Coucou !
Encore une fois merci pour vos retours. Cela m'a donné envie de poster une suite plus tôt que prévu ^^
Mais bon, c'est exceptionnel et parce que j'ai pas mal d'avance. Je trouve d'ailleurs assez frustrant d'écrire et de réfléchir à des périodes assez différentes que ce que vous lisez. Je n'avais jamais trop pensé à ce décalage.
En tous cas bonne lecture à vous ! (et bon courage pour la chaleur pour ceux qui lise ce chapitre quand il sortira !
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PS : J'ai modifié le premier chapitre et l'ai reposé en deux chapitres séparés. Le chapitre ci-dessous était donc l'ancien chapitre n°2 (donc pour ceux qui suivent déjà cette histoire, vous l'avez certainement déjà lu). Pour me faire pardonner, j'ai posté un autre chapitre (le chapitre 4 donc, si mes comptes sont bons).
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La semaine passa rapidement et Harry garda l'altercation d'halloween pour lui. Il revit de loin Scorpius mais celui-ci resta, comme à son habitude, fermé, les yeux rivés au sol. Le groupe se retrouva ensemble le vendredi soir une fois les cours finis. Ils se trouvaient dans leur coin favori de la salle commune et Harry avait lancé quelques sorts pour s'assurer que leur intimité était respectée. Cela faisait partie des premières choses qu'ils apprenaient en arrivant à Serpentard.
« Alors, on va à Pré-au-lard tous ensemble demain ? » demanda Tracey. Elle était affalée dans son fauteuil à ne rien faire. Daphnée lui jeta un regard réprobateur, mais sembla plonger dans ses pensées.
« Et bien, le Club voulait qu'on s'y rende ensemble, entre nouvelles, pour la première sortie… c'est un peu une tradition, du coup… désolé, je suis prise pour demain. » dit-elle avec une pointe de regret. William se redressa d'un coup :
« Comment ? Vous aussi vous avez une sortie de prévue ? Rhaa, et moi qui voulait en profiter pour prouver que mon club de duel était le meilleur ! » Il jeta un coussin vers la Serpentard pour se venger mais celle-ci l'esquiva gracieusement d'un mouvement de tête. Elle ne répondit que d'un sourire narquois, les yeux pétillants, avant de se tourner vers les autres :
« Et vous alors, quelque chose de prévu ?
- Pas vraiment… »
- Rien de plus de mon côté »
Tout le monde se tourna vers Harry qui était resté, comme à son habitude, plutôt silencieux. Il releva la tête en s'apercevant que toute l'attention était portée sur lui.
« Désolé, je ne serais pas là ce week-end, affaires familiales. »
Le groupe acquiesça sans insister. Si leur ami n'avait pas développé, c'est qu'il ne le désirait pas. De plus, ils savaient tous que cette date était celle de la mort de ses parents.
De son côté, Harry leur était reconnaissant de ne pas lui en demander davantage. Il savait que, comme chaque année, il irait se recueillir sur la tombe de ses parents et de ses grands-parents. Sirius, qui connaissait l'importance de ce rendez-vous pour Harry, lui avait déjà envoyé un hibou pour lui assurer qu'il passerait le prendre le week-end suivant afin de l'emmener là-bas.
Le lendemain, Harry se leva et alla manger tôt. Il ne retourna dans la salle commune que pour prévenir Tracey -seule levée encore à cette heure- qu'il partait dès maintenant. Il se dirigea enfin rapidement dehors où le soleil commençait à peine à se lever et où l'arrivée de l'automne se faisait sentir. Il distingua au niveau du grand portail deux silhouettes l'attendre. Hagrid, le garde-chasse, avait déjà ouvert les grilles et discutait avec Sirius. Quand son parrain s'aperçu qu'il arrivait, il lui fait un grand sourire avant de le prendre dans ses bras dans une étreinte étouffante qu'Harry lui répondit avec plaisir.
« Bien, merci Hagrid d'être venu pour ouvrir à Harry. Je crois qu'il est temps pour nous de vous laisser. »
Hagrid hocha la tête et franchit le portail dans l'autre sens pour le fermer.
« Ça fait toujours plaisir de vous voir Sirius ! La prochaine fois ce sera autour d'un verre j'espère. C'est qu'il commence à faire froid dehors…
- Je prends ça comme une invitation ! répondit Sirius en souriant, puis il se tourna vers son filleul qu'il tenait toujours d'un bras. Regarde-moi donc ce que tu deviens ! Je te laisse deux mois et te voilà déjà presqu'aussi grand que moi ! » rit Sirius en le contemplant de haut en bas.
Harry se dégagea en riant également.
« Je n'ai pas pris un centimètre Sirius ! C'est toi qui es petit ! »
Son parrain sembla s'en indigner un instant, avant de rejoindre Harry dans son rire.
