Le Dernier Fléau des Dieux…
RAR : Janus, si jamais j'obtiens ces foutus droits (ce qui ne risque pas d'arriver de si tôt, je suis apparemment beaucoup moins calée que toi concernant les F. Realms…et ça peut faire un disclaimer, en même temps ? ) penses-tu vraiment que j'aurai envie de les partager ? Nananananan, je suis plutôt du style égoïste qui garde tout pour soi…comme se le doit toute Elfe Noire bien portante, d'ailleurs (sadique la fille). Et au fait, comme ça, tu es Maître de Jeu ? Ca m'intéresse, tu sais ?
Et pis, merci Ambi !
Bon, à part ça, non, pas de réponse aux questions, d'autres qui se rajoutent, et d'autres encore (encore plus sadique). J'espère que je n'aurai pas mis trop de temps à votre goût pour poster ce nouveau chapitre plein de chantages (pas taper, svp… PAS TAPER J'AI DIT !), veuillez m'excusez d'avance pour les éventuelles erreurs de syntaxe (j'avoue qu'il y en a pas mal dans le chapitre précédent, mais si je commence à tout revoir, je n'arriverai jamais la fin de la fic, avec en plus l'année scolaire qui recommence, je suis pas sortie de l'auberge ! XD ), et, bref, BONNE LECTURE !
(et pis oubliez pô les reviews, vous savez, ces petits messages qui font trèèèèèèès souvent plaisir aux auteurs… sourire niais)
Disclaimer :
Le monde de Toril n'appartient pas à moi…
Faudra-t-il que je le répète à chaque fois ?
(Deux alexandrins ! Jolie rime, non ?)
CHAPITRE 2 :
Après de longues heures de marche au milieu de collines boisées, rendues inquiétantes dans la brume et sous la pluie du mois de Marpenoth et parmi les cris lugubres de la faune nocturne endeuillée par l'approche du froid, Krydh et sa nouvelle protégée découvrirent un chemin qui emmenait les voyageurs vers le Nord, à l'orée d'une assez grande bourgade du nom de Bérégost. La jeune fille écoutait avec attention les récits de la ville que racontait Krydh, mais très vite, la fatigue embrouilla ses nouvelles connaissances. Néanmoins, elle ne se plaignit pas, distinguant déjà les lumières et les cris qui venaient des tavernes remplies de gens bien gais.
Le guerrier ne se fit pas prier et se précipita à l'intérieur de l'auberge au moment où la pluie redoublait de violence, suivie de près par la jeune fille. Celle-ci, découvrant l'ambiance de la maison, resta interdite en voyant ces hommes et ces femmes de toutes les races : certains étaient petits, robustes, avec des barbes et des allures de grognons ; ils étaient souvent les plus grands buveurs. D'autres avaient le visage fin et lisse, avec de longs cheveux brillants et de grands yeux en amande. Leurs petites oreilles se terminaient en pointe, et ils se chamaillaient tout le temps avec les gens de la race précédente.
« Des nains et des elfes, lui expliqua Krydh. Ces deux races ont des mœurs totalement opposées, d'où leur très ancienne rivalité. Mais il arrive parfois qu'un elfe et un nain se retrouvent dans la même compagnie, au détriment de celle-ci », finit-il en riant.
Puis l'adolescente reconnut parmi la foule les demi-elfes, plus grands que leurs cousins de la race pure, les humains, comme Krydh, qui n'arboraient ni oreilles pointues ni même la grâce et la beauté de ceux de la race précédente, et elle découvrit également les petites-gens et les créatures mi-humaines, mi-orcs : certains avaient la peau verdâtre, d'autres avaient une peau tout à fait normale mais ils se distinguaient à leurs yeux, a leur groin porcin, ou à leurs crocs.
Mais, complètement absorbée par ses réflexions, la jeune fille perdit son tuteur de vue. C'est alors qu'un homme en toge, les mains jointes dans ses manches, se posta devant elle et lui demanda :
« Dis-moi, petite, qui t'accompagne ? »
L'adolescente eut un mouvement de recul. Elle ne voulu pas se montrer intimidée par cet inconnu trop curieux, et fronça les sourcils d'un air suspicieux.
