Et voilà donc la suite de l'histoire ! Merci beaucoup pour vos très bons retours, ça fait très plaisir.

Pour rappel, cette partie est la suite de ce qui était initialement le premier chapitre (divisé en deux)


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Harry se leva un matin de sa chambre dans le dortoir des Serpentards. Il s'y était finalement habitué, à la couleur verte et à l'absence de lumière naturelle du soleil. Une rune permettait à ses fenêtres de montrer l'extérieur du château comme l'intérieur du lac d'un simple mouvement de baguette. Il avait été assez curieux de comprendre le paterne de runes qui permettait un tel enchantement, mais avait assez vite abandonné. Bella ne lui avait appris que les bases de cette matière, et il n'avait clairement pas le niveau pour comprendre ce qui était sous ses yeux – encore moins le reproduire.

Un petit tempus lui permis de voir qu'il était encore largement à l'heure pour le petit déjeuner, aussi il prit le temps de se préparer avant de descendre dans la grande salle commune qui commençait à reprendre vie. Les étudiants les plus assidus étaient déjà en bas en train de réviser leurs cours, tandis que les plus fainéants préparaient à la va-vite leur devoir du jour. Il vit du coin de l'œil que Tracey était déjà en bas, assise dans leur coin favori. Il s'approcha d'elle et elle lui fit un grand sourire quand elle s'aperçu qu'il arrivait.

« Salut Harry ! J'espérais que quelqu'un arrive vite, c'est chiant d'attendre seule. Et c'est pas Daphné qui risque de me tenir compagnie aussi tôt. Je suis sûre que si elle était animagus, elle prendrait la forme d'une marmotte… »

Harry rit franchement en imaginant son amie prendre l'apparence d'une peluche pleine de poils. Il s'assit dans son fauteuil et sorti un orbe bleu qu'il lança à Tracey. Celle-ci renifla mais l'attrape d'un geste vif d'une main avant de dégainer sa baguette d'une autre. Elle regarde Harry et sembla le défier du regard. Celui-ci ne prit même pas la peine de répondre et sortit sa baguette d'un geste lent, presque paresseux.

« Que le meilleur gagne. Et te trompe pas, je parlais de moi. »

Comme répondant à la provocation, la jeune femme qui lui faisait face fit léviter l'orbe, qui prit une teinte rose, et, à l'aide de sa baguette, l'envoya d'un geste brusque sur Harry. Celui-ci ne cilla pas et, d'un mouvement presque mou, dévia le projectile qui prit alors une teinte bleue tout en retournant à l'envoyeur, au début assez lentement, mais prenant de plus en plus de vitesse.

« Tes vieux trucs ne marcheront pas Harry ! Tu me prends pour qui ? Pour Will ? »

Et elle stoppa la boule magique juste avant que celle-ci ne la touche au niveau du torse, pour la renvoyer aussi furieusement qu'un cogneur en furie vers son adversaire. Impressionné par la pratique de Tracey, Harry laissa l'orbe s'approcher avant de réagir au dernier moment et à une vitesse folle. La balle le contourna et reparti derechef vers la jeune fille. Cette fois cependant, elle gardait la vitesse mais tournoyait dans tous les sens et toucha sa cible en pleine poitrine, éclatant en une fine poussière bleue qui arrosa la pauvre jeune femme.

« Pas mal Tracey, peut-être qu'en continuant à t'entraîner, tu auras une chance contre mois dans dix ou vingt ans… si je joue les yeux fermés… »

Indignée, la jeune femme lui lança un sortilège qui s'encastra sans effet contre le fauteuil où se trouvait Harry une seconde avant.

« Trop prévisible ! »

Et Harry s'échappa en courant vers l'escalier des dortoirs d'où descendaient Will et Daphné. Derrière lui, une Tracey dépitée et recouverte de bleu s'était rassise en boudant dans son fauteuil.

« Je vois que c'est la forme vous deux ! » s'exclama Daphné en s'approchant, alors qu'un Harry tout sourire et les mains dans les poches restait prudemment derrière elle. La jeune femme sortit sa baguette et retira d'un petit sort toutes les paillettes bleues qui recouvraient le corps de son amie. Quelques Serpentards qui passaient par là regardaient la scène avec un petit rire.

« En parlant de forme, est-ce que vous avez vu le projet commun que toutes les premières années vont avoir en Botanique ? Il parait qu'on va s'occuper de Filet du Diable. »

Harry se figea immédiatement. Il connaissait très bien cette plante que les Blacks adoraient cultiver comme des haies le long des bordures de leur terrain, bien à l'ombre ou protégés par des sorts. Harry, lui, avait appris à ses dépend que cette plante ne l'aimait pas du tout… Et c'est finalement tout bougon qu'il accompagna le groupe vers le petit déjeuner.

Heureusement, le cours se passa relativement bien puisque leur professeur, connaissant le danger inhérent à la manipulation de ce genre de plante, ne fit qu'un cours d'observation où seul lui s'approchait pour montrer les différents appendices de la plante vorace.

Dans le flux des élèves qui quittaient les serres, le groupe put se retrouver et se diriger vers le cours de Charme et Enchantement.

Harry arriva à la porte de la salle de cours, accompagné par Daphné, et arqua un sourcil quand il entendit un murmure d'excitation balayer la foule d'élèves devant lui. Il pénétra dans la grande pièce qui formait un amphithéâtre. Il s'installa machinalement à sa place habituelle et comprit enfin la raison de toute cette agitation. Tout en bas, debout sur sa table, un petit professeur les accueillait, un grand sourire plaqué sur son visage. Derrière lui se tenait un jeune homme qui devait être en dernière année. Il était plutôt de taille moyenne et avait les cheveux bruns longs. Il ressemblait assez à tous ces sorciers qui passaient tout leur temps dans la bibliothèque, penchés sur des livres incompréhensibles et écrivant des notes à la va-vite sur des parchemins volants qu'ils perdaient par la suite. Harry le reconnu assez vite, il s'agissait de Albert Berry, mais il préférait qu'on l'appelle Al'. C'était un prodige en sortilège, et il avait réussi l'exploit d'être sous le tutorat du professeur Fliwick, qui se tenait justement devant eux. Leur cours allait être très intéressant si le célèbre professeur Flitwick était leur professeur aujourd'hui…

« Bonjour à tous, chers élèves. Je suis le professeur Flitwick, et voici mon assistant M. Berry. Comme vous le voyez, M. Potibar n'est pas présent aujourd'hui. Il a malheureusement été victime d'une maladie très infectieuse et préfère ne pas prendre le risque de tous nous contaminer. C'est donc M. Berry ici présent qui prendra la relève pour ce cours. Quant à moi, je resterais en retrait pour l'assister si nécessaire. Mais je ne pense pas que cela sera utile pour aujourd'hui… » fit-il en faisant un clin d'œil à l'assemblé qui grogna en apprenant que ce ne serait finalement pas l'illustre personnage qui leur ferait le cours. Le jeune homme s'avança à son tour. Il prit la parole, et sa voix était beaucoup plus assuré qu'Harry ne l'aurait cru en le voyant.