« Enfin bref, on retourne au Manoir ! Tu veux transplaner avec moi ?
- Pas besoin, je me souviens parfaitement comment faire ! » répondit Harry qui jeta un coup d'œil alentour, et, voyant que personne n'était dans les parages, s'évapora dans un crac. Sirius haussa les épaules et pivota à son tour, disparaissant sans faire le moindre bruit.
Il retrouva son filleul juste à côté des grilles d'entrée du domaine et s'avança à grand pas pour le rejoindre.
« Je vois que tu es entier. Tu as encore pas mal de choses à apprendre sur le transplanage silencieux en revanche. »
Harry l'ignora et avança vers le manoir en traversant les grands jardins impeccablement entretenus par la horde d'elfes de maison que possédait la famille. Vite rattrapé par Sirius, ils arrivèrent à la grande porte d'entrée qu'ils ouvrirent sans hésitation. Personne ne semblait être là pour les accueillir dans le vaste hall d'entrée au sol en marbre blanc et aux meubles richement décorés en bois sombre. Ci et là, des tableaux silencieux semblaient les suivre du regard. Harry s'arrêta un instant devant la quiétude des lieux qu'il avait quitté il y a de cela deux mois. Il inspira profondément. Que cela faisait du bien de rentrer chez soi.
Il fut interrompu dans ses pensées par un cri suraigu aussitôt suivi d'une étreinte étouffante. Il entendit Sirius rire de bon cœur à côté de lui et ne put s'empêcher de sourire malgré l'agression que subirent successivement ses tympans puis ses poumons. Après quelques secondes de suspense, il fût finalement libéré et pu sourire à son agresseur.
« Bonjour Bella, toi aussi tu m'as manquée ! » fit-il d'un ton ironique.
Bellatrix Black s'écarta un peu de lui comme pour le détailler puis revint à la charge.
« Toi aussi mon petit Harry ! Tu as tellement grandi en si peu de temps ! Tu es presque plus grand que moi maintenant ! » fit-elle d'un ton boudeur.
Harry haussa les épaules, l'air désabusé. « Sirius a dit exactement la même chose, alors que je suis positivement certain de ne pas avoir pris plus d'un centimètre depuis septembre… »
Sa tante Bella était une femme exceptionnellement belle, au visage aristocratique et aux yeux violets. Elle avait une longue chevelure d'un noir de jet qui tombait sur ses épaules souvent dénudées. Elle aimait porter des robes sombres moulantes et était aussi douée avec sa baguette qu'avec sa langue acérée. Et c'était la tante préférée d'Harry.
« Alors, 'Ry, est-ce que Poudlard répond à toutes ses promesses ? Est-ce que tu martyrises tes camarades de classe ? Et tu as vu à quelle point la salle commune de Serpentard est belle ? Je ne te l'avais pas survendue ! »
Le jeune homme rit de bon cœur devant l'enthousiasme débordant de la Black et commença à lui raconter toutes les aventures qu'il ne lui avait pas encore écrites par lettre. Sirius, dans son coin, les suivait avec un petit sourire, les mains dans les poches, alors qu'ils passaient de couloirs en pièces pour atteindre le petit salon où ils avaient l'habitude de passer du temps.
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Arrivés sur place, Bella s'étala dans un fauteuil, les jambes par-dessus l'accoudoir, sous le regard désapprobateur de quelques tableaux accrochés aux murs. Harry prit quant à lui une place plus traditionnelle sur un canapé, à coté de Sirius. Un feu s'élevait dans une cheminée encastrée dans un mur et libérait une douce chaleur et un bruit de craquement qui donnaient une atmosphère chaleureuse à l'ensemble. C'était d'ailleurs cet atmosphère cozy qui faisait de cette pièce le salon préféré d'Harry, très loin du standing restant du manoir Black, souvent froid et hautain.
« Tu as mille choses à nous raconter Harry ! » commença Sirius. « Est-ce que tu as rencontré la vieille McGonagall ? C'est la directrice de la maison des Gryffondors, la meilleure maison de Poudlard… »
Harry leva les yeux au ciel tandis que Bella s'insurgea, sortant sa baguette pour empêcher son cousin de proférer de tels blasphèmes.
Définitivement, pensa Harry, ça lui manquait d'être chez lui.
