instant, surgissant des cachots comme un diable sortant de sa boite, les deux Aurors s'exclamèrent d'un ton panique :

-Chef, la cellule du jeune Malefoy est vide ! Le cadenas à explosé !

-Malefoy ?! Vous en êtes sûre ?!

-Nous avons vérifié, tous les autres prisonniers sont présents.

-Il s'est certainement enfui avec l'aide d'un complice !

- Un… un complice ? balbutia le professeur McGonagall dont l'inquiétude faisait vibrer le son de sa voix.

-Exactement, professeur. Un ou une complice, probablement. Savez-vous quelque chose à ce sujet.

-Bien sûr que non ! J'étais dans mon bureau lorsque le sortilège d'Anticatimini s'est déclenché.

-Bien, nous en discuterons plus tard, répondit l'Auror d'un ton méfiant. Fouillez tout le château, ordonna-t-il aux autres. Les moindres recoins, placards et classes de cours ! Ils ne doivent pas aller bien loin, toutes les issues sont bloquées !

Sous le regard horrifié de Drago et Hermione, toujours invisible aux yeux de tous, les autres Aurors se dispersèrent précipitamment dans tous les sens, chacun empruntant un chemin différent pour fouiller plus rapidement le château. Lentement, ils avancèrent sous la cape en prenant soin de ne pas frôler les Aurors qui ne cessaient de monter et descendre les escaliers en courant.

-Qu'est-ce qu'on fait ? murmura Drago à l'oreille d'Hermione. Si on ouvre la porte pour rejoindre Potter, ils verront qu'elle s'ouvre toute seule !

-Laisse-moi réfléchir… répondit Hermione qui cherchait à toute vitesse une solution.

Mais rien ne vint : Drago avait raison, ils étaient coincés et le temps défilait à toute allure. À présent, ils se trouvèrent devant la porte en bois qui donnait accès aux escaliers menant aux différents étages. Ils étaient là, plantés devant sans pouvoir l'ouvrir de peur d'être découvert.

Elle pensa à Harry et Ginny, visibles aux yeux de tous dans la classe d'histoire de la magie. Qu'arrivera-t-il si les Aurors les trouvaient à cet endroit ? Ils penseraient immédiatement qu'ils étaient les responsables de l'évasion de Drago. A cette pensée, la panique d'Hermione s'accentua de plus belle si bien qu'aucune solution ne lui vint à l'esprit.

-Granger, la pressa Drago voyant qu'elle ne répondait pas.

-On y va.

-Quoi ?

Elle parcourra rapidement des yeux les environs, les Aurors se trouvaient toujours dans le hall d'entrée, mais de leur position, ils ne pouvaient voir la porte s'ouvrir. C'était l'instant, pensa Hermione. Sans attendre une seconde de plus, elle saisit la poignée de la porte et l'ouvrit délicatement en prenant soin d'éviter le grincement familier des vieilles portes de Poudlard. Elle laissa une entrouverture suffisante pour pouvoir s'y glisser. Enfin, ils se trouvèrent de l'autre côté de la porte, les centaines de marches des escaliers défilant devant leurs yeux.

-C'était risqué Granger, mais bien joué, souffla Drago.

-Allons-y !

Précipitamment, ils grimpèrent les marches quatre à quatre vers le couloir du premier étage où se trouvait la classe d'histoire de la magie. Enfin, ils entrèrent dans la salle de cours où Harry et Ginny les attendaient près de la fenêtre, trois balais se tenant contre le mur à leurs côtés. À la vue de ses amis, Hermione poussa un long soupir de soulagement puis ôta la cape d'invisibilité de leurs épaules.

-Hermione !

-On a cru que vous n'arriveriez jamais à vous échapper des Aurors, fit Harry en lui désignant la carte du Maraudeur qu'il tenait dans sa main.

