Evitons une attente trop longue cette fois-ci ; d'autant plus que le petit mystère ménagé au chapitre précédent (mais qui est donc à cette foutue porte ? lol) ne mérite pas d'être trop longtemps entretenu.
En bref…
Reviews ! :
Chrisanimefan : Keep cool ! Voilà la suite !
Manehou : Oui, mais Rowling, c'est Rowling… A ce propos, vivement le tome 6 ! (et vive le Prince de Sang-mêlé, qui qu'il soit !)
Gothika : (chap 1, 5, 6, 8) Waou, une nouvelle lectrice ! Trop contente que tu aimes ! Sinon, dsl de ne pas répondre à toutes tes questions, sauf concernant Lupin : pour tout te dire, je sais pas pour lui. Dans mon histoire, il est surtout confident. Donc à toi voir. Si tu veux qu'il soit gay, imagine-le ainsi ! Voilou !
Nardy : Avant Noël bien sûr ! (la preuve avec ce chapitre !) J'espère te revoir dans les prochaines reviews !
Lilyep : Un «chouilla» sadique ? J'ose pas imaginer ce que tu vas penser de ce chapitre ! (oups… si je tends pas la perche pour me faire battre moi… lol)
Minerve : Maiheuh, qu'es-ce que j'ai fait ? (hé ! hé !) Pas maître de ses émotions Sev ? J'aimerai t'y voir à sa place !
Siryanne : Qui arrive ?… ch'ais pas moi… c'est à l'étude encore…
Je tiens à préciser que ce chapitre est le premier d'une série de trois où je laisse Severus à peu près tranquille (qu'il souffle, il va en avoir besoin !)
Bonne lecture !
Chapitre 8 : Draco
Les trois hommes se tournèrent vers la porte, où se tenait Harry Potter.
«Potter, siffla Malefoy en abaissant sa baguette.
- Potter ! Vous n'avez rien à faire ici ! Sortez immédiatement de mon bur… !»
Sirius passa une main sur le bras de Severus, ce qui le fit taire. Et soudain, Rogue se sentit mortellement honteux et baissa la tête. Lucius lui décocha un dernier regard méprisant, puis, bousculant Black d'un coup d'épaule, sortit de la pièce d'un pas impérieux.
«Que voulais-tu, Harry ? demanda doucement Sirius.
- Oh, moi, rien ! s'empressa de dire le Gryffondor. J'ai seulement croisé le directeur Dumbledore qui demande au professeur Rogue de venir le rejoindre à son bureau.
- Bien, Potter, merci de la commission, débita Severus très rapidement. Vous pouvez sortir.»
Harry ne se le fit pas dire deux fois et s'en fut aussitôt. Tremblant, Severus s'affaissa dans son siège.
«Tu pourrais faire un effort envers les Gryffondors, notamment Harry, lui reprocha Sirius.»
Rogue lui lança un œil noir, qui fit soupirer Black. Ce dernier s'assit sur le bureau face à son amant, affichant un air grave sur le visage. Comme à chaque fois que Sirius le regardait ainsi, Severus se sentit mal à l'aise. Il ne dit rien, attendant que les questions viennent. Il se passa une main sur le ventre, où une douleur persistait, et grimaça.
«Tu as pris les potions dont t'a parlé Pomfresh ?
- Hein ?… Heu… Oui, oui…
- Que s'est-il passé avec Malefoy ? Pourquoi allait-il faire ce que j'ai cru voir qu'il allait te faire ?
- Pose des questions plus intelligibles, Black ! Car je ne sais pas de quoi tu parles !
- Tu sais très bien de quoi je parle…»
Affectueusement, Sirius lui passa une main sur l'épaule et une autre sur son ventre.
«Me diras-tu jamais rien ?