« Et bien, ne me regarde pas de cet air, petite ! Je me demandais juste ce que tu faisais ici, toute seule. Les tavernes sont mal fréquentées, tu sais. »
Mais à l'instant où la jeune fille aurait voulu répliquer, une femme brune, assise tout près, à la peau légèrement bleutée et très attrayante, lança d'une voix suave et envoûtante :
« Et bien, Torbak, on s'attaque à des fillettes maintenant ? On ne fait pas assez fureur auprès des jeunes dames de ton âge ?
Là-dessus, la femme parti d'un grand éclat de rire, ce qui énerva l'homme au plus haut point.
-Encore une seule insulte de la sorte et je te promets que tes charmes n'auront plus jamais effet sur quiconque! »
Mais, inattentive à la réflexion désobligeante, la femme s'était levée et aguichait l'homme en toge avec des gestes plus qu'envoûtants. La jeune amnésique la regardait, émerveillée par sa beauté, sa peau luisante et son charme inhumain. Elle se distinguait nettement par rapport à toutes les filles présentes dans la salle. Quand la femme brune posa un baiser langoureux sur les lèvres de l'homme, celui-ci fit sortir de sa manche, avec un petit mouvement de poignet, une dague scintillante qu'il pointa sur le ventre de la séductrice.
« Pas comme ça, mon ange, sussura-t-elle.
-SUFFIT ! Je n'ai que faire de tes misérables sortilèges de charme, sale nymphe ! Je n'ai pas de temps à perdre, je ne t'ai pas engagée pour moi ! »
Le haussement de ton de l'homme avait soudain refroidit l'ambiance de la salle.
« Hé, petite ! Ne traîne pas ! »
L'amnésique se sentit très gênée, reconnaissant la voix de son tuteur l'interpeller ; elle se fraya un passage entre les buveurs et les serveurs, et arriva à la hauteur de Krydh. Les discussions reprirent peu à peu leur cours, l'incident étant oublié. Krydh avait commandé pour sa protégée un lait chaud et de la viande en guise de repas.
« J'ai déjà assez de mal à t'accepter à mes côtés, et plus beaucoup d'argent en bourse, petite, alors ne va pas traîner avec ces gens glauques, je n'ai pas envie d'avoir d'histoire », dit-il en jetant un coup d'œil à l'homme en toge qui venait de passer avec deux chopes d'hydromel à la main. Le remarquant, l'homme s'arrêta, toisa Krydh avec un sourire narquois, et s'invita finalement à la même table que le guerrier et la jeune fille.
« Alors voilà celui qui prend soin de toi, demanda-t-il à l'intention de l'adolescente. Un jeune guerrier sans expérience, à la lamentable armure calcinée et…oh, un brin susceptible, vu la façon dont il me dévisage, ajouta-t-il d'un ton arrogant. Krydh, couvrant aussitôt son plastron amoché avec sa cape, répondit, une lueur féroce dans ses yeux gris :
-Je t'interdis de lui adresser la parole !
L'amnésique, observant leur regard meurtrier et le naturel qu'avait eu le guerrier pour le tutoiement, se demanda s'ils ne s'étaient pas déjà rencontrés.
« Crois-moi, petite, repris l'inconnu sans lâcher Krydh du regard, ces brutes-là ne font pas bons tuteurs : ils sont trop occupés à leurs quêtes et rien n'est plus important pour eux que la richesse et la reconnaissance.
-Croyez-vous qu'un individu à votre image soit meilleure partie? proposa la jeune fille avec défi.
-Tu ne crois pas si bien dire, petite, répondit-il. Les guerriers ne connaissent rien des femmes, ils sont incapables de ressentir leurs besoins ; ils ne reconnaissent même pas leur charme. Allons, ne voudrais-tu point apprendre un art plus mystique et plus beau que le combat, un art qui convienne tellement mieux aux femmes, cet art que l'on nomme Magie ? Où se trouve donc la délicatesse dans le maniement des armes affreusement barbares ?
Krydh fut incapable de sortir un seul son tellement il trouva les paroles de l'homme venimeuses, trop mielleusement prononcées.