-C'était moins une, répondit Hermione en lui rendant sa cape d'invisibilité. Ils savent que Drago n'est plus dans sa cellule, ils ont jeté un sortilège d'Anticatimini, expliqua-t-elle d'un ton inquiet. Peut-être se doutent-ils déjà que je suis sa complice et que nous sommes quelque part dans le château !

-Ne t'en fais pas, la rassura Ginny, Harry a trouvé le moyen de s'échapper sans se faire voir !

Elle désigna d'un geste les trois balais posés contre le mur.

-Bien joué, Potter.

-Il faut se dépêcher, les pressa Harry en consultant la carte du Maraudeur, ils viennent d'emprunter le couloir ! Vite, Ginny !

Ils enfourchèrent tous les deux leurs balais puis se positionnèrent devant la fenêtre grande ouverte. Avant de prendre leur envol, les trois amis s'échangèrent un dernier regard. Quand les verra-t-elle à nouveau, se demanda Hermione, la gorge nouée.

-Merci, murmura Hermione d'une voix aiguë, je n'oublierai jamais ce que vous avez fait pour nous ce soir.

-Prends soin de toi, Hermione, répondit Ginny d'une voix étrangement rauque.

Les deux amies se serrèrent dans les bras l'une de l'autre avant de se relâcher, les yeux remplis de larmes.

-C'est promis, je vous enverrai des nouvelles dès que possible.

-Ne t'inquiète pas, lui assura Harry d'un ton déterminé, nous trouverons qui est à l'origine de cette monstrueuse machination.

-Oh Harry !

Elle se jeta dans ses bras, son meilleur ami l'étreignit contre lui, ce qui lui procuration un sentiment de courage. Elle avait toujours eu foi en lui, comme un frère. Enfin, elle recula, lui laissant l'espace suffisant pour décoller.

-Attends, Potter. Je… je voulais te remercier pour ce que tu as fait ce soir…

-Je l'ai fait pour Hermione, souligna sèchement Harry.

Ginny lui lança un regard de reproche et il ajouta d'une voix un peu gênée :

-Et aussi parce que je sais que tu es innocent.

-C'est vrai ? s'étonna Drago. Merci… et aussi… excuse-moi pour toutes ces années à Poudlard… j'ai été odieux avec toi.

-Pas de quoi, Malefoy. Peut-être pourrions-nous être amis, un jour.

-Pourquoi pas, répondit Drago en acceptant de lui serrer la main qu'il tendait vers lui. Sous leurs yeux, Harry et Ginny décolèrent d'un coup de pied décidé avant de s'engouffrer dans les ténèbres de la nuit, leurs deux silhouettes disparurent quelques secondes plus tard derrière les épais nuages gris.

-Allons-y ! fit Drago en enfourchant à son tour le balai.

Hermione se plaça derrière lui, prête à affronter le vent glacial qui sifflait à l'approche de l'hiver quand la porte de la salle de cours s'ouvrit à la volée, révélant la silhouette de l'Auror qui se tenait sur le seuil de la porte, la mine triomphante.

-LES VOILA ! ILS S'ENFUIENT DANS LA CL…

-Bloclangue ! Cria Hermione en pointant sa baguette vers lui, MAINTENANT DRAGO !

Il tapa un coup sec sur le sol puis le balai prit son envol d'un coup, au moment où un autre Auror vint rejoindre son collègue devenu muet. En une fraction de seconde, ils s'engouffrèrent dans la nuit noire, le vent frais fouettant leur visage tandis que des lumières de rayons rouges lancées par les Aurors tentaient de les viser, mais c'était sans compter sur l'habilité et les longues années de Quidditch de Drago à éviter les obstacles.

Ils s'éloignaient de plus en plus du château, arrivant quelques secondes plus tard à la lisière de la forêt interdite où se trouvait le portail de Poudlard qui rendait le transplanage possible.

-Et maintenant, cria Drago contre le vent, où allons-nous ?

-Accroche-toi, nous partons en Australie ! Lui répondit Hermione avant se disparaître dans l'habituel tourbillon.