« Merci professeur. Bonjour à tous. Je m'appelle Albert Berry et je suis en dernière année de Maîtrise à Poudlard. Aujourd'hui, je vais vous faire cours sur les sortilèges d'allègement. Ils vous seront plutôt très utile toute votre vie, bien qu'à votre âge, j'espère qu'il vous reste encore assez de vigueur pour porter votre sac sans en avoir besoin… »

Quelques rirent s'élevèrent dans la classe et Harry décida qu'il appréciait assez le jeune homme. Après tout, se présenter et donner cours à des élèves à cet âge devait nécessiter soit du masochisme, soit une bonne dose de courage. Leur professeur du jour leur présenta le sort et ses dérivés, ainsi que son origine. Il fit une petite démonstration sur une étagère qu'il allégea dans un mouvement fluide et bien décomposé de sa baguette, puis invita le professeur Flitwick à essayer de la soulever, ce qu'il réussit à faire sans le moindre effort.

« Vous pourrez arriver à des résultats similaires très rapidement Cependant, n'oubliez pas que plus l'objet est lourd, plus le sort est difficile et nécessite de la puissance. De plus, s'il est mal lancé, un sort d'allègement instable peut s'interrompre à tout moment, et il y a déjà eu quelques accidents gênants de personnes écrasés par leur propre sac à dos… »

Comme pour illustrer ses propos, l'étagère vacilla et le petit professeur qui la soulevait s'écarta brusquement alors que celle-ci retomba bruyamment au sol. Il se retourna vers son apprenti avec un petit sourire.

« J'aurais pourtant dû m'en douter !

- Pardonnez-moi, maître, mais je pense que cet exemple a parfaitement démontré la dangerosité de l'utilisation d'un tel sort non maîtrisé… »

Le professeur sortit sa baguette également, et allait répliquer, mais fût coupé par son apprenti à nouveau :

« Bien, je crois que tout le monde a compris. Vous avez tous devant vous des poids de dix kilos. Je vous demanderais donc de bien vouloir essayer le sort en vous concentrant sur ses effets et sur les mouvements de baguettes. Le professeur Flitwick et moi-même passeront dans vos rangs pour vous aider. Ah, une dernière chose, merci de ne pas lancer les poids allégés sur les autres élèves. Au cas où ma démonstration n'aurait pas été suffisante, nous avons déjà eu quelques élèves à l'infirmerie pour ce genre de petite plaisanterie… on ne sait jamais quand le sort mal lancé va cesser… »

Harry regarda Daphné sortir sa baguette et se concentrer sur le poids qui lui faisait face. Elle fît un mouvement de sa baguette et la pointa en direction du poids qui lui faisait face.

« Allevia. »

Rien ne sembla se produire. La jeune femme se tourna vers Harry avec un air interrogateur, mais celui-ci se contente de lui faire signe de soulever le poids. Elle tendit le bras et le souleva comme s'il ne pesait qu'une plume, un air de triomphe plaqué sur son visage. Harry eut un petit sourire sardonique :

« Je serais toi, je le lâcherais rapidement…

- Hein ? Pourqu… »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que sa main se fit écraser par la masse qui avait repris son poids d'origine.

« Aïe !

- Je t'avais prévenu…

La Serpentard lui jeta un regard noir :

- Essaie donc de faire mieux ! »

Harry leva les yeux au ciel et fît un geste avec sa baguette avant de la pointer vers le bureau.

« Et voilà.

- Comment ça ? Tu sais qu'il faut prononcer le sort pour que ça marche ? »

Là encore, Harry la regarda avec un petit sourire, avant de soulever… tout le bureau… d'une seule main. La jeune blonde le regarda avec des yeux ronds, l'ait choqué. Le bureau n'avait été levé que de quelques centimètres aussi les élèves autour, concentrés sur leur tâche, n'avait rien vu de ce qui s'était passé. Harry le redéposa tranquillement et sans faire de bruit.

« Pour ta défense, ce n'est pas la première fois que je lance le sort. J'ai eu quelques entraînements il y a quelques années sur le sortilège d'allègement et toute la panoplie qui l'entoure. Plutôt pratique quand on a pas envie de dépenser une fortune dans un sac qui allège tes courses pour toi. »

Ils furent coupés par un petit cri venant de l'autre bout de l'amphithéâtre. Le professeur Flitwick applaudissait avec enthousiasme une jeune Gryffondor qui semblait avoir réussi le sort. Elle avait les cheveux ébouriffés et affichait un sourire fier, les joues un peu rouges.

« Bravo ! Bravo mademoiselle Granger ! C'est très bien pour une troisième tentative ! »

La jeune femme sembla un peu honteuse et répondit d'une petite voix :

« Je dois vous avouer que j'ai déjà tenté de faire ce sort depuis que j'ai vu sa description dans notre manuel. Il m'a semblé tellement pratique ! »

Le duo de Serpentard se désintéressa totalement de la conversation et Daphné se replongea dans ses nouvelles tentatives, boostée par ce que venait de montrer son ami.

Une dizaine de minute plus tard, elle n'arrivait toujours par à faire durer le sort plus de quelques secondes, et ce à son plus grand agacement. Le professeur apprenti Berry s'approcha d'eux.

« Alors, vous pouvez me faire une petite démonstration ? Miss Greengrass ? M. Potter ? »

Harry, ennuyé, fit un geste nonchalant de sa baguette et pris ensuite le poids pour le donner au professeur qui s'en saisit, les yeux ronds.

« Très bien, je vois que vous maîtrisé parfaitement le sort. 10 points sont de mises pour Serpentard, je crois. Et le tout sans incantation, très impressionnant !

Il se tourna, toujours le poids dans sa main, vers Daphné :

- Montrez-moi ce que vous pouvez faire Mademoiselle Greengrass. »

La Serpentard se concentra intensément et jeta le sort sous le regard attentif du jeune professeur. Elle lui tendit ensuite le poids, mais celui-ci le prit prudemment, avant de le reposer avec celui de Harry sur la table. Il acquiesça la réussite et redescendit vers son bureau en réclamant le silence.

