Oui, encore un post que vous devez à ma sœur. J'arrive bientôt à la fin de ma période d'essais et je vais donc pouvoir sérieusement me mettre à la recherche d'un appart. Vivement que j'ai mon chez moi, je pourrai enfin retrouver Internet tous les jours et avoir ma salle de bain à moi. « Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux… »
En attendant de vous retrouver le week end prochain, je vous laisse avec mon scientifique préféré.
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Quand Rodney lui avait promis de ne pas lui laisser le temps d'aller au mess s'il sortait de l'artefact ancien, il ne l'avait pas vraiment cru. Grande erreur ! Cela faisait maintenant dix jours que son supérieur tenait Zelenka enfermé dans son laboratoire. A peine si le Tchèque avait le droit d'aller prendre une douche ! Quant aux repas, il devait se contenter de MRE. Comment McKay pouvait raffoler de ces horreurs ? Radek ne comprendrait jamais.
D'un autre côté, il devait admettre qu'il était plutôt fier d'être là en ce moment. Oui, fier. Parce que Rodney ne faisait pas facilement confiance et qu'il avait une fâcheuse tendance à trouver tous les gens qui l'entouraient incompétents. Alors le fait qu'il l'ai choisi pour l'assister devait être pris pour…comment dire, un honneur serait trop fort, mais disons comme une reconnaissance de ses compétences. A part Radek, personne n'avait été autorisé à rejoindre le Canadien dans ses travaux. Le grand secret dont McKay avait entouré ses dernières recherches avait d'ailleurs fait courir de nombreuses rumeurs au sein de la base d'Atlantis. Rodney était du genre à se vanter et le mystère qu'il laissait volontairement planer actuellement renforçait la curiosité des gens. Quand Radek avait demandé au Canadien pourquoi il ne voulait pas en parler aux autres, celui-ci avait survolé le sujet, prétextant simplement qu'il voulait être sûr de ses calculs avant de s'avancer. Depuis quand Rodney doutait-il de ses conclusions ? En fait, la réponse vint à l'esprit du Tchèque alors même qu'il se posait la question. Dorandan. Oui, la dernière fois que le chef scientifique d'Atlantis s'était sérieusement frotté avec de la technologie ancienne, le résultat s'était révélé plus que catastrophique. Mais cette fois, cela serait différent. Ils avaient un Ancien, un vrai, même s'il était virtuel, pour les épauler.
Zelenka revoyait encore le moment où Rodney lui avait appris qu'ils allaient fabriquer un E2PZ. C'était juste après sa visite à l'infirmerie. Le Tchèque ruminait encore contre le mauvais caractère de son supérieur quand il avait justement entendu ce dernier lui courir après dans les couloirs en criant son nom. Un instant, il s'était dit que McKay venait s'excuser de son comportement à l'infirmerie, mais non. Cependant, la déception avait été de courte durée car ce qu'il lui avait annoncé était beaucoup mieux encore. Et depuis, il travaillait sans relâche auprès de Rodney et de Tarcos pour pouvoir enfin disposer d'une source d'énergie capable de mettre la Terre à cinq secondes d'Atlantis en porte des étoiles. Finalement, le Canadien l'aurait peut être, son prix Nobel…
- Radek ! cria presque Rodney. Qu'est-ce que vous faites ? Vous rêvassez ? Vous croyez réellement que c'est le moment ? On a du boulot je vous rappelle.
Zelenka sursauta.
Non, mais il peut pas me laisser respirer cinq minutes ?
- Rodney, vous arrivez peut être à tenir éveillé plus de trente six heures d'affilées mais moi, non. J'ai besoin de dormir. Et de manger aussi.
- Quoi, de manger ? Mais nous avons mangé il y a moins d'une heure !
- Je parle d'un vrai repas, assis confortablement à une table du mess, pas de ces rations de survie innommables.
- Oh, arrêtez de faire votre enfant gâté. Je vais rentrer dans l'histoire…
- Vous ?
- Oui, bon, d'accord, nous allons rentrer dans l'histoire. Alors ça vaut bien un petit sacrifice, non ?
- Et vous ne pensez pas que l'histoire pourrait nous attendre quelques heures, je ne sais pas moi, disons, le temps que nous dormions un peu ? demanda Zelenka.
Une voix métallique résonna dans la pièce. Rodney avait très vite installé une synthèse vocale sur son PC de manière à pouvoir parler avec Tarcos sans avoir à garder les yeux rivés à son écran d'ordinateur.
Il n'a pas tort, docteur McKay. Je peux me passer de sommeil mais vous deux, non. Allez dormir un peu. Je vais continuer les calculs de la séquence initiale et nous reprendrons quand vous serez reposés.
- Mais je n'ai pas besoin de repos, déclara McKay. C'est Zelenka qui flanche, pas moi.
Alors, c'était donc ça. Le petit génie autoproclamé faisait un complexe d'infériorité. Radek aurait dû s'en douter. McKay ne supportait pas de rencontrer quelqu'un de plus intelligent que lui. Cette crainte de se faire rabaisser le poussait à adopter un comportement à la limite du respect avec tous les membres de son équipe scientifique. Seul Radek arrivait à faire abstraction du sale caractère de Rodney et à lui tenir tête lorsqu'ils travaillaient ensembles. Mais seulement quand le Tchèque avait eu sa dose de sommeil et un repas correct. Ce qui n'avait pas été le cas depuis longtemps.