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La journée avança rapidement, et Harry pu saluer l'ensemble de la famille lors du déjeuner où ils s'étaient tous rassemblés. Il y avait les résidents permanents du manoir : Arcturus et sa femme Melania, leur fils Orion et sa femme Walburga, parents de Sirius qui lui aussi vivait désormais au manoir. Pollux, le frère d'Orion et sa femme Irma passaient désormais une bonne partie de l'année au manoir, et ce depuis quelques décennies. Ils avaient laissé leur ancienne demeure à Cygnus et Drusilla qui étaient venus ce soir-là pour le repas. Alphard, qui s'était réconcilié avec Arcturus des années auparavant, passait désormais plus de temps dans la maison Black – au plus grand plaisir de Sirius. Enfin, Bellatrix avait décidé de venir s'y installer depuis qu'Harry y vivait, et y était resté malgré son départ à Poudlard. Ignatus et Lucretia avaient fait le déplacement, ainsi que Narcissa, seule, comme à son habitude. Bien entendu Andromeda n'était pas là, en froid avec ses parents depuis qu'elle était en couple avec un né-moldue. Regulus étaient également toujours absents. Comme la tradition le voulait, les jeunes adultes partaient souvent au travers le monde une fois leurs études finies. Un voyage qui pouvait durer une dizaine d'année et durant lequel l'aventurier ne devait pas rentrer dans son pays d'origine. Aux dernières nouvelles, le frère de Sirius était dans une partie reculée du Canada à la recherche de Grapcornes perdus. L'ambiance était chaleureuse -autant que puisse l'être un repas formel Black- et les conversations, polies et mesurées, avançaient bon train le long de la table des convives.
Finalement, Cygnus se tourna vers Harry :
« Alors Harry, comment se passe ta première année à Poudlard ? Tu honores le nom des Blacks j'espère ?
- Je le crois. Mes résultats de fin d'année prouveront que mon éducation est supérieure à celle des autres élèves.
Cygnus hocha la tête d'un air appréciateur tandis que les autres adultes commencèrent à s'intéresser à l'échange.
- J'ai aussi appris que tu étais à Serpentard. Une chance que tu n'aies pas suivi les trais familiaux des Potter et que tu sois allé dans une vraie maison.
- Cygnus… commença Arcturus d'une voix menaçante.
- Voyons père, quelle disgrâce cela aurait-il été que le jeune Harry, élevé sous notre toit, finisse dans la maison des…braves. » Il avait craché le dernier mot comme un poison, et certains membres de la famille semblaient partagés quant à exprimer leur avis sur le sujet.
« Il suffit ! » Trancha Arcturus d'une voix calme mais impérieuse.
Sirius, profitant du répit, ajouta aussitôt :
« Harry est dans la meilleure des maisons pour lui. Il a toujours été trop rusé et intelligent pour son propre bien. Enfin, je ne désespère pas de faire de lui un Maraudeur pour autant.
Harry sourit à son parrain alors que la bouche de Cygnus formait une seule ligne blanche, les lèvres serrées, sous le regard froid de son père.
- Il n'avait aucune chance de devenir Gryffondor père ! J'ai participé autant à son éducation que Sirius. Je lui ai appris ce qui était vraiment important dans la vie », s'exclama Bella de sa voix joyeuse, les yeux tournés vers son protégé.
Walburga, qui s'était miraculeusement tut jusqu'à là, tapota ses lèvres de sa serviette avant de se pencher légèrement en avant pour regarder Harry, se dévoilant par la même bien trop pour le confort du jeune homme qui prit soin de bien regarder sa tante dans les yeux.
« Je dois avouer que je suis d'accord avec Cygnus… dit-elle d'une voix suave avant d'enchainer rapidement alors qu'Arcturus était sur le point de la reprendre. Cependant… rien d'étonnant à cela quand on sait qu'il a été élevé par Bellatrix et en suivant la tradition des sangs purs. J'aurais aimé que d'autres suivent le même modèle… fit-elle en trainant son regard vers Sirius qui le soutint.
- Il suffit maintenant, trancha Arcturus d'une voix froide qui fit taire tout le monde. Nous ne sommes pas ici pour parler de vieilles querelles familiales. Walburga, tu feras bien de te rappeler que mon beau-frère était de la maison des Gryffondors et qu'il a, et encore plus après sa mort, tout mon respect. Maintenant Harry, raconte-nous donc comment est Poudlard, je suis curieux d'en entendre des nouvelles. As-tu pu rencontrer le triumvirat de Serpentard ? »
Harry commença alors à raconter ses différents cours, comment il s'ennuyait mais essayait de ne pas se faire remarquer. Non, il n'avait pas réussi à deviner qui formait le triumvirat de Serpentard, mais il avait découvert de nombreux secrets du château à le parcourir toutes les nuits. Sirius agrémentait également son récit de quelques-uns de ses souvenirs, et le repas continua ainsi.