« Bon, comme vous avez commencé à le remarquer, il n'est pas si difficile de lancer le sort. Ce que nous ne vous avons peut-être pas assez bien fait comprendre, c'est que la réelle difficulté viendra surtout de le faire durer dans le temps. A votre âge, vous pourrez espérer le faire durer une heure tout au plus, et avec de l'entrainement. Des maîtres en enchantement réussiront certainement à le faire durer 1 semaines. Maître ? »

Le professeur Flitwick se retourna vers la classe avec amusement.

« Pour ma part, mes enchantements de ce type ne tiennent rarement plus de dix jours. »

Al' hocha la tête, impressionné, avant de se retourner vers la classe.

« Comprenez bien que la durée d'application du sort n'est pas que synonyme de puissance. Bien entendu, l'efficacité d'un sort, d'un charme ou globalement de la magie, est liée à la puissance déployée pour le manipuler. Mais il faut également, et c'est même bien plus important, une grande finesse et donc une concentration à toute épreuve. Un sort jeté avec beaucoup de puissance mais peu de compréhension ne sera pas très efficace. »

Son maître acquiesça tandis que de nombreux élèves semblaient perplexes.

« Enfin, pour revenir au sujet, il existe un moyen pour faire durer l'effet de ce sort dans le temps, et il est d'ailleurs appliqué dans de nombreux objets du quotidien… quelqu'un sait comment ? Oui, Miss Granger ?

- A l'aide des runes… murmura Harry à Daphnée.

- En utilisant des runes, professeurs, s'écria la jeune Gryffondor qui avait pris la parole.

- Tout à fait, cinq points pour Gryffondor. C'est une matière passionnante mais dont les secrets vous seront dévoilés plus tard dans votre scolarité. Maintenant, j'aimerais que vous réfléchissiez à d'autres moyens d'utiliser le sort que nous avons appris aujourd'hui, et que vous fassiez chacun une liste de, disons… cinq utilisations dérivées de ce sort. Ainsi qu'au moins un autre sort issu de l'enchantement de l'allègement. »

Harry leva les yeux au ciel tandis que la majorité des élèves grognaient par avance. Cela signifiait passer un certain temps dans la bibliothèque à se battre pour obtenir les livres les plus intéressants sur le sujet… Daphnée sourit un instant avant de se pencher vers Harry en murmurant :

« Tu me laisseras copier ? »

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Septembre passa rapidement tandis qu'Harry découvrit différentes facettes inconnues de ses amis. Il apprit ainsi que Daphnée n'était pas qu'une belle jeune femme au visage de glace, car elle cachait son tempérament curieux, joueur et un point orgueilleux. Will, comme à son habitude, laissait déborder sa joie de vivre, ce qui le plaçait comme l'un des Serpentards les plus extravertis de leur année. Tracey avait tout de suite rejoint le groupe, amie d'enfance de l'héritière Greengrass, elle était d'un naturel malicieux qui la rendait très vite attachante. L'air espiègle, mince et brune, elle haussait souvent les épaules d'un air nonchalant quand quelqu'un lui faisait un reproche et suivait Will dans la folie de son imagination débordante, surtout quand il s'agissait d'en faire pâtir Daphnée. Finalement, un dernier individu s'était approché du groupe. Trevor était un jeune homme joyeux de son année avec qui il partageait ses classes. Il s'entendait à merveille avec Will qui était presque son frère jumeau quand il s'agissait de faire la fête de d'embêter les gens. Il était surtout dans les premiers de la classe et menait souvent le petit groupe d'ami au travers du château ou dans le parc à la découverte de nouvelles activités. De même taille que Will, il était cependant châtain clair et non brun. Plutôt frêle, il donnait pourtant du fil à retord à Will quand il se battait pour on-ne-sait-quoi – ce qui arrivait souvent. Il était le dernier fils d'une fratrie de trois et avait donc beaucoup plus d'expérience dans l'art subtil de la bagarre.

Alors qu'octobre allait commencer, un évènement très attendu agita le château. En effet, le 1er Octobre de l'année, quel que soit le jour de la semaine, la journée était consacrée à l'ouverture des clubs et équipes. C'était une part importante de la vie des élèves à Poudlard. Bien qu'Harry n'y prêtait pas une grande importance, il fût bien forcé de s'y intéresser quand, alors qu'il mangeait tranquillement un samedi matin dans la Grande Salle, Daphné et Trevor arrivèrent à sa table.

« Regarde ça Harry ! Voici la liste des clubs qui vont être présentés cette année ! » Trevor tenait ce qui semblait être à un journal sur lequel prônait en première page une grande photo d'Eliza McGregor, la jeune femme considérée comme la plus sexy de tout Poudlard, sur un balai. En dessous d'elle était écrit en lettres dorées et argentées « QUIDDITCH ! Qui tentera le jeu ? »

« Si c'est elle qui recrute, je vais directement m'inscrire pour faire partie de l'équipe ! » prononça une voix derrière eux alors que tous sauf Harry, qui leva les yeux au ciel, se retournèrent pour voir Will les rejoindre, un grand sourire placardé sur son visage.

Trevor éclata de rire tandis que Tracey, qui l'accompagnait, lui tapa sur l'épaule en lui faisant les gros yeux.

« Je suis assez tenté par le club des mystères pour ma part, fit elle en se retournant vers les autres, il paraît qu'ils sont installés dans une des salle les mieux cachés de tout Poudlard. »

Daphné haussa les épaules, pas convaincue tandis que Trevor et Will hochait de la tête derechef, appuyant Tracey. Alors que Daphné prenait le journal et allait commencer à énumérer les clubs, une autre voix s'invita dans le groupe.

« Et il paraît même que ce club a des tickets pour accéder aux Etages… » chuchota Terry en s'approchant. Là, l'ensemble du groupe de première année soupira. Terry, qui continuait de les voir de temps en temps, était toujours étrangement obsédé par les Etages de la Grande Salle. Faisant semblant de ne rien voir, il continua : « enfin, je donnerais surtout tout pour entrer dans le club de Duel féminin… toutes ces jeunes femmes, à se battre sous mes yeux…enfin, on peut toujours rêver. Aucun garçon n'a jamais eu le droit de pénétrer dans leur salle d'entraînement. Même Dumbledore n'y rentre pas ! Plus qu'à rejoindre le club de Duel de Poudlard.

- Il y a plusieurs clubs de duel ? demanda Harry, assez surpris.