-Je m'en fiche ! s'exclama l'amnésique en se levant d'un bond. Ce guerrier est peut-être un rustre, mais il n'est autre que celui qui me doit la vie ! »
Le guerrier se leva à son tour et attrapa la jeune fille par le col fin de sa robe à moitié déchirée pour la fixer droit dans les yeux. N'avait-elle pas conscience qu'elle l'humiliait ? N'avait-elle pas conscience de la situation dans laquelle elle le fourrait ? Non, bien évidemment, cette adolescente amnésique ne connaissait rien de la vie, et elle pouvait avoir envie de suivre cet hurluberlu et ses belles paroles.
« …et incapable de se protéger tout seul, qui plus est, rajouta cyniquement l'homme en toge. Haha, vraiment, petite, tu ne sais pas sur qui tu es tombée ! »
Sur ces mots, l'inconnu attrapa ses chopes d'hydromel et retourna à la table où l'attendait la nymphe et deux autres de ses compagnons, ricanant toujours. Krydh regardait toujours aussi intensément la fille ; des étincelles de rage se déversaient de ses yeux tandis que sa poigne se resserrait de plus en plus sur le col de la robe et tremblait de colère. L'adolescente prit soudain peur. L'air déterminé qu'elle affichait laissa place a de la frayeur, et elle agrippa les poignets vigoureux du guerrier en le suppliant, tout bas, de le lâcher. Elle s'était assez donnée en spectacle pour hurler encore. En réponse, Krydh desserra son étreinte et murmura entre ses dents :
« Monte à l'étage. »
L'adolescente ne se fit pas prier. Elle monta les marches de l'escalier quatre par quatre, et bientôt le guerrier la rejoint, accompagné de l'aubergiste qui lui indiquait leur chambre et énumérait les conditions à respecter : propreté, rangement… Ensuite, dès qu'il eut donné la clé à Krydh, les deux personnes enlevèrent leur cape et les firent sécher devant un feu de cheminée. La jeune fille examina les lieux : il s'agissait d'une chambre tout à fait confortable, avec des meubles en bois, un paravent qui cachait une large bassine où l'on pouvait se laver, deux lits séparés et une commode.
Krydh s'était débarrassé de son plastron calciné et l'avait nonchalamment jeté dans un coin de la pièce rectangulaire, puis s'était assis sur son lit, sans mot dire. L'adolescente, encore secouée par la réaction qu'il avait eue, se risqua à lui demander :
« S'il n'y avait pas eu tout ce monde, tu m'aurais tuée, n'est-ce pas ? » Krydh la regarda dans le blanc des yeux.
« Sache que l'homme à qui tu as parlé est l'un de mes ennemis, petite. Je me suis fait humilier devant lui par une gamine colérique et insolente. Je t'aurai bien envoyée au sol d'une gifle pour l'exemple.
-Je suis désolée, dit-elle en baissant la tête. » Krydh ricana.
« Qu'est-ce que cela t'apporte d'être désolée, maintenant ? J'étais venu ici dans le but de me fondre dans la masse, pour passer inaperçu, et voilà que tu trouves le meilleur moyen possible pour nous faire remarquer : « Croyez-vous qu'un individu à votre image soit meilleure partie ? Ce guerrier n'est autre que celui qui me doit la vie ! » Il répéta ces phrases en imitant la jeune fille pour insister sur leur stupidité. Bravo, petite. Bravo !
-Je suis désolée, s'écria l'adolescente en tapant rageusement du pied, comment pouvais-je savoir ? Et arrêtez de m'appeler « Petite » ! Je ne suis pas petite ! »
Les larmes de rage dans les yeux, elle se tourna vers les flammes qui ondulaient dans l'âtre.
« Je sais très bien ce que je suis : une fille qui a perdu la mémoire, qui a tout à réapprendre. Mais ça ne vous donne pas le loisir de me dénigrer…vous ne m'avez même pas dit votre nom. Et j'en veux un aussi. Une nouvelle identité, pour une nouvelle vie… Pardonnez-moi, s'il vous plait. »
Krydh se massa le front d'un geste las.
« Ne pense même pas me faire culpabiliser. Tu veux connaître mon prénom, très bien : je m'appelle Krydh. Ca te suffit. Quant au tien, crois-tu vraiment que se soit à moi de te le trouver ?