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Plusieurs plats après, et notamment un succulent dessert à la Fleur d'Albine glacée, les convives commencèrent à quitter la table et à se disperser dans les chambres ou les salons. Arcturus en profita pour inviter Harry à la retrouver dans son bureau après avoir été se recueillir sur la tombe de ses parents le lendemain. Harry avait jeté un regard surpris à Sirius qui haussa les épaules et la journée avait continuée jusqu'en fin d'après-midi où Bella avait insisté pour que les deux fassent un petit duel. Elle voulait vérifier qu'Harry n'avait pas trop perdu son niveau en profitant de l'absence de sa tante d'adoption pour flemmarder dans le château. Un sorcier d'une famille aussi importante que la sienne ne pouvait se permettre de faire preuve de négligence, avait-elle dit alors.
Le duel prit lieu, comme d'habitude, dans les sous-sols du manoir dont les murs de pierre étaient protégés par de très nombreux sorts et runes soigneusement appliqués sur toutes les surfaces disponibles.
Le cellier du Manoir Black était composé de vastes salles entièrement en pierre et au haut plafond soutenu par des voutes taillées. Il régnait une atmosphère humide et sombre que Bella appréciait tout particulièrement.
Les deux duellistes étaient séparés d'une dizaine de mètres et se tenaient droits et concentrés, baguettes levées en l'air. Sirius, sur le côté fit le décompte.
« A vos baguettes. Prêts ? Duel ! »
Aussitôt, Harry se mit en mouvement et enchaina le plus de sorts possibles. Il était concentré à son maximum car il savait que son opposante était d'un niveau encore bien supérieur au sien. Chaque mouvement de baguette était économisé à l'extrême pour réussir à lancer le plus de sorts différents, le plus rapidement possible. Cette technique obligeait le défenseur à varier les boucliers et l'empêchait de passer à l'offensive. En quelques secondes, il enchaînait une dizaine de sortilèges et maléfices variés, le tout en visant parfaitement sa cible partout où elle allait.
En face, Bella dévia cependant chacune de ses tentatives, pourtant parfaitement visées, de petits gestes négligeables de sa baguette. Alors que l'enchaînement de sortilèges qu'Harry avait lancé demandait normalement des types de protections différentes et donc une grande habilité à la défense, Bella répondait sans peine en levant une multitude de boucliers magiques ou en déviant même tout simplement les sortilèges, comme si de rien n'était. Elle n'avait même pas eu besoin d'esquiver les sorts, ce qui était pourtant l'une de ses spécialités.
Puis, alors qu'Harry avait laissé une seconde de répit malencontreuse, elle passa à l'attaque. Elle ne fût pas aussi fluide qu'Harry, ni aussi créative. Elle utilisa juste la force brute.
Harry vit un jet de flammes bleues s'approcher à toute vitesse. Aussitôt il le dévia en levant un mur de pierre, sachant pertinemment qu'il n'existait pas de contre magique à sa portée pour un sort de cette puissance. Mais la seconde d'après le mur fut détruit par un sortilège mauve, immédiatement suivi par deux sortilèges de désarmement surchargés et qu'Harry savait n'avoir aucune chance de bloquer. Il les esquiva rapidement et alors que les morceaux de son mur de pierre précédemment détruits n'avaient pas encore touché le sol, ils se figèrent pour partir à toute vitesse contre leur créateur qui eut tout juste le temps de les réduire en poussière à l'aide d'une barrière magique qu'il éleva à la hâte. Il fit également un mouvement complexe de sa baguette tout en esquivant deux nouveaux traits de lumière, et la poussière se mit à tournoyer en formant une tornade qu'il envoya vers sa tante qui eut un instant de stupeur devant l'étalage nouveau de magie dont faisait preuve son jeune adversaire.
Cependant, Bellatrix murmura un sortilège et un vent puissant balaya tout le sous-sol, dispersant la tornade et renversant son adversaire qui se rattrapa comme il put pour élever à la hâte un bouclier d'un bleu vif qui fut immédiatement frappé par trois nouveaux traits.
Bellatrix s'arrêta un instant et regarda Harry qui, haletant derrière son bouclier, tentait de regagner son souffle.
« Bravo Harry ! Tu as encore fait des progrès à ce que je vois ! » la félicita-t-elle.
Puis elle commença également à bouger tout en lançant une multitude de sorts vers son protégé qui ne parvint pas à suivre la cadence et s'écroula finalement, vaincu, au sol.
« Mais il te reste encore quelques progrès à faire si tu veux battre ta tante préférée ! Yeah ! Ça fait un score de 865 à 0 ! » fit-elle en levant la main en l'air.
Harry, allongé par terre et la fesse gauche particulièrement douloureuse, soupira avant de se redresser pour aller chercher sa baguette que sa tante tenait fièrement dans sa main.