- Clairement, tu es asocial mon p'tit Harry ! assena Terry. Tu n'a pas encore entendu parler du Club de Duel Féminin ? Tous les ans, il y a un duel entre le Club de Poudlard -le CP- et le Club de Duel Féminin, qui le remporte haut la main année après année. Elles forment le Club. C'est comme ça qu'on l'appelle, le Club. Parce que c'est LE Club de Poudlard. C'est celui dans lequel toutes les femmes veulent rentrer, et celui que tous les hommes envient. »

Alors que le groupe semblait boire ses paroles, deux troubles fêtes vinrent également s'ajouter à la fête (Harry grogna intérieurement, il n'aura donc jamais le droit de manger tranquillement à sa table ?).

« Alors Terry, on vient embêter les premières années…

- …avec des histoires à dormir debout ? »

Terry se retourna et son sourire s'élargit à la vue des deux jumeaux roux qui se tenaient devant lui.

« Ah, Fred, Georges, il faut que je vous présente ! » Terry se retourna en s'écartant un peu des jumeaux. « Tout le monde, je vous présente les jumeaux Weasley, Fred à gauche et George à droite. »

Les deux compères s'inclinèrent profondément en ôtant des chapeaux imaginaires.

« Enchantés de vous connaître…

- … petits firsties encore tout innocents ! Bien que nous soyons dans…

- … l'obligation de contredire Terry ici présent. Je suis George, et lui…

- … c'est Fred. »

Le groupe les regarda avec un air ahurit, tandis que le sourire de Terry avait atteint de tels sommets que ça devait lui faire mal. Il se reprit assez pour poursuivre les présentations.

« Ne les écoutez pas, c'est bien George à droite. S'ils m'apprécient alors que je suis Serpentard, c'est uniquement parce que je sais les différencier. Et vous pouvez toujours rêver pour que je vous dise comment ! D'ailleurs, puisqu'on y est, sachez que les deux jumeaux font parti du triumvirat des Gryffondors ! Ils ont un cas un peu particulier mais en gros ils occupent à deux une seule place. »

Le groupe s'arrêta net et regarda les deux Weasley avec un regard incrédule. Ceux-ci, un peu gêné du changement d'attention, tentèrent de les rassurer.

« Chez les Gryffondors, celui qui prépare les meilleures fêtes à une place spéciale pour lui. Comme on est deux et que nos fêtes font l'unanimité depuis notre deuxième année… »

George opina les dires de son frère, avant de se tourner et de l'entraîner vers un groupe de jeunes femmes qui venaient d'entrer dans la Grande Salle et qui arboraient les mêmes couleurs qu'eux.

« Désolé ! On doit aller voir les filles ! A la prochaines les petits serpents ! »

Ils laissèrent le groupe alors que la Grande Salle s'animait encore d'avantage tandis que de nombreux élèves lisaient avec avidité le « journal » des clubs. Alors que les Tracey et Daphné le parcourait avec avidité, Harry y jeta un coup d'œil.

« Il vient d'où ce journal en fait ? »

Le groupe entier arrêta sa lecture et le regarda avec des yeux ronds. Daphné secoua le papier devant son visage en s'écriant :

« Clairement Harry, il faudrait que tu t'intéresses un peu à tes semblables, nous autres les humains, et pas qu'aux blocs de pierre des murs de Poudlard ! »

Tracey la coupa rapidement, un air professionnel plaqué sur son visage, et Harry regretta instantanément d'avoir posé la question.

« Deux clubs font l'unanimité à Poudlard : le « Club », celui de duel féminin, et le Journal de Poudlard ! C'est sa première édition cette année, et tout le monde l'attendait depuis plusieurs semaines ! Dedans, il y a plein d'informations ! L'élève du mois par exemple, élu par ses pairs. On y lit les potins du moment, des annonces, des histoires et même des publicités ! Les clubs peuvent faire des annonces via une page dédiée ! C'est par le journal que les clubs de Quidditch communiquent avec tout le monde des dates des recrutement ou des matchs non officiels par exemple. Il y a une édition par mois normalement, mais à certaines occasions, on peut avoir des éditions spéciales. »

La Gazette de Poudlard continuait à être distribuée et Harry en reçu une copie dans les mains. La curiosité finalement piquée au vif, il l'ouvrit et commença à parcourir les lignes. Ci et là, différents clubs se présentaient, des encarts réservés aux emplacements les plus visibles pour les clubs importants comme celui d'échec, ou celui de Quipad. D'autres avaient moins d'espace. Parcourant le journal, son regard se posa sur un petit carré vers la fin du journal. Il n'y avait rien d'inscrit dessus, juste le dessin d'un dragon. Il se pencha un peu pour mieux le voir et s'aperçu qu'il était endormi. Du bout des doigts il frôla le dessin et, à son plus grand étonnement, celui-ci s'anima d'un coup. La bête ailée s'étira avant de s'envoler et de disparaître de la page.

Finalement, après avoir parcouru le journal, il le referma. Cela n'avait fait que renforcer son idée selon laquelle aucun club ne l'intéressait vraiment. Alors certes il adorait voler, mais n'aimait pas les restrictions imposées par les jeux de balais, que ce soit les courses ou le Quidditch. Il voyait également assez peu d'intérêt à s'inscrire au club de défense. Il n'était pas adepte de l'idée de dévoiler ses compétences au grand publique. En bon Serpentard, il préférait laisser les autres se mettre en avant. D'autres clubs pouvaient être intéressants, mais rien d'assez passionnant. Il se demandait dans quels clubs Bella avait été. Certainement le fameux « Club » de duel réservé aux femmes. Il se promit de lui en parler quand il la verrait.

Penser aux Blacks lui fit un petit pincement au cœur. Il n'avait pas eu l'habitude, contrairement à tous ceux qui l'entouraient, de se séparer aussi longtemps de sa famille adoptive. Son parrain, Bella, Arcturus… ils lui manquaient beaucoup. Il ne se sentait pas autant chez lui à Poudlard, entouré d'étranger, qu'au manoir Black où régnait une pénombre réconfortante. Il ne la retrouvait ici que lors de ses longues pérégrinations dans le château de nuit.

Après quelques minutes de conversations anodines, ils finirent leur repas et les filles les entraînèrent dans les couloirs en direction du troisième étage où la majorité des clubs avaient leur salle et où des portes ouvertes exceptionnelles étaient organisées. Les couloirs étaient bondés et le groupe avait bien du mal à avancer là où il le voulait. Finalement, toutes excitées, les filles arrivèrent devant la porte du Club. Deux jeunes femmes à l'air revêches, une blonde et une brune, empêchaient les hommes d'entrer. Un sort avait même été placé qui empêchait tout élève de voir ce qui se passait au-delà du seuil. Daphné se présenta et pu entrer, accompagné par une Tracey qui tenait de plus en plus mal en place. Les deux gardiennes toisèrent ensuite l'ensemble de la population qui se trouvait massée devant leur salle de club, comme pour les défier d'oser avancer. Un élève de Poufsoufle fit par ailleurs son apparition.

