Bon, puisque qu'on me l'a demandé si gentiment, voilà la suite. Un grand MERCI pour les reviews.
Bonne lecture !
Place à la Elizabeth-torture.
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Elle était assise à son bureau, son fidèle ami. Elle essayait de se concentrer sur son travail. SGA 3 avait une mission d'exploration dans 2 heures et elle devait préparer le briefing. Mais elle n'arrêtait pas de repenser à lui.
Pourquoi ?
Elle avait déjà perdu des membres de son expédition. Déjà beaucoup trop, et certains dans des conditions horribles, si tant est qu'il existe des conditions agréables pour voir un être humain perdre la vie.
Mais là c'était différent. Et il n'était pas…
Quoi ? Allez, dis-le. Il n'est pas mort. MORT !
Non, il était toujours vivant mais il ne se réveillerait probablement jamais. Et Rodney non plus.
C'était normal d'être touché par une telle tragédie. Oui, mais elle sentait bien qu'elle était atteinte bien plus qu'elle n'aurait du l'être.
Elle ne le connaissait pas. Elle ne lui avait jamais vraiment parlé d'autre chose que de sujets concernant la cité et les recherches scientifiques en cours. Mais elle n'était pas aveugle non plus. Une femme voit bien ce genre de choses.
Il était attiré par elle, et ce, depuis le début.
Elle avait agit comme elle le devait. Elle était le leader, le chef, elle n'avait pas de place pour une vie sentimentale dans une galaxie infestée d'ennemis tous plus dangereux les uns que les autres. Elle avait donc fait comme si de rien n'était et l'avait traité en collègue et subordonné.
Et puis, au début, il y avait Simon. Certes, elle était partie dans une autre galaxie sans espoir de retour. Mais elle ne pouvait pas effacer plusieurs années de sa vie comme on franchit la porte des étoiles. Et quand enfin ils avaient pu retourner sur Terre, elle avait gardé l'espoir que tout pourrai recommencer entre eux sur Atlantis.
Qu'est-ce que tu as pu être naïve !
Et puis, il y avait eu John. Le major devenu lieutenant colonel. Grâce à elle. Mais elle avait vite compris que ce qu'elle ressentait pour lui n'était pas sérieux. Il l'impressionnait parce qu'il avait toujours une solution à tout, même si c'était loin d'être toujours la meilleure. Mais ce n'était pas le genre d'homme dont elle avait besoin. Il était son bras droit (quand elle repensait à Caldwell, elle se disait qu'elle avait vraiment eu de la chance de tomber sur Sheppard) et elle espérait ne pas se tromper en pensant qu'ils étaient des amis. Rien de plus.
Presque sans s'en rendre compte, elle avait tapé son nom dans son ordinateur. La machine lui afficha son dossier. Elle l'avait déjà lu. Elle avait lu chaque dossier de chaque membre de son expédition. Et elle ne pouvait toujours pas dire qu'elle le connaissait. Et dire que ça faisait maintenant deux ans qu'ils travaillaient ensemble. Elle sentit la honte l'envahir.
Avait-il une famille qui l'attendait là bas, sur Terre ? Une amie, une femme, des enfants ? Elle ne le savait pas. Elle ne lui avait jamais posé la question. Et elle n'avait pas le droit de rechercher ces réponses dans son dossier. C'était à Radek lui-même de lui dire ce qu'il voulait qu'elle sache à son sujet. Elle se faisait l'effet d'être un voyeur en consultant ainsi ces données.
Elle referma le fichier informatique et prit sa tête dans ses mains. Elle resta ainsi un long moment puis décida qu'il fallait faire quelque chose. Quoi ? Aucune idée. Mais elle allait devenir folle si elle ne faisait rien.
Le briefing attendrait. La mission tout court attendrait. Elle avait quelque chose de plus important à faire.
Et elle sortit de son bureau.
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Lorsqu'elle arriva aux portes de l'infirmerie, ses pas se firent plus hésitant. Si elle avait parcouru la distance qui la séparait de l'antre de Beckett en un temps record, elle n'était maintenant plus aussi sûre d'elle.
Mais qu'est ce que je fais là ?
