Je pense vous avoir fait suffisamment patienter là, non ? (comment ça, je ménage mes effets ? mwoua ?)
J'avais promis que je me calmerai dès le chap 6. Vous allez pouvoir maintenant en juger ! (cela dit, Severus n'a pas fini d'en baver… J'entends déjà Pitchounette alerter la ligue de défense des Rogues maltraités !)
Réponses aux reviews :
Dragounette : Selon moi, il n'est pas nécessaire que l'héritier soit fécondé par Voldemort. S'il est dit que le destin de l'enfant de Severus est de devenir l'héritier, il le deviendra (qu'il soit le fils de Black ou de Voldemort). Et sinon, Sevy n'est pas le fils de Voldy, dsl ! (faut pas pousser tout de même ! ;D)
Snapesexsymbole : Je suis contente que tu continues à lire ! Accroche-toi !
Chrisanimefan : Vi, ils sont mimi tout plein !
Tsukai : Non, tu ne me gonfles pas ! T'as raison : que de souffrance ! que d'abomination ! qu'ils sont mignons ! quelle horreur ! qu'ils sont choux ! que… ;)
Manehou : Désolée, je ne le dirai jamais assez, mais je sais que c'est trash ! Mais comme je disais donc que je me calmais dès ce chapitre…
Mini-Kero : Merci ! Oui, Sirius se rattrape ! Il devrait se tenir tranquille maintenant !
Tiayel : Bon, concernant Bella, ça devrait être assez soft ! Donc, décompresse ! Pour la coé, excuse-moi si je ne te donne pas de nouvelles, mais là je suis un peu à la bourre en ce moment. Néanmoins, j'ai une petite idée derrière la tête que je te transmettrai bientôt par mail, alors à plus !
Bonne Lecture !
Chapitre 6 : Une lune plus tard
Sirius resta étalé sur le lit, soufflant et souriant. Severus venait de lui offrir le plus bel orgasme qu'il n'avait jamais connu. Lupin serait jaloux lorsqu'il le lui dirait. Sirius se fit en outre la réflexion que Rogue n'était finalement pas aussi farouche qu'il n'en avait l'air : pour cette nuit, il avait voulu manier la danse et, foi de Black !, il s'en était admirablement sorti.
Sirius se tourna vers son amant, qui s'était allongé à côté de lui pour reprendre son souffle. D'une main, il lui caressa le torse, puis lui écarta les cheveux qui lui cachaient le visage. Réjoui, Severus le regarda enfin et lui prit la main dans les siennes en la posant sur sa poitrine. Il ferma les yeux. Black rabattit les couvertures sur eux et le serra contre lui, comme chaque nuit depuis plus d'un mois. Severus s'endormit encore le premier, en continuant de tenir la main de Sirius. L'animagus sourit et ferma les yeux à son tour.
oooooooooo
Perdu dans une forêt, Black courait à perdre haleine. Il s'arrêtait pour observer, tâcher de reconnaître un repère. Mais le bois semblait s'assombrir et les arbres se fondre entre eux pour le déstabiliser. Un loup hurla et Sirius entendit distinctement la course d'un animal allant à sa rencontre. Se transformant en chien, il fuit sans se retourner.
Une lueur face à lui l'attira comme un insecte vers la lumière. Il déboucha alors à la lisière du bois et se figea aussitôt : Severus gisait dans l'herbe, les vêtements déchirés et ensanglantés, un filet de bave mélangé à du sang coagulé suintant de sa bouche entrouverte. Eventré, on avait étalé ses intestins autour de son corps. Sirius vit alors quelque chose bouger dans cette horreur ; une sorte de petit animal vagissant…
oooooooooo
Black se réveilla en sursaut en entendant un gémissement. Il se redressa en clignant des yeux. Severus n'était plus à ses côtés. Affolé, pris d'un affreux pressentiment, Sirius se leva et trouva son amant de l'autre côté du lit. Recroquevillé sur lui-même, à genoux, Severus se tenait le ventre comme à l'agonie. La tête rentrée dans ses épaules et appuyée contre sa poitrine, il laissait parfois échapper un bruit sourd, à la limite du gémissement et du sanglot.
En moins de deux, Sirius était auprès de lui et lui passait un bras dans le dos pour tenter de le relever. Mais Severus, en cherchant à se redresser, cria de douleur et retomba, se renversant en boule sur le côté gauche. Il sentit la main de Sirius contre son front, il l'entendit lui parler, puis partir hors de la chambre.