« Allez les filles, on va bien avoir le droit de voir ce qui se passe derrière cette porte ? »

Il avait des yeux gris et une chevelure châtaine. Il devait être à peine plus âgés qu'eux et pourtant il abordait un sourire charmeur qui semblait faire son effet sur la gente féminine. Enfin, sauf sur les gardiennes qui n'eurent pas une grande réaction. La grande blonde eut un petit sourire narquois :

« Cédric, ton petit club de duel peut rester à sa place, et ne pas essayer de nous voler nos secrets. De toute façon, on règlera ça comme d'habitude, et comme d'habitude, on sait déjà qui va gagner… »

Malgré la provocation, la jeune gomme ne se départi pas de son sourire. Finalement, il haussa les épaules et reparti dans l'autre sens.

« Les gars, c'est peine perdu, venez plutôt me suivre si vous voulez un club de duel accessible… et puis qui sait ? Peut être se cache parmi vous le futur gagnant de la Compétition de Duel de Poudlard ? Et ce jour-là, ces charmantes dames se mordront les doigts de ne pas vous avoir ouvert leur porte ! »

Cette fois, ce fût la brune qui ne put retenir un petit reniflement dédaigneux. Cependant, elle s'abstint de tous commentaires et laissa leur rival s'éloigner suivis par une bonne partie des élèves qui s'éloignaient un peu déçus de ne rien avoir appris sur le Club. Harry, quant à lui, saisi l'occasion pour s'éloigner seul de la foule. Le jeune homme n'avait pas l'habitude de parcourir ces couloirs. Le troisième étage du bâtiment principal de Poudlard semblait particulièrement inintéressant. L'activité magique y était très basse, généralement signe de l'absence de point d'intérêt pour Harry. Un couloir piqua cependant sa curiosité et il s'y avança, captant les bruits furtifs d'une conversation à voix basse. Le couloir était vide de toute porte et de tous tableaux. Seules quelques torches brisaient la monotonie des murs. Il arriva à son bout et, appréhensif, tourna vers la seuls intersection possible… et tomba sur un cul de sac. Il n'y avait personne. Un simple tableau était accroché. Un beau tableau représentant de grands nuages. Une tempête. Et au cœur de cette tempête se trouvait un grand et beau dragon. Il ne semblait pas du tout gêné par les puissants vents qui faisaient tourbillonner les nuages gris. Ce tableau rappelait quelque chose à Harry, mais il ne savait pas quoi. Il l'étudia de haut en bas, mais ne voit rien de spéciale ni rien de magique. Finalement, après dix minutes d'observation intense, il abandonna et fit demi-tour. Au détour, il se figea soudain. Tout au bout du couloir la vie de Poudlard semblait reprendre, mais entre la sortie et lui se dressait un Serpentard qui le fixait du regard. Personne ne semblait s'en apercevoir, car les élèves excités par la découverte de nouveaux clubs passaient sans se tourner vers la scène étrange qu'ils devaient former, Harry et l'inconnu qui lui faisait face. Celui-ci eut un petit sourire, puis disparu dans un nuage de fumée.

Harry resta un instant immobile, avant de finalement retourner vers la foule des élèves au bout du couloir.

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La journée se poursuivit plutôt paisiblement -enfin aussi paisible que la journée des Clubs puisse l'être – puisqu'Harry suivit encore un peu Will et Trevor (ils avaient perdu les filles de vue) avant de quitter le duo et de profiter du grand parc complètement déserté. Il vit de loin les joueurs de Quidditch faire des cabrioles dans les airs au niveau du terrain et il fut tenté d'aller chercher son balai pour les imiter. Il avait très peu volé depuis son arrivé à Poudlard et cela lui manquait beaucoup. Il résistât cependant à la tentation et se dirigea plutôt vers la forêt interdite. Pour lui, la forêt faisait autant partie de Poudlard que le château. Elle était sombre et mystérieuse, dangereuse même. Bref, elle représentait tout ce que le jeune garçon aimait. Il arriva à l'orée des bois rapidement et s'y arrêta. Les arbres étaient grands et noueux. Ils semblaient être même bien plus vieux que le château derrière lui. Il regarda au travers de cette première ligne mais ne distinguait presque rien. L'obscurité s'étendait très rapidement en dessous des arbres dont la cime formait une barrière presque imperméable à la lumière. Finalement, ne pouvant pas résister à la tentation, il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, et, s'assurant que personne ne l'observait, pénétra dans la forêt.

Son cœur battait rapidement. L'excitation grimpait tout le long de son corps. Il sentait des picotements naitre depuis son ventre et sa main droite qui tenait sa baguette tremblait légèrement. C'est cette sensation qu'il aimait et qu'il cherchait désespérément. Elle était semblable à ce que ressentait Harry quand il parvenait à lancer un sort particulièrement difficile dans les sous-sols du manoir Black. Et c'est seulement dans ces instants qu'il se sentait vivant. Il devait remercier sa tante Bella qui lui avait appris le grand frisson et l'intense satisfaction de la découverte. A cause de cela, il avait plongé toujours plus loin dans la pratique de la magie et dans ses explorations du château. De simples sorts compliqués à lancer ne rassasiait plus depuis longtemps cette soif intense qui bouillonnait au fond de lui. Il voulait pratiquer des magies aussi complexes qu'ésotériques. Celles où l'écrit des livres ne suffisait pas. Celles où seule l'expérience permettait la pleine compréhension. Alors il s'engouffrait dedans, la manipulait toujours plus pour arriver à une pleine maîtrise. Et alors, satisfait, il partait à la recherche d'un nouveau domaine pour assouvir sa soif de découverte et de connaissance.

Un craquement le sortit de ses pensées. Son esprit s'éclaircit immédiatement alors qu'il relevait sa baguette d'un geste vif, éclairant la partie du bois d'où provenait le bruit qu'il avait entendu. Il étendit sa perception de la magie au maximum, et la sentit couler dans tout son corps. Il était prêt à réagir au moindre mouvement. Enfin, il sentit plus que ne vit quelque chose bouger au-dessus de lui, et il bondit d'un coup en arrière, reculant de plusieurs mètres alors que sa magie corporelle s'était activée. Il ne la maîtrisait pas du tout, tout juste réussissait-il à renforcer très brièvement ses réflexes. Relevant la tête, il fût heureux de voir qu'il n'était plus à cet endroit car deux énormes araignées s'y trouvait désormais.

« Je ne savais pas que de telles bêtes se trouvaient à proximité du château…, ou alors je suis parti plus loin que je ne le pensais. Difficile à dire dans cette forêt… » marmonna-t-il alors que les deux accromentules s'avançaient vers lui lentement, faisant cliqueter leurs mandibules d'un air menaçant.