- …
- Ton silence est éloquent… Et bien, pour te prouver que je ne suis pas le clébard stupide que Lucius croit que je suis, je vais répondre à ta place… Rectifie-moi si je me trompe, je pense que Malefoy a déjà abusé de toi plusieurs fois. Je dirai même que plusieurs autres Serpentards ont fait de même… Je pense que cela remonte à loin déjà… Que ça continue encore, et la scène de tout à l'heure me le prouve… Mais ce que je ne comprends pas, c'est comment toi, le professeur de potions si redoutés des élèves, tu as pu te laisser faire…
- Pauvre crétin ! Crois-tu sincèrement que je ne me suis jamais défendu ?! Mais la force n'a jamais été de mon côté ! Souviens-toi de vos parties de jeu, à vous autres les Maraudeurs, quand je vous servais de défouloir ! Avoue que je me défendais ! Mais à mon grand regret, vous étiez toujours, Lupin à part, trois contre moi et donc «supérieurs» en nombre ! Pas l'idéal pour avoir une défense efficace ! … Quand Malefoy m'a pris la première fois, ils s'y sont mis à plusieurs… Et les fois suivantes, j'étais forcé de me laisser faire, sinon on me menaçait de tout raconter à mon père… Il m'aurait tué !… Alors je subissais, je n'ai jamais eu d'issus… Je…»
Severus se tut brusquement. Mon Dieu, que lui avait-il pris ? Amicalement, il sentit la main de Sirius se presser un peu plus sur son épaule.
«Ne t'inquiète pas, fit Black. Tu avais besoin de parler, c'est tout.»
Severus déglutit.
«Albus veut me voir… Je… J'y vais.
- Je viens avec toi !
- Hors de question ! Ca ne te concerne pas…
- Oh, la ferme, Rogue !»
Cette parole fit l'effet d'un aiguillon chauffé à blanc pour Severus. Il en perdit toutes ses couleurs. Totalement hagard, il se laissa enlacé par Sirius.
«Severus, murmura Black à son oreille. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, nous sommes amants. Ce qui implique une certaine relation de confiance. Ce qui me concerne te concerne, et vice versa. Alors –Son ton se fit plus dur.– ne me laisse jamais en arrière, ne me cache plus jamais rien !!
- Certes nous sommes amants, répondit Severus d'une voix blanche. Mais nous restons des personnalités totalement opposées…
- Merlin ! Comment peux-tu dire une chose pareille, alors même qu'on a réussi à enfanter ?! C'est une fusion parfaite qui nous a permis cela ! Et toi, tu la dénigres ?!»
Rogue se mordit les lèvres : «Ce que je veux dire, c'est que j'ai ma nature propre… Je suis d'un naturel…
- Dissimulateur, coupa Black.
- Ecoute… Si je te cache quelque chose, c'est uniquement pour te protéger !
- Et moi, je veux vous protéger, toi et l'enfant ! Mais comment faire si tu ne m'aides pas et me laisses à la traîne ?
- Sirius, lâche-moi maintenant. Et laisse-moi aller chez Dumbledore…
- Je viens avec toi.
- Non !»
Vivement, Severus le repoussa. La main sur la poignée de porte, il dit sans se retourner : «Sache Sirius que je fais ce qu'il y a de mieux pour… pour nous trois. Plus tard, je te jure qu'il n'y aura plus aucun tabou entre nous… Reste ici si tu veux, je ne serai pas long avec le directeur… J'espère que tu ne m'en veux pas réellement…»
Il n'eut pas de réponse.
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Draco arpentait les couloirs comme une âme en peine, en proie à un conflit intérieur épouvantable. Vacillant, le pas incertain, il semblait buter sur ses propres pieds. Courbé en deux, on aurait dit de loin, avec ses cheveux blonds cendrés presque blancs, un vieillard peu sûr de ses jambes. Il se passa une main sur le front, ramenant ses mèches en arrière, puis s'adossa au mur.
Il était au premier étage, dans le couloir menant aux serres suspendues de Chourave. Il y avait rarement quelqu'un à cet étage, les élèves passant tous par le rez-de-chaussée pour atteindre le cours de botanique. C'était dans cette optique que Draco était venu là, pour être seul.
Il y avait dix minutes à peine, dans une salle de classe vide, il avait eu une discussion véhémente avec son père. Ce dernier voulait l'envoyer à Salem. A Salem !