Rogue ouvrit les yeux et regarda faiblement autour de lui. Se mettant sur un coude, il parvint à glisser à terre. Se tenant toujours la taille d'un bras, il réussit à ramper à quatre pattes vers la salle de bain. Tant bien que mal, il s'agrippa d'une main au lavabo et, à force de cris essoufflés et d'efforts douloureux, se releva. Les jambes incertaines, il tremblait et avait la tête vidée, alors qu'une immense fatigue le submergeait. Il entreprit de mouiller une serviette d'eau froide, qu'il se passa sur le visage.
Puis, il resta debout un instant en tâchant de respirer calmement. Mais alors que ses crampes semblaient à s'apaiser, il fut pris d'un violent haut-le-cœur et eut tout juste le temps de s'accroupir devant la cuvette des toilettes pour vomir. Ce fut le moment que choisit Black pour revenir, escorté de Madame Pomfresh. Sirius se précipita aussitôt dans la salle de bain où filtrait la lumière et s'agenouilla près de Severus, dont il ramena les cheveux en arrière. Puis, attrapant la serviette mouillée qui avait glissé à terre, il redressa Rogue et le soutint contre lui, lui essuyant délicatement le menton et la bouche. Madame Pomfresh parcourut son corps avec sa baguette pour juger plus amplement de son état.
«Je ne distingue pas de fièvre… Que ressentez-vous exactement, Severus ?
- Des crampes, répondit-il faiblement. Mais… ça va mieux maintenant. C'est passé … Aide-moi à me lever, Sirius.»
Une fois debout, Rogue put constater qu'il n'allait pas vraiment mieux en réalité. Mais s'il était toujours pris de nausées, au moins ses douleurs au ventre étaient finies. Il voulait à présent se coucher et dormir, dormir…
Un voile noir obscurcit sa vue et il perdit connaissance.
oooooooooo
«Vous avez fait une erreur.»
L'affirmation était directe et n'allait pas souffrir qu'on la contredise. Il était en outre une règle établie comme quoi on ne devait jamais contester une phrase affirmative en provenance du professeur Rogue. Mais Madame Pomfresh ne suivit pas cette règle.
«Je suis désolée, Severus. Sincèrement… Mais vous savez, je trouve en fait cela fabuleux ! Il n'arrive jamais, chez les Moldus, qu'un homme tombe enceint ; il faut impérativement un milieu baigné de magie. Or même chez les Sorciers, il est rare que cela se produise. Cela ne peut arriver que lorsque l'union est vraiment très forte ! Votre grossesse prouve que vous avez réellement trouvé l'amour fort !… Et j'en suis heureuse pour vous…»
Pendant plusieurs secondes, Severus ne put respirer. Adossé à une pile d'oreillers, il renversa sa tête en arrière et fixa le plafond blanc. Mais des tâches noires dansaient devant ses yeux et l'empêchaient d'enchaîner deux pensées cohérentes. Tout se bousculait dans sa tête pour l'entraîner dans un abîme effroyable. Ses mains tordaient les draps nerveusement. Soudain, il sentit qu'on s'en saisissait et ses yeux rencontrèrent ceux l'infirmière, où se mêlaient compassion, inquiétude, réconfort… Mais Severus y lut seulement de la pitié et cela le révolta. Il voulut se dégager des mains chaudes de la femme, mais il ressentit brusquement une douleur au ventre analogue à ses crampes du matin.
Il se crispa en enserrant ses bras sur lui-même. C'était épouvantable, comme un feu intérieur, un étirement intolérable des muscles de son abdomen et cette perpétuelle impression de n'être qu'une plaie vivante. Il sentit Madame Pomfresh lui passer un linge humide sur le front et les joues. Enfin, la douleur s'atténua et il se détendit comme un automate désarticulé.
«Pourquoi… ? murmura-t-il.
- La magie, au travers de l'amour que vous possédez, a permis que vous tombiez enceint. Cela dit, ce processus n'a évidemment rien de naturel et votre corps refuse de porter un embryon. D'où les crampes que vous ressentez… Il existe des potions qui permettent de régler le problème : elles ont la faculté de détendre les tissus et d'apporter ce qui est nécessaire au fœtus pour se développer.
- Attendez ! intervint-il. On parle là d'embryon ou de fœtus ?
- Severus… Je…
- Non… Non ! Je n'en veux pas, vous m'entendez ? Je n'en veux pas !!
- Ne croyez-vous pas que vous devriez en parler à Sirius ?
- A Si… ?! –Severus eut un blanc avant de saisir ces paroles.– Où… où est-il ? reprit-il mal assuré. Pourquoi n'est-il pas là ?
- J'ai préféré vous parler de votre état seul à seul. Mais Sirius est là, il attend à côté. Je vais le chercher ?»
Rogue ferma les yeux un instant tandis qu'une nouvelle vague de douleur l'assaillait. Mais à son soulagement, cela ne dura pas. Il regarda fixement l'infirmière dans les yeux.