-Ca m'éviterait sûrement de me faire encore appeler « Petite », ou je ne sais de quelle manière rabaissante, je suppose…
-Tu as tout compris : trouve-t-en un que tu aimes. Débrouilles toi. Mais laisse-moi dormir maintenant. Vu ? »
La jeune fille resta silencieuse. Un air désabusé se dessinait sur son visage.
« Et bien, qu'y a-t-il, demanda Krydh.
-D'où est-ce que je viens ?
Krydh se rejeta en arrière, le visage entre ses mains.
-Oh, par pitié ! Epargne-moi cette question désormais ! » Il soupira, conscient du désarroi le l'adolescente. « Je ne sais pas. On ne pourra jamais le savoir. Désolé de te décevoir, mais ce n'est pas en cherchant un passé effacé que tu te créeras un avenir. Laisse-moi dormir en paix maintenant. »
Mais au fond de lui, le jeune homme pensa qu'en effet, le seul moyen de rendre cette adolescente heureuse était de lui faire connaître ses origines. Seulement, il n'avait pas le temps de se consacrer à ça. Pourtant, si il retrouvait ses parents, au moins il aurait la paix ensuite pour continuer ce qu'il avait commencé. Non, rien n'était impossible, tout compte fait, tant que ça n'entravait pas trop longtemps ses projets, il pouvait bien l'aider. Au moins l'amener à la Porte de Baldur ; là-bas elle trouverait sans doute quelqu'un pour la diriger vers ses origines. Mais après cela, il n'en entendrait plus parler.
« Il y a toujours un moyen de le savoir, sire, murmura la jeune fille en fixant les yeux pensifs de son tuteur.
Celui-ci fut tiré de ses pensées comme on tire quelqu'un de justesse de la noyade. Les pupilles scrutant les siennes l'avaient médusé durant un millième de seconde. Les mages faisaient pareils pour sonder l'esprit des personnes et découvrir ce à quoi ils pensent. Ou bien était-ce son esprit fatigué qui s'imaginait des choses pas nettes ?
Krydh se frotta les yeux, se trouvant tout à fait stupide de penser ces choses insensées. Il s'enroula sans rien dire sous les couvertures et ne tarda pas à ronfler doucement. La jeune fille, sans faire état du silence de son tuteur, était passée de l'autre côté du paravent ; elle avait envie de connaître le délice d'un bain chaud. Au moment de se déshabiller elle sursauta, surprise par son propre regard qui se reflétait dans un miroir. L'adolescente ne se souvenait plus son visage. L'avait-elle connu un jour ? Se redécouvrir ainsi lui ouvrirait-il une porte sur un pan du passé ? Elle s'approcha du miroir. Il était assez haut pour qu'elle puisse se voir entièrement. La première chose qu'elle ressentit fut un malaise devant sa pitoyable apparence : avec ses cheveux emmêlés et sales, sa robe boueuse et déchirée, elle ressemblait à une sauvageonne. Elle ne se trouva pas belle. La déception qui la prit lui fit détourner la tête et elle plongea dans son bain en un rien de temps. Peut-être qu'en redevenant tout à fait propre, elle se verrait d'un autre œil ? L'eau chaude lui procura une sensation nouvelle, ses sens furent apaisés ; le parfum des huiles emplissait ses narines et un doux bien-être s'empara de son corps. Elle aurait voulu rester des heures dans l'eau, mais la curiosité prenant le dessus, elle sorti du bain pour s'examiner à nouveau dans le miroir.
Elle n'avait pas tort : quand elle se sécha, elle trouva que la propreté la changeait complètement. Et en fait, elle se découvrit un corps aux formes très attrayantes, qui lui rappelait presque celui de la femme bleue qu'elle avait vu dans la grande salle. Comme cette dame l'avait attirée ! Elle ne savait pas pourquoi sa beauté l'avait tant troublée, mais voilà qu'elle ressentait la même chose vis-à-vis de son propre corps. Peut-être irait-elle lui parler le lendemain, en prenant soin d'éviter le désagréable bonhomme en toge, pour avoir réponse à ses questions.