« Allez ! le réconforta Bella, si ça peut te consoler, j'étais presque à mon maximum sur la fin ! Je suis sûre que tu battrais n'importe quel élève de ton année… En fait, je ne sais même pas s'il y a un seul élève en dessous de la sixième année qui aurait la moindre chance contre toi. Tu es vif, agile, et tu maîtrises une très grande variété de sort. C'est à se demander à quel point la personne qui t'a enseigné tout ça est douée, et belle, et intelligente, et… ! » s'exclama sa tante, se pointant du doigt avec un grand sourire.
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La soirée se déroula tranquillement, la famille Black étant dispersée dans les différents salons du Manoir à discuter autour d'un verre, jouer une partie d'échec ou encore lire les dernières nouvelles du monde sorcier à l'aide de plusieurs journaux.
Harry se retrouva ainsi le lendemain matin, accompagné de Sirius, dans le cimetière qui accueillait ses parents. Ils auraient dû être dans le caveau des Potter qui se situait dans leur propriété, mais celle-ci avait été scellée et personne ne pouvait y accéder. Comme à leur habitude, les deux restèrent silencieux devant les deux pierres simples qui avaient été choisies par Sirius des années avant.
Et comme à leur habitude, ils ne rentrèrent pas tout de suite après avoir quitté le cimetière de Godric's Hollow. Ils prirent le même chemin que celui qu'ils prenaient depuis des années, navigants au milieu des maisons, évitant soigneusement celle où le drame avait eu lieu, puis s'éloignant vers une forêt où, toujours silencieux, ils transplanèrent pour retourner au manoir Black. Ses résidents y étaient par ailleurs aussi silencieux que le duo, par respect pour les êtres partis ce soir-là il y a des années. Même Walburga, pourtant la plus hostile à Sirius comme à Harry, respectait cette trêve.
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Comme demandé par Arcuturus la veille, Harry se dirigea vers son bureau où il n'avait été que très peu de fois auparavant. Il frappa un coup sec à la porte et celle-ci s'ouvrit toute seule, laissant Harry entrer, pour se refermer aussitôt après.
Le bureau était une pièce de taille moyenne, au haut plafond richement décoré et aux murs chargés de bibliothèques, de tableaux de paysages et d'étagères débordants d'objets mystérieux semblants doués de vie propre. Comme dans chaque pièce ou presque du manoir, une cheminée de pierre imposante était installée sur le pan d'un mur autour de laquelle étaient disposée deux fauteuils en cuir vert et un petit cabinet d'acajou qu'Harry devinait être une réserve d'alcool. Il n'y avait pas de fenêtre et cela donnait à la pièce une atmosphère presque étouffante. Finalement, face au jeune homme, un grand bureau au style victorien trônait dans toute sa splendeur, pièce maitresse de l'ensemble. Arcturus y était installé, assis sur une chaise qui semblait assez peu confortable. Il leva les yeux et abandonna sa plume pour faire signe à Harry de s'assoir. Celui-ci prit place en face de son presqu'arrière-grand-père et attendit patiemment qu'il prenne la parole. Il savait qu'il ne serait bienvenu qu'il parle en premier.
Le patriarche Black était silencieux et semblait regarder au loin. Ses traits, coupés à la serpe, lui donnaient l'air hautain d'un aigle de proie, et Harry se surpris à admirer le vieil homme dont les rides renforçaient encore d'avantage l'impression de puissance, de sagesse et d'autorité qui se dégageaient de lui.
« Il y a de cela bientôt dix ans, commença finalement Arcturus de sa voix impérieuse, Sirius est venu ici-même, là où tu te tiens, pour me supplier de t'accorder ton asile. Tes parents et tes grands-parents venaient d'être assassiner et il n'existait qu'un seul endroit où tu pourrais grandir en sécurité… ma demeure. »
Arcture s'arrêta un instant et prit le verre qui était sur un bureau pour l'observer, faisant tournoyer lentement son contenu. Finalement, il en bu une gorgé puis le déposa à nouveau à sa place.
« J'ai accepté. En partie car Sirius est l'héritier après son père de la lignée et que je respecte ses opinions -tu n'auras pas besoin de lui répéter cette partie, mais également car tu faisais, à mes yeux, déjà partie de la famille Black. Ma sœur a été assassinée ce jour-là, et il était normal que j'accueille chez moi son unique descendant.
