L'autre jour au téléphone, on parlait avec Saschka des personnages de Teyla et Ronon. Je lui disais que même si ça n'était pas volontaire, je n'arrivais pas à les faire participer à ma fic, ni de façon active ni même en temps que personnages secondaires. Je me donne bonne conscience en me disant que les scénaristes eux-même n'ont pas l'air de savoir quoi faire d'eux, à part faire de Ronon un grand costo qui tape sur tout ce qui bouge et de Teyla, la belle de service. J'exagère peut-être un peu mais à peine. Finalement, c'est Mckay qui a raison, ils sont réduits à des imitations de Conan et Xéna (voir épisode Tempus fugit/Epiphany) Bref, tout ça pour dire que malgré tout, je les aime bien ces deux-là. Je m'en vais donc leur donner un petit POV chacun dans cette fic. Je vais commencer par Ronon. Et puis qui sait, je leur ferai peut être une fic un jour (j'ai une petite idée dans la tête, mais chaque chose en son temps)

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Sheppard les avait appelés tous les deux. Ils devaient se rendre, armés, en salle de briefing. Quelque chose à voir avec Mckay. Il croyait pourtant que tout était normal. Le petit homme bavard avait quitté l'antre du médecin après vingt quatre heures d'observation qui n'avaient rien révélé d'anormal. Mais depuis qu'il s'était joint aux habitants de cette cité, il ne s'étonnait plus de rien.

Après avoir lutté sa vie durant contre les Wraiths, après avoir été réduit à l'état de bête sauvage traquée, il était persuadé que rien ne l'étonnerai plus.

Et il avait été emmené sur Atlantis. La cité des Ancêtres. Et il s'était encore fait surprendre, même s'il avait gardé ça pour lui. Désormais, il en faudrait beaucoup plus. Cette cité et ses occupants lui avaient fait découvrir des choses qu'il n'aurait jamais cru voir. Et surtout, ils avaient fait renaître en lui un peu d'espoir.

Tout le temps qu'il avait servi dans l'armée de son pays, il avait su qu'ils ne vaincraient jamais les Wraiths. Il le savait mais il avait continué à se battre, parce que c'était la seule chose à faire et parce que c'était la seule qu'il sache faire. Se battre, c'était permettre à quelques-uns uns de s'en sortir. En priant pour que les plus faibles d'entre les siens soient les seules victimes des raffles. C'était horrible comme façon de raisonner, il le savait, mais c'était parfaitement justifié. Après une sélection, ils avaient besoin de toutes les forces nécessaires pour reconstruire et recommencer à vivre un temps soit peu normalement.

Il savait qu'il ne pouvait pas parler de ça ici. Ils ne comprenaient pas. Un jour, alors qu'il essayait d'avoir une conversation normale avec des membres de l'expédition au mess, il leur avait expliqué son point de vue. A leurs mines horrifiées, il avait compris que les terriens ne résonnaient pas comme lui. Comment s'en étonner ? Ils ne pouvaient pas savoir. Ils étaient dans cette galaxie depuis deux ans seulement. Ils commençaient seulement à se rendre compte de ce que c'était que de vivre perpétuellement sous la menace de son ennemi. De savoir que s'il le décidait, s'en était fini de toute votre civilisation. Ce qui était précisément arrivé aux Sétidiens. Les terriens, eux, pouvaient repartir dans leur monde quand ils le voulaient et laisser derrière eux la menace Wraiths.

Malgré tout, ils étaient toujours là. Il fallait bien leur reconnaître ça. Et ils avaient les moyens de tenir tête aux Wraiths. Oh, pas de les vaincre. Il n'était pas fou, cela n'était pas possible. Mais ils pouvaient leur résister, et les aider dans cette tâche avait redonné un peu de sens à son existence.

Il jeta un coup d'œil à Teyla qui attendait avec lui. Elle lui sourit. A ce moment, les portes s'ouvrirent, le colonel et Mckay entrèrent dans la salle. Sheppard fit signe aux deux soldats qui les avaient suivis de rester dehors en faction devant les portes.

Il aimait bien ça chez Sheppard. (1) Avec lui, on lavait son linge sale en famille.

Il regarda Mckay. Celui-ci avait une mine abattue et ne disait rien. Il avait toujours connu le scientifique en train de parler. Qu'il soit en colère ou joyeux, il ne cessait de parler. Il leva son arme et la pointa vers l'homme qui venait de s'asseoir comme à regrets.

Sheppard s'interposa :

- On se calme Ronon, c'est Mckay que vous menacez, là.

- En êtes-vous sûr ? Le docteur Beckett a pu se tromper…

- Non, je ne me suis pas trompé.

Le-dit docteur Beckett venait de pénétrer dans la pièce.