«Madame Pomfresh, dit-il doucement. J'aimerai parler à Albus… Maintenant…
- Et Sirius…
- Plus tard… Plus… Je dois parler à Albus avant…»
Opinant docilement du chef, elle s'éloigna rapidement dans le froufroutement de ses robes blanches. Severus entendit le claquement de ses souliers décroître, remplacés par le tintement de l'horloge résonnant bizarrement dans l'infirmerie silencieuse. L'odeur médicamenteuse des lieux environnait Severus, qui, bien que professeur de potions assermenté, en fut gêné, presque malade.
Délicatement, il souleva sa manche gauche et traça du doigt la marque des ténèbres. Quand il avait demandé «pourquoi» à l'infirmière, elle n'avait évidemment pas bien interprété sa question. Il savait pertinemment pourquoi il avait des crampes : un homme ne tombe pas enceint, ou alors il devient dès lors une erreur de la nature, un caprice de la magie et du destin. Or, il ne voulait plus entendre parler de magie dans son cas et il ne voulait pas croire au destin. En fait, il devait admettre qu'il y avait un peu des deux. C'était une malédiction. Et il aurait aimé savoir pourquoi elle avait été pour lui. Concernant les conséquences, après sa petite séance avec Voldemort, il n'ignorait pas ce que cela signifiait pour lui. Pour s'en libérer, il lui fallait donc briser cette malédiction et tuer cette chose qui s'était insinuée en lui.
oooooooooo
Le soir venu, Severus, après avoir ingéré deux potions concoctées par Pomfresh, était de retour dans ses appartements, ayant en outre reçu l'ordre strict de rester au repos le lendemain. Acceptant bon gré mal gré d'être aidé par Lupin, Rogue le laissait le soutenir par un bras. Derrière eux, trottinait Patmol, qui aurait bien aimé aider lui-même son amant mais qui n'oubliait pas que pour les élèves il n'était encore qu'un chien.
Remus aida Severus à s'asseoir dans un fauteuil, raviva d'un coup de baguette le feu à moitié éteint de la cheminée, puis sortit, laissant les deux amants seuls. Sirius reprit apparence humaine et regarda Rogue. Ce dernier ferma les yeux pour ne pas subir ce regard qu'il jugeait trop attentif.
Il venait de subir un des jours les plus éprouvants de son existence. Après avoir clairement certifié à Dumbledore son envie de se débarrasser de l'enfant, il avait dû s'expliquer sur son choix. Et sans s'en rendre compte, il avait tout raconté dans un flot de paroles ininterrompues. Il pleurait mais n'avait pas conscience de ses larmes, tandis qu'il parlait pour la première fois de ce qu'il avait subi, dans son enfance puis plus tard et jusqu'à récemment.
Ce n'était qu'à présent revenu chez lui que Severus se rendait compte de l'épanchement considérable qu'il avait eu. Mais il ne le regrettait pas et se rendait compte que ça lui avait fait du bien. Il s'en voulait d'avoir considérablement affecté Albus, dont la peine et le chagrin pour son collègue et ami avaient été plus que sincères. Mais il savait que le vieil homme, de un, ne trahirait jamais son secret, et de deux, le comprenait désormais complètement. Severus, ayant toujours été un amusement quelconque pour les autres, souffre-douleur à différents niveaux pour les Maraudeurs et les serpentards, n'avait jamais voulu de l'attention d'un autre ; mais aujourd'hui cela lui faisait du bien de pouvoir compter sur quelqu'un. Sur Albus. Et sur Sirius évidemment. Mais jamais par contre, Severus n'irait raconter quoi que ce soit à son amant. L'un comme l'autre avait tacitement tourné la page sur leur passé commun peu reluisant.
Entre deux, ne comptaient plus que le présent et l'avenir. Mais l'avenir concernait-il cette petite chose étrangère que Severus pouvait déjà sentir en vie dans son ventre ? Le visage épanoui de Black en apprenant la nouvelle l'avait d'abord empêché de vouloir s'en débarrasser d'avantage. Mais maintenant il ne savait plus où il en était. Dans son fort intérieur, il était heureux : «Vous avez trouvé l'amour fort !» avait dit Pomfresh. Il n'en doutait pas. Mais il restait conscient qu'une épée de Damoclès ne cesserait pas de le menacer, et ce jusqu'à la naissance de l'enfant. C'est pourquoi il allait devoir prendre une décision grave dans les jours à venir, et il la prendrait seul. Car que l'enfant soit l'héritier de Voldemort ou non, Severus savait que certaines personnes suivrait sa grossesse de près. Il ignorait seulement qui il devait craindre le plus.
Et une review, une ! (enfin, un peu plus d'une quand même, hein ! svp ! ;p )