Elle allait faire demi-tour quand Carson l'appela. Elle se tourna vers lui et tenta de sourire. Il avait l'air épuisé. Il avait dut, encore une fois, veiller ses patients toute la nuit. Il allait se ruiner la santé. Ses cernes étaient effrayantes et son teint n'avait rien à envier à celui des wraiths. Elle allait lui dire qu'il faudrait qu'il songe à se reposer mais il la prit de cours :
- Vous avez une mine affreuse Elizabeth. Depuis quand n'avez vous pas dormi ?
Elle le regarda, étonnée. Il paraissait vraiment s'inquiéter pour elle. Elle lui sourit faiblement en le regardant dans les yeux. Le médecin compris ce qu'elle voulait dire et leva les yeux au ciel :
- Oui, je sais, mes cernes ne doivent pas être pires que les vôtres. Mais je ne peux me résoudre à les laisser seuls.
- Y a t il du changement ?
Tous deux savaient pertinemment que s'il y avait eu quoi que ce soit, Elizabeth en aurait été la première informée. Mais ces banalités aident à combler ces silences gênés où personne ne sait quoi dire pour réconforter l'autre. Alors Carson lui répondit ce qu'il devait lui répondre :
- Non, toujours rien. Mais je vous avertirais dès qu'il y aura du nouveau.
« Dès qu'il y aura du nouveau ». Pas « s'il y a du nouveau » (1) Carson savait vraiment y faire avec les gens. Il distillait, l'air de rien, une petite note d'optimisme, même si chacun savait qu'il n'y avait plus d'espoir.
-Vous pouvez rester un peu si vous voulez. J'ai du instaurer un roulement pour les visites : il y a beaucoup de monde qui veut venir les voir pour les soutenir et leur dire ad…
Il ne put terminer sa phrase car sa voix le trahit. Il se détourna un instant, pour se ressaisir. Elizabeth comprenait et attendit, tout en posant une main amicale sur son épaule.
- Désolé.
Il se tourna de nouveau vers elle.
- Je ne pouvais pas laisser tous ces gens aller et venir constamment dans l'infirmerie. Les visites sont limitées pour permettre à mon équipe d'effectuer les soins nécessaires. Mais vous pouvez rester si vous voulez.
- Merci, je ne resterai pas longtemps et je me ferais toute petite.
L'Ecossais lui sourit tristement et partit vers son bureau. Elizabeth savait qu'il allait y déverser toutes les larmes qu'il ne se permettait pas de montrer en public.
Ils le faisaient tous depuis l'accident.
Elle se dirigea d'abord vers le lit de Rodney. Il paraissait dormir. Tout simplement. Elle essaya de se convaincre que c'était le cas. Mais difficile de se mentir à soi même en voyant les marques de brûlures qui marquaient sa peau.
Elle se tourna ensuite vers Radek. Lui aussi aurait pu être en train de dormir.
Mais lui aussi portait les stigmates de l'accident.
Elle approcha une chaise de son lit et s'installa à côté du docteur Zelenka.
Sa main droite amorça un mouvement en direction de son homologue tchèque. Mais elle la retint. De quel droit lui tiendrait-elle la main ? Elle avait clairement ignoré tous les signes qu'il avait pu lui envoyer depuis des mois, et maintenant qu'il était inconscient, dans l'incapacité de donner son accord, elle aurait le droit de décider seule de cette intimité ? Non, elle n'avait pas ce droit. Elle y avait renoncé le jour où elle avait choisi de rester pour lui le chef d'Atlantis.
Sa main vint se reposer sur ses genoux. Elle resta ainsi plus longtemps que ce qu'elle avait prévu. Simplement à le regarder.
Et à s'en vouloir de ne réaliser son existence alors qu'il était trop tard…
TBC…
C'est un personnage que j'aime bien, Liz. Même si la série ne lui donne pas toute la dimension qu'elle mérite. De toutes façons, pour les autres personnages aussi, je trouve qu'on ne les explore pas assez. Je vous avais dis que j'avais une fâcheuse tendance à râler tout le temps ? Non ? Et bien je vous le dis : je râle tout le temps !
1. Oui, je sais, retour de mon obsession des mots. Désolée, on se refait pas !
