Quel retard... Non, ai pas d'excuses... mais alors pas du tout...

Ne perdons donc pas plus de temps !

Réponses aux reviews:

Nardy : En définitive, moi non plus je n'aime pas trop Léonine... Tu vas comprendre pourquoi au fur et à mesure (et notamment dans ce chapitre).

Chrisanimefan : Mon sadisme n'a pas encore atteint son apogée (néanmoins, je me suis lourdement calmée depuis les premiers chapitres, non ?)

Niea-chan : Une autre fic avec Lucius, c'est envisageable, j'ai même des idées, ... peut-être bientôt ! (si je n'ai pas une crampe d'ici là)

Dragounette : Ai pas fait aussi vite cette fois-ci... Re-désolée...

Didinette207 : Dingue comme personne ne l'aime, Léo. Faut dire que c'est compréhensible !

Yuki-chan : Concernant l'épisode Weasley, je te rassure, il y a pas (peu) de chance que ça se reproduise. C'était juste pour mettre un petit motif à tension entre les deux Gryffondors.

Oxaline : Severus a intérêt à tenir à tenir jusqu'à la fin dans la mesure où je prévois une éventuelle suite à cette histoire ! ... oups, qu'ai-je dit ? lol

Dragou : Bah, v'là la suite (avec pratiquement4 mois de retard... argh, j'ai honte...)

Minerve : Qui a dit que l'enfantse retournerait contre ses pères, à savoir Sirius et Severus ? Qui a dit qu'il avait un enfant d'ailleurs ! ... re-oups... (j'adore être sadique comme ça, niark, niark) Quant à Ron, on peut effectivement supposer qu'il se cherche (j'aime pas trop ce personnage, bien que j'apprécie et trouve amusant l'interprétation de Rupert Grint à l'écran). Quant à ma boulette, y a pas à dire, c'est une grosse boulette... devais pas avoir les idées claires ce jour-là... Enfin, je peux te confirmer que Léonine a une dizaine d'années de moins que Sev ou Sirius.

Amducias : C'est trop gentil ! (rougis) Et trop indulgent(e) ! Les fautes, par exemple, elles ont la perversité de me sauter au visage quand il m'arrive de relire après une update... M'enfin, merci beaucoup !

PS : J'ai écrit pas mal d'horreurs au début de cette histoire, donc ce chapitre va sans doute vous paraître très sobre. Néanmoins, ily a quelques passages que vous trouverez peut-être dérangeants. Vous êtes prévenus...

Bonne lecture !


Chapitre 17 : Sommeil perturbé

Severus referma avec agacement le petit livre dit de «relaxation».

Tout le monde, semblait-il, dans l'école paraissait vouloir le mettre au petit soin. De Pomfresh et ses sempiternelles réprimandes médicales, à Draco lui donnant du «Allez-vous bien, parrain ?» par-ci et du «Asseyez-vous, parrain, reposez-vous» par là. Sans oublier l'attention toute maternelle de MacGonnagall, dont l'occupation actuelle était de le gronder comme un petit enfant chaque fois qu'il ne finissait pas son assiette. Il y avait Albus, bien sûr, dont le sourire paternel hérissait Severus. Hagrid, toujours prévenant pour lui trouver un siège. Ce gros lourdaud lui avait même proposé de le porter sur ses épaules pour lui éviter de se fatiguer à la marche. Le regard noir du professeur de potion l'avait dissuadé d'insister. Et puis Chourave et ses plantes revigorantes (qui a dit aphrodisiaque ?), cette agaçante Gryffondor d'Hermione se proposant toujours pour porter ses affaires, Ron Weasley et Neville Londubat travaillant subitement leurs cours de potion (en somme le point le plus positif)… Lupin et ses regards baissés, ou son air de bienveillance qui donnait envie à Severus de lui sauter à la gorge, et ce à fin de vérifier s'il était aussi vampire que tout le monde le supposait. Et Potter… Ce satané Potter faisant profil bas, toujours respectueux… Face à ce comportement idyllique, Severus n'avait même plus la satisfaction de le rabrouer à son aise.

Dernier en date : Rusard et son livre de «relaxation». Le concierge lui avait certifié les bienfaits de cet ouvrage, disant sans servir lui-même tous les soirs après avoir affronté des élèves infernaux toute la journée. Severus l'avait remercié du ton le plus faussement mielleux dont il était capable.