Elle s'étonna de sa peau blanche, qui luisait à la lueur des flammes, comme si elle était encore badigeonnée d'huiles alors qu'il n'en était rien. Elle s'étonna également d'avoir des membres si lustrés : aucun poil disgracieux ne venait importuner le satin de sa peau. Elle se tourna et se retourna, examinant avec attention sa personne sous tous les angles, puis elle se rapprocha de son reflet pour en détailler le visage.
Les formes qui le composaient étaient parfaitement proportionnées. Son nez était fin, de même que son menton. Ses yeux, assez grands et légèrement en amande, étaient d'un vert tout à fait commun. Ses sourcils, très foncés, presque noirs à vrai dire, très fins également, s'ouvraient comme les ailes d'un oiseau. Sa chevelure ondulait sur ses épaules comme une crinière. Il étaient aussi sombres que ses sourcils et contrastaient avec l'ivoire de sa peau. Ses lèvres étaient soyeuses, d'un rose discret.
Reculant un peu pour admirer l'ensemble de ce corps qu'elle trouvait singulièrement admirable, elle plaça d'un geste vif des mèches de cheveux derrière ses oreilles. Un petit cri de surprise s'échappa de sa bouche quand elle découvrit ces petites pointes percer à travers la chevelure brune.
« Oh, je suis une elfe », se dit-elle, ravie de faire partie de la race qu'elle préférait parmi toutes celles qu'elle avait découvertes en entrant dans la taverne.
Un élan de joie la traversa. Elle savait à quoi elle ressemblait dorénavant. Mais était-elle belle aux yeux des autres ? Elle poserait la question le lendemain à Krydh. Il avait un regard extérieur, et donc plus objectif. Enfin, si celui-ci voulait bien laisser son caractère morose de côté.
Elle prit la cape qui pendait devant le feu de bois. Débarrassée de l'eau de pluie, la jeune fille s'en servit en guise de vêtement pour la nuit. Elle jeta un rapide coup d'œil à Krydh avant de s'emmitoufler dans les draps douillets. En fermant les yeux, elle repensa à son reflet. Quel prénom pouvait bien aller avec son physique ? Ses yeux se fermèrent et son esprit commença à s'égarer dans des rêves, alors qu'un mot naquit de sa pensée.
Loonya.
Un sourire se dessina sur son visage angélique.
Ce serait son prénom. Sa nouvelle identité, pour une nouvelle vie.
--------------------
Un homme en toge sombre, dont la capuche cachait les traits du visage, toisait les trois compagnons recrachés du portail.
"Tiens donc, voici des visiteurs... Cela faisait si longtemps que je n'en avais point reçu... Enfin vous êtes là, et de par votre présence vous allez pouvoir m'expliquer ce que vous faites dans mon repère..."
Le dragon-fée alla tout droit se réfugier dans la capuche de la robe de sa maîtresse. Celle-ci se releva tant bien que mal tout en lançant sur un ton de reproche :
« Héla, je crois bien que c'est à vous de vous expliquer ! Je ne vois pas en quoi deux jeunes gens aventureux pourraient vous être quelconques ennemis quand on sait qu'ils se baladaient tranquillement dans des égouts, des égouts infestés de minotaures, qui plus est !
-Des égouts, certes, mais dans une partie des galeries qui m'appartiennent, enchaîna l'homme. Et je trouve cette balade des plus insolites, même pour deux jeunes gens aventureux. Que faisiez-vous dans mon domaine ?
-Cela ne vous regarde pas, et je trouve également que ces égouts forment un endroit bien insolite pour y vivre, surtout pour un mage, si je déduis votre nature d'après votre apparence », répliqua Silmeriane.
Son interlocuteur baissa lentement les bras et s'avança vers le jeune homme inconscient. Il le porta dans ses bras et le posa sur une table de pierre en disant :
« Vous avez vos raisons, j'ai les miennes. Mais comme vous êtes arrivés ici par hasard, je me dois de vous considérer dorénavant en tant qu'invités.
-Quelle gentillesse, lança ironiquement la jeune fille. Mais vous vous trompez, nous ne sommes pas ici par hasard, enfin pas complètement. On nous a indiqué le chemin pour arriver jusqu'au portail qui nous a mené ici. Etait-ce vous ? Où sommes-nous exactement ? Répondez !