« Je suppose qu'il va falloir se battre alors ? » marmonna à nouveau Harry. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu un bon combat. Bella n'étant plus là pour lui mettre une fessée.

« Maintenant que j'y pense, j'ai beaucoup de chance d'être tombé sur vous. Je vais pouvoir me décrasser un peu. Pas que je m'ennuie à Poudlard… si en fait, je m'ennuie beaucoup trop en cours. Il ne se passe rien d'aussi passionnant qu'un bon combat où on risque de perdre un bras si on fait une erreur. Et je me mets à parler tout seul face à mes adversaires… On dirait Bella… »

Les deux araignées s'était arrêtée quand Harry avait relevé sa baguette, éblouies par la lueur qu'elle émettait. Mais bientôt leurs innombrables yeux s'habituèrent à son intensité, et elles s'avancèrent à nouveau, se séparant pour attaquer Harry de part et d'autre. Il sourit et fit un mouvement complexe de sa baguette. Aussitôt, les racines des arbres sortirent de la terre et attaquèrent les deux araignées, tandis qu'une dernière restait autour du jeune homme. Les deux bêtes réagirent avec une grande vivacité et se projetèrent en avant, esquivant les racines et sautant directement vers le jeune homme qui réagit tout aussi rapidement. Un simple mouvement de sa baguette projeta la racine qui l'entourait sur l'araignée de gauche qu'elle empala de part à part, tandis que, poursuivant son geste fluide, une gerbe de flamme s'échappa du bout de la baguette du Serpentard pour stopper net la deuxième accromentule en plein vol, la carbonisant sur place. Mais le jeune homme ne pris pas le temps de souffler puisqu'il poursuivit son mouvement en pointant sa baguette vers le haut, projetant cette fois un mur d'air comprimé à toute vitesse sur lequel s'écrase une troisième araignée qui allait tomber sur lui. Les racines surgirent à nouveau, attrapant la bête dans les airs et la déchiquetant sans pitié.

« Mouais, pas convaincu… ralla Harry, déçu par le peu de résistance dont avait fait preuve ses adversaires. Je suppose que cela sonne la fin de la balade… » dit-il alors qu'il baissait sa baguette. Juste avant de partir, il récoltât les yeux des deux monstres encore intacts. Bella allait surement adorer son petit cadeau. Il savait qu'ils rentraient dans la composition de certaines potions et qu'il était plutôt difficile de s'en procurer actuellement, le dernier élevage d'accomentula ayant plutôt mal finit quand l'une des bêtes parvint à s'échapper et à tuer deux des sorciers qui y travaillaient. Désormais il fallait les importer du continent, ce qui avait considérablement augmenté les tarifs.

Il rentra en direction du château mais ne fut pas gêné à nouveau. Le soleil commençait à décliner à l'horizon derrière les montagnes, et le jeune sorcier sortit, l'air de rien, de la forêt, pour rejoindre discrètement un groupe d'élèves qui semblait également rentrer des essais des équipes de Quidditch. La journée n'avait pas été aussi mauvaise que prévue finalement !

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La semaine passa plutôt rapidement bien que l'effervescence liée à l'apparition des clubs ne baissât pas d'un cran. En effet, les recrutements allaient bon train et les nouveaux membres passaient beaucoup de temps dans leur salle de club à découvrir tout ce qui y était lié. Comme pour les encourager, les professeurs avaient donné moins de devoirs que d'habitudes, au plus grand plaisir des élèves qui en profitaient au maximum. Il avait cependant fallu calmer rapidement les nouveaux membres des différents Club de balais volants qui, comme les nouveaux des années précédentes, semblaient penser que voler au travers des couloirs à toute vitesse était une bonne idée.

Daphnée avait quant à elle fini par rentrer dans le Club, tandis que Will avait décidé, par pur esprit de compétition de rentrer dans le Club de Duel qui étaient mené entre autres par le très apprécié Cédric Diggory, un élève très talentueux de troisième année seulement. Tracey avait fait son maximum pour rentrer dans le club des mystères, mais n'avait pour l'instant pas réussi. Il semblait qu'un test d'énigmes et de chasse aux trésors attendait tous les postulants, et ce n'était qu'en le résolvant qu'elle pourrait entrer dans le club. Harry, sans surprise, était resté en retrait, tandis que Trevor s'était inscrit dans tant de club qu'Harry en avait oublié plus de la moitié…

Le jeune Potter s'était levé tôt ce matin et il était seul avec Tracey à manger dans la grande salle en silence. Il appréciait ces moments de calme par-dessus tout. Cependant une silhouette se dirigea vers lui et l'interrompit dans ses pensées. Relevant la tête, il vit une jeune femme de sa maison aux cheveux bruns. Elle devait avoir son âge et avait un joli visage. Elle tenait dans sa main un petit livret et une plume portative.

« Bonjour, je m'appelle Emily Clairwood. Je fais partie de l'équipe de rédaction du journal de Poudlard, et j'aurais aimé savoir si je pouvais t'interviewer ? » demanda la jeune femme très calmement.

Harry jeta un coup d'œil à Tracey qui semblait avoir un sourire jusqu'aux oreilles, avant de se tourner vers la jeune brune.

« Bonjour. Je ne comprends pas, pourquoi est-ce que tu voudrais faire une interview de moi ? » demanda Harry, un peu perplexe. Il n'avait jamais trop aimé l'attention que tout le monde semblait lui porter. La jeune Serpentard en face de lui le regarda curieusement à son tour.

« Et bien, tu es Harry Potter, le dernier des Potter ! Tout le monde dans la communauté magique a entendu parler de toi et de ta famille ! Ta famille est importante pour notre Communauté et malgré cela, tu n'as fait aucune apparition publique en plusieurs années, et tout d'un coup tu apparais ! J'ai plein de questions pour toi que nos lecteurs se posent surement ! s'excita Emily, sa plume à la main.

- Non, je ne suis pas intéressé, désolé, répondit Harry, douchant les ardeurs de la jeune femme en face de lui, qui sembla soudainement abattue.

- Allez, s'il te plaiit ! Il me faut absolument un scoop pour gagner le concours du Poudlard reporter ! » le supplia-t-elle en lui faisant des yeux de chien battu. Harry la regarda un instant, interloqué par sa persévérance.

« Je suis flatté, mais non vraiment, je n'ai pas envie de divulguer ma vie privée dans un journal, répondit à nouveau Harry, raffermissant sa main sur sa cuillère.