Cependant il y avait des conditions. Il était hors de question que tu ne te montres pas digne du sang Black qui coule en toi. Les Potter ont toujours eu une aptitude chevaleresque qui sied peu à la maison des Blacks que tu représenterais aussitôt que j'eusse accepté la requête de mon bon à rien de petit fils. Sirius a accepté, pour toi, de revenir vivre dans le domaine familial et même de t'inculquer lui-même les règles de savoir-vivre de la société à laquelle nous appartenons. Je le soupçonne d'avoir agi ainsi pour contrôler ce que nous autres, Black, aurions pu faire de toi et ainsi éviter que, disons… Bellatrix, ou même Walburga, ne t'influencent trop... Il a finalement réussi, tout au long de ses années, à élever le fin jeune homme qui me fait face et qui, j'en suis sûr, fait sa fierté comme il aurait fait celle de ses parents et de ses grands-parents. »
Harry accepta le compliment d'un hochement de tête qui ne représentait absolument pas le tourbillon d'émotion qui le traversait. Arcturus continua :
« J'aimais ma sœur et nous étions très proche l'un de l'autre. Bien que j'eu beaucoup de mal, dans un premier temps, à accepter Charlus, j'ai fini par comprendre qu'il ne pouvait y avoir de meilleur homme que lui pour ma sœur. Au fil des années, nous nous sommes beaucoup rapprochés, jusqu'à devenir confident. Nous nous respections mutuellement pour notre force de caractère et notre attachement aux valeurs de la famille. »
Arcturus se leva et s'approcha d'une étagère qu'il déverrouilla d'un coup de baguette pour aller chercher une sorte de grand plat taillé dans la pierre et accueillant un liquide sombre. Une multitude de runes décoraient l'ensemble et Harry regarda l'artefact avec beaucoup d'attention.
« Ceci est une pensine. C'est un instrument extrêmement rare dont nous avons perdu le secret de fabrication il y a de cela des siècles. J'y dépose mes souvenirs et nous pouvons alors les explorer ensemble. »
Comme pour joindre la démonstration à l'explication, Arcture déposa la pensine sur son bureau et prit sa baguette qu'il amena à sa tempe. Un mince filament bleuté s'en échappa qu'il déposa délicatement dans la bassine.
« Touche la surface du bout des doigts » ordonna le patriarche, et Harry s'exécuta avec curiosité.
Aussitôt il se retrouva comme aspiré et se sentit tomber dans un océan de lueur bleue… avant d'atterrir avec légèreté dans un décor légèrement flou. Il voyait ce qui l'entourait mais ne parvenait pas à se concentrer sur les détails. Arcturus apparu soudainement derrière lui.
« Nous sommes dans mon souvenir. Je pense qu'il devrait t'intéresser. Regarde. »
En face d'eux s'avançait en effet un Arcturus qui semblait avoir une chevelure plus sombre et quelques rides en moins.
« Nous sommes dans le manoir Potter. Viens, suivons-moi » l'emmena le Arcturus réel.
Ils avancèrent ainsi alors qu'Harry regardait tout autour de lui avec beaucoup de curiosité. Ils se trouvaient dans un grand couloir bordé d'un côté des portes en bois sombres, toutes identiques, et de l'autres de grandes fenêtres entourées de draperies d'un rouge sombre profond. L'obscurité à l'extérieur permettait à peine de distinguer le grand jardin digne d'un château. Entre chaque fenêtre, des tableaux de tailles variés étaient suspendus, certain très précis tandis que d'autres très flous. Finalement ils virent le Arcturrus-souvenir frapper à une porte et entrer rapidement. Ils pénétrèrent dans un bureau assez similaire à celui du manoir Black à la différence notable qu'il était placé derrière une grande fenêtre qui menait à un balcon. Assis-là, comme pour rejouer la scène qu'Harry venait de vivre dans le vrai monde, un homme était installé, un verre à la main. Le jeune Potter reconnu immédiatement son grand-père Charlus et il sentit son ventre se nouer d'émotion. Il n'avait presque aucun souvenir de lui, mais il était là, tranquillement assis.
« Ah, merci d'être venu aussi vite Arcturus, fit-il d'une voix profonde en se levant pour lui servir un verre.
- Peut-être pourrais-tu m'expliquer pourquoi tu me fais venir à une heure aussi tardive et avec autant d'empressement cher beau-frère ? »
Charlus lui fit signe de s'assoir en face de lui en lui tendant son verre. Il resta quant à lui debout contre son bureau, comme indécis.
« Comment va Melania ? s'enquit-il.
- Très bien merci. Si tu pouvais en venir rapidement au fait, Charlus. Je ne crois pas que tu m'ais demandé de venir ici pour un échange de banalités. »
Le Potter soupira avant de commencer d'une voix basse.
« Tu sais que les relations dans les Hautes sociétés de la sphère magique sont plus tendues que jamais, Arcturus. Je… je viens d'un rendez-vous avec certains membres d'un groupe dont je fais partie.
- Un groupe ? Fronça Arcturus, à la fois curieux et méfiant.