Installé dans un fauteuil, il avait ouvert le livre pour le feuilleter, mais l'ouvrage s'était lancé tout seul dans un délire psychédélique : les pages se tournaient d'elles-mêmes, chacune présentant des illustrations de plages au sable fin, de soleil, d'oiseaux s'égayant dans le ciel et voyageant d'une page à l'autre… Une voix chaude vantait les vertus des voyages, les salons de massage… Quand une petite vague avait soudain éclaté dans une image, éclaboussant Severus au visage, ce dernier avait d'autorité refermer le livre.

Il était plus agacé que jamais à présent, avec l'envie de foutre Rusard et son «livre de chevet» au feu. Mais au-dessus de ces envies assassines, persistait une question : qui donc avait pu professer dans l'école cette volonté étouffante de le dorloter à l'extrême ? Il était même tenté d'attenter un procès à tout Poudlard pour harcèlement abusif.

Certes pas Sirius, qui, sans que ce soit manifeste, semblait le bouder. «Animagusé» en Patmol, il passait son temps en boule sur un vieux couffin, sans bouger ou presque de la journée. Severus ne lui reprochait pas son attitude, mais son mutisme persistant le perturbait un peu tout de même.

Il avait essayait de contacter Léonine, mais ses missives à sa sœur étaient restées lettres mortes. Néanmoins, il avait repris le dessus, après le choc de la dernière séance du procès. Il savait que Léo n'avait rien de concret sous la main pour semer un réel doute chez les juges. Il en était finalement arrivé en effet à y voir une simple attitude de jalousie. Sa sœur, bien que beaucoup plus jeune que lui, l'avait toujours excessivement aimé. De plus, il n'ignorait pas son aversion pour ses penchants depuis toujours homosexuels. Du temps où ils se voyaient, elle lui en avait fait souvent le reproche. En sa qualité d'espionne, elle devait avoir découvert sa liaison avec Sirius, d'où son esclandre au tribunal… A moins, qu'elle n'agisse sous l'impulsion de leur mère. Mais Severus en doutait. Sa mère l'avait rayé de son existence, avait décidé de ne plus le considérer comme son fils. Que lui importait dès lors les aléas de sa vie ?

Heureusement, le verdict avait été net et sans appel : non-coupable. Même Ferguson semblait ne plus vouloir en débattre – Severus le soupçonnais de faire profil bas afin de ne plus avoir à subir l'incontrôlable humeur d'une foule massée dans un tribunal. Le juge était un bagarreur et ne se laissait pas faire, mais il se faisait vieux et ce genre de manifestation houleuse n'était plus de son âge. Ainsi donc lui-même et le jury avaient écouté complaisamment la sentence de Léonine, mais cette dernière n'avait pas convaincu. Du moins, on n'avait pas estimé nécessaire de réviser le procès.

Néanmoins, au moment de frapper magistralement la fin de cette dernière séance, Ferguson avait déclaré que pour plus de sécurité, Sirius Black aurait à rester à Poudlard et à rendre compte de ses activités aux représentants du ministère qui viendront le visiter, et ce jusqu'à plus ample informé. Cette mesure contenta un peu les énervés de la salle, que les dires de Léonine avaient ébranlés. Mais elle n'avait pas dû tout satisfait la Léo, repartie littéralement la queue entre les jambes mais la tête haute sous son capuchon rabaissé.

Severus réprima un sourire. Lupin l'avait sorti de la salle avant la fin de la séance, mais il imaginait sans peine la tête de sa sœur au moment de sa défaite subite : ses joues blanches marbrées du rouge de la honte et sa bouche contractée sous un chagrin, somme-toute, assez infantile. Car elle avait toujours été ça, une enfant capricieuse et exclusive. Severus venait juste de découvrir son penchant le plus malsain : elle débordait d'un amour extrême, maladif et aliéné, et Severus était de fait bien ennuyé d'en être le centre.


Prosternée devant le trône, Léonine attendait, le visage impassiblement «rogue». Ou presque.

Elle percevait les frottements de la cape de Voldemort, tandis qu'il tournait autour d'elle. Elle suivait chacun de ses pas, attendant le sort de punition qui ne tarderait pas. Mais ce fut un coup puissant qu'elle reçut dans les côtes. Elle roula sur le dos, le souffle court. Du coin de l'œil, elle vit Nils Karn, récente recrue chez les Mangemorts, tueur invétéré, dont le plaisir consistait à cogner de plus en plus dur.

