Aujourd'hui, gros morceau dans la tête de Sidious sur une inspiration de « All My Life » des Foo Fighters.
« Every scar will build my throne »
#67 – All My Life
All my life I've been searching for something. Depuis qu'il était jeune, Sidious se souvenait avoir toujours recherché quelque chose. Le pouvoir. Celui d'imposer sa volonté aux autres, de les dominer, et de marquer l'histoire du glorieux nom de Palpatine. Cela avait été amplifié par le manque d'ambition de son propre père.
Something never comes, never leads to nothing. Longtemps durant, ce vœu pieux n'avait mené nulle part. Aucun remous n'était venu secouer la Maison Palpatine, aucune étincelle de liberté n'était venue enflammer un chemin menant vers sa propre émancipation.
Nothing satisfies, but I'm getting close. Tout avait changé du tout au tout lorsque son chemin avait croisé celui d'Hego Damask. D'abord comme informateur secret sur la campagne du camp conservateur dans la course pour le trône de Naboo, puis comme protégé – lorsque l'influent Muun s'était intéressé de près à lui –, et enfin comme apprenti du puissant Darth Plagueis. Il y avait enfin des opportunités dans son horizon proche.
Closer to the prize at the end of the rope. Des décennies plus tard, après la mort de Damask, après également sa propre accession au statut de Chancelier Suprême, Sidious savourait régulièrement la sensation de bientôt toucher au but. La guerre secouait la République, la faisait trembler sur ses fondations – dont l'Ordre Jedi faisait intégralement partie. Mais tout ceci appartiendrait bientôt au passé.
All night long I dream of the day. Lors de ses courtes nuits éparses, le seul rêve qui venait le hanter, désormais, était celui du jour où il se proclamerait enfin Empereur Galactique. Ce que personne, jamais, n'était parvenu à faire avant lui – car personne, jamais, n'avait été aussi puissant et excellent que lui.
When it comes around, then it's taken away. Alors qu'il se voyait sur le point de prononcer les mots qui scelleraient son destin, au centre d'un Sénat silencieux qui buvait ses paroles concernant la fin de la Guerre des Clones, le réveil venait invariablement briser le charme. Mais cela n'avait pas d'importance. Il savait qu'il vivrait bientôt, très bientôt désormais, le dénouement de cet ultime acte du Chancelier Palpatine.
Leaves me with the feeling that I feel the most. Il ne pouvait pas réellement parler d'impatience. L'attente était une vertu dans un cas comme le sien. Mais pourtant, il sentait de plus en plus souvent une émotion qui s'en rapprochait, sans jamais complètement entrer dans ce domaine. L'anticipation.
Feel it come to life when I see your ghost. Une anticipation chaque fois exacerbée lorsqu'il imaginait quelles auraient pu être les réactions de Plagueis ou bien de Cosinga à cette approche de plus en plus visible du pouvoir ultime. Leurs fantômes douloureux venaient alimenter sa foi de poursuivre en direction du rêve qu'ils auraient préféré ne pas le voir réaliser – ou du moins, pas seul.
Come down don't you resist. Mais il y avait ce Jedi entré dans l'équation... cet Élu... S'il y avait bien une personne avec laquelle il pouvait tolérer partager le feu des projecteurs, une fois la galaxie entrée dans l'ère de l'Empire, c'était Anakin. Le jeune homme s'enfonçait de plus en plus profondément dans le piège qu'il avait tendu tout spécialement pour lui...
You've such a delicate wrist. L'impatience et l'instabilité d'Anakin le forçaient à prendre son temps avec lui, bien plus que Plagueis n'en avait perdu avec lui, mais le jeu en valait la chandelle. Arracher aux Jedi leur précieux Élu, juste sous leurs nez... et s'octroyer ainsi un puissant exécuteur de sa volonté...
And if I give it a twist... Il suffisait presque uniquement de tirer sur la manche du jeune homme pour qu'il perde entièrement pied. Ses émotions bouillonnantes le rendaient particulièrement vulnérable à une manipulation psychologique, et sa terreur maladive de la mort – et du caractère définitif de celle-ci, le privant pour toujours des personnes qui comptaient pour lui – constituait une faiblesse toute désignée pour mettre en place le dernier stade du renversement.
Something to hold when I lose my grip. Anakin serait alors tellement seul et perdu, qu'il n'aurait d'autre choix que de se raccrocher de toutes ses forces au vieil homme qui lui promettait de l'aider à obtenir le pouvoir de conserver ses proches auprès de lui, pour toujours.
Will I find something in there? Selon toute certitude, il n'y avait aucune raison que cette stratégie échoue. Anakin mangeait déjà presque littéralement dans sa main.
So give me just what I need. Le jeune homme n'avait plus qu'à le laisser le guider sur le chemin qui lui permettrait de lui prendre tout ce qui comptait pour lui, et ne plus rester que la seule personne à laquelle il devrait se rattacher pour rester en vie. Loyal. Exécuteur sans faille. Rien qu'à lui.
Another reason to bleed, one by one, hidden up my sleeve. Et pour le garder auprès de lui jusqu'à la fin des temps, il n'aurait plus qu'à trouver toujours de nouvelles missions à lui confier, sans jamais lui permettre de réaliser les rêves qu'il nourrissait depuis l'enfance. Avoir une famille. Mettre fin à l'esclavage.
Will I find a believer? Another one who believes? Another one to deceive? Over and over, down on my knees. Une fois Anakin définitivement ferré, et sans plus aucune possibilité de lui échapper, peut-être pourrait-il alors se consacrer à trouver davantage de personnes méritantes. Sans jamais leur octroyer le moindre statut dans la Force, il les formerait, les ferait grandir, les rendrait utiles à l'Empire. Toutes et tous se languiraient de la place primordiale qu'Anakin occuperait à ses côtés, sans jamais parvenir à l'atteindre, peu importe leurs efforts.
If I get any closer, and if you open up wide, and if you let me inside, on and on, I got nothing to hide. Il possédait la technique, désormais. Il savait comment y faire. Il avait suffisamment pratiqué sur Anakin, bien que ce garçon fut unique. Jamais il n'en trouverait un autre comme lui, et peut-être que cela rendrait ses futures manipulations bien moins complexes et chronophages que la bascule de l'Élu dans ses griffes. Quelque part, cela avait déjà été le cas pour Plagueis, bien que lui, Sidious, ait farouchement opposé de la résistance une fois libre citoyen – ne souhaitant pas devenir la marionnette d'un autre homme, ou Muun.
Done, done, and I'm on to the next one...