- Oui... la famille Potter a toujours appartenu à ce groupe. Nous travaillons... en secret, afin de garantir une paix entre le monde magique et le monde des moldues. »
Arcturus se leva immédiatement en renversant sa chaise, comme si une manticore était soudainement apparu dans la pièce. Il se tint droit, tendu, en dévisageant le patriarche Potter avec un air dur.
« Que veux-tu dire par là Charlus ? Tu ne serais quand même pas de… Tu es un membre de ce groupe ? » demanda-t-il, du venin dans la voix.
Les épaules de Charlus s'affaissèrent légèrement, mais il répondit d'une voix ferme.
« Si, j'appartiens bien à cette…organisation. Et cela fait la fierté de notre famille depuis des siècles.
- Mais je m'en fiche de votre fierté ! Est-ce que tu te rends compte dans quel danger tu mets Dorea ? » s'écria Arcturus qui avait jeté son verre contre le mur. Harry avait sursauté devant la violence dont avait preuve son presque-grand-père, d'habitude toujours maitre de ses émotions.
« Je le sais parfaitement, merci ! Et Dorea également ! C'est une décision que nous avons prise tous les deux ! rétorqua Charlus avec autant de force.
- Elle t'aurait suivi même en enfer par amour pour toi ! Je n'appelle pas cela un choix ! » répondit Arcturus en haussant encore la voix.
Harry était estomaqué par l'escalade de violence qu'avait pris l'échange. Il se tourna vers Arcturus-réel avec un regard interrogateur, mais celui-ci fixait son lui-du-passé avec une expression indéchiffrable.
« Je ne t'ai pas fait venir ici pour que nous nous disputions sur des faits établis, Arcturus ! Nous appartenons à cette organisation. C'est ainsi. Dorea y ait entré de son plein gré et en toute connaissance des choses. Crois-tu donc que mettre ma femme en danger m'emplit de joie ? »
Arcturus sorti sa baguette et fit en fit un bref mouvement. Aussitôt son verre brisé revint vers lui en se reconstituant, tandis que l'alcool qu'il contenait y retournait obligeamment. Il prit une grande gorgée d'un coup avant de se rassoir dans sa chaise qui s'était redressée toute seule et d'inspirer un bon coup.
« Et que voulais-tu donc me dire, Charlus, à part m'annoncer que ma sœur sera un jour ou l'autre la cible des pires sorciers qui peuplent cette misérable planète ? demanda Arcturus d'une voix acide.
S'asseyant finalement dans son fauteuil, Charlus répondit, presque soulagé que le pire soit passé :
- James est en âge de partir à Poudlard. Personne ne soupçonne que les Potter sont des membres actifs, et cela restera ainsi. Mais, si par le plus grand des malheurs, ce n'est pas le cas, alors nous serons effectivement des cibles vivantes et notre avenir sera incertain… dans le meilleur des cas. Si le pire arrivait, nous aimerions, Dorea et moi, que tu t'occupes de notre fils jusqu'à ce qu'il soit assez grand pour se défendre et que tu puisses l'aider à apprendre l'un des secrets les mieux cachés des Potter. »
Charlus s'arrêta un instant et sorti un couteau d'un tiroir pour l'approcher de sa main gauche. D'un mouvement sec, il s'entailla le doigt et fit couler quelques gouttes de sang directement sur le bureau. La tablette s'illumina au contact du précieux liquide rouge et toutes les marqueteries semblèrent soudainement prendre vie pour former une ouverture au centre de laquelle s'éleva un simple carnet vert un peu usé. Le chef de la maison Potter s'en saisi et le regarda un instant.
« Ceci, Arcturus, est la clef pour comprendre la mission des Potter. Ce livre ne doit surtout pas tomber entre de mauvaises mains. Seul le sang donné volontairement par un Potter peut le libérer, dit-il alors qu'il remit le carnet au-dessus du l'ouverture afin que le livre ne redescendent tranquillement en flottant dans sa cachette et que le bureau ne retrouve sa forme originelle.
- Nous voudrions, s'il nous arrive quelque chose, que tu expliques ce que tu sais à James et que, quand tu l'estimeras nécessaire, tu l'emmène ici afin qu'il puisse récupérer ce livre. »
Harry se sentit aspiré et se retrouva d'un seul coup à nouveau dans le bureau d'Arcturus qui s'était déjà éloigné pour se resservir un verre.
« J'espérais au fond de moi ne jamais avoir à montrer ce souvenir, et encore moins au fils de James. »
Harry ne répondit rien, sa tête tournait à toute vitesse, des centaines de questions la parcouraient. Le patriarche Black retourna s'assoir et poussa un profond soupire. Il semblait avoir pris des décennies en quelques secondes alors que les ombres du feu dansaient le long de ses traits.