-Nous sommes dans un plan astral, protégés par ce même portail qui vous a aspiré par inadvertance. Il faut utiliser une formule pour pouvoir l'activer et sortir d'ici, mais je la tiens gardée. Ce n'était pas moi qui vous ai parlé. J'aurai essayé de vous débarrasser du monstre si j'avais pu. »
Silmeriane n'en croyait pas un mot. Si le portail ne s'activait que sous l'effet de la formule, et que le mage n'avait aucune idée de leur présence, il ne l'aurait pas récitée, et le portail aurait été fermé. Or celui-ci fonctionnait déjà avant qu'elle ne s'y jette, comme s'il l'attendait. Ce mage qui cachait son visage mentait ; elle en était certaine. Il avait très bien pu invoquer cette bête pour attirer les deux amis chez lui. Mais que leur voulait-il donc ?
La jeune femme tourna la tête vers Beltrim. Elle attendrait qu'il se rétablisse et profiterait des services que leur hôte, aussi hypocrite qu'il soit envers eux. De ce fait, le mage s'était éclipsé dans ses appartements, en laissant à la disposition de Silm' et de son compagnon de quoi se ravitailler et se rafraîchir. Ils disposaient même d'une salle d'eau : elle était conçue pour passer inaperçue des regards, ingénieusement placée entre les murs de l'antre du sorcier. Silmeriane décida de s'installer au chevet de son ami et lui prépara une potion de guérison qu'il boirait à son réveil. Elle enflamma le bois qui se trouvait dans l'âtre, derrière la table, pour apporter un peu de chaleur à l'atmosphère glaciale de l'endroit, et attendit, assise sur une chaise.
Elle se réveilla en sursaut quelques heures plus tard, tandis que l'homme qui les avait recueillis s'avançait vers la table où dormait toujours Beltrim. Il tenait dans sa main une fiole remplie d'un liquide jaunâtre, pas très ragoûtant. Il avait ouvert la bouche du jeune homme pour le lui faire boire.
"HEY! Qu'est-ce que vous faites! Qu'est-ce que c'est que cette potion? Arrêtez! s'écria Silmeriane tout en se ruant sur la mage. Elle lui arracha la fiole des mains et commença à l'examiner. Par tous des dieux, que son odeur était infecte!
-Qu'il est dommage que vous ne soyez pas coopérante pour un sou, lança le mage. Votre ami a reçu un vilain coup à la tête, et il ne se réveillera pas sans qu'on lui fasse boire une potion de guérison.
"Ca? Une potion de guérison? Arrêtez de me mentir, mage. Je sais très bien ce que c'est que cette décoction. C'est du poison! Fabriqué à partir de l'essence d'un gemme et de racines! Vous avez empoisonné Beltrim!"
Elle n'avait jamais ressenti une telle fureur. La fureur d'avoir été bernée dès le départ, la fureur de s'être endormie au lieu de préparer sa propre potion, la fureur de perdre un ami si cher à ses yeux... Elle fixa la fiole et la jeta par terre avec hargne. Elle se brisa en mille morceaux, tout comme l'espoir de sauver Beltrim. Si elle se souvenait de son enseignement, le poison était très lent à se propager. Beltrim pouvait mourir dans d'atroces souffrances, une agonie qui pouvait durer plus d'une semaine, et ce fait rajouta encore plus de colère et d'amertume à Silmeriane. Spook, perché sur son épaule et la sentant trembler de rage, poussait des petits gémissements plaintifs.
" Pourquoi...pourquoi avez-vous fait ça?" Sa voix tremblait, et elle eut peur un instant de tomber en sanglot et de perdre sa dignité. "Que voulez-vous, à la fin? Pourquoi nous avoir attirés ici?
-Je vois au moins que votre perspicacité de vous fait pas défaut, même si votre ami est maintenant en grand danger." L'hypocrisie de son ignoble voix en donnait qu'une envie à la jeune femme: lui lancer tous les sorts qu'elle connaissait à la figure. Mais si elle le faisait, elle n'avait plus aucun moyen de sauver son compagnon. Elle ne connaissait pas l'antidote de ce poison. "Aussi, continua le mage, j'ai une proposition à vous faire."