Draco admettait qu'il avait plusieurs fois dit lui-même qu'il s'ennuyait à Poudlard, que le niveau était nul, les professeurs incompétents et les élèves attardés. Mais son grand drame était qu'on le prenait toujours au sérieux. Au départ, il avait joué de cela et avait même renforcé cette idée par son attitude. Mais cela l'avait coupé des autres. Et quand il émettait une plaisanterie, on la qualifiait de cynique et on croyait qu'il pensait vraiment ce qu'il dit. Il s'était enfermé dans un rôle, un cercle vicieux… et le pire était qu'il ne pouvait même pas s'en empêcher.
A cet égard, s'en prendre constamment aux Gryffondors (et à Saint Potter en particulier) ne comptait pas car il s'agissait d'une seconde nature, propre à tous Serpentards bien nés. Par contre, il s'était forgé un masque de froideur et de hauteur, qui lui avait donné un statut (certes pas désagréable) de leader charismatique aux yeux des plus faibles (mais il avait en fait surtout l'impression de passer pour une sale petite frappe orgueilleuse).
Et maintenant, cela l'amenait à Salem, centre d'internat strict spécialisé en magie noire, où l'on apprenait à détenir le pouvoir. Mais Draco n'en voulait pas, n'en voulait plus, et il se prit à rêver qu'il recommençait tout, pour effacer son image, ce reflet illusoire qui n'était pas le sien et l'entraînait à sa perte. A Salem. Vers l'Enfer. Et plus tard auprès de Voldemort.
Sans pouvoir faire face, il éclata bruyamment en sanglots et glissa au sol. Il pleura comme il n'avait jamais pleuré, étreignant ses genoux ou se prenant la tête dans les mains. Se balançant nerveusement d'avant en arrière, il tâchait de se calmer, mais la boule de tristesse qui lui enserrait la gorge lui faisait trop mal. Tant bien que mal, il se redressa et s'essuya longuement le visage. Rejetant la tête en arrière, il respira profondément. Des larmes coulaient encore de ses joues, mais ce n'était plus convulsif.
Avec sa manche, il s'essuya une dernière fois, renifla piteusement et se mit à marcher en essayant de rester droit. Il tourna dans un couloir.
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Après avoir délivré le message de Dumbledore au professeur Rogue, Harry n'avait certes pas demandé son reste pour filer rapidement. Ni chercher à comprendre la scène qu'il avait vue : soit Sirius protégeant Rogue contre Malefoy père. Alors même qu'il croyait que les deux derniers étaient comme les doigts de la main. De toute évidence, cela n'était pas du tout évident ! ((nda : waou, la phrase !… heu…))
Quoiqu'il en soit, cela ne le regardait pas, c'est pourquoi il tâchait de ne plus y penser ; ce qui avait malheureusement l'effet inverse et le forçait à y penser.
Pour se changer les idées, Harry se dirigeait vers les serres de Chourave, afin d'y retrouver Ron et Hermione qui y potassaient leur botanique. Voulant éviter la foule des élèves du rez-de-chaussée, Harry avait fait un détour et passait par le premier étage.
C'est au tournant d'un couloir qu'il percuta Malefoy fils. Ils tombèrent sur les fesses, chacun de son côté.
«P'tain, Potter !! vociféra Draco, visiblement d'une humeur déplorable. Tes lunettes ne sont plus à ta vue ou quoi ?!
- C'est toi qui aurais besoin d'en porter, miro !
- La ferme, taré ! Et où courais-tu si vite ? Encore une veuve et un orphelin à sauver ?
- Pauvre naze.»
Harry se releva sur cette dernière parole et tendit une main pour aider Draco.
«Pas besoin de ton aide, Saint Potter !
- Pff, ce que tu peux être têtu !»
Faisant fi des grognements de Draco, Harry l'aida à se remettre sur ses jambes. Aussitôt le Serpentard bascula en avant et Potter le retint à grand peine.
«Draco, arrête tes conneries, j'ai pas que ça à … Oh ! merde ! Merde !!»
Malefoy était tout bonnement évanoui et Harry dut le rallonger à terre. Avec une perplexité inquiète, Potter remarqua que sa main était pleine de sang ; sang qui venait du dos du Serpentard.
Ne me dites pas que j'enfonce le clou avec son sadisme primaire, je le sais !
Alors, maintenant, je veux que vous fassiez littéralement exploser ma «boîte à reviews» ! Et à plus !