Je suis crevé, j'ai le cerveau qui ne tourne plus rond et les yeux qui voient trouble. Qu'il se le garde son prix Nobel !
- Ecoutez Rodney, je vous laisserai tous les honneurs de cette satanée expérience si elle aboutit, mais moi, je vais me coucher.
Il se dirigea vers le lit de camp installé dans un recoin du laboratoire. Encore une idée du Canadien pour gagner du temps. Il est vrai que depuis qu'ils avaient joué les apprentis sorciers avec Mickael, les wraiths savaient qu'Atlantis n'avait pas été détruite. Ils allaient revenir, cela ne faisait aucun doute, et il fallait bien reconnaître qu'un bouclier à 100 de sa puissance ne serai pas de refus au moment où les aliens suceurs de vie viendraient frapper à la porte de la cité.
Il soupira en regardant la couchette.
Un lit est un lit.
De toutes façons, il était tellement fatigué qu'il se serait endormi n'importe où.
Il se serait probablement retrouvé immédiatement dans les bras de Morphée s'il n'avait entendu des coups frappés à la porte du laboratoire. Il se tourna alors vers le mur, décidant que ça ne tuerait pas Rodney que de s'arracher cinq minutes à ses chères équations pour aller voir qui venait leur rendre visite.
Il entendit que Rodney ne bougeait pas. Mais leur visiteur insistait. Il entendit alors le Canadien grommeler et finalement se lever. Radek était mort de fatigue, mais la curiosité était la plus forte et il se força à rester éveiller pour suivre la conversation qui se déroulait à deux pas de lui.
- Colonel ? demanda Rodney d'un air impatient. Qu'est-ce que vous voulez ?
- Prendre de vos nouvelles, répondit le militaire.
- Ah, dit Rodney, c'est vrai ?
Radek crut déceler une note d'espoir dans la voix de son chef.
- Oui, reprit Sheppard, Carson s'inquiète pour vous.
- Ah…
Cette fois ci, Radek pu sentir que Rodney était déçu.
- Et bien, déclara Rodney sur un ton où la déception faisait lentement place à de la colère froide, vous pourrez dire à Beckett que je vais bien.
Un petit silence gêné s'installa. Radek les imaginaient se faisant face. Ce fut le colonel qui reprit le premier :
- Il a peur que vous ne fassiez une crise d'hypoglycémie. Ca fait longtemps qu'on ne vous a pas vu au mess..
Des bruits de pas se firent entendre ainsi que celui d'un tiroir que l'on ouvre. Rodney devait être en train d'exhiber sa réserve de nourriture, si on pouvait décemment appeler ça comme ça.
- Vous pensez que ça rassurera Carson ? dit Rodney d'un ton glacial.
- Oui… je crois que je ferai mieux de vous laisser. Vous travaillez sur quoi au fait ?
- Rien qui ne vous concerne pour le moment, colonel.
Le Tchèque entendit des pas s'éloigner et la porte se refermer. Il ne comprendrait décidément jamais rien à l'amitié qui unissait les deux hommes. Tarcos non plus ne semblait pas tout comprendre.
Dites-moi, docteur McKay, vous êtes amis avec le colonel, ou c'est juste un collègue ?
- Juste un collègue, maugréa Rodney.
Vraiment ?
- Qu'est-ce que vous allez insinuer là ? explosa Rodney.
Rien, c'est vous qui vous cachez des choses, je pense.
- Pas du tout ! Nous étions amis, seulement, je l'ai trahi et depuis, non seulement il ne m'a pas pardonné mais en plus, il prend un malin plaisir à me le faire payer.
Si cette amitié compte autant pour vous, vous devriez vous expliquer avec lui. La vie est courte, docteur McKay, croyez-moi.
- Vous avez traversé 10 000 ans d'histoire, votre vie n'a pas été…n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler courte.
Mais celle des gens qui m'ont entouré, oui.
Un nouveau silence s'abattit sur le laboratoire. Radek devait lutter de plus en plus fort pour ne pas sombrer dans le sommeil. Il voulait connaître la suite de cette conversation. Il venait d'en apprendre plus sur Rodney McKay en cinq minutes qu'il n'en avait appris en deux ans. Même si le moyen d'obtenir ces informations n'était pas à proprement parler très honnête.
- Ecoutez, Tarcos, reprit Rodney d'une voix gênée, je …je ne suis pas très doué pour ça, mais si vous voulez parler à quelqu'un…
Rodney qui joue les confidents ! Décidément, on aura tout vu sur cette cité ! Le Tchèque aurait bien voulu entendre le reste de leur conversation, mais Morphée était le plus fort (1) et il tomba bientôt dans un lourd sommeil, bercé par la voix métallique de Tarcos.
TBC…
Alors là, vous allez être contentes, vous n'aurez pas à attendre longtemps la suite : les deux chapitres suivants dorment déjà dans mon PC. Pour être honnête, ils y dorment depuis un bon mois. L'inspiration est une chose étrange…
1. Oui, Morphée est un homme, dieux grec des songes. C'est le fils de la nuit (Nyx) et du sommeil (Hypnos)