- Tout était parfaitement normal dans ses analyses, et il parle toujours notre langue. Je ne sais pas ce qui se passe. Elizabeth m'a demandé de vous rejoindre. Est-ce que tout va bien, Rodney ?

- Ce n'est pas Rodney.

Le docteur Weir venait d'arriver, suivi par le petit homme dont il n'arrivait pas à prononcer le nom.

Ronon releva son arme vers McKay. Sheppard régit aussi vite et s'interposa de nouveau. Mais cette fois-ci, il le fit en se tournant vers le scientifique et en pointant lui aussi son arme vers l'homme qui ressemblait à son ami. Du coin de l'œil, il vit que Teyla se tenait également sur ses gardes.

- Du calme, messieurs !

Le docteur Weir ne semblait pas inquiète de la situation. Cela surprit le Runner.

La diplomate se tourna vers l'homme qui n'était pas McKay.

- Nous pensons que vous appartenez au peuple que nous appelons « les Anciens ». Et je ne pense pas que nous courrions le moindre risque, est-ce que je me trompe ?

- Non.

Tous furent surpris d'entendre l'homme parler. Il avait la voix du docteur McKay, et pourtant, tout laissait voir que ce n'était pas le même homme qui s'adressait à eux :

- Si j'avais voulu vous nuire, je l'aurais fait depuis longtemps. Cela fait plus d'une journée que je suis parmi vous. Et je crois n'avoir causé aucun tort à qui que se soit.

La voix du colonel Sheppard s'éleva, glaciale, dans la pièce :

- Et McKay. Qu'avez-vous fait de lui ? (2)

Le docteur Weir intervint :

- Il est prisonnier de l'artéfact sur lequel il travaillait avec le docteur Zelenka.

Le fameux petit homme à lunettes était occupé depuis son entrée dans la pièce à brancher son ordinateur aux câbles qui courraient sous la table. C'est alors que l'écran qui se trouvait face à eux s'alluma.(3)

Et bien il vous en aura fallu du temps !

Le docteur Weir sourit et reprit.

- Rodney, vous voilà parmi nous ! J'étais justement en train d'expliquer à tout le monde que vous étiez coincé dans l'artéfact mais que vous pouviez nous parler par l'intermédiaire du réseau informatique de la cité.

Oui, oui, je sais, j'ai tout suivi. Colonel, Ronon, j'aimerai que vous cessiez de pointer vos armes sur moi. Enfin, sur mon corps.

Aucun des deux hommes ne bougea.

- Rodney, ça n'est pas très prudent, dit Sheppard.

- John, nous ne sommes pas en danger, dit le docteur Weir.

L'homme qui avait pris la place de McKay prit alors la parole :

- Je connais cette cité mieux que n'importe lequel d'entre vous. Je suis né ici, j'ai grandi ici. Croyez-bien que si j'avais voulu m'enfuir, je l'aurais déjà fait.

Le docteur Weir eu pour Sheppard et Ronon ce petit regard qu'elle vous adressait quand quelqu'un venait de lui donner raison.

Elle avait tort. Comment faire confiance à cette chose ? Leur mémoire était-elle si mauvaise ? Lui ressentait encore, lorsqu'il courait dans les couloirs de la cité, la douleur de la balle qu'il avait prise par le même docteur Weir ici présente, quand celle-ci avait été possédée par l'esprit de cette folle furieuse. (4)

Sheppard se rassit sans quitter des yeux le faux Mckay. Le Runner ne put s'y résoudre.

- Ronon, s'il vous plait.

Elle avait adopté son ton de voix doucereux. Ça marchait peut être sur Sheppard, mais pas sur lui. Il ne bougea pas.

- Ce n'est pas grave Elizabeth. Je ne peux pas lui en vouloir.

Le faux McKay se tourna vers Ronon et le regarda dans les yeux.

- J'ai accès à la mémoire du docteur Mckay. Je sais les ennuis que vous avez déjà eus avec ce genre de situations.

Ennuis, le mot est faible. Dites, vous n'avez pas mangé de citron, au moins ? Non, parce que j'y suis all…

- On sait Rodney, on sait, dit le colonel.

Hé ! On voit bien que c'est pas vous qui vous êtes retrouvé avec des courbatures pendant 5 jours parce que le lieutenant Cadman avait décidé de faire un petit footing !(4) Vous ne savez pas ce que c'est…

Sheppard regarda d'un œil mauvais l'écran devant lui.

Oui, bon, ok, vous savez ce que c'est que de servir d'hôte à un esprit étranger. Mais vous, au moins, vous n'avez pas embrassé contre votre gré un de vos collègues !