« Je sais que tu te poses des questions, et j'essaierais d'y répondre de mon mieux. Mais je ne sais pas beaucoup plus de choses que ce que tu as vu. Nous n'avons jamais abordé ce sujet à nouveau, ni avec Charlus ni même avec Dorea pour qui j'étais pourtant le confident. Tout ce que je sais, ce sont de vagues rumeurs qui atteignirent mes oreilles il y a des années. »
Il fit tourner l'alcool dans son verre, retrouvant de vieux réflexes qui trahissaient les pensées troublées qui tournaient dans son esprit.
« Sirius et Bella t'ont enseigné l'histoire de notre monde. Elle est basée sur un conflit millénaire confrontant deux idéologies que tout oppose. D'un côté les sorciers qui veulent assoir leur domination sur le monde moldue, et de l'autre ceux qui veulent protéger les moldues et vivre à l'écart de leur société. De nombreuses guerres ont éclatées au fil des âges, ponctués de règne de paix relatifs. Actuellement, tu te doutes bien quelle est la pensée dominante. Mais il n'en a pas toujours été ainsi, et certains sorciers, dans l'ombre, rêvent de faire revivre des époques où les pratiquants de la magie étaient vus comme des dieux.
Parmi ceux qui se perdent dans leurs illusions de grandeurs, une société secrète nommée le Coven œuvrerait dans l'ombre afin de revenir à cette époque « bénie ». Ces excuses de sorciers auraient réussi à infiltrer toutes les strates des gouvernements et places importantes du monde de la magie, à l'aide de corruption, meurtre et surtout beaucoup de patience. Et n'oublie jamais cela, Harry, rien n'est plus dangereux que celui qui sait faire preuve de patience.
Bien entendu, il existerait une autre organisation secrète qui elle œuvrerait dans le sens contraire. Ces deux groupes se feraient une guerre secrète et sans merci depuis des centaines d'années. Et je pense que ta famille joue un rôle important dans cette dernière association, qui les aurait conduits à tous être assassinés.
- Si c'est le cas, pourquoi suis-je encore en vie aujourd'hui ? demanda Harry d'une voix faible.
- Je ne sais pas ce qui s'est passé et pourquoi tu n'as pas été visé en même temps que tes parents. Ce que je sais en revanche, c'est que notre famille t'a maintenu à l'écart toutes ces années pour te protéger. Et n'oublie pas que tout cela n'est que rumeur et légende. Nous ne le saurons que le jour où tu poseras les mains sur ce fameux livret. »
Harry se leva alors d'un coup.
« Et pourquoi ne pas y aller de suite ? J'ai quinze ans, un petit tour à Gringott et je pourrais récupérer les clefs de la demeure familiale afin d'y accéder. »
Pour la première fois de la soirée, Arcturus eut un petit sourire qui dérida ses traits tendus.
« Oui nous pourrions faire ça. Cependant, j'aspire à la plus grande prudence, et si mes craintes sont fondées, la seule raison pour laquelle tu n'as pas été visée par le Coven, si tant est qu'il existe, c'est justement car tu ignores tout de ton héritage car tu ne peux pas y accéder. Précipiter les choses pourrait jouer en notre défaveur face à un ennemi aux forces inconnues. »
Le côté Serpentard d'Harry reprit le dessus et il hocha la tête avant de se rassoir, perdu dans ses pensées.
« Ce que je te propose en revanche, Harry, c'est de me laisser jusqu'à noël pour étudier les runes qui entourent la demeure des Potter et faire faire quelques recherches discrètes par des hommes en qui j'ai confiance pour nous assurer que l'on peut pénétrer le domaine de ta famille sans éveiller de soupçons. Après tout, il est fort à parier qu'elle soit sous surveillance…
Maintenant, je te laisse retrouver Bella, je suis sûr qu'elle avait encore plein de choses à te dire. »
Harry hocha la tête et se leva pour prendre congé, avant de se faire arrêter sur le pan de la porte.
« Harry, n'oublie pas… Albus Dumbledore est un grand mage, mais il n'est pas omniscient. Reste extrêmement prudent à Poudlard. »
Ahah, voilà pour aujourd'hui. L'intrigue global commence à se mettre en place petit à petit. Mon cerveau fourmille d'idée pour aller toujours plus loin !
Qui sont les "méchants"? Pourquoi les Potter ont été assassinés? Et Voldemort dans tout ça (parce qu'il sera bien là ;) )
En tous cas j'aime beaucoup écrire les interactions entre Harry et la famille Black. Chaque membre à une position intéressante. Et Arcturus manie l'ensemble de sa famille pour la maintenir dans les Haute Société Britannique. Mais pas d'inquiétudes, nous aurons tout le loisir de revenir sur eux !
Bonne journée à tous, et n'hésitez pas à poster un petit commentaire, ça fait très plaisir, et ça permet d'échanger avec vous !