C'était évident. Ce mage allait la faire chanter autant qu'il le pourrait, et Silmeriane, n'ayant pas le choix, devrait se soumettre à ses plus horribles désirs...une vague de peur s'empara soudain d'elle. Qu'allait-il lui demander? Que pouvait désirer un fou pareil?
"J'ai besoin de vous pour rechercher un artefact spécial. Il est caché quelque part dans ces égouts. Mais malheureusement, je ne suis pas en mesure de le chercher moi-même, car j'ai de nombreuses tâches ici qui m'incombent, et je ne peux pas les laisser de côté. Aussi, je vous laisse la possibilité de sauver votre ami en allant chercher cet élixir que vous étiez vous-même en train de chercher. Est-ce que je me trompe?
-Vous nous espionniez depuis le début. Espèce de manipulateur! Vous me paierez ça!
-Si vous ne m'obéissez pas, c'est vous qui le paierez de la vie de votre compagnon. A vous de choisir.
-Quel chantage ignoble! Qu'est-ce qui vous prouve que cet élixir se trouve bien dans ces égouts? Qu'est-ce qui me prouve que vous n'allez pas tuer Beltrim pendant mon absence?
-Je vous laisse un délai de l'agonie de votre ami pour trouver cet Elixir. Si vous revenez sans ce que je veux, je le laisserai mourir. Si vous ramenez l'Elixir, je le sauverai. L'élixir se trouve dans quelque part dans les égouts, j'en suis sûr. J'ai déjà eu de nombreux échos à ce propos. Des échos de personnes qui ont confiance en moi et en qui j'ai confiance. Vous avez ma parole.
-Ha! La parole d'un dément, que peut-elle bien valoir? Je n'aurai jamais le temps de parcourir tous les égouts en si peu de temps. Ralentissez l'effet du poison!
-Hélas, il m'est impossible de changer le cours de choses. S'il y a une indication que je puis vous donner, c'est que l'Elixir de Vealbra se trouve dans la partie Ouest des égouts de la Porte de Baldur, gardé par la magicienne qui l'a fabriqué et lui a donné son nom. Je n'ai pas d'autres informations. Maintenant, plus vous discuterez avec moi, moins vous aurez le temps de sauver votre ami."
La partie Ouest des égouts était bien connue pour receler de véritables dangers. Les monstres proliféraient là-bas. Et Silmériane n'avait guère le choix. Elle maudit intérieurement ce mystérieux mage, et ne lui demanda même pas à quoi pouvait bien servir cet Elixir de Vealbra. Elle lui lança un dernier regard meurtrier, puis tourna tristement la tête vers Beltrim, toujours allongé sur la table de pierre. Elle pria de tout son coeur Tymora, déesse de la chance, de lui sourire dans sa quête. Le petit Dragon-Fée frotta son petit front contre le cou de sa maîtresse pour lui remonter le moral, en vain.
Silmériane rassembla ses affaires, glissa son familier dans sa sacoche. Le mage lui informa avant qu'elle quitte le repère que le portail d'entrée se trouvait au Sud de la Porte de Baldur. La belle aubaine, pensa froidement la jeune femme. Désoeuvrée, elle s'avança vers le portail de sortie. Le premier problème qui s'offrait à elle était de savoir si le minotaure l'attendait de l'autre côté ou pas. Et puis, si cette histoire tournait mal, elle retrouverait Beltrim dans les Neufs Enfers...
Maigre consolation. Mais elle devait le faire. Pour lui. Pour le sauver.
Sans réfléchir davantage, Silmériane fit un pas en avant. Le portail l'aspira et ce fut le noir total.
--------------------
Tadaaaaaaaaaaaaam!
J'aurai enfin trouvé le temps de la continuer, cette fic! J'espère que ce chapitre vous a plus! Vous voulez la suite? Alors REVIEWS!
Je rappelle juste au cas où que les personnages présents dans cette fic sont QUE a moua, et que nan, vous me les piquerez PAS, sauf si vous demandez la permission, à la limite...peut-être que je pourrai être gentille...
Je vais essayez de ne pas trop tarder pour le chapitre suivant. Je dis bien ESSAYER, c'est tellement dur de trouver le temps... (petit regard désolé)