Levant le pied, il l'abattit sur le ventre de la jeune femme qui poussa un cri de douleur. Le temps de chauffer ses poings dans le vide et il la souleva d'une main pour la frapper au visage. Le Seigneur des Ténèbres lui fit alors signe d'arrêter. Nils Karn la lâcha donc au sol et se releva, bavant d'exultation. Léo sentait le sang couler de son nez et de sa bouche. Mais ce goût de fer ne l'avait jamais gêné. Avec délectation, elle se passa la langue sur ses lèvres craquelées. Merlin, que la douleur était insoutenable ! Et si délicieuse…

«Il te plaît ? demanda nonchalamment le Maître, en désignant Nils qui ôtait sa chemise et essuyait ses poings ensanglantés dedans.»

Léo prit une légère inspiration et laissa fuser un petit rire. Elle fit glisser ses mains sur son torse endolori, savourant chaque crispation et élancement douloureux, jusqu'à son pubis.

«Tu t'es humiliée toi-même au tribunal, reprit Voldemort sur un ton clément. Inutile de prolonger la punition, … qui plus est quand tu sembles aimer ladite punition… »

Léo se caressait l'entrejambe, toujours allongée au sol, tandis que Nils, debout au-dessus d'elle, se massait au même endroit, gonflant à vue d'œil.

«Ton sado-masochisme est exemplaire, Léo, commenta Voldemort. Si seulement tous mes Mangemorts étaient aussi raisonnables que toi, ou Nils… »

Il ne parlait que pour la forme, se sachant peu écouté des deux jeunes gens. Un sourire toujours en coin, il alla se percher sur son trône et se tut, pour les observer à loisir…


Il avait chaud, tant et tant que ses draps étaient en poisse de sueur. Son sommeil était très agité, en proie à des visions révoltantes. Un tournoiement cauchemardesque qui semblait vouloir l'entraîner jusqu'au plus insoutenable.

Avec la complicité de Mme Pomfresh, il s'était de lui-même dispensé de donner des cours l'après-midi. Il ressentait le besoin impérieux de fuir tous ces regards chargés de tant d'émotions : pitié, mépris, réelle compassion ou fausse inquiétude, haine intense aussi, visages rigolards, … Bloody Hell ! Il avait parfois l'impression d'être un animal de foire au milieu de la jungle, ce qui en soit relevait déjà d'une certaine contradiction.

Revenu dans ses quartiers, Patmol – car il fallait bien l'appeler ainsi en ce moment – avait mollement relevé la tête de son couffin, un temps surpris de voir son maître si tôt. Mais l'intérêt n'était pas allé au-delà. Severus avait d'abord voulu déchargé son amertume sur l'animagus, mais en avait baissé les bras de lassitude. Il était alors aussitôt aller s'étendre sur son lit. Sans prendre la peine de se dévêtir, il s'emmitoufla dans ses couvertures, la journée étant glaciale. Contre les carreaux de sa fenêtre, une pluie fine mais froide tapait consciencieusement, alourdissant les humeurs et contribuant à faire d'avril le plus triste mois de l'année.

Agacé par la lumière du jour, Severus se redressa pour fermer les tentures de son lit. Il crut attendre un jappement mi-choqué mi-inquiet de Patmol, mais ne s'y arrêta pas. Plongé à présent dans la pénombre, il ferma les yeux en soupirant…

Les cauchemars n'attendaient que cela pour tourbillonner dans leurs habits de spectre…


Une fillette tournoyante dans sa robe jaune s'amusait à courir dans un bois, allant d'un arbre à l'autre, riant de son jeu. Ses cheveux noirs et filasses étaient relevés en une queue de cheval haute ; le ruban, à moitié défait, voletait autour de sa tête. Elle levait les bras, sautait à pieds joints, recommençait, grimpait sur les racines et les troncs morts…

Une boule de cristal tomba au sol, se brisant en mille éclats. Une fumée âcre s'en échappa…

Le dos d'une femme, cambré sous l'effort, sa tête ramenée en arrière, ses cheveux frottant ses omoplates. Elle suait à grosses gouttes et gémissait ouvertement. Ses jambes entrelacées sur le dos de l'homme…

Un chien trempé par la boue s'ébrouait et aboyait de plaisir. Une jeune adolescente s'agenouilla devant lui et l'enlaça par le cou. L'animal frotta son museau sur la joue de l'enfant. Puis l'un comme l'autre se mettaient à courir, pour rouler de plus belle dans les flaques boueuses. On attendait rire la voix d'un homme dans les aboiements du chien…

La femme eut un cri rauque en serrant contre elle son amant. Leurs corps leur procuraient autant de plaisir et de dégoût, tant leur moiteur reflétait à la fois leur sensualité et leur bestialité. L'homme poussait en effet des grognements de bête, tandis qu'elle lui griffait les côtes furieusement. Il s'enfonça un peu plus en elle, secoué par un frisson extatique et convulsif. Elle cambra un peu plus son dos…