- D'accord, désolée de t'avoir dérangé… » répondit la jeune femme en s'éloignant des deux autres Serpentard, l'air défaite. Tracey jeta un regard de reproche à son ami.

« Tu sais, Emily est très gentille ! Tu aurais pu l'aider sans trop en dire ! »

Harry haussa les épaules, pas vraiment dérangé. Il avait appris très tôt dans sa nouvelle famille à ne pas faire confiance aux journalistes et à ne jamais leur autoriser d'interview sans un cadre très strict. Un jour, un journaliste avait tenté de lui poser des questions alors qu'il était sorti en cachette avec Bella chercher de nouveaux ingrédients pour leurs potions. Bella l'avait expulsé contre un mur d'un sort et ils s'étaient enfuis rapidement. Arcturus avait été dans une colère noire quand il l'avait appris et Harry n'avait pu revoir sa tante favorite avant plusieurs jours. Le journaliste avait voulu porter plainte mais une rapide visite d'Arcturus avait convaincu celui-ci que pour sa propre santé, il valait mieux qu'il garde l'affaire pour lui.

Les autres les rejoignirent bientôt tandis que la grande salle se remplissait et que le bruit des discussions qui la parcouraient s'intensifiait. Harry soupira avant de se lever pour se diriger vers sa salle de cours. Daphnée, qui n'avait pas fini de manger, jeta un coup d'œil interrogateur à Tracey qui haussa les épaules.

« Il n'a pas l'air de bonne humeur ce matin. » fit-elle.

Et en effet, Harry s'était levé tôt ce matin et avait parcouru les longs couloirs de Poudlard à la recherche de nouvelles choses à découvrir, sans réussir à se changer les idées. C'était le 31 octobre, et c'était l'anniversaire de la mort de ses parents. Tous les ans à cette date, Harry et Sirius passaient la journée ensemble et allaient se recueillir sur la tombe de James et Lily Potter. Cette année serait la première exception de cette tradition qui s'était instaurée. Bien qu'aujourd'hui la tristesse de la disparition de ses parents et grands-parents s'était presque effacée, sa famille lui manquait. Les Blacks l'avaient accueilli et il leur en serait à jamais reconnaissant, mais ses parents, sa famille, les Potter, eux, n'étaient plus. Il était le dernier et il se sentait seul en cette journée.

Il arriva devant la porte de sa salle de classe rapidement. Ses excursions nocturnes lui permettaient de connaître le château bien mieux que n'importe quelle première année qui, même après deux mois et leur carte, continuaient à se perdre régulièrement dans les étages. Là, il déposa son sac et attendit la sonnerie annonçant le début de son cours de métamorphose. Cependant, alors qu'il était plongé dans ses esprits et que le couloir était encore bien vide, la porte s'ouvrit et son professeur, Madame Alice Salween, l'invita à rentrer. C'était une jeune et jolie professeure d'à peine quarante ans qui n'aurait pas fait plus de vingt-cinq ans pour un moldu. Elle lui sourit alors qu'il se levait, curieux, pour entrer dans la salle de classe. Il alla s'assoir alors tandis que la professeure fermait la porte derrière eux et se retourna vers lui avec un air pensif.

« Vous savez, M. Potter, cette journée devrait être aussi festive pour vous que pour les autres… malheureusement, je sais aussi bien que vous que ce n'est pas le cas. »

Harry resta silencieux, attendant de voir où elle voulait aller.

« J'étais amie avec Lily pendant ma scolarité. J'étais un peu plus âgée qu'elle, mais comme elle était née-moldue, je l'ai aidé à s'intégrer dans notre belle école qu'est Poudlard. Aujourd'hui encore, notre correspondance me manque » dit-elle, les yeux plongés vers l'horizon. Elle ne semblait pas attendre de réponse du jeune homme puisqu'elle continua la conversation seul.

« Tout le monde était surpris de la voir accoucher de vous aussi jeune. Avoir un enfant à même pas trente ans… En toute franchise, en tant que sorcière, je ne savais même pas que cela était possible…

Bien sûr c'était une née-moldue et elle m'avait posé beaucoup de questions à ce sujet, pourquoi les sorciers ont des enfants beaucoup plus tard que les moldues par exemple ? Ça a été un choc pour elle je crois quand je lui ai dit que nous vivions plus de cent cinquante ans. Et un autre quand je lui ai expliqué que les femmes ne pouvaient pas avoir d'enfant avant que leur magie ne se stabilise, et que cela n'arrivait en général pas avant leur quarante ans. » Salween s'arrêta un instant et regarda brièvement Harry qui l'écoutait avec intérêt, heureux d'avoir pour un instant quelqu'un qui lui apprenait quelque chose qu'il ignorait sur sa mère. La professeure murmura la suite, comme si elle se parlait à elle-même.

« Elle avait été triste de savoir qu'elle survivrait autant à sa famille moldue je crois. »

D'un coup, elle se redressa et sa voix repris son teint joyeux habituel.

« Enfin, je voulais vous voir depuis un certain temps M. Potter. Il me semble évident que vous vous ennuyez profondément dans mes cours…

- Ce n'est pas que vous n'êtes pas intéressante professeure…, commença Harry, mais il fût rapidement coupé.

- J'ose l'espérer. Cependant, il semblerait que vous maîtrisiez déjà la très grande majorité de ce que je veux vous apprendre. » Elle lui jeta un regard interrogateur, attendant une confirmation.

« Seulement la pratique, madame je ne connais pas encore toute la théorie. »

Elle hocha la tête, contente de sa sincérité.

« Je voulais donc vous proposer un marché. Si vous connaissez déjà les sorts que je veux vous apprendre, et tant que votre niveau d'excellence est maintenu, je vous propose de vous donner une liste de sort nettement plus avancé sur lesquels vous pourrez travailler pendant nos séances pratique de métamorphose. Il pourra s'agir d'avoir le même résultat final que les autres élèves mais avec une matière initiale différente. Cela pourra avoir un résultat légèrement différent, plus complexe… je vous prêterait même certains livres sur des théories plus avancées qui vous permettrons de comprendre plus en profondeur ce que vous faites. »

La jeune professeure le regarda avec un sourire alors qu'une cloche sonnait le début des cours et qu'elle se dirigea donc vers la porte qui fermait la salle.

« Qu'en pensez-vous ? »

Harry la regarda, incertain de ce qu'elle venait de lui proposer. Mais une pointe d'excitation vint vite se rajouter, et il hocha la tête avec, pour la première fois de la journée, un petit sourire aux lèvres.

« Ce serait une très belle opportunité, que je serais bête de laisser filer, non ?