Tous se mirent à fixer la table devant eux. Tous sauf le sétidien. Mckay avait la mémoire courte. Toute la base parlait encore du baiser qu'avait échangé Weir et Sheppard quand ils étaient habités par ces entités aliens(3). Par contre, il ne comprenait pas pourquoi le scientifique à lunettes était si mal à l'aise.

- Je tiens à m'excuser, docteur Mckay, reprit l'homme qui contrôlait son corps. Je ne voulais en aucun cas vous nuire. C'est la seule solution que j'ai trouvée pour vous rencontrer.

Me rencontrer ? Pour rencontrer quelqu'un, il faut pouvoir l'avoir en face de soi et pouvoir lui parler. Comment espériez-vous faire ça en me laissant moisir dans votre disquette d'un autre âge ?

- Je pense que par « vous » il entendait « nous », docteur Mckay, dit doucement Teyla, qui regardait le soi-disant Ancien avec des yeux pleins de respect et d'admiration.

Oh. Mais ça n'enlève rien au fait que vous m'avez volé mon corps et enfermé comme un génie, que je suis, dans sa bouteille.

Le Runner ne comprit pas la phrase de Mckay. A voir la tête de Teyla, elle non plus n'avait pas saisi. Il leur restait beaucoup à apprendre sur la façon de s'exprimer des terriens.

L'ancien, ou qui qu'il soit, n'avait pas l'air de comprendre plus qu'eux le sens des paroles de Mckay. Cela le rassura quelque peu. Au moins, ça ne signifiait pas qu'il était plus bête que les autres.

Sheppard venait d'afficher son fameux sourire. Celui qu'il réservait à Mckay quand ils se chamaillaient : (2)

- Et est-ce que vous pouvez exhausser trois vœux, monsieur le génie ?

Ronon ne comprenait pas.

Très drôle colonel, vraiment très drôle. Je me tordrais bien de rire, seulement JE N'AI PLUS DE CORPS POUR CA !

- Oh, je vous en prie Mckay, ne me faite pas croire que la situation ne vous arrange pas un peu. Vous êtes au cœur de la base de donnée de la cité, au milieu de tout un tas de connaissances anciennes. Vous devez être le plus heureux des hommes.

Il fut interrompu par le docteur Beckett :

- Rodney, est-ce que tout va bien. Je veux dire, excepté le fait que vous soyez…virtuel, vous vous sentez bien ?

Oui, Carson, ça va. Merci. Il y a au moins quelqu'un ici qui se fait du souci pour moi.

Ronon sut que cette remarque avait blessé Sheppard. Il sut aussi que le militaire ne le laisserait paraître pour rien au monde. (2) Ce dernier maîtrisait parfaitement le ton de sa voix quand il reprit :

- Moi, ce que j'en dis, c'est que ça fait tout de même vingt quatre heures que cet ancien se balade dans la cité. Et vous ne vous manifestez que maintenant. Avez-vous pensé à tout ce qui aurait pu se passer pendant ce temps ?

Parce que bien sûr, c'est de ma faute ! Je vous reconnais bien là, colonel. Figurez-vous qu'il m'a fallu un certain temps avant de pouvoir comprendre ce qui m'arrivait. Et j'étais à des lieux de penser que quelqu'un avait pris ma place.

- Messieurs, je vous en prie, dit le docteur Weir. Nous sommes bien conscients, Rodney, que ça doit être une situation particulièrement perturbante pour vous.

Elle se tourna vers l'homme.

- Je crois que vous nous devez quelques explications. Vous pourriez peut être commencer par nous dire votre nom.

- Je m'appelle Tarcos. Et si vous le voulez, je vais tout vous raconter.

TBC…

Il est un peu plus long ce chapitre, je m'améliore. Pas facile le POV Ronon, surtout dans un chapitre où il y a plein de choses à dire et expliquer. Pour la suite, date de post encore incertaine. Désolée !

1. On se calme, on se calme ! Je ne me lancerai pas dans les couples improbables. Pour ça, il faut aller voir Bayas quand elle a trop bu de jus d'orange(voir « Douce torture »), Rieval (mais je sais pas à quoi elle carbure : voir sa fic « La proie ») et Saschka (fics à venir) quand elle a abusé du café (ces temps-ci, elle est bien intoxiquée, si vous avez des commandes spéciales, c'est le moment)

2. Oui, je sais Saschka, je sais : PDE.

3. J'arrive pas à me rappeler s'il y a un écran géant dans la salle de briefing ou pas. Mais ça me paraîtrait logique qu'il y en ai un. Donc, j'en mets un.

4. Voir épisode : The long goodbye/Possédés

5. Episode : Duet/A corps perdus : Cadman part faire un jogging avant d'aller se coucher, laissant un Rodney tout courbaturé le lendemain.