Une pièce blanche, des draps blancs, des visages blancs. Des murmures aux oreilles. Tout était soudain flou, comme inexistant. Un bien-être enveloppé de coton…

La petite fille avait cessé de sauter. Son visage s'était fermé et elle regardait fixement. Son air trop sinistre était malsain pour une fillette de cet âge. Son beau ruban était tombé à terre, laissant s'échapper des cheveux sales en bataille…

Les rires des autres, les coups des autres, l'étreinte des autres, la douleur ressentie, la honte suant du corps sous l'effort de la passivité… Oui, rester passif, ne surtout pas réagir, ne pas gémir, ne pas bouger, oublier son corps, respirer normalement… Se laisser prendre, encore et encore…

La femme cria fort, soulevée presque du sol par l'homme, qui allait, venait en elle, de plus en vite. Trop fort, trop brutal, le sang coula et le plaisir n'en fut que plus grand…

L'eau ruisselait sur son visage ce jour-là. Lucius lui souriait. Severus avait été violé deux jours plus tôt pour la première fois. Le blond lui proposait de le protéger. Un peu. Puis un baiser furtif. Et Severus avait attiré lui-même Malefoy, qui l'avait alors soulevé contre le mur pour mieux le pénétrer. Cela avait été une union rapide sous les douches. Quand Severus y avait repensé dans la journée, il s'était rendu compte qu'ils avaient eu de la chance d'avoir été seuls et pas dérangés…

L'enfant était morte au sol. Le chien fouillait ses entrailles. L'enfant était morte, avec ses grands yeux vitreux…

L'homme, lèvres écumantes et regard injecté, n'avait plus rien d'humain…

La Mort lui présenta un cœur encore saignant. Des cheveux noirs collaient à l'organe palpitant…

Le blanc éclata de brillance en même temps qu'une douleur insoutenable dans l'abdomen. Des mains le maintinrent aux épaules pour l'empêcher de se redresser. Il crut voir un de ces médecins aux allures de corbeau prendre forme au bas de son lit...

L'enfant est morte...

Le sombre personnage grimpa sur le matelas et s'assit sur ses jambes. Détachant un long scalpel de son manteau, il leva sa main gantée pour l'abattre de toutes ses forces sur le ventre de son «patient». Severus haleta sous la souffrance et sentit qu'on lui passait un linge mouillé sur le visage…


Patmol léchait avec délicatesse le visage torturé de Rogue.

L'animagus, inquiété par l'attitude du Serpentard, avait surveillé la venue de l'inéluctable. Il savait que le sorcier serait bientôt pris de cauchemars fiévreux. Cela n'avait guère tardé. En l'entendant bientôt haleter, il s'était promptement glissé entre deux tentures du lit, derrière lesquelles la chaleur s'était accumulée. Le chien les avait largement écartées pour faire entrer un peu d'air frais. Puis, avait entrepris de lécher le visage de Severus, sachant que cela finirait par le détendre. Et de fait, le professeur s'était lentement calmé et, sans s'être réveillé, avait plongé dans un sommeil lourd et non-perturbé.

Patmol l'avait regardé de ses yeux canins et affectueux. Son cœur d'homme débordait d'amour. Il résolut dès le lendemain de cesser sa bouderie infantile. Qu'importait Léonine Rogue, Voldemort, les envoyés du ministère et autres oiseaux de mauvaise augure.

Patmol reposa doucement son museausur le ventre de Severus. Une légère amertume l'enveloppa comme à chaque fois : le ventre plat de son amant l'exaspérait. Il avait voulu planquer ces fameuses potions, censées «dissimuler les manifestations de la grossesse», mais Severus devait trop bien les cacher. Mais plus le temps passait, plus Patmol-Sirius le soupçonnait de cacher quelque chose de grave, quelque chose aussi mortel que vital.


Bientôt la suite ! (je vais m'y efforcer avant la rentrée universitaire)

A part ça, précision finale : n'ayant pas lu le 6ème livre, ne m'envoyez pas de commentaires à son sujet et ne me demandez pas non plus mon avis sur tels ou tels personnages particuliers. Comme je le disais sur une autre fic, une de mes "amies" a trouvé amusant de vendre la mêche et de dévoiler de nombreuses choses sur le fameux Prince de Sang-Mêlé... Ca m'a contrariée toutes les vacances (j'exagère à peine), mais j'attends à présent la version française en supposant que cette amiene m'a raconté que des bobards. Des échos que j'ai eu, il semble que le livre est génial. J'en jugerai en octobre.

Bref, désolée du laïus et à la prochaine !