- En effet, M. Potter. Nous avons donc un accord. Vous viendrez me voir à la fin du cours pour obtenir vos devoirs supplémentaires ! » dit-elle alors qu'elle ouvrit la porte d'où venait le bruit des élèves qui attendaient. « Je vous en prie, entrez tous. » leur fit-elle.

La journée fut longue pour Harry, mais enfin il se présenta dans la grande salle où un banquet était prévu au l'honneur de la fête d'Halloween. La salle avait été entièrement redécorée pour l'occasion, à commencer par le ciel enchanté qui était formé de sombres nuages tournoyants d'un vent imaginaire, et qui s'illuminait aux grés de nombreux éclairs dont aucun son ne s'échappait. Une ribambelle de chandelle flottait dans les airs où volaient des citrouilles au regard menaçant et des fantômes ravis de pouvoir se donner en spectacle. De faux arbres morts voyaient leurs branches grimper le long des murs pour soutenir les mezzanines d'où pendaient de fausses araignées animées. Bien que Harry n'avait guère l'esprit tourné à la fête, il ne pouvait s'empêcher d'admirer la décoration qui avait été installée. Les autres élèves semblaient d'ailleurs du même avis puisqu'ils regardaient tous, bouche bée, la Grande Salle. Le Serpentard et son groupe allèrent s'assoir à la place qu'ils prenaient habituellement et s'aperçurent en chemin que même les tables étaient décorées. Les verres habituels étaient remplacés par de faux cranes, et leurs couverts par des fourchettes et couteaux en os. Harry se retourna vers la table des lions quand il entendit un élève de première année hurler car une énorme araignée un peu aventureuse était descendue le long de son fil pour arriver juste à côté du roux terrifié. Il sourit en secouant la tête et s'assit, imitant ses amis déjà attablés.

Alors que tout le monde semblait installé, le professeur Dumbledore se leva, attirant l'attention de tous.

« Bonsoir à tous. Je suis ravi de vous accueillir pour le banquet d'Halloween ! Un grand merci au club festif qui a permis la décoration de la salle, je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que c'est très réussi ! »

Il applaudit gentiment le club en question, vite accompagné par le reste de la salle.

« Bien, bien. Je profite également de cet instant pour vous rappeler que la traditionnelle première sortie à Pré-au-lard aura donc lieu ce week-end. Et maintenant, régalez-vous ! »

A ces mots une montagne de plats tous à thème d'Halloween surgirent le long des tables et les élèves commencèrent aussitôt à se servir. Le bruit repris de plus belle alors que les conversations s'intensifièrent. Harry soupira en se saisissant du premier plat qu'il vit. En face de lui, Daphné et Trevor discutait avec entrain. La soirée promettait d'être longue…

Alors que le festin avait pris fin et que les élèves commençaient tous à s'orienter vers leur salle commune, Harry parvint à s'échapper de la foule pour s'éclipser discrètement dans les profondeurs du château. Il avait bien besoin de se libérer l'esprit après cette soirée, et quoi de mieux qu'une visite des passages les plus cachés de Poudlard.

Il avait décidé pour ce soir de rester dans les couloirs sombres des cachots et poursuivait d'étranges lignes presqu'invisible à l'œil nu. Seule sa capacité à ressentir la magie lui avait permis de suivre le tracé. Il continuait à poursuivre le chemin sans trop s'occuper à ce qui l'entourait. Habituellement à cette heure, il n'y avait plus personne pour le déranger. Pourtant des éclats de voix au coin d'une intersection semblait indiquer la présence de quelques élèves. Harry s'en approcha discrètement et fut soulagé de voir qu'il ne s'agissait que de Serpentards. Un groupe de septièmes années semblaient s'énerver contre un seul élève d'un an leur cadet. Harry l'avait déjà aperçu à plusieurs reprises dans la salle commune, toujours seul. Il s'appelait Scorpius, si sa mémoire ne lui jouait pas des tours. Il avait le teint pâle, les cheveux sombres mi-longs et regardait toujours le sol. Cette fois ne faisait d'ailleurs pas exception car il semblait plus intéressé par le bout de ses chaussures que le groupe d'élèves qui l'insultait autour de lui. Excédés par son manque de réaction, ils finirent par sortir leur baguette et la pointèrent en direction du jeune homme. Harry sortit sa baguette, voyant déjà le désastre arriver quand tout d'un coup Scorpius se redressa, un sourire mauvais aux lèvres. Avant que quiconque n'ait pu faire le moindre geste ni même esquisser la moindre incantation, le jeune homme avait sorti sa baguette d'une vitesse surhumaine et avait enchaîné plusieurs sorts informulés qui désarmèrent et paralysèrent les assaillants qui furent projetés contre les murs.

Harry, qui regardait la scène depuis le bout du couloir, ne bougea plus d'un pouce et regarda avec fascination Scorpius se diriger lentement et machinalement vers chacun de ses agresseurs. D'un geste tranquille, il plaçait sa baguette sur leur tempe en murmurant un sort. Les yeux des élèves immobiles s'écarquillaient alors de terreur, avant de se fermer lentement. Quand Scorpius eut fini sa besogne, il se tourna tranquillement vers Harry qui l'observait avec attention.

« Viens par ici toi » ordonna le sixième année.

Harry débâtit à toute vitesse dans sa tête. De toute manière Scorpius l'avait vu et il le retrouverait facilement. Il ne le connaissait pas assez, et n'était pas sûr de pouvoir le désarmer facilement pour pouvoir lui effacer tout souvenir de leur rencontre Il finit par avancer lentement dans le couloir, sa baguette toujours en main. Scorpius lui souriait tranquillement.

« Que fais-tu à cette heure en dehors des couloirs Harry Potter ? Penses-tu encore avoir des choses à découvrir dans cette partie du château ? »

Harry fronça des sourcils.

« Que… comment sais-tu ça ? »

Scorpius eu l'air amusé par sa réponse. Il rangea sa baguette et lui tourna le dos en regardant les autres élèves désormais affalés le long des murs, les yeux clos.

« Je t'observe depuis ton arrivée à Poudlard en septembre. Tu m'as l'air d'être un Serpentard prometteur. » Scorpius commença à s'éloigner mais s'arrêta à nouveau et sembla fixer le plafond.

« Continue à suivre les lignes, résous les énigmes, et tu trouveras un des secrets les mieux gardé du château.

Le Serpentard disparu au coin du couloir. Harry, médusé, s'aperçu que l'heure était en effet tardive, et décida à son tour de rentrer dans sa chambre. Après tout, même s'il avait besoin de peu de sommeil, il était minuit bien passé.


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Voilà donc pour le début de l'histoire. Les enjeux vont continuer à se développer tranquillement, pas d'inquiétudes !

Je vous dis au prochain chapitre